(✰) message posté Mer 22 Avr 2015 - 3:11 par Invité
Suite à la demande de Charlie, Linaëlle se mit à farfouiller dans ses poches. Puis elle hocha la tête en signe de dénégation, l’air visiblement désolée. Charlie se contenta d’esquisser un sourire, mais ça devait plus ressembler à une grimace qu’autre chose. La douleur était particulière, il ressentait des élancements qui semblaient se propager. Il s’efforçait de penser à autre chose, mais c’était assez difficile. Il devait être fort pour elle, il le fallait. Sa bien-aimée paniquait déjà suffisamment pour eux deux et il pouvait deviner son sentiment de culpabilité à des kilomètres à la ronde. Elle devait s’en vouloir à mort d’avoir été à découvert, ce qui les avait conduit dans cette banque. Lui n’avait qu’une envie, la rassurer et il se débrouillait pour faire au mieux. Il avait l’impression de s’en sortir assez piteusement, mais il était décidé à faire le maximum pour elle.
L’un des braqueurs s’était mis à hurler. Charlie sursauta. Visiblement, cet homme ne supportait pas le bruit que les otages faisaient. Il s’efforça de réprimer ses craintes, pour mieux se concentrer sur sa sublime rouquine. Il pouvait lire la peur en elle aussi clairement que s’il s’agissait de lui-même. Elle serrait sa main, très fort, tellement fort que ça lui faisait mal, à lui, mais ce n’était pas important. Si ça lui faisait du bien, à elle, alors elle pouvait bien lui massacrer les doigts. Elle se pencha vers lui. Il aurait voulu l’attirer contre lui, la presser contre son torse, mais ses deux mains étaient prises - l’une dans la sienne, l’autre ne parvenant malheureusement pas à se détacher de son oreille. Il hocha simplement la tête en signe d’assentiment quand elle lui glissa que tout le monde avait l’air terrorisé ou blessé. Il aurait voulu pouvoir faire quelque chose, n’importe quoi, pour les sortir tous de là et surtout elle. Il se triturait toujours les méninges, mais ses moyens d’action lui semblaient limités, surtout qu’il était blessé.
Pour ne pas attirer l’attention des braqueurs, Charlie se mit à murmurer pour Lyn’. « Viens contre moi. » Il n’était sans doute pas en mesure de la protéger, du moins, pas comme d’habitude. Mais il savait une chose : si quelqu’un s’avisait de la toucher, il deviendrait fou. « Je t’aime tellement » souffla-t-il simplement, se perdant dans la contemplation de ses yeux. Il préférait encore largement se concentrer sur ça plutôt que sur ce qu’il ne pouvait pas faire.
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(✰) message posté Mer 22 Avr 2015 - 21:55 par Invité
T'en as strictement rien à foutre des autres. Tu as même pas regarder si y'avait des morts, des blessés, des dégâts. T'es de ceux qui partent sauver leur vies avant de jouer au héro. T'es de ceux qui ont appris à sauver leur peau,parce qu'on leur donnera pas de drapeau. Mourir pour quelqu'un c'est beau, mais c'est inutile. T'es de ceux qui ont vraiment pas honte de ça. Franchement de ces inconnus, tu vois pas en quoi ta vie vaudrait moins. 'Fin tu l'pensais, tu pensais vraiment que même ta mère devant tes yeux avec une arme sur la tempes, tu préférerais sauver ta peau. Mais faut croire qu'à ton âge on est encore con, alors ton palpitant il s'affole bordel. Quand tu l'vois cet handicapé, sur le sol y'a ton estomac qui se retourne. Et c'est trop tard, ton calme ne devient qu'une apparence. Un putain de mur entre ton cerveau et le reste du monde. Tu l'tires avec toi. Tu l'amènes un peu plus loin. Pas tellement plus parce que l'crevard avec l'arme hurle un truc. Tu décides de t'la fermer, décidément t'es pas prêt à mourir juste pour avoir le dernier mot. Tu le sens se coller à toi, t'as envie d'le virer, bordel. Tu devrais en faite. Mais pourtant comme toujours tu fais rien. Peut-être aussi parce que tes mains sont trempé, un peu trop rouge d'un liquide que tu voudrais pas voir se déverser lentement. Y'a des coups de feu qui partent, tu sais pas vraiment vers où. Toi y'a des images un peu bizarre. D'une ruelle. D'une cervelle explosé. D'un père oublié. Tu reviens à la réalité. Tu l'scrutes avec attention. Tu veux savoir d'où vient ce sang que tu essuies sur ton jean qui se tâche d'une couleur qu'il a déjà connu dans tes bagarres les plus dures. Attrapes ta veste en voyant son bras dégouliner... Posant le tissu sur son bras tu prends sa main pour la faire appuyer dessus. Appuies d'ssus... Tu souffles à peine à mi voix restant accroupit à côté de lui. Tu regardes les autres tous aussi affolé. Tu t'demandes combien de temps ça va durer cette connerie. Tu vois pas son autre blessure, tu restes à le fixer te rappelant que tu devrais le détester. Tu devrais...
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(✰) message posté Mer 22 Avr 2015 - 23:26 par Invité
. KNOCK KNOCK KNOCKING ON HEAVEN'S DOOR . Elle se sentait inutile, incapable. L'impuissance était un sentiment qu'elle supportait mal, et ce depuis toute jeune. Elle avait été cette adolescente légèrement garçon manqué qui allait contre les idéaux posés, et qui avait appris qu'elle n'avait pas le temps de jouer aux princesses. Elle avait appris qu'être une princesse n'avançait à rien, qu'à un moment ou à autre, il fallait se secouer. Et c'était Lexie qui lui avait donné la force de le faire. Elle lui avait tracé une ligne directrice, un but : aider les autres, puisqu'elle ne pouvait pas aider son sang. Mais aujourd'hui elle n'aidait pas, et même si elle le voulait, elle ne pouvait pas. Elle aurait pu chercher son arme pendant des heures, risquer une autre balle, peut-être fatale cette fois-ci. Le moindre mouvement devenait insupportable, et le seul instant de répit qu'elle trouvait était celui où elle restait immobile, où elle parvenait à oublier la douleur et la vision de son épaule déchirée. « J’adore secourir et réconforter les filles en détresse. » Elle se retrouvait pour la première fois au crochet de quelqu’un. Elle s’était toujours débrouiller pour faire les choses seules, pour prouver une quelconque bravoure sûrement, ou pour montrer qu’elle n’avait besoin de personne. Mais, malgré le goût amer que ces mots avaient au creux de sa gorge, elle avait besoin de Rhys. Elle n’aurait pas réussi ce garrot toute seule, et se serait déjà sûrement évanouie quelques part. Elle devait se faire une raison ; pour une fois, il était utile. Mais il n’était pas l’heure de le lui avouer, et il ne serait jamais l’heure pour lui faire ce plaisir, d’ailleurs. « Je ne suis pas en détresse, je fais une pause, c’est tout. » Sam bonne menteuse, aussi. Il fallait bien qu’elle retrouve un minimum de dignité dans une situation pareille. Elle n’avait pas l’habitude d’accepter l’aide de quiconque, et encore moins de Rhys Carstairs. Elle ne comprenait d’ailleurs toujours pas pourquoi il était encore là ; ce n’était sûrement pas pour elle, mais plutôt pour sa conscience. « Te plains pas, à la place t’as eu un canon qui s’est sacrifié et est resté à tes côtés alors que crois-moi, ton bobo est vraiment dégueulasse. » Elle fit mine de s’offusquer avant de voir qu’elle devrait sûrement arrêter de jouer les sarcastiques, ça ne faisait que la fatiguer un peu plus. Merde, elle ne pouvait même pas se battre aujourd’hui. « Un canon qui a failli tourner de l’oeil à la première goutte de sang, après je dis ça… » Il fallait bien qu’elle prenne le temps de casser son trip une minute. Ses murmures retournaient au néant lorsque des pas se fit entendre. Elle n’avait plus vraiment la force de tressaillir ou de guetter leur arrivée, puisque dans son état, elle ne pourrait pas y faire grand chose. La fuite semblait impossible, d’autant plus qu’elle se sentait lentement atteindre un sommeil qui semblait si réconfortant. Il suffisait qu’elle ferme les yeux pour l’attraper. Mais une main posée sur son front l’en empêcha, alors que les braqueurs s’étaient éloignés et que Rhys murmurait à nouveau. « Ça va ? Tu tiens le coup ? » Elle n’avait pas vraiment de réponse à sa question, mais ne voulait pas mentir non plus. Après tout, il était le mieux placé pour voir qu’elle allait mal, et semblait réellement s’en préoccuper. « On fait aller. » Sans mentir, mais sans tout à fait être honnête non plus. Un juste milieu qui lui convenait pour l’instant. « Quand je te disais la dernière fois à la boxe qu’on avait une destinée commune, je crois que ce n’était pas totalement des conneries. Le bal, puis ça… Je pourrais faire une série dérivée de mes mésaventures avec toi. » Elle sourit faiblement en pensant qu’il n’avait pas tout à fait tort. Ils n’avaient rien demandé, ils n’avaient pas voulu se recroiser après leurs années lycée, et pourtant ils étaient là aujourd’hui. « Comme quoi, tu n’as pas toujours tort. On ferait un tabac dans une telenovela. Je vois déjà le titre d’ici : ‘Sam & Rhys, destins croisés des ennemis maudits’. Si on s’en sort, on leur soumet le script. » Elle mentait, ils n’étaient pas vraiment ennemis, du moins, pas tous les jours. Ils étaient quelque chose, sans qu’il n’y ait de définition précise. La brune n’avait jamais vraiment cherché à les définir d’ailleurs. Elle glissa une main sous sa joue, prenant un peu plus ses aises, les conclusions s’imposant dans son esprit. « Ils n’ont pas encore décidé de ce qu’ils allaient faire de nous, et la police n’a pas encore cherché à prendre contact. Tu devrais t’installer plus confortablement, on est encore là pour un bout de temps. » Mais elle n’était pas sûre d’avoir droit à ce ‘bout de temps’. Ce ‘bout de temps’ était déjà trop long, mais elle n’avait aucun moyen de le raccourcir. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était fermer les yeux, rien qu’un instant, rien qu’une minute. Elle laissait la fièvre l’emporter, la douleur s’estomper. Elle pouvait être une princesse pour un petit moment. Ne rien faire d’autre qu’attendre, et espérer une fin meilleure que celle qui se dessinait depuis qu’une balle avait percuter son bras.
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(✰) message posté Jeu 23 Avr 2015 - 12:12 par Invité
Les coups de feu me font sursauter, l'horreur de la scène me fige, à peine quelqu'un bouge et il se fait tirer dessus. La banque ressemble à une marre de sang, jamais je n'aurais cru assister à une telle chose en me levant ce matin. Thedore a raison, pourquoi a t-il fallu que je choisisse ce jour-là pour me balader dans un quartier où je ne vais jamais et rentrer dans la banque pour revoir une copine que j'ai pas vu depuis des siècles ? Le destin, surement. Je regarde Theodore, les yeux toujours écarquillés, et les larmes qui montent me les font briller. J'ai peur, je n'ai jamais eu autant peur de ma vie, voyant de quoi les hommes sont capables, je me crispe et je sais que nous allons surement tous y passer. J'avale ma salive en fixant Theodore, je ne lui répond pas, je suis trop mal à l'aise et angoissée. A ce moment-là je me demande pourquoi il s'est jeté à mon encontre, pourquoi il a prit ce risque pour moi ? Et pourquoi il m'a offert ces chaussures de luxe ? Toutes ces questions s'entrechoquent dans ma tête, je ne sais plus ce que je dois penser, de lui, de nous, et de la relation que nous entretenons. « Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? » dis-je en chuchotant. Je n'aurais jamais voulu lui demander là comme ça dans de telles circonstances, mais si je dois crever aujourd'hui j'ai envie de savoir. Il ne me répondra surement pas. Lorsqu'il replace une mèche derrière mon oreille, je ferme les yeux, je frissonne et je me mords la lèvre comme à chaque fois lorsqu'il me touche. Le contact de sa peau sur la mienne me fait frémir, c'est une sensation bizarre et douce à la fois.
Paniquée devant ces coups de feu et ces hommes armés, je ne bronche pas d'un poil, toujours accroupie derrière Theodore, je suis tous les ordres qu'il peut me donner. En tant que flic il sait surement quoi faire, je le vois réfléchir. Soudain, il me regarde, comme s'il avait quelque chose derrière la tête, je panique. « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? » il prend alors la parole à son tour et me demande d'envoyer un sms à un de ses co-équipiers. « Theo, tu veux vraiment ma mort.. » dis-je toujours ultra angoissée. Je glisse ma main dans la poche de son blazer, je sens alors son iPhone que j'attrape. Mes mains sont moites et je tremble comme jamais. Lorsque je commence à écrire le sms, le portable me glisse des mains, le bruit se fait largement entendre, un homme cagoulé se tourne face à Thédore et moi ... Je suis pâle, angoissée, je transpire. Mon coeur bat à cent mille à l'heure, je reste figée. Au vue du comportement des cambrioleurs, je m'imagine le pire, il tire dans tout ce qui bouge, alors moi avec un téléphone portable ... Scarlett tu es vraiment la pire des connes, maladroite, Theodore va t'en vouloir, tu es vraiment mais vraiment très conne !
(✰) message posté Jeu 23 Avr 2015 - 15:36 par Theodore A. Rottenford
I do know this. It's the things we run from that hurt us the most. ✻ Mon oreille sourde bourdonnait violemment dans ma tête. J’étais incapable de discerner les formes qui m’entouraient, mais je m’efforçais à rester digne et imperturbable. Ma main agrippait mon arme avec acharnement, me créant une illusion de puissance qui n’existait que dans mon imagination. Je savais qu’il n’était pas encore temps de réagir aux violences des braqueurs. Je ne pouvais pas libérer mes pulsions sauvages et m’exposer inutilement au danger. Je devais protéger Scarlett d’abord. J’avais besoin de me prouver que j’étais capable de sauver Jasmine à travers elle. Ma gorge se serra tandis que je me redressai avec nonchalance, l’air s’engouffrait dans mes poumons mais je ne pouvais pas respirer. « Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? » Je restai silencieux. C’est une question stupide. Je ne désirais pas partager le secret de mes sentiments. J’étais un homme sinistre et désabusé, je ne connaissais de l’honneur que les liens du sang et de la mafia. J’aimais par dépit et je protégeais par pur égoïsme. Scarlett, si tu meurs, je devrais regarder ma petite fille dans les yeux et lui avouer que j’ai détruit le souvenir de sa mère deux fois. Je te regarde mais c’est elle que je vois succomber au fond de tes yeux troublés. Je te regarde et j’ai envie de t’aimer et de t’oublier. Je me détachai lentement de sa prise, le souffle court. La frénésie de la chasse s’éveillait peu à peu dans ma poitrine, faisant graviter mon esprit autour de l’unique pensée de ma sécurité. Je devais quitter cette banque sain et sauf pour revoir ma petite fille. J’analysais l’architecture du bâtiment avec application. Personne ne semblait avoir enclenché l’alarme de la banque et la police se faisait un peu trop désirer à mon gout. Je voulais signifier ma présence parmi les otages afin que mes talents de manipulation servent de diversion pendant l’intervention des forces de l’ordre. J’observai Scarlett avec une lueur un peu folle dans les yeux. « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? » Elle semblait paniquée, tandis que je me délectais de mes montées d’adrénaline. « Theo, tu veux vraiment ma mort.. » Je me retournai lentement afin de lui laisser un champ de manœuvre. Je sentais ses mains trembler au contact de mes vêtements ; elle n’était pas faite pour gérer une situation de crise. C’était une jeune femme délicate et naïve que j’entrainais malgré moi dans le chaos. Je pinçai les lèvres d’un air concerné. J’aurais voulu la rassurer sur le dénouement final de cette journée, mais ce serait un mensonge trop cruel. L’esprit de la mort planait vicieusement sur nos têtes, menaçant de faucher nos vies à la moindre opportunité. Elle esquissa un mouvement maladroit avant de faire tomber mon téléphone sur le sol. Les regards se tournèrent brusquement vers nous – je sentis mes muscles se glacer. Je repoussai brusquement Scarlett afin de l’éloigner. L’un des hommes se posta devant moi. Il n’avait pas l’air très content. Je dissimulai mon arme sous mon blazzer. Il m’agrippa sans ménagement par le col. « On fait le malin ? » Je ne répondis pas, préférant le laisser déverser toute sa colère sur moi. Il écrasa mon iphone avant de me trainer jusqu’au milieu de la salle, comme pour donner l’exemple. Je regardais les visages défiler sous mon regard luisant, lorsque la vision d’horreur me percuta de plein fouet. Je la vis. Sam. Elle était là. J’ouvris la bouche, mais aucun mot, aucun son, ne traversa ma gorge. Je tressailli sous la prise du braqueur armé, tentant désespérément de la rejoindre quel qu’en soit le prix. « Ne bouge pas ! » Il me détourna d’elle et je sentis mon cœur se briser en mille morceaux. Je vivais dans un cauchemar perpétuel. Je ne pouvais pas renoncer à elle. Un frisson d’effroi traversa ma colonne vertébrale avant de s’évanouir au creux de mes reins. Le premier coup de poing me prit par surprise, je laissai échappai un gémissement avant de me retrouver face contre terre. Il me frappait mais je ne me défendais pas. Peut-être que je rampais comme une larve, il trouverait en lui la clémence nécessaire pour épargner ma misérable existence. Je tendis les bras en crachant mon sang, mais il ne laissa aucune seconde de répit. J’haletai sous l’emprise de la douleur avant de me redresser. Je scrutai les lieux à nouveau, mais je ne parvins pas à localiser ma meilleure amie. Elle avait disparu comme uen flopée de poussière. Je me cramponnai au mur afin de me relever, mais on écrasa ma tête contre le carrelage à nouveau. « Tu es trop minable. C’est ton dernier avertissement. » Je papillonnai des yeux avant d’essuyer ma bouche du revers de la main. Les débris de verre et de sang transperçaient ma peau comme la pointe acérée d’un poignard. Je détestais la saleté. Je ne supportais pas le désordre. Je secouai la tête avant de me traîner vers le fond de la salle, lorsque Scarlett apparu dans mon champ de vision. Je m’agrippai à ses épaules d’un air troublé. « Sam est là. Ma meilleure amie est là. » Mes lèvres frémissaient. Je me rassis avec difficulté. Comment la rejoindre à présent ? J’avais un corps boursoufflé, une arme avec une seule charge de minutions, une grosse entaille sur la bouche et une peur indicible de la perdre. J’enfonçai mes doigts sur les bras de Scarlett. En l’espace de quelques semaines, elle avait eu le temps de découvrir mes pires secrets. J’étais un fléau qui se mourrait dans la brume vespérale. Je déglutis avant de me tenir la tête. Il fallait que je réfléchisse. « Elle est blessée – Il faut qu’on y aille. » Finis-je par trancher avec résignation.
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(✰) message posté Jeu 23 Avr 2015 - 16:02 par Invité
Les braqueurs n'ont pas attendu une seconde. Celui qui se trouve vers Theodore et moi se retourne. Theodore a le temps de me cacher pour faire croire que c'est lui qui a fait tomber son téléphone, j'aurais préféré qu'il ne le fasse pas. Le braqueur prend Theodore et le ramène jusqu'au milieu de la pièce. Il le couvre de coups. Je m'en veux, je me déteste. SCARLETT TU N'ES QU'UNE PAUVRE DEBILE PUTAIN DE MERDE. J'éclate en sanglots, le fait de voir Theodore en sang me rend folle, et en plus c'est à cause de moi, c'est moi qui aurait dû me prendre tous ces coups. Face à mes sanglots, un autre braqueur vient à moi. « Ta gueule ou j'te bute ! » dit-il en plaçant son pistolet sur ma tempe. Mes larmes défilent à une allure hallucinante sur mes joues, je me tais tout en continuant de pleurer. Le braqueur part en me regardant avec un regard noir. Je suis effrayée, totalement désamorcée. C'est la pire journée de toute ma vie, je suis dégoûtée, j'aurais préférée que Theodore ne soit pas là, je m'en veux de lui avoir infligé ça. L'autre braqueur le relâche enfin et le jette dans ma direction. Theodore est totalement paniqué, apparemment il a vu sa meilleure amie Sam, blessée. Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il veut que je fasse ? Et comment veut-il y aller ? C'est impossible, les braqueurs nous tueraient, en plus de ça ils nous ont déjà dans leur collimateur. Theodore est accroché à mes épaules, puis il me serre le bras. Il veut absolument rejoindre sa meilleure amie. Les joues toutes mouillées je le regarde en faisant non de la tête. Je peux comprendre qu'il soit inquiet pour elle mais il y a des limites. « Non Theodore ! C'est impossible. Réfléchis deux minutes, elle est a l'autre bout, tu peux pas.. Pense à Jasmine, elle a besoin de toi, prends pas ce risque. » Aller rejoindre sa meilleure amie serait la mort assurée et il le sait, il faut juste quelqu'un pour le raisonner. Je prends l'exemple de sa fille car je sais que c'est la seule chose qui peut le remettre sur le droit chemin. En plus de ça, même si il arrivait à la rejoindre il ne pourrait rien faire pour elle, il n'est pas médecin, ni infirmier, ni quoi que ce soit. Il peut risquer sa vie pour peu. Je le regarde droit dans les yeux afin de capter son attention. « Tu veux risquer de ne plus voir Jasmine pour aller voir ta meilleure amie que tu ne pourras même pas soigner ? » dis-je toujours en fronçant les sourcils. Il allait sûrement trouver mes paroles cruelles, mais ce n'est que la pure et stricte vérité. Je ne pense pas qu'il pourrait jouer sa vie pour quelque chose " d'inutile ". « Les braqueurs t'ont déjà dans leur collimateur, même avec ton flingue tu ne peux pas les vaincre, ils sont trop. Joues pas les super héros, Theodore, s'il te plait. Les flics vont pas tarder à arriver. » Je fait tout mon possible pour le raisonner mais c'est dur. Comme s'il allait écouter une gamine qu'il connaît depuis quelques semaines, je peux toujours rêver. Sa meilleure amie lui préoccupe toutes ses pensées et je sais que s'il ne fait rien pour aller la voir, il s'en voudra s'il lui arrive quelque chose mais je m'en voudrais s'il arrive quelque chose à Theodore. Je reste assise à côté de lui, je le regarde. Mes yeux expriment tout mon désespoir envers lui.
(✰) message posté Jeu 23 Avr 2015 - 23:36 par Theodore A. Rottenford
I do know this. It's the things we run from that hurt us the most. ✻ Je me sentais démuni – la coupe de la vie venait de se vider sur mes mains tremblantes. Comment une âme agonisante pouvait-elle résister à la tentation de la folie ? Je n’en savais rien. J’avais l’impression de planer ailleurs, dans une galaxie parallèle. Les battements de mon cœur étaient surréels. Toute cette situation était surréelle. Je relevai mes yeux embués dans le vide avant de rencontrer le visage lumineux de Scarlett. « Non Theodore ! C'est impossible. Réfléchis deux minutes, elle est a l'autre bout, tu peux pas.. Pense à Jasmine, elle a besoin de toi, prends pas ce risque. » Je ne l’écoutais qu’à moitié. La douleur physique ne voulait plus rien dire, mon esprit se consumait à mille lieux de cet endroit maudit. J’avais déjà vécu la perte d’un coéquipier. Je m’étais promis de protéger Sam jusqu’à bout de force, mais aujourd’hui j’avais failli à tous mes devoirs envers elle. « Tu veux risquer de ne plus voir Jasmine pour aller voir ta meilleure amie que tu ne pourras même pas soigner ? » Ma poitrine vibrait sous la pression de ma respiration ronflante. Elle parlait mais je ne parvenais pas à assimiler le poids de ses paroles. Jasmine était à l’abri alors que Sam gisait sur le sol, inerte, l’épaule déchiquetée par une blessure dont j’ignorais encore la gravité. Il n’y avait pas de comparaison à faire. Foutaises ! Je ne pouvais pas la soigner, mais je pouvais m’agenouiller en face de son corps souffrant. Je pouvais caresser les jointures de sa mâchoire et la supplier de se battre pour moi. Je pouvais détacher son foutu garrot et sauver son bras. Elle ne pouvait pas couper sa circulation sanguine indéfiniment et j’avais des notions basiques en secourisme . Ma panique me dépassait, et je réalisai avec effroi que j’étais prisonnier d’un cercle infernal. J’étais condamné à perdre les personnes que je chérissais le plus au monde. Au final, le destin ne me donnait aucune raison de me repentir. Je fronçai les sourcils en me détachant de la jeune femme. « Les braqueurs t'ont déjà dans leur collimateur, même avec ton flingue tu ne peux pas les vaincre, ils sont trop. Joues pas les super héros, Theodore, s'il te plait. Les flics vont pas tarder à arriver. » Son expression affolée brisait le silence qui enlaçait mon cerveau. Elle avait certainement raison, ce serait suicidaire de rejoindre l’autre bout de la pièce, les braqueurs nous avait remarqué et j’étais mal au point. Je ne pourrais jamais faire le poids contre cinq hommes malgré toute ma bonne volonté. Cela dit, j’étais prêt à prendre le risque. La vie m’importait peu puisque j’avais choisi de servir l’honneur de la mafia depuis mon plus jeune âge. Pensait-elle que je n’avais jamais envisagé la mort ? Ma bouche se courba et je lui adressai un regard glacial. « Tu peux rester alors. Je vais réfléchir, je vais trouver une solution … » Je frottai mes mains ensanglantées dans un mouvement frénétique, comme pour chasser toute la saleté qui s’incrustait sur ma peau. Plus le temps passait et plus je réalisais que la police ne serait jamais là à temps. C’était probablement de ma faute, j’aurais dû utiliser mon téléphone moi-même. Je soupirai en m’asseyant à côté de Scarlett. « Il faut vraiment que j’y aille. Elle a besoin de moi. Sam a besoin que je sois là. » Murmurai-je d’un air affligé. Je penchai ma tête vers l’obscurité mais cette fois, mes démons n’étaient pas là pour soutenir ma cause perdue. Ma colère s’embrasait dans mes veines, me rappelant que j’étais incapable du moindre geste héroïque sans recevoir une balle entre les deux yeux. « Elle n’a jamais été gravement blessée … » Lui confiai-je en serrant les dents.
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(✰) message posté Ven 24 Avr 2015 - 13:27 par Invité
Le casse du siècle
GROUPE 2 - La seconde banque
ROSA & DILHAN:
Il y a des centaines de raisons qui auraient pu vous pousser à franchir les portes de cette banque. Une demande de prêt pour cette belle voiture, le remboursement de cet appartement au plancher biscornu, l'ouverture d'un nouveau compte, l'appel angoissant du banquier, le retrait pour la paire de chaussures de votre vie. Des centaines de raisons, mais une seule vous poussera à vouloir fuir sans avoir vu votre découvert. Des coups de feu, des cris, des voix, des larmes que vous n'oublierez pas. Cinq hommes cagoulés s'avancent sur le sol que vous avez foulé quelques minutes plus tôt et prennent le contrôle de la banque afin d'en vider les fonds. Vous vous cachez où vous le pouvez, même si certains ne pourront éviter les balles... « QUE PERSONNE NE BOUGE CECI EST UN HOLD-UP ! »
Rosa Hoffmann & Dilhan A. Flyleaf a écrit:
La peur s’empare de Rosa lorsqu’elle constate ce qui se passe sous ses yeux. Tout ce qu’elle arrive à penser est à propos les nombreux mois où elle était dans le coma et ne désirant pas y retourner, elle tente du mieux qu’elle peut de se cacher. Dilhan tente de faire pareil tout en protégeant Rosa, si fragile. Seulement rien de ce qu’on souhaite n’arrive véritablement et ils se retrouvent tous les deux au sol l’une pratiquement intacte malgré quelques égratignures sur le visage et aux mains pendant que l’autre semble s’être brisé le poignet en tombant lourdement sur le carrelage de la banque et saignant du nez. Rosa peut apercevoir la douleur dans les yeux de Dilhan, mais tout cela lui rappelle ses propres blessures.
Oui je dois me calmer, je peux le faire, ce n'est pas comme si j'étais toute seule ici. Là je crois que je pourrais totalement paniquer. Mais je prend sur moi, je me concentre, j'inspire et j'expire, on va s'en sortir, après tout si on fait ce que les ravisseurs nous disent, on devrait parfaitement s'en sortir. Non ? Je croise les doigts en tout cas, je ne veux pas mourir dans une banque alors que je n'y ai même pas encore de compte bancaire. Je crois que cela risque de me refroidir, je vais avoir du mal à entrer dans un tel bâtiment maintenant. Mais je me dois d'être forte, pour montrer à Dilhan que je fais un effort pour ne pas paniquer littéralement. J'ai vécu des choses plus graves mais je ne veux juste pas que ma vie s'arrête là alors que tout semblait me sourire depuis quelques temps. Alors j'espère que cela ira. Je prie, j'ai toujours été croyante, bon en Angleterre la plupart des gens sont protestants ou catholiques et je suis juive mais on prie pour moi le même Dieu. Je lui dis pour me rassurer qu'en sortant d'ici je veux partir en vacances. Il le faut pour qu'on s'en remette et qu'on se retrouve nous deux. Je n'oublierais pas ce qu'il m'a dit il y a 5 minutes. Et cela me touche. Je souris, toujours contre lui. " Je veux aller à la mer... " parce que j'y suis allée que trop peu et que j'adore la plage et l'eau. Alors pourquoi pas ? Je souris légèrement et alors il me demande une chose qui fait accélérer mon coeur. Il veut tenter une chose, mais comment ? Il a le bras dans mon écharpe, je ne veux pas qu'il se fasse prendre. Mais justement si je reste discrète et que je fais ce qu'il me dit, on a peut-être une chance. J'inspire profondément. " Tu veux faire quoi ? Oui je peux... ne prends pas de risques inutiles " Je regarde autour de nous. J'attrape mon portable, ça semble être en ligne avec des gens, je ne le touche pas, je le laisse pour que la police puisse avoir un maximum d'information. Je regarde un peu plus haut, au dessus du bureau, la voie semble libre. J'ai peur pour lui, forcément. Je me retourne vers Dilhan. " Fais attention, je ne veux pas qu'on te fasse de mal, d'accord ? " Encore une fois je pourrais l'embrasser, mais j'ai toujours peur que cela ne soit pas le bon moment. " ne joue pas trop au héro, tu es déjà le mien, tu sais " je souris légèrement. Je l'embrasse sur la joue surement trop proche de ses lèvres mais qu'importe maintenant.
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(✰) message posté Ven 24 Avr 2015 - 22:51 par Invité
Les coups de feu des braqueurs et leur hurlement me fait sursauter. Ils parlent de manière cruels, ils disent qu'on va tous y passer, qu'on est tous des connards, qu'on va tous perdre notre argent et que cette banque c'est de la merde sans sécurité, que les agents policiers de Londres sont incapables de veiller sur leurs citoyens et surtout de leur venir en aide en temps réel. Il est vrai que cela fait bien quinze bonnes minutes que nous sommes tous condamnés à rester dans une ambiance aussi terrible, aussi glauque... Des corps baignent dans leur sang et dans le sang des autres personnes et la police n'est toujours pas arrivée sur les lieux comment est-ce possible ?
Theodore quant à lui est affolé, il a aperçu sa meilleure amie à terre en sang elle aussi, et donc très souffrante, il veut lui venir en aide mais j'essaie désespéramment de le raisonner et de le ramener dans la réalité mais il est trop têtu, il se croit invincible. Certes, je peux comprendre qu'il veuille prendre soin d'elle, mais ce n'est absolument pas la meilleure chose à faire. Comment en temps que flic il ne peut pas se dire que c'est foutu et qu'il va devoir attendre l'intervention de ses coéquipiers pour intervenir et rejoindre sa meilleure amie ? Je ne sais plus quoi dire pour faire en sorte qu'il ne se mette pas en danger. Assise à côté de lui, je mets ma tête entre mes mains, je soupire, je suis agacée et toujours autant angoissée. Il n'a peut-être pas peur de la mort, mais je n'ai pas envie qu'il meurt et certainement moins devant mes yeux. La partie de moi que je ne montre jamais se fait finalement ressentir « Non, non ! Tu ne vas rien trouver du tout ! Arrête de te croire immortel ou invincible Theodore ! Tu cherches quoi au juste ? » Je le regarde droit dans les yeux, je suis énervée et le bleu de mes yeux se dilatent peu à peu. Je me pose alors devant Theodore en serrant mes mains sur ses épaules comme l'envie d'être convaincante au moins une dernière fois « Tu sais quoi ? Fais ce que tu veux, au final je m'en fout, qu'est-ce que je représente pour toi ? Pas grand chose, si t'as envie d'aller risquer ta vie pour " sauver " ta meilleure amie ce n'est pas moi qui pourra t'en empêcher. Mais sache juste que Jasmine a déjà perdu sa maman ... » Je le fixe encore une dernière fois puis je me rassois à côté de lui en tournant la tête de façon à ce qu'il ne voit plus mon visage. J'ai comme l'impression d'être impuissante face à ça, alors je le laisse. Je peux au moins me dire que j'aurais tout fait pour le convaincre.
(✰) message posté Sam 25 Avr 2015 - 0:08 par Theodore A. Rottenford
I do know this. It's the things we run from that hurt us the most. ✻ Mes muscles se contractaient avec une hâte impatiente. Je ne supportais pas de rester confiné dans un coin comme un vulgaire pantin. J’avais été formé afin de réagir calmement aux attaques des hors la loi, mais le sentiment d’amour soulevaient ma poitrine toute entière, m’interdisant de raisonner comme un professionnel. Le visage pâle de Sam hantait mes pensées et je me surpris à frissonner comme un enfant. Je secouais la tête avant de me pencher vers le sol. Scarlett ignorait la profondeur des liens qui m’unissaient à ma meilleure amie, ce n’était pas une simple attache spirituelle. Elle avait été ma seule et unique faiblesse pendant des années avant l’apparition de Jasmine. C’était la famille que j’avais choisi à la place de la mafia car elle me poussait vers les limites sans jamais lâcher prise. Elle se battait pour moi, comme si au fond de l’abysse sombre et effrayant, une lueur d’espoir pouvait naître et s’élever vers le ciel. J’étais son étoile dansante. Je baissai les yeux sur mes mains tremblantes. Les aboiements des braqueurs raisonnaient au loin, mais j’étais prisonnier de ma douce frayeur. Je ne pouvais pas contrôler les battements déchaînés de mon cœur lorsque je songeais que Sam était perdue pour moi. Tous les chagrins se réveillaient dans ma poitrine avant de m’emporter hors du temps. « Non, non ! Tu ne vas rien trouver du tout ! Arrête de te croire immortel ou invincible Theodore ! Tu cherches quoi au juste ? » S’énerva Scarlett. Son visage était déformé par une colère sourde et accablante. Je découvrais un versant passionné de sa personnalité, alors qu’elle crachait ses paroles comme un venin mortel. J’arquai un sourcil ; ce que je cherche ? Elle était insolente. Je plissai le front en me redressant avec nonchalance comme pour prouver que mes faiblesses ne faisaient pas de moi un être fugitive et stupide. Bien au contraire, la peur me rendait cruel. Un éclair de folie traversa mon regard abyssal tandis que j’enfonçai mes ongles sales dans mes cuisses. Ses mains se pressaient contre mes épaules avec ferveur, mais ce n’était qu’une caresse éphémère sur ma carrure athlétique. « Tu sais quoi ? Fais ce que tu veux, au final je m'en fout, qu'est-ce que je représente pour toi ? Pas grand chose, si t'as envie d'aller risquer ta vie pour " sauver " ta meilleure amie ce n'est pas moi qui pourra t'en empêcher. Mais sache juste que Jasmine a déjà perdu sa maman ... » Je percevais de la jalousie, de la rage et des ressentiments mal placés. Elle s’emportait le trouble dans l’âme, avant de me tourner soudainement le dos. Je restais stoïque un instant, tourmenté par mes pulsions contradictoires. Elle avait besoin d’une révélation mais je refusais de tomber aussi bas. Pourquoi pensait-elle que je m’étais précipité dans le danger afin de la protéger ? Elle était importante. Les citoyens affolés dans la banque étaient importants. Chaque souffle de vie qui s’exhumait dans le vide était important. Hélas, à mes yeux, ils n’égalaient pas ma sollicitude envers Samantha Oslwad-Bower. Je lui avais promis allégeance comme un chevalier de la garde royale en face d’un grand empereur. Jasmine avait perdu un parent. Je savais qu’elle était orpheline, ce n’était pas la peine de me le rappeler, mais à cet instant toute mon angoisse se dirigeait vers la prise d’otage. Ma langue claqua vicieusement contre mon palais. « Tu n’as jamais perdu quelqu’un de très cher dis-moi ? On a jamais tiré sur ton coéquipier par ta faute ? » Je plaquai ma main sur son coude, la sommant de me regarder. « Si tu connaissais l’effroyable sensation de deuil, tu comprendrais qu’il est plus facile de mourir en premier. » Je glissai jusqu’au mur afin de prendre discrètement mon arme. J’enlevai mon blazer en grognant, puis j’enroulai le tissu autour de ma main. Le canon noir pointait à l’extrémité de mon manche mais je n’avais toujours pas choisi de cible. Je ne pouvais pas abattre cinq hommes d’un seul coup de feu. Je ne pouvais pas non plus m’élancer au milieu de la pièce sans protection. Je regardai l’horloge murale en comptant les déplacements du cadran. Je donnais aux renforts quinze minutes encore avant de tenter une mission suicide.