(✰) message posté Lun 16 Mar 2015 - 22:58 par Invité
“ A lost memory. How can this be love if you’re leaving me ? I can’t see you right now cause I just can’t fake it. I can’t be near you right now, cause I know you’re no longer mine. I can’t see you. We’re strangers in different places though we leave a mile apart. I still think of you I pray that you are safe. I'm still missing you . But it has to be this way 'cause I'm not right for you. I said goodbye because I love you. ” ✻ Le désespoir me guidait lentement au fond de la crevasse. Je ne préférais pas être malheureux, j’avais fait le choix d’abandonner l’espoir d’une rédemption. En partant, Eugenia n’avait fait que me briser. Ce n’était pas mon amour déchu qui me manquait le plus, mais sa présence attentionnée tous les jours. Je gravitais autour de son aura bienveillante comme une étoile orpheline. Je tournais éternellement sans pourvoir l’effleurer. Ma bouche se courba avec douceur, mais malgré tous mes efforts de bonne conduite, mon expression n’était que le reflet pâle de mes désillusions. Je relevai mes yeux troublés vers elle. Mon Dieu, elle était toujours magnifique. Les coins de sa mâchoire vibraient sous la brise maritime et je ne pus m’empêcher de tendre une main tremblante vers son menton. S’il te plait, laisse-moi partir. Je me rétractai sans oser la toucher. L’écho de sa voix fluette sublimait cet amour immodéré que je portais dans mon cœur. Tu n’as plus le droit, Ginny. Les senteurs sucrées de sa longue chevelure brune, l’éclat un peu triste et révolté de ses iris dansants dans la nuit, où la volupté de ses gestes lents et mélancoliques … Lorsque je décidais de lui pardonner, j’avais l’impression de retomber dans mes vices secrets. Je n’étais pas seul dans ma conscience, comme si un double insaisissable cherchait désespérément à me retenir prisonnier du passé. « Je n’ai jamais dit que je t’en tenais rigueur. » Souffla-t-elle comme une note grave de musique. Je fronçai légèrement les sourcils avant de fermer mes poings sur la table du diner. Les dernières vapeurs de mon café chatouillaient mes narines, mais je ne ressentais plus que l’amertume de notre séparation imminente. Je me tournai vers elle d’un air pensif. « Moi, je m’en tiens rigueur. » Mon souffle se perdait dans la pièce. « Tu m’as abandonné mais je me suis laissé aller. J’ai pensé que tu étais détestable, égoïste et sans cœur. » J’enfonçai nerveusement mes doigts au creux de mes paumes. « Ce que tu vois aujourd’hui, c’est l’image de toi que j’ai traîné pendant une année. Je suis différent pour me venger. » Je prononçais mes mots avec application afin qu’elle ne perde aucune miette de mes confessions intimes. Demain, je partais en France pour une durée indéterminée. Demain, je devenais exactement comme elle. «Je me suis toujours défendu parce que je ne pensais pas tomber aussi bas, mais tu avais raison. Je me venge de toi.» Je la fixais d’un air torturé, mais à aucun moment je ne pris la peine de comprendre ses sentiments. La solitude de Ginny ne me concernait pas. Je m’étais promis que nul dépit, aussi vindicatif et douloureux soit-il ne pouvait effacer ses erreurs. C’était donc cela sa punition – vivre dans l’ignorance totale. Elle ne connaitrait jamais ma compassion, tout comme je n’avais jamais trouvé grâce à ses yeux le jour de son accident.
Rosemary disparu comme un nuage brumeux dans le ciel. Devant moi, toutes les couleurs se fanaient lentement. J’étais rongé par toutes les vérités qui explosaient dans ma gorge. J’interprétais les mots de Ginny au gré de ma volonté d’autodestruction, alors tous ses élans de courage ne valaient rien. J’étais impassible face à ses explications. « J« Je n’ai jamais dit de choses pareilles. » Bien sûr, elle ne disait jamais les choses blessantes. C’était moi le monstre. Ma colère gronda dans ma poitrine, mais je me contins par miracle. « N’interprète pas mes mots de cette manière, s’il te plait. » Mes vaines certitudes s’embrouillaient dans l’élégance froide qu’elle me témoignait. Je voulais lui tenir tête et sombrer dans la mégalomanie de mon personnage torturé, mais pour une raison que je ne comprenais pas, j’obéis à son ordre supérieur. Je m’accrochais aux rebords du fauteuil en silence. « Je sais que ce n’était pas volontaire et que tu as dû en souffrir. Je le sais très bien. Mais… J’ai l’impression que tu oublies que ça n’a pas été facile pour moi non plus. Tu n’as pas eu d’adieu. Je n’en ai pas eu non plus. Pourtant, j’en méritais un aussi. Je veux dire… Notre relation s’est arrêtée au lieu d’une phrase, d’un chapitre, sans qu’aucun de nous deux ne trouve de réconfort dans cette fin bâclée. Tu peux m’en vouloir… Ou tu peux comprendre que je ressens les mêmes choses, moi aussi.» Déclara-t-elle en dessinant des cercles continus dans sa tasse. Elle ne me regardait pas, pourtant, mes yeux étaient ancrés sur sa bouche tremblante. Je connaissais son point de vue, mais combien d’entre nous pouvaient-ils porter le fardeau de la bravoure ? Je n’étais pas prêt. J’avais l’impression que je ne le serais jamais. Je refusais de m’offrir le moindre réconfort pour que l’instinct de l’ambition avide m’enveloppe de sa tendresse. Il était certainement plus aisé de fermer les yeux sur nos blessures imaginaires, mais je tirais ma force de sa tristesse. La réalité, la vie – ne valait pas grand chose sans le chaos qui m’entourait. « Je … Je nous en veux. Tous les deux. » Sifflai-je douloureusement. « Tu ne vois que les reproches que je te fais, mais si tu vivais dans mon monde tu verrais que les punitions que je m’inflige sont terribles. Il n’y a pas un jour qui passe sans que je ne sois dégoûté. Je vis dans l’ivresse euphorique mais l’anxiété d’être me rattrape toujours.» Je me relevai lentement avant de poser une main sur son épaule. « Partons. Nous avons assez parlé, Ginny ... » Je m’interrompis afin de me délecter de cet instant essentiel à mon deuil. Mon cœur s’affola dans ma poitrine, s’adonnant une dernière fois au plaisir éphémère d’être son époux. Je souris tristement avant de la prendre à bout de bras. Sa peau se collait au tissu froissé de mon chemisier et pendant une fraction de seconde, j’avais l’impression de retrouver la fraîcheur de la houle et les cris plein de joies de mon enfance. La serveuse nous regarda d’un air attendri avant de s’avancer à notre rencontre.
_ Bonne journée. Railla-t-elle avec un entrain que je trouvais presque déplacé. Je la gratifiai d’un simple hochement de tête mais elle se mit à applaudir contre toute attente, attirant à nouveau tous les regards en notre direction. Les clients se levèrent en chœur afin d’acclamer l’illusion de notre amour. Un baiser ! Un baiser ! Criait la foule. Ce mot tournait en boucle dans ma tête. Je regardai Eugenia sans ciller, avant d’hausser les épaules avec désinvolture. Soit, qu’à cela ne tienne. « Je pense que je vais devoir embrasser ma femme ... » Soufflai-je à quelques centimètres de sa bouche pulpeuse. Je pense que j’ai envie d’embrasser ma femme. Je me penchais avec une lenteur extrême avant de mordre le bout de sa lèvre inférieure. Il ne s’agissait pas d’un smack anodin. Je l’embrassai réellement, comme un homme amoureux embrasse l’élue de son cœur. Je m’enfonçais dans mon délire, à bout de souffle, à bout de passion et de vie. Si seulement le temps pouvait s’arrêter maintenant.
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(✰) message posté Lun 23 Mar 2015 - 21:06 par Invité
i will never, ever regret the things i've done. because most days, all you have are places in your memory that you can go to;; sometimes leaving is the only way to be there for someone. ✻✻✻ Il ne comprenait pas, il ne désirait pas comprendre. Dans la peine que je pouvais bien ressentir, je devinais aisément qu’il ne me laisserait pas la satisfaction de ne serait-ce que remettre ses certitudes en cause. J’avais l’impression de nager à contrecourant. J’avais l’impression de faire un pas en avant pour finalement en faire trois en arrière. Il était cassant et borné, supérieur et presque autoritaire. Je peinais à l’observer dans les yeux sans ressentir de la profonde tristesse ; alors, dans mes élans de faiblesse, je me contentai d’observer ma tasse de thé sans rien ajouter de plus à mon récit. Les mots me brûlaient la langue, la gorge. Les mots me consumaient et pourtant je ne les énonçais pas à voix haute ; je ne prononçais qu’à moitié ce que je croyais au fond de mon cœur, persuadée que cela ne changerait rien de toutes manières. Persuadée que m’engager dans un combat intellectuel avec lui ne m’entrainerait qu’à ma perte. Il me disait têtue. Il me disait entêtée. Pourtant, j’avais la conviction qu’il était pareil que moi sur ce plan-là, à sa façon. Il me rejetait sans s’en rendre compte, il me traitait de menteuse sans savoir, il était sans pitié alors que je n’aspirais qu’à arranger les choses. J’aurais tant aimé pouvoir aller de l’avant. J’aurais tant aimé ne plus jamais regarder en arrière. Mais il s’accrochait à mes erreurs comme pour me les rappeler. Il s’accrochait à mes faux pas pour les évoquer à chaque fois que je pouvais bien les oublier à moitié. La façon qu’il avait de s’enterrer dans ses peines et ses douleurs était malsaine. Et elle me rendait malade. J’aurais mieux fait de partir. Mieux fait de m’en aller. Mieux fait d’aller de l’avant plutôt que d’accepter d’être retenue en arrière par le poids qu’il s’amusait à devenir en ma présence. Je le revoyais enfantin et jeune, oui, mais je ne parvenais plus à me souvenir de cet homme que j’avais aimé de tout mon cœur. Je n’aimais que son fantôme. Je n’aimais que mes souvenirs. Je n’avais plus rien à faire à sa présence et, pourtant, je restais là. Je restais là comme une idiote amoureuse. « Moi, je m’en tiens rigueur. Tu m’as abandonné mais je me suis laissé aller. J’ai pensé que tu étais détestable, égoïste et sans cœur. Ce que tu vois aujourd’hui, c’est l’image de toi que j’ai traîné pendant une année. Je suis différent pour me venger. » Je ne pus retenir le profond soupir qui s’échappait de mes lèvres. Cela faisait depuis juin. Depuis juin qu’il me répétait sans cesse les mêmes choses, encore et encore. Julian, arrête. Arrête, s’il te plait. Je suis peut-être moins brillante que toi, mais je ne suis pas complètement abrutie non plus. Julian, arrête. Arrête, s’il te plait. J’ai compris la leçon. Essaye de comprendre la mienne, maintenant. Mais je ne dis rien. Je gardai ces pensées au fond de mon être, accusant ses paroles pour la centième fois, pour la millième fois. J’avais du mal à le suivre, parfois. Il me jetait du chaud puis du froid, il était adorable avant de se retrancher dans les pires comportements. Il me perdait dans ses mille-et-une façons d’être. « Je me suis toujours défendu parce que je ne pensais pas tomber aussi bas, mais tu avais raison. Je me venge de toi. » continua-t-il. Je relevai la tête pour l’observer. « Mais tu te venges pour les mauvaises choses. » J’espérais qu’il comprendrait. Qu’il comprendrait que mon ton était sans appel et qu’il était temps qu’il cesse de parlementer sur l’horreur profonde de mes actions passées. Je me demandais s’il se rendait compte qu’il me blâmait pour une chose que j’avais cru bien faire. Pour une décision que j’avais prise sous l’influence des médicaments, sous l’influence de la peur, sous l’influence de la colère. Je me demandais s’il se rendait compte que c’était démesuré, disproportionné. J’acceptais sa douleur. J’acceptais ses désillusions. Mais son entêtement à rejeter mes propres émotions et mes explications personnelles m’amenait à croire qu’il ne restait en ma présence que pour le plaisir de me blesser. « Je… Je nous en veux. Tous les deux. » reprit-il. « Tu ne vois que les reproches que je te fais, mais si tu vivais dans mon monde tu verrais que les punitions que je m’inflige sont terribles. Il n’y a pas un jour qui passe sans que je ne sois dégoûté. Je vis dans l’ivresse euphorique mais l’anxiété d’être me rattrape toujours. » Je l’observai avec intensité. Julian, si je ne vois que les reproches que tu me fais, cela est simplement parce que cela est la seule chose que tu me donnes à voir. J’aurais aimé être courageuse. Être suffisamment courageuse pour parvenir à prononcer ces paroles à voix haute. C’était étrange d’avoir si peur de ses réactions quand, il fût un temps, je n’avais eu absolument aucun filtre en sa présence. « Partons. Nous avons assez parlé, Ginny... » Il avait assez parlé. Personnellement, j’avais les idées qui grouillaient dans mon cerveau sans parvenir à s’arrêter, sans parvenir à s’interrompre. « Si tu le dis. » répondis-je simplement avant qu’il se s’approche de moi pour m’attraper dans ses bras. Nous croisâmes la serveuse qui nous souhaita une bonne journée ; les clients, eux, semblèrent se souvenir de notre présence et réclamèrent leur dû. Mais je n’étais pas avec eux. Je n’étais pas réellement là. « Je pense que je vais devoir embrasser ma femme... » La voix de Julian me ramena sur Terre à l’instant même où il se pencha vers moi pour m’embrasser. Ses lèvres se posèrent sur les miennes, fiévreuses, animées par une douleur qui semblait refléter la mienne ; c’était un baiser chargé de ferveur mais aussi de rancœur, chargé de tout ce mélange constant d’émotions qu’il devait ressentir à mon égard. Sans que je ne le veuille réellement, mes bras passèrent autour de son cou et je répondis à son baiser, uniquement guidée par les contradictions qui vivaient en mon sein. Il me blessait mais je l’aimais. Je désirais le détester mais je ne parvenais qu’à faire le contraire. Je me perdais, il me perdait, dans les mouvements entêtés de nos lèvres. Qu’étions-nous, au fond ? Nous n’étions plus des meilleurs amis. Je n’étais même plus sûre de pouvoir affirmer suffisamment le connaître. Nous n’étions pas des étrangers, des inconnus, nous n’appartenions pas à un genre ou à une catégorie. Nous n’étions pas mari et femme, nous n’étions pas amants. Nous n’étions que des âmes perdues. Des âmes animées par la douleur. « Nous ferions mieux d’y aller. » murmurai-je après m’être doucement détachée de lui. Mes lèvres étaient encore à quelques centimètres des siennes. Je l’observai avec insistance, attendant qu’il finisse par se mouvoir de nouveau. Lorsque nous passâmes l’encadrement de l’entrée pour nous retrouver à l’extérieur, je sentis un vide se former dans ma poitrine. « Ce n’est pas bien, de m’embrasser comme ça. » dis-je doucement à son intention. Il fit quelques pas vers sa voiture. « J’ai sans doute le cœur trop fragile. » De l’espoir, Julian, voilà ce que tu me donnes. De l’espoir vide et creux, de l’espoir qui me mènera à ma perte simplement parce que je suis trop faible pour parvenir à empêcher mon cœur de cesser de t’aimer.
5 000ème post.
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(✰) message posté Mer 25 Mar 2015 - 10:59 par Invité
“ A lost memory. How can this be love if you’re leaving me ? I can’t see you right now cause I just can’t fake it. I can’t be near you right now, cause I know you’re no longer mine. I can’t see you. We’re strangers in different places though we leave a mile apart. I still think of you I pray that you are safe. I'm still missing you . But it has to be this way 'cause I'm not right for you. I said goodbye because I love you. ” ✻ Elle ne me répondait pas, préférant respecter mon entêtement presque ridicule. Elle acquiesçait avant de s’incliner face ma bêtise. Je savais que je gâchais mon souffle en m’attardant dans des explications sans intérêt. La manière avec laquelle elle avait choisi de m’ôter mes rêves et mes désillusions n’était plus qu’un lointain mirage ; je pouvais à peine distinguer la longue rue menant à sa chambre d’étudiante ou le glissement mélodieux de la pluie qui tombait drue sur moi. Ce soir-là, le 13 avril, tout avait disparu. Cependant, mon dépit vindicatif hantait chacun de mes gestes. Je ne pouvais pas l’aimer sans aucune restriction, sans aucune mauvaise intention. Mon regard se perdit sur les arabesques de ses longues mèches indisciplinées, elle possédait à la fois, la beauté innocente de la douce colombe et la force intrépide des grands félins d’Afrique. Je déglutis, captivé par l’expression émouvante des lueurs de l’aube s’évanouissant sur les contours rosés de sa bouche voluptueuse. Ma conception du romantique s’était brisé par million, mais si toutefois je pouvais me permettre une trêve dans le cours de mon existence maussade, je choisissais de lui accorder toutes mes belles pensées. A Eugenia Lancaster. Je me penchai dangereusement afin de lui voler un baiser immérité. J’avais longtemps espéré que mon imagination ne faisait que transfigurer mes désirs pour ma meilleure amie, mais je réalisais aujourd’hui qu’elle possédait la faculté singulière de puiser au sein de la nuit mon espoir de naître à nouveau. Mon cœur consumé s’éveillait de sa torpeur afin de se lancer dans les délires du sentiment. Le contact de mes lèvres fiévreuses sur les siennes fut bref, retenu, pudique – mais plus je m’attardais contre son visage et plus mes envies se mélangeaient dans ma tête. Je retins mon souffle avant de sombrer comme une ombre bouleversée par l’éclat du jour. Cette mer déchainée que j’exécrais tant m’offrait un bout de paradis que je croyais perdu à tout jamais. Mon amour impossible se disputait avec la colère cruelle qui tambourinait au creux de mes oreilles. Je n’étais pas passionné sans raison, il y avait en moi bien plus de rancœur que de bonté. C’était l’essence même de mon âme. Je m’emportais par l’étrange douceur, brûlante et innocente de son parfum, avant de me redresser le regard affolé. Je flottais dans une sorte de léthargie à ses côtés. Par pitié, laisse-moi ! « Nous ferions mieux d’y aller. » Souffla-t-elle, coupant cours à mes fantasmes. J’oscillais sans cesse entre la gravité tragique de la folie et l’appel de la raison. J’hochai la tête en silence avant de rejoindre l’air frais de l’extérieur. Je bougeai avec une lenteur presque volontaire afin de perdurer dans la charmante insouciance de mon esprit, mais tous mes ressentiments planaient dans l’ambiance qui nous entourait, à la fois visibles et inatteignables. Comment dépasser la malheur profond de l’avoir perdu ? « Ce n’est pas bien, de m’embrasser comme ça. J’ai sans doute le cœur trop fragile. » J’haussai les épaules avec nonchalance avant d’ouvrir la portière de la voiture d’un geste sec. En effet, ce n’était pas une très bonne idée de tenter le diable. Les sifflements de ma conscience rythmaient ma descente aux enfers. Qui pouvais-je blâmer pour la disparition et la douleur que je ressentais ? Je dansais au-delà des limites convenues, jonglant entre la vie et la mort avec inconscience. Tu es toujours dans ma tête, Ginny. Je l’installai sans lui adresser un regard, mais ma respiration saccadée et les tremblements de mes mains ne pouvaient pas passer inaperçus. Je détruisais toutes les belles choses que je touchais puisque je suivais les traces navrantes de mon père. Je plissai les yeux avant de m’assoir derrière le volant. Le silence envahissait mes poumons avant de serrer sa prise sous ma gorge. J’étais troublé par cette sensation ; les brasiers éternels de ma flamme mêlés à la misère d’avoir failli à tous mes devoirs, l’imminente séparation et le renoncement à tout contact physique pendant des mois, l’emprise envoutante d’Athénaïs et l’éclat de sa richesse surréelle – j’étais comme un corps sans âme souffrant d’une effroyable maladie.
Je me retournais lentement vers elle après avoir rassemblé toutes mes idées. « Je ... » PARS ! Dis-le, espèce d’idiot ! JE PARS ! Je crispai mes doigts sur mes cuisses. « Je ne t’embrasserais plus. » Articulai-je avec lenteur. « Je sais que… Je sais que tu as enduré beaucoup d’épreuves …» Marmonnai-je en fixant ses jambes immobiles. Les grains de sables s’incrustaient sur les plis de sa robe froissée avec autant d’acharnement que ma passion sur sa bouche, mais au lieu de rester fixe et immuable, elle finissait toujours par s’anéantir au creux de la vague. « … mais je ne peux pas effacer cette année sans toi … Je suis sans doute immature, mais lorsqu’un homme rencontre sa pire faiblesse il peut soit lui faire face avec véhémence, soit lui tourner le dos et prendre la fuite… Je suppose que tu sais quel genre de personne je suis, après plusieurs combats perdus, je décide de partir. » Je souris d’un air triste avant de prendre sa main. « Tu sais que c’est une erreur, n’est-ce pas ? De jouer au faux couple … » Mon effrayante résolution à la quitter me bouffait de l’intérieur. Je n’avais aucun doute sur mes priorités mais devant la fadeur de ce songe, et la force sublime des souvenirs, je m’effondrais tout simplement. Je démarrai afin de longer la nationale étroite avec la sensation d’avoir perdu ma dernière chance d’accomplir ma destinée.
2747 ème post pour toi ( baah )
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(✰) message posté Sam 28 Mar 2015 - 17:34 par Invité
i will never, ever regret the things i've done. because most days, all you have are places in your memory that you can go to;; sometimes leaving is the only way to be there for someone. ✻✻✻ Ses lèvres avaient quitté les miennes et pourtant j’avais encore l’impression de sentir leur envie fiévreuse se presser contre moi. Mon cœur battait douloureusement dans ma poitrine mais je tentais de garder la tête haute, malgré tout ; c’était un exercice difficile, feindre l’impassibilité. C’était un exercice difficile, ignorer ses sentiments. Oublier sa douleur. L’envelopper au fond de notre être pour faire comme si elle n’existait pas. Comme si elle n’était pas là. Comme si nous ne la ressentions pas. Au lieu de quoi, je comptais mes respirations, je comptais mes doigts, je comptais toutes les choses que mon regard perdu pouvait bien croiser. Je voyais tout et rien, je me concentrais sur le monde et sur le vide. Cela était simplement pour m’occuper, d’une certaine manière, m’occuper de sorte à oublier ; cependant, mes pensées étaient bien trop vives pour que je ne parvienne à les calmer et elles me noyaient. Elles me noyaient parce que je ne savais pas quoi en faire. Elles me noyaient et m’oppressaient. Il m’installa dans la voiture sans m’accorder ne serait-ce qu’une seule fois son attention, comme s’il s’était enfermé dans sa bulle, comme si je n’étais pas la bienvenue dans son monde. Je restai là, en silence, lissant les pans de ma robe avec une application presque obsessive, sachant parfaitement que je ne parviendrais à rien faire hormis, peut-être, la froisser encore plus. Je m’observai dans le rétroviseur, essayant, en vain également, de replacer des mèches folles ; cependant, ma chevelure demeura emmêlée par le vent. Sauvage. Je poussai un petit soupir et, au même instant, Julian s’installa derrière le volant de sa voiture. Je lui lançai un regard en coin. L’atmosphère était pesante. Si pesante. Au cours des dernières heures, j’avais l’impression que nous étions passés par tous les stades ; j’avais l’impression que cela peignait avec précision l’équilibre instable de notre relation, les aléas tumultueux de nos échanges. Nous étions incapables de nous parler sans sous-entendre des reproches. Nous étions incapables de nous voir sans être affligés par le passé. Nous étions incapables de cohabiter en paix sans ressentir des sentiments belliqueux bouillonner au fond de notre être. C’était triste. C’était affligeant. Mais cet instant si singulier et si oppressant ne faisait que me faire comprendre que, malgré tout cela, cela ne changerait rien aux faits : c’était ainsi. Comme cela. « Je… Je ne t’embrasserais plus. » finit par dire Julian à voix haute. Je tournai la tête vers lui, sentant mes joues se couvrir de plaques rouges. Je ne savais même pas pourquoi je ressentais de la gêne, en cet instant ; je pouvais facilement déceler au fond de mon être du soulagement, mais également de la tristesse. C’était ce qui me rendait malade, au fond. C’était ce qui me perdait le plus. La confrontation des sentiments. L’opposition des envies. L’incapacité de définir ce que je pouvais bien ressentir pour lui parce qu’au fond cela n’était qu’un mélange d’une centaine de choses différentes. « Je sais que… Je sais que tu as enduré beaucoup d’épreuves… Mais je ne peux pas effacer cette année sans toi… Je suis sans doute immature, mais lorsqu’un homme rencontre sa pire faiblesse il peut soit lui faire face avec véhémence, soit lui tourner le dos et prendre la fuite… Je suppose que tu sais quel genre de personne je suis, après plusieurs combats perdus, je décide de partir. » Tu es le seul responsable de tes échecs, Julian. Certaines de mes pensées se détachaient des autres. Certains de mes sentiments prenaient le pas sur le reste. J’étais fatiguée, j’étais épuisée. Mais, quelque part, je n’étais même pas certaine d’avoir le droit de ressentir quoi que ce soit, à ses yeux. Et cela ne faisait que de m’attrister davantage. « C’est beaucoup trop facile de se cacher derrière des excuses. » marmonnai-je avec lassitude, le regard plongé sur mes mains jointes sur mes jambes. Je suis un homme, après plusieurs défaites, je pars. J’aurais aimé avoir ces possibilits. J’aurais aimé pouvoir faire la même chose. Mais j’étais une femme. J’étais handicapée. Malgré le nombre de défaites que je pouvais endurer, je n’avais pas d’autres choix que de continuer. Et, malgré toutes les défaites que j’accumulais, en sa compagnie, je ne réussissais pas à simplement rendre les armes. Qu’il puisse me dire une chose pareille me blessait, au fond. J’avais l’impression que cela signifiait qu’il tenait moins à moi que je pouvais tenir à lui. J’avais l’impression que cela signifiait qu’il pouvait se détacher de notre relation à tout moment. A chaque instant. Je déglutis avec difficulté, le goût de la bile se répandant dans ma gorge. « Tu sais que c’est une erreur, n’est-ce pas ? De jouer au faux couple… » reprit-il. J’esquissai un sourire en haussant vaguement les épaules. « Je ne suis pas celle qui a commencé. » lui fis-je remarquer. Il mit le contact avant de quitter le parking du dinner ; je ne dis rien pendant quelques instants, envahie par des sentiments contraire. Oui, c’était vrai. Oui, je n’avais pas été celle à commencer ce jeu de rôle et, pourtant, je ne pouvais pas affirmer que je lui en voulais de l’avoir fait. Je ne pouvais pas affirmer que cela ne m’avait pas plu. C’était le problème. Cela m’avait plu. Cela m’avait plu bien plus que nécessaire. J’avais aimé être sa femme. J’avais aimé la sensation de ses lèvres contre les miennes. J’avais aimé toutes ces choses que j’avais imaginées une centaine de fois en étant gamine. En étant bien trop jeune. « Ça ne recommencera plus, j’imagine. » repris-je doucement. La route défilait sous mes yeux, mais je ne la voyais pas. Pas réellement. Les seules visions qui m’arrivaient étaient celles du passé, celles qui me paraissaient peut-être plus facile. « Nous ne sommes plus des enfants. Il faudrait que l’on arrête d’agir en tant que tels. » Nous n’étions pas non plus des adultes. Julian l’avait dit lui-même, nous n’étions pas suffisamment matures. Nous étions perdus quelque part entre ces deux états. Quelque part entre ce que nous avions été et ce que nous devrions être. Perdus entre ce que nous étions pour l’autre sans parvenir à le définir correctement.
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(✰) message posté Mar 14 Avr 2015 - 18:26 par Invité
“ A lost memory. How can this be love if you’re leaving me ? I can’t see you right now cause I just can’t fake it. I can’t be near you right now, cause I know you’re no longer mine. I can’t see you. We’re strangers in different places though we leave a mile apart. I still think of you I pray that you are safe. I'm still missing you . But it has to be this way 'cause I'm not right for you. I said goodbye because I love you. ” ✻ Cette journée s’achevait par ce geste depuis longtemps décidé, depuis toujours effleuré. J’avais touché sa bouche un million de fois dans mes rêves mais nos échanges ne m’avaient jamais semblé aussi réels. Sa voix altière transcendait face au vent avant de se briser au creux de mes oreilles. Je ne l’entendais plus. J’étais retenu par les folies de mon imagination ; si l’amour était encore possible alors elle possédait la faculté singulière de briser toute la beauté de ce sentiment. Elle détruisait toutes les fibres passionnées de mon corps avant de me jeter comme un malpropre. Je me glissai dans la voiture en silence. Je n’avais pas besoin de la regarder pour savoir que son innocence aurait toujours raison de moi. Malgré le temps, la distance ou la haine, Eugenia portait en elle toute la tragédie de mes émotions. J’étais inconsolable dans ma douleur – soulever le voile sur mes blessures m’aurait probablement trop couté. Je préférais donc cacher ma tendresse et ma fascination en me murant dans l’insouciance. Ses magnifiques boucles brunes faisaient barrière à toutes mes divagations. Je me sentais si fragile en sa présence et pourtant je n’aurais quitté la quiétude de cet instant pour rien au monde. Les souvenirs sulfureux de ses danses étranges sur la plage me hantaient éternellement, mais nous étions perdus à l’aube d’un rire. C’était stupide de songer à elle et de me rendre compte que je ne connaissais pas réellement la jeune femme à mes côtés. J’étais accroché aux chimères du passé comme si mon obstination pouvait me ramener un semblant de bonheur ou de Ginny. Les choses étaient brisées. Je barbotais dans un océan de doutes avant de me laisser aller au gré de la houle. J’avais besoin de partir pour mieux l’oublier. Depuis que j’étais revenu à Londres, elle n’avait fait que troubler mon quotidien. Tu sais, ce sont ces innombrables voix de la raison que je souhaite te faire entendre, parce qu’elles ne sont plus jamais les nôtres. Tu as le pouvoir de me rendre fébrile mais lorsque j’atteins mes limites, peux-tu être à la fois mon grand mal et le seul remède à mon agonie ? Peut-être que je me trompe. Peut-être qu’il serait plus sage de te quitter sans un mot. Je pris une grande inspiration. Un homme qui rencontre sa pire faiblesse se doit de lui tourner le dos… « C’est beaucoup trop facile de se cacher derrière des excuses. » Souffla-t-elle avec lassitude. Et qu’en est-il de l’abandon ? Qu’en est-il des mensonges et des traitrises ? Je fronçai les sourcils sans me détacher du volant. Je ne voulais pas me lancer dans un débat sanglant après avoir dépeint les couleurs de mes espoirs. Je lui souris d’un air bien entendu, savourant encore pendant quelques secondes le rythme apaisant de sa respiration. « Je ne suis pas celle qui a commencé. » Elle haussa les épaules avant d’esquisser un sourire fade. J’étais à la fois attendri et amusé par son répondant. J’humectai le bout de mes lèvres sèches avec lenteur. « J’ai commencé. Je sais. » Lançai-je avec ardeur. « Je m’assurais simplement que tu réalisais que ce n’était qu’une illusion. » Je m’élançai dans la route en me concentrant sur les paysages qui déferlaient sous mon regard perçant. J’étais incapable d’apprécier la rive de la plage sans penser que notre séparation était imminente. Je tendis la main vers ses cuisses immobiles avant de me rétracter. Ses paroles vibraient encore dans l’habitacle de la voiture comme un horrible chant de guerre. « Je ne suis pas celle qui a commencé. Ça ne recommencera plus, j’imagine. Nous ne sommes plus des enfants. Il faudrait que l’on arrête d’agir en tant que tels. » La violence de ses révélations ébrécha ma vanité. J’appuyai sur l’accélérateur par réflexe, sans me rendre compte de la témérité de mes gestes. J’étais comme une bête sauvage, avide de danger et de frénésie. Les oracles funestes grondaient dans ma tête avant de s’évanouir brusquement. Je voyais l’entrée de la ville pointer dans l’horizon. Mon poing se crispa sur le boitier de vitesse alors que mes dents grinçaient sous la pression de ma mâchoire. J’étais piégé en dehors du temps lorsque les bruits des klaxons et les embouteillages me rattrapèrent. Je me penchai lentement vers Eugenia. « Je te dépose chez toi.» Annonçai-je dans un murmure. Je retrouvais les bâtisses grises d’Hammersmith et les résidences animées du quartier. J’avais vécu ici, au-delà de la tamise, jusqu’à ce que les cours de l’eau goudronneuse ne me volent ma mère. Je me sentais toujours mélancolique lorsque je lisais les pancartes des commerces ou les panneaux de signalisation. Je pris une grande inspiration avant de stationner à quelques mètres de la chaussée. « Je suppose qu’il est temps de se dire au revoir.» Je me raclai la gorge, pressentant l’étreinte de l’abandon . J’ouvris la portière afin de récupérer son fauteuil puis je m’agenouillai sur le goudron humide. « Ginny, je ne me souviens pas de notre dernière rencontre mais je tâcherais de ne pas oublier notre sortie.» Confessai-je à demi-mots. Je tendis les bras afin de la recueillir contre mon torse brûlant. Les senteurs délicates de la mer s’échappaient de son cou dévêtu avant qu’elle ne glisse sur les accoudoirs de sa chaise. Je fis quelques pas à sa suite avant qu’elle ne disparaisse à l’entrée du bâtiment. « Ginny.» Articulai-je entre mes lèvres. Ginny, je m’en vais car je ne supporte plus de t'aimer à contre sens.