"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici somewhere only we know + ginny  2979874845 somewhere only we know + ginny  1973890357
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() message posté Dim 17 Avr 2016 - 15:03 par Invité

“She was the most beautiful, terrible thing he'd ever seen, like an acetylene flame, an incandescent filament, a fallen star right in front of him.” Les souffles du vent transperçaient mes pensées avant de s'évanouir contre la vitre. Je fixais les arabesques du bureau en faisant tourner mon stylet entre mes doigts. Mes gestes s'égaraient sous les ondoiements du couloir au loin. Je n'avais pas travaillé au journal depuis des mois. Je transférais mes articles par mail. J'éditais à distance. Je me détachais de l'esprit de compétition, de ma fibre rageuse et passionnée. J'incriminais la médication, les effets secondaires du lithium et son pouvoir sur les influx nerveux. Je me cachais derrière les substances chimiques afin d'ignorer la réalité, mais j'avais déjà entamé la descente. Je me sentais frustré par l'imminence de l'accouchement, par les changements quotidiens que cela impliquait. Il y avait ce vide qui se creusait dans mes veines, cette larme invisible qui me brûlait les rétines à chaque fois que je relevai la tête vers le ciel. Je me sentais emprisonné dans mon corps. Je me sentais désespéré et trahi par les visions diaphanes de ma mère. Tout à coup, j'avais cessé de lui en vouloir. Elle avait cessé de me manquer, d'exister dans mon univers. Aïda n'était plus qu'un fantôme. J'avais lâché prise. Je l'avais abandonné pour aller de l'avant. Mon enfance se résumait à ses étreintes perdues, aux analogies littéraires qu'elle m'avait inculqué afin de créer son identique, l'héritier de sa réflexion lorsqu'elle serait partie. Elle était morte et j'étais las de réciter ses louages. Elle avait mit les mots dans ma bouche. Elle avait glissé ses proses sur ma langue. Et je ne savais plus vers qui me tourner. Mon identité s'était brisée. Je vivais une crise intérieure. Je n'avais plus aucune emprunte. Mes sujets de prédilection semblaient ennuyeux. Je ne faisais que paraphraser les mêmes textes. Je déglutis en calant une cigarette dans ma bouche. La fumée enveloppait mon expression alors que je glissais lentement le regard vers le tiroir. Je n'étais pas malheureux. Je n'échangerais ma vie pour rien au monde. Mes cicatrices m'avaient rendu plus sensible. L'amour d'Eugenia m'avait transcendé. Depuis un an, elle n'avait fait qu'illuminer mon univers. Certaines étincelles étaient plus combustibles que d'autres. Je m'enflammais facilement. Je réagissais de manière impulsive et extrême. Mais je l'aimais sincèrement. Je voulais lui inspirer ce même sentiment de quiétude, lui prouver que j'essayais encore de m'équilibrer. La transition était longue et éprouvante, mais je refusais d'abandonner malgré la douleur oppressante qui s'enlisait dans ma poitrine. D'un geste fébrile, je me redressai en écrasant mon mégot dans le cendrier. L'odeur de la fumée imprégnait le col de ma chemise. Elle se noyait entre les pores de ma peau avant de s'enfoncer dans ma chair. La nicotine accompagnait ma démarche vacillante jusqu'au parking. Je m'installai derrière le volant en déposant le paquet cadeau sur la banquette arrière. Je n'avais pas pris de fleurs. Je n'avais pas acheté de chocolat ou de gourmandises. Je n'avais même pas pris la peine de lui écrire un mot. Le courage me manquait parfois. Celui de canaliser mes sentiments, de m'appliquer dans mes expressions. Je souris en enfonçant mon pied dans la pédale puis je m'élançais dans les rues tortueuses de la ville.
Je dévalais les marches de l'immeuble. Mon cœur se consumait entre les dandinements de la flamme qui brûlait avec ardeur. Phénix, j'avais épousé l'oiseau légendaire de la renaissance. Je le retrouvais chaque soir. Je m'élevais vers son perchoir pour caresser ses plumes éternelles et il se baissait afin de percer mon visage.
Je m'arrêtai en double file sur le bord de la chaussée, puis je me mis à courir dans la galerie marchande. Je pénétrai dans un magasin de jouets maxi toys afin de récupérer notre commande. J'avais promis à Ginny de m'occuper de la décoration de la chambre mais je m'étais laissé prendre par les actualités politiques, les comptes offshore et leur impact immoral. Je souris à la vendeuse avant de récupérer les sachets. Je les plaçai dans le coffre de la voiture avant de rentrer à la maison. Elle devait probablement m'attendre. Je me précipitai dans la cage de l'ascenseur en secouant la tête. Je tentais de rajuster ma tenue, de me montrer éloquent et confiant. Mes pensées se confondaient dans mon esprit. Et j’espérais que notre premier anniversaire serait moins pénible à fêter que le réveillon de Noël. Je pinçai les lèvres en arborant un sourire bienveillant puis je traversai le vestibule d'un pas assuré. Je retrouvai la silhouette de Ginny sur le canapé, les bras crispé sur la télécommande. Elle regardait un épisode de sa série policière favorite. Je me faufilai en silence afin de me placer à ses côtés. Je me tournai lentement en effleurant sa joue. Elle maintenant une posture raide. Je ne bronchai pas, attendant le générique de la fin avant de m'imposer dans son champ de vision. «Joyeux Juleniaversaire. Je sais que tu trouves les bijoux trop fancy mais j'ai pensé que ça t'irait bien. » Murmurai-je sur un ton jovial. Je papillonnai des yeux avant de lui offrir mon cadeau ; un collier de rose. J'étais trop impatient. J'attendais sa réaction, le petit sourire au coin et la lueur fantaisiste. J'attendais tellement de choses, j'en avais presque oublié que la date du treize Avril symbolisait la chute avant le retour. La cendre avant la réincarnation. L'accident avant l'amour.
 
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