"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici we are like butterflies + ginny  2979874845 we are like butterflies + ginny  1973890357
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal


we are like butterflies + ginny

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Jeu 21 Juil 2016 - 0:10 par Invité

“You see her and ascend into love.  You become enchanted. In your love, you lose yourself and become her. You were once without her, now with her.” Je l’ignorais. Par respect pour le monde, je voulais supposer qu’il était possible de border l’abysse sans tomber. La pensée n’était qu’une maladie, un fléau passager. Je souris en écrasant mes doigts sur le papier. Les journalistes travaillaient avec rigueur alors que je décortiquais les dernières actualités politiques. Nous gagnions de l’agent. Nous buvions du vin de France et nous mangions des pralinés sous les yeux meurtris d’une foule en pleurs. Les guerres importaient peu maintenant. Les guerres étaient une continuité de l’histoire. Mais l’histoire n’avait pas de fin. Je pinçai les lèvres en tenant mon stylet. La vérité semblait dénudée de dimension. Ce n’était qu’une ligne plate, avançant vers une infinité inconnue. Personne ne le savait vraiment. Et moi, je l’ignorais encore. Ce cri de désespoir. Cette attraction malsaine pour le souvenir. Je m’adossai contre ma chaise en marmonnant. J’avais toujours songé aux autres époques. J’avais lu les comtes anciens et les origines de la renaissance. Mais cela n’aidait pas dans le présent. Il suffisait de s’incliner, de porter les œillères que l’on tendait à l’entrée du royaume des rêves. Ma cigarette pendait autour de ma bouche comme une flamme éternelle, celle de mes divagations écrivaines. J’avais fermé ce livre. J’avais cessé de creuser sur les feuilles d’argent car l’encre s’effaçait sans laisser de trace. Ma vie se limitait aux rires qu’on adressait. Aux éclats juvéniles qui résonnaient entre les murs. Je gardais la photo de mes filles dans mon portefeuille. Et je gardais l’enchantement dans un coin de ma mémoire. Parce que j’avais vécu sans mère. J’avais connu la violence et le désarroi d’un père. Je ne voulais pas marcher dans ces pas. J’étais différent de ces idéaux brisés. Les mots cheminaient autour de ma tête mais je n’osais plus lever le poing. La colère s’était estompée, laissant place à la quiétude morbide, le vide de l’âme qui s’épandait sur le silence. Le téléphone vibra à la surface de l’acajou. Il émit un vrombissement rauque, presque caustique dans cette ambiance harmonieuse que je m’étais créée. Puis la sonnerie retentit. La chanson recouvrait mes tympans. Elle s’embrouillait dans un tourbillon de fumée et de nicotine. Je me levai dans un geste mécanique, effleurant l’écran. Ginny m’appelait. Cela suffisait à me repentir. Je lâchai délicatement prise. Mes élans d’inspiration se cachaient derrière un voile opaque, refusant de se mélanger aux sentiments ambigus qui tiraillaient ma poitrine. Elle voulait que je rentre. Parce qu’il était plus facile de lutter à deux. Sa voix berçait ma conscience et sans m’en rendre compte, je dévalai les marches du bâtiment jusqu’au sous-sol. Les lumières du parking transperçaient mes rétines. Et si j’osais m’attarder sur la couleur, je ne voyais que la nuance. Cecelia était encore malade. Elle était chétive et grincheuse, bien plus difficile à bercer et à nourrir. Je déglutis en m’installant derrière le volant. Les roues crissaient sur l’asphalte avant de dévorer la rue. Mon cœur s’enflammait entre mes côtes. Il connaissait ce refrain. Il s’élevait de la cendre que j’avais sciemment inhalée. J’ouvris la porte de l’appartement. Je regardais autour de moi. Les décors étaient figés dans l’espace. Mes jambes s’amenuisaient dans la pénombre. Je me dirigeais vers les berceaux. Je me tenais face aux barres mais je n’osais plus me pencher. Eugenia était immobile, le visage rongé par la tristesse. Je fronçais les sourcils. Emilia était lovée contre son oreiller, elle dormait paisiblement. Je scrutais les lieux. Les semelles de mes chaussures s’enfonçaient dans la moquette. Je me rapprochais mais je ne voyais pas Cecelia. «Qu’est-ce qui se passe ? » M’enquis-je avec douceur. J’aperçus le hochet sur le sol. J’aperçus la couverture et les jambes arquées de la petite. Elle s’agitait en réclamant mon attention.  «Elle est tombée? Tu ne la prend pas ? » J’étais troublé par la scène. Je ne comprenais pas. Eugenia semblait tétanisée. Ses bras étaient pétrifiés sur sa poitrine. Je m’agenouillai à sa hauteur. Et encore une fois Je l’ignorais, la vision. La peur. Sa dépendance.
 
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
London Calling. :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
» where's our adventure /ginny
» You are, and always have been, my dream + Ginny
» somewhere only we know + ginny
» better late than never ft Ginny, Ellie & Rob'
» FB- You can have it all ft Ginny

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-