"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Flashback - Seaside roadtrip ; Take my hand and just let go ft Ginny - Page 3 2979874845 Flashback - Seaside roadtrip ; Take my hand and just let go ft Ginny - Page 3 1973890357
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Flashback - Seaside roadtrip ; Take my hand and just let go ft Ginny

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() message posté Mer 10 Déc 2014 - 15:14 par Invité
“ A lost memory. How can this be love if you’re leaving me ? I can’t see you right now cause I just can’t fake it. I can’t be near you right now, cause I know you’re no longer mine.  I can’t see you. We’re strangers in different places though we leave a mile apart. I still think of you I pray that you are safe. I'm still missing you . But it has to be this way 'cause I'm not right for you. I said goodbye because I love you. ”  Je la serrais fermement contre mon torse humide, et tandis que le son des vagues s’évanouissait au loin, mon cœur partait à la dérive. Eugenia m’avait ouvert les yeux sur un monde meilleur, là où les lumières scintillaient de mille feux – elle avait dit que j’étais le soleil. Là ou les roses germaient gracieusement au clair de lune, et que les senteurs de jasmin dansaient - elle avait dit que j'étais le miracle botanique. Mes mains se crispaient sur les pans de sa robe avant de dessiner des cercles sur sa peau glacée. Il me suffisait de la toucher ; les souvenirs me revenaient en pleine face. Pire encore, mon amour grouillait, suppliant, sombrant dans les méandres de mon âme. Le vent froid se levait lentement afin de caresser sa chevelure de bronze. Je souris d’un air contenu. Mon cœur s’affolait dans ma poitrine ; peu importe mes efforts ou mes désillusions, je continuais à y croire.  Il m’avait fallu un effleurement de lèvres pour retomber dans le vice. J’étais incapable de geste innocent ou désintéressé à son égard. J’étais incapable de regarder la mer ou de sentir la mousson, sans lui appartenir entièrement. Je me redressai doucement.

« Je te trouve jolie. » Laissai-je échapper sans m’en rendre compte. Le diable avait pris possession de ma conscience afin de dévoiler mes pires secrets. Je me perdais dans la contemplation de son expression particulière. Elle resserrait les plis autour de ses yeux, me créant l’illusion d’un sourire. J’étais hanté par notre amitié insouciante. C’est toi. Toujours toi. Et encore toi, murmuraient les voix dans ma tête. Je retins mon souffle en l’imaginant courir sur le sable à ma rencontre. J’étais amoureux d’une fille qui n’existait plus. J’étais amoureux d’un souvenir ! Tentai-je vainement de me raisonner. Ginny me transperçait du regard, mais elle ne me retenait pas. Comme toujours, nos émotions étaient retenues captives de la raison.

« Immature à vingt-quatre ans. Le reste de ta vie promet. Tu as de la chance, je ne compte pas te vendre auprès de la personne que tu fréquentes ; peu importe qui elle est.» Souffla-t-elle en haussant les épaules. Je fis une mine boudeuse. Je pinçai les lèvres en roulant des yeux.

« J’avoue, je côtoie un peu trop les filles. » Avouai-je.« Mais je ne suis tombé amoureux qu’une seule fois … » Ma voix se noua. « Au jour d’aujourd’hui je n’ai aimé qu’une seule fille. » Répétai-je d’un air coupable.

Je frôlai délicatement le bout de son nez ; peu importait le passé tant que nous étions réunis, pas vrai ? Je reniais mes ressentiments afin de la voir telle qu’elle était réellement. Une âme en peine, un cœur en mal d’amour, une fille merveilleuse, et un ange gardien.

« Je suis tout le temps nostalgique .... » Commençai-je d’une petite voix. « ...de nous. »

Je la plaçais délicatement dans la voiture avant de me laisser glisser sur le sol sec. Mon genou ressentait encore les effets de la houle, je dû me faire violence afin de retenir un gémissement de douleur. Mon torse se bomba brusquement. J’avais la fièvre. Je ressentais la fatigue s’abattre sur moi comme un fardeau. Je me tortillai sur place avant de me pencher. Je rencontrais enfin ses yeux pailletés. C’était un souffle de vie à elle toute seule. Je lui souris à peine, plongé dans mes propres réflexions. Je me demandais souvent quelles étaient les limites de cette … Chose qui nous unissait. Pouvait-elle se damner pour moi ? Parce que j’étais prêt à me ruiner pour la rendre heureuse. Je la laissai caresser mes cheveux. Ses doigts s’attardaient sur ma joue comme un baiser délicat.

« Je n’en sais rien. Ca dépend du sentiment par lesquels ils sont motivés, j’imagine.   Murmura-t-elle en pressant mon épaule. « Je ne te cache pas que tu me perds souvent, Jules. Je me demande ce que tu veux de moi. Je me demande ce que je fais de mal. Tu me blesses et tu me répares ensuite. Ca me déboussole.   » Je l’écoutais avec application. J’étais conscient de mes erreurs, mais j’étais incapable de réagir à la manière des preux chevaliers. J’étais une épave, un monstre d’égoïsme. Ma colère prenait trop souvent le dessus sur ma raison, et même si je ne lui avouais pas encore, je ne supportais pas de la voir prisonnière de sa condition. Pour moi, Eugenia était un esprit libre et téméraire. J’en rêvais parfois la nuit avant de sombrer dans le délire. Je la revoyais, et je ne pouvais que pleurer la fourberie du destin. C’était une sensation horrible de voir la plus chère se mourir, sans être capable de la sauver. J’étais inutile malgré mon arrogance, mes talents, ou mes sous. Je n’étais rien – je n’étais absolument rien.  « Je ne sais pas si je pourrais t’en vouloir à mort un jour. Je sais juste que je tiens trop à notre… Notre relation pour l’abandonner comme ça. Pas sans un dernier combat. Peut-être que je n’aurais pas l’air encline, un jour, à tout reconstruire, mais je me connais suffisamment pour savoir qu’au fond de moi je penserais tout autre chose.   »

Je lui souris avant de m’éloigner. Je me mis à genoux en face de son siège, l’invitant secrètement à s’attarder sur les traits de mon visage placide. Je frôlai sa cuisse.

« Je voudrais t’avouer quelque chose, Eugenia. Je sais que je te blesse souvent, mais tu ne comprendras jamais tant que je ne t’aurais pas expliqué. » Je pressai ses membres paralysés, presque par habitude. « Je sais que tu retrouves peu à peu ton équilibre. Je sais que tu acceptes ton … Ta vie comme ça. Et je sais que ça ne change rien. Tu es une personne … Oh, tu es si merveilleuse. » Laissai-je échapper les yeux humides. J’étais fasciné par son courage et sa beauté.  Un éclat de rire maladroit m’échappa, tandis que je bataillais contre mes sentiments. « Tout ce qu’il y’a en moi n’a pas changé. Tu es toujours ma Ginny, tu le seras toujours, mais je ne supporte pas de te voir sans pouvoir changer quoi que ce soit. » Je marquai un temps d’arrêt. « Je veux que tu retrouves ce que tu as perdu. Je le veux tellement, et ça me rend profondément triste et je gère la tristesse par la violence…   » Je baissai les yeux. « Je ne veux pas que tu crois que j’ai pitié de toi. Mon existence est un ramassis de conneries, j’ai plus de points de sutures que n’importe quelle personne dans mon entourage – mais je n’ai jamais considéré que tu avais pitié de moi. Tes intentions étaient pures, tout comme les miennes aujourd'hui. » Je me mordis la lèvre inférieure. « Je n’ai jamais été à ton chevet. Je ne me suis pas accroché à cet espoir qui fait, que ta simple renaissance soit suffisante. Je t’ai cru heureuse, amoureuse, et accomplie. Cette vision a alimenté ma haine durant des mois, puis je te retrouve et je me rend compte que je suis une personne horrible. Tu n’aurais pas dû me laisser devenir cette personne. Tu n’aurais pas dû me priver de la chose que j’aimais le plus au monde : toi. » Je la pris brusquement dans les bras.

Je m’apprêtais à faire la même chose. Je m’apprêtais à guérir mon ligament sans elle, et pourtant, mon cœur malade ne semblait jamais trouvé de répit.

« Tu me manques .... » Soufflai-je à son oreille.

Je me rendais compte que mes gestes étaient complètement contradictoires. J’étais perdu entre cet instant magique, et mon éventuel  départ en rééducation. Je la lâchai en reniflant. Il y’avait une seule personne au monde capable de me mettre dans tous mes états. Une seule personne devant laquelle j’avais pleuré et rit si fort qu’il me semblait que mes mâchoires allaient éclater. Cette personne se tenait devant moi, et elle était brisée par des circonstances invincibles.

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() message posté Jeu 11 Déc 2014 - 21:04 par Invité
i will never, ever regret the things i've done. because most days, all you have are places in your memory that you can go to;; sometimes leaving is the only way to be there for someone. ✻✻✻ « Je te trouve jolie. » J’esquissai un sourire contenu en l’observant. Jolie. Cela était un mot doux. Un mot innocent. Un mot empreint d’une certaine naïveté, empreint de cette naïveté qui semblait faire partie de mon être malgré toutes les années et les différentes étapes de mon existence. Un mot dont il me qualifiait et qui me réchauffait le cœur, quoi que j’en dise ou contredise. Je ne lui répondis rien. Je ne lui avais jamais rien répondu lors de la déclaration de ses compliments réservés, marqués par la timidité, résonnant dans mes oreilles comme les doux vers d’un poème. Il me touchait dans sa façon de me percevoir et m’observer ; il me faisait plaisir par ses mots et sa façon de me mettre en valeur. Cependant, je n’accordais pas suffisamment de crédit à ma propre personne pour faire de ses paroles une vérité absolue. Je n’étais pas jolie. Je n’étais pas belle. Ma sœur était la jumelle que l’on voyait et que l’on admirait. Je me contentais d’exister, d’exister simplement dans mon existence imparfaite, dans mon corps imparfait, dans mon cœur imparfaite. Il me disait jolie mais cela n’était que le reflet de ce que ses yeux aveuglés pouvaient réellement percevoir ; j’étais satisfaite, quelque part, que cette vision idéalisée restait encrée à ses rétines.
Il me trouvait joli, je le trouvais attirant, beau, séduisant, magnifique. Rayonnant comme le soleil.
Ses mains me parcouraient comme si j’étais une poupée de porcelaine qui menaçait de se briser au moindre mouvement brusque. Son toucher était délicat, délicat comme une plume. Ses bras me tenaient doucement contre son torse, faisant de moi une demoiselle que l’on protégeait du reste du monde avec la hardiesse d’un chevalier. Un de ses doigts effleura le bout de mon nez et je souris. Je souris parce que cela était plus facile que pleurer. Je souris parce qu’en cet instant j’avais envie d’être innocente, envie d’être pure, envie de vivre. Envie de profiter de chacune des secondes qu’il pouvait bien m’offrir. « J’avoue, je côtoie un peu trop les filles. Mais je ne suis tombé amoureux qu’une seule fois… Au jour d’aujourd’hui je n’ai aimé qu’une seule fille. » me déclara-t-il et je l’observai. J’étais partagée, partagée par ses déclarations. Il n’y avait plus de colère dans mes ressentiments. Il n’y avait plus l’amertume. Mon âme n’était remplie que par la tristesse et le chagrin, le calme et la douceur. Peut-être était-ce mieux ainsi. Peut-être était-ce mieux d’arrêter de se comporter comme des enfants. « Je suis tout le temps nostalgique… De nous. » me confia-t-il. Sa voix se perdait dans le vent et dans la liberté de la nature. Mon regard se perdit sur la côte tandis qu’il m’installait sur le fauteuil de la voiture. « Moi aussi. » lui répondis-je d’une voix douce. « Mais ces souvenirs me permettent de me rappeler que ma vie a valu la peine d’être vécu. » Mon timbre se brisa au fond de ma gorge et mon regard se perdit une nouvelle fois sur l’écume de la mer, au loin. Après tout, c’était ainsi que mon âme vivait, désormais. Au loin. Loin de mon cœur. Loin de mon corps. Elle s’échappait sans cesse dans des terres moins hostiles et plus aimantes ; elle s’échappait dans les profondeurs de mon être où j’avais encore le droit d’aimer Julian.
Sa question me surprit. Me surprit tant que je dus marquer plusieurs pauses avant de pouvoir formuler ce que je pensais. Je ne parvenais pas à imaginer un monde où nous n’aurions plus rien avoir l’un envers l’autre. Je n’arrivais pas à songer qu’il puisse y avoir une fin. Une fin à tout ça. Julian réagit à mes paroles en m’offrant l’ébauche d’un sourire ; quelques secondes après, il posa un genou devant moi. Mes yeux s’attardèrent sur son visage, tandis que ses mains frôlaient mes cuisses. Puis, son regard emprisonna le mien. Et je ne parvins pas à m’en détacher. « Je voudrais t’avouer quelque chose, Eugenia. Je sais que je te blesse souvent, mais tu ne comprendras jamais tant que je ne t’aurais pas expliqué. » Il marqua une pause. Je compris, à ses paroles et à son ton, à son expression et à son visage, qu’il s’apprêtait à me dire une chose importante. J’eus l’impression que la nature devint silencieuse, autour de nous ; j’eus presque la sensation que même mon cœur cessa de battre pour l’écouter me parler. « Je sais que tu retrouves peu à peu ton équilibre. Je sais que tu acceptes ton… Ta vie comme ça. Et je sais que ça ne change rien. Tu es une personne… Oh, tu es si merveilleuse. » Il eut un rire et je sentis ma gorge se serrer. Jolie. Merveilleuse. Jolie. Merveilleuse. Je battis des paupières pour contenir l’émotion qui m’assaillait, mais je ne pus m’empêcher de lui sourire. Je n’avais pas pensé qu’il puisse encore me considérer ainsi, dans son esprit. Je n’avais pas pensé que j’étais encore une personne qui gagnait à être connu, dans son esprit. « Tout ce qu’il y a en moi n’a pas changé. Tu es toujours ma Ginny, tu le seras toujours, mais je ne supporte pas de te voir sans pouvoir changer quoi que ce soit. Je veux que tu retrouves ce que tu as perdu. Je le veux tellement, et ça me rend profondément triste et je gère la tristesse par la violence… Je ne veux pas que tu crois que j’ai pitié de toi. Mon existence est un ramassis de conneries, j’ai plus de points de sutures que n’importe quelle personne dans mon entourage – mais je n’ai jamais considéré que tu avais pitié de moi. Tes intentions étaient pures, tout comme les miennes aujourd'hui. Je n’ai jamais été à ton chevet. Je ne me suis pas accroché à cet espoir qui fait que ta simple renaissance soit suffisante. Je t’ai cru heureuse, amoureuse, et accomplie. Cette vision a alimenté ma haine durant des mois, puis je te retrouve et je me rends compte que je suis une personne horrible. Tu n’aurais pas dû me laisser devenir cette personne. Tu n’aurais pas dû me priver de la chose que j’aimais le plus au monde : toi. » Et, ponctuant ses paroles, il me prit dans ses bras.
Le vide sembla prendre possession de mon esprit, tandis que mon cœur s’affolait dans ma poitrine, ses propres pensées occupant chaque cellule de mon être. Il avait conscience que ses bras m’emprisonnaient, mais il ne se rendait pas compte que ses mots avaient kidnappé mon cœur, eux aussi. Je le sentais battre dans ma poitrine. Battre si fort qu’il menaçait de s’en aller. Battre si fort qu’il menaçait de s’arrêter. Mais je m’en fichais. Je m’en fichais éperdument. Ses mots transperçaient ma peau. Ils me donnaient de l’espoir. Ils me donnaient cet espoir qui semblait me prouver que notre relation n’était pas vaine. Que, malgré les bas, il existerait toujours un rayon de soleil auquel se raccrocher. « Tu n’es pas une personne horrible. Tu es juste une personne qui s’est perdue sur le chemin et qui a besoin d’être retrouvée. » murmurai-je, le visage dans son cou. Je retrouvai le réconfort de sa peau et de ses bras autour de mon corps. Se rendait-il compte que j’étais petite, mince et faible dans son étreinte ? Se rendait-il compte que j’avais la sensation d’avoir retrouvé ma place dans le monde, cette place que j’avais tout contre lui ? Je n’espérais être nulle part ailleurs qu’ici. « Tu me manques… » Sa voix n’était qu’un murmure, un murmure perdu dans les pensées de mon esprit. Il se détacha de moi et je l’observai dans les yeux, détaillant son expression peinée et ses traits tirés. Il était beau, beau d’une telle manière que mes souvenirs ne lui avaient pas rendu justice durant les mois que j’avais passé sans lui. En guise de réponse, j’attrapai son visage entre mes mains. Et, avec douceur, je me penchai vers lui.
Et mes lèvres effleurèrent les siennes dans une caresse que je fis durer quelques secondes avant de m’écartant, laissant cet instant unique nous filer entre les doigts et devenir un souvenir parmi tant d’autres. Je savais qu’il n’y aurait rien au-delà. Je savais que cela n’était qu’un geste de plus que le vent balayerait sur son passage. « Tu me manques aussi. Bien plus que le reste. » Bien plus que mes jambes. Bien plus que mon existence. Bien plus que tout ce qui avait semblé un jour compter.
Nous nous appartenions. Nous nous appartenions même si cela était d’une manière qui ne convenait ni à mes espoirs ni à mes envies, même si cela était d’une manière que je ne comprenais pas et qui me perdait dans les abysses de mon être. Nous nous appartenions et cela avait toujours été le cas, que cela soit hier ou durant ces semaines où nous avions cessé de nous voir. Il était mien et j’étais sienne. Cela était vrai depuis le jour de notre rencontre. Et cela le serait jusqu’à la toute fin, cette fin où seule la mort pourrait réellement nous séparer. Cela n’était même plus un espoir prenant possession de mon cœur et de mes veines, non ; cela était une certitude, une certitude qui irradiait mon être et mon âme. Une certitude qui me faisait croire en des jours meilleurs. Une certitude qui me donnait le courage d’avancer. D’avancer et de vivre.
Je le relâchai doucement, glissant mes doigts sur ses épaules, puis le long de ses bras. Je le pressai doucement avant de poser mes mains sur mes genoux. « Je sais que ça ne change rien. J’avais simplement envie de le faire, une dernière fois sans doute. Je suis désolée. » lui dis-je avec douceur. « Je ne suis pas désolée que pour ça, d’ailleurs. Je le suis aussi pour tout le reste. Je suis désolée et reconnaissante à la fois, reconnaissante pour tout ce que tu viens de dire. Je te crois. Je te crois sur parole. Et je peux te promettre une chose. Tu es une personne perdue mais je te retrouverais. Je finirais par le faire, quel qu’en soit le prix. » Cela était une promesse, une promesse que je pensais, que je pensais sincèrement. J’y croyais. J’y croyais tout autant que je savais que le ciel était bleu et que je savais que je l’aimais. J’y croyais avec la même force d’une enfant et la même certitude d’une adulte. J’y croyais. Parce que cela était la chose que je savais faire le mieux.
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() message posté Lun 15 Déc 2014 - 22:46 par Invité
“ A lost memory. How can this be love if you’re leaving me ? I can’t see you right now cause I just can’t fake it. I can’t be near you right now, cause I know you’re no longer mine.  I can’t see you. We’re strangers in different places though we leave a mile apart. I still think of you I pray that you are safe. I'm still missing you . But it has to be this way 'cause I'm not right for you. I said goodbye because I love you. ” Je caressais son visage délicat. Mes doigts se dressaient sur sa peau albâtre, touchés par une grâce céleste et un sentiment d’appartenance que je ne pouvais renier. Caché au plus profond de mon cœur, battait une dévotion fascinante et sans pareille pour une jeune fille pure et candide. Eugenia avait peut-être perdu l’usage de ses jambes, et l’éclat de ses jours heureux, mais elle n’en demeurait pas moins attirante à mes yeux. La brise maritime fouettait mon visage tandis que je me perdais dans la contemplation de la mer. Le paysage était différent de Cardiff, il manquait affreusement d’authenticité et de douceur, mais l’odeur du sable et de la houle était pareille partout ailleurs. Je la déposais délicatement sur le siège de la voiture, et lorsque je m’éloignais pour me redresser, la tristesse s’emparait subitement de ma gorge, tiraillant mes cordes vocales et ce qui restait de ma vanité. Je souris d’un air contenu, les traits serrés par un malheur encore plus grand ; celui de mon départ en France. Je la trouvais jolie comme un cœur. Ce n’était pas des paroles vaines, la beauté me paraissait surfaite lorsqu’il s’agissait de la décrire. Aucun mot ne rendait justice à cette innocence particulière qui habitait au fond de son regard olive. Aucun.

« Moi aussi, mais ces souvenirs me permettent de me rappeler que ma vie a valu la peine d’être vécu.» Sa voix se brisa en mille morceaux avant de voler au loin, emportée par le chant des oiseaux. Elle avait toujours eu un penchant pour l’altruisme et la générosité qui me laissaient perplexe.

« Ta vie vaut la peine d’être vécu parce que tu es toi. » Répondis-je avec délicatesse.« Tu n’as pas à vivre pour des souvenirs passés lorsque tu peux en créer de nouveaux à chaque instant. Comme maintenant, avec moi. » Je sentais mon âme déserter tel un sinistré volontaire. J’avais choisis de l’aimer de mon plein gré, même lorsque l’univers s’acharnait à me dévier de sa trajectoire ; au lycée, à Londres, et à et Liverpool. Mes promesses étaient vaines tant que je ne réalisais pas ma destinée. L’horizon s’éclairait lentement, et avec lui, mon esprit redécouvrait la raison. Comme une poussière d’étoiles perdues, je retrouvais un alignement parfait. Ma tirade était longue et profonde. Je triais mes paroles sur le volet et pourtant, je n’arrivais à exorciser tous mes ressentiments autrement que par la colère et la violence.  Mes sermons de jeunesse cheminaient vicieusement autour de ma conscience, ponctuant mes instants d’oubli par le plus délicieux des parfums ; celui d’Eugenia. J’étais assis sur le gravier, et puis l’instant suivant je me hissais afin de l’emprisonner avec ardeur. Je la plaçais délicatement contre ma poitrine. J’étais conscient que le monde nous séparait. Je savais pertinemment que malgré mes efforts acharnés, et mes combats vertueux, le feu continuerait à s’embraser à tout jamais.  Mon cœur s’exaltait entre deux vides avant de reprendre sa course effrénée contre la réalité. Je me sentais incroyablement seul ici-bas, au fond du désespoir.

« Tu n’es pas une personne horrible. Tu es juste une personne qui s’est perdue sur le chemin et qui a besoin d’être retrouvée.   Murmura-t-elle comme une promesse. Je secouais  frénétiquement la tête afin de la contredire. Je ne m’étais pas perdu, j’avais choisi de partir à l’aventure, croyant qu’explorer l’antre du diable ferait de moi un homme vaillant et courageux. Je l’avais laissé afin de suivre la quête dérisoire et idiote de tous les esprits affamés de l’histoire du monde. Et le pire, c’est que je ne le regrettais pas une seule seconde. Je ne regrettais pas d’avoir tangué, et d’avoir survécu, seulement de l’avoir perdue. J’étais étouffé par les mots que je ne prononçais pas, par les amours que je n’osais pas. Ses lèvres touchèrent les miennes avant de mourir dans l’oubli.« Tu me manques aussi. Bien plus que le reste. » Je l’écoutais avec application, imprimant cette déclaration sur ma peau. J’aurais voulu rester cent fois. J’aurais aimé la chercher mille fois, et lui demander cette unique fois.«  Je sais que ça ne change rien. J’avais simplement envie de le faire, une dernière fois sans doute. Je suis désolée.Je ne suis pas désolée que pour ça, d’ailleurs. Je le suis aussi pour tout le reste. Je suis désolée et reconnaissante à la fois, reconnaissante pour tout ce que tu viens de dire. Je te crois. Je te crois sur parole. Et je peux te promettre une chose. Tu es une personne perdue mais je te retrouverais. Je finirais par le faire, quel qu’en soit le prix. » Assura-t-elle en se détachant. Mes doigts se cramponnaient à sa prise, je ne voulais pas qu’elle parte aussitôt. Je ne voulais plus lâcher prise. J’entre-ouvris la bouche en haletant. Ma poitrine défectueuse se soulevait à la recherche d’un nouveau souffle de vie, mais il se refusait à moi. Eugenia m’était interdite pour une raison injuste, mais suffisante pour me refreiner. Je déposai ma paume ouverte sur sa joue brûlante en courbant le visage. Mon expression était celle d’un homme blessé, et ému. Malgré les illusions qui décevaient, et les circonstances qui condamnaient, je ne pouvais que ployer face à la grandeur de ce rêve.

« Retrouves-moi, Eugenia. » Je déglutis en la fixant des yeux. « Retrouves-moi, comme je n’ai jamais su  te trouver. » Je marquai un silence. « Retrouves-moi…   » Par pitié ...

Les mots brûlaient mes lèvres. Je m’éloignais avec lenteur – ce désir sans foi me torturait jusqu’au plus profond de mes entrailles. Mes souffrances pesaient des tonnes. Je baissai les yeux avant de faire le tour de la voiture. Je faisais au mieux pour sauver la face, mais j’étais conscient de mes erreurs. Je lui avais un jour promis que notre lien était invisible, mais mué par une force immense, il continuerait à battre en moi, en elle. Aujourd'hui cette conviction me paraissait si irréelle. Je m’avançais au gré du vent, laissant l’amour hors de ma portée. Il était trop tard pour vouloir et espérer. Tu me manques plus que tout le reste. Plus que la vie ? que la poésie et les ambitions ? Sans doute. J’étais un peu froissé, et cruellement tourmenté. Ses mots me hantaient comme un bonheur perdu. J’ouvris la portière et m’assit à ses côtés. Tu me manques plus que tout le reste. Plus que les souvenirs ? que l’histoire et la bonne cause ? Oui. Elle me manquait aussi comme ça.

« Que veux-tu manger ? » M’enquis-je en mettant le contact.

Je la regardais au coin. Au-delà de la mer déchainée, des vents contradictoires, et des poèmes inachevés, je ne pouvais que la regarder et réaliser avec stupeur, que je ne pourrais plus jamais dépasser mes inhibitions. Eugenia était le soleil, je n’étais que la pâle imitation d’un rayon fugace. Je n’étais rien.
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() message posté Sam 20 Déc 2014 - 19:20 par Invité
i will never, ever regret the things i've done. because most days, all you have are places in your memory that you can go to;; sometimes leaving is the only way to be there for someone. ✻✻✻ J’avais passé des journées entières plongée dans un silence pesant, seule avec ma propre personne, seule avec mes pensées amères et éparpillées. J’avais songé à une centaine de choses pour ne parvenir qu’à générer de nouvelles questions dans mon esprit. J’avais fini par comprendre, aussi, comprendre qu’il n’existait pas de réelles réponses à toutes ces interrogations qui troublaient mon être. Il n’y avait que des suppositions que je pouvais me permettre d’émettre silencieusement. Des spéculations ternes et empreinte d’une candeur tâchée par la cruauté du destin, une candeur mutilée par les horreurs d’une existence déchue.
Une vie pouvait-elle être gâchée ? Oui, bien sûr que oui ; après tout, elle ne tenait qu’à un fil et la perte d’équilibre était si facile qu’elle en devenait risible. Il suffisait d’un seul évènement, d’un seul dérapage, pour que tout change. Pour que tout ne soit plus jamais comme avant. Une vie pouvait-elle n’avoir aucun sens ? J’avais le sentiment que cela était le cas pour la mienne, que les personnes autour de moi se forçaient à me maintenir en vie pour le bien de leurs sentiments et non pas pour satisfaire ce que je voulais, moi. Ils agissaient de manière égoïste en préférant ne pas avoir à me perdre. Ils agissaient de manière égoïste en clamant, haut et fort, que je pouvais vivre comme tout le monde, comme je l’avais toujours souhaité et imaginé. Ils se trompaient, bien entendu. Mais leur pesante obstination pour me maintenir en vie les aveuglait suffisamment pour qu’ils ne s’en rendent pas compte. Une vie gâchée avait-elle un jour eu un sens ? Une nouvelle fois, mon esprit avait eu tendance à penser que la réponse était oui. Je n’avais pas eu l’occasion de faire tout ce que j’avais désiré entreprendre. Je n’avais pas eu l’occasion d’accomplir mes rêves et d’être heureuse, heureuse à ma manière, heureuse comme j’avais songé pouvoir l’être un jour. Pourtant, cela m’avait suffi. Cette existence courte et coupée dans son élan était un cadeau à mes yeux. J’avais eu la chance de vivre toutes ces choses, de rencontrer toutes ces personnes. La plupart de mes proches se focalisaient sur l’imperfection de la vie que j’avais eu avant mon accident, mais ils ne savaient pas que cela était dans ces défauts que j’y trouvais la beauté de mon adolescence innocente. « Ta vie vaut la peine d’être vécu parce que tu es toi. » me répondit-il doucement. Il avait changé mon passé contre un présent, un présent qui se voulait réconfortant et qui ne m’incita qu’à lui sourire avec retenue. Peut-être était-il comme les autres, sur ce point-là. Peut-être refusait-il d’admettre que j’avais réellement tout perdu pour ne se raccrocher qu’à de l’espoir trompeur et volatile. « Tu n’as pas à vivre pour des souvenirs passés lorsque tu peux en créer de nouveaux à chaque instant. Comme maintenant, avec moi. » Je l’observai. Je l’observai sans lui répondre, ne tenant pas à m’engager dans un nouveau débat avec lui.
Je pouvais toujours me créer des souvenirs, je le savais. Cependant, j’avais également conscience que ces nouveaux instants ne correspondaient en rien à l’existence que j’avais souhaité. Qu’ils se perdraient dans ma mémoire, se mélangeant au reste que je ne désirais pas oublier.
Je ne savais pas, je ne savais plus. Ma vie n’avait sans doute plus réellement de valeur à mes yeux ; j’avais tout perdu, espoirs et futur, espoirs et candeur. Dans cette nouvelle existence que je m’étais vu attribuer, je n’avais pas le droit de penser à Julian. Je n’avais pas le droit de l’aimer. Pas le droit de le désirer. Malgré les instants célestes qu’il m’offrait, le trou béant dans ma poitrine ne serait jamais comblé. Malgré ce temps de répit qui mettait une pause dans notre relation instable, il finirait par me rappeler que le passé appartenait à notre mémoire et le présent à nos cœurs séparés.
J’avais envie d’y croire, pourtant. J’avais envie de croire que les choses finiraient par s’arranger. J’avais envie de croire que nous avions une chance, tous les deux, d’être heureux, à notre façon, à notre manière. Mes lèvres avaient trouvé les siens dans un dernier geste affectif que mon être avait autorisé à mon cœur. Sa main vint trouver ma joue et je compris que je n’avais pas commis l’irréparable ; il acceptait. Il acceptait mes paroles, mes sentiments. Il les acceptait et ne me rejetait pas, pour la première fois, sans doute, depuis nos retrouvailles tumultueuses. Cela m’apaisait. Cela me réconfortait. D’une certaine manière, j’avais l’impression de le retrouver lui, réellement, en cette journée froide d’automne. « Retrouve-moi, Eugenia. » me murmura-t-il. « Retrouve-moi comme je n’ai jamais su  te trouver. Retrouve-moi…  » J’hochai la tête avant d’attraper sa main, toujours contre ma joue, entre mes doigts. J’y posai mes lèvres avec douceur dans un baiser léger, léger comme une plume. « Toujours. » lui répondis-je. Et, dans cette ultime promesse résonnant en échos répétés dans ma cage thoracique, Julian se releva. Cet instant si intime disparut au gré du vent, emporté par la brise, avalé par la houle, pour ne vivre que dans nos cœurs et continué d’exister au rythme de leurs battements accélérés.
Toujours.
Je fermai la portière, positionnant mes jambes correctement d’experte avant de, finalement, boucler ma ceinture. Dans un seul mouvement, il s’installa à mes côtés et je lui adressai un sourire, sereine. Il mit le contact, avant de m’observer du coin de l’œil. « Que veux-tu manger ? » me demanda-t-il. C’était donc bien cela. Nous avions vécu un moment intemporel, perdu quelque part dans la dimension de nos cœurs essoufflés. Désormais, nos existences reprenaient leurs cours, comme s’il ne s’était rien passé, rien passé du tout. Je demeurai silencieuse, avant de pousser un soupir allègre. « Des pancakes. Et je tuerais pour boire un thé brûlant, aussi. » lui répondis-je d’un ton assuré, un sourire flottant sur mes lèvres. « Je crois qu’on a croisé un diner qui faisait petit-déjeuner juste avant d’arriver. Ça doit être à cinq minutes, même pas.  » Je levai le bras, dans l’habitacle, pour désigner la direction à prendre de manière vague. Je ne savais même plus si j’avais réellement faim ; les seules pensées qui m’habitaient se centraient toutes sur Julian. Je songeais à nos derniers mots échangés. Je songeais aux mois passés. Je songeais à notre adolescence, à notre rencontre, même. Je songeais à toutes ces choses en me demandant si mon existence avait valu la peine d’être vécu. Si notre relation avait valu la peine d’exister.
Et la seule réponse qui se formula dans mon esprit fut toujours.
Toujours.
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() message posté Mer 24 Déc 2014 - 20:43 par Invité
“ A lost memory. How can this be love if you’re leaving me ? I can’t see you right now cause I just can’t fake it. I can’t be near you right now, cause I know you’re no longer mine. I can’t see you. We’re strangers in different places though we leave a mile apart. I still think of you I pray that you are safe. I'm still missing you . But it has to be this way 'cause I'm not right for you. I said goodbye because I love you. ” C’était probablement la dernière fois que je rencontrerais la douceur de son regard olive. Sa bouche voluptueuse s’étirait au gré du vent, soulignant la candeur de ses traits d’enfant et la douceur de son expression. Eugenia m’avait toujours captivé, sans que je ne m’en rende compte ou que je ne puisse lutter contre cette fatalité. Je crispai les mains autour de la portière ; elle me manquait déjà. Je me tenais à quelques centimètres, et le vide grondait dans ma poitrine comme une tempête accablante. L’envie de la retenir contre mon torse était un supplice inévitable. Ses paroles se fendaient avec l’ambiance romantique de la mer, avant d’enchanter mes oreilles. Je ne pouvais pas conquérir cet amour, mais l’amitié qu’elle m’offrait semblait si fade, si insatisfaisante. Je me brisais comme les fragments d’une poésie inachevée. Son poignard s’abattait sur mon cœur, mais j’étais immortel dans ma peine. Je ne mourrais jamais. Je me relevais incessamment, afin de mieux souffrir de son absence. Le chant des mouettes ponctuait ma mélancolie. Il me semblait que l’on m’arrachait violement de mon tombeau après des années de dormance. Je m’étais habitué au sein de la nuit, et aux créatures vicieuses – Je ne méritais plus la compagnie merveilleuse de Ginny. « Toujours. » Murmura-t-elle comme une belle promesse. J’étais suspendu à ses lèvres, et malgré mon air sérieux, je me sentais partir à la dérive. J’étais un naufrager volontaire dans les océans troubles. L’odeur de la mer agrémentait mes illusions. J’avais peur de la perdre, mais une partie de moi savait que c’était une sensation vaine. Nous étions inséparables. Malgré la distance, les circonstances, et les haines mal placées, mon âme trouvait toujours un moyen de la rejoindre. Mes pensées prenaient le chemin sinueux des souvenirs afin de s’évanouir à l’époque de l’insouciance. Cardiff et son folklore généreux, Londres et ses bâtiments aristocrates … Chacun de ses instants ressemblaient à une danse mortuaire lorsqu’elle n’était pas avec moi. Je souris d’un air contenu, avant de me relever avec toute la peine du monde. Mes muscles étaient tendus par les incertitudes qui taraudaient mon esprit. Je vacillais sous la lueur étincelante du soleil. Mes doigts frôlèrent le toit de la voiture, avant de s’écraser contre l’acier glacé par l’humidité. Je voulais rester encore dans cet espace où le temps semblait s’être figé. Je voulais me laisser aller à l’innocence d’un sentiment aussi vieux que le monde ; le mal. Parce que cette rencontre fortuite me faisait du mal. Ses étreintes volées, et ses déceptions continuelles me faisaient du mal. Son fauteuil roulant et son destin, me faisaient du mal. Ma solitude, son absence, et l’éventualité ne serait-ce qu’infime que je puisse l’aimer encore, me faisait du mal. Je me mordis la lèvre inférieure, lassé par les mêmes interrogations. Je jetai un dernier coup d’œil à la houle déchainée – La vie reprenait son cours habituel.

J’avais établi le contact d’un geste presque robotique ; C’est le vrombissement du moteur qui m’éveilla de mon enchantement. Je connaissais la couleur du désespoir, mon amour lui ressemblait étrangement. Je soupirai en regardant Eugenia. Au bout de quelques secondes de silences, je finis par rassembler toute ma transcendance. Ce n’était pas un à Dieu. Ce n’était qu’un au revoir incroyablement pesant … Mes yeux défiaient l’austérité du paysage. Je souris, en l’invitant à choisir un menu.

« Des pancakes. Et je tuerais pour boire un thé brûlant, aussi. Je crois qu’on a croisé un diner qui faisait petit-déjeuner juste avant d’arriver. Ça doit être à cinq minutes, même pas. » Un sourire flottait sur ses lèvres fines. J’esquissai de la tête en prenant la direction qu’elle m’indiquait. Je me retenais de dépasser la vitesse autorisée, malgré la frénésie qui m’habitait. J’avais toujours adoré me déchainer sur la route nationale. Et en cet instant, je voulais m’envoler jusqu’aux lisères d’un dernier songe ; notre premier baiser au Hyde Park. Ma déclaration avait été terrible ! Je prônais le savoir-faire littéraire, mais je réalisais avec effarement, que ma bonne fortune m’avait quitté. Mes oracles bienveillants, et mes épopées poétiques, disparaissaient comme par mystère. Je serrais ma prise sur le volant, en me concentrant sur ma conduite. Au bout de quelques minutes, je finis par apercevoir l’énorme insigne du diner.

« On y est. » Lançai-je en stationnant. Je contournais la voiture en quelques enjambées, et encore une fois, j’ouvris la portière en me prosternant. « ça t’ennuierait d’abandonner ton fauteuil une nouvelle fois pour moi ? » M’enquis-je en lui tendant les bras. « Je pense que j’aurais dû faire ça, il y’ a longtemps – te porter et te protéger. A défaut de pouvoir remonter le temps, et effacer toutes mes erreurs, je te propose de me prendre tel que je suis. » Insistai-je, en bousculant son épaule. « Viens jusqu’à moi, et ne proteste pas. » Je fis une moue craquante. « S’il te plait. »

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() message posté Dim 28 Déc 2014 - 21:01 par Invité
i will never, ever regret the things i've done. because most days, all you have are places in your memory that you can go to;; sometimes leaving is the only way to be there for someone. ✻✻✻ La route défilait sous mes yeux et je me perdais. Je me perdais dans mes pensées, dans ces pensées qui s’entremêlaient et qui s’éparpillaient au gré du vent et de la houle marine. Je me perdais dans ce que j’étais, également ; je me perdais dans tous mes sentiments, dans toutes mes émotions. Je ne cessais de revivre les derniers instants qui venaient de se produire. J’étais emprunte d’une nostalgie non feinte et angoissante ; j’avais la sensation que notre instant intimiste renfermait des motivations que je ne comprenais pas. Un pan entier de ce qui s’était produit me paraissait insaisissable et des interrogations inconstantes agitaient mon esprit fatigué. Je ne savais pas ce qui l’avait motivé à m’offrir un moment teinté d’autant de perfection. Je ne savais pas ce qu’il désirait, ce qu’il souhaitait faire, avec tous ses mots et toutes nos promesses. Mais, au fond, je ne désirais pas savoir. Je préférais vivre dans l’innocence. Dans l’inconscience. Avec une certaine précaution, je refermai la porte de tout mon mal-être pour ne laisser que la satisfaction prendre possession de mes veines. Ses paroles habitaient mes pensées et je me réconfortais dans l’idée qu’il avait pensé chacun des mots qu’il avait pu prononcer. Distraitement, je lissai ma robe avec soin, tandis qu’en observant par-delà la fenêtre un sourire se dessina sur mon visage serein.
Il me semblait qu’il s’était écoulé une vie entre mon insomnie et l’instant où je l’avais embrassé sans rien attendre en retour.
Comme pour me ramener à la réalité, les muscles de ma jambe droite se contractèrent dans un spasme, et je fermai les paupières. Je comptai jusqu’à dix pour faire le vide dans mon esprit, et je me focalisai sur le ronronnement rassurant du moteur de la voiture de Julian. Je n’avais pas peur. J’avais passé des semaines et des mois à me prouver que je pouvais me dresser contre mes souvenirs. Inconsciemment, j’avais fait cela pour Julian. J’avais cherché à me prouver quelque chose en croyant inlassablement que cela serait une victoire pour lui comme pour moi si je parvenais à me surpasser et réapprendre à vivre. A vivre à mon rythme. « On y est. » me dit-il et je rouvris les paupières. Je clignai plusieurs fois des yeux pour m’habituer à la lumière, et je tournai la tête vers lui. Il était déjà en train de sortir du véhicule. Je m’attendis à ce qu’il ouvre le coffre mais, au lieu de cela, il contourna la voiture pour ouvrir ma portière. Il se baissa à ma hauteur et je fronçai les sourcils en l’observant sans réellement comprendre.
En ayant peur de comprendre, plutôt. Je savais qu’il m’avait porté à la plage pour que je me détache de mon fauteuil ; nous avions été loin des regards et ce genre d’intention était recevable. En public, mon cœur me hurlait que la donne était changée. « Ça t’ennuierait d’abandonner ton fauteuil une nouvelle fois pour moi ? » me demanda-t-il, confirmant mes craintes. Je sentis la panique habiter mes veines et mon regard se perdit dans ses yeux qui me fixaient. Il tendit les bras d’un air entendu.
Je ne savais pas comment lui dire, je ne savais plus comment lui dire. J’ouvris les lèvres pour dire quelque chose, n’importe quoi ; mais les mots se perdirent au fond de ma gorge. « Je pense que j’aurais dû faire ça, il y a longtemps – te porter et te protéger. A défaut de pouvoir remonter le temps, et effacer toutes mes erreurs, je te propose de me prendre tel que je suis. » continua-t-il avant de me bousculer l’épaule. Son visage s’adoucit, prenant une expression attendrissante. « Viens jusqu’à moi, et ne proteste pas. S’il te plait. » Je déglutis avant de prendre une profonde inspiration. Mon regard balaya l’entrée du diner avant de ne se reporter sur Julian. Je savais que mon visage avait perdu toutes ses couleurs. Je savais que je m’étais remise à trembler, si gênée par une situation qui n’avait pas encore eu lieu que je ne parvenais pas à me contrôler. « Jules… » marmonnai-je, serrant les dents avant de lui lancer un regard suppliant. « Ils vont tous me regarder, là-dedans. » Mon ton était bas, comme si je le mettais dans la confidence, comme si je lui disais un secret qu’il fallait garder.
Mais ce n’était pas un secret. Je ne pouvais pas faire semblant. Je ne pouvais pas cacher mon handicap. Je ne pouvais pas cacher le fait que j’attirais les regards. Mes yeux se perdirent dans le regard de Julian. J’avais peur qu’il ne comprenne pas. Qu’il interprète mal mes paroles. Je fichais qu’il me porte, bien au contraire ; j’appréciais son contact, j’aimais sentir le rythme de sa respiration bercer mon corps. Mais je refusais que l’on pense quoi que ce soit de lui me portant, de moi et de mon handicap, de nous comme le portrait d’un couple imparfait. Je refusais que les autres pensent des choses comme quel dommage qu’il soit prisonnier de sa condition à elle ou encore quelle tristesse ! il méritait sans doute mieux que cette situation. Je refusais tout cela. Je refusais l’évidence. Je demeurai silencieuse pendant quelques instants. « En plus, tu vas te faire mal au dos, à force. Je ne suis pas si légère que ça. » Je tentai d’esquisser un sourire avant de comprendre que je ne parviendrais pas à être sincère. Je continuai d’observer ses traits, notant à quel point il pouvait tenir à cela. Puis, je finis par rendre les armes. Puis, je finis par doucement passer mes bras autour de son cou. « Bon, d’accord. » concédai-je. Je respirai l’odeur réconfortante de son cou. « Je suis juste fatiguée par les autres. » Je fermai les paupières comme pour m’inciter à me persuader que leur présence ne serait pas réelle. J’avais déjà réussi à survivre jusque-là. Je me répétai, intérieurement, que de nouveaux regards ne changeraient pas mon existence.
Mais au fond, cela n’était qu’une blessure de plus pour mon âme déjà en lambeaux.
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() message posté Mar 30 Déc 2014 - 16:38 par Invité
“ A lost memory. How can this be love if you’re leaving me ? I can’t see you right now cause I just can’t fake it. I can’t be near you right now, cause I know you’re no longer mine. I can’t see you. We’re strangers in different places though we leave a mile apart. I still think of you I pray that you are safe. I'm still missing you . But it has to be this way 'cause I'm not right for you. I said goodbye because I love you. ” Nos étreintes avaient le gout amer de la déception. Je tombais dans un abysse épineux et profond. C’était une longue chute périlleuse, lors de laquelle mes convictions idéalistes semblaient se faner avec le paysage monotone qui défilait sous mes yeux. J’y croyais toujours – au destin, aux âmes sœurs, et à l’éternité du cycle de l’amour. Mais l’intensité de ma foi dépérissait à force d’attendre en vain la concrétisation d’un rêve d’enfant. J’appuyai sur l’accélérateur avant de contrôler cette pulsion malsaine, mon genou supportait à peine mes gestes involontaires. Je me mordis la lèvre inférieure afin de contourner la douleur, mais ce n’était pas les maux physiques que je redoutais le plus. Il y’avait la composition visqueuse, dégoutante et incroyablement exaltante de mes sentiments - J’étais pris dans les filets d’un passé si merveilleux que je refusais de l’oublier. Il m’arrivait d’omettre certains souvenirs de ma mémoire, mais jamais je ne laissais le vide combler les espaces brisés de mon cœur. Mon côté martyre, dira-t-on. Les musiques de la radio raisonnaient au loin, comme un sifflement de l’hiver ou un gémissement insignifiant. Je me penchai avec délicatesse, avant de me concentrer sur ma conduite. Eugenia n’apprécierait certainement pas que je m’extasie devant sa beauté, alors que la route nationale s’étendait encore devant nous. Je bifurquais dans un détour, avant de m’arrêter en face du restaurant.

Son regard suppliant me refusait la faveur de la porter. Au fond de moi, je parvenais à comprendre ses angoisses – mais mon penchant pour le machisme et certainement ma vanité écrasante, refusaient de plier aussi facilement. J’insistais du regard, souriant, et dévoilant mes charmes mesquins, comme si la jeune fille candide qu’elle avait un jour été ne pouvait me résister. Quelle idée ! « Jules - Ils vont tous me regarder, là-dedans.. » Murmura-t-elle d’une petite voix. Je plissai la bouche, prêt à rétorquer, ou à imposer mes idéaux - Personne au monde ne pouvait la regarder sans songer à quel point elle était magnifique. Son éclat s’était peut-être terni au fil des obstacles surmontés, mais elle n’avait rien perdu de ses esquilles particulières. Son handicap n’était qu’un détail. « En plus, tu vas te faire mal au dos, à force. Je ne suis pas si légère que ça. » Je secouai la tête négativement ; elle était de loin la fille la plus chétive qu’il m’avait été donné de toucher. La maigreur de ses courbes m’avait frappé dès que j’avais frôlé ses cuisses à travers le tissu fin de sa robe. L’oisiveté était un fléau pour les muscles, elle n’y était pour rien – et pourtant je m’acharnais à penser qu’il fallait qu’elle mange plus. Je fis la moue. Son expression triste me brisait ; j’étais certainement stupide de lui infliger de tels supplices. Je voulais la protéger, mais je ne faisais que la bousculer plus fort à chaque fois. Un vague de colère remonta le long de mon échine, et je me sentis l’envie de crier ou de cogner ma tête contre la portière. « Bon, d’accord. » Finit-elle par céder, à ma plus grande surprise. Un large sourire se traça sur ma bouche incurvé, bafouant toute ma négativité et je ne pu résister à la tentation de la prendre dans mes bras, bien avant qu’elle ne loge sa tête dans mon cou. « Je suis juste fatiguée par les autres. » Grommela-t-elle comme une petite fille. Je me redressai en secouant nos vêtements plein de sable et de gravier fin.

« Tu te fous des autres. » Soufflai-je contre ma joue. « C’est ce que tu as dis une fois, lorsque les rumeurs sur les violences de mon père ont circulé au bahut. »

Je traversai la cour d’un pas traînant avant de pousser la porte d’entrée avec mon épaule. Il n’y avait pas grand monde de si bon matin, et pourtant les quelques clients fixèrent leurs regards indiscrets sur nous. J’esquissai un sourire malsain, avant de longer l’allée d’un air impérieux. « Bonjour. Nous venons de nous marier à la plage. Je vous présent ma femme ; Mme Fitzgerald ! » Acclamai-je avec un entrain non feint. « Je suppose que la nuit de noce l’a épuisé, j’ai décidé de la porter toute la journée. » Raillai-je, en faisant la moue. Les applaudissements fusèrent de toute part, et il me sembla même voir une vieille dame donner du coude à son mari en marmonnant - Quel Gentleman ! Je déposai doucement Eugenia dans un carré, avant de lui faire face avec amusement. La serveuse s’approcha de nous en souriant.

_ Félicitations ! Vous avez l’air radieuse … Vous entamez un Road trip pour votre lune de miel ? J’en ai toujours rêvé ! S’exclama-t-elle en s’adressant à Ginny. Elle sorti son carnet de commandes, et un crayon. Qu’est-ce que vous prendrez ?

Je lui adressai un sourire courtois.

« Tu voulais des pancakes et un thé, c’est bien ça chérie? » M’enquis-je l’air de rien. « Je prendrais un café serré, et n’importe quoi pour accompagner. »Soufflai-je en passant une main tremblante dans ma chevelure ébouriffé.

_ Nous avons des toasts, ou des croissants.

J’haussais les épaules avec désinvolture avant de poser ma main sur celle de Ginny. « Tu as encore oublié ton alliance ! » M’offusquai-je taquin. « Je lui est offert une super bague, mais elle ne la porte jamais ! » Me plaignais-je à la jeune blonde qui nous servait. « Je te disputes pas assez souvent … » Je laissais échapper un rire.


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() message posté Sam 3 Jan 2015 - 21:45 par Invité
i will never, ever regret the things i've done. because most days, all you have are places in your memory that you can go to;; sometimes leaving is the only way to be there for someone. ✻✻✻ Les autres. C’est autres qui s’étaient sans cesse imposé dans mon existence. Ma pire crainte, au-delà de celle que je nourrissais envers ma propre personne, résidait dans ces personnes qui m’étaient étrangères et inconnues. Ces personnes qui, pourtant, me jugeaient et me regardaient. J’étais fatiguée des regards que l’on me lançait et des murmures que j’entendais sur mon passage. J’étais lasse de ce que je subissais au quotidien, n’ayant pas choisi cette condition qui continuait de me faire du mal. Je souffrais sans doute trop à cause des pensées que je les imaginais avoir vis-à-vis de moi. Vis-à-vis de mon handicap. Vis-à-vis de ce que j’étais. J’avais tant de mal à vivre avec ma propre personne ; j’étais en désaccord avec ce que j’étais, je me perdais dans la honte constante qui m’habitait. J’avais l’impression que mes proches ne pouvaient pas réellement comprendre ce que je ressentais. Quelque part, j’avais toujours été une fille avec bien peu de confiance en elle ; j’avais toujours été perdue entre deux états, perdue dans ce que j’aurais aimé être et celle que j’étais réellement. Au lycée, on avait murmuré sur mon passage. Au lycée, on s’en était pris à moi. Au lycée, j’avais été un insecte que l’on s’était appliqué à écraser une centaine de fois. J’avais toujours trouvé un moyen de me relever, mais mon assurance n’avait pas su suivre le rythme. Mais j’avais survécu. Je m’en étais sortie. Malgré la faiblesse de mon être, j’avais trouvé un moyen de faire un pas devant l’autre et continuer.
Désormais, je n’étais même plus sûre que cela soit le cas. J’avais toujours été une jeune fille pleine d’appréhension et de doute, d’honte et de gêne, alors que ma situation n’avait pas été si terrible, si tragique. Maintenant, qu’étais-je réellement ? Maintenant, avais-je suffisamment de force pour continuer d’endurer tout cela ? Non, bien entendu que non.
Je m’étais déjà prouvé que j’avais été fragile, à ma manière. Au fil du temps, je n’avais fait que me briser encore plus.
L’admettre à Julian avait été comme admettre que je ne parvenais plus à avancer. Malgré tout, je passai tout de même mes bras autour de son cou, et il me souleva avec douceur. Je fermai les yeux en me focalisant sur ma respiration, anticipant l’instant où nous aurions à passer les portes du diner de cette façon. Il s’en fichait sans doute d’être observé. Après tout, il était la personne capable de marcher, de nous deux. Il était la personne m’aidant, moi, l’infirme. Il avait un beau rôle. Comme celui d’un héros au cinéma. « Tu te fous des autres. C’est ce que tu as dit une fois, lorsque les rumeurs sur les violences de mon père ont circulé au bahut. » me murmura-t-il, son souffle caressant ma joue. Je me retins de secouer la tête. J’avais envie de lui affirmer que cela était parce qu’il n’y avait eu absolument aucune honte d’être vu comme une personne brisée mais courageuse, mais aucun mot ne passa la frontière de mes lèvres.
Nous finîmes par pénétrer dans le petit restaurant, et l’odeur du petit-déjeuner vint caresser mes narines. Me redressant dans ses bras, j’ouvris finalement les paupières pour croiser des regards interrogateurs. J’eus envie de me cacher et de disparaître. De devenir invisible et m’enfuir. Mais j’étais piégée dans sa prise. J’étais piégée contre son cœur. « Bonjour. Nous venons de nous marier à la plage. Je vous présent ma femme ; Mme Fitzgerald ! » La voix de Julian brisa le cours de mes pensées et mon cœur rata plusieurs battements avant de se perdre dans une course effrénée. Aucune expression ne s’afficha sur mon visage à mesure que je comprenais ce qu’il disait. A mesure que je l’entendais mentir. « Je suppose que la nuit de noce l’a épuisé, j’ai décidé de la porter toute la journée. » Il y eut des applaudissements et je sentis mes joues se teinter de rose. Il m’installa doucement sur une banquette et je veillai à ce que mes jambes soient correctement positionnées pour que je ne glisse ni d’un côté, ni de l’autre. Il s’installa en face et je lui lançai un regard interrogateur pour qu’il m’explique son petit jeu.
Pour qu’il m’explique ce qu’il était en train de faire.
Je n’eus pas le temps d’avoir la moindre réponse. Une serveuse vint à notre rencontre tandis que mon cœur continuait de battre de manière désordonnée. Elle nous sourit et je lui adressai un pâle reflet de son expression, confuse. « Félicitations ! Vous avez l’air radieuse… Vous entamez un Road trip pour votre lune de miel ? J’en ai toujours rêvé ! Qu’est-ce que vous prendrez ? » me dit-elle, attendant une réponse. Le problème était que je ne savais même plus comment parler. Comment prononcer les mots. Je ne connaissais même plus l’anglais. Et elle, elle attendait une réaction de ma part. « Tu voulais des pancakes et un thé, c’est bien ça chérie ? Je prendrais un café serré, et n’importe quoi pour accompagner. » déclara Julian à mon encontre, me sauvant, d’une certaine manière. Il passa une main dans ses cheveux. « Nous avons des toasts, ou des croissants. » lui répondit-elle. Il haussa les épaules. Il jouait son rôle à la perfection. J’avais presque l’impression d’y croire, moi aussi.
Et cela me brisait le cœur lorsque je me souvenais que cela n’était que faux. Faux. Faux.
Sa main se posa sur la mienne. « Tu as encore oublié ton alliance ! Je lui ai offert une super bague, mais elle ne la porte jamais ! » déclara-t-il à la serveuse, toujours à nos côtés. « Je te dispute pas assez souvent… » Il se mit à rire, et celle-ci le joignit dans son hilarité. Je piquai de nouveau un fard, gênée par tant d’attention. Perturbée d’être le centre du monde de cette manière, d’être le centre du monde pour une chose positive et non pas après avoir attiré des remarques désobligeantes. Je finis par me racler la gorge. « Et c’est très bien comme ça. J’ai eu peur de la perdre sur la plage, alors je l’ai rangé en lieu sûr. » J’eus un petit sourire avant de me tourner vers la serveuse. Elle nous observait avec un air attendri. Je me demandai ce qu’elle aurait réellement pensé si elle avait su toute l’histoire ; si elle avait su comme était réellement notre relation. « Il va prendre des croissants. Ça lui rappellera le stage à Paris. N’est-ce pas, mon chéri ? » Je lui adressai un sourire et la serveuse hocha la tête. Je notai son prénom, écrit sur son badge, dans un coin de ma tête – Rosemary – tandis que je lui adressai un sourire entendu. « Des pancakes avec un thé et des croissants avec un café serré pour nos jeunes mariés. C’est noté ! » Elle tourna les talons avant de lancer notre commande en cuisine.
Je conservai un sourire jusqu’à ce qu’aucune personne, autour de nous, ne sembla encore nous accorder de l’attention. Puis, les traits de mon visage se déposèrent et je me penchai vers Julian. « Qu’est-ce que c’était ce numéro ? » lui demandai-je, d’un ton de conspiratrice. « En entrant, on avait peut-être une chance que certaines personnes ne nous prêtent aucune attention, mais là, c’est complètement raté. On va être le numéro de la journée. » Je retroussai mon nez avant de me redresser et pousser un petit soupir. Je le jugeai du regard avant d’esquisser un vague sourire. Cela m’amusait au fond. Cela avait beau me rappeler la réalité, j’avais l’impression de retomber en enfance. « Tu es très crédible en amoureux transi. J’y aurais presque cru. » Je lui tirai la langue avant de doucement détacher mes doigts des siens et les mettre sous mes cuisses. J’avais l’impression de ne pas être handicapée, dans ces instants-là. Je ne voyais pas mon fauteuil. J’étais attablée comme tout le monde. Je me sentais normal. Je me sentais comme les autres.
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() message posté Dim 4 Jan 2015 - 21:47 par Invité
“ A lost memory. How can this be love if you’re leaving me ? I can’t see you right now cause I just can’t fake it. I can’t be near you right now, cause I know you’re no longer mine. I can’t see you. We’re strangers in different places though we leave a mile apart. I still think of you I pray that you are safe. I'm still missing you . But it has to be this way 'cause I'm not right for you. I said goodbye because I love you. ” Mon regard se baladait le long des tables du diner, mais les présences indiscrètes ou les messes basses curieuses me semblaient si dérisoires. Pendant un court instant, je n’étais plus Julian Fitzgerald le journaliste désabusé ou l’écrivain en mal de poésies, mais le presque marié qui tenais la plus belle des perles entre ses bras. Mon souffle se déposait sur les joues d’Eugenia au fur et à mesure que j’avançais. Mon cœur se perdait entre le vrai et le faux, entre la raison et le ressentiment. Si le destin n’avait pas été aussi cruel, elle aurait pu être ma deuxième moitié. Et je l’aurais probablement porté à travers la ville toute entière, avec ou sans handicap, juste pour me prouver que j’étais capable de romantisme et de créativité. Je la positionnai en face de moi avec un sourire lumineux. Les perspectives de départ m’attendaient au tournant, menaçant mon humeur taquine, mais je tenais bon pour lui offrir le meilleur souvenir possible. Je tenais fermement sa main, malgré la présence de la serveuse et son silence étrange. L’aurais-je offusqué avec ma mise en scène ? Je voulais lui épargner l’embarras d’être scruté comme une bête curieuse. Je voulais lui prouver qu’elle était particulière à ma manière – parce qu’elle était belle et délicate. Ginny était un oisillon tombé trop tôt du nid, mais sa magie restait immuable à mes yeux. C’était triste de constater qu’elle ne parvenait pas à saisir toute la subtilité de ses gestes, et la pureté de ses sentiments. Je la fixais, émerveillé- attendri, avant de sortir de ma torpeur et de gratifier Rosemary d’un sourire.

« Et c’est très bien comme ça. J’ai eu peur de la perdre sur la plage, alors je l’ai rangé en lieu sûr.» Fini-t-elle par répondre avec un sourire au coin. Je crispai mes orteils dans mes chaussures. Chacune de ses paroles était empreinte d’une once de vérité, et je voulais m’accrochais à cette utopie. Je voulais croire que la mascarade pouvait prendre vie.« C’est vrai ? Ou as-tu mis la bague ? Je suis curieux – La bague du Hyde Parc. » Lançai-je d’un air solennel. Elle se détourna de moi, afin de s’adresser à la serveuse. « Il va prendre des croissants. Ça lui rappellera le stage à Paris. N’est-ce pas, mon chéri ?» J’arquai un sourcil, pourquoi parlait-elle de Paris tout à coup ? Avais-je laissé échapper l’éventualité de mon départ sans m’en rendre compte ? Je frémis avant de me caler contre mon siège, sans pour autant lâcher sa prise.

« En effet, ça me rappellera des souvenirs. » Commençai-je d’une petite voix. « C’était notre première vraie séparation. Elle a duré quelques mois. » Marmonnai-je, en regardant la jeune femme s’éloigner vers la cuisine. Eugenia se pencha vers moi, amusée.

« Qu’est-ce que c’était ce numéro ? En entrant, on avait peut-être une chance que certaines personnes ne nous prêtent aucune attention, mais là, c’est complètement raté. On va être le numéro de la journée. » Je ris nerveusement avant d’hausser les épaules d’un air innocent. J’étais presque sûr, que nous étions déjà passé aux oubliettes. Les couples en lune de miel c’était tellement cliché – Je fis la moue en roulant des yeux puis je me penchai à mon tour. « Mme avait peur d’attirer l’attention, alors je partage avec toi ton heure de gloire. J’ai pensé que le mur de la honte à deux, c’était plus fun. » En cet instant je retrouvais mon insouciance d’enfant, et je retrouvais ma meilleure amie, exactement là où je l’avais laissé – dans mon cœur.

« Tu es très crédible en amoureux transi. J’y aurais presque cru. » Sa voix se perdait dans l’ambiance générale, et je la vis s’éloigner avec amertume. Je me redressai brusquement afin de faire le tour de la table, et je m’assis à ses côtés.« Je peux faire tellement mieux pourtant. Je suis très doué avec les filles, Ginny. » Murmurai-je, aguicheur. « Certes ma défaite a été cuisante en ce qui te concerne, mais je suis un charmeur et un salop fini. » Je me mordis la lèvre inférieure, plein de sarcasmes. « Tu l’as échappé belle en fin de compte. » Je glissai mon bras autour de son cou, avant de souffler dans son oreille.« Tu es la plus intelligente de toutes ... »

Je m’amusais à retracer l’historique de mes relations. Maura avait raison ; elle m’avait certifié une fois qu’un cœur brisé ne pouvait en panser un autre. J’étais éternellement brisé par la fille qui se tenait à mes côtés, mais que j’étais incapable de charmer. Son souvenir me hantait, et pourtant, je savais qu’elle était ma perte. Je me décalai légèrement, au pire des cas j’étais son meilleur ami, dans le meilleur je n’étais rien pour elle – alors pourquoi son absence m’était-elle insupportable ? Je souris avant de fermer les yeux, succombant à la fatigue. Mes longues insomnies avaient tout à coup eu raison de mon corps. Ma tête glissa sur le dossier, et je me sentis dériver au loin.

Le temps s’était tout à coup arrêté. C’est l’odeur du café, et le flash aveuglant de l’appareil de Ginny qui me réveillèrent. Je papillonnai des yeux à plusieurs reprises avant de me situer dans le contexte adéquat. Road trip. Plage. Ginny. Petit déjeuner. Mon cerveau avait fait le lien, et je me redressai avec lenteur. Elle était ma femme le temps d’un repas, et je n’avais rien trouvé de mieux à faire que de m’assoupir. « Je suis désolé ... » Marmonnai-je en frottant mon visage. « J’ai beaucoup de travail. Je dors peu. » Je pris une lampée de café, avant de réaliser que ma bouche était rouillée par les grincements de mes dents lors de mon sommeil. « Je le fais toujours. Je mâchouille, et je grince des dents en dormant quand je suis fatigué. » M’amusai-je en me levant. « Je vais me rafraichir. Tu restes là ? » M’enquis-je avant de réaliser ma boulette. Je me sentais tout à coup idiot. Je fis la moue avant de me pencher pour l’embrasser sur le front. « Je reviens, ma petite femme. »

Je fis volteface afin de disparaître dans les toilettes.


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Anonymous
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() message posté Jeu 8 Jan 2015 - 21:54 par Invité
i will never, ever regret the things i've done. because most days, all you have are places in your memory that you can go to;; sometimes leaving is the only way to be there for someone. ✻✻✻ Mari et femme. Nous ne faisions que prétendre, et pourtant, cela correspondait à une réalité qui aurait pu être la nôtre si les choses s’étaient déroulées autrement. Je pouvais presque sentir cette alternative effleurer le bout de mes doigts abimés pour finalement se rétracter dans mes rêves les plus inavoués ; une fin plus heureuse et moins acerbe aurait su convenir à mon quotidien. Elle aurait su, mais elle n’aurait jamais lieu. C’était ainsi. C’était fini. L’amertume prit possession de ma langue et de mes lèvres, à mesure que je me les mordais pour ne pas céder à la douleur qui coulait dans mes veines. Je lui aurais dit oui. Je lui aurais dit oui cent fois, mille fois, l’acceptant de tout mon cœur et de tout mon être. Je lui aurais dit oui et je n’aurais sans doute jamais regretté ma décision.
Mais, comme un songe, tout m’échappait à mesure que je revenais sur Terre.
La serveuse, du nom de Rosemary, nous observait avec une gentillesse rare et un entrain presque communicatif. Je m’amusais en constatant que Julian y mettait réellement du sien pour que notre histoire soit crédible aux yeux de tous ; je suivis le mouvement, plus déstabilisée, moins à l’aise. Le faux semblant. Les mensonges. Cela était un univers tout entier contre le me battait, jour et nuit, attachant une importance bien trop grande à la réalité vraie. Je n’avais pas l’habitude. Je n’avais pas l’habitude de prétendre et de faire comme si. Je n’avais pas l’habitude d’être une actrice dans le théâtre de cette existence qui ne m’appartenait même pas. Je n’avais pas l’habitude de feindre. De faire comme si.
Même si, au fond, une petite voix me répétait sans cesse que j’étais passée maître en ce qui concernait de sourire lorsque l’on avait envie de pleurer.
Je secouai doucement la tête avant de revenir sur Terre. Le regard de Julian semblait me sonder, me sonder jusqu’au plus profond de mon âme. « C’est vrai ? Où as-tu mis la bague ? Je suis curieux – la bague du Hyde Parc. » me demanda-t-il. Je compris que cela n’était pas son personnage mais lui, réellement lui, qui me posait cette question. J’esquissai un vague sourire avant de baisser les yeux, presque gênée par cette vérité non voilée que je m’apprêtais à lui offrir. « Je l’ai rangé en lieu sûr. Quelque part entre mon cœur et mes souvenirs d’Ecosse. » J’haussai doucement les épaules. Je l’avais soigneusement rangé aux côtés de la cornemuse qu’il m’avait confié des années avant cela. Cela était comme si j’avais emprisonné mes sentiments avec ces objets qui criaient tout ce que nous avions pu vivre l’un en compagnie de l’autre.
Je déglutis, presque fébrile. Je me tournai vers Rosemary afin de choisir à la place de Julian, et celui-ci parut presque déstabilisé par mes paroles. « En effet, ça me rappellera des souvenirs. C’était notre première vraie séparation. Elle a duré quelques mois. » lança-t-il et la serveuse demeura insensible aux lourds sous-entendus qu’il pouvait me faire. Elle tourna les talons, nous laissant seuls. J’eus enfin l’occasion de m’exclamer. J’eus enfin l’occasion de lui faire part de mes pensées et de lui demander à quoi pouvait rimer ce qui était en train de se passer. J’étais à la fois choquée et amusée. Déstabilisée et dubitative. Mes pensées semblaient paralysées dans mon esprit confus. J’étais perdue. Perdue dans cette réalité feinte qui me paraissait irréelle. « Madame avait peur d’attirer l’attention, alors je partage avec toi ton heure de gloire. J’ai pensé que le mur de la honte à deux, c’était plus fun. » me déclara-t-il et je levai les yeux au ciel. Quelque part, cela me touchait presque. Cela me touchait qu’il s’implique autant pour mettre fin à ce mal être qui me rongeait doucement.
Je ne pus m’empêcher de faire une remarque sur son jeu d’acteur et, pour toute réponse, il se glissa à mes côtés. Il se rapprocha tant de moi que je ne réussis à regarder nulle part ailleurs hormis ses yeux bleus ; ses iris capturaient mon regard et mon âme, et je me perdais dans l’océan de ce qu’il était. « Je peux faire tellement mieux pourtant. Je suis très doué avec les filles, Ginny. Certes ma défaite a été cuisante en ce qui te concerne, mais je suis un charmeur et un salop fini. » me murmura-t-il doucement, séduisant. Si j’avais eu du courage, je l’aurais sans doute embrassé, à ce moment-là. Si j’avais été assurée, j’aurais sans doute posé mes lèvres sur les siennes. Mais je n’étais ni audacieuse ni vaillante ; j’étais simplement Ginny, une gamine perdue dans une existence qui ne lui convenait plus. « Tu l’as échappé belle en fin de compte. Tu es la plus intelligente de toutes… » glissa-t-il à mon oreille. Je me tournai vers lui. « La plus intelligente ou la plus chanceuse ? » lui demandai-je. Je ne pensais ni l’un, ni l’autre.
Je n’étais ni chanceuse, ni intelligente. Si j’avais été l’un ou autre, j’aurais sans doute été réellement la femme de Julian, en cet instant.
Il se dégagea de moi et nous demeurâmes silencieux. Mon regard se perdit sur la vitre du diner, par laquelle je pouvais observer la plage au loin ; mes pensées envahirent doucement mon esprit troublé, et je me surpris à songer à Cardiff. A ces jours heureux que nous avions bien pu connaître, sans nous douter, ne serait-ce que l’ombre d’un instant, que tout était sur le point de s’effondrer. Ce fût qu’un grincement de dents qui me ramena sur Terre. Je me tournai vers Julian pour le découvrir assoupi et mon visage s’étira en un immense sourire. Je plaçai une main devant mes lèvres pour m’intimer de ne pas rire. La serveuse revint avec son café et ma théière, me proposant différents thés. En silence, j’en choisis un à la menthe et elle repartit. Je ne lui avais accordé presque aucune attention. Mon regard était plongé sur lui, sur Julian. Je me sentais enfantine, amusée pour un rien. Je me sentais retombée en enfance, amusée par cet homme qui m’avait volé mon cœur sans penser à me le rendre. J’empoignai mon téléphone avant de prendre une photo de lui, endormi. Il se réveilla à l’instant même et le rire que je retenais finit par passer la barrière de mes lèvres. « Je suis désolé… J’ai beaucoup de travail. Je dors peu. » me dit-il pour s’excuser. Il prit une gorgée de café. Je secouai la tête pour lui faire comprendre que cela n’était pas grave ; pour lui faire comprendre que je ne lui en tenais pas rigueur. J’étais attendri, presque, en l’observant. « Je le fais toujours. Je mâchouille, et je grince des dents en dormant quand je suis fatigué. » J’esquissai de nouveau un sourire. « La nuit, ça me rendait folle. Je te réveillais sans cesse parce que ça m’empêchait de dormir. Je paris que ça ne te manque pas. » Les souvenirs, encore les souvenirs.
Ils me parasitaient sans cesse l’esprit. Ils étaient là. Encore là. Toujours là.
Julian finit par se lever. « Je vais me rafraichir. Tu restes là ? » me dit-il. Je fronçai les sourcils, imperceptiblement, avant qu’il ne se baisse pour embrasser mon front. « Je reviens, ma petite femme. » Et il s’en alla en direction des toilettes du diner ; je l’observai partir, le cœur serré. Et, à cet instant précis, la seule pensée qui m’habita fût et s’il ne revenait pas. Et s’il partait, partait sans jamais faire machine arrière. Et s’il partait et disparaissait.
La panique envahit mes veines et je dus m’y reprendre à plusieurs fois avant de me souvenir comment respirer.
Rosemary revint finalement avec mes pancakes et les croissants. Je lui adressai un sourire guère convainquant ; elle m’observa en fronçant les sourcils. « Tout va bien, madame ? » me demanda-t-elle. Je secouai la tête en prenant une profonde inspiration. Je lui fis un nouveau sourire, plus lumineux. « Oui, oui. Tout est parfait. Merci. » Elle acquiesça avant de tourner les talons. Et, pour me réconfortait, je portais mon thé à mes lèvres et j’attendis le retour de Julian.
Parce qu’il reviendrait toujours. Je tentais de m’en persuader.
Il s’installa en face de moi, à sa place initiale. Je lui offris un sourire. « Heureusement que tu es revenu à temps, j’ai failli mourir de faim. » lui adressai-je. « Je t’attendais pour commencer. » J’haussai les épaules avant d’attraper le miel et recouvrir mes pancakes ; avec gourmandise, j’attrapai un morceau de fraise pour l’engloutir avant de m’armer de ma fourchette et de mon couteau. « On devrait faire ça plus souvent, monsieur Fitzgerald. » finis-je par trancher. « Passer du temps ensemble sans se prendre la tête, je veux dire. Même si j’adore me faire passer pour ta femme. » Je fourrai ma fourchette dans ma bouche avant de mâcher doucement. Mes yeux ne l’avaient pas quitté. C’était comme mon cœur. Il l’avait emprisonné entre ses mains. Il m’avait emprisonné, moi, toute entière.
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