Tu connais la guerre des boutons ? Ben ici c'est pire. — feat. Ioannis-Hanwell's family and Rosendale's family.

Ça ne faisait que quelques jours que j'avais emménagés chez mon grand frère, Elias. Son petit garçon ainsi que ma sœur jumelle me remplissait de bonheur à chaque fois que je les voyais entre ces murs. On avait tous l'air si heureux, malgré quelques querelles de sœurs. Comme si rien ne c'était jamais passé, comme si la vie nous avait toujours épargnées. Je regardais le soleil descendre dans le ciel, mon drap encore sur moi. Il devait être au moins quatre heures de l'après-midi maintenant. Je poussais la couverture, me retrouvant en sous-vêtements avec un petit tee-shirt. Je sortais de cette chambre et me rendais dans la salle de bains, où je me pouponnais de la tête au pied. J'appliquais ma crème hydratante, pour terminer le tout. Recouverte à présent d'une serviette blanche, je prenais mes vêtements dans mes mains et je sortais dans le couloir, les cheveux mouillés et lâchés. Ils devaient déjà tous être occupés, de ce que je croyais du moins. Je devais donc me dépêcher de m'habiller, de me préparer pour les rejoindre. Ils devaient se demander où j'étais hier soir et, je n'avais pas vraiment envie de répondre à cette question. De retour dans ma chambre, j'enlevais la serviette et passais des dessous, un jean troué et un haut blanc assez chic. Je me faisais des tresses sur le haut de la tête et laissais le reste de ma tignasse tomber dans mon dos, avant d'attaquer mon maquillage. Quand tout était terminé, je me retournais vers ma table de nuit et ouvrais mon dernier carton. J'en sortais une photo de nos parents que j'installais sur ma commode, juste en dessous du miroir. Prenant le carton, je ressortais de ma chambre et arrivais dans la cuisine, le pliant dans mes mains. Lyla était là, entrain de manger, comme toujours. Je n'hésitais pas à lui sourire et à jeter le carton dans la poubelle de la cuisine. Nous étions peut-être en froid actuellement, mais je n'allais pas m'abaisser à ne pas me montrer polie avec ma sœur, car après tout, elle compte beaucoup à mes yeux. C'est ma toute première meilleure amie. " Salut, j'ai enfin terminé mes cartons, ça tombe bien avec le repas de ce soir. " J'ouvrais le réfrigérateur et en sortais une brique de lait. Je la déposais sur le comptoir et prenais les céréales. Versant le tout dans un bol que j'avais récupéré au passage dans un des placards, je rangeais tout avant d'aller m'asseoir et de commencer à manger en regardant mon portable. J'avais reçu un message de Micah, il voulait avoir de mes nouvelles. Pensive, je me demandais si par hasard, je pouvais l'inviter ce soir, ça ferait de l'ambiance, et au moins j'arrêterais de penser à la tête de Lyla entrain de me fusiller du regard. Je lui répondais donc simplement. Coucou, ce soir il y a un dîner à la maison, donc si tu pouvais passer, ce serait génial. Désolée du temps de réponse, je viens de sortir de mon lit, ouups, ha. Déposant mon portable à mes côtés, je savais que j'avais passé toute une journée à dormir, mais, au moins je serais en pleine forme pour ce soir. Je me tournais vers ma sœur, et la regardais dans les yeux tout en mangeant. " Tu as passé une bonne journée ? " Le sourire toujours collé aux lèvres, j'attendais vraiment une réponse de sa part, mais je ne savais pas si elle allait m'en donner une, tout de suite.

Assise face à ma tartine de beurre, je pestais contre Elias, contre Kate, contre le monde entier, mais sûrement pas contre moi ! Je devais l'avouer, je n'appréciais pas vraiment le fait que Kate débarque à l'appartement que j'étais sensé habiter avec Elias. J'aurais peut être du refuser. Quatre chambres alors qu'il n'a qu'un bébé, c'était un peu louche. Mais maintenant je n'ai plus le choix. Je sais que ma colère va passer mais quand, c'est une autre chose. Je nous donne deux jours, le temps d'avaler ma rancune, de discuter avec elle et de lui dire que le voisin c'est 'off limits'. Je croque dans mon bout de pain quand je la vois arriver. Cela doit faire une heure qu'elle fait des aller-retours mais je ne dis rien. Les invités pour la soirée risquent de bientôt arriver et je suis toujours en petite culotte et t-shirt de mon frère. Avec moi, le temps de préparation est égale à celui d'un homme un peu trop pressé : trois minutes quand tout va bien. Je préfère être au naturel et ne pas faire fuir le bien aîmé une fois qu'il se retrouve face à une version 'nature'. « Salut, j'ai enfin terminé mes cartons, ça tombe bien avec le repas de ce soir. » Je lève les yeux vers ma jumelle et lève le pouce en l'air. Il est dix sept heures et elle vient enfin de quitter sa chambre. A-t-elle besoin d'une médaille pour la féliciter d'avoir fini de vider ses cartons ? Je termine ma tartine et pose l'assiette dans le lavabo. Il y a encore un biberon de Noam qui traîne depuis deux bonnes heures ; tout ça peut bien attendre encore un peu. J'ouvre le frigo et prends une brique du jus d'orange. Il faut sérieusement que je me décide à m'habiller parce qu'il faut encore tout mettre en place. À moins qu'on passe la soirée à manger les meubles de l'appartement. « Tu as passé une bonne journée ? » J'enfonce ma paille dans ma brique de jus d'orange et la regarde. J'acquiesce rapidement. Ouai, bonne journée à ne rien faire, si ce n'est du sport enfermé dans ma chambre, les écouteurs sur les oreilles pour ne pas la réveiller. J'ai été encore plutôt gentille je trouve, on ne peut pas dire le contraire sur ce coup... « Pas mal ouai. Tu sais qui viens ? » Je n'importe pas grande attention à ma sœur pour le coup mais c'est mieux que rien. J'entre dans ma chambre et ôte mon t-shirt. J'enfile une robe quelque peu destructurée en prenant soin de ma cacher du salon mais aussi de la ruelle. J'ôte mes chaussettes de sport et enfile une paire de ballerines. Coiffure digne d'un enfant de six mois, maquillage inexistant, du grand Lyla ! Je sens que ma sœur me fixe et ça commence presque à me gêner. « Quoi Kate ? Tu n'as pas l'habitude après dix neuf ans de vies communes ? » Elle m'a déjà vu dans de pires états... Je ne suis pas en baskets non plus !

Couché sur mon lit la musique aux oreilles, j'ouvre péniblement les yeux et sursaute en prenant conscience de la situation. En voyant Noam allongée à côté de moi, je m'autorise à respirer et me calmer. J'ai trop voulu en faire ces derniers temps et entre le boulot et le déménagement, je sombre bien plus vite que mon fils lui même lorsqu'il est l'heure de faire la sieste. Je le pose généralement dans son propre lit mais n'ayant rien à faire en ce samedi après-midi j'ai décidé de le garder près de moi. Résultat, j'ai dormi autant que lui en prenant le risque qu'il ne tombe du lit... Mais rien n'est arrivé, et je ne suis pas le genre de parent à m'en vouloir quatre pour une maigre erreur, je retiens simplement la leçon pour la prochaine fois. Je le surveille du coin de l’œil tout en me changeant et me diriger dans sa chambre ensuite ou je lui passe un petit jeans avec un t-shirt offert par mamy hier. Ses petites converses et il est prêt, il a la classe. Je le prends en photo, pour changer, et vais ensuite le placer dans son parc au salon histoire de pouvoir me concentrer sur le repas de ce soir. J'observe les filles de loin et décide de ne pas m'en mêler c'est encore ce qu'l y a de mieux à faire, même si elles sont casse-bonbons par moment. A traduire par la plupart du temps. J'élève la voix pour qu'elles m'entendent, en espérant ainsi détourner leur attention de leur chamaillerie. Après tout, elles vivent ensembles depuis 18 ans, Lyla survivra à quelques années de plus, non? « Les filles, qu'on se le dise, je me suis occupé du repas, j'vous laisse mettre la table, la vaisselle et tout le reste. » J'ai même fait l'effort de cuisiner moi-même et non de commander, c'est bien assez pour la journée! Heureusement que je m'y suis pris ce matin d'ailleurs ou on se retrouverait à commander. « Dans la joie et la bonne humeur, si possible. » Je leur souris ironiquement alors qu'elles sont de retour au salon. Non pas qu'elles soient violentes, mais au cas ou. J'observe vite fait leurs tenues sans le moindre commentaire : je n'en ai pas à faire, mes cheveux sont encore ébouriffés de ma sieste et je suis en jeans, t-shirt et chaussettes. Noam est le seul à avoir la classe... Quoi que Kate a du passer un bon moment à la salle de bain, pour un dîner entre nous, c'est presque trop. Enfin je la trouve tout aussi jolie sans le moindre maquillage même si elle n'est pas d'accord avec moi sur ce point. « Sans vouloir passer pour papa... On t'a pas vu hier soir ni de la journée Kate, tu nous abandonnes déjà! On peut avoir les détails de ta soirée? » Moi curieux? Jamais. Je lui adresse un sourire angélique et prépare 4 assiettes en même temps puisque Meryne doit nous rejoindre. Elle fait ce qu'elle veut, j'aime juste savoir ou elle dort ou plutôt avec qui. Puis si elle a une bonne gueule de bois, je tiens à faire le plus de bruit possible pour le plaisir de la voir s'énerver - c'est tellement rare!

Cinq jours que j'étais arrivée ici et cinq jours que ma sœur me faisait la tête pour lui enlever ses moments en tête à tête avec Elias. Je ne voulais pas continuer cette guerre entre nous, mais j'allais attendre qu'elle se calme et qu'au final, on se tombe toutes les deux dans les bras. J'étais sûr qu'elle avait des choses à me raconter, mais son égo n'allait pas la laisser m'approcher jusqu'au calme plat de ses sentiments et ressentiments. Pendant que je la regardais, j'avais eu l'agréable surprise d'une réponse de sa part. Et bizarrement, elle voulait savoir qui venait ce soir. Cool. Elle s'y intéresse, c'est déjà ça. " Je ne suis pas plus au courant de qui Elias à invité à la maison, désolée. " Je la regardais mettre son assiette dans le lavabo, avant de la suivre jusque dans sa chambre. Là-bas, elle s'habillait comme d'habitude, sans vraiment faire d'effort. Je n'aimais pas du tout cette robe sur elle, et sa coiffure, je l'aurais bien reprise pour la rendre un peu plus accueillante. Mais ma sœur, elle était spéciale et, vraiment pas comme les autres filles, elle n'aimait pas se maquiller, ou du moins elle n'aimait plus. Elle me posa deux questions, auxquelles je répondais par un soulèvement de sourcils et de mains positionné pour qu'elle comprenne que je ne lui voulais aucun mal. Je n'étais pas là pour l'agresser, lui faire du mal. D'un coup, j'entendais la voix d'Elias s'élever dans les airs, je me tournais et à l'annonce de devoir mettre la table, je grommelais un peu à son approche. Je détestais faire ça, mais je le ferais pour une fois. Mais, à l'écoute de son petit commentaire très charmant sur la bonne humeur, je baissais les bras et revenais dans le salon où je trouvais mon petit Noam adoré dans une petite tenue trop adorable, lui souriant, je faisais coucou avec mes mains et lui envoyais pleins de bisous. Et encore une fois, Elias prenait la parole, mais cette fois, c'était uniquement pour moi. Il voulait savoir ce que j'avais fait hier soir. Il voulait connaître le pourquoi de ma disparition. Disparition qui bien que très dure à justifier, m'avait beaucoup divertit en la compagnie de mon cousin, Micah. Je savais qu'Elias ne le supportait pas, c'est pour ça que je n'allais pas l'informer de sa venue de ce soir, ou du moins pas avant qu'il ne soit devant la porte. " Abon ? J'avais pourtant cru être resté dans ma chambre, mince j'ai dû me perdre en revenant du café. " Son sourire angélique me donnait des petits frissons et, je lui en envoyais un autre qui avait l'air des plus sincères, mais si je ne voulais pas qu'il me chasse à coup de pied aux fesses, je faisais mieux de lui raconter une partie de ma soirée… pas la totalité, juste une partie. " Bon, d'accord, j'étais à une soirée avec… avec des amis. On y est resté jusqu'à très tard ce matin et j'ai dormi dans ma chambre toute la journée. Je suis désolée de t'avoir fait peur, si jamais c'était le cas, grand frère d'amour. " Je le regardais, les yeux vraiment désolés de l'avoir laissé hors de la confidence. Et j'espérais plus que tout qu'il ne comprenne pas que des tambours frappaient mes tympans depuis tout à l'heure. J'avais définitivement trop bu, mais mon maquillage était parfait, alors on pourrait croire que je n'avais bu que de l'eau. Surtout que mon attitude ne laisse rien paraître. Ainsi, pour lui faire plaisir, je prenais les assiettes et les couverts et j'allais les placer sur la table. Je savais qu'il en faudrait plus, mais la surprise allait être beaucoup plus délectable que le reste.

Être en colère contre ma sœur n'est pas dans mes habits. Bien entendu, on se chamaille assez souvent, on est dans une compétition sans faille mais tout cela ne nous ressemble pas. J'ai l'impression de changer, ou peut être que c'est elle qui change. Je n'en sais trop rien. Tout ce que je sais c'est que je n'aime pas la voir débarquer partout où je vais. Partager un appartement avec Elias était une aubaine et voilà que je n'étais plus seul avec lui. Il ne manquait plus qu'Aloysia débarque et c'était la fin du monde ! Entendre Elias nous réprimander – gentiment – me faisait doucement rire. Il savait très bien qu'entre nous c'était comme ça, surtout avec moi à vrai dire. La seule qui passe ses journées à ronchonner c'est bien moi ! Et ce n'est pas près de se terminer. Je laisse Kate sortir de ma chambre et se diriger vers la cuisine. S'il y a bien une chose que je déteste plus que tout au monde c'est bien ça : mettre la table. Je crois que je préfère même faire la vaisselle et pourtant, je trouve ça franchement dégueulasse. Mais je n'ai pas envie de voir mon frère s'énerver parce que ça ne sera pas beau à voir mais alors pas du tout ! Elias peut être très gentil, doux et attendrissant mais quand il s'énerve ce n'est pas pour de faux. Il tient ça de papa je trouve... Et sa curiosité aussi. Enfin, il est quelque peu notre tuteur ici. S'il nous arrive quelque chose, il se fera réprimender en premier alors il fait son rôle de grand frère et c'est agréable. Quand j'entends Kate dire qu'elle est restée là toute la soirée, j'ai envie de rire ou plutôt de pleurer. Pour le mensonge, elle repassera. Je lève les yeux au ciel alors que je passe un coup d'éponge sur la table en bois de la cuisine qui ne fait qu'une pièce avec le salon. J'ouvre le placard et sors quatre assiettes plus celle de Noam. Il a bien de la chance ce petit bout parce qu'il mange dans une assiette Batman et ça, c'est vraiment la classe ! Je pose les assiettes lourdement sur la table pour rappeler à ma sœur que la table ne va pas se mettre toute seule. Je sors ce qu'il faut, je lui donne et elle se débrouille. Pour quatre ça va, ce n'est pas trop dure. Seulement elle préfère s'expliquer à Elias et je ris pendant qu'elle parle. « Elle ment » Balançais-je à mon frère avec un large sourire tout en attrapant les verres et les posant sur la table. « Elle ment j'en suis sûre. Sur quoi, sur qui, je n'en sais rien par contre » Je connais trop Kate pour louper son mensonge. Elle le sait très bien que j'allais le savoir en un claquement de doigts. Les couverts finissent sur la table et je vais chercher des serviettes pendant que ma sœur me dévisage. « Ne fais pas l'innocente Kate. Si t'as un mec, autant nous le dire maintenant tu sais... » Et je ne serais pas compte, ça sera peut être plutôt marrant et ça finira peut être par appaiser les tensions. Enfin, tout dépend de qui il s'agit. Je lui souris et regarde Elias. « Tu viens de te réveiller toi ? On a l'impression que tu as vu un fantôme » eh oui, pour le moment, la seule active dans cet appartement, c'est moi. Et Noam qui parlotte depuis toute à l'heure. Je regarde Kate se mettre à dresser la table et souris légèrement. Je crois que j'ai réussi à lancer un froid dans cette maison et je n'en suis pas très fière. J'ouvre la bouche quand la sonnerie de la porte retentit. Une fois. Puis deux. Puis trois. « Vache elle est déchaînée Meryne ou quoi ! » Lançais-je en riant légèrement. Je finirais de me préparer un peu plus tard. Me faire belle pour la famille, non merci. Mais pour la soirée qui allait suivre notre petit dîner familial, pourquoi pas !

New York me manque un peu, ma carrière, mon appartement vitré avec vue sur tout Manhatthan... Seul. Je me retrouve à présent parmi les agents les moins appréciés du MI5, dans un loft en colocation, c'est comme si je reculais au lieu d'avancer. Mais au fond, avoir les jumelles avec moi me plait et me facilite la vie, c'est beaucoup plus facile de combiner nos horaires pour voir qui s'occupent du petit, ou qui le dépose chez maman. Si seulement Charlie pouvait être là... Je grimace et m'interdis totalement de penser à elle, j'ai perdu bien assez de temps à attendre son retour et je me suis promis de ne plus le faire. Noam n'aura pas sa mère, j'ai renoncé à la femme de ma vie et on va s'en sortir malgré tout. Quand Kate fait l’innocente sur sa disparition de hier soir, je fronce les sourcils. Je ne suis pas contre le fait qu'elle aie une vie privée mais je n'aime pas l'idée qu'elle puisse me mentir, autant me répondre que ça ne me regarde pas plutôt que d'inventer n'importe quoi. Elle sait néanmoins trouver les mots pour me retirer cet air renfrogné de mon visage. « C'est cool si tu te sois amusée ! » Cool qu'elle se soit fait si rapidement des amis aussi, alors qu'on débarque tout juste en ville. J'ai bien envie d'ajouter que la prochaine fois qu'elle découche, j'aimerais au moins un sms pour me le signaler mais je me retiens. Je ne suis pas son père et quand bien même, elle a 18 ans et est libre de faire ce qu'elle veut. J'ai tendance à trop m’inquiéter pour elles deux, hors ça m'ennuyait que quelqu'un le fasse pour moi à cet âge, mais j'ai survécut avec les yeux des parents et d'Aloysia braqués sur moi. Elles peuvent donc par définition survivre à ma surveillance! Je me tourne vers Lyla amusé lorsqu'elle précise que Kate ment : c'est l'avantage d'avoir les deux, j'ai mes détecteurs de mensonges personnels à disposition. Je souris en haussant les épaules, je ne compte pas investiguer pour l'instant. « C'est mal de mentir à sa famille Kate! » Je prends un air outré et la pince en passant à côté d'elle. « Tant que rentres entière, ça me va! Et puis au lieu de t’inquiéter du possible mec de Kate, tu nous présentes quand le tient Lyla? » Je lui tire la langue et les observe mettre la table, bras croisés. C'est qu'elles font ça bien! Je suis premier à aider et mettre la main à la patte mais c'est bien qu'elles se bougent un peu aussi, histoire qu'on y mette tous du sien dans la vie de tous les jours. Lyla n'est pas du genre à draguer à tout va et je suis mal placé pour lui faire une réflexion à ce sujet, surtout si je veux éviter moi-même le sujet. Enfin éviter... Je n'ai juste pas un mot à dire là dessus. Le néant. « J'ai fait la sieste avec Noam ! Hein mon ange? » Je me tourne vers lui alors qu'il continue à gazouiller et faire les quatre coin du salon dans son trotteur. Ça me déprime presque de voir la vitesse à laquelle il a grandit. « Zeeeeeen. » La sonnette retentit à plusieurs reprises et Noam se met déjà à râler, prêt à pleurer. Pitié non, si on peut éviter la crise, ça m'arrange. Je maudis Meryne et compte bien lui signaler qu'elle a de la chance qu'il ne dort pas : elle ne sait pas encore c'est quoi de réveiller un bébé en pleine sieste mais elle va vite l'apprendre! Je laisse Kate courir vers la porte et passe vite fait une main dans mes cheveux pour les "coiffer " avant d'enfiler mes converses, tentant de paraître un peu plus présentable, même si c'est un peu tard pour y penser. Au fond ce n'est pas vraiment important, ce n'est jamais qu'un dîner en famille, et encore même pas un dixième de celle-ci!

C'est génial, d'avoir le soutient de sa famille sur sa vie et ses décisions. J'avais l'impression d'être comme une prisonnière qui était en train de passer devant le jury pour choisir quel sera la punition à me donner. Les yeux d'Elias me montraient assez que le fait d'avoir lancé la première petite blague ne lui avait pas vraiment fait plaisir. Mais, il c'était calmé quand j'avais finalement bien voulu dire la semi-vérité de mon histoire de soirée bien trop arrosée. En plus, les petits commentaires de Lyla n'arrangeaient rien à ma situation. Répéter que je mens en permanence n'allait pas vraiment faire passer la pilule à Elias. Même si j'avais l'impression qu'il le prenait assez bien, je ne savais pas ce qui se passait réellement dans sa petite tête de beau gosse, père d'un bébé trop adorable. Et puis, la petite recommandation comme quoi c'est mal de mentir à sa famille, accompagné du pincement de bras me faisait bien comprendre que j'avais eu tort. Je n'allais pas m'en sortir aussi facilement peut-être, mince. Et quand il reprit la parole, il me rassurait, avant de parler d'une possible histoire d'amour dans la vie de ma sœur. QUOI ?! Je n'avais même pas été mise au courant de ceci. Et ben bien la sœur jumelle, elle me cache des choses en plus de tout. J'ouvrais grand les yeux et me tournais vers elle en quittant des yeux mon grand-frère. " Je n'étais pas au courant que tu avais un mec, Lyla. Mais je pense que tu étais trop contrarié à mon égard pour me faire part de cette nouvelle. " Croisant les bras, je me tournais vers le bébé trop adorable qui se montrait être un véritable petit ange en ce moment. Bien sûr, ça c'était avant que la sonnette ne retentisse trois fois de suite. Alors là, il commençait à plisser tous les recoins de son visage pour montrer le mécontentement. Mais, au lieu de laisser quelqu'un ouvrir la porte, je me jetais sur celle-ci. Derrière, les deux Rosendale attendaient sagement. Le sourire aux lèvres, je les faisais entrer et bien que Micah passait sur moi pour attendre à mes côtés, Meryne, elle, me prenait dans ses bras et me complimentait sur ma beauté. Elle pouvait vraiment être charmante cette jeune fille. C'est ma cousine, je sais. " Merci Meryne ! " La laissant se rendre vers Elias, je me tournais vers Micah et lui faisais mon plus beau sourire avant d'hausser les bras, comme si j'étais confuse de ce qui se passait, avant de le prendre et de lui faire un câlin pour lui souhaiter la bienvenue. À son oreille, je glissais un petit. " Ne t'inquiète pas. " Avant de le lâcher et de fermer la porte d'entrer. Regardant vers Elias, je voyais bien qu'il n'était pas du tout du tout heureux de cette surprise. Mais il allait s'y faire, parce que ce soir, nous étions en famille. Me rendant aux côtés de mon frère, je lui parlais à voix basse en lui précisant. " Pas de scandale ce soir, s'il te plaît Elias. " Oui, je n'avais pas dit grand-frère d'amour, pour une fois. Mais, je voulais qu'il comprenne que sur ce sujet, je ne voulais pas vraiment plaisanter. Les choses seraient plus simples s'il pouvait faire semblant pour une soirée.

Les tensions dans la famille était de plus en plus palpables et je savais que c'était – en parti – ma faute. J'étais jalouse et je n'avais aucune envie de voir Elias se rapprocher encore un peu plus de ma sœur. C'était pour cela que je m'étais proposée de vivre avec lui à la base : l'aider, le soutenir, mais aussi pouvoir être toujours aussi proche de lui. Kate est arrivée une fois que l'appartement était en place. Enfin, elle n'aurait sûrement pas été d'une grande aide pour monter les meubles et tout ce qui va avec. J'étais de mauvaise humeur, je devais bien l'avouer mais il fallait que cela passe et rapidement parce que je ne voulais pas être celle qui met la mauvaise ambiance pendant le dîner ! Et puis, on devait bien ça à Elias. Il supportait assez nos disputes, les cris de Noam qui fait ses dents et la musique du voisin un jour sur deux. Je n'entendais plus rien donc je ne pouvais rien dire mais Elias pestait assez souvent qu'Oliver lui cassait les bonbons. Alors que je taquinais et enfonçais Kate avec une détermination sans faille, je fronça les sourcils quand Elias me parla de mon possible prétendant. Et Kate renchérit. Non, franchement, pensent-ils vraiment que j'ai le temps pour ce genre de choses ? Je dois me préparer physiquement et moralement pour l'académie des sapeurs-pompiers alors franchement, les hommes... « Je n'ai pas le temps pour ça. Désolée de vous décevoir mais je risque d'être la dernière de la famille à trouver ma moitié ! » Ou peut être pas, qui sait. Enfin, je n'avais aucune envie de me tracasser avec ça. J'étais assez prise pour m'ajouter un problème de plus sur la pile déjà bien haute de soucis que j'avais à l'heure actuelle. Je continuais de mettre la table quand la sonnerie retentit. Cela ne ressemblait pas à Meryne qui est plutôt calme comme fille. Je ne l'imaginais pas vraiment appuyer autant sur la sonnette, sauf si elle a une envie pressante et encore ! Elle serait plutôt du genre à attendre. Cette fille est le calme incarné et ça me fait plutôt flipper, je dois bien l'avouer mais j'adore ma cousine, bien que je sois plus proche de son frère que d'elle. C'est comme ça depuis la nuit des temps : Kate est proche des filles et moi, des garçons. « J’voulais pas arriver les mains vides, j’espère qu’il te plaira ! » Meryne pense toujours à tout et je suis sûre qu'il est magnifique mais pour le moment je ne vois rien puisqu'Elias est dans mon champ de vision et que je zieute Kate pour voir qu'elle glisse quelque chose à l'oreille de Micah. Je suis sûre que tout ça c'est sa faute, que c'est elle qui l'a invité et tout ce qui va avec. Je souris légèrement. Ce soir s'il y a un problème c'est pas de ma faute et ça me fait drôlement plaisir ! Il faut que j'arrête d'être aussi mesquine, ça ne me ressemble pas. Je fais un pas en avant et souris à Meryne. « C'est magnifique Meryne ! Tu as vraiment un don pour ce genre de choses ! » Parce que de notre côté, le côté créatif n'est pas toujours très présent. Enfin surtout de mon côté. J'ai peut être fait un an de faculté en théâtre mais niveau créativité, ce n'était pas ça. « Pas de scandale ce soir, s'il te plaît Elias. » Je souris légèrement et acquiesce mais en direction de Micah. On sait tous très bien que ça risque de déborder d'un côté comme de l'autre mais que c'est notre cousin qui risque de lancer des piques, c'est dans sa nature. Ces deux là ne peuvent pas se voir et les mettre dans la même pièce est un acte plutôt risqué. Enfin, la composition de Meryne pourra toujours former comme un mur entre eux deux. « Je vais rajouter une assiette du coup ! » Lançais-je en passant derrière Elias. Je me dirige vers le placard et sors une assiette. Il y a un drôle de silence qui règne dans l'appartement et c'est Noam qui nous ramène sur terre. « Allez c'est une soirée en famille aujourd'hui, on va pas se prendre la tête pour ça ! À partir de maintenant, tout le monde enterre la hache de guerre ! Je suis prête à le faire alors franchement, ce serait de la mauvaise foi de votre part ! » Lançais-je en glissant mes yeux sur Noam qui semble faire du karting en youpala dans l'appartement. Alors qu'il arrive à toute vitesse vers le frigo, je l'arrête avant qu'il se fasse mal. « Si on pouvait juste être une famille heureuse et soudée pour Noam, ça serait cool quand même ! » On ne pouvait rien refuser à une telle bouille alors franchement... Je regardais la famille et il semblait y avoir deux clans : Elias/Meryne d'un côté et Micah/Kate de l'autre. J'étais l'arbitre et franchement, ça me plaisait pas mal comme rôle !