"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici am i a monster of the night, or a light in the dark? / caecilia 2979874845 am i a monster of the night, or a light in the dark? / caecilia 1973890357
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am i a monster of the night, or a light in the dark? / caecilia

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() message posté Mar 8 Mar 2016 - 16:47 par Invité
CAECILIA & GRAHAM —if i am what people find in the shadows, am i a monster of the night, or a light in the dark? i can’t tell the difference anymore. ✻ ✻ ✻ « Bobbi. »  Le ton de Graham était sec, presque tranchant, alors que sa cousine continuait de piailler à l’autre bout du fil. Il écrasa le mégot de sa cigarette dans un cendrier de rue avant de s’élancer sur le passage piéton. Il ne regarda même pas si le feu était vert avant de traverser la route, plusieurs voitures klaxonnant après lui avec un profond mépris ; il leur fit un signe de la main pour leur faire comprendre qu’ils n’avaient qu’à lui rouler dessus ou aller se faire foutre et rejoignit le trottoir, de l’autre côté. Quelqu’un hurla après lui mais il décida de ne pas réagir ; s’il avait écouté ses pires pulsions, il aurait certainement fait volteface pour enfoncer son poids dans la figure de l’automobiliste. Avec un peu de chance, il ne se serait pas laissé faire—il serait sorti de son véhicule pour se battre et Graham se serait retrouvé aux urgences avec un nez cassé ou des côtes froissées. Cela lui aurait évité de se rendre chez Barbara.
Il commençait à regretter de ne pas s’être écouté.
« T’es bientôt arrivé ? »  demanda-t-elle à l’autre bout du fil. Il leva les yeux au ciel et dut prendre une profonde inspiration pour ne pas soupirer et lui raccrocher au nez. Sa cousine avait toujours été particulièrement oppressante—elle s’immisçait dans sa vie sans prendre en compte les limites de bienséances et se donnait le droit de commenter à peu près tous ses faits et gestes. Elle le critiquait d’être volage, lui demandait ce qu’il comptait faire de sa vie, insistait sur le fait qu’il avait déjà trente-deux ans et aucun mariage à l’horizon alors qu’il était sans doute temps pour lui de poser ses bagages quelque part. Il y avait cela quelques mois, elle s’était même mis en tête qu’il était homosexuel et que c’était donc pour cela qu’il ne leur avait jamais présenté quelqu’un depuis Elsa ; il avait honte et n’osait pas l’avouer à toute la famille.
Elle avait fait la sourde oreille lorsqu’il lui avait rappelé que ses propres pères à lui étaient gays et que cela était absolument absurde de penser que cela puisse être un sujet tabou pour lui. Mais peu importait. Il avait réellement fini par croire que sa tante—et mère biologique—avait fait tomber sa cousine sur la tête lorsqu’elle était petite. « Je suis au pied de ton immeuble, j’arrive, »  lâcha-t-il avant de raccrocher sans attendre la moindre réponse de sa part. Barbara l’avait appelé en début d’après-midi pour lui demander de passer chez elle afin de l’aider à monter un meuble ; il avait accepté à contre coeur, alors qu’il s’agissait de sa première journée de repos depuis de très, très longues semaines. Puis, il avait appris par Bianca qu’il ne s’agissait pas d’un meuble mais de toute une penderie. Naturellement, il avait appelé sa cousine pour annuler et lui dire que ses fringues pouvaient attendre. Celle-ci lui avait fait une véritable comédie en lui rappelant qu’il était un demi-frère terrible, il l’avait repris en lui rappelant que, techniquement, ils étaient cousins aux yeux de la loi, elle n’avait pas apprécié son insolence et s’était mise à jacasser sur l’importance des liens du sang. Finalement, elle lui avait fait une leçon complète en sortant son calendrier pour lui prouver qu’il n’était pas venu la voir depuis au moins trois mois et il n’avait pas pu s’empêcher de la traiter de vieille.
Elle lui avait raccroché au nez pour appeler ses pères, qui l’avaient appelé lui. Il avait eu le droit à une nouvelle morale et avait dû faire la promesse d’aider sa cousine parce qu’il était le seul homme de la famille présent à Londres et, pour être tout à fait honnête, il n’avait pas écouté la suite de toutes ces conneries misogynes.
C’était un comble. Lorsque Graham faisait une blague sexiste, tout le monde lui tombait dessus. Cependant, Barbara avait le droit de jouer avec les pseudo-faiblesses de sa féminité et personne ne lui disait rien. Au contraire, on l’encourageait.
Grommelant dans sa barbe, il tapa le code digital sur le clavier de l’entrée et poussa la porte pour entrer à l’intérieur ; il appela l’ascenseur et soupira lorsque les portes s’ouvrirent enfin.
A chaque fois qu’il se rendait compte que la tour St George Wharf possédait cinquante-deux étages et que sa cousine habitait au quarante-neuvième, il avait envie de faire demi-tour presque immédiatement. Il appuya sur le bouton de l’étage de Barbara à l’instant où il entendit la porte d’entrée de l’immeuble s’ouvrir ; il fronça les sourcils et décréta qu’il n’avait pas le temps, ni le courage, d’attendre que cette personne arrive jusqu’à l’ascenseur. Son cerveau avait pris la décision en l’espace d’une demi-seconde. Alors, il appuya plusieurs fois sur la touche pour que les portes se referment.
Une fois. Deux fois. Cinq fois. Dix fois.
Mais elles ne se refermèrent pas. Du moins, beaucoup trop tard, et la jeune femme avait eu le temps de passer son bras pour empêcher leur fermeture. L’ascenseur se rouvrit sur elle et il vit dans son regard qu’elle l’avait vu tout faire pour ne pas l’attendre.
« Quel étage ? »  demanda-t-il d’un air détaché. Il avait quarante-neuf étages à monter. Il espérait de tout coeur qu’elle descendre bien avant lui.
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() message posté Mar 8 Mar 2016 - 20:22 par Invité

graham & caecilia — she was never crazy; she just didn't let her heart settle in a cage. ✻ ✻ ✻ Un coup de frein brusque la tira soudainement de ses pensées, et le regard inquiet de Caecilia se posa instantanément sur le chauffeur de taxi. Il semblait lutter pour garder son calme, sans doute suffisamment courtois pour ne pas hurler de grossièretés devant une jeune femme ce qui réussit à arracher un sourire un sourire à cette dernière après avoir constaté que tout allait bien. Un idiot avait très certainement traversé la chaussée sans regarder, et elle pouvait comprendre l’agacement du chauffeur étant donné que cela aurait été entièrement sa faute s’il l’avait malencontreusement renversé. C’était la première chose qu’on apprenait en conduite : l’usager le plus faible n’est jamais fautif. Un peu injuste, mais pas complètement idiot. Caecilia dut, sous l’insistance du chauffeur, lui assurer qu’elle allait parfaitement bien – disons qu’elle avait connu pire en matière d’accident – et quand il fut enfin convaincu, il accepta les billets que la jeune femme lui tendit et elle put quitter le taxi afin de se diriger vers l’immeuble imposant où elle avait rendez-vous. Elle avait glissé quelques billets en plus, comme le lui avait si bien appris son père, et fit un signe poli au chauffeur qui reprenait tranquillement son chemin tandis qu’elle s’avançait vers la tour St George Wharf.
Ce jour-là, Caecilia avait été invitée à un brunch par la directrice d’une maison d’édition réputée avec qui elle avait gardé contact depuis la fin de son stage dans l’entreprise. Elle avait été surprise d’ailleurs de recevoir le fameux carton d’invitation mais s’était souvenu rapidement que, sa mère étant une très bonne amie de Mrs Cheshire, avait certainement dû laisser entendre dans une de leur conversation que sa fille était de retour à Londres et qu’elle serait rassurée de savoir que son bébé puisse avoir l’occasion de passer du temps avec des gens qu’elle connaissait. Caecilia ne serait d’ailleurs pas non plus étonnée si on lui posait des questions sur son état de santé, bien consciente que sa mère ne savait pas vraiment tenir sa langue et aurait sans doute tout répété à son amie. Elle ne savait pas vraiment comment elle aurait dû se sentir par rapport à cela. Quelque part, elle était contente de pouvoir momentanément quitter sa routine presque morbide mais en même temps, l’idée de pouvoir être traitée comme une petite chose brisée par la vie la rendait passablement anxieuse. C’était le risque d’ailleurs, dans le milieu littéraire. Ces gens-là étaient capables de percevoir d’éclatantes métaphores dans les activités les plus banales de la vie quotidienne. Et Caecilia était presque persuadée qu’il verrait en elle l’allégorie même du déclin.
Mais elle ne leur donnerait pas cette satisfaction, au contraire, la jeune Marshall avait décidé de se montrer sous son plus beau jour. Elle avait ressorti une vieille robe plutôt habillée qu’elle n’avait plus porté depuis presque un an, si bien qu'en venir à bout de la fermeture éclair* avait été une entreprise bien laborieuse. Elle aurait pu se trouver grosse. Mais elle avait préféré le terme pulpeuse et pour une fois, elle se sentit plutôt fière de sa poitrine généreuse. Elle avait également passé beaucoup trop de temps devant son miroir à s’assurer que ses cheveux tenaient en place, tout comme son maquillage un peu plus prononcé qu’à son habitude. En soi, ce n’était pas compliqué étant donné qu’elle n’en mettait presque pas.
Une fois n’est pas coutume, Caecilia avait décidé que aujourd’hui, elle serait belle, qu’importe ce que le reflet dans son miroir lui disait. Elle avait besoin d’y croire, et elle allait y croire.
Son degré de nervosité ne fit pourtant qu’accroître une fois arrivée au pied de la tour mais elle prit une profonde inspiration et craqua ses doigts tout en s’avançant dans le hall histoire de se donner du courage. De loin, elle put apercevoir une silhouette masculine entrer dans l’ascenseur et l’espace d’un instant, elle eut envie de lever le bras pour lui faire signe de tenir les portes mais se retint, pensant qu’il serait préférable de prendre le suivant afin de ne faire perdre de temps à personne.
Mais ça, c’était avant qu’elle constate que l’homme en question s’était mis à appuyer sur les boutons avec un peu trop d’insistance et un air outré prit alors place sur le visage de Caecilia. Voyons, ce ne sont pas des manières.
Elle accéléra alors intentionnellement le rythme de ses pas, les claquements de ses talons sur le sol devenant de plus en plus rapprochés alors qu’elle s’était presque mise à courir.
« La porte, s’il vous plait ! » Tenta-t-elle, dans l’unique but de le faire culpabiliser davantage si elle n’arrivait pas à atteindre son but à temps. Et qu’elle aurait l’air stupide si elle n’y arrivait pas, d’ailleurs.
Mais Caecilia y croyait. Plus que quelques mètres. Les portes étaient en train de se refermer. Il insistait. Elle persistait. Puis sa main se leva pile à temps pour bloquer la fermeture et un air triomphal illumina le visage de la jeune Marshall. Mais il fut bref, car elle fusilla aussitôt du regard le malotru avant de se tourner vers les boutons de l’ascenseur. Elle ne prit pas la peine de répondre à sa question, au lieu de cela, elle ne réussit pas à taire la pulsion qui la poussa à appuyer sur tous les boutons qui s’étalaient devant elle. Aucun n’échappa à sa démonstration de puérilité et quand elle eut terminé, les chiffres de 1 à 49 étaient désormais allumés, indiquant que l’ascenseur s’arrêterait à chaque étage.
Les portes se refermèrent enfin.
Et ce ne fut qu’à cet instant qu’elle réalisa à quel point son geste avait été stupide car elle était, elle aussi, coincée avec lui désormais.
Fort heureusement, elle se garda bien de préciser qu’elle se rendait à la penthouse, c’est-à-dire, un étage seulement au-dessus de lui.
« Belle journée, hein ? » balança-t-elle alors de son ton à l'accent fortement américain. Hors de question qu’elle montre que la situation ne l’arrangeait pas non plus. Et Caecilia dut se faire violence pour garder un air calme et décontracté quand en réalité, elle était envahie par un sentiment d’angoisse difficile à ignorer.  



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() message posté Mer 13 Avr 2016 - 10:09 par Invité
CAECILIA & GRAHAM —if i am what people find in the shadows, am i a monster of the night, or a light in the dark? i can’t tell the difference anymore. ✻ ✻ ✻ Graham avait cessé de compter le nombre de fois où ses pères avaient bien pu être littéralement effarés par son comportement. Ils lui avaient fait bien des fois la morale ; ils n’avaient jamais compris comment leur fils pouvait avoir toutes ces mauvaises habitudes alors qu’ils s’étaient tués à la tâche en l’élevant, à tenter de lui inculquer, encore et encore, des leçons de savoir-vivre. L’australien leur assurait à chaque fois qu’ils n’étaient pas en cause. C’était lui et lui seul le soucis. Bien souvent, les règles de ses pères étaient entrées par une oreille afin de ressortir par l’autre sans que son cerveau n’ait le temps d’analyser tous ces mots bien futiles qui passaient en un éclair dans son crâne.
Cela n’était pas la première fois qu’il tentait de ne pas retenir, volontairement, un ascenseur pour quelqu’un. La plupart du temps, il ne tenait pas les portes non plus ; il était absolument impensable qu’il laisse passer quelqu’un avant lui s’il n’y avait pas de raison particulière—c’est à dire sur son lieu de travail ou en rendez-vous—ou même qu’il mette sa main sur la table lorsqu’il mangeait. Graham avait mis en miettes tout ce que sa famille avait tenté en vain de lui apprendre et évoluait selon ses propres règles, dans son propre environnement, selon un schémas que lui et seulement lui avait monté de toutes pièces. Il demeurait persuadé que la société avait beaucoup trop de conventions, que toutes les personnes qui les respectaient ne faisaient que jouer un rôle dans l’immense théâtre de leurs existences. Parmi toutes ces personnes emprisonnées dans ces manières de vivre, il avait l’impression d’être le seul à rester vrai. Le seul à demeurer fidèle à lui-même et ce qu’il était.
Il s’assumait. Il s’assumait pleinement. Il n’avait pas honte d’être en dehors des frontières de l’admissible et du conventionnel.
Il n’avait pas prévu que la jeune femme parvienne, néanmoins, à entrer dans la cage d’ascenseur avec lui. Il conserva son naturel saisissant, toujours passablement agacé par le comportement de sa demi-soeur. Il n’eut aucune réponse lorsqu’il demanda l’étage auquel l’inconnue se rendait.
Non, au lieu de cela, elle appuya sur chacun des boutons qui séparaient le rez-de-chaussée du quarante-neuvième étage avec une application presque obsessionnelle.
Non, au lieu de cela, elle le condamna à une ascension laborieuse.
Il prit une profonde inspiration pour empêcher sa bouche de parler trop vite. Son poing se serra et il sentit ses muscles se raidir sous la rage passagère qui s’infiltra sous sa peau. Il toisa la jeune femme avec fureur. Dans une autre situation, il aurait sans doute particulièrement aimé ce répondant. Dans une autre situation, il aurait sans doute trouvé ce caractère particulièrement attirant. Mais Bobbi s’était déjà chargée de jouer avec ses nerfs et il n’était définitivement pas enclin à s’amuser d’une telle vengeance.
Il l’avait cherché, au fond. Il le savait. Mais c’était bien plus simple de la détester, elle, plutôt que de se remettre en question, lui. « Belle journée, hein ? »
Le pire, dans tout cela, était probablement qu’il était coincé avec une américaine.
Il serra la mâchoire. L’ascenseur s’arrêta au premier étage et les portes se refermèrent paresseusement lorsque qu’il finit par appuyer sur le bouton prévu à cet effet lorsqu’il avait constaté que personne ne voulait entrer.
Bien sûr que non. Parce que les personnes vivant au premier étage d’un immeuble n’empruntaient pas l’ascenseur. Du moins, il aimait croire cela.
Il ne rouvrit la bouche qu’une fois entre le premier et le deuxième étage. « Vous allez mettre plus de temps que si vous aviez attendu que l’ascenseur soit redescendu, »  commenta-t-il. Il entendait déjà Bobbi lui hurler dessus lorsqu’il arriverait au quarante-neuvième étage après avoir perdu dix années de sa vie dans un ascenseur. Bien entendu, elle ne voudrait probablement pas le croire ; elle ne ferait qu’accroître sa mauvaise humeur et mettre de l’huile sur le feu. L’espace d’un instant, il songea à sortir lorsqu’ils atteignirent le deuxième étage pour monter par les escaliers mais le nombre incalculable de marches le dissuadèrent en l’espace de quelques secondes. Non, il n’aimait pas suffisamment Bobbi pour s’épuiser en montant tout en haut de son putain d’immeuble. Non, il n’avait pas cette endurance, parce que depuis l’équipe de basketball au lycée et maintenant, il était passé à un paquet de cigarettes par jour.
En cet instant, peut-être s’assumait-il moins. A vrai dire, les fois étaient rares où cela lui retombait dessus ; il n’avait pas peur des réprimandes de ses parents, des soupirs de ses demi-soeurs ou des regards furibonds des étrangers qu’ils croisaient. Cependant, être coincé dans un ascenseur en compagnie d’une américaine qui l’avait contraint de faire tous les étages le mettait absolument hors de lui.
Et, le pire était probablement que la musique d’ambiance de cette boîte d’allumettes où ils se trouvaient était absolument détestable.
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() message posté Sam 4 Juin 2016 - 12:24 par Invité

graham & caecilia — she was never crazy; she just didn't let her heart settle in a cage. ✻ ✻ ✻ Quelle idée stupide. Voilà ce qui arrivait quand on ne prenait pas le temps de réfléchir avant d’agir et Caecilia ne pouvait s’en vouloir qu’à elle-même maintenant qu’elle réalisait qu’elle était elle aussi bloquée dans cet ascenseur pour une durée indéterminée. Elle allait arriver en retard, chose qu’elle détestait particulièrement et elle avait beau faire la fière et afficher un sourire triomphal, Caecilia regrettait profondément d’avoir appuyé sur tous les boutons. Elle tentait de se rassurer en se disant que c’était uniquement la faute de ce crétin qui s’était montré terriblement malpoli mais même cela ne suffisait pas à la convaincre entièrement. On ne répond pas à une provocation par une autre provocation, et il était certain qu’elle avait désormais compris la leçon. Bien entendu, il était hors de question qu’elle montre à quel point la situation l’agaçait elle aussi. Non, elle allait garder son sang-froid et faire comme si cette ascension ridicule ne la dérangeait pour le moins du monde.
Le jeune homme bloqué avec elle ne répondit pas à sa question et Caecilia se contenta alors de lever les yeux au ciel et de croiser les bras autour de sa poitrine, en veillant à rester le plus droite possible. Elle ne savait pas  combien de temps elle pouvait rester debout sans finir par se sentir nauséeuse et pria intérieurement pour réussir à tenir au moins jusqu’à ce qu’il sorte.
L’ascenseur s’arrêta pour la première fois au premier étage, et Caecilia put apercevoir du coin de l’œil l’homme appuyer sur le bouton pour refermer les portes. Pas bête, mais il était évident qu’elle ne ferait pas ça pour chaque étage et elle allait donc lui laisser le soin de s’en charger.
« Vous allez mettre plus de temps que si vous aviez attendu que l’ascenseur soit redescendu.» Constata-t-il enfin. Son commentaire était profondément agaçant et Caecilia supportait mal l’idée qu’on lui parle sur un ton aussi condescendant, sachant qu’il l’avait cherché et que c’était de sa faute s’ils se retrouvaient dans cette situation. Elle serra la mâchoire et attendit quelques secondes avant de répliquer afin de s’assurer qu’elle resterait non seulement polie, mais qu’elle maitriserait également suffisamment sa voix pour ne laisser transparaitre aucune trace d’agacement.
« Oui. Et vous allez mettre plus de temps que si vous aviez retenu les portes de l’ascenseur pour me laisser le temps d’entrer. » Répondit-elle finalement d’un ton qui se voulait presque indifférent.
L’ascenseur s’arrêta au deuxième étage, et Caecilia se demanda combien de temps elle pourrait compter les étages avant de se lasser. Elle paria sur cinq.
L’envie de soupirer et de hurler son irritation devint de plus en plus forte et la jeune femme fit un pas en arrière afin de s’appuyer contre la barre au fond de l’ascenseur. De là où elle se trouvait, elle pouvait enfin voir correctement le visage de l’homme à ses côtés si bien qu’elle dut se retenir d’exploser de rire quand elle reconnut l’individu. Pas possible. Elle ne savait pas si elle devait être ravie de tomber sur ce pâtissier dont elle suivait les vidéos, ou déçue de voir qu’il venait de briser le mythe en quelques minutes seulement avec son attitude presque insupportable. Devait-elle lui laisser savoir qu’elle le connaissait ? Caecilia jugea cette idée mauvaise dans la mesure où elle ne souhaitait pas qu’il se sente plus important qu’il ne l’était et préféra alors rester encore silencieuse. Son attention se focalisa alors sur la musique d’ascenseur qui rendait le silence entre eux moins pesant et plusieurs questions traversèrent l’esprit de Caecilia qui aimait dresser toutes sortes de scénario dans son imagination quand elle croisait un inconnu. Malheureusement, lui ne l’était pas entièrement et elle connaissait par conséquent déjà son activité professionnelle – et par extension, sa passion – mais cela n’expliquait pas ce qu’il faisait dans cet immeuble. Peut-être vivait-il ici. Peut-être avait-il un appartement qui lui servait de studio pour ses vidéos. Peut-être allait-il visiter son amant. Mais il allait au quarante-neuvième étage, et Caecilia se demanda alors s’il existait vraiment des personnes capables de vivre si haut. Et si l’ascenseur tombait en panne ? Bon courage pour monter tous ces étages à pied.
« Quelle idée de vivre au quarante-neuvième étage, » murmura-t-elle plus pour elle-même mais l’espace confiné dans lequel elle se trouvait avait rendu ses paroles plus intelligibles qu’elle ne l’aurait souhaité. Il l’avait surement entendue, mais Caecilia ne se sentit pas gênée plus que cela. Après tout, elle gardait encore en travers de la gorge le commentaire désobligeant qu’il lui avait fait et cela avait suffi à ce qu’elle abandonne toute idée de se montrer gentille.




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» MAÏLA ~ a light in the dark.
» i'm the dark in need of light / robin
» “I would rather walk with a friend in the dark, than alone in the light.”
» i would rather walk with a friend in the dark, than alone in the light. (maura)
» (fb) Once, there was only dark. Ask me, the light is winning.┊Rachel-Mary.

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