"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (fb) Once, there was only dark. Ask me, the light is winning.┊Rachel-Mary. 2979874845 (fb) Once, there was only dark. Ask me, the light is winning.┊Rachel-Mary. 1973890357
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() message posté Jeu 17 Mai 2018 - 1:47 par Ethan I. Hemsworth
There was a moment, I know, when I was under in the dark, that something… whatever I’d been reduced to, not even consciousness, just a vague awareness in the dark. I could feel my definitions fading. And beneath that darkness there was another kind -it was deeper- warm, like a substance. It was like I was part of everything that I have ever loved (…). And all I had to do was let go. And I did. I said, ‘Darkness, yeah.’ and I disappeared. ✻✻✻ Partir de l'appartement, marcher jusqu'à l'hopital, le col relevé et la tête baissée, tracer le chemin les yeux fermés jusqu'à mon bureau et n'en décoller qu'en cas d'absolue nécessité. La notion d'absolue nécessité s'avérait vague. Rendre visite à un patient dans sa chambre, bien sûr, mais aussi accrocher un nouveau dessin en salle d'attente. Offrir un café à l'ambulancier qui -je jurais voir juste- tapait dans l'oeil de ma nièce. Essayer d'en payer un à Rachel-Mary quand je la croisais -ce qui se révélait cruellement ardu récemment-. Gâcher les cinq minutes de pause de ma stagière. Il fallait croire qu'un autre genre d'urgence toute particulière s'ajoutait à la liste en cette fin Janvier. Un qui m'avait éjecté hors de l'hôpital, poussé par l'inquiétude en direction du domicile de Frank. Quel mois pourri. J'étais à deux doigts de ramener couverture et oreiller dans mon bureau, juste pour être sûr de ne plus avoir à en bouger. Mais je ne le faisais pas. J'avais beau rester jusqu'à l'heure la plus tardive, surprendre les lumières du service s'éteindre avant moi, ça ne suffisait pas à me faire renoncer à l'oscillation latente bureau, pub. Je me branchais sur la même fréquence depuis des mois et un rien pouvait faire basculer l'onde d'un extreme à l'autre. Frank était un de ces rien, m'entrainant de plus en plus de tournée de bars en tournées de bars ces deniers temps, au point que j'étais devenu le plus raisonnable des deux. Couverture et oreiller m'attendaient peut-être déjà dans un de ces bars, en prévisions, prêt à accueillir le premier de nous deux qui cèderait à la tentation. Je ne me faisais aucune illusion. Malgré les jours entiers cloitré entre quatre murs de l'hôpital, c'était sur un tabouret un verre à la main que je finissais mes nuits. J'avais beau songer à Amanda, me dire qu'elle s'envolerait sous peu vers un séjour merveilleux le jour, je me laissais prendre par des pensées bien plus noires quand tombait la nuit. Et tout recommençait le lendemain. Sauf qu'un lendemain bouleversa mes plans. Des choses entendues au détour de couloirs faisant échos à d'autres, des paroles de Frank à propos de l’odieux mari de sa conquête impossibles d’oublier. J'empruntais si peu ces couloirs, pourtant. Des murmures -tu crois qu'il sait ? parvint à mon oreille-, des regards les hantaient. Je me sentais épié du coin de l'oeil, le coin de l'oeil de personnes sur lesquelles je ne pensais pas m'attarder un jour, de ceux que j'évitais pour atteindre mon but quotidien : vite entrer dans mon domaine. Pour comprendre d'où venait cette drôle d'ambiance, pour saisir l'ampleur de l'horreur derrière les ragots, il fallait les écouter, leur donner de l'importance, exactement ce que j'accordais à mes patients, uniquement mes patients. Si j'avais repris le travail plus tôt après les fêtes, où à des horaires plus réguliers, j'aurais sûrement vu des coupures de journaux trainer, peut-être même directement dans les mains du personnel. Celui du genre à jaser. Mais je revenais après la guerre, après les cuites aussi, mes horaires calés sur ceux d'Ava depuis qu'Amanda était partie en voyage. Quand, un matin : "Où est-ce qu'elle est le docteur Rachel-Mary ?" et j'avais dû écouter. Non, la réponse n'était pas dans son bureau, ni au bloc comme l'évidence le voulait. La vraie question n'était pas où, je devinais aisément où, mais dans quel état.
Je n'avais pas réfléchi. J'étais parti, sur un coup de tête, quand l'inquiétude devint trop forte, quand, à force de repenser au nombreuses propositions de beuveries de mon comparse que j'avais déclinées récemment, la volonté d'en découdre avec mes interrogations fut plus forte que la raison. La petite voix d'Ethan le rustre me répétait de ne pas y aller, que ce n'étaient pas mes affaires, et, comme le rustre a toujours eu un petit côté égoïste, que j'allais mieux, mieux valait ne pas y réfléchir à deux fois pour la faire taire. Qu'est-ce que je pouvais bien lui dire bordel ? Rachel n'était pas une patiente, encore moins un enfant devant lequel je m’agenouillais. La meilleure idée que je trouvais, me pointer devant la caserne deux cocktails à la pastèque dans les mains. Un clin d'oeil au Turner qui raffolait de ces trucs. « Hey buddy t’es là ? T’as intérêt, c’est pas tous les jours que j’achèterai tes cocktails de gonzesse pour te faire plaisir. » Vu l'heure, je savais qu'il ne serait pas à l'intérieur. Sûrement au post ou ailleurs. J'espérais que les boissons donnent plus de crédit à mon manège. Encore fallait-il que Rachel m'ouvre. Ce qui me posa un autre problème : le code. Je le connaissais. Deux solutions s'offraient à moi, entrer et risquer de lui faire peur ou insister à l'interphone et risquer qu'elle se planque. Je me tâtais un instant, les yeux oscillant entre les boissons et le clavier numérique. Merde. Non. Pas question de repartir aussitôt venu. Je tapai les quatre chiffres et entrai, comme je l'aurais fait si j'avais été réellement certain de le trouver de l'autre côté de la porte. « Si tu ne viens pas au bar, le bar viendra à toi ! » Des paroles que le policier ne risquait pas d'entendre. Rachel-Mary, par contre... Je la forçais à m'accueillir. Pour l'instant, je ne pouvais pas être plus crédible. Mais venait la seconde étape, le moment de me confondre en excuses.
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() message posté Jeu 17 Mai 2018 - 16:16 par Rachel-Mary Parker-Davis
There was a moment, I know, when I was under in the dark, that something… whatever I’d been reduced to, not even consciousness, just a vague awareness in the dark. I could feel my definitions fading. And beneath that darkness there was another kind—it was deeper—warm, like a substance. It was like I was part of everything that I have ever loved (…). And all I had to do was let go. And I did. I said, ‘Darkness, yeah.’ and I disappeared. ✻✻✻ Les jours passaient à une lenteur folle et atroce. Chaque minute semblait durer une journée et je me surprenais à regarder l’heure plusieurs fois en l’espace de cinq minutes. Je ne me supportais plus, je ne supportais plus celle que j’étais devenue, et Frank non plus, la preuve, il passait le plus clair de son temps dehors. Je ne lui en voulais pas, comment l’aurais-je pu ? Il était le grand amour de ma vie, il faisait tout pour moi, pour que je me sente bien, j’en avais conscience, mais malgré tout ses efforts, je n’y arrivais pas. Je n’arrivais simplement plus à supporter de vivre. Comment pouvais-je infliger mon odieuse présence ? Comment pouvait-il accepter d’endurer la vision de ma pauvre carcasse ? Je lui avais proposé, lorsque nous étions revenus de l’hôpital après mon séjour forcé là-bas, de partir, de le laisser pour qu’il ait une chance d’être heureux. Je ne voulais que son bonheur, et je n’étais tout simplement pas capable de le lui donner, je n’étais même plus capable de lui sourire. Il l’avait mal pris, ça lui avait fait de la peine, et je m’en étais voulu de lui avoir encore infligé du chagrin. J’étais en-dessous de tout, décidément. Ce fut bien cette réaction de sa part que je n’avais de cesse de revoir qui m’empêchait de commettre l’irréparable. Parce que oui, j’en étais réduite à ça. Je n’avais plus la force d’affronter chaque matin avec son soleil qui se levait, mais je m’y sentais obligée pour Frank, parce que j’étais persuadée, sans comprendre pourquoi au vu des malheurs qu’il vivait à cause de moi, que si j’en venais à trépasser, il serait encore plus malheureux. Il avait risqué sa vie pour sauver la mienne, je devais essayer. Seulement essayer ne suffisait pas, c’était trop dur, je n’y arrivais pas. Je n’avais pourtant jamais été du genre à renoncer, la preuve, j’étais arrivée dans les plus hautes sphères de la médecine. Ce monstre m’avait décidément tout pris. CES monstres. A commencer par mon mari, Maxwell, qui avait bien entamé la démarche. Je m’étais toujours refusée à laisser son emprise me détruire. Certes je n’en menais pas large, mais avoir retrouvé Frank m’aidait à tenir le coup. Mais là, ce que j’avais vécu avant le réveillon de la Saint Sylvestre, c’était trop. Je ne sais pas quel être humain aurait été capable de gérer, mais moi, je ne le pouvais pas.

C’était simple, je n’osais pas mettre le nez dehors, je ne regardais même pas par la fenêtre de peur d’apercevoir un être humain. Le seul que je tolérais dans mon champs de vision sans mourir de peur était Frank. Et encore, il m’arrivait de sursauter lorsqu’il faisait des gestes brusques. Et je m’en voulais aussitôt, bien que ce réflexe soit incontrôlé, parce que je savais qu’il s’en vexait. Lui qui ne m’avait jamais voulu aucun mal, il ne fallait pas qu’il pense que j’avais peur de lui. Pourtant, j’en étais là. A l’issue de la première semaine, délai que je m’étais fixé, je voulu essayer de m’entraîner à nouveau aux sutures. Mes mains tremblaient de manière incontrôlable et il fallait que je fasse cesser tout ça. Echec cuisant. Certes, je n’aurais pas été prête à retourner à l’hôpital, mais au moins, je ne me serais pas sentie comme une moins que rien. Et pourtant si. Je n’étais même plus capable de faire mon métier. Inciser puis suturer une peau de banane m’était impossible.
La semaine suivante, Dylan, le petit frère de Frank, était passé à l’improviste. Je crus mourir de peur en me trouvant nez à nez avec le cadet des Turner, que je n’avais encore jamais rencontré. Je n’avais pas eu le choix. Je détestais ne pas avoir le choix, j’avais l’impression que l’on m’avait retiré bien trop souvent cette capacité, et là encore, je ne pouvais plus. Parallèlement à cela, les flics s’acharnaient à vouloir m’interroger, mais j’avais dit à Frank que je ne voulais plus jamais parler de cette histoire, ni à lui ni à personne. Je voulais oublier. Je ne répondais même pas au téléphone, je ne voulais pas entendre la pitié dans la voix des interlocuteurs. J’avais cette horrible impression que tout le monde savait ce qui m’était arrivée, et je ne m’en sentais que plus sale encore. J’étais détruire, j’aurais voulu m’enterrer dans un trou et attendre que la mort vienne me chercher. Mais je pensais sans cesse à Frank.

La seule occupation que j’avais trouvée et que les tremblements répétés de mes mains ne gênaient pas trop, c’était faire le ménage. Autant dire que la caserne brillait, on aurait pu manger par terre. Passer l’aspirateur, la serpillière, essayer de déplacer les choses sans les faire tomber, tout cela me permettait de me concentrer sur autre chose que ma misérable existence. Je m’en voulais tant. Je n’arrivais même pas à parler à Frank. J’échangeais avec lui seulement quelques mots par-ci par-là, et je savais que ça lui faisait du mal. Mais j’avais si peur, peur de ce qu’il pourrait me dire.

Je m’étais réveillée tard ce matin-là, sur les coups de dix heures. Les médicaments m’abrutissaient beaucoup le soir et ça me permettait de m’endormir. Cependant, cela n’empêchait pas les cauchemars et en général, je me réveillais fréquemment en pleurant. J’étais donc très fatiguée. J’avais fait un brin de ménage et m’étais forcée à manger quelque chose. Même les choses que j’adorais avant me semblaient insipides. Frank pourtant achetait tout ce que je préférais. Quel amour.

Alors que je m’étais décidée à réessayer les sutures, les plus simples pour commencer, j’entendis du bruit émanant de l’entrée. Une voix, et ce n’était pas celle de Frank. Mon coeur bondit dans ma poitrine et je me levai d’un bond du canapé sur lequel j’étais assise. Je ne reconnus même pas la voix d’Ethan. Mon coeur s’était mis à battre la chamade et je ne savais que faire, tétanisée. J’entendis la porte se déverrouiller et des pas approcher. Qui était-ce, qui avait le code, qui pouvait entrer ? Ce n’était pas la voix de Dylan. Ce n’est qu’en voyant son visage que je réalisai qu’il s’agissait d’Ethan. J’avais probablement pâli à vu d’oeil. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Visiblement, il s’attendait à voir Frank. Je me sentais si mal, j’aurais voulu disparaître. Pourquoi mon collègue était-il là ?

- Je… euh… Bonjour Mr Hemsworth, balbutiai-je.

Je ne savais plus où j’en étais. Je le savais proche de Frank, mais savait-il pour nous ? Que savait-il au juste ? Je n’en savais rien. Tout ce que je savais, c’était qu’il était là en face de moi avec deux verres de cocktail à la main. Quelle drôle d’entrée. Je le regardais fixement comme si j’étais face à un tigre ou un dinosaure.

- Frank n’est pas là, dis-je simplement.

Pourquoi ne l’avait-il pas appelé s’il voulait le voir ?

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() message posté Lun 18 Juin 2018 - 2:58 par Ethan I. Hemsworth
There was a moment, I know, when I was under in the dark, that something… whatever I’d been reduced to, not even consciousness, just a vague awareness in the dark. I could feel my definitions fading. And beneath that darkness there was another kind -it was deeper- warm, like a substance. It was like I was part of everything that I have ever loved (…). And all I had to do was let go. And I did. I said, ‘Darkness, yeah.’ and I disappeared. ✻✻✻ Je m'aventurais dans la caserne tel un soldat en terrain miné. J’étais le guignol avec deux verres dans la main et un faux air surpris sur la tronche. Et c’était exactement l’effet escompté. Je m’étais appliqué à arriver à ce résultat. Sur le chemin, je n’avais pas cessé d’imaginer mon entrée, ce que je pouvais faire, ce qu’il m’était donné de dire, parfaitement conscient que je causerai une dose supplémentaire de douleur à Rachel. La générosité n’était pas spécialement mon fort. Je n’en étais pas dépourvu, simplement, cette qualité m’était venue sur le tard. La bonté d’âme, voilà pourtant ce qui me poussait jusqu’ici en pleine journée, enfreignant toute les règles. Je ne connaissais pas Rachel, même si tous les mots énamourés de Frank à son sujet me donnaient l’impression du contraire. Nous n’entretenions pas des rapports suffisamment familiers pour que je me permette de passer la voir à l’improviste. Ni pour prétendre pouvoir l’aider, d’ailleurs. Pourtant c’était exactement ce que j’essayais de faire. Une petite voix sage m’avait mis en tête de faire quelque chose. Parce que j’avais passé trop de temps à ne rien faire pour trop de gens, à commencer pour moi-même. J’aurais pu entrer simplement et réciter un couplet sur l’amitié, présenter cela comme un devoir envers un ami, en réalité, il s’agissait de quelque chose plus profond. J’essayais également pour moi. Pour pouvoir me regarder dans la glace. Pour ne pas être le type lambda qui s’était contenté de mettre son ami en garde sur la complexité de son histoire d’amour et qui n’avait pas levé le petit doigts en sachant dans quel cauchemar le dit amour se trouvait plongé. L’image de la chirurgienne demeurait intact dans ma mémoire, dans les impressions qu’elle m’avaient laissées. Celle d’une femme fière, une qui préférait sauver les apparences, une qui ne m’aurait pas ouvert la porte. De ça, j’en restais persuadé. L’expression faciale de la concernée devant mon apparition me le confirma. Impossible de ne pas me sentir coupable. J’étais un intrus dans son refuge. J’étais un sujet d’angoisse. Ça sautait au yeux, faisait écho dans sa voix hésitante, mais je continuais de pas y prendre garde. Ne pas la laisser voir que je le remarquais, c’était ma façon de lui laisser le peu de contenance qu’il lui restait. Le psychologue prêt à passer pour un idiot. Fort noble.
Je n’envisageais pas une seule seconde que mes manières -entrer sans m’annoncer- puissent lui plaire. Mais c’était ça ou ne pas entrer du tout. J'envisageais, en revanche, jouer la surprise avec plus de talent qu'un acteur studio. Je n’avançais pas, restant au niveau de l’entrée pour ne pas créer plus de peur chez l'hôte que je prenais au dépourvu. Frank n’était pas là. Evidemment. Elle m’invitait poliment à retenter le coup plus tard, un message compris mais pas reçu. Au lieu de présenter mes excuses et m’en aller, je prenais mes aises, faisant signe en allongeant le bras portant les boissons que je m’apprêtais à les déposer sur la table. J’espérais ne pas paraitre trop sur la réserve. Pas plus que n’importe qui en pleine méprise, bien moins que quelqu'un tentant d’atténuer la méfiance de son interlocuteur. « Mes excuses pour l’intrusion, les mauvaises habitudes… Je n’ai pas totalement intégré le fait qu’il n’est plus un vieux loup solitaire. » Autrement dit qu’il vivait avec elle. J’exagérais le trait en qualifiant le Turner ainsi. J’en rajoutais souvent, un de mes petits plaisirs anodins. À me vouvoyer de la sorte, tous ses mots appartenaient bien à la Rachel que je connaissais. Il aurait fallu entendre sans vraiment prêter attention à sa voix, et surtout ne pas voir. Je me raccrochais à cette idée pour que l’inquiétude que je ressentais ne se lise pas dans mon regard. « Pour être honnête, je n’ai pas non plus intégré le vouvoiement. Après tout, je m’incruste dans ta cuisine en plein après-midi, il serait peut-être temps de se tutoyer. » Honnête, je ne l’étais pas. Pas totalement. Débarquer chez Frank un peu n’importe quand était une réelle habitude. Pas mauvaise, du moins pas pour lui. Que j’étais incapable de lui retourner son vouvoiement, vrai aussi. Difficile de vouvoyer la femme dont vous entendez parler depuis des mois. En dehors du travail en tous cas, ça l’était. À propos de Frank, jouer les livreurs à domicile suite à une beuverie manquée n’avait rien d’improbable, j’en taisais néanmoins la véritable raison, ses envies d’évasion et d’alcool répétées. Si je le remarquais, comment la femme qui partageait sa vie aurait-elle pu passer à côté ? « Est-ce ça te fait envie ? Frank fait une fixette sur ces trucs. » Je pointais des yeux un des gobelets. Évidemment qu’envie n’entrait plus dans son vocabulaire. Rien ne lui aurait fait plus envie que de disparaitre. Que tout disparaisse. Déterminé mais pas cruel, je me contentais là d’une simple anecdote. Dissimulant à peine mon intention derrière celle-ci, je ne lui laissais pas une chance de prétendre ne pas la comprendre. « Si bien sûr tu peux supporter ma compagnie le temps d'un verre. » Je lui adressais un sourire amusé, tout dans ce sourire assurait que c’était une plaisanterie évidente. Le genre d'air que vous prenez devant quelqu’un dont la sympathie envers vous ne fait aucun doute. Présomptueux, peut-être, ou peut-être qu’ainsi, l’idée que je reste quelques instants auprès d’elle ne lui paraitrait pas insupportable. Rien ne l'empêchait de refuser. Le verre, ma présence ou bien les deux. Je ne lui avais pas laissé le choix en entrant, je le lui laissais maintenant. J'avais forcé la chance pour la voir, maintenant que je l'avais saisie, cette infime chance, le choix lui revenait.

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() message posté Mar 19 Juin 2018 - 21:25 par Rachel-Mary Parker-Davis
There was a moment, I know, when I was under in the dark, that something… whatever I’d been reduced to, not even consciousness, just a vague awareness in the dark. I could feel my definitions fading. And beneath that darkness there was another kind -it was deeper- warm, like a substance. It was like I was part of everything that I have ever loved (…). And all I had to do was let go. And I did. I said, ‘Darkness, yeah.’ and I disappeared. ✻✻✻ En l’espace de seulement quelques jours, Ethan était la seconde personne à venir à l’improviste à la caserne alors que Frank n’était pas là… Et comme ce n’était certainement pas moi qui incitait du monde à venir, je commençais à me demander s’il n’y avait une sorte de complot. Puis, je réalisai bien vite que ma paranoïa reprenait le dessus. J’étais consciente de mes troubles, je ne voulais voir personne, j’avais peur, alors j’avais un raisonnement irrationnel. Et même si j’essayais, en ma qualité de médecin, de me raisonner, j’avais un mal fou à mettre en application ce que j’aurais pu conseiller à un patient. Au lieu de prendre les choses du bon côté, je voyais tout en noir, je rejetais tout en bloc. A l’hôpital, malgré une certaine associabilité avec les adultes, j’avais toujours été contente de travailler avec Ethan. Mais aujourd’hui, au vu des circonstances, le voir me déranger. Voir n’importe qui hormis Frank me dérangeait. Mais mon collègue était là, affichant sa bienveillance sur son visage avec des cocktails colorés dans les mains. Il me fit comprendre qu’il allait les poser sur la table basse. Je le regardais comme si j’avais eu en face de moi un animal sauvage. Je hochai la tête lentement pour lui signifier que j’avais compris et ne le quittai pas des yeux alors qu’il s’exécutait. Il parlait de Frank, qui n’était plus un vieux loup solitaire. En d’autres circonstances, ça m’aurait fait sourire. L’ancienne moi, celle d’il y a trois ans, aurait souri et aurait probablement gratifié le psychologue d’une accolade amicale. Mais après trois ans de mariage faussement heureux, j’avais découvert qui était réellement mon mari, j’avais passé ensuite trois ans d’enfer, me renfermant davantage à cause de lui, je ne savais même plus ce que c’était que d’avoir des amis, Maxwell m’avait privée de toute autre possibilité que d’être son trophée. « sois belle et tais-toi », voilà ce qu’il attendait de moi. Voilà comment je m’étais retrouvée à Londres, une ville que j’exécrai. Et à présent que j’entrevoyais enfin une once de bonheur en ayant retrouvé Frank, en me rappelant ce que c’était que d’aimer et être aimée en retour, ou plutôt en le découvrant, puisque visiblement mon mari ne m’avait jamais réellement aimée, voilà qu’en plus de négocier une vie chez Frank pour me soustraire un maximum à Mr Davis, j’avais, en l’espace d’une nuit, découvert qu’il pouvait m’arriver pire que ce que j’avais vécu en l’espace de trois ans. Un condensé des pires choses qui, à mon sens, pouvaient arriver à une femme. Des flash de cette terrible soirée me revenaient sans cesse, comme des névralgies illustrées par les terribles images de ce que j’avais vécu. J’avais été droguée, bousculée, frappée, violée, électrocutée, poignardée, et j’avais fait une fausse couche. Même si ce bébé était celui de Maxwell, le perdre m’avait touchée, bien plus que ça n’aurait dû. Mais pour moi, cet être innocent méritait que je le protège, et je n’y étais pas parvenu. Je me sentais encore plus incapable chaque fois que j’y repensais. Et voir mes mains trembler sans cesse et m’empêcher de réaliser de simple sutures me rendait encore plus folle de colère envers moi-même.
Ethan avait repris la parole, me faisant comprendre qu’il voulait qu’on se tutoie. Ses raisons, encore une fois, auraient fait sourire l’ancienne moi. Mais en ce jour, j’en étais incapable. Je me contentai de hocher la tête.

- Comme… comme tu veux.

Voilà qu’il me désignait les cocktails qu’il avait rapporté. J’avais trouvé ça étrange, d’ailleurs je m’étais demandé l’espace d’un instant si je n’avais pas trop forcé sur les médoc, et si cette conversation avec un type que je connaissais qui tenait deux cocktails n’était pas une hallucination. Après tout, en général, quand on va chez quelqu’un, on lui apporte des bouteilles et on fait les cocktails sur place… Je ne savais que lui répondre, et malgré tout, je ne voulais pas le vexer. L’alcool ne faisait pas bon ménage avec ce que je prenais… Anxiolytiques et antidépresseurs. Ceci dit, l’alcool ne fait bon ménage avec rien. Mais après tout… Sans lui répondre, mais ne le quittant pas des yeux, je me penchai pour saisir l’un des gobelets.

- Oui, Frank adore la pastèque.

Je me souvenais quand cet été, avant que Maxwell ne le fasse expulser, nous nous étions retrouvés sur une plage où une fête battait son plein, et il avait raffolé des cocktails à base de pastèque. Je portai le verre apporté par Ethan à mes lèvres avant de lui désigner le canapé.

- Assieds-toi, lui proposai-je.

Que pouvais-je faire d’autre ? Je savais qu’il comptait parmi les meilleurs amis de Frank, si ce n’était SON meilleur ami. Je ne pouvais décemment le mettre dehors. Je bus une autre grosse gorgée de cocktail comme si c’était du petit lait.

- Désolée je… suis pas de très bonne compagnie… est-ce que tu veux appeler Frank ?

Après tout, c’était lui qu’il venait voir, non ?

- Est-ce que tu as des nouvelles de Tim ?

Tim était le dernier petit patient que nous avions en commun Ethan et moi. J’avais tellement peur qu’on en vienne à parler de moi que je préférais immédiatement proposer un autre sujet. M’apercevant que j’étais toujours debout, plantée là comme une idiote, je m’assis à distance respectable de mon interlocuteur, sur le fauteuil d’en face. Nous étions savamment séparés par la table basse.
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