» Schizophrénie : Hazel J. Chase et Amanda E. Hemsworth
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(✰) message posté Jeu 1 Oct 2015 - 18:56 par Kyle A. Rowena
Abigail & Samael
Pour chaque insulte lancée, il pousse un grain de beauté.
Ils marchèrent donc tous deux, sur le bord de ce morceau de trottoir. « Je pense qu’on a tous besoin d’avoir confiance en quelqu’un. C’est pour ça que parfois on le fait trop vite. On l’accorde à la mauvaise personne. » Il hocha la tête. " Peut-être...Le problème c'est qu'on ne peux pas savoir à l'avance que l'on va ce planter. Ce qui est fort dommage..."Je ne suis pas sur que le contraire vaille beaucoup mieux tu sais. Oui, j'imagine...Il haussa les épaules. La vie en elle-même s'avérait être un sacré bor***l. Et plus il avançait dans le temps, moins il était certain de parvenir à s'y retrouver. " Et après on s'étonne que les gens craquent et fassent n'importe quoi... Il y a tellement de chose pas normal que ce serait normal de péter les plombs. Cela dit, qu'est ce qui est normal ? " s'interrogea-t-il. Samael regarda sa compagne et se mit à rire. "Désolé pour ce discours version première année de philo. " Il essaya ensuite pour changer un peu de sujet et approfondir l'idée de ce confier, de parler de la famille. Laquelle serait la pire ? Celle d'Abi ou la sienne ? Il ne connaissait pas très bien les parents, frères et tout ce qui ce rattachait à elle. Du peu qu'il en eu entendu parler, ils semblaient assez nombreux. Dans son cas les choses ce faisaient simple du point de vu de la taille réduite de son entourage : Papa – quoi que le terme "l'autre" aurait mieux convenu- maman et Moussaka son adorable petit chien. Les choses se compliquaient si on envisageait la branche inconnue de son patrimoine. Son père biologique était a priori mort dans l'incendie ayant ravager sa maison, il n'en savait pas plus. Il se mordit la lèvre. Pourquoi ne pas avoir fait de recherches ou poser de questions ? Il avait essayer de demander à ses parents au début...Cela ne c'était pas montrer très concluant. Et puis, il n'était pas convaincu de souhaitait en apprendre d'avantage. « Hhm, ok, ça va être drôle. Bon, je commence alors. » La demoiselle parut réfléchir et poursuivit : « Un jour mon frère m’a menacée de me faire manger un chiffon plein d’encre. Et il était très sérieux. »Il ouvrit la bouche et l'a referma, ne sachant s'il devait s'esclaffer ou non. "Euh...C'est...Original. Hum..." Il chercha à son tour une anecdote à donner à sa camarade. "Pour restait dans le drôle mais frolant le glauque...Un matin, j'ai descendu les escalier et une femme, une pédiatre attendait en bas avec parents. Elle a dit qu'ellle voulait m'emmener. Je me suis évidement moqué et déclarant quelque chose de ce genre : "Haha ! Moi vivant jamais ! Vous ne pourrez pas me forcer tralala...J'étais prêt à détaler à la première occasion ou a casser en deux le premier qui tenterai de faire monter dans une voiture ambulance. Et puis..." Sur ce coup là, tu t'ai vraiment fait avoir comme un bleu...Ah ça..." J'ai voulu déjeuner avant et ma mère avait fait des petits gateaux...Alors je voulu gouter." Il afficha une moue vaguement coupable. "Logique. Et...en fait, elle avait mit des cachets dedans comme pour les chats..." Sans s'arrêter, il passa la main dans ses cheveux pour se donner une contenance. "C'est quand même plus vicieux que le chiffon plein d'encre. A ton tour." Il patienta à nouveau, curieux d'écouter la prochaine référence d'Abigail. .
luckyred.
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(✰) message posté Ven 9 Oct 2015 - 19:00 par Invité
« Peut-être… Le problème c’est qu’on ne peut pas savoir à l’avance que l’on va se planter. Ce qui est fort dommage… » Je ris en hochant la tête. Mais ce serait trop facile. Autant demander dès à présent comment on allait mourir et de quoi serait fait le lendemain, pour gâcher toute la surprise. C’était peut-être dommage, mais connaître le futur, c’était le connaître en entier. C’était s’attendre à ce qu’il surgisse à chaque coin de rue sous les traits de ces images que nous n’étions pas censés comprendre. Alors je préférais me planter. Je préférais faire l’erreur une fois et ne plus jamais la faire. Mais un problème persistait : j’avais tendance à toujours répéter les mêmes erreurs. Dix, quinze, cent fois peut-être, à chaque aiguille que je plantais dans ma peau, à chaque dose d’héroïne qui coulait dans mes veines. Je regardais Samael et je voyais un homme changé. Un homme qui avait décidé de ne plus refaire les mêmes erreurs. Il s’en était sorti, il me le prouvait en se tenant debout aujourd’hui devant moi, et pourtant je refusais de croire que c’était possible pour moi. Que j’avais la moindre chance. « Et après on s’étonne que les gens craquent et fassent n’importe quoi… Il y a tellement de choses pas normales que ce serait normal de péter les plombs. Cela dit, qu’est-ce qui est normal ? » Je haussai les sourcils en répétant son interrogation dans ma tête mais lui-même se stoppa net et commença à rire. «Désolé pour ce discours version première année de philo. » Je m’esclaffai et secouai la tête. « Non mais c’est bien, ça prouve que t’as presque écouté en cours. » J’ignorais s’il avait été un élève sérieux mais ça m’étonnait. Après tout, je ne connaissais qu’une seule chose de lui : son aspect d’épave lorsqu’il avait souffert d’une addiction à la drogue.
« Euh… C’est… Original. Hum… » Il avait le regard rieur et je le comprenais, même si à l’époque, les traits d’acier de mon frère m’avaient terrifiée. Je me posais probablement encore la question. « Pour rester dans le drôle mais frôlant le glauque… Un matin, j’ai descendu les escaliers et une femme, une pédiatre attendait en bas avec mes parents. Elle a dit qu’elle voulait m’emmener. Je me suis évidemment moqué en déclarant quelque chose de ce genre : ‘Haha ! Moi vivant jamais ! Vous ne pourrez pas me forcer tralala…’ J’étais prêt à détaler à la première occasion ou à casser en deux le premier qui tenterait de faire monter dans une voiture ambulance. Et puis… » J’écarquillai les yeux, suspendue à ses lèvres pour savoir ce qu’il se passerait ensuite. « J’ai voulu déjeuner avant et ma mère avait fait des petits gâteaux … Alors je voulus goûter. » Je craignais le pire. Il racontait cela avec un détachement étrange, comme si c’était arrivé à une autre personne, à un autre lui. Mais pourtant, j’imaginai son visage d’enfant rouge de colère et de détermination, incapable de se plier aux ordres des adultes, et je m’y reconnus immédiatement. Je le comprenais. Je savais. « Logique. Et… en fait, elle avait mis des cachets dedans comme pour les chats… » Je haussai les sourcils, perplexe. On faisait vraiment ça à son fils ? Je papillonnai des yeux alors qu’il reprit pour conclure : « C’est quand même plus vicieux que le chiffon plein d’encre. A ton tour. » J’eus du mal à parler, trop estomaquée pour répondre directement. Je secouai la tête à nouveau. « Elle te voulait quoi finalement la pédiatre ? » Puis, directement, comme une nécessité que je voulais préciser par-dessus tout : « T’es pas obligé de répondre… » De toute façon, c’était à mon tour de parler. C’était à mon tour de confier l’un de mes secrets. Mais j’avais des secrets trop secrets. Des choses que je ne pouvais pas dire car en le sachant, il se retrouvait menacé de mort. Je pris mon inspiration : « Une fois j’ai fugué et mes parents ont mis un jour entier à s’en rendre compte. » J’avais déjà treize ou quatorze ans, j’avais dormi là où je pouvais. J’avais passé la nuit au collège puis à marcher le long de la Tamise en m’imaginant faisant partie d’une autre famille, être l’enfant de l’un de ces couples qui se tenaient la main et qui laissaient une traînée brillante de bonheur derrière eux lorsqu’ils s’éloignaient. « Ca ne leur paraissait pas bizarre parce qu’ils n’avaient pas l’habitude que je sois dans leurs pattes tout le temps. Mais le lendemain je n’étais pas à la table du petit déjeuner, c’est là qu’ils se sont rendu compte que j’avais mis des coussins sous ma couverture pour leur faire croire que j’étais profondément endormie. » Je haussai les épaules. « Leur excuse, c’est qu’ils travaillent trop alors ils ont pas le temps de s’occuper de tout. » Je soupirai. Parfois je me disais que ce n’était pas étonnant que je sois accro à la drogue. Il fallait bien que je m’occupe pour ne pas les déranger tout le temps.
Kyle A. Rowena
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(✰) message posté Jeu 22 Oct 2015 - 18:42 par Kyle A. Rowena
Abigail & Samael
Pour chaque insulte lancée, il pousse un grain de beauté.
« Non mais c’est bien, ça prouve que t’as presque écouté en cours. »répondit-t-elle à ses excuses en rapport avec son discours un brin trop philosophique. Il secoua la tête, riant à nouveau. " J'ai uniquement suivis le deuxième semestre." Il marqua une pause et ajouta : " Disons que pendant la première partie de l'année j'étais...momentanément indisponible. " Il haussa les épaules avec désinvolture. " J'ai eu des périodes meilleurs que d'autres. Mais j'ai eu été un...bon élève. Si je peux le dire...Après il y a bon élève et bon élève." Il s'interrogea vaguement plusieurs minutes là dessus. " Quels sont selon les caractéristique de l'étudiant modèle ? Hormis le cliché de l'intello. " Certes, il s'aventurait loin et dans un nouveau sujet mais peu importait, non ? L’intérêt restait le même. Par la suite, il fit orienta la conversation sur la famille. Qui d'eux deux possédait la pire ? En toute honnêteté, il n'aurait sur le dire. Abi lui confia alors qu'une fois, son frère avait proposé de l'obliger à manger un chiffon plein d'encre. Sam c'était retenu d'éclater de rire. Car en imaginant cela, hors contexte, la scène apparaissait dans son esprit comme très drôle. Après quelques secondes de silence, il chercha une anecdote à énoncer à son tour. Il se rappela alors le jour de son départ pour l'hôpital.« Elle te voulait quoi finalement la pédiatre ? » demanda sa compagne ayant écoutée attentivement. Il ce mordit la lèvre, n'ayant pas prévu d'en dire autant. C'est malin de révélait des choses de soi sans penser aux conséquences, je ne te félicite pas !« T’es pas obligé de répondre… » rajouta-t-elle, comme si elle comprenait sa réticence. Il haussa les épaules : "J'ai commencé là dessus, autant finir. Et puis on a dis pas de jugements...Alors, j'imagine que je peu t'en dire un peu plus." Il laissa planer le silence, quelques minutes. Juste le temps d'envisager la façon la plus adéquate de déclarer : " Elle était là pour m'emmener à l'hôpital. Veiller à ce quoi bouclé avec d'autres phénomènes de foires dans mon genre. Ca n'explique pas le fait qu'elle soit pédiatre...Mais...J'avoue ne jamais y avoir songer avant. C'était un détail dans ma situation." Il termina en concluant que son expérience était pire que l'épisode du chiffon plein d'encre. Ce fut donc au tour de la brune de trouver une nouvelle anecdote. « Une fois j’ai fugué et mes parents ont mis un jour entier à s’en rendre compte. Ça ne leur paraissait pas bizarre parce qu’ils n’avaient pas l’habitude que je sois dans leurs pattes tout le temps. Mais le lendemain je n’étais pas à la table du petit déjeuner, c’est là qu’ils se sont rendu compte que j’avais mis des coussins sous ma couverture pour leur faire croire que j’étais profondément endormie. Leur excuse, c’est qu’ils travaillent trop alors ils ont pas le temps de s’occuper de tout. » Il afficha une petite moue désolé. Cette histoire là, n'avait absolument rien de comique. A vrai dire, il trouvait ça plutôt triste. "C'est une chose que j'ai du mal à concevoir. Je ne connais pas tes parents...Et on peut dire ce qu'on voudra, chacun à ses raisons et ça peux...peut-être ce justifier..." Allons, même toi tu n'y crois pas. Certes, mais je me vois mal lui dire : Hannnnnnnn ! Mais quel horreur ! Tes parents sont vraiment des....Non, ça ne ce fait pas." Eh bien c'est...Ouais, je suis désolé." Il ce tut un moment et marcha sans bruit, à ses cotés. "Puisque tu as envie de de te remémorer les moments à faire pleurer une pierre, une fois...je suis rentré du lycée dans un tel état qu'il n'y a que le chien qui m'a reconnu dans un premier temps. J'étais sale, couvert de boue avec mes vêtements déchirés, je crois même que par la suite on a du me racheter un sac, tellement le mien ne ressemblait plus à rien. J'ai dis à ma mère que...J'avais glissé, tout ça. A l'époque je faisais des balades en forêt. " Il marqua une pause et sourit soudainement. "J'ai pas réussi lui faire gober qu'un arbre c'était jeté sur moi. Il n'y avait pas d'ours par chez nous alors ma foi...C'était le plus...cohérent que j'ai trouvé. Elle a insisté au début et puis, elle a finit par faire semblant de me croire. Mais il y eu ce moment où...Je ne sais pas, j'ai vu qu'elle était désolée de ne pas savoir quoi dire ou comment arranger ça...Je trouve ça désolant de désolé ses parents, dans ce sens là. Enfin voilà" Ils arrivèrent enfin, près d'un arrêt de bus. Sam ce tourna alors vers son amie. " Il n'y en aura pas à cette heure, hein ? Qu'est-ce qu'on fait on attends comme ça jusqu'à demain ?". .
luckyred.
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(✰) message posté Jeu 26 Nov 2015 - 21:50 par Invité
« J’ai uniquement suivi le deuxième semestre. » répondit-il avec sérieux. Son regard restait amical mais j’avais été ironique et ça l’avait tout de même touché. « Disons que pendant la première partie de l’année j’étais … momentanément indisponible. » Je hochai la tête. Il semblait vouloir se confier brusquement et je ne pouvais que le laisser faire. Quelque part, j’avais envie d’entendre ce qu’il voulait me dire. J’avais envie d’entendre son passé, ses maux, même si je n’y pensais plus demain. Je voulais me faire pardonner et le laisser se confier à moi comme un poète se confiait à la lune, sa muse vespérale et fantomatique. Il haussa les épaules avant de poursuivre. « J’ai eu des périodes meilleures que d’autres. Mais j’ai été un … bon élève. Si je peux le dire … Après il y a bon élève et bon élève. » Il était hésitant et butait sur ses déclarations, mais je le laissai poursuivre, patiente, à l’écoute. « Quels sont selon les caractéristiques de l’étudiant modèle ? Hormis le cliché de l’intello. » Je ris à son interrogation soudaine. C’était étrange, de se demander ça dans de telles circonstances, mais ça faisait penser à autre chose. « Je pense que le bon élève, c’est celui que le prof aime bien, celui qu’il interroge une fois par cours parce qu’il sait que sa réponse sera pertinente. L’intello veut à tout prix répondre. Le bon élève sait répondre, il n’attend pas qu’on l’interroge. » Je haussai les épaules à mon tour. « Enfin, je crois. Je t’avoue que j’ai jamais été très attentive en classe. J’ai passé mon bac en candidat libre parce que j’ai arrêté d’aller en cours au milieu de la terminale. » J’eus un sourire. Je me souvins de visage d’Ian lorsqu’il m’avait accompagnée jusqu’à l’établissement où je passais l’examen, plongeant ses mains dans les poches de la veste que je lui avais volée pour y déposer des antisèches. Au cas où t’oublies un truc. Je les avais sorties immédiatement pour y lire des formules mathématiques qui étaient au programme de collège, quelque chose du style théorème de Pythagore alors que je passais l’épreuve de littérature. Et j’avais explosé de rire en le prenant dans mes bras et lui rendant les misérables bouts de papier qu’il avait passé tant de temps à faire. Ian me manquait. S’il y avait un souvenir que je gardais des cours de philo de terminale, c’était ces moments où je lui envoyais les questions du prof par sms et qu’il s’efforçait de proposer une réponse, au cas où j’étais interrogée. Mon regard se voila d’une mélancolie soudaine et je secouai la tête pour la chasser. Samael avait sûrement d’autres chats à fouetter.
« J’ai commencé là-dessus, autant finir. Et puis on a dit pas de jugement … Alors j’imagine que je peux t’en dire un peu plus. ». Il marqua une pause et je hochai la tête, d’accord avec lui. « Elle était là pour m’emmener à l’hôpital. Veiller à ce que je sois bouclé avec d’autres phénomènes de foire dans mon genre. Ca n’explique pas le fait qu’elle soit pédiatre … mais … j’avoue ne jamais y avoir songé avant. C’était un détail dans ma situation. » Je passai une main dans mes cheveux, cherchant à être solidaire et réconfortante, mais je ne trouvais pas mes mots. Ils étaient coincés dans ma gorge car tout ce qui se formait dans ma tête était l’image d’un Samael enfant se débattant dans les bras d’une femme qui voulait l’enfermer, le priver de sa liberté et de son imagination d’enfant. Je me pinçai les lèvres avec gêne. « Je suis désolée Sam … » Je pouvais prétendre que je n’avais pas eu la vie facile, mes parents ne s’étaient jamais préoccupés de savoir si je devais être internée ou non. Pourtant ils y avaient de quoi. Mais eux aussi se voilaient la face : ils avaient vu leur fille plonger dans la drogue et avaient estimé qu’il y avait des problèmes plus importants. Où étaient la logique et l’amour parental dans tout ça ? Je l’ignorais. Mais je m’étais habituée à ne rien savoir. A laisser couler. « C’est une chose que j’ai du mal à concevoir. Je ne connais pas tes parents … Et on peut dire ce qu’on voudra, chacun a ses raisons et ça peut … peut-être se justifier … » Je haussai les épaules, peu convaincue. Si le fait que ma famille fasse partie de l’un des Clans principaux de la mafia irlandaise justifiait quoi que ce soit, alors c’était que le monde allait terriblement mal. Mais ça, Samael ne pouvait pas le savoir. Il ne devait pas le savoir. « Je sais pas. Pour tout dire je me suis habituée au fait qu’ils m’ignorent. » Et cela ne s’appliquait pas qu’à mes parents. Ce n’était pas comme si mes frères avaient une meilleure opinion de moi, après tout. « Eh bien c’est … Ouais, je suis désolé. » me dit-il avant de se taire quelques secondes, secondes durant lesquelles je soupirai et lui adressai un sourire reconnaissant. « Puisque tu as envie de te remémorer les moments à faire pleurer une pierre, une fois … je suis rentré du lycée dans un tel état qu’il n’y a que le chien qui m’a reconnu dans un premier temps. J’étais sale, couvert de boue avec mes vêtements déchirés, je crois même que par la suite on a dû me racheter un sac, tellement le mien ne ressemblait plus à rien. J’ai dit à ma mère que … j’avais glissé, tout ça. A l’époque je faisais des balades en forêt. » J’avais tourné mon visage vers lui, attentive, presque impatiente de savoir la suite. C’était qu’il savait raconter des histoires pour captiver son auditoire. « J’ai pas réussi à lui faire gober qu’un arbre s’était jeté sur moi. Il n’y avait pas d’ours par chez nous alors ma foi … C’était le plus … cohérent que j’ai trouvé. Elle a insisté au début et puis, elle a fini par faire semblant de me croire. Mais il y eut ce moment où … je ne sais pas, j’ai vu qu’elle était désolée de ne pas savoir quoi dire ou comment arranger ça … Je trouve ça désolant de désoler ses parents, dans ce sens-là. Enfin voilà. » Je hochai la tête et nous continuâmes à avancer. Je ne pus m’empêcher de lui poser la question : « Mais il s’était passé quoi, en vrai ? Un arbre t’est vraiment tombé dessus ? » Nous arrivâmes à l’arrêt de bus le plus proche et il fut le premier à réagir. « Il n’y en aura pas à cette heure, hein ? Qu’est-ce qu’on fait, on attend comme ça jusqu’à demain ? » Je me grattai la tête, sceptique. Nous avions déjà bien avancé et je reconnaissais les rues qui s’étendaient autour de nous. « Il commence à faire froid. On peut commander un taxi si tu veux. » Il y en aurait toujours, ils arpentaient les avenues toute la nuit. Samael était tombé dans une piscine, je n’étais pas sûre que son téléphone marche encore, mais le mien si. On s’en sortirait, quitte à marcher jusqu’à l’aube.
Kyle A. Rowena
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(✰) message posté Lun 7 Déc 2015 - 21:20 par Kyle A. Rowena
Pour chaque insulte lancée, il pousse un grain de beauté.
« Je pense que le bon élève, c’est celui que le prof aime bien, celui qu’il interroge une fois par cours parce qu’il sait que sa réponse sera pertinente. L’intello veut à tout prix répondre. Le bon élève sait répondre, il n’attend pas qu’on l’interroge. Enfin, je crois. Je t’avoue que j’ai jamais été très attentive en classe. J’ai passé mon bac en candidat libre parce que j’ai arrêté d’aller en cours au milieu de la terminale. »expliqua la demoiselle. Samael sourit et secoua vaguement la tête. " Dans ce cas, je ne crois pas vraiment correspondre à la description." Il haussa les épaules. "Du moins disons qu'il un peu de ta définition dans mon parcours mais...ça ne colle pas complètement. Au début j'étais l'élève silencieux, discret qui s’ennuie et dessine sur ses cahiers mais parvient à se maintenir dans une certaine moyenne. Et...ensuite, je suis devenu le mec sympa, qui se fait remarquer, parce que trop bavard ou trop bruyant et qui se manifeste de manière intempestive et complètement aléatoire." Il afficha une petite moue innocente, qui ne du pas tromper sa camarade. " J'étais capable sur un cours de deux de participer pendant la première heure et de dormir à moitié la seconde..." Il se rappelait encore de Sarah l'informant que le professeur était resté démuni face au silence de la classe. Le seul participant ayant décidé d'abandonner la partie. " Ba après l’intérêt c'est au moins d'avoir eu ton bac." commenta-t-il les précédents propos d'Abi. " Si j'avais réellement eu le choix...Honnêtement, je ne suis pas convaincu que je serais retourné au lycée après le déménagement ici..." La discussion se poursuivit et les sujets plus sombre que les souvenirs d'écoles revinrent à nouveau. Le jeune homme parla de cet épisode peu agréable où, on l'avait emmené de force. « Je suis désolée Sam … ». Le sourire réapparu sur son visage. " T'inquiète paupiette, ça va mieux maintenant." La jeune femme évoqua ensuite ses parents et leur aspect fantomatique. Ce à quoi le soigneur ne su trop comment réagir. Il concevait difficilement que l'on pu délaisser ainsi ses enfants. Il ne comprenait pas. « Je sais pas. Pour tout dire je me suis habituée au fait qu’ils m’ignorent. » Il se mordit la lèvre, trouvant cela terriblement moche. Sam ne trouva pas grand chose à dire de plus que " désolé". Plaisantant à moitié, il enchaina ensuite à son tour sur un instant plutôt désagréable de sa vie. De ce coté là, on a l'embarras du choix, non ? Déclara sa conscience. C'est pas faux...Pendant son discours, il vit la brune hocher la tête, vraisemblablement attentive. "Mais il s’était passé quoi, en vrai ? Un arbre t’est vraiment tombé dessus ?"."Hum...Pas vraiment non..." Passant la main dans ses cheveux, il chassa d'énième gouttes d'eaux. N'allait-il dont pas commencer un peu de sécher ? " A vrai dire, j'ai longtemps été la cible de...plusieurs de mes camarades. Le harcèlement scolaire ou...peu importe, dont tout le monde parle à l'heure actuelle. "C'est pas bien, il faut pas, protégeons nos enfants. Avant ça n'existait pas gnagnagna..." " imita-t-il avec une voix de femme, aussi aiguë que possible. "A mon époque à moi, ça n'intéressait personne et puis c'est pas le genre de truc qu'on criait sur tous les toits." Changeant de sujet, s'il mieux valait continuer du marcher ou attendre un bus jusqu'au lendemain matin." Il commence à faire froid. On peut commander un taxi si tu veux. » "C'est comme tu le sens, j'ai pas tellement envie de rentrer maintenant...Je te laisse le choix." Il inséra ses mains dans ses poches et se perdit dans la contemplation du poussière sur la vitre qui le séparait du banc, destiné aux usagers des transports en communs.
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(✰) message posté Mar 26 Jan 2016 - 20:00 par Invité
« Dans ce cas, je ne crois pas vraiment correspondre à la description. » Je souris, amusée. Cela ne m’étonnait pas vraiment. Dans mon souvenir, il était un garçon gentil mais qui pouvait se montrer turbulent – quand il le fallait. Il haussa les épaules avec désinvolture et poursuivit son discours : « Du moins disons qu’il y a un peu de ta définition dans mon parcours mais … ça ne colle pas complètement. Au début j’étais l’élève silencieux, discret qui s’ennuie et dessine sur ses cahiers mais parvient à se maintenir dans une certaine moyenne. Et … ensuite, je suis devenu le mec sympa, qui se fait remarquer, parce que trop bavard ou trop bruyant et qui se manifeste de manière intempestive et complètement aléatoire. » Voilà le Samael qui siégeait dans ma mémoire. Un type avec lequel je m’étais vite entendue, tant pour son intelligence que pour ses frasques et sa spontanéité. Semblait-il encore refuser certaines règles aujourd’hui ? Nous nous trouvions dans une situation bien trop cocasse pour trancher. J’aurais voulu le voir dans un autre contexte, savoir ce qu’il était vraiment devenu. Là, ses cheveux dégoulinant d’eau et nos courses effrénées à travers Londres ne me donnaient guère d’autres choix que celui de constater son esprit d’aventurier. Pourtant, il semblait tout prendre calmement. Même un feu de joie, il finissait par l’apprécier, jusqu’à vouloir s’en approcher et le toucher du bout des doigts, à ses risques et périls. « J’étais capable sur un cours de deux de participer pendant la première heure et de dormir à moitié la seconde … » Je laissai échapper un rire moqueur sans vraiment le viser, lui. Je me reconnaissais dans ses mots. « J’avais des techniques pour ne pas que les profs me grillent en train de dormir. On aurait fait un sacré duo au lycée en se partageant les rôles, l’un participe et l’autre dort. » commentai-je sur un ton à la fois nostalgique et rieur. Les deux se mélangeaient : je regrettais parfois d’avoir mis ma scolarité à l’index mais je savais que ça faisait partie d’un tout. Que j’avais commencé l’héroïne pour la même raison. Que tout n’était qu’une question de rejet perpétuel de ce que l’on m’avait forcé à faire, de ce futur que l’on m’avait forcé à vivre et que j’avais refusé avec violence. « Ba après l’intérêt c’est au moins d’avoir eu ton bac. Si j’avais réellement eu le choix … Honnêtement, je ne suis pas convaincu que je serais retourné au lycée après le déménagement ici … » Je secouai la tête, un sourire aux lèvre. « Moi non plus. Les profs me vireraient tout de suite, t’façon. » Je concluais sur une note malicieuse. Mieux valait en rire qu’en pleurer.
« T’inquiète paupiette, ça va mieux maintenant. » Je le remerciai de sa tolérance d’un signe de tête courtois. « Hum … Pas vraiment non … » Il passa sa main dans ses cheveux mouillés avec gêne et j’hésitai un instant à l’interrompre, à lui dire de ne pas me raconter, mais il poursuivit finalement avec plus d’assurance. « A vrai dire, j’ai longtemps été la cible de … plusieurs de mes camarades. Le harcèlement scolaire ou … peu importe, dont tout le monde parle à l’heure actuelle. ‘C’est pas bien, il faut pas, protégeons nos enfants. Avant ça n’existait pas gnagnagna …’ » Je me mordis la lèvre et levai mon regard vers lui d’un air navré et compatissant. On ne le disait pas mais c’était un fléau et ses termes hésitants montraient qu’il était encore influencé par ces épisodes de sa vie : il n’allait pas les oublie de sitôt alors il restait évasif pour lui-même croire que ça ne faisait plus partie de lui. Je voulus dire quelque chose mais je ne trouvai pas quoi. « A mon époque à moi, ça n’intéressait personne et puis c’est pas le genre de trucs qu’on criait sur tous les toits. » Je hochai la tête, pensive, avant de le regarder, mon sourire ayant regagné mon visage. « On aurait pu aller faire la misère aux idiots qui t’avaient emmerdé à l’époque, mais j’imagine qu’ils habitent trop loin d’ici. » Combattre le mal par le mal, parfois on y trouvait une justice. Ma famille le faisait souvent et ils semblaient toujours plutôt sereins. Et c’était un fléau dont on ne parlait pas assez, Samael avait raison de le mentionner. Il avait été la victime de ses camarades mais, par extension, celle de tous ceux qui avaient fermé les yeux sur son cas. De tous ceux qui l’avaient forcé à voir un pédopsychiatre. Il mi ses mains dans ses poches avec détachement et me répondit : « C’est comme tu le sens, j’ai pas tellement envie de rentrer maintenant … Je te laisse le choix. » Je regardai les alentours et remarquai que nous étions à l’extrémité d’un square dont toutes les lumières étaient éteintes. Je m’approchai du grillage et l’escalada sans peine pour me retrouver de l’autre côté. Je me tournai vers Samael pour l’appeler : « Autant se dégourdir les jambes si on passe la nuit dehors. Je veux pas attraper la crève. » Je lui offris un sourire sauvage et entraînant avant de reculer sans le quitter des yeux. La nuit était encore longue et la ville pleine de secrets à découvrir.
Kyle A. Rowena
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(✰) message posté Mar 2 Fév 2016 - 13:53 par Kyle A. Rowena
Pour chaque insulte lancée, il pousse un grain de beauté.
« J’avais des techniques pour ne pas que les profs me grillent en train de dormir. On aurait fait un sacré duo au lycée en se partageant les rôles, l’un participe et l’autre dort. » Il secoua la tête et se mit à rire. "Ah ça, j'ai aucune peine à nous imaginer. Mais du coup je ne suis pas sur qu'on serait restés longtemps en classe. A mon avis on aurait passés plus de temps dans le couloir ou en colle ou je ne sais ou ailleurs. " Ils continuèrent ainsi un moment, à parler de leurs études. « Moi non plus. Les profs me vireraient tout de suite, t’façon. » Il afficha une petite moue. "Encore une raison de plus, pour que notre hypothétique association scolaire tombe à l'eau." La discussion se poursuivit tandis qu'ils marchaient toujours, il finit par avouer, sans rentrer dans le détails, les problèmes qu'il avait connu pendant une certaine période, au lycée. « On aurait pu aller faire la misère aux idiots qui t’avaient emmerdé à l’époque, mais j’imagine qu’ils habitent trop loin d’ici. » Le jeune homme s'amusa à nouveau des propos de sa compagne. "J'aurais bien voulu t'y voir tiens, avoue tu aurait tentée de les cramer avec un bout de carton, non ?" se moqua-t-il gentiment. "C'est de l'histoire ancienne" déclara-t-il au bout de plusieurs minutes. "Et puis, je crois qu'ils ont en parti payés..." Des flashs vinrent aussitôt assaillir son esprit. Il se rappelait le retournement de situation, le fait d'avoir hurler sur Kyle et l'incendie. Le contenu proprement dit de la scène échappée encore à sa mémoire. Il ignorait pourquoi. Peut-être parce que c'était trop troublant. Les médecins lui avaient expliqués qu'il arrive fréquemment que sous le coup d'un phénomène ou d'une émotion trop violente, le cerveau choisisse de sa propre initiative de se déconnecter ou de bloquer l'accès à certaines séquences. Arriva le moment où à force de marcher, sa camarade demanda s'il ne préférait pas appeler un taxi. Évidemment, il n'y avait plus de bus à cette heure et par ailleurs, mouillé comme il l'était, le soigneur risquait d'attraper la mort. Cela dit peu importait, il ne se sentait pas particulièrement mal. : « C’est comme tu le sens, j’ai pas tellement envie de rentrer maintenant … Je te laisse le choix. » Elle regarda à droite et à gauche et se dirigea vers un grillage avant de l'escalader. « Autant se dégourdir les jambes si on passe la nuit dehors. Je veux pas attraper la crève. » Il haussa les épaules et l'a suivit. Ils déambulèrent alors à l'intérieur d'un parc, plutôt en cette nuit. "Et maintenant ? "demanda-t-il. "Quels secrets nous restent-ils encore à partager ?" Prit d'une soudaine euphorie, il se mit à courir traversant la pelouse et les fleurs avant d'aller se percher sur un rocher surplombant l'endroit. "Tu n'as jamais pensée à partir loin ? Tout quitter et changer de vie. " l'interrogea-t-il. Parfois, l'envie d'ailleurs le prenait comme ça...Parce qu'il s'imaginait sans doute qu'un avenir meilleur pouvait attendre autre part. Néanmoins, cela ne semblait réaliste. " J'ai déjà plus ou moins fait ça en venant ici, à Londres...C'est vrai que la vie est mieux qu'avant. Mais par moment j'ai l'impression que le passé me poursuit. Je suis peut-être pas partit assez loin." Il sourit légèrement et s'installa plus confortablement. "On devrait peut être essayer de se revoir plus souvent à partir de maintenant. Scolairement parlant en terme d'influences réciproques, ça ne l'aurait pas fait. Mais en tant qu'ami on sans doute arriver à faire des choses sympa, non ?" Passant une nouvelle fois la main dans ses cheveux, il envoya pour la énième fois quelques gouttes d'eau se perdre dans le décor.