Call of the music (Owen)

La journée avait été complètement chaotique, en premier lieu Tyler c'était réveillé à la traîne. Pour ouvrir le resto dès sept heure mais tout avait fini par être ouvert pour neuf heure. Ensuite, la gardienne de Bali n'avait pas pu le prendre alors son fidèle compagnon se prélassait dans son bureau. Il devait être à peu près midi quand Tyler occupé aux fourneaux avait commencer à se plaindre de maux de tête. Le chef de la Guilde têtu, avait continuer son boulot et faire comme si de rien n'était. Pourtant ce fut à la fin de la journée, plutôt en soirée vers 20 heures qu'il comprit son étourderie.

L'anglais était dans la cuisine entrain d'aiguiser les couteaux de cuisine quand sa vision se mit à devenir embrouillé, ce fut la dernière chose qu'il se rappelait avant de tomber dans les vappes. Pour combien de temps avait-il parti ? Aucune idée, mais quand il reprit conscience dans l'ambulance, il ne sentait pas la superbe entaille qu'il c'était fait au bras gauche, gracieuseté d'un couteau fraîchement aiguisé. Ses médicaments anti-rejet, il avait oublier de les prendre se matin. Voilà la connerie qui lui donnait un allez-simple aux urgences du Great Ormond Street Hospital.  Son pouls s'accélérait légèrement plus qu'il revenait à lui, son sous-chef allait s'occuper du restaurant et de son chien mais il avait un important rendez-vous en studio qui allait devoir attendre.

C'est ainsi que sa soirée l'amenait à l'hosto, mi dans les nuages et mi-pied sur terre entrain de reprendre conscience tranquillement. C'était rare qu'il les oubliait. Tyler réussit à enlever le masque à oxygène pour indiquer aux ambulanciers qui le remettait déjà aux mains des docteurs de l'urgence.

-Je vais bien...

Journée somme toute normale. Aucun accident n'avait été signalé, aucun mort répertorié, la folie des fêtes de fin d'année commençait à s'estomper progressivement. Les décorations étaient retirées au compte-goutte, la patinoire provisoire en centre-ville, faisait de moins en moins d'émules. Les vacances de noël étaient terminées depuis bien longtemps, celle d'hiver approchaient progressivement, laissant craindre à nouveau l'arrivée massive de patient. Owen ne s'en plaignait pas, bien au contraire, il était ravi de pouvoir exercer pleinement son travail sans se pourvoir des préoccupations administratives qui menaçaient les quelques postes de certains de ses confrères dans les établissements hospitaliers environnants. Non, lui se voyait accaparé par d'autres sortes de problèmes en ce moment. Le mariage qui approchait, les préparatifs inhérents aux festivités, mais aussi son projet de fondation qui ne trouvait que de trop rares soutient. Il avait beau se démener durant ses heures de pauses et pendant ses congés, rien n'y faisait, la machine avançait trop lentement à son goût. Journée somme toute normale, sauf le docteur Reagan n'est plus d'humeur, il l'est encore moins depuis qu'il a pris connaissance du contenu de la lettre qu'il a au préalable adressé en recommandé à une personne d'ordinaire réputée pour être un généreux donateur.


Mais le temps de la lamentation était révolu. Le médecin se précipita vers l'ascenseur et rejoignit ensuite le rez de chaussé pour aller accueillir un nouvel arrivant tout droit sortit de l'ambulance.  

« -Bonjour ! Docteur Reagan, service traumato ! Qu'est-ce qu'on a aujourd'hui » lança t'il aux deux ambulanciers qui lui firent le détail. A peine eurent-ils finis, que le patient commença à sortir de sa léthargie médicamenteuse, retirant son masque à oxygène et faisant ainsi savoir qu'il allait bien.

« -Hey doucement l'ami. C'est moi le médecin ici pas vous ! Vous avez une sévère entaille qui va nécessiter des sutures. »

Les deux ambulanciers s'en allèrent laissant Owen prendre en charge son nouveau patient qu'il conduisit aux urgences. Deux internes vinrent ( se faire mousser) lui prêter mains fortes et installèrent le récalcitrant sur un lit. Owen s'approcha à nouveau.

« -J'ai besoin de connaître votre nom, prénom. Etes-vous actuellement assujetti à un traitement quelconque ? »

Tyler était encore à l'hosto, pourtant c'était l'endroit qu'il tâchait d'éviter le plus depuis qu'il avait recu sa greffe de rein à 16 ans. L'amateur de musique eut le temps d'entendre le docteur des urgences lui dire qu'il avait une sévère entaille qu'il fut prit en charge par le docteur et deux de ses sbires. Tyler maintenant sur un lit plissait légèrement les yeux avant de remettre le masque à oxygène. Il se sentait le souffle court et sa vision était un peu embrouillé. Il retira à nouveau le masque de son bras le moins douloureux, à vrai dire celui qui n'était pas blessé.

-des sutures? pourtant j'aiguisait..et plus rien..

Il secouait la tête légèrement comme si cela allait aider à lui éclairer l'esprit.

- Tyler Knight...je prend des médocs anti-rejet pour mon rein

Le chef cuisiner se mit à regarder sa tenu de chef, il avait pisser le sang mais ne l'avait pas venu venir. Il allait devoir prendre des mesures pour faire venir une escouade de nettoyage et peut-être prendre quelques jours pour envoyer ses tenus chez le nettoyeur. Il avait l'air d'un meutrier qui venait de s'éclater en regardant un épisode de American Horror Story.

Malgré l’heure et la garde journalière qui touchait à sa fin, Owen accepta sans broncher le nouveau patient qu’on venait de lui amener. À cette heure, malgré le jour de la semaine, le dispensaire était curieusement vide, enfin « relativement » semble le mot le plus adéquat. Aucune tempête, aucun carambolage à l’horizon, cette relative quiétude, n’oublions pas que nous sommes dans un hôpital, incita le Docteur Reagan a mené son nouveau patient au dispensaire. Accompagné de ses deux fidèles internes qu’il avait baptisé « Tic & tac » à défaut de retenir leur prénom, il rejoignit les lieux et fit installer le jeune homme sur l’un des nombreux lits vides.

« -Prenez des notes » lança t'il à l’une des deux internes avant de s’approcher du jeune homme pour étayer un premier diagnostic avec les quelques informations transmises par les deux ambulanciers. Voyant que l’homme sortait de sa léthargie et qu’il commençait à batailler avec le masque à oxygène, Owen prit l’initiative e l’aider à le lui retirer. « -Doucement, ne vous agitez pas autant ! Prenez le temps de reprendre vos esprits, tout va bien, vous êtes entre de bonnes-mains. » dit-il avec sympathie pour rassurer le jeune homme qui semblait un peu déboussolé qui fut surprit qu'on lui parle de sutures. « -Oui, je dirais une dizaine à vue d’œil. L’entaille est trop importante pour songer à un autre procédé. Donc vous étiez en train d’aiguiser un couteau, je suppose ? » La question pouvait paraître idiote, mais avec ce que le monde moderne draine en matière de drame, on n’est jamais trop prudent et Owen, ancien soldat l’était. Il laissa le jeune homme, Tyler, se présentait et demanda à Tic & Tac de lui laisser un peu d’espace afin qu’il puisse se démettre de son trouble et reprendre ses esprits.

« -Bien Tyler, je suis le docteur Reagan. » dit-il en faisant un signe à l’une des internes qui commença à prendre des notes. « - Après une greffe, la prévention du rejet passe toujours par une inhibition ou au moins une réduction des réactions immunitaire. L’organisme et le système immunitaire ne reconnaissent par le tissu ou l’organe greffé, ils le considèrent même comme un « ennemi » qu’il faut combattre. Par la suite, un certain nombre de réactions immunitaires vont se mettre en place et aboutir à la mort ou nécrose du greffon. D’où la nécessité de prendre assidument son traitement anti-rejet. Désolé, je fais la leçon à mes deux internes, mais aussi à vous l’ami. Depuis quand êtes-vous astreint à votre traitement ? » Tyler laissa son regard tombé sur sa tenue blanche entaché par son propre sang. « - Votre teinturier va s’amuser ! » lança Owen en plaisantant pour détendre l’atmosphère.

« - Cher internes maintenant que le savoir ne vous fait plus défaut, grouillez-vous pour aller me chercher ce qu’il faut pour réaliser les sutures de notre nouvel ami » Sans attendre les deux jeunes internes s’éloignèrent pour aller chercher de quoi refermer l’entaille tandis qu’Owen commença à désinfecter la plaie.
« -Ca ne saigne plus, ça va ! Dites-moi depuis quand vous n’avez pas pris ces fameux médoc ? »

Il fallait qu'il laisse le docteur s'occuper de lui. Tyler avait un rythme de vie en accéléré. C'était un sacrifice qu'il acceptait de faire pour combler ses deux passions. Il était dans un hôpital qu'il connaissait déjà mais au moins ce docteur avait l'air d'un type hyper sympa. Le ton qu'il utilisait avec Tyler était rassurant ce qui aidait le chef cuisiner à ce calmer et son cœur allait le remercier pour ça. ,Même que le fameux Docteur qui avait maintenant un nom, sois le Docteur Reagan l'aidait à se débarasser de son masque à oxygène. Quand le docteur lui expliquait qu'il aurait besoin de plusieurs points de sutures, Tyler levait les yeux pour voir aussi les deux sbires qui collait le docteur Reagan aux basques. C'était surement des internes à voir leur tronche face à la vue du sang séché. Des étudiants devait apprendre sur le terrain et voila qu'il servait de combaye. Pas trop mal, au moins certain allait apprendre de ses erreurs. Par la suite, Doc lui faisait le même discours qu'il avait eu de son médecin quand il avait eu seize ans, la greffe et ses conséquences si il ne prenait par ses médicaments. Oh, il allait devoir lui dire qu'il avait oublier, être honnête pour avoir une petite remontrance par la suite. Le producteur de musique ne répondit pas toute de suite mais riait bien à la blague du docteur sur son teinturier. Oh oui, il allait avoir de ses nouvelles dès sa sortie d'ici.

Tyler regardait le docteur donnez ses ordres à ses étudiants qui filèrent au boulot tandis que le doc se mit à désinfecter sa peau en l'interrogeant de nouveau. Il était tenace le fameux doc mais aussi si Ty voulait sortir d'ici ...

- Ils vous obéissent ces étudiants.. j'ai eu un oubli ce qui arrive rarement d'habitude mais j'étais en studio tard hier et là le resto... je ne les prend pas depuis hier soir... et là j'en paie le prix...

Il cherchait son téléphone de sa main libre mais il n'essayait plus car un léger maux de tête se fit plus pressant. Il se mit plutôt à discuter avec le docteur comme si il était à une autre séance chez le tatoueur.

- Ouais je bosse chez UK Records pour mon père le président du label et j'ai mon resto alors j'ai une vie à partager les deux..hey doc, j'ai un mal de crâne..et promis plus de couteaux pour un bout ca chauffe.

J'ai horreur de tomber sur un patient qui n'est pas assidu avec le traitement qu'on lui a expressément demandé de prendre pour se soigner ou pour sa survie. Mais qu'est-ce qu'ils s'imaginent, que ça nous amuse de leur signer prescription sur prescription, de leur donner des médicaments qui, à n'en pas douter, serviraient à d'autre ? Ils s'imaginent que c'est comme des mentos, ou comme des tic-tac que ça se gobe avec autant d’aisance et que l'on peut se permettre de les prendre notre guise. Ah les patients et leur naïve inconscience, ça a de quoi nous rendre fous nous médecins qui œuvrons chaque jour pour sauver des vies. Je pourrais lui faire le sermon, passait pour le « relou de service » comme dirait Teddy, mais j'imagine que je suis plus enclin à la bonté le mardi. Déléguant donc la quête d'aiguille et de sutures à mes deux internes qui s'en allèrent sans plus attendre, je sortis mon calepin de la poche de ma veste et y griffonna quelques notes attendant que le dénommé Tyler ne réponde à ma dernière question pour étayer d'avantage ma prise de notes. Malgré ma légère exaspération, le gars me semblait sympathique et pour ne pas aggraver son état, j'optais donc pour le médecin sans sermon à l'écoute des doléances de son nouveau patient.
« - Mieux vaut m'obéir en général » dis-je faussement sérieux, bien que dans le fond ça ne soit pas tout à fait à côté de la plaque. Les internes, pour une grande partie, me déteste parce que je ne fais que très peu de cadeau, moi-même quand j'étais à leur place, je n'ai bénéficié d'aucun traitement de faveur. Alors à mon tour, je me dois de perpétrer cette illustre façon de faire et tant pis si l'on m'affuble de surnom peu flatteur. D'ailleurs à ce qui paraît depuis mon arrivée au service (deux ans déjà) on m’appellerait « le Tyran ». Sympathique, je trouve, ils manquent quand même d'imagination ces petits jeunes. Donc reprenons les choses sérieuses !


« - Depuis hier soir ?! Ah l'ami, je vais vous tapez sur les doigts. Je vous le dis et vous le répète, car j'imagine que les confrères ont fait correctement leur travail, il est primordial de prendre votre traitement avec assiduité, au moins pendant la première année. Il suffit d'un ou deux oublis comme ça pour foutre en l'air des heures d'opération et un organe, voir le patient qui va avec. Bon au vu de votre état, je ne vais pas continuer à vous faire la morale, j'imagine que vous avez compris par vous-même. » Je le vis s'animer un peu plus, en farfouillant dans la poche de son jean à l'aide de sa main valide.  « -Doucement l'ami ! Vous devez rester calme et faire le moins d'efforts possible » Mes deux internes « préférées » firent leur grand retour. À ma grande surprise, elles avaient pensé à tout sans rien omettre. L'une me tendit les gants et l'autre deux boites dans lesquelles se trouver des aiguilles stérilisées et de quoi réaliser les sutures.
« -Tic et Tac ! Allez donc prendre une banane, chacune. Je veux voir où vous en êtes dans le travail sur les sutures »
« -Mais Docteur on pensait que... »
« -Que j'allais laisser l'une de vous faire ses preuves sur la main de ce pauvre homme ?! Hors de question. Aller prendre ces deux foutus bananes ! Allez ! » Une fois encore, les deux jeunes femmes quittèrent les lieux, avec au moins autant d'empressement. Déposant mon carnet et le crayon qui allait avec, il me fallait à présent me préparer à faire quelques sutures. Le béaba du traumatologue expérimenté que je suis. Mais avant toute chose, je dois mettre Tyler à l'aise. Vu son état, je ne peux et ne dois prendre le risque de le placer sous anesthésie, aussi faible soit-elle. Recoudre à vif pourrait paraître barbare, mais rassurez-vous, la partie ouverte est très simple à refermer et peu douloureuse.
« -Ca va piquer un peu, mais c'est surmontable. Alors comme ça, vous avez votre propre resto et vous êtes le fils d'un président de Label ? Vous vivez à 100 à l'heure, on dirait. Vous produisez quel genre de musique ? J'imagine que vous en faites vous aussi non ? » A mesure que la conversation se développait, je refermais progressivement la plaie, attirant constamment l'attention de Tyler pour qu'il ne se focalise pas sur la douleur.  « -C'est comme une séance chez le tatoueur hein ?! » dis-je pour continuer à surfer sur la vague de l'humour.