"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (fb) call it fate call it karma + elea with love ♥ 2979874845 (fb) call it fate call it karma + elea with love ♥ 1973890357
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Ven 20 Mai 2016 - 22:39 par Theodore A. Rottenford

oh, monsters are scared. that's why they're monsters. Il s’élèvera. L’oiseau, l’aigle, le faucon, le prédateur charognard. Je sais qu’il s’élèvera avant de tomber. Je fixais les arabesques du plafond. Les ombres de la ville filaient entre les parois du couloir alors que je pressais les bras sur ma poitrine. J’étais seul, étendu sur le parquet. Mon regard se perdait dans le silence. Mon corps se mélangeait aux poussières. Et si j’inversais la balance du temps ? Ce soir, je mourrais à la place de Jamie. Mon cœur l’invoquait en simulacre. Ma voix s’étouffait dans les prières intérieures. Il était là, dans ma chair, sous mes côtes, dans mes os. J’avais creusé ma foi pour échapper aux jougs de la mafia. J’avais usé les paroles de la bible et les sentences du seigneur. L’évasion passait par la réclusion. Et je n’implorais plus sa miséricorde. Je voulais retourner les pages de l’histoire afin de m’étendre à ses côtés. Mon souffle s’amenuisait entre les nuages du ciel. La silhouette de Jamie s’agrippait aux contours de mon visage. Ses yeux pleuraient les larmes que j’avais retenues. Ses yeux. Il y avait du sang dans ses prunelles. Je souris en croisant mes doigts dans le vide. L’illusion était réelle. J’entendais les chants des druides celtiques, les vagues de muir éireann et son long bras qui tranchait les rivages du Royaume désunis. Avait-il senti l’odeur du port pendant son agonie ? Les perles poisseuses de la rosée et les senteurs de la mousse qui embrassait la chaussée des géants ? Je me redressai en effleurant les formes nébuleuses de la roche. Les colonnes étaient visibles du haut de la falaise. Les colonnes se trouvaient là-bas, sur les étendues de basalte du comté d’Antrim. J’étais né au Nord mais je mourrais au Sud. Cette destinée tragique ! Je murmurais les louanges de mon pays en me tortillant entre les plis de la moquette. Je n’avais plus peur de la saleté. Je n’avais plus peur de rien. Ma gorge vibrait sous les souffles du vent. Je demeurais immobile, caressant les courbes d’un fantôme, imaginant sa vie dans la mienne. L’alcool embaumait mon esprit. L’ivresse m’avait couvert de nostalgie. Je fixais l’expression salutaire de Jamie. On se retrouve bientôt. Un frisson traversa mon échine alors que ma conscience rompait avec l’hallucination. J’étais saoul et stupide. Je déglutis avec difficulté. Ma tête se pencha vers le mur. Mon oreille gauche sifflait dans mon crâne. Je vacillais vers la rampe de l’escalier alors que les mirages s’éteignaient derrière mes paupières. Il avait disparu. Il était mort, il n’existait plus. L’analogie était si simple. Je grognai en me frottant les joues. Babi est bipolaire. Elle est folle. Je relevai la tête vers le miroir. Un sourire froissa les contours de ma mâchoire. Je sentais encore les marques de sa langue sur ma bouche. Elle avait brisé notre équilibre. Le baiser de la possession. Les âmes des guerriers s’appartenaient dans la lutte mais nous n’étions pas les héros d’un conte fantastique. Il n’y avait pas de plan. La pègre était notre famille. C’était une blessure dans le cœur, un coup dans le ventre. Est-ce que tu l’aimes ? Bien sûr, regarde là. Elle est comme toi. Je suffoquais dans l’ambiance de mon appartement. Je suffoquais parce qu’elle était partie. Ses services au bar semblaient interminables. Je redoutais son implication dans les affaires de madame C. Je redoutais son courage et sa fougue. Elle avait abandonnée. Babi avait inhibé l’émotion puriste afin de déployer ses ailes sur les landes défraîchies de notre royaume. La petite fille désabusée avait quitté la chrysalide originelle. Aujourd’hui, elle dansait comme un papillon de nuit. Elle léchait les flammes du lampadaire. Elle brûlait. Elle aimait ça ; se déchirer. Je pouvais orner toutes ses cicatrices, mais ce n’était pas suffisant. Elle avait besoin de Bugsy, de sa hargne meurtrière et de ses crises de colère. Elle avait besoin de lâcher le contrôle. Je tendis mes jambes flageolantes dans le vestibule avant de m’affaler sur le carrelage de la salle de bain. Je remarquais les protections pour enfants et le canard de Jasmine. Je soupirai en me cramponnant aux rebords de la céramique. Oublie-là. Tu dois l’oublier. Ma décision était prise. Je devais renier ma fille pour lui épargner son héritage. Babi portait déjà le trèfle. Je ne pouvais plus la sauver. Toutes mes pensées se confondaient dans la pénombre. Les souvenirs transperçaient ma poitrine. Ne la sauve pas. Emmène là dans la crypte, Theo. Ma mère m’avait tatoué dans le souterrain de l’église. Elle avait coulé l’encre sur ma peau pour me piéger dans la solitude. J’étais fatigué de marcher. J’étais fatigué d’attendre. D’un geste mécanique, je me glissai sous le robinet. L’eau me glaçait le visage. L’eau avait la couleur du sang, le parfum de Babi, le regard de Bugsy. Le clan était partout.
J’étais la mafia.
✻ ✻ ✻ ✻ ✻

Je foulais langoureusement la chaussée. Les lueurs de la lune se reflétaient sur l’horizon brumeux. J’avais retrouvé ma lucidité, mais mon esprit maintenait encore une prise dans l’univers de Jamie. Mon haleine était acide. Les relents de l’alcool parfumaient mes soupirs lassés. Sale, sale, sale. Je longeais la rue principale afin de passer devant les cloisons du quartier résidentiel. Il était temps de récupérer Jasmine. C’était mon tour de la garder. Comme à son habitude, Olivia me retrouvait dans le hall, les bras arrondies autour de la silhouette de l’enfant. Elle avait tellement grandi. Pourtant, elle demeurait toujours aussi fragile et cristalline à mes yeux. J’appuyai sur la sonnette en chancelant. Mes pensées cheminaient lestement autour de ma tête. L’empreinte du passé faisait écho aux souvenirs. Je me redressai avec désinvolture alors que la porte s’ouvrait sur l’expression chenue d’Elea. Je fus surpris de la trouver ici, enlaçant ma progéniture comme un trésor précieux. Elle tenait une partie de mon âme. Elle me tenait juste là. Jazz me ressemblait. Ce n’était pas une enfant de l’amour. Elle avait éclore au milieu de la terreur. Et moi, je l’aimais. Je l’aimais jusqu’au point de l’abandonner. La petite se releva en reconnaissant mon visage. Ses yeux s’illuminaient alors qu’elle marmonnait «Dadda … Dadda …». Elle hoqueta en s’agrippant à mon cou, puis tout à coup, la distance se brisa entre nos corps. Moi. Jazz. Elea. Il n’y avait plus qu’une seule forme. «Marshall. Tu essaies de me prendre par les sentiments ? » Sifflai-je en me penchant vers sa pommette. Mes lèvres enlaçaient sa peau. Je l’embrassais par courtoisie. Je l’embrassais parce que notre réalité était alternative. Elle tenait mon enfant sur sa poitrine. Elle la bordait avec maladresse, les sourcils arqués et la bouche serrée. Je savais qu’elle n’était pas à l’aise. Les démonstrations affectives étaient devenues oppressantes. La peur de l’attachement l’avait rendu arrogante. J’effleurais son oreille en visualisant nos anciennes étreintes. Elle me connaissait. Malgré mes secrets et ma désinvolture, Elea me connaissait. Elle possédait une particularité étrange, celle de pressentir mes attaques. La jeune américaine savait qu’à cet instant, mes gestes étaient sincères, courroucées par la saveur aigrelette du whisky. Elle m’avait vu à terre. Elle m’avait entendu gémir sous les draps. Parce que j’avais mal. Parce que Jamie me manquait. Parce que je me dévoilais pour la première fois. «Elle est si jolie. Tu te poses la question, n’est-ce pas ? » Murmurai-je contre sa tempe. Jasmine nous retenait dans son allégresse. Ses mains nous emprisonnaient dans la proximité. «Comment un homme comme moi, peut créer une créature aussi magnifique. Je me le demande aussi parfois. » Je souris en surplombait son profil. L’émotion perlait au coin de mes prunelles. Je devais lâcher prise. Ce n’était pas un miracle, mais une abomination.
J’étais la mafia.
Jasmine était la mafia.


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() message posté Sam 4 Juin 2016 - 10:22 par Invité

i knew the taste of pain like i knew the taste of your lips. so often the two seemed to intermix. Elle fronça les sourcils quand Olivia posa son stylo sur la table. « J’ai l’impression que tu oublies que ce n’est pas la première fois que je fais ça, Liv. » Sa sœur de quelques mois son année sourit et roula des yeux au visage outré de la plus jeune. Elea sourit à son tour, et laissa son côté dramatique de côté pour entendre les dernières recommandations d’usage. Olivia était comme ça. Elle surprotégeait. Mais elle était parfaite comme cela, et Elea ne changerait sa sœur pour rien au monde, alors elle s’appuya contre la table et fit semblant de se concentrer sur les mots de la blonde. Cette dernière vit parfaitement dans le jeu de sa sœur et tourna les talons avec un mouvement particulièrement dramatique. Elea poussa un léger rire avant d’accompagner sa sœur jusqu’à la porte. Une fois cette dernière fermée, Elea s’accorda un léger soupire. Elle était épuisée. Les heures s’enchainaient à son bureau et si la promotion était une très bonne chose, la jeune femme confondait maintenant sa chaise et son lit ; les deux objets fusionnaient dans l’esprit embrumé par le sommeil. Et quand elle dormait, elle voyait ses dossiers, elle voyait les visages coupables et ceux d’innocents. Elle avait besoin de vacances, mais avouer une telle faiblesse n’avait pas lieu d’être dans son monde. Alors elle rentrait chez elle, se préparait une autre tasse de café et s’endormait sur son canapé avant même que les grains soient moulus. Alors, elle se réveillait le lendemain avec du café froid et un corps endolori. Elea se massa légèrement le front avant de retourner vers la petite fille qui était en train de jouer dans le salon, et qui leva de grands yeux bleus en la voyant. Elle passa une main dans les boucles blondes de l’enfant qui s’approcha d’elle pour la tirer vers ses jeux. Tante Elea, semblait son nouveau surnom. Il avait été facile de l’accepter quand il venait de la fille de Danny. Elle avait mis plus de temps pour Jasmine et sa moue d’enfant. Pourtant, elle n’avait jamais eu un mouvement de recul, avait sourit, et pris sa nièce dans les bras. C’était Olivia qu’elle n’avait pas regardée. Sa sœur était trop généreuse, et Elea s’était demandée, elle qui n’avait aucun instant maternel, pourquoi Olivia avait dit oui. Pourquoi elle avait accepté de garder la fille d’un homme qui avait brisé le cœur de sa sœur. Elea avait posé des questions bien sûr ; et les réponses qu’elle avait obtenues ne lui plaisaient pas particulièrement. Mais Olivia était heureuse avec un bébé dans les bras, et la voir ainsi ravie permettait à Elea d’oublier sa culpabilité. Elle pouvait avoir des enfants et n’en voulait pas, tandis que sa sœur ainée luttait contre son propre corps pour en avoir. Le sort était cruel, Elea n’en avait jamais eu de doute. Le procureur n’avait pas su quoi faire avec Jasmine au début. Quand ses yeux sombres rencontraient ceux de l’enfant, elle était prise d’une étrange rancœur. Mais ce sentiment puéril avait vite disparu quand elle avait passé du temps avec la petite. Jasmine était une enfant comme les autres, et déjà, elle voyait les expressions d’Olivia dans les moues boudeuses de la petite blonde. Elea avait appris à passer une éponge idiote, parce qu’elle s’était retrouvée dans les yeux de la gamine. L’américaine savait qu’elle avait une sœur jumelle biologique désormais, mais n’en savait pas plus sur ses parents qui l’avaient nommée Ren Takahashi. Elle se rappelait que trop bien des hypothèses qu’elle s’était donnée pour expliquer son adoption, et elle se souvenait d’une en particulier. Yakuza. Il lui était impossible de garder un tel sentiment pour une petite qui n’avait rien fait, et qui la regardait avec les mêmes yeux magnifiques d’Olivia. « C’est qu’elle devient grande ! » dit-elle en prenant sa nièce dans les bras, et tournant sur elle même, Elea fut ravie d’entendre un rire cristallin passer les lèvres de la petite fille.
La sonnette retentit, et pensant qu’il s’agissait d’Olivia, Elea se dirigea vers la porte, les bras pris par Jasmine. Elle ouvrit la porte et fut surprise de trouver Theodore Rottenford sur le pas de l’appartement. Dans un mouvement instinctif, elle resserra sa prise sur sa nièce, les sourcils froncés. Mais Jazz hoqueta le titre de son père, et dans un mouvement rapide, elle s’accrocha au cou du commissaire, et Elea se retrouva trop près de lui. Elle ne pouvait pas se désengager de l’étreinte sans lâcher Jasmine, et cela elle n’en avait aucune envie. «Marshall. Tu essaies de me prendre par les sentiments ? » Elle laissa les lèvres de Theodore effleurer sa joue avant de reculer sa tête avec un mouvement arrogant. Mais Theodore suivit et elle sentit ses lèvres contre son oreille, et ses yeux glissèrent violemment jusqu’à ceux de l’irlandais. Son souffle chaud était mêlé d’une odeur que je connaissais que trop bien, celle du whiskey et de son abime vaporeux. «Elle est si jolie. Tu te poses la question, n’est-ce pas ? » Elle ne bougea pas, attendant avec patience ses derniers mots. «Comment un homme comme moi, peut créer une créature aussi magnifique. Je me le demande aussi parfois. » Elle s’était posée la question, oui, mais n’avait pas su trouver des réponses. Alors elle était tombée sur la seule réponse possible ; Jasmine était également la fille d’Olivia. Peut-être pas par le sang, mais Elea était bien placée pour savoir ce que pouvait représenter une influence autre que le sang. « Je me demande surtout comment tu oses venir ici après avoir autant bu. » Elle glissa sa tête de manière à parler ces quelques mots dans le creux de l’oreille de l’irlandais. « C’est ta fille que tu viens chercher, Theodore » Pas les femmes qui pouvaient l’accompagner jusqu’à chez lui. Elea s’était trop attachée à Jasmine pour le voir encore briser un autre cœur. Elle refusait de voir une petite entre les mains qu’elle suspectait se trouver en permanence derrière Theodore. Elea colla la tête de Jasmine contre son épaule, et cette dernière lâcha son père, permettant alors au procureur de faire un pas sur le côté, et de se diriger vers la cuisine, laissant Theodore la suivre. Elea posa Jasmine sur une chaise avant de sortir un verre de lait qu’elle déposa devant la fillette. « Olivia ne m’a pas informé de ta venue, » dit-elle, hésitante.



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() message posté Mer 8 Juin 2016 - 20:09 par Theodore A. Rottenford

oh, monsters are scared. that's why they're monsters. Les formes se confondaient entre mes paupières. Ma conscience éclairait mon âme lorsqu’elle dévoilait mes vertus et mes faiblesses. Je me redressai en prenant appui sur la porte. L’ivresse embaumait mon esprit mais je parvenais encore à distinguer mes hontes éparses autour du vestibule. Jasmine tendait les doigts vers mon cou. Elle s’y accrochait avec une innocence désespérée, laissant ses ongles marquer mon épiderme glacé. Je lui avais fait du mal. Mon venin coulait dans ses veines, et comme une perle de cristal, il s’amenuisait contre les parois de son cœur. Notre héritage était maléfique. Je ne pouvais rien lui offrir de plus. Mon regard était fixé sur son expression juvénile ; elle était si jolie. L’éclat de sa chevelure dorée me brûlait les rétines. Je ne pouvais pas être son père. Je ne pouvais pas exister dans cette fantaisie. J’enfouis mon ombre derrière un sourire en lâchant prise. Je m’éloignais du visage d’Elea puis tout à coup, j’aperçus une vision de notre histoire. Elle aurait pu porter mon enfant à cet instant. Elle aurait pu chérir notre rencontre à Boston. Mais ce n’était qu’une illusion. A elle aussi, je faisais du mal. Mon haleine était putride, je sentais les relents de l’alcool remonter dans ma gorge. Jasmine hoqueta en tirant sur le col de ma chemise. Le son de sa voix implorait dadda, dadda ..., mais j’avais cessé de l’écouter. Il n’y avait plus aucune miséricorde. Les couleurs de l’Irlande m’avaient violemment abandonné. Je joignais les mains sur mon menton. Ma pensée était réduite au silence. Le cri du prédateur se déchirait au bout de ma langue, et lorsque j’ouvrais la bouche, il se transformait en soupir agonisant. Combien de temps encore fallait-il lutter contre la fatalité ? J’avais déployé mes ailes sépulcrales sous le vent. J’avais pris mon envol un million de fois avant de tomber de mon perchoir. Ce soir, je n’étais plus un aigle. J’étais simplement ivrogne. Elea Marshall se tenait fièrement dans la pièce. Ses mains entouraient le dos de Jasmine, comme si la force de ses convictions pouvait la protéger de la tragédie de la mafia. Je déglutis en allongeant les bras. Il me suffisait de l’appeler pour qu’elle vienne jusqu’à moi. Il me suffisait de l’étreindre pour tout détruire. « Je me demande surtout comment tu oses venir ici après avoir autant bu. » Ses mots sonnaient comme une magnifique ritournelle. J’aimais cette musicalité, la rupture entre la vertu et le mal. « C’est ta fille que tu viens chercher, Theodore. » Il était inutile de me le rappeler. Je me souvenais encore de ses yeux. Jazz était ma fille, la seule et l’unique. Je plissai le front en vacillant sur le côté. Elea la tenait contre son épaule. Elle creusait une distance qui s’était déjà vaporisée dans mon cœur. «Tu es jalouse, Marshall ? » Sifflai-je sur un ton bourru. Je lui interdisais de me sermonner, de porter un jugement sur ma condition ou mon instinct paternel. J’étais un agent double, je ne faisais jamais d’erreurs. Elle ne connaissait pas le poids de la désillusion. Elle n’avait aucune idée sur le deuil inachevé. Ma silhouette se découpait entre les décors bien rangés de la cuisine. L’air était trop propre. Je laissai mes prunelles se perdre entre les murs mouvants. Je tremblais en effleurant les rebords tranchants de la table. Je tremblais parce qu’elle avait installé Jasmine dans un siège éloigné. «Olivia ne m’a pas informé de ta venue, » Je relevai la tête. Il n’y avait pas une âme, pas un mot qui filtrait à travers mon expression. Le vide s’étendait de droite à gauche. J’imaginais encore le fantôme de Jamie O’Connor.  Le charme était rompu. La mort laissait toujours une cicatrice dans son sillage. J’étais trop jeune pour pardonner. Et aujourd’hui, j’étais trop vieux pour effacer les traces de l’amertume. Je recoiffai ma frange dans un geste ordonné. Je mesurais le rythme de ma respiration. Il s’agissait seulement de contrôle, de points d’ancrages et de repères physiques. Je secouai les épaules afin de sortir de ma torpeur, mais le monstre me retenait dans son antre. J’avais un pied dans l’eau, un autre dans le sang. «Faut croire qu’Olivia ne t’informe pas de tous les détails. Je suis supposé garder Jasmine. » Marmonnai-je en m’accoudant au rebord. Elea n’était pas habituée à nos enchaînements. Nous avions un programme de gardes. C’était mon tour et je ne comptais pas me dérober de cette responsabilité. J’étais là, parce que je le devais. Je portais une aspiration à la beauté, une inclinaison vers la lumière. Cela pouvait justifier mon attachement pour Jasmine. Les contraires s’attiraient. Mais les identiques s’enlaçaient. Je regardais la jeune procureur avec appréhension. Qui était-elle maintenant ? Mon contraire ou mon identique. Elle m’apparaissait comme une créature hybride, rongée par ses anciens tourments.  Je marchais au bord du précipice. Je ne savais pas de quel côté nous étions tombés. Mais nous étions tombés et la chute avait été douloureuse. Mes os avaient craqué. Mes os étaient devenus une poussière d’étoiles. «Félicitations pour ta promotion. Je ... Je n’ai jamais eu l’occasion de le dire … »  Je furetais à la recherche de whisky. Olivia rangeait ses bouteilles dans une armoire à l’entrée. Je me redressai afin de me servir un verre. Elle méprisait mon ivresse, mais j’adulais ma liberté. «T’inquiète, je ne conduis pas pour rentrer. Tu me passes des glaçons ? » Déclarai-je en allongeant le bras. J’ouvris ma paume tatouée ; Jazz. Elle connaissait déjà la signification de ce geste.
Je faisais un autre deuil.

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