Dimanche 20 Avril.
Dimanche, pas un chat sur le chantier. Emilio y était passé tôt dans la matinée car faisait son footing habituellement dans ce coin de la ville, même les weekend. Satisfait d’avoir fini le boulot qu’il voulait faire sur une coque avant de terminer la semaine, il pouvait repartir tranquille. Il fallait savoir que c’était le genre de type acharné sur le travail qui détestait bâcler les choses. Tant que ce n’était pas terminé comme il le voulait, il persisterait quitte à travailler hors horaires habituelles du chantier et même les weekends entiers.
Il n’avait plus à s’en inquiéter et pouvait rentrer chez lui prendre une bonne douche puis faire un petit tour à Hyde park. Un de ses endroits favoris. Le lieu était agréable, déconnecté du cœur de la ville de Londres puis il y avait un des starbucks où il se rendait régulièrement. Celui qui fait juste l’angle de la rue avec un intérieur un peu décoré comme un bistrot. Les sièges et fauteuils sont d’un rouge écarlate, le sol est en vieux parquet et cet endroit a d’ailleurs beaucoup de succès. Même le dimanche. L’italien se fond donc dans la masse en se rangeant dans la file. Vous vous demanderez comme un rital ‘de pure souche’ pourrait bien prendre un café dans un Starbucks alors qu’il a dans son pays un breuvage noir qui vaut de l’or et qui traduit la classe italienne, rien ne remplace le café italien et certainement pas celui de la chaîne des starbucks. Non, s’il se trouve là, c’est simplement pour un muffin. Vous savez, celui avec un léger goût épicé, un arrière goût citronné et une pointe de gingembre. Il raffole de ces ingrédients d’ailleurs, ceux qui contiennent du citron, du gingembre et de la cardamome, il a du mal à résister. Puis étant donné le sport qu’il faisait de façon régulière, il pouvait de temps en temps manger ce qui lui plaisait !
Ce fut donc son tour et il acheta 2 muffins. Il saisit également une bouteille d’eau au passage pour s’hydrater et faire passer la pâtisserie.
Une fois le tout dans un pochon il quitta le Starbucks et décida d’aller marcher un peu dans Hyde Park. C’était une journée ensoleillée alors pourquoi ne pas en profiter après tout ?
C'était fort agréable de pouvoir flâner un peu, sans but précis et observer la vie des londoniens défilant sous ses yeux. Enfin, presque tous les londoniens car à cette époque il y avait déjà des touristes qui envahissaient les lieux touristiques mais également les espaces de verdure.
Par exemple Emilio remarquait ce couple de japonais qui prenait des photos, ces étudiantes qui parlaient une langue européenne qui ressemblait fortement à du Suédois. Il y avait aussi cette mère avec on enfant, s'exclamant en espagnol. Probablement qu'elle lui disait de ne pas s'éloigner et de rester à sa portée de vue, ou bien de l'attendre. Emilio n'en savait trop rien car ne parlait rien d'autre que l'Anglais, Le Croate et l'Italien. Le reste, ça n'était que des bribes de phrases ou quelques formules de politesse si ce n'était que des mots. Le grand sportif repéra à quelques mètres de là un très grand et vieil arbre sous lequel une famille pic-niquait. Cet instant qu'ils partageaient semblait convivial et joyeux. C'était ça aussi, vivre. Profiter des petits bonheurs de la vie qu'ils soient d'une simplicité extrême importait peu. Ils ne faisaient que du bien.
Optant pour un peu de distance, l'ancien nageur professionnel se laissait guider par le son doux et rythmé qu'il entendait. C'était un joueur de guitare qui s'était installé dans la direction opposée de la famille sous l'arbre. C'est donc à quelques mètres du musicien que Di Cenzo s'installa. Il se posa sur la pelouse tendre et extrêmement bien entretenue pour y manger son muffin, tranquillement. Il commença par enlever les morceaux de gingembres incrustés sur le dessus telles des pierres précieuses serties sur une bague, autrement dit avec délicatesse et il savourait chacun d'eux. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'était pas un énorme mangeur dans le sens où il s'empiffrait goulument en dévorant en moins de 2 minutes ce qu'il avait sous les yeux (nous parlons bien là de nourriture). Emilio aimait prendre son temps et déguster. Puis il n'avait aucun plan de prévu hormis qu'il avait promis la veille à son colocataire qu'il était en charge de préparer un truc rapide et bon à manger le soir. Son portable sonna, un message de sa sœur qui prenait un peu de ses nouvelles. ça fit sourire le grand brun qui répondit immédiatement et préféra même utiliser son téléphone pour une visio-conférence avec sa sœur cadette histoire qu'elle voit où il était et vice-versa. “
Come vai più bella ? “ il sourit. Sa sœur avait généralement cet effet là. A vrai dire, si elle l'appelait c'était pour un conseil. Il l'écoutait donc attentivement jusqu'à ce qu'elle lui fasse remarquer qu'il y avait une personne derrière lui qui semblait le fixer. Emilio n'y avait pas pris garde auparavant et tourna la tête afin de voir de qui sa sœur parlait. “
Chi mi guarda ? “. Il n'avait pas vraiment fait suffisamment attention donc sa sœur du préciser “
La donna bionda “. L'italien-croate abrégea donc la conversation en disant qu'il rappellerait sa sœur plus tard. Puis une fois avoir rangé son portable dans sa poche, il tourna la tête vers la femme blonde que sa sœur lui avait indiqué, femme qui se trouvait à quelques mètres de lui et lui demanda poliment “
Est-ce que je peux vous aider ? “.