"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Again, and again # Ft. Gabriel 2979874845 Again, and again # Ft. Gabriel 1973890357
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Again, and again # Ft. Gabriel

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Dim 10 Mai 2015 - 22:43 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
La rouge, ou la bleue. La bleue ou la rouge. Agacée, je croisai les bras toisant les deux robes face à moi. J’avais beau être un garçon manqué à mes heures, avoir fait plus de trucs de mecs que de filles pendant ma jeunesse car j’avais collé Jules et Curtis. A certains moments, il m’était impossible de me soustraire à ma condition de fille, de femme. Aussi, devant les deux morceaux de tissus face à moi, je ne savais pas quoi faire. Rapidement, je décidai de prendre un avis extérieur. Je composai alors le numéro de Saphyr. Si j’avais appelé Jo’ elle m’aurait dit de mettre n’importe quoi, tant que mes genoux étaient découverts et que je n’avais pas l’air de sortir du siècle dernier. Notre aînée à tous avait cette patience pour prendre à cœur les choses idiotes pouvant nous sembler importantes. Un talent enviable parfois, qu’elle avait été la seule à acquérir avec le temps passé à nous supporter tous. Avec un sourire tendre, je l’écoutais me répondre « Oui Poppy, tout va bien ? » son ton maternant me fit ressentir une bouffée d’amour à son égard. A n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, elle serait là pour nous. Pour chacun de nous, nous aimant tous autant. Elle était la plus irréprochable de nous tous. Notre mère de substitution bien plus compétente que la réelle. « Oui, ne t’inquiète pas Saph’. Je t’appelais pour demander conseil, en fait. Je t’avais dit qu’un de nos bouquins devait sortir. La suite d’un best-seller pour gosses, en gros. » expliquais-je lui laissant le temps de se remémorer ce que je lui avais dit il y a plusieurs semaines de là. Pendant ce temps, je me retournais vers mon miroir, tout juste vêtue de ma robe de chambre et mes sous-vêtements, faute de savoir quelle robe mettre. « Oui, je me souviens. Qu’est-ce qu’il y a à ce propos ? » m’interrogea-t-elle dix fois plus patiente que moi. En effet, à cette heure, je râlerais probablement qu’elle me lâche le morceau une bonne fois pour toute. Ainsi, je cessais toute sorte de suspens « Arthur – mon patron – a décidé de faire de la sortie du bouquin un évènement. Du coup, on doit y aller et être plutôt bien habillé. Et je ne sais pas quelle robe porter. La rouge, ou la bleue ! » expliquais-je avec un accent presque désespéré. Le fait qu’elle éclate de rire à l’autre bout du téléphone me fit lever les yeux au ciel et presque bouder. Avant que je me rende compte que cela ne servait à rien, car elle ne pouvait me voir. « C’est tout sauf marrant Saph… » m’impatientais-je après quelques secondes. « Désolée, c’est juste que de voir que tu as ce genre de problèmes, c’est assez drôle. Mets la rouge. » déclara-t-elle sans me donner l’impression d’y avoir réellement penser. « Saph’ tu es sûre, j’ai l’impression que… » commençais-je avant qu’elle ne me coupe « Tu mets la rouge. Point. Le rouge te va très bien. Puis c’est sexy. Bon, je dois te laisser le dîner va cramer sinon. A plus tard, je t’aime ! ». Je restais coït face à mon téléphone pendant plusieurs secondes avant de hausser les épaules. Saphyr avait toujours – ou presque – raison, alors c’était probablement mieux de l’écouter. Passant la robe rapidement, je pus continuer ma préparation en me coiffant d’un chignon lâche. C’était la seule coiffure que je maitrisais a peu près donc il n’y avait pas de choix à avoir. Repensant à Saphyr, je me maquillais sobrement et ajoutais une touche du seul rouge à lèvres rouge que j’avais. Pas si mal. Ma robe n’était pas trop décolletée, et elle arrivait au-dessus des genoux, sans être trop courte. Parfait. Récupérant mon trench je descendis à la hâte lorsqu’Arthur m’appela. Car bien sûr, si j’étais forcée d’aller à un truc de ce genre, c’était que mon patron était derrière tout ça. Cependant que l’ascenseur s’occupait de me faire descendre les étages, je repensais à notre conversation. Lorsqu’il m’avait proposé d’aller à la soirée, je lui avais tout simplement répondu « Non, si c’est pour mourir d’ennui comme lorsqu’on est en réunion avec tous ces gens, je passe Arthur ! » ma position avait été très claire, jusqu’au moment où il avait réussi à m’amadouer « Vous êtes comme le bijou de ma collection Poppy. S’il vous plait, ne me laissez pas seul avec eux. » sortant de l’ascenseur pour le rejoindre dans sa rutilante BMW, je me répétais inlassablement qu’il était très mauvais d’avoir de l’affection pour son patron.

Le trajet fut court et agréable. Arthur savait à la fois être professionnel, mais aussi détendu lorsque l’occasion se présentait. C’était pour ça que je continuais de travailler pour lui, car il arrivait à accepter mes excentricités. Mes jeans troués ne lui posaient pas problème, ou le fait que je travaille par terre lorsque je me sentais mal à l’aise sur mon bureau. D’un autre côté, je cédais à ses caprices ridicules, comme de l’accompagner ce soir. Son épouse étant décédée il y a quelques années d’un cancer, cela me touchais toujours de le savoir non-accompagné. Et il ne cessait jamais d’en jouer. Une fois juste devant la salle, je repérais la décoration faite sur le ton des couleurs que j’avais choisies à l’aide des graphistes. J’adorais ce bouquin. Une histoire simple, ou tout le monde peut se retrouver. Un monde fantastique, une échappatoire pour tout ce qui n’est pas beau par ici. Un moyen de retarder un peu la perte de l’innocence de toutes ces jeunes âmes. Mon patron remarqua mon engouement et je secouais la tête, prenant un air boudeur histoire de lui montrer que tout n’était pas gagné.
La fête semblait avoir commencé depuis un moment. On me débarrassa de mon trench et j’entrais aux côtés de mon patron, l’imitant lorsqu’il prit une flute de champagne car je n’étais pas du tout à mon aise ici. Mon malaise fut très rapidement augmenté. Un homme, à quelques mètres de moi. Comment pouvais-je le reconnaitre alors que je le connaissais à peine ? Je dirais que je suis une fine observatrice. Mais quelque chose en moi savait qu’il s’agissait d’autre chose que je choisis d’ignorer. Sa tenue très droite, presque protocolaire. Les couleurs de son smoking. Agacée je regardais Arhtur, le traitre, il était au courant et ne m’avait pas prévenue. M’éloignant, je soupirais. La soirée risquait d’être longue. Car c’était Brythe que je venais de reconnaitre de dos. Gabriel. Notre première rencontre et dernière en date ne s’était pas très bien terminée. Je l’avais giflé. Il m’avait attaquée, alors je m’étais défendue. Ce n’était pas poli, ce n’était sans doute pas ce qu’une fille de son monde aurait fait, mais je n’avais alors aucun autre moyen de défense. Depuis, j’avais appris des choses à son sujet. Il avait eu une sœur, les secrétaires m’avaient raconté lorsque j’avais fini par décolérer et que j’avais voulu en savoir plus. Il avait eu une sœur. Et un terrible accident était arrivé. Voilà pourquoi il s’était excusé, lorsque mon retard avait été expliqué par un problème familial. Voilà pourquoi il ne pouvait supporter ma joie de vivre. N’ayant aucun indice de mon passé brumeux, il savait tout de même qu’il y avait des choses derrière mon sourire. Personne ne l’avait jamais remarqué. Ce type était une sorte de talon d’Achilles. Le genre de faiblesse que je ne pouvais me permettre. J’aimais être joyeuse, penser au positif, faire rêver les enfants de par mes dessins, et quelques fois même illuminer le regard si éteins de mon jumeaux de par mes esquisses. Discrètement, je me dirigeais vers mes dessins qui avaient pour certains été agrandis, et je restais face à l’un deux tentant de me fondre dans le décor.


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() message posté Lun 11 Mai 2015 - 1:12 par Invité


❝ AGAIN, AND AGAIN.❞
Abberline & Brythe
Gabriel jeta un dernier regard au miroir. Il avait revêtu un costume à deux pièces provenant de chez Dior. Sa main droite vînt tirer  sur ses manches avec délicatesse afin qu'elle tombe correctement sur sa chemise. Son blazer gris sombre était d'un raffinement indéniable, seuls les revers des poches ainsi que le revers et le col étaient d'un satiné noir. Il avait accordé son noeud-papillon à ces derniers détails. Le miroir en pied présentait un jeune homme de grande stature au visage las. Les mondanités étaient un véritable calvaire pour lui. Il fallait sourire, être aimable, gai et enthousiaste; en outre il ne pouvait pas se laisser aller. Le brun détourna le regard de sa propre réflexion pour apercevoir ses bouquins et différents dossiers. Il avait dans l'optique de tout abandonner pour se jeter corps et âme dans le travail mais son géniteur allait sûrement s'assurer de sa présence.
Son IPhone vibra d'ailleurs aussitôt. Ses pupilles se portèrent donc sur l'écran et il pu voir le nom de son père apparaître. Un soupir s'échappa de sa bouche; n'avait-il pas encore une fois raison?
Gabriel répondit et coupa Richard dans son reproche imminent en lui targuant qu'il descendait de son appartement à l'instant. La porte claqua, il avait bel et bien quitté les lieux.
Son paternel ne pouvait que faire ceci pour s'assurer des obligations de son fils car ce dernier avait tout bonnement refusé d'être accompagné par son chauffeur et sa "Foutue Berline". Il avait congédié son propre chauffeur. L'héritier désirait seulement conduire par lui même afin de décider de l'heure de son départ; après tout il faisait un effort surhumain pour se rendre à cette soirée, il pouvait au moins choisir quand il disposerait.
L'étudiant se dirigea vers le garage de l'immeuble; plusieurs voitures de sport dormaient paisiblement. Il monta dans une Maserati Granturismo Sport noire au prix modique de 108 000 euros. L'odeur du cuir embaumait l'espace restreint du véhicule. Le moteur rugit soudainement ce qui fit vibrer les sièges puis Gabriel démarra en trombe dans les rues londoniennes se confondant dans le noir de la nuit.

Quelques minutes plus tard, le voiturier fit les yeux ronds quand il vit apparaître la voiture de luxe. Ce n'était à vrai dire depuis le début de la soirée que des Berline type BMW, des voitures de base en outre. Il n'avait plus qu'à sauter sur place et on aurait dit un véritable enfant. Gabriel s'arrêta devant lui, sortit du bolide et lui lança alors les clés. L'employé les attrapa du premier coup ce qui fit sourire le jeune homme. Il s'engagea dans l'allée de l'hôtel particulier, le lieu était parfait pour une réception .
La porte lui fut ouverte, on lui ôta son manteau et indiqua le chemin. Il ne perdit pas de temps en remerciements et se dirigea vers le lieu voulu. Le londonien ne s'était intéressé que brièvement aux détails de la soirée comme le nombre d'invité, la décoration... Il n'y prêta donc attention.
Il lui fallait à présent arborer un comportement avenant et séduisant, son masque perpétuel et ce au moins pendant une heure. À peine était-il présent dans la salle qu'on le saluait déjà; il répondit par un sourire radieux. S'avança avec aisance il se lança dans une conversation avec des hommes d'environ la cinquantaine. Autre point; Gabriel détestait ces hommes fortunés dénués de raffinement. Ils se contentaient de fumer leur cigare et de faire des blagues salaces... Bien heureusement, ils se faisaient de plus en plus rares aux soirées mondaines. Ils étaient les premiers visés quand une bouteille de Whisky se retrouvait vide...
Un d'eux détenait une plateforme de pétrole dans la Pacifique et n'honorait la maison d'édition de sa présence seulement parce que sa femme et sa fille avaient absolument voulu rencontrer l'auteur. Brythe se trouva donc un point commun avec lui: il se faisait profondément chier.
Préférant changer de groupe de personnes - afin que l'image de son précédent interlocuteur n'atteigne pas la sienne- il déposa sa flûte vide sur un des plateaux en argent que les nombreux serveurs présentaient tour à tour. Une pleine remplaça donc l'ancienne.
La compagnie qu'il s'était fait par la suite était beaucoup plus guindée et distinguée. Les débats pouvaient enfin débuter; des rires se firent entendre de sa part à plusieurs reprises. L'on pouvait affirmer et de manière incontestable qu'à ce moment précise Gabriel était un modèle pour tous: il était en tout point parfait. Il ravissait ces dames, parlait vivement avec ces messieurs...
Il leva légèrement le poignée afin d'apercevoir l'heure à sa montre; une demi-heure s'était écoulée. Encore une autre demi-heure et il pourrait prendre la fuite. La morosité reprendrait possession de lui et la vie reprendrait son cours.
Pendant ces faibles instants où il affichait une tout autre personne il était comme en paix. En paix en comparaison à son état habituel. Cette faculté à disposer de ses propres émotions restait un mystère pour la plupart, ainsi il fut qualifié de calculateur. Après tout, ils n'avaient pas tort.
C'est en relevant le regard des aiguilles qu'il pu apercevoir un visage familier: Abberline.
Le temps s'était arrêté un instant sous cette soudaine apparition. Le seul mot qui lui venait était "époustouflante". Elle l'était. Poppy avait cet incroyable pouvoir sur lui, dont il ignorait même l'existence.
Il avait pensé pendant une fraction de seconde que son ennuie allait être amoindri par sa présence mais elle l'ignorait. Pourquoi attendait-il autant après elle? L'illustratrice accompagnée de Arthur passa son chemin. Gabriel ne la lâchait pas du regard.  Cette robe rouge faisait des merveilles sur elle et elle aurait pu se fondre dans la masse si elle n'avait pas été autant nerveuse. "Arrêtez de gigoter" pensa-t-il. Un de ses interlocuteurs l'interpella, le rappelant brutalement à la réalité.
_ Veuillez m'excuser, il annonça alors sa brève absence.
Alors qu'il se dirigeait vers la porte des cuisines, il lança un denier regard à Poppy. Elle était absorbée par ses dessins. Il poussa alors la porte et se dirigea vers une petite porte qui donnait vers une cours intérieure. Ainsi il était à l'abris des regards et pouvait se détendre; ses muscles se relâchèrent, chose étonnante depuis  l'arrivée de la jeune femme il s'était senti oppressé.
Abberline l'avait claqué il y a de ça deux semaines. Elle l'avait claqué. Il passa un main sur sa joue anciennement meurtrie. Il se demandait encore pourquoi.
Secouant la tête il se saisit d'une cigarette qu'il coinça entre ses lèvres et qu'il alluma. Grand dieu, la nicotine prit possession de ses veines et se fut la délivrance totale. La soirée allait être plus longue que prévue...



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() message posté Lun 11 Mai 2015 - 17:15 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
LFace à mes dessins, je ne pouvais m’empêcher de relever des imperfections que je n’avais pas observées avant l’édition. Plus je passais de temps devant ces derniers, plus j’étais contrariée. Me connaissant bien, Arthur vint m’en éloigner assez rapidement. Automatiquement, alors qu’il m’enjoignit à aller saluer quelques-uns de ses amis, je scannais la salle entière à la recherche de Brythe. Observateur au possible, Arthur ne loupa pas mon moment de curiosité. « Vous cherchez quelqu’un en particulier, Poppy ? » me demanda-t-il avec un sourire dans la voix. Je lui jetais un regard lourd de sens en guise de réponse, et me composait un sourire de circonstances car nous arrivions auprès de ses amis. Il me présenta, et je lâchais une demi-douzaine de « Enchantée. » totalement protocolaire. Alors que ces messieurs discutaient de je ne savais quoi, je ne pouvais m’empêcher de scruter tous les invités dans la pièce. En proie à des pensées contraires. Car je ne savais même pas pourquoi je le guettais ainsi. Je devais m’excuser pour la gifle. Ou bien souhaitais-je l’éviter ? Arrivé avant nous, il n’allait pas tarder à partir, n’est-ce pas ? Mais je voulais lui parler avant qu’il ne parle. Bon sang, où était passé cet imbécile de Gabriel ? Par sa faute, j’étais totalement muette face aux amis d’Arthur totalement obnubilée par le comportement que je devais adopter face à lui. Un serveur entre-ouvrit une porte qui menait à une petite cours, et j’aperçus un bout de lui.« Alors, Poppy avez… » je ne parvins pas à me retenir, et coupais le pauvre ami de mon patron très rapidement « Retenez ce que vous voulez me dire, je dois… régler quelque chose, et je reviens » déclarais-je avec un sourire d’excuse en direction de mon patron avant de m’éloigner aussi vivement que mes talons le permettaient sans laisser à penser que je courrais.

Traversant la cuisine, je m’excusais auprès d’une serveuse que je bousculais à moitié dans la hâte. J’ignorais quelle urgence il y avait à aller là-bas, mais c’était comme si mon corps avait décidé de se mouvoir plus rapidement que la moyenne. C’était de sa faute, à lui. Refoulant mon agacement impromptu, j’ouvrais doucement la porte donnant sur la cours intérieure. L’odeur de cigarette me fit froncer le nez un quart de seconde. Puis, elle me détendit légèrement. N’osant pas faire un pas de plus, je restais dans le cadre de la porte, laissant cette dernière se refermer derrière moi, signalant ainsi ma présence à l’homme qui se tourna pour me faire face. Une fois de plus, une foule de sentiments contraires émergèrent en moi. J’avais envie de lui hurler dessus de ne pas tenter de me lire, de me laisser tranquille. Puis, je pensais à la gifle, au fait que je devais m’excuser. Et l’histoire de sa sœur aussi, me revint en tête. Déboussolée, je ne savais par où commencer et regrettais presque déjà d’avoir choisi un endroit où il n’y avait personne d’autre pour débuter une quelconque conversation. « Je… » commençais-je me demandant toujours ce que j’allais dire « Je n’aurais pas dû vous gifler, l’autre fois. Je suis désolée, ce n’était ni professionnel, ni poli. » avouais-je enfin. En effet, dès lors qu’ivre de colère je l’avais giflée, je n’avais cessé de le regretter. Il aurait pu me faire virer. D’ailleurs, pendant quelques heures, j’avais attendu de savoir s’il m’avait vendue à Arthur, ou à plus haut encore. Mon destin avait été entre ses mains. Et pourtant, il n’avait pas choisi de me sortir de mon boulot. Tout aurait été justifié. Sa présence était justifiée par le fait de faire des économies. Mon salaire était plutôt élevé pour une débutante, j’en avais conscience. Pourtant, je n’avais pu retenir mon tempérament. Mon besoin de liberté, de justice, mon côté rock-and-roll, tant de traits de caractères que je ne pouvais retenir. Remarquant qu’il ne m’avait pas dénoncée, je m’étais sentie soulagée. Puis, je m’étais demandé pourquoi. Pourquoi il ne l’avait pas fait ? Avait-il d’autres motivations ultérieures ? Le lendemain, j’avais été prête pour un second round, mais il n’était pas venu. Les jours d’après non plus. J’avais voulu faire amende honorable, surtout lorsque j’avais appris pour sa sœur. Cela m’avait une nouvelle fois fait songé à la perte des miens. J’avais pleuré en perdant ma mère, beaucoup moins de perdre l’ivrogne qui nous avait par la suite servit de père. Mais perdre l’un des membres de la fratrie, cela serait tout simplement dévastateur. Bien que le pire serait de perdre Jules, bien sûr. Eloignant ses pensées, je me centrais de nouveau sur Gabriel, et ne parvint pas à me retenir « Pourquoi est-ce que vous ne l’avez dit à personne ? » ma curiosité avait une nouvelle fois primé sur le reste. Enfin, cela ne me dérangeait pas. Dans son étrange analyse de mon cas, il avait rapidement saisi que j’étais très curieuse. Puis, après tout, il était libre de ne pas me répondre s’il le souhaitait. Cette possibilité me gêna grandement, et je la refoulais en secouant légèrement la tête. Il était honnête. Brutalement honnête, mais honnête tout de même. Et, j’aimais ça chez lui, même si je ne me l’avouerai jamais.






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() message posté Lun 11 Mai 2015 - 20:17 par Invité


❝ AGAIN, AND AGAIN.❞
Abberline & Brythe

Gabriel posa son regard sur les dalles de cette petite cours. Elles lui rappelaient étrangement Paris, ses ruelles, ses passants et sa tranquillité. La fumée absorbée s'échappa de sa bouche et s'évapora d'un seul coup quand le vent balaya les environs. Les employés de la soirée s'affairaient en cuisine et les invités riaient vivement. Brythe lui, pendant un bref instant, était comme coupé du monde. Il leva légèrement la tête vers le ciel noir; quelques étoiles venaient sublimer la robe et avec timidité. Il leva le bras vers l'une d'elle et cru pouvoir l'atteindre, la toucher du bout du doigt. Illusion.
Le londonien lança la Phillip Morris au sol, il l'avait à peine finie. Le feu animait encore le cylindre blanc. Il se passa une main dans la nuque avant de l'enfouir dans sa poche de pantalon de costume; il comptait les minutes voire les secondes... Rester devenait de plus en plus pénible. Le bruit de la porte se fit entendre, quelqu'un venait de faire intrusion dans son espace. Il tourna légèrement la tête vers son épaule pour apercevoir de qui il s'agissait. Poppy Abberline. Un léger sourire vînt fendre ses lèvres.
Gabriel se tourna entièrement face à elle, mains dans les poche. Elle avait l'air d'être noyée, un léger "je" s'échappa de ses lèvres mais rien de plus n'en sorti. Il fit un pas en avant comme pour l'encourager à prendre la parole, espérant être un peu plus près d'elle mais il s'arrêta et préférait soudainement rester dans l'ombre. Ses excuses ne lui provoquèrent qu'un haussement d'épaule.
Les deux jeunes gens avaient pris place à chaque bout de la cours, l'illustratrice baignait dans la lumière du lampadaire... Les traits de son visage étaient si doux qu'il ne s'en lasserait peut-être jamais. Des mèches brunes tombaient de par et d'autre de son visage et la brise présent les faisait s'envoler avec douceur.
_ J'imagine avoir dépasser les bornes, répondit-il enfin au bout de longues secondes.
Sa voix était comme à l'habitude dénuée de réelles expressions. Elle n'était que froideur. S'avançant enfin vers elle, il était possible de le voir nettement. Les yeux rivés au sol, il les releva pour soutenir ceux de Abberline. Il se figea un moment pour pouvoir la contempler; cette robe lui allait à ravir. Elle devait porter de la soie et du satin tous les jours au lieu de ces jeans troués.
_ Vous devriez retourner à l'intérieur, on vous attend. Votre travail est impressionnant et beaucoup en sont admiratifs, poursuivit-il.
Il était aussi professionnel qu'il devait l'être malheureusement, le peu de personnalité qu'i avait arboré aux côtés de la jeune femme avait disparue. N'était-ce pas ce qui lui avait été reproché?
Gabriel passa à ses côtés, montant le petit escalier sur lequel elle était perché. Une de ses mains sortit de sa poche afin d'anticiper et d'ouvrir la porte mais Abberline avait décidé que la conversation n'était pas terminée. Il fronça les sourcils, détourna le regard de la sortie pour le fixer sur ses épaules dénudées.
_ Vous êtes un élément important au sein de la maison d'édition mademoiselle Abberline et mon comportement était tout sauf professionnel. Je n'avais aucun intérêt de dévoiler cette information. J'ai encore beaucoup à apprendre sur les rapports employé-patron.
Des excuses dissimulées. Gab' ne s'était jamais considéré comme un patron, son patron....



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() message posté Mer 13 Mai 2015 - 20:17 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
Cela n’aurait pas dû m’étonner. Gabriel était du genre insaisissable. Je ne parvenais pas à le lire clairement. Avec le masque qu’il arborait en toutes circonstances il m’était difficile d’être totalement à l’aise avec lui. Il m’arrivait de penser que j’étais son exact opposé. Lisible, simple, se contentant de prendre les choses du bon côté. A d’autres moments, je ne pouvais que contempler mes souffrances passées et cicatrices, et les mettre en relief de ce qu’il avait subis de son côté. Avoir de l’intérêt pour les gens n’était pas quelque chose d’exceptionnel de ma part. Néanmoins, celui que je nourrissais à son égard était particulièrement complexe. A la fois constamment irritée par sa façon d’être, je ne pouvais pas abandonner. Je ne pouvais pas l’abandonner. Ce sentiment était des plus étranges. J’ignorais pourquoi je continuais de m’en faire pour quelqu’un que je ne connaissais presque pas. Sans doute car il me touchait là où personne d’autre n’avait su déceler quelque chose. Sa réponse me fit légèrement hocher la tête. Toutefois, ce n’était pas totalement ça. Il n’avait fait que déterrer la vérité, tout compte fait. Je n’aurais jamais reproché ça à quelqu’un d’autre. Le problème avec Gabriel, c’était la manière. Sa façon de gérer les choses. Les relations humaines. Avec moi en tous cas. Enfin, certains passages demeuraient étranges. Il m’était arrivé plusieurs fois de repenser à sa crise sur le toit de la boite. Au fait qu’il lui soit intolérable de me voir près du vide, alors que j’étais en parfaite maitrise de la situation. Plusieurs passages étaient étranges, et ma difficulté à le lire m’agaçait autant qu’elle me poussait à vouloir en savoir plus. Son compliment face à l’attente des autres à propos de mon talent me fit légèrement sourire. Avant que je ne me mette à contempler mes chaussures. A vrai dire, je n’avais que faire que ce soit admiré. Certains aiment l’art à cause de l’exposition médiatique que cela peut engendrer. Cela n’avait jamais été mon cas. Pas une seule seconde. L’art était mon exutoire. Quelque chose qui m’était nécessaire pour vivre. Ces dessins qui me servaient de gagne-pain n’étaient pas un pet proche de la réalité. Mes toiles personnelles étaient emplies de couleurs très différentes, plus sombres, plus mélangées, plus libératrices, plus moi en somme. Sa réponse à ma dernière question ne fut pas des plus satisfaisantes. L’espace entre nous était restreint, et sa volonté de rejoindre les festivités claires. Décidée, je ne souhaitais par lâcher l’affaire. « Quand bien même, personne n’est irremplaçable. Et de ce que j’en vois, vous êtes parfait pour prendre la distance nécessaire à la hiérarchie Gabriel. » répondis-je, toujours intriguée par son revirement étrange de comportement. Il était hors de question que je laisse les choses en suspend de pareille façon. Prenant sur moi, je pris une grande inspiration et décidais d’être honnête et compréhensive comme je l’étais pour tout le reste de mes collègues. « Si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas à faire appel à moi. Et vous n’avez pas à être moins vous, Gabriel. Votre professionnalisme a été clair pour tout le monde. Même si ce n’est pas la chose la plus plaisante pour moi à avouer, vous étiez plus que pertinent pendant la réunion de l’autre jour. Vous ne devriez pas vous en faire, surtout qu’Arthur est empli d’éloges à votre égard. » avouais-je avant de me mettre sur son chemin histoire d’ouvrir la porte avant qu’il n’ait l’occasion de le faire. Sans y prêter attention au départ, j’avais réduit la faible distance qu’il y avait entre nous et le frôlait afin de regagner la cuisine après lui avoir adressé un sourire poli. Rien à dire, Gabriel Brythe était un mystère, peut-être bien le prochain que je devrais résoudre, pensais-je en traversant la cuisine ignorant s’il me suivait ou pas.

Dès lors que j’entrais dans la salle où avaient lieu les festivités, Arthur me harponna pour me présenter à d’autres personnes. Au premier abord, j’eus peur que ce soit encore à un tas d’hommes en costumes cravates, ennuyant à mourir. Cette fois, mon patron me surpris car la personne à laquelle il me présenta était une femme d’un certain âge dont le visage me semblait vaguement familier. Au bout de quelques secondes, elle m’avoua avoir été l’illustratrice que je remplaçais au sein de la maison d’édition. Elle avait pris sa retraite, et était apparemment tombée amoureuse de mon portfolio. Je souris, ravie de me retrouver en présence de quelqu’un qui était comme moi. Amoureux de l’art, et qui en avait fait son métier. « J’ai encore beaucoup de progrès à faire sur mes dessins, mais il est vrai que je me sens à mon aise. » lui répondis-je lorsqu’elle me demanda si je me sentais à mon aise dans la boite. Elle m’expliqua ensuite qu’Arthur lui avait dit que je me donnais du mal pour ne pas me faire happer par les codes standards de l’entreprise. « Je refuse de devoir porter un tailleur, je suis bien trop jeune pour ça ! » expliquais-je en riant à la femme face à moi. Ses rires se joignirent aux miens sans attendre trop de temps, et je souriais avec affection. En quelques secondes, elle était devenue une bouffée d’air frais dans cette pièce. Discrètement, j’observais les alentours, encore à la recherche de Gabriel. Puis je me fis violence pour me concentrer de nouveau sur mon interlocutrice. Horrible, la façon qu’il avait de me déconcentrer alors qu’il n’était même pas juste à côté.




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() message posté Mer 13 Mai 2015 - 22:07 par Invité


❝ AGAIN, AND AGAIN.❞
Abberline & Brythe


Le jeune homme ne perdait jamais son sang-froid. En toute circonstance il gardait le contrôle jusqu'au moindre détail: sa vie, son comportement, ses gestes jusqu'au mot près lors de discussions mais avec Poppy il en allait d'une toute autre manière. Elle n'allait pas dans son sens et le perturbait, le déstabilisait à un point inimaginable. Personne n'en était arrivé là. La seule solution qu'il avait trouvé était de renforcer ses efforts et de demeurer encore plus insaisissable. Elle pouvait lui faire franchir des limites qu'il n'aurait pu soupçonner et cela l'effrayait, alors il se torturait à être encore plus imperturbable. Cette tâche était plus ardue qu'il ne pouvait le penser surtout dans ces moments: son compliment l'avait fait sourire mais ce n'en était pas un simple, un banal. Non, il était tout sauf banal.
Un sentiment étrange l'avait envahi, était-ce un bonheur simple? Cette chaleur, timidité l'avaientt touché en plein coeur. Ce fut comme si... Quel effet ravageur. Pendant un instant il cru être le seul être à pouvoir la faire sourire ainsi. Déglutissant avec mal, il ne pouvait plus la lâcher du regard.
Ce passage sur le toit, il avait perdu, bêtement. Cela ne devait plus se reproduire. Pourtant, sa tête lui hurlait, lui suppliait mais rien, il restait immobile. Les paroles de la jeune femme sonnèrent cette fois-ci comme un reproche. Clairement, la distance qu'il prenait avec elle lui déplaisait. N'avait-il pas été trop envahisseur? Pourquoi l'aurait-elle claqué dans le cas contraire? La suite n'engendra qu'incompréhension et il n'eut pas le temps de répliquer qu'elle lui coupait le chemin.
Durant de brèves secondes, la distance fut réduite. Elle le frôla et s'engouffra dans les cuisines, levant derrière elle une légère brise. Son parfum flottait alors dans l'air. Mon dieu, quel effet ravageur.
Gabriel stoïque, bouillonnait intérieurement. Il était plus que temps de partir. Reprenant ses esprits, il traversa à son tour les cuisines et fut de retour dans la salle de réception. En un regard il pu l'apercevoir, la robe rouge était un bon moyen de la repérer. Elle était avec Arthur, discutant vivement avec une femme de la soixantaine. Des hommes en costard-cravate la dévoraient du regard. Le londonien eut un dégoût certain pour ces derniers mais il se réfréna. Cela ne le regardait pas, merde.
Secouant doucement la tête il se dirigeait vers la sortie. Moins d'une heure s'était écoulée... "Qu'il aille au diable" pensa Brythe en arpentant le parquet de ses chaussures. À ce moment précis il se souvenait de Richard et du savon qu'il lui passerait quand il s'apercevrait que son fils n'avait été présent qu'à un quart de la soirée. Bien décidé à prendre les jambes à son cou quelqu'un lui barra la route. C'était bien son jour. Soupirant, il s'arrêta donc. C'était un probable investisseur. Il était coincé.
L'homme l'intercepta en lui lançant "Vous vous en êtes grillé une, pas vrai? ". Se pinçant les lèvres, il hocha la tête et ce bougre relança la conversation en parlant de situation économique, en comparant le marché immobilier et marché du livre... "Que bien évidemment les agences immobilières sont plus avantageuses". En bref, il lui tenait la jambe.
Écoutant à moitié, il ne pouvait s'empêcher de porter attention à Poppy Abberline à l'autre bout de la salle. Ses pupilles noisettes faisaient des va et vient le long de ses jambes et il essayait de savoir à quel point sa peau pouvait être douce... Quand les deux adultes arrivèrent au bar on lui proposa un verre de champagne mais il lui fallait un remontant digne de ce nom.
_ Un whisky pur, ordonna-t-il au serveur d'une voix presque roque.
Son interlocuteur n'arrêtait pas de parler, il ne voyait plus la fin de la conversation. Arthur, le directeur de la maison d'édition dû voir sa détresse et ne pu s'empêcher de venir à sa rescousse. Celui-ci s'avança vers Gabriel, l'air triomphant.
_ Gabriel, je vous cherchais justement, lança-t-il en sa direction.
_ Veuillez m'excuser, répondit-il au vieil homme avant de rejoindre à grand pas son collaborateur du moment. Merci, souffla le jeune homme.
Arthur ne pu s'empêcher de rire. L'étudiant réajusta sa veste de smoking comme pour récupérer son professionnalisme disparu quelques secondes plus tôt. Quand il releva le regard et qu'il vit la direction prise il cru mourir. Poppy. Son dos nu était insupportable à sa vue.
Il tourna la tête pour voir l'homme aux cheveux grisonnant délaissé puis reporta son regard sur la brune en pleine conversation... C'était la peste ou le choléra. Un moment il préféra la peste mais Arthur avait posé une main subtile au milieu de son dos comme lui refusant tout retour en arrière. C'était officiel, il allait creuser sa propre tombe.
Son verre en main, il se plaça aux côtés de la jeune Abberline et salua les personnes présentes dont l'ancienne illustratrice qui avait pris sa retraite il y a peu. Les hommes d'affaires furent surpris de voir le fils de Richard assisté à de telles soirées sachant qu'il ne faisait honneur de sa présence que de rare fois- en outre jamais. D'ailleurs un d'eux ne manqua pas de faire la réflexion.
_ Richard est bien présomptueux de vous poser en tant que représentant... scinda-t-il.
Un sourire au coin vînt étirer la commissure de ses lèvres.
_ Quant à vous Charles, votre femme est bien naïve de vous laisser aller seul à une soirée alors que vous prenez la fâcheuse habitude de vous délier de votre alliance dès que l'envie vous prend, lança Gabriel.
Ce fameux Charles pâlit à l'information et se tînt alors l'annulaire. Gabriel porta son verre aux lèvres afin de boire quelques gorgées de Whisky. Son sens de l'observation était impressionnant. Ce n'était pas pour autant que l'homme marié lâcha du regard la jeune Abberline. Serrant la mâchoire, il se retînt de l'encastrer dans le mur.
Brythe posa une main dans le dos dénudé de la jeune femme et se pencha légèrement pour lui chuchoter à l'oreille.
_ Vous passez une agréable soirée?
D'ailleurs cette dernière voulait sa peau et à priori c'était en bonne marche; il avait failli. Tout ce qu'il désirait au fond c'était elle, se l'avouerait-il?






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() message posté Jeu 14 Mai 2015 - 12:40 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
Après quelques minutes de conversations, les choses s’étaient sensiblement détendues. L’illustratrice en face de moi était devenue une alliée, en effet, Elena m’avait raconté rapidement quelques anecdotes qui me laissaient à penser que notre corps de métier était toujours mis à rude épreuve. « A moins que notre résistance soit universelle » m’avait-elle dit lorsque je lui avais expliqué vivre le même genre de situations. Bien sûr, il fallait avouer que je ne cessais jamais de résister face à n’importe quel ordre que l’on souhaitait me donner histoire que je rentre dans le moule. Donc, je me rangeais rapidement au point de vue de mon aînée. Elle avait bien raison. La résistance face à l’autorité devait être universelle. Car ma collègue bossant dans le même immeuble sur l’illustration des livres pour jeunes adultes et adultes rencontrait les mêmes difficultés. Et Mary-Jane luttait aussi pour préserver sa différence. Ce qui lui valait mon admiration, et les sentiments d’un stagiaire qui me faisait autant rire qu’il m’agaçait le pauvre bougre. Souriant doucement, je me rendis compte que tous ces éléments rendaient le boulot encore plus fun. « Au fond, on rejoue les mêmes choses qu’à l’école. Et nous autres illustrateurs avons le rôle des rebelles. » concluais-je alors qu’elle sourit, probablement flattée d’avoir fait partie du gang des rebelles. En effet, je pouvais dire à sa posture qu’elle n’avait jamais été rebelle sinon dans son travail d’illustratrice. Semblant venir d’une bonne famille, elle avait probablement été bonne élève et bouleversé toute sa famille en faisant le choix d’études artistiques. Les choses n’avaient pas été compliquées pour moi. Noah ne s’intéressait pas assez à nous pour s’en faire du fait que je tente des études de ce genre à l’époque où j’avais fait mon choix. Saphyr – l’aînée de la famille – avait bien sûr passé du temps à m’expliquer que c’était un chemin difficile que je choisissais d’emprunter, et que nombre de personnes ne pourraient jamais comprendre. Toutefois, en voyant mon implication et mes dessins, elle avait fini par me pousser à réaliser ce rêve. Je supposais qu’elle aimait l’idée qu’au moins l’un d’entre nous fasse quelque chose qui lui plaise réellement.

D’autres personnes vinrent rapidement se greffer à notre petite conversation. Tout d’abord Arthur revint vers nous, échangeant quelques politesses avec Elena. Avant de se mettre à carrément plaisanter avec elle. Je compris alors qu’il avait toujours eu une relation privilégiée avec ses illustrateurs. Et me demandait ce qu’il voyait chez les artistes qu’il devait employer. En effet, derrière ce regard amical il y avait quelque chose d’autre. Comme un radar pour capter les gens. Arthur avait tout mon respect, mais je ne pouvais cesser de m’interroger sur sa façon de faire son boulot. Car elle était bien trop singulière pour que je me contente de ce que je pouvais voir chaque jour. Un homme d’un certain âge nous rejoignit après quelques minutes et Elena menait la conversation, alors qu’il ne cessait de me regarder lorsqu’il répondait. Un sourire poli sur le visage, car Arthur m’avait dit qu’il était un possible investisseur dans notre maison d’édition, je répondais succinctement à ses questions plus ou moins pertinentes. Lassée par son petit manège et le fait qu’il ne cesse de me regarder, je cherchais Arthur avant de me rendre compte qu’il était un peu plus loin, avec Gabriel. Sans plus attendre, je recentrais mon attention sur le vieux dégoutant qui me disait adorer la sensualité qui émanait de mes dessins. Circonspecte, je regardais Elena qui levait les yeux au ciel dépitée. Ah, elle connaissait l’animal et était elle aussi blasée. Cela me rassurait. En quelques secondes, le regard du pénible se détourna de moi et je fus soulagée. Avant de constater que c’était Brythe qu’il fixait à présent. Une lumière vile s’alluma dans son regard alors qu’il fit une remarque désobligeante et carrément déplacée à Gabriel. Impulsive, je m’apprêtais à répondre qu’il était dix fois plus à sa place que lui, ici, mais Brythe me coupa l’herbe sur le pied en le remettant à sa place. Cependant que Charles – le mystère de son prénom était à présent levé – vrillait de nouveau son regard sur moi, je ne pus m’empêcher de sourire lorsqu’il fit une drôle de tête à la suite du commentaire de Gabriel. Et bim, dans la tronche espèce de vieux pervers qui ôte son alliance en espérant pouvoir conclure avec n’importe qui.

Je ne pus m’empêcher de sursauter légèrement, sentant la main de Gabriel se poser dans mon dos. Un instant, je perdis contact avec la réalité. La seule chose m’obnubilant étant sa main douce et chaude, sur mon dos. Quelque chose me surpris encore plus, lorsque quelqu’un que je ne connaissais pas bien – un homme – posait la main sur moi, cela me stressait. A cause de mon géniteur et de sa proportion à nous frapper dès lors qu’il avait un peu trop bu, je craignais parfois d’être en contact avec des individus de l’autre sexe. Néanmoins, la main de Gabriel n’était en rien stressante. C’était étrangement bouleversant, car le contraire se produisait. J’aimais assez la sensation de chaleur qui semblait de s’écouler de sa paume jusqu’à l’intérieur de mes muscles. Tandis qu’il se penchait vers moi pour me murmurer une question à l’oreille, le regard de Charles vrillé sur nous et notre soudaine proximité changea. Le vieil homme qui avait voulu mettre à mal Brythe se retrouvait fortement agacé de la situation, et cela me fit sourire plus que je n’aurais dû si je m’étais enjointe à plus de politesse. Penchant mon visage à mon tour, histoire qu’il puisse m’entendre sans que je n’aie à trop élever la voix, je souris à moitié avant de répondre « Ma soirée est probablement moins pire que la vôtre, je n’ai pas encore dû avoir recours au genre de boisson qui est dans votre main. Enfin, avec plus de personnages comme Charles, ça ne saurait tarder. » avouais-je en souriant à son égard. Quelque chose en moi voulait le supplier de ne pas ôter sa main. J’avais l’étrange sensation que s’il l’ôtait j’aurais froid, pour toujours. Cette sensation me perturbait plus que je ne me permettais de le laisser voir. Hors de question d’être lisible pour tous. Gabriel prenait déjà un malin plaisir à me décoder, il était proscrit que ce soit le cas de quelqu’un d’autre. « Vous n’auriez pas un plan pour vous enfuir discrètement, par hasard ? » lui demandais-je en voyant plus d’hommes rondouillards et grisonnants s’approcher de nous.


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() message posté Jeu 14 Mai 2015 - 13:51 par Invité


❝ AGAIN, AND AGAIN.❞
Abberline & Brythe


Il ne savait que trop bien que ces hommes n'étaient que des vautours- tout comme son père. Des vautours aux idées biens sombres quant aux femmes, là était la différence avec son paternel. En effet ce dernier nourrissait un amour inconditionnel pour sa mère et à vrai dire il en était admiratif. Comment pouvait-on aimer à ce point une femme? Si Richard le pouvait il mettrait le monde à ses pieds.
Gabriel ne soutenait le regard de Charles, il décelait de la jalousie dans le sien et de l'agacement- beaucoup d'agacement. Il sourit avec arrogance et défi à cet "adversaire". Bientôt le londonien en devînt mauvais, ce n'était pas de bonne augure. Ses pupilles détaillèrent avec attention son allure, son comportement. Rien qu'à l'apparence, Gabriel su qu'il était négligé, hâtif... Il parlait avec nervosité; le débit de parole était hallucinant. Sa voix déraillait, en outre il n'était pas posé et assuré de sa position.
A contrario, Arthur  avait cette assurance sans faille et hallucinante. D'ailleurs Gabriel ne tarda pas à détourner le regard de son précédent interlocuteur pour l'observer. Oui, Arthur était un homme de valeur. Il transpirait la joie de vivre comme Poppy. Ses yeux étaient pétillants d'humour.
Le londonien sourit amusé à l'une de ses blagues. Le directeur de la maison d'édition devait être un père merveilleux et menait sa vie professionnelle et familiale avec une facilité étonnante. Il était admirable, il ne tarissait pas d'éloge à l'égard de sa fille. Soudainement, Brythe regretta ses pensées et agissements à son égard lors de leur première rencontre.
D'autres hommes se joignirent aux débats et a priori sa proximité avec Abberline déplaisait... Sa main toujours posé dans le milieu de son dos, il n'avait pas remarqué un instant que son pouce produisait des mouvements circulaires à l'encontre de sa peau. La sensation de douceur lui avait rapidement traversée l'esprit; il savait à présent à quel point la peau de l'illustratrice était voluptueuse.
Il sortit de ses songes quand elle prit la parole. Gabriel regarda alors son verre, les glaçons flottaient dans l'alcool pur.
_ J'ai connu bien pire... soupira-t-il. Les galas de charité sont certainement les soirées les plus assommantes et pénibles. Là nos avons au moins la chance de nous distraire avec vos merveilleux dessins, déclara-t-il d'une voix suave.
Gabriel posa son regard sur Poppy, qui encore une fois souriait d'une façon singulière. Quel effet ravageur. Il perdit pied un instant et ne pouvait plus la quitter des yeux. Relevant enfin le bras pour voir l'heure à sa montre, il secoua la tête négativement en se pinçant les lèvres. Il restait encore un bon quart d'heure avant de pouvoir faire voile.
_ Encore quelques minutes et le supplice prend fin, dit-il d'une voix à peine audible, du moins assez pour que Abberline l'entende. Je me charge de notre fuite, n'ayez pas d'inquiétude je suis expérimenté dans la pratique de l'échappatoire... poursuivit-il en riant légèrement.
Charles ne détonnait pas et souhaitait à priori faire sortir de ses gonds le jeune homme- il pouvait toujours crever la bouche ouverte.
_ Comment va votre mère? J'ai appris qu'elle avait délaissé le conservatoire. Je me demande bien pourquoi... l'homme s'engageait sur une pente glissante.
Malgré le fait que Gabriel haïssait ses parents à un point inimaginable personne au monde ne devait les dénigrer, lui seul en gardait le droit.  Une fureur montait en lui lentement, rien ne transparaissait sur son visage.
_ Des amis m'ont fait vent de ce fait il y a quelques années mais je n'ai pas eu l'occasion d'en parler plus sérieusement. Sa dépression n'est-ce pas?
Son poing se serra, au point que ses jointures devinrent blanches. Emma accumulait les dépressions d'années en années ne se remettant pas de la mort de Azalée. Elle était à présent sous Xanax et autres afin de contrôler ses crises d'angoisses.
_ Vous devriez vous occuper de votre femme avant de vous soucier de celle de Richard, protesta le londonien. Au fait, je crois que les séances d'aérobic de votre épouse lui sont bénéfiques, j'ai eu vent qu'elle faisait preuve d'une souplesse... délicieuse.
Un sourire délicieux étira les lèvres du jeune homme. La femme de Charles, n'ayant pas de partenaires de jeux s'amusait à batifoler avec des plus jeunes qu'elle. De nombreux amis s'étaient retrouvés dans son lit. L'envie l'avait animé un moment mais il s'était bien vite arrêter là ne préférant pas mettre son géniteur dans l'embarras. Les rumeurs vont de bon train dans ce cercle élitiste...
Il attrapa la main de Charles afin qu'il lui tende et lui déposa son verre de Whisky dans cette dernière avant de dégager l'espace avec Poppy toujours sous son bras.
_ Allons admirer votre travail mademoiselle Abberline et laissons les pensifs...
Il lança un dernier regard à l'homme grisonnant, ce dernier le lâcha pas du regard. Il était plein de rage. Gabriel haussa les épaules avec désinvolture.
_ Veuillez m'excuser, vous n'auriez pas dû assister à ce déchaînement, commença-t-il à l'égard de l'illustratrice. Sa main glissa le long de son dos et quitta sa peau pour revenir le long de son propre corps. Les deux jeunes adultes furent postés devant des planches du livre.





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() message posté Jeu 14 Mai 2015 - 20:49 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
Il était incroyable de constater à quel point la présence de Gabriel me détendait. Ironique, n’est-ce pas ? Sachant que lors de notre dernière rencontre il n’avait quasiment rien fait d’autre que de m’agacer au plus haut point. Ce soir, il semblait que nous étions alliés. Les deux plus jeunes personnes se trouvant dans les parages, cela nous avait probablement poussés à serrer les rangs plus ou moins consciemment. A vrai dire, depuis qu’il avait débuté sa joute verbale à l’encontre de l’imbuvable Charles, la soirée prenait un autre tournant. Je me retins de rire plusieurs fois alors que le vieil homme ne trouvait pas de répartie assez vigoureuse pour réellement mettre le jeune Brythe en difficulté. L’observant discrètement, Gabriel se tenait toujours aussi droit. Classieux, fier, sûr de lui. L’attitude de son opposant du jour était bien différente, et je me demandais un instant si cet homme n’enviait pas sa jeunesse et son aplomb à Gabriel. Mes pensées furent coupées au moment où il commença à effectuer probablement par automatisme des mouvements circulaires sur mon dos. Bien heureuse de ne pas avoir été trainée dans la conversation qui se jouait actuellement, j’appréciais secrètement le touché délicat du jeune homme. Sa réponse m’étonna. Il fut sincère comme lors de notre première rencontre. Et il n’était décidément pas totalement professionnel de conserver si longtemps sa main sur moi. Toutefois, je ne ressentis pas le besoin de m’en plaindre. Bien au contraire, j’étais troublée par le fait que je trouve ça bien plus agréable que cela ne devrait l’être. Rapidement, je l’imaginais mourir d’ennui lors d’un gala et je me dis un instant que cela devait être comique à voir, tout de même. Son compliment quant à mes dessins me fit sourire comme toujours. Il avait beau avoir l’esprit critique, il ne c’était jamais montré trop désobligeant quant à mon travail. Jamais, même, si je me souvenais bien. Même lorsque je l’avais caricaturé. Un moment, nous nous regardions et j’eus l’étrange impression qu’il n’y avait plus que nous. Une fois cet instant passé, je tentais de me ressaisir et fut soulagée de l’entendre dire qu’il s’occupait de notre fuite prochaine. « Je vous fais confiance pour que l’on puisse s’en aller rapidement, dans ce cas. » me confessais-je parlant aussi bas qu’il l’avait fait quelques secondes auparavant, souriant toujours à cause de son rire. Car il était musical, et plutôt beau. Bien que je me demandais à quoi ressemblait un authentique rire venant de lui.

Alors que je me retournais vers Elena qui discutait tranquillement avec Arthur, je ne pus m’empêcher d’entendre Charles revenir à l’assaut. Décidément il ne lâcherait pas Gabriel, le bougre. Sans aucune gêne, il s’attaqua à sa mère et je ne pus le regarder qu’avec un dédain certain. A côté de moi, je sentis Gabriel se tendre indubitablement. Puis, lorsqu’il lâcha le mot dépression, se fut sans doute la goutte d’eau. Le jeune homme à mes côtés riposta vivement en lâchant des informations sur l’épouse de Charles, qui pâlit à vue d’œil. Sa rage contenue trompait les autres, néanmoins ayant sa main dans mon dos je devais être la seule à pouvoir mesurer sa fureur. Sans que je n’aie vraiment le temps de comprendre tout ce qui se passait, le vieil homme se retrouvait avec un verre à la main, et Gabriel m’entrainait plus loin, pour ‘admirer’ mon travail. Le suivant, j’eus un dernier regard pour Arthur qui me lança un grand sourire. Je ne savais pas ce qu’il avait derrière la tête, mais le fait que Brythe et moi avions enterré la hache de guerre le remplissait d’une joie presque suspecte. Qui ne cessait de me faire poser plus de questions encore. Quel but avait-il en tête ? Espérait-il que je me montre plaisante en sa compagnie histoire qu’il soit plus indulgent avec nous ? Non, cela ne sonnait définitivement pas comme le Arthur que je connaissais depuis un moment déjà. Les excuses de Gabriel me surprirent, presque autant que le fait que sa main quitte mon dos me déçu. « Ce n’est rien, vous n’avez pas à vous en faire pour ça. C’est plutôt votre interlocuteur qui devrait se répandre en excuse à l’heure qu’il est. D’ailleurs, j’ai trouvé ça très honorable. La façon dont vous avez défendu les vôtres. » avouais-je sincère au possible « Et croyez-moi, j’ai de l’expérience dans le fait de prendre position pour les miens. » confiais-je avec un léger sourire. En effet, si Jules m’avait toujours défendue physiquement je n’avais jamais cessé de hausser la voix pour lui. Contre vents et marées je m’étais tenue à ses côtés. Puis aux côtés de Curtis également. Ils étaient mes frères, et souhaitaient toujours se montrer forts. Prendre position était mon moyen de leur montrer ma force et mon soutien indéfectible. Car entre nous, on peut toujours se déchirer, se chamailler, mais à la fin de la journée nous restons la famille Abberline. Abimée, épuisée parfois, mais toujours unie contre le reste du monde.

Face au livre ouvert devant nous, je ne pouvais m’empêcher de repérer des imperfections. Préférant ne pas devenir folle de ce fait en public, je le fermais doucement sachant pertinemment que cela intriguerait mon compagnon d’infortune. « Je ne vois que ce qui ne va pas. Lorsque je suis face à un travail fini. C’est pourquoi j’évite de trop regarder habituellement. » expliquais-je histoire de ne pas avoir l’air totalement aliénée. « Vous pensez quoi de notre travail ? » demandais-je soudainement « Sincèrement. Vous pensez que les histoires choisies par les éditeurs sont les bonnes ? Ou qu’il faudrait penser à autre chose ? » l’interrogeais-je attendant une réponse honnête. Car si quelqu’un pouvait me tirer de la misère qu’étaient les histoires choisies car elles se ressemblaient toutes, c’était bien lui. De plus, je savais qu’il avait eu tous les documents pour connaitre la boite un minimum. Il était un avis extérieur et frais. Puis, il semblait ne pas détester mes dessins, et je dirais même qu’il respectait mon travail sans trop penser m’avancer.



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() message posté Jeu 14 Mai 2015 - 21:52 par Invité


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Abberline & Brythe


Éloigné de l'individu Gabriel se détendit. Ses muscles s'étaient soudainement relâchés et ses dents ne casseraient plus sous la pression qu'exerçaient sa mâchoire. Il ouvrit la main, ses doigts s'étirèrent avec vigueur; ce fut instinctif. L'envie de nicotine demeurait pourtant toujours autant... L'énervement n'était en rien la cause, il était dépendant du tabac mais il aimait rejeté la faute sur ses émotions. Après tout il pouvait au moins faire cela avec la cigarette. Poppy protesta à la suite de ses excuses mais il secoua négativement la tête pour le signifier que ce n'était vraiment pas convenable de sa part.
_ Je n'aurais pas dû rentrer dans son jeu, souffla-t-il l'oeil toujours porté sur le travail de l'illustratrice. Les relations que je peux entretenir avec mes parents sont complexes mais... il laissa un silence s'installer et releva doucement la tête lèvres pincées. Finalement il regarda la jeune Abberline et sourit amusé. Loin de ne pas vouloir en dévoiler plus, il n'avait tout simplement pas d'argument, ni l'envie d'approfondir cette conversation. Lui-même avait encore beaucoup de mal à décrypter ce qu'il pouvait ressentir à l'égard de toute cette situation. Pourquoi les défendait-il alors qu'il les haïssait? Sûrement parce qu'il avait été trop bien élevé et qu'on lui avait appris à sauver les apparences depuis son plus jeune âge.
_ Vous avez eu déjà un bref aperçu de ma vie privée je pense que cela suffit pour le moment, expliqua-t-il toujours ce sourire aux lèvres et les yeux pétillants d'humour. Il joua la carte du mystère pour voiler ce malaise. De plus, la jeune femme, comme il avait remarqué il y de cela quelques semaine, nourrissait une curiosité maladive à son égard. Entretenir ces petits secrets l'amusaient donc énormément.
_ Je ne me fais aucun soucis sur le fait que vous protégiez votre fratrie. Votre retard n'est pas inné après tout, glissa-t-il tout bas. Ce n'était pas une reproche mais encore une fois, il s'amusait de sa gêne. Le londonien passa avec rapidité sa langue sur ses lèvres afin de les humidifier avant d'attraper l'inférieure. Il tentait de dissimuler un élan de moquerie; il repensait à son arrivée fracassante dans l'ascenseur. Il se redressa un peu et se reprit rapidement en toussotant.
L'illustratrice ferma  le livre décrétant à sa manière que ses dessins étaient emplis d'imperfections. Gabriel la regarda du coin de l'oeil. Si peu de confiance en elle... Pourtant il ne rajouta rien à sa remarque préférant passer à autre chose pour le moment.
_ Votre travail, songea-t-il... Il se tourna vers son interlocutrice et l'écouta attentivement. Cette question lui fit froncer les sourcils. A priori elle était tout sauf convaincue et animée par les projets de la maison d'édition. Le jeune homme pensait quant à lui que le talent de Abberline n'était pas exploité à son maximum et qu'elle se gâchait en tant que simple illustratrice- ce n'était que son avis mais la tournure des choses lui démontraient bien qu'elle s'ennuyait à mourir.
_ Les éditeurs font leur boulot. Les histoires son redondantes certes mais malheureusement c'est qui fonctionne avec les jeunes aujourd'hui. Les mondes post-apocalyptiques, les sociétés totalitaires... Selon moi, ce sont des histoires biens sombres pour des enfants. Le problème qui persiste est qu'ils ne font pas forcément le lien avec notre histoire. Lisez Hunger-Games, qui pourraient penser que les district font échos aux camps de travail, pas un gamin de 12ans. Quant aux tout petits... Pas de nouveautés non plus mais malheureusement ce qui est nouveau fait peur aux parents avec cela se rajoute les nouvelles théories éducatives comme celle du genre... Ce n'est pas facile de trouver du neuf et potable. Les investisseurs ne permettraient pas une telle perte de temps dans tous les cas. Alors tout ce que je peux dire c'est que les éditeurs répondent à des critères et qu'ils essaient de faire des bénéfices. La maison d'édition ne pourraient pas non plus accueillir les nouveaux talents de la littérature, ces derniers se tournent vers des agences plus connues et qui font beaucoup plus de chiffre. Si vous avez un  sous la main je ne dis pas non, conclue-t-il en haussant les épaules.
Gabriel lança un regard à la salle et le reposa sur la brune. Il n'avait pas autant parler depuis qu'ils se connaissaient...
_ Bizarrement, commença-t-il d'une voix prudente, quelque chose me dit que vous vous ennuyez à mourir dans votre petit bureau à Picadilly. Je sais que vous faites des choses plus grandioses que des dessins pour enfant dans le cas contraire je ne comprends pas pourquoi on vous a octroyé un tel talent. Je vous ai vu dessiner, il lui soutint le regard, pourquoi n'exposez vous donc pas?
Il était à nouveau indiscret. Que voulez-vous, ce ne serait pas Brythe sinon.
Le jeune homme leva son bras; l'heure était enfin écoulée. Il fallait à présent un plan pour s'échapper. L'auteur du bouquin commençait alors à prendre place sur une faible estrade. Elle tenait une coupe de champagne en main; elle allait porter un toast et ils disposaient de quelques secondes pour déroger au regard insistant de Arthur afin que Poppy soit au centre de l'équipe.
_ Maintenant, lui lança-t-il les yeux plongés sur la foule. Il commençait à partir et se retourna pour voir si elle lui suivait, un soupir s'échappa de ses lèvres quand il vit qu'elle était statique. La jeune Abberline ne devait sans doute pas comprendre ce revirement soudain; la conversation sérieuse avait débouché à une fuite soudaine et impolie, compréhensible. Il lui attrapa alors la main et glissa une "Venez" agacé.
Quand il furent dans le hall Brythe claqua des doigts exigeant leurs affaires aux employés de l'hôtel. Aussitôt ils furent servis et un autre siffla le voiturier pour qu'il avance le voiture de sport. Vêtu de leurs manteaux, Gabriel reprit la main de la jeune femme et l'entraîna dehors. Le temps que la voiture soit mise à disposition il décida d'allumer une Phillip Morris. Elle trouva sa place habituel et fut réchauffé par la lueur du briquet.
_ La voiture ne saurait tarder, déclara-t-il.




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