"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Again, and again # Ft. Gabriel - Page 2 2979874845 Again, and again # Ft. Gabriel - Page 2 1973890357
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Again, and again # Ft. Gabriel

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() message posté Ven 15 Mai 2015 - 1:05 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
L’insistance dont il fit preuve pour s’excuser fut presque touchante, toutefois je me contentais de hocher la tête. Cela devait être important pour lui, alors je décidai de faire preuve de résilience pour une fois. Ce qui était rare de ma part, j’avais tendance à vouloir aller au bout des choses, tout le temps. Mais je savais voir lorsque ce n’était pas absolument nécessaire. Je souris lorsqu’il finit par avouer de façon détournée que j’en avais assez apprit sur lui aujourd’hui. Ce halo de mystère autour de lui ne semblait pas vouloir céder. J’avais tenté la manière forte, lors de notre rencontre. Et ce soir, en tentant les choses de façon plus douce je n’avais une fois de plus eu que quelques miettes de pains au détour d’une joute verbale avec un être plutôt exécrable. Ce n’était pas totalement satisfaisant, mais je conserverais précieusement ces informations histoire de pouvoir tout rassembler et de voir ce que cela pourrait me dire de lui. Le regard qu’il eut me laissa croire qu’il adorait se jouer de ma curiosité ainsi. Si je n’avais pas montré un intérêt pour la personne qu’il était, se serait-il livré plus aisément ? C’était une possibilité. Une de celles que je ne pourrais jamais découvrir, hélas. Car il en savait déjà trop sur la curiosité qui m’habitait. Elle était presque un mal nécessaire chez moi. C’était en effet, ce qui me permettait de trouver du bon dans les autres. Afin de pouvoir rester positive. Partant du principe que même la personne la moins appréciable conserve une part de bonté cela est rassurant pour le reste, du moins, je trouve. Et cela m’aidait depuis des années à ne pas être en colère contre le reste du monde. Je ne pus m’empêcher de faire la moue lorsqu’il remit mon retard sur le tapis. J’aurais pu jurer que ça l’amusait grandement de me charrier sur ce fait. Et tant qu’il serait dans les parages, il continuerait probablement de me remettre ça sur le tapis. Levant les yeux au ciel, je ne commentais pas histoire qu’il ne continue pas avec le moment où j’avais tout fait tomber dans l’ascenseur. Je ne pouvais vraiment pas faire plus désastreux comme rencontre avec un supérieur hiérarchique. D’ailleurs, j’avais du mal à le considérer comme un supérieur hiérarchique. Ma sincérité à son égard quant au travail que l’on faisait à la maison d’édition le prouva une fois de plus. Un employé souhaitant conserver précieusement son emploi n’aurait jamais permis à quelqu’un de supérieur de voir le doute qui l’habitait. Je savais que c’était un risque, pourtant, quelque chose me garantissais que Gabriel n’en apprécierait que plus mon travail. La vérité semblait importante pour lui. Peut-être plus qu’elle ne pouvait l’être pour moi encore, et c’était assez perturbant.

Pour autant, posant mes questions je ne m’attendais pas à une réponse si structurée. Il avait beau faire ça en raison de l’ordre donné par son géniteur, il savait travailler avec un souci du détail important. En effet, quelques semaines seulement c’étaient déroulées depuis son entrée fracassante en salle de réunion. Pourtant, il avait connaissance de tous nos projets, je pouvais en juger de par son utilisation des thèmes les plus récurrents. Mordillant ma lèvre inférieure, je ne pouvais qu’acquiescer à ses dires. C’était la vérité, c’était pourquoi je n’avais pas pris la porte en cherchant ailleurs. Les choses étaient sensiblement les mêmes dans presque toutes les maisons d’édition. « Vous avez parfaitement fait votre travail, il semblerait. Et non, je n’ai pas d’auteur extrêmement novateur ou talentueux à vous présenter. Je suis juste triste que l’on ne puisse pas faire autre chose pour une fois. Soyons clairs, j’adore mon travail. J’aime les libertés qu’Arthur me laisse, et aussi l’idée que mes dessins puissent accompagner des enfants dans leurs vies. C’est juste que… » ne sachant pas comment finir, je laissais ma phrase en suspens et je fus surprise qu’il la termine plutôt qu’il ne me pose une question pour que je rebondisse. C’était agréable de discuter réellement avec lui, alors je l’écoutais souriant doucement. Son laïus se terminait par une question, sa curiosité pouvait parfois être aussi omniprésente que la mienne. Toutefois, je lui devais bien une réponse après l’exposé précis et réaliste qu’il venait de me faire. « Mon but n’est pas la reconnaissance, la gloire, ou autre chose dans le genre. J’aimerais juste faire quelque chose d’utile. C’est pour ça que je suis frustrée de ne pas aborder plus de thèmes. Et oui, j’ai quelques notions en sculpture, et je dessine, mais je peins aussi beaucoup pendant mon temps libre. Ca s’entasse dans mon bureau, mais je ne pense pas qu’il y ait une place où ces toiles conviennent mieux. » c’était la première fois que j’avouais à quelqu’un mon désir de ne pas exposer mon travail. Je l’avais fait, cependant, plusieurs fois. Car à l’école, nous devions montrer ce que nous savions faire. Je n’en avais retiré qu’une satisfaction fugace. Et ne ressentais pas le besoin d’exposer mes toiles. Surtout pas mes toiles. La plupart du temps, elles étaient issues de moments de nostalgie, d’impuissance face à la détresse de Jules, et de tas d’autres sentiments que j’estimais trop personnels pour être montrés au monde. A moins que je ne sois trop pudique en tant qu’artiste, je l’ignorais.

L’auteur du livre se préparait à faire son discours prenant place sur l’estrade lorsque Gabriel me dit quelque chose d’étrange. Je ne compris pas pourquoi il se hâtait soudainement. En quelques pas, il revint vers moi, m’enjoignant de le suivre me prenant par la main. Un instant, j’eus l’impression d’avoir cinq ans et qu’il me faisait un caprice. Puis, je compris et me hâtais de disparaitre avant qu’Arthur ne repose son regard sur moi me suppliant d’aller prendre la parole. Gabriel Brythe me sauvait la mise. Si on me l’avait dit ce matin, j’aurais probablement fait un geste obscène et dit que jamais cela n’arriverait. Récupérant rapidement nos effets aux vestiaires, je fermais mon manteau tandis qu’il allumait une cigarette. Fronçant les sourcils un instant, je notais mentalement qu’il fumait comme un pompier. Bon à savoir. Il m’assura que la voiture arrivait, alors je m’autorisais à consulter mon téléphone. Je n’avais qu’un message de Jules qui me disait qu’il n’était pas mort et que je devais cesser de le materner. En des termes bien moins plaisants bien sûr. Depuis sa rupture ou ce qui s’en rapprochait avec Angèle, je ne pouvais cesser de m’en faire pour lui. Alors ça l’agaçait, et il me comparait à notre grande sœur à chaque fois que je m’inquiétais trop selon lui. Rangeant mon smartphone dans mon sac, j’admirais une Maserati Granturismo Sport sortir du garage avec un sourire béat sur le visage. Vivant près des transports en commun, je ne conduisais pas souvent. Mais j’adorais ça. La sensation de contrôle et de liberté que cela procurait était un bonheur intense pour moi. Alors bien sûr, j’aimais les voitures. Passer mon temps collé à mes frères m’avait permis d’avoir des connaissances à ce propos. Dépassant Gabriel qui semblait se mettre en marche, je m’approchais de l’auto, comme hypnotisée par ses courbes. Délicatement, je passais la main sur la carrosserie. Avant de suivre du regard le voiturier qui se hâtait de faire le tour. Levant les yeux au ciel, je ne pus m’empêcher de rire franchement. « Bien sûr. Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Vous imaginez conduire une berline, c’est sans doute presque vous insulter. » arguais-je en souriant me retournant vers le bolide en lâchant un soupir d’aise. « Si je dis habiter très loin histoire d’entendre le moteur ronronner plus longtemps, vous ferez semblant de me croire, ou pas ? » demandais-je au propriétaire de cette beauté sans pouvoir détourner mon regard de la voiture.



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() message posté Ven 15 Mai 2015 - 22:31 par Invité


❝ AGAIN, AND AGAIN.❞
Abberline & Brythe


Oui, Gabriel effectuait parfaitement son travail, lui aussi allait au bout des choses. Malgré que ce soit imposé par son père, il lui était important d'achever ses tâches. Le jeune homme était de nature persévérante. Parmi ses nombreuses leçon, on lui en avait inculqué une qui s'imposait chaque jour: "Si tu souhaites quelque chose mon garçon, tu n'as qu'à tendre la main et l'obtenir". Il ne lui avait fallu que quelques jours pour récolter toutes les informations nécessaires afin de s'occuper de cette maison d'édition. Ce qui prenait plus de temps en revanche était d'en savoir plus sur la jeune Abberline. Il aviat pour habitude de constituer des dossiers sur chaque personne qui retenait son attention ou bien sur des individus le côtoyant tous les jours: cuisinier, chauffeur, femme de ménage... Tous sans exception.
Il veillait au grain et n'acceptait pas le moindre écart. Ainsi aucun n'avaient un casier judiciaire, un passé trouble, des amis journalistes prêts à tout pour dégoter un ragot... Il tenait à sa vie privée et ne manquait pas d'audace quand il s'agissait de faire signer des conventions de confidentialité.  
Arthur avait aussi son dossier... Le londonien avait pu de la sorte en savoir davantage sur cet homme. Il n'avait pu qu'être admiratif et désolé de son comportement. Le directeur de la maison d'édition avait perdu son épouse suite à un cancer. Les dépenses en soins avaient été nombreux, couteux...
Les assurances anglaises étaient de plus insuffisantes. Son salaire était suffisant mais pas au point de couvrir les dépenses de scolarité de sa fille. Il lui était d'ailleurs impossible de toucher une bourse au vu des revenus de son paternel, pourtant elle était brillante. Le crédit semblait la seule solution.
Après réflexions, Brythe ne pouvait pas directement s'occuper de cette dette, Arthur serait bien trop gêné. Aussitôt au courant de sa situation il lui avait offert une Rolex, celle qu'il avait particulièrement affectionnée pendant leur rencontre.
La jeune illustratrice avait bien évidemment son propre dossier mais les recherches étaient stagnantes et il n'avait appris que de faibles informations comme le décès de ses deux parents.
Sa réponse ne le surpris point. Il était naturel qu'elle ne cherchait ni la gloire ou la reconnaissance mais savait-elle qu'il y avait beaucoup à gagner à la connaître?
Un instant, il cru qu'elle dénigrait ses productions. Ses toiles ne convenaient pas selon elle.  Pourquoi cela? La curiosité se réveilla en lui. Il fallait qu'il observe absolument ses peintures. Gabriel était certain qu'elle avait le potentiel nécessaire pour exposer, c'était même indéniable.

Sa cigarette se consumait petit à petit. Il attrapa cette dernière de sa main libre et la jeta au sol. Le vent était frais à Londres mais par chance, il n'y avait pas de pluie. Il jeta un regard à la jeune femme qui était perdu dans ses messages sur son cellulaire.
De loin, main dans la main, ils avaient l'air d'un jeune couple qui avait séjourné à l'hôtel. Le regard que lui portait Gabriel était si inhabituel. A première vu, il était toujours aussi indifférent et si grave. Seulement, il avait comme un sourire sur la visage. Il n'était pas sur ses lèvres fines mais dans ses yeux.
Quand la Maserati arriva enfin devant eux la jeune Abberline lui lâcha soudainement la main. Il fut déçu de rompre ainsi le contact avec elle mais à priori elle était bien trop abasourdie par le modèle qui était sous ses yeux. Oui, cette Maserati était magnifique, parfaite même. Ils avaient donc au moins un point au commun: les goûts en automobile. La couleur noir ne faisait que sublimer le bolide.
_ Je ne conduis pas les berline en effet, on les conduit pour moi... dit-il un rire dans la voix. J'essaie au maximum de conduire par moi même afin de garder une onde d'indépendance, rajouta-t-il en haussant les épaules.
Il se mit à sa hauteur et lui ouvrit la portière passagère après avoir récupéré les clés du bolide. Il ne put que rire face à sa question.
_ Nous vous inquiétez pas, je feins à merveilles. Montez, suggéra-t-il d'une voix doucereuse en tenant toujours la portière.
Une fois qu'elle fut à l'intérieur, il referma la porte et se précipita vers le côté conducteur. Brythe pris à tour place. Il inséra la clé dans le moteur, la tourna et à ce moment ce fut une douce mélodie qui se fit entendre. Un sourire enfantin naquit sur ses lèvres; c'était pour lui comme aller à une fête foraine. Malheureusement Poppy ne savait pas dans quoi elle s'engageait... Gabriel était certainement le plus dangereux conducteur londonien et tout le monde sait que les londoniens sont déjà bien assez imprudents. Il ignorait à quel point il pouvait se mettre en danger quand il conduisait.
Le voiturier vînt rapidement fermer la portière de Gabriel. Ce dernier, quant à lui, s'approcha de l'illustratrice réduisant à nouveau la distance entre eux mais cette fois-ci il ne devait exister qu'un centimètre de différence. Il huma encore une fois son parfum si vanillé et envoutant. Ce rapprochement avait pour unique but d'attacher sa ceinture. Le clic se fit entendre, il regarda Poppy droit dans les yeux et la commissure droite de sa bouche s'éleva quelque peu.
_ Il est préférable que vous soyez attachée mademoiselle Abberline, glissa-t-il d'un ton suave.



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() message posté Sam 16 Mai 2015 - 11:38 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
Impressionnant, la façon dont on peut être conduit à faire des choses surprenantes lorsque l’on se laisse un peu de lest. Jadis, j’avais été habituée à ça. Ne pas réfléchir. Faire tout ce qui pouvait me faire envie, sans me soucier des répercutions. Une part de moi, cherchait constamment à continuer cela. Et je devais avouer que ça me manquait. Cette perte de contrôle. Ce goût d’inconnu et de danger nous guettant au coin de la rue. Mes années les plus torturées étaient passées, j’en avais conscience. D’autant plus qu’il n’avait pas été chose aisée de contenir les dommages pour que je puisse avoir une vie professionnelle totalement normale. Par ce qui relevait sans doute du miracle, je n’avais jamais été arrêtée. Du moins, il n’y avait aucune trace de cela. Pourtant, j’avais fait un bon nombre de conneries en compagnie de Jules. Toutefois, rien n’avait été retenu. Ni mes abus, ni mes entorses à la loi. J’étais aussi clean qu’un enfant tout juste né. Alors je m’efforçai d’avoir le comportement adapté à ma réputation. Quelqu’un de normal, d’équilibré, vivant dans la légalité. En dépit du pan de ma personnalité pas tout à fait satisfait par ce mode de vie. Mais je m’y accrochais, me répétant que c’était ce qu’il y avait de mieux. Même si cela m’éloignait de Jules. Mon jumeau était resté dans mon précédent mode de fonctionnement. Il m’arrivait d’être triste d’en être sortie car je ne pouvais plus le comprendre de la même façon que j’avais de le faire jusqu’alors. Bien qu’il soit fier de ce que j’ai accompli, il me restera toujours un goût d’inachevé tant qu’il n’ira pas mieux.

Ce soir, j’avais laissé un peu de lest d’une façon extrêmement différente par rapport à mes anciennes habitudes. Je m’étais laissé entrainer par Gabriel pour fuir un monde d’ennui. Sans doute un peu inconsciente si on considérait le fait qu’il eut été exécrable lors de notre précédente rencontre. Néanmoins, je ne pouvais m’empêcher de ressentir compassion et curiosité à son égard. Puis, rapidement aucune de mes pensées n’avait eue de considération. Une Maserati s’était avancée et j’étais tombée amoureuse. Il m’arrivait de dessiner des voitures, elle aurait pu être de celles qui m’inspirent. Dès lors, que j’eus aperçu la voiture, j’avais lâché la main de Gabriel. Le fait qu’il me prenne par la main quelques minutes auparavant m’avait fait sourire. Pour un mec qui parle de relation patron-employé, il demeure tout de même indécis quant à la façon de gérer les choses avec moi. Cette ambivalence faisant écho à la mienne, suffit à me rassurer. Les choses étaient bizarres pour lui, et cela ne semblait pas l’effrayer non plus. Cela m’intrigua bien sûr d’autant plus. Je hochais la tête quand il m’expliquait essayer de conduire au maximum histoire d’être indépendant. Je pouvais imaginer la sensation. Un espace de liberté, où il n’aurait qu’à être lui. Enfin, un espace de liberté hors de prix, mais un espace tout de même. Je me retournais pour lui sourire lorsqu’il entrait dans mon jeu, et l’écoutait sans rechigner. Soupirant d’aise dès lors que je fus installée sur le siège en cuir, j’humais l’odeur répandue dans l’habitacle. Bien sûr, on retrouvait le cuir, et tous les autres matériaux nobles. Mais il y avait aussi son odeur à lui. Secouant doucement la tête, je ne parvenais pas à ôter un sourire excité de mon visage. Comme bien d’autres choses habituellement appréciées plus par les hommes que les femmes, les voitures étaient quelque chose que j’adorais. Sans tarder, Gabriel me rejoignit côté conducteur fit tourner le moteur, et me conseilla de mettre ma ceinture avec un ton qui me fit presque rougir. Levant les yeux au ciel, tandis qu’il portait son regard sur la route, je bouclais ma ceinture. Puis, il démarra. Et en quelques secondes, tout sourire avait quitté mon visage. La douce mélodie du moteur et de toute la machinerie de la Maserati ne fut bientôt plus suffisante à m’apaiser. En effet, rapide, très rapide, trop rapide. Gabriel ne semblait avoir aucune connaissance du code de la route, et me demandait quel était le fou qui avait bien pu lui donner le permis de conduire. S’il ne l’avait pas acheté au marché noir à force d’avoir échoué ! En tant que conductrice, je ne pouvais m’empêcher d’avoir ce réflexe totalement débile que l’on avait tous lorsque nous étions passagers : appuyer sur une invisible pédale de frein. Un feu finir par mettre fin à notre course folle. Le regardant un moment, je me rendis compte qu’il était parfaitement détendu. Lui donnant un coup sur l’épaule avec ma pochette j’entrepris de lui faire la leçon « Bon sang ! Vous avez enfreint au moins une douzaine de règles du code de la route Gabriel. En moins de trois minutes. Vous avez aussi peu de considération pour votre vie ? Ou vous êtes un pilote professionnel qui a oublié de le signaler ? » l’interrogeais-je pas vraiment en confiance en dépit de la voiture et de ses équipements qui nous permettraient probablement d’amoindrir un quelconque mal que l’on pourrait se faire. « Je suis sûre que vous avez déjà emboutit votre lot de bagnoles… » finissais-je en secouant la tête. Cela ne pouvait pas en aller autrement. Il était… un chauffard. Ou presque. Car, je voyais bien qu’il calculait chacun de ses gestes et anticipait avec une rapidité et une intelligence remarquable. Quand bien même, s’il continuait nous étions sûrs de nous faire arrêter par les flics.




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() message posté Sam 16 Mai 2015 - 12:31 par Invité


❝ AGAIN, AND AGAIN.❞
Abberline & Brythe


Avant de démarrer il alluma la radio, Sugar des Maroon Five se fit entendre dans l'habitacle. Le jeune homme se mordit légèrement la lèvre inférieure en balançant la tête avec discrétion. Il avait délaissé son image de grand patron pour n'être uniquement qu'un jeune de 25ans. Il était toujours aussi guindé et droit mais son comportement était moins protocolaire qu'à l'habitude.
Il baissa suffisamment le son afin que le moteur se fasse entendre. Gabriel pu enfin s'embarquer sur la route, la voiture chavira soudainement sur la route et ils furent projetés à une vitesse hallucinante.
Les aiguilles indiquant cette dernière s'approchait du 80 k/h et ne cessait d'augmenter.
À cette heure-ci, les voitures faisaient foules sur les grandes avenues alors il décida de prendre tout simplement le plus de petites rues. De plus, la police passait moins souvent dans ces ruelles que sur les routes les plus empruntées.
D'ailleurs Gabriel ne s'était jamais fait arrêté pour excès de vitesse, manque à la priorité ou autre... C'était une chance car c'était sûrement le domaine où il enfreignait le plus la loi. Ainsi il avait la totalité de ses points et il en était bien heureux! Quelle galère de repasser le permis. La jeune femme avait tapé dans le mille, c'était sûrement le seul examen qu'il n'avait pas eu du premier coup. Son arrogance avait déplu à son examinateur mais ce n'était pas la seule chose: son manque d'attention, le peu de considération à sa vie et celle d'autrui, son manque d'autorité à l'autorité. Bref ce fut un vrai clavaire. La deuxième fois qu'il l'avait passé il se contenta des règles à suivre et fut le parfait conducteur mais cela ne fonctionna pas bien évidemment. C'était le même examinateur et ce dernier décréta que "sa dangerosité atteignait de sommets" Il le pensait sournois. Il avait bien raison! La troisième fois, Gabriel se débrouilla pour trouver un autre jury. Une femme. Il se donna une apparence sérieuse, assidue et surtout prévenant. Brythe avait même prétexter, nous citons "Je ne comprends pas ces jeunes personnes, amoureux de la vitesse mettant en danger la vie des autres, c'est vraiment... Insensé, égoïste et irresponsable" Sa voix indignée s'était presque accompagnée d'un sentiment de tristesse face à ce monde qui tirait à sa fin... L'examinatrice ne manqua pas de passer dans on lit et il décrocha son permis avec aisance. Heureusement que ses compétences coïtales étaient épatantes car dans le cas contraire il aurait pu dire adieu au petit bout de papier lui autorisant de conduire!
Non, là où il était spécialiste était plutôt les troubles sur le voix publique: tapage nocturne, exhibitionniste.... Oui l'alcool fait des miracles. Le londonien était détendu, dans son monde. C'était agréable de pouvoir oublier un instant tout ce qui pouvait vous entourer. Mains sur le volant, il écoutait attentivement Sugar et prononçait silencieusement les paroles du refrain.  
Il s'arrêta à un feu rouge, respectant pour la première fois depuis quelques minutes le code de la route. Gabriel voulait surtout recueillir les premières impressions de Poppy, qui depuis le début était bien silencieuse. Le brun lâcha son volant et la route du regard pour se tourner vers elle mais il se prit un méchant coup de sac sur l'épaule. Brythe laissa échapper un "Aïe" peu convainquant.
_ Peut-être des deux, répondit-il tout simplement.
Il avait peu de considération pour sa vie et se sentait capable de conduire un engin de cette envergure. Le si peu de confiance qu'elle arborait l'amusa plus qu'autre chose. Il remarqua alors qu'elle avait le pied au planché comme tentant de réduire la vitesse. Il réprima un rire.
_ Ok je vois, je vais réduire la vitesse, déclara-t-il avant de retourner à sa tâche de conducteur.  
La voiture démarra à nouveau mais cette fois-ci à une allure convenable, du moins celle qui était indiquée par les différents panneaux.
_ Je ne vous pensais pas aussi... dégonflée, avoua-t-il avant de se moquer ouvertement d'elle.
Il ne pouvait pas comprendre, tout cela était banal pour lui.
_ Pour répondre à vote question; oui j'ai déjà emboutis une voiture. La Rolls Roys de mon père. C'était une magnifique voiture de collection d'ailleurs.
En y repensant il ne pu s'empêcher de rire. Il l'avait emprunté le jour de ses dix-huit ans. Il avait obtenu son diplôme avec les compliments du jury, venait de rentrer à Mayfair dans l'attente de jour plus heureux. Le soir, une fête à son honneur devait avoir lieu chez lui. Ses parents étaient encore une fois absents. Les lieux étaient méconnaissables, il y avait plus que des vases brisés... La voiture avait fini emboutie au carrefour de la rue. Le lendemain, Gabriel s'envolait pour Paris, juste avant le retour de ses parents. Quel beau cadeau de bienvenue, n'est-ce pas?
_ C'état mon cadeau de majorité à mes parents. Il fallait bien que les remercie de m'avoir mis au monde, non?
Il haussa les épaules puis doubla une voiture de justesse à une vitesse légèrement supérieure que celle voulue.
_ Je n'emboutis jamais mes voitures, protesta-t-il en laissant suggérer que c'était toujours celles des autres. Son Aston Martin DBS grise lui était bien trop précieuse comme sa Jaguar F type...




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() message posté Dim 17 Mai 2015 - 10:36 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
Suite à mon attaque au sac à main, Gabriel promit de réduire sa vitesse. Soupirant, je me détendais sur mon siège. Non pas que je sois effrayée par la vitesse. Toutefois, je préfèrerais vraiment qu’il roula à cette allure dans des rues moins fréquentées encore. Ou sur des lignes droites tiens, histoire de ne pas avoir l’impression que je suis sur le point de rendre mon dernier repas. Sa moquerie me fit lever les yeux au ciel, et je secouais la tête « Je ne suis pas dégonflée. Et d’ordinaire, j’aime plutôt la vitesse. Mais là… vous êtes du genre à faire vomir vos passager, j’ai l’impression. » répliquais-je me moquant moi aussi. Son récit quant à la voiture hors de prix qu’il avait détruite me laissa sans voix. Je ne savais quoi répondre à une catastrophe pareille. Lorsque j’avais le même âge, je passais la majeure partie de mes soirées à boire à outrance et à fumer des substances plus ou moins licites. Mon père ne s’inquiétait plus de nous depuis déjà longtemps et il arrivait que je ne rentre pas de plusieurs jours sans que personne ne s’en fasse vraiment. De toute façon, j’étais avec Jules, toujours. Partant de ce principe le reste de la fratrie ne s’en faisait pas vraiment. Ou pas trop en tous cas. « Le fait que ce soit la vôtre devrait me rassurer alors… » déclarais-je pas vraiment convainque. En effet, partant du fait qu’il ait la capacité à détruire des bolides, j’étais certaine qu’un de ces jours il finirait par abimer l’une de ses propres voitures. Néanmoins, peut prompte à l’embêter sur ce sujet, je regardais la ville défiler à une allure qui – je le savais sans avoir besoin de regarder le compteur – était au-delà des limitations de vitesse. Sa conduite étant plus fluide, je pouvais me contenter de cela. Les immeubles du centre-ville de Londres étaient toujours plaisants à regarder, leur symétrie, l’espèce d’harmonie qui s’en dégageait était apaisante pour moi. Et l’avait toujours été en fait. La musique qui emplissait l’habitacle elle aussi était agréable. Un instant, je jetais un coup d’œil furtif au conducteur et retins un sourire. Au volant de son auto hors de prix, écoutant la musique, il avait l’air beaucoup plus jeune que lorsqu’il était debout guindé par sa prestance protocolaire. Il me fallut un moment pour me rendre compte qu’en dépit de ma blague plus tôt, je ne l’avais pas renseigné sur le lieu où je vivais. Intriguée, je me tournais vers lui « Vous ne m’avez pas dit où est-ce que nous allons. » énonçais-je, l’incitant à me dévoiler ses intentions. De là où nous étions, nous pouvions rapidement gagner n’importe quelle partie de la ville à présent. Une part de moi se demandait s’il avait connaissance de mon adresse. A vrai dire, s’il avait lu mon dossier au boulot il aurait pu le savoir. Toutefois, quelle personne normalement constituée retiendrait une adresse lue au détour d’un dossier parmi tant d’autre ? En outre, je n’avais pas vraiment envie de rentrer. Même si mes escarpins n’étaient pas les meilleurs alliés pour se balader, j’étais certaine de pouvoir les supporter encore quelques heures. Puis, si j’allais boire un verre, personne ne se soucierais de mes pieds. Ma robe retiendrait suffisament l’attention. Repensant à ma conversation avec Saphyr quelques heures plus tôt, je la maudis presque. Je n’avais pas pensé à ce que je ferais après la soirée. Car j’avais imaginé qu’Arthur me raccompagnerait directement à la maison et que je me changerais si jamais j’avais le temps pour sortir par la suite. Tant pis, il fallait parfois assumer jusqu’au bout ses choix.




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() message posté Dim 17 Mai 2015 - 21:19 par Invité


❝ AGAIN, AND AGAIN.❞
Abberline & Brythe


_ Mais au contraire vous êtes une vraie peureuse, déclara-t-il alors lorsqu'elle prétexta le contraire.
Gabriel arqua le sourcil gauche et secoua doucement la tête en signe de légère désapprobation: faire vomir les passagers, elle exagérait. Oui, elle exagérait. Personne n'avait vomi dans ses voitures. D'un autre côté, c'était une première qu'une jeune femme ait l'honneur de monter à bord de ses voitures. Généralement il rentrait en berline quand il sortait le soir. Le jeune homme était inconscient certes mais l'idée de mourir au volant à cause d'une alcoolémie trop élevée lui déplaisait fortement... La musique qui suivit était un peu plus électronique: Goodbye de Feder. Elle se démarquait remarquablement par son exotisme dans les notes.
La jeune Abberline ne semblait pas pour autant confiante. Cela avait beau être une de ses voitures, à priori sa conduite l'avait trop secoué. Il ne répondit pas à sa remarque et se concentra uniquement sur la route qui se présentait sous ses yeux. Le soleil était allé se couché depuis quelques heures et la ville s'était parée de sa robe dorée; les lampadaires éclairaient les rues londoniennes, défilant sur la route ils pouvaient se révéler être hypnotisant. Quand elle énonça une nouvelle question il lui lança un regard furtif.
_ Prendre un verre mais je peux aussi vous ramener chez vous. Vous n'avez qu'à me dire l'adresse, lui répondit-il sur son ton monotone.
Les relations patron-employé n'étaient pas véritablement respectées-encore une fois. Seulement Brythe avait envie l'emmener hors cadre de la maison d'édition et de tout ce qui pouvait s'y rattacher. Bien sûr si elle ne le désirait pas il répondrait immédiatement à ses exigences. Son endroit de prédilection était les bords de la Tamise; prendre un verre, marcher, admirer les beautés de l'architecture. Bizarrement, même s'il était londonien il avait toujours eu beaucoup de mal avec l'atmosphère de la capitale. Mélanger le moderne avec l'ancien et cette austérité, simplicité dans les bâtiments ne lui plaisaient guère. Il vivait à Londres mais se sentait chez lui à Paris. Les quais, les quartiers parisiens étaient si chaleureux... Comment ne pas aimer un tel endroit? Les monuments étaient tellement impressionnants, emplis d'histoire. Paris est une ville musée où le temps ne semble pourtant jamais s'arrêter.
_ Alors?
La voiture s'arrêta à un feu rouge, il laissa tomber ses mains sur ses cuisses et posa ses prunelles noisettes sur l'illustratrice. Il n'y avait aucune obligation mais au fond, il ne désirait entendre qu'un seul mot "Oui".




© Pando
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() message posté Lun 18 Mai 2015 - 11:48 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
Je ne pus m’empêcher de sourire lorsqu’il me traita de peureuse. Cela faisait bien longtemps que l’on ne m’avait pas qualifiée de la sorte. Un instant, je me laissais happer par mes souvenirs, un léger sourire aux lèvres. Nous étions jeunes, à peine une quinzaine d’années. Jules, Curtis et moi voulions juste boire. Bravant les interdits comme toujours. Le voisin d’à côté était un amateur d’alcool notoire, ne cessant jamais de faire l’étal de ses connaissances en œnologie et de tous les types de vins, bourbons, et compagnie qu’il possédait dans sa cave. Un soir, alors que ce dernier était parti en vacances pour quelques jours, nous décidâmes de vérifier si sa vantardise était de rigueur, ou pas. Par chance, il y avait un accès à sa cave depuis le jardin. Le cadenas bloquant le passage n’avait été qu’une formalité, toutefois j’avais hésité avant d’entrer et Jules m’avait dit de ne pas être une peureuse. Notre père travaillant tard, personne ne nous avait vus récupérer la pince que nous avions utilisée. Rapidement, nous nous étions retrouvés dans ce havre de l’alcool – délice interdit à nos âges. Puis, peut précautionneux nous avions bus sur place avant d’emporter une bouteille. Jamais personne n’avait su que nous étions les voleurs entrés chez lui. Lorsqu’il était venu à la maison, suspicieux, Saphyr nous avait défendus becs et ongles clamant que nous étions toujours surveillés et qu’il ferait mieux de se méfier des adultes qui avaient – eux – le matériel nécessaire pour entrer par effraction. Cette fois-ci, comme de nombreuses autres, elle nous avait sauvé la mise. Refermant la porte, elle nous avait regardés avant de soupirer et de retourner à ses occupations.

Ma curiosité à l’égard du lieu où nous allions fut vite assouvie. Une part de moi ne cessait de penser qu’il me laissait une porte de sortie. Toujours. C’était étrange. Mais j’avais l’impression qu’il appréciait ma compagnie, sans pour autant vouloir me l’avouer, ou me forcer à rester. Je ne comprenais pas entièrement, toutefois, je savais ce que je voulais. Et ce n’était définitivement pas rentrer. Boire un coup avait été dans mes plans, de plus il avait été réellement agréable avec moi ce soir. Et je pouvais bien prendre un taxi si je voulais rentrer, au cas où il se montrait pénible. Réfléchissant, je l’observais à la dérobée cependant que la musique changeait. Hormis la voiture sportive hors de prix, il ressemblait beaucoup à quelqu’un de notre âge. Car oui, j’avais également fait mes devoirs à son propos, et pas seulement à propos de sa fratrie. Son année de naissance était la même que la mienne. Et c’était sans doute l’élément qui m’avait le plus surprise. Son comportement, sa façon d’être et de faire les choses montrait beaucoup plus de maturité que celle que l’on peut attendre d’un mec de 25 ans. L’idée que Jules et Gabriel aient le même âge était d’autant plus troublante pour moi. C’était le jour et la nuit. Gabriel était probablement l’O.V.N.I. dans tout ça. Son éducation guindée et ses responsabilités très tôt acquises ne devaient pas lui laisser énormément de lest. D’ailleurs, face à l’imbuvable Charles il avait traité d’égal à égal. Les activités des plus âgés semblaient lui être très familières, et je me demandais s’il savait s’amuser comme les gens de son âge. Et je ne parlais pas par-là de soirées en boite à dépenser des centaines de livres en alcool, non. Mais des choses simples. Je ne pouvais m’empêcher de penser que ce n’était pas le cas. Qu’on lui avait volé ce genre de chose de par son éducation et le fait qu’il soit poussé à être encore meilleur à chaque fois. Pas qu’il ne faille pas pousser les plus jeunes pour qu’ils s’améliorent, non. Néanmoins, il y avait des limites. J’avais l’impression qu’il ne pourrait jamais réellement profiter de sa jeunesse. Quel genre d’adulte mature cela donnerait ? Probablement quelqu’un d’encore plus froid que ce qu’il montrait habituellement. Immédiatement, je trouvais cela triste. Et en dépit du faste et de la facilité à obtenir un tas de choses provenant de son monde, je préférais immédiatement le mien. Où la liberté semblait bien plus de rigueur. Lorsqu’il me relança, je me rendis compte que je n’avais pas répondu. Sortant de mes pensées, je lui souris « Je ne serais pas contre un verre. » avouais-je en souriant « Mais pitié, pas avec des gens qui auraient l’âge d’être mes parents ! » m’exclamais-je faisant référence à la soirée que nous venions de quitter. Au final, je commençais à m’habituer à sa conduite légèrement inconsciente et souris pour moi-même. C’était peut-être là son moyen d’être jeune, de conduire ainsi en enfreignant toutes les règles. Suite à ma réponse, il me semblait que nous approchions de la tamise. Le coin n’était pas trop guindé, et la soirée pourrait être appréciable sans que je me sente mal à l’aise comme tout à l’heure. Me souvenant de son aisance, je penchais la tête en regardant Gabriel « Comment est-ce que vous faites ? Pour avoir l’air si naturel dans les évènements mondains. Il me semble que vous n’aimez pas ça, et pourtant votre posture, vos mots et vos gestes disent le contraire. Il est impressionnant de voir à quel point vous savez naviguer en société alors qu’il ne s’agit que de faux semblants. » l’interrogeais-je réellement curieuse. En effet, si notre maison d’édition restait telle qu’elle, j’allais devoir me rendre à d’autres soirées. Et passer mon temps à me cacher ou m’enfuir comme je l’avais fait ce soir ne serait probablement pas une solution. D’autant plus que ma franchise et mon caractère ne seraient pas forcément appréciés par des abrutis tels que Charles et compagnie.



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() message posté Mar 19 Mai 2015 - 22:16 par Invité


❝ AGAIN, AND AGAIN.❞
Abberline & Brythe


La jeune Abberline dégageait quelque chose d'indescriptible à ses yeux. Il était étonnant de voir à quel point il pouvait perdre le fil de ses pensées quand elle était présente. Gabriel prenait peur au fil du temps, la découvrir était pour lui une première barrière à franchir, à détruire. Jamais personne n'en su autant sur lui: certes il laissait planer le mystère mais l'approcher de si près, découvrir des attitudes qu'il n'a pas en publique fut une première fois. Seulement, il devenait à la fois avide de sa personnalité. Le londonien voulait la connaître un peu plus chaque jour et tout les dossiers du monde ne pourraient l'aider; qu'aime-t-elle? a-t-elle toujours vécu à Londres? que dessine-t-elle lorsqu'elle retrouve seule?
Toutes ces questions tournaient en boucle, en trouvant pas de réponse satisfaisante. Elle était en vérité un mystère. L'atmosphère était empli d'une chaleur singulière et ce sourire qu'elle arborait le mettait mal à l'aise. Voilà que son monde ne tournait plus qu'autour de lui.  Poppy était si enfantine, candide, heureuse à des égards qu'il en était devenu envieux puis charmé.  Il hocha la tête en lâchant un "Très bien" quant à sa réponse. Le jeune homme accéléra un peu pour se diriger au plus vite vers la Tamise. Sa remarque le fit rire- un rire franc, particulier. Ses pommettes s'étaient haussés, il secouait doucement la tête toujours riant avec légèreté. La vision qu'elle avait de son monde était si adorable. En fait, c'était à son image.
_ Non, je vous le promets, dit-il doucement en la regardant une faible seconde.
Tout était si naturel, là, à ce moment précis. Rien n'était calculé, il pouvait agir comme bon lui semblait et pouvait délaissé ses apparences sérieuses et frivoles plus ridicule l'une comme l'autre.
Gabriel n'était jamais lui-même enfin de compte. Sérieux dans sa vie de tous les jours, il devait réfléchir à toutes ses paroles, ses agissements... Frivole, il était sous l'emprise de l'alcool, du sexe et ne pensait plus à rien. Depuis longtemps il cherchait un air frais, revigorant, rien de plus que cela mais rien... Il attendait et avait fini par abandonner, ce n'était que des illusions. "Life is joke"
À la question de l'illustratrice il soupira.
_ J'ai appris à manier les faux-semblants, à mentir, à tricher toute ma vie. Si j'étais acteur, je pense que je serais le meilleur de ma profession, avoua-t-il las.
Il ne se cacha pas: les émotions qu'il pouvait arborer en public était une pure façade. Ainsi  intérêt, sa courtoisie, sa gaieté passagère, son intérêt n'étaient pas réels.
_ J'ai eu un bon professeur, avoua-t-il en pensant à son père, l'homme le plus inexpressif et hypocrite au monde.
Gabriel trouva une petite ruelle à cinq minutes de la Tamise et s'y gara en un créneau.
_ Nous sommes arrivés, déclara-t-il en se détachant. Il se tourna vers la jeune femme et la vit commencer à descendre. Attendez... souffla-t-il exaspéré.
Le brun posa sa main sur la sienne qui était sur la clanche de la porte afin de l'empêcher de l'ouvrir. Elle se claqua, à peine ouverte.
_ Navré mais je n'ai pas été élevé ainsi mademoiselle. Il sortit de la voiture en gardant toujours un oeil sur la jeune femme pour s'assurer qu'elle reste bien sagement à sa place passagère.
Descendu, il claqua sa portière et fit le tour de la Maserati. Une fois du côté de la brune, il lui ouvrit enfin. Elle pouvait à présent descendre. Lorsqu'elle fut au dehors, il verrouilla le véhicula à l'aide de sa clé. Gabriel partit en direction de la Tamise en prononçant un "Venez" à Poppy. Petit à petit, il débouchait au The Scoop, une petite place juste en face du Tower Bridge. Les lumières des tours éclairaient magnifiquement le pont et le fleuve; il s'était comme paré d'une robe bleue nuit de paillettes dorées. Il s'alluma une cigarette et mains dans les poches se tourna vers la jeune femme, marchant alors en arrière. Un sourire de gamin naquit se ses lèvres alors que son trench coat bafoué par la vent se relevait vers l'avant.
_ J'ai une faim de loup, pas vous? demanda-t-il toujours sa sèche coincée entre les lèvres. Je choisis l'endroit où nous mangerons cette fois-ci, décréta Gabriel d'un ton faussement autoritaire.
C'était une première, lui qui ne finissait jamais ses repas.



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() message posté Jeu 21 Mai 2015 - 10:26 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Again, and again
J’ignorai pourquoi je me sentais si à l’aise à l’intérieur de cette voiture. La conversation se faisait plutôt aisément et je n’aurais pu imaginer avant aujourd’hui, qu’il nous était possible de discuter si convenablement. Peut-être qu’il n’était pas tant un riche à la con que ça tous comptes faits. Je voyais bien qu’il faisait des efforts. Toutefois, je ne saurais dire au nom de quoi ? Oui. Dès notre rencontre tumultueuse cela m’avait intriguée. Au début, je pensais que mes dessins étaient le centre de son intérêt. Mais, le tas de question qu’il me posait contre-disait en partie cette hypothèse. En quoi, ma vie si simple l’intriguait-elle ? Discrètement je souriais, un instant j’avais manqué de qualifier ma vie de normale. Elle ne l’était pas, ne le serait probablement jamais. En dépit de mon âge, j’avais du mal à me projeter. Je savais que je voulais des enfants, mais c’était tout. Quand, comment, avec qui ? Passer le reste de ma vie avec une personne me semblait impossible. C’étaient là les failles de la façade que je cultivais et qui avait tant agacé mon acolyte lors de notre rencontre. Je ne pouvais m’en empêcher, toutefois. C’était une partie de moi, et puis c’était tout.
Je hochais la tête tandis qu’il me rassurait sur l’âge qu’auraient les personnes autour de nous. Non pas que j’aie quelque chose contre les plus âgés. Mais, me sentir l’enfant du lieu était quelque chose de courant dans mon boulot. La maison d’édition offrait des emplois sûrs. La majeure partie de mes collègues y travaillaient depuis plus de dix ans. Et j’espérais pouvoir avoir un parcours similaire. A moins qu’une offre totalement exceptionnelle me soit proposée c’était mon réel projet de fond. Evoluer, m’améliorer, et faire ma place au sein de la boite. Comme Elena. Devenir un meuble et être regrettée lorsque je partirais à la retraite. C’était plutôt sympa comme parcours. Puis si nous grandissons un jour peut-être que je pourrais gérer des collègues.

Attentive, je l’écoutais m’expliquer comment il s’en sortait dans les mondanités qu’il était forcé de constamment supporter. Tranquille, je ne le questionnais pas plus. Car même si par ‘miracle’ j’étais conduite à participer à plus de ce genre d’évènements je préférais rester moi-même. Tant pis, si je faisais tâche, je ne pouvais me contenter d’être hypocrite et de manier les faux-semblants. Je resterais moi. Un instant, j’eus une pensée pour Arthur. Il devait le savoir. Que j’en viendrais à cette conclusion. Sa manœuvre fut rapide et efficace. Cela ne m’étonnait pas. Il était malgré tout bon conducteur. En dépit de sa vitesse un peu inadaptée, il demeurait prudent et intelligent au volant. Lorsqu’il énonça la vérité – c’est-à-dire que nous étions arrivés – je lui souris et entrepris de sortir de la voiture histoire qu’on aille boire ce verre dont nous allions parler. Néanmoins, il n’entendait pas les choses de cette façon. Interdite, je le regardais étendre son bras devant moi histoire de refermer la porte, avant qu’il ne me parle de son éducation. Je ne comprenais pas vraiment où il voulait en venir. Puis, les choses se remirent en place lorsqu’il sortit du bolide et entrepris de faire le tour. Je riais doucement à l’intérieur de l’habitacle, ne pouvant m’empêcher de sourire en coin. Bien sûr, il fallait que je sois de sortie avec l’ultime réminiscence du gentleman à l’état pur. Monsieur Brythe n’était pas du genre à abandonner le protocole. Ainsi, il ouvrit la portière et j’eus enfin l’autorisation de sortir. Cela semblait lui tenir à cœur. Et je ne pouvais m’empêcher de sourire doucement, face à cette attention qui relevait de l’exploit de nos jours. Une fois que nous fûmes tous deux dehors, il m’enjoignit de le suivre ce que je fis tranquillement. Son allure était légèrement plus rapide que la mienne en raison de mes escarpins qui ne me faisaient pas de cadeau en dépit du fait que ce soit la paire la plus confortable que je possède. Après avoir allumé sa cigarette, il se retourna vers moi avec un charmant sourire aux lèvres. A cet instant, je ne vis que le mec de mon âge, simplement. Non pas le gentleman plein de manières et de responsabilités. Pas l’homme coincé par son statut, et ne faisant même pas ce qu’il voulait faire de sa vie au fond. Il était juste lui, Gabriel. Et, j’aimais ça. C’était étrange de le voir si, normal. Lui souriant en retour, je m’activais alors qu’il déclarait avoir faim. « Je ne serais pas contre avaler quelque chose. » avouais-je en repensant que je n’avais fait que de boire du champagne. Si je n’avais pas été autant à l’épreuve de l’alcool la tête aurait pu me tourner. Toutefois, comme ma vie n’avait pas été si normale que ça. J’avais une tolérance à la boisson plutôt intéressante pour une femme. Suivre Jules dans tout et n’importe quoi était quelque chose d’intéressant au fond. Aucun homme n’était jamais parvenu à me souler pour arriver à ses fins. « C’est de bonne guerre que vous choisissiez. Il n’y aura qu’à prier pour que les serveurs soient moins désagréables. » ajoutais-je en lui adressant un sourire complice. L’odeur de sa cigarette avait étonnamment quelque chose de rassurant, il me fallut un instant pour comprendre que c’était car cela faisait partie de son odeur à lui. Probablement mélangée à un parfum hors de prix. Mais cela faisait partie de lui. Face à Gabriel, je ne m’étais jamais sentie jalouse. Il faisait bien souvent apparaitre son monde comme quelque chose de péjoratif et me demandais pourquoi. Rapidement, nous arrivions sur une rue donnant sur plusieurs restaurants. Aux aguets, je me demandais ce à quoi il pensait, et ma curiosité s’emballa « C’est parce que nous avons le même âge ? » demandais-je tout à trac, sachant pertinemment qu’il était bien trop intelligent pour ne pas comprendre. Le point était que je voulais savoir pourquoi. Il semblait se donner de la peine, tenter de se contrôler, et me laisser voir des pans de lui qu’il ne dévoilait pas à tous. Intriguée, et intéressée je n’avais pas osé demander avant. Toutefois, lorsqu’il était venu au bureau de nombreuses personnes et pourtant il n’avait pas semblé être aussi intéressé. Cette question avait été sur le bout de ma langue à plusieurs reprises, et j’avais fini par lâcher la bombe.

Une fois qu’il eut choisi l’endroit où il voulait manger, nous entrions rapidement alors qu’il me tenait la porte. Un maitre d’hôtel nous reçut avec un sourire protocolaire qui devint respectueux lorsqu’il se rendit compte que Gabriel était derrière moi. Son regard fit plusieurs aller-retour entre Brythe et moi, et ils échangèrent quelques mots tandis que j’observais la décoration autour de nous.




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() message posté Jeu 21 Mai 2015 - 21:27 par Invité


❝ AGAIN, AND AGAIN.❞
Abberline & Brythe


Gabriel s'arrêta devant la jeune illustratrice, toujours dos au chemin, l'attendant patiemment. Petit à petit, elle réduisait la distance qui avait pu les séparer durant ce court instant; son allure avait été plus rapide, peut-être un peu trop.
Ces faibles secondes lui permirent de la regarder plus attentivement. Les mondanités ne lui avaient permis qu'une faible attention à son égard et pourtant cela lui avait suffit pour découvrir à quel point elle était resplendissante ce soir. Un soupir s'échappa de ses lèvres ainsi qu'une fumée blanche épaisse; il ne pourrait pas se lasser. Le vent frais anglais vînt glisser contre sa joue, c'était une brise douce et agréable semblable à une caresse. La compagnie de Abberline était similaire aussi aérienne, naturelle et gracile. Une fois que cette dernière fut à sa hauteur il reprit son chemin en faisant cette fois-ci face au chemin. Les passants n'affluaient pas cette nuit, il n'y avait que quelques touristes prenant des photos de l'incroyable Tower Bridge. Les deux anglais faisaient déjà dos au monument, sûrement trop connu pour eux et tombé quelque part en désuétude. Le reste de la marche fut silencieuse. Étonnement, ils n'avaient pas besoin de se lancer dans de grandes discussions, de parler météo ou autre. Il n'avaient pas la nécessité d'exposer leur vie respective. Brythe chérissait cette simplicité. Ils arrivèrent enfin dans une allée emplies de restaurants spécialisés principalement dans le Fish&Chip. Le restaurant était dissimulé sous une espèce de long corridor débouchant par la suite au Hay's Galleria. Les façades du lieux apparurent; ils étaient composés de grandes baies vitrées donc la fin du pan de mur était d'un vert foncé. Le nom du restaurant apparu:The Horiman Hay's. C'était en fait un vieux pub de la fin du XIXe siècle... Il était paré d'une élégance britannique indémodable et sûrement impossible à reproduire. La voix de Poppy s'éleva afin de poser une question: "C'est parce que nous avons le même âge?" Un sourire étira ses lèvres rosées. Le jeune homme jeta son mégot au sol - sûrement inconscient de l'amende qu'il pourrait avoir après cela.
_ Non, lui répondit-il d'une voix posée. C'est parce que nous sommes fait du même bois, mademoiselle Abberline, conclue-t-il  en plantant son regard dans le sien.
Il avait su dès le premier regard, dès la première seconde qu'elle était insaisissable, spéciale mais surtout qu'elle était tout ce dont il avait besoin: une parcelle de rire et d'abandon. Il lui ouvrit alors la porte verte, elle passa la première et il la suivit. Une odeur de vieux bois et de levure de bière flottait dans les airs. Ce parfum fut une violente vague de souvenirs et son coeur manqua un battement. En 12ans, rien n'avait changé: les voix des clients étaient toujours aussi élevées rendant les lieux conviviales, le piano mural n'avait pas bougé et le bar était toujours aussi atypique avec ses vieilles bouteilles au dos. Le maître d'hôtel reconnu immédiatement Gabriel et en pu s'empêcher de lancer des regards tour à tour au gérant, à Brythe lui même et Poppy.
Quelques mots échangés, il se dirigea vers le gérant qui acquiesça simplement de la tête. Ce dernier s'avança vers le peu de clients restant. Gabriel et Poppy, eux, attendaient ici. Des personnes commencèrent à sortir puis ce fut en masse. La pièce de réception fut bientôt vide et bientôt, cuisiniers, serveurs sortirent aussi en uniforme. Désormais, ils étaient seuls. Les clés en main, Brythe ferma la porte de l'entré à clé, fit glisser les rideaux afin d'être à l'abri des regards. Son dos vînt percuter la surface, il se laissait tomber par fatigue. Sa main droite vînt tirer sur son noeud papillon, qui ne tarda pas à s'échouer contre le sol. Le lieux était étonnement calme, les assiettes encore pleines et les verres dos emplis donnaient des aspect de  restaurant fantôme.
_ Enlevez vos chaussures, vous serez plus à l'aise, suggéra-t-il avant de se redresser et de s'avancer dans l'espace.
Il passa derrière le bar, attrapa deux verres ainsi que des bouteilles d'alcool, un shaker et d'autres accompagnants... "Trop calme" soupira-t-il avant de se saisir du couteau et de la planche. Il se tourna vers une chaîne projetant la musique: le rythme de NU, All that sound venait combler le précédent vide. A présent il pouvait préparer de bon Cosmopolitain.  
_ Asseyez vous, nous mangerons après un ou deux verres. Nous avons le temps, le restaurant est à notre disposition.
Le Horiman appartenait à sa famille et ceci était ne longue histoire...




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