you can't juste replace someone you care about with some other random person (jonah)

Il était tôt le matin tout de même lorsque mon cadran sonna. Je détestais me lever aussi tôt, puisque je me couchais très tard, mais il fallait que je sois productif durant le jour aussi. Je devais travailler mes morceaux, faire mon épicerie, du sport, etc. Si je me levais à midi, je n'avais pas le temps de tout faire. Je ne pouvais pas voir non plus mes amis. Et encore moins la belle Abygaëlle. Bref, il me fallait sortir du lit le plus rapidement possible. Évidemment, il y avait des journées où je faisais également la grasse matinée, parce que sinon cela ferait longtemps que je serais mort de fatigue. Mais aujourd'hui, je me levais à dix heures du matin. J'allai rapidement dans la doucher histoire de me réveiller et après, c'était petit déjeuner. Une bonne omelette pour bien commencer la journée! Alors que je m'apprêtais à prendre ma première bouchée, le téléphone sonna. Qui cela pouvait-il bien être? « Oui? Allo? » dis-je, le sourire aux lèvres. Ce dernier s'effaça cependant peu à peu. C'était l'hôpital qui appelait. Au début, je pensais que c'était à propos de la belle Aby, mais non, c'était au sujet de quelqu'un d'aussi important qu'elle, ma meilleure amie. Il était arrivé quelque chose à Ivana. On me raconta quelque chose à propos d'un accident de voiture... Mais je n'écoutais déjà plus. J'étais déjà sur le chemin de l'hôpital. Je pris un taxi, ce que je ne faisais jamais. Mais mieux valait arriver le plus rapidement possible. Je ne comprenais pas par contre pourquoi on m'appelait moi et non, ses parents. Mais au final, ce qui comptait, c'était que je sois présent pour elle, en priant pour que ce ne soit pas trop grave!

Ivana était quelqu'un de maladroit. Mais il ne lui arrivait rien de bien trop grave. En arrivant à l'hôpital, on me montra sa chambre et j'y courus presque. Je fis bien attentivement à ce qui ne m'arrive rien à mon tour. J'arrivai finalement à son lit. La jeune femme était bien réveillée. Je réalisai bien vite qu'Ivana semblait avoir tous ses morceaux et qu'au final, ça ne semblait pas aussi grave que ça en avait l'air au téléphone. « Ivana? Ça va? On m'a appelé pour me dire que tu étais là! Que s'est-il passé? » lui demandais-je. Je souriais malgré tout, parce que j'étais soulagé qu'elle semble aller bien. « Je vois que tu as tous tes morceaux! Les gens des hôpitaux! Il faut toujours comme si quelqu'un était mort! » ajoutais-je, reprenant enfin mon souffle. La jolie rousse était comme ma petite sœur. S'il lui était arrivé quelque chose de grave, je ne me le serais pas pardonner, même si je n'étais pas à côté d'elle au moment du drame!

Ivana semblait à la fois surprise et étonnée de ma présence ici. Je l'étais moi-même... Parce que après tout, ce n'était pas censé être ses parents présents à son chevet avant son meilleur ami d'enfance? Mais bon, j'étais heureux tout de même qu'on m'ait appelé, comme cela, je pouvais savoir avant tout le monde si elle allait bien ou pas. Si quelque chose de grave lui était arrivé, j'aurais été terriblement triste et en colère. C'était tout le temps aux gens biens que les malheurs arrivaient en premier. C'était le triste cours des choses. On n'avait juste à penser à Abygaëlle et sa maladie... Bref, aussitôt à ses côtés, je lui demandai si ça allait et ce qui s'était passé pour qu'elle se retrouve ici, à l'hôpital. La jolie rousse ne me répondit pas immédiatement, puisqu'elle semblait prise d'une soudaine crise d'étourdissements. « Wow! Ne tombe pas s'il te plaît! » lui dis-je en la tenant par les épaules pour être certain que ça n'arrive pas. Je ne voulais pas qu'elle est une commotion cérébrale tout de même! « Ça va, enfin ça aurait pu être pire. J’ai un peu mal à la tête et des petites égratignures… Trois fois rien. » me dit-elle finalement. « Je suis rassuré! » lui dis-je avec un petit sourire. « Tu as eu tes résultats déjà? » ajoutais-je à ma liste de question déjà bien trop longue.

La jeune femme se laissa alors glisser de lit pour s'approcher de moi, m'enlaçant par la taille et posant ensuite la tête contre mon torse pour me rassurer. « Je suis désolée s’ils t’ont inquiété à ce point. » me dit-elle en se détachant de moi pour ensuite aller s'appuyer contre le lit. Je restai proche au cas où elle soit de nouveau étourdie. « L'important, c'est que tu ailles bien... » lui dis-je avec un petit sourire. Je n'étais pas du genre à me plaindre, mais j'aurais bien aimé reparler à la personne qui m'avait appelé pour mettre les choses au clair... C’est juste… J’avais personne d’autre que toi à contacter pour éviter mes parents et… Je voulais pas les inquiéter. Enfin je dis pas que c’est moins grave si c’est toi qui t’inquiètes… C’est juste qu’ils se seraient arrangés pour que je ne sorte plus jamais de la maison ou alors avec dans une grosse bulle, comme les hamsters tu vois le truc ? » ajouta-t-elle. Ah ouais, ses parents.... « C'est compréhensible.... Je suis heureux qu'ils m'aient appelé... » lui dis-je.

« Tu peux sortir d'ici maintenant ou il faut que tu restes encore un peu? Je t'apporte quelque chose à boire ou à manger en attendant? » demandais-je. Je pourrais aller faire un tour à la cafétéria ou un restaurant plus proche si elle avait envie de quoi que ce soit. « Je suis ton chevalier servant pour la journée! » ajoutais-je avec un clin d'oeil, tentant de détendre un peu l'atmosphère.

« Encore désolée… Par contre, t’as pas l’air en grande forme toi. »  me dit-elle finalement avec un petit sourire. Je fronçai les sourcils ne comprenant pas réellement où la jeune femme voulait en venir. Je compris après ce qu'elle me dit par la suite. « t’as l'air un peu mal réveillé quoi » avait-elle ajouté ce qui m'arracha un sourire. « Ouais, ça ne faisait pas longtemps que j'étais réveillé lorsque j'ai reçu l'appel de l'hôpital... » lui dis-je, pour expliquer l'état de ma tête. « J'ai pas pris deux secondes pour réfléchir et j'étais déjà partie au secours de ma petite princesse sur mon chevalier blanc! » ajoutais-je avec un sourire en coin et agrémenté d'un clin d’œil. Je n'en voulais à personne de ce réveil forcé. C'était déjà du passé pour moi. Je dormirais cette nuit... ou pas... Ça dépendrait de mon emploi du temps.

Je lui proposai alors de lui rapporter à manger ou à boire si elle en avait envie. La jolie Ivana prit alors mon bras. « Apparemment je peux sortir tant que je suis pas seule. Donc si tu acceptes cette mission de chevalier, ça devrait le faire. Et puis, j’aimerai bien manger un truc qui ne vient pas de leur cafétéria. Il paraît que c’est pas terrible… » me dit-elle. « Parfait! Alors sortons d'ici! » lui dis-je avec un immense sourire. « C'est clair que la nourriture d'hôpital, c'est pas le top de la gastronomie, c'est certain! » dis-je, pensif. Cet endroit, je détestais. Si on pouvait partir au plus vite, ça m'arrangerait, honnêtement.

Cependant, Ivana interrompit ma joie en me disant qu'il fallait qu'elle m'explique quelque chose. J'étais surpris, croyant en savoir un paquet sur elle, moi qui était son meilleur ami d'enfance. Mais il fallait croire qu'on ne connaissait jamais réellement les gens à cent pourcent...  « J’ai eu un problème de santé l’année dernière. Tout est sous contrôle, y’a vraiment pas besoin de paniquer de ce côté là. » commença-t-elle par dire. Elle m'intriguait et je commençais de nouveau à être inquiet... Mais je restai calme, ne sautant pas aux rideaux de peur qu'elle n'arrête de parler.  « Je suis juste tombé de vélo aujourd’hui et je me suis cognée la tête. C’est juste de la maladresse, tu me connais... Mais t’as bien vu qu’ils en ont fait tout un sketch. Et quand ça arrive maintenant, je peux pas sortir seule et je peux pas prévenir les parents. » conclut-elle. Je n'allais pas lui demandé ce qu'elle avait si elle ne me le disait pas d'elle-même. Mais j'étais tout de même curieux de savoir ce qu'elle avait. Mais j'allais respecté ce choix de ne pas tout me dire.


« Ouch! Ça n'a pas du genre du bien! » dis-je, tentant de ne pas trop montrer mon malaise. Rien qu'à penser à une chute de vélo et ça me faisait grincer des dents. Ce n'était pas de ma faute. Je n'aimais pas trop le sang! « Je suis heureux que tu m'en ais parlé. Et si jamais tu veux me mettre sur tes numéros d'urgence, fais le. Je serai heureux de venir à la rescousse en un claquement de doigt! Merci de ton honnêtement en tout cas.... » lui dis-je avec un petit sourire. « Tu sais très bien que je serai toujours là pour toi! »

Je n'avais pas hésité une seule seconde à lui dire de me mettre au sommet de sa liste de numéro d'urgence si elle le souhaitait. Par contre,  je me sentais mal à l'aise vis à vis de ses parents, mais c'était son bonheur à elle qui comptait. Et puis, si ce n'était pas grave. Comme aujourd'hui, ça ne changeait pas grand chose, non? Mais bon, s'il arrivait quelque chose de plus grave, ses parents seraient appelés ou sinon, je les appellerais moi-même. Mais uniquement, si c'était trop grave. En espérant que ça n'arrive jamais. Mais dans la vie, on ne peut pas tout prévoir. Même si j'étais optimiste, des choses graves pouvaient arriver aux gens que j'aimais.... malheureusement. Personne n'était à l'abris. « Je ne doute pas de toi. Merci encore. » me dit-elle. Puis, elle signa les derniers papiers pour qu'elle sorte le plus rapidement de l'hôpital. Cet endroit, veut veut pas, me donnait la chaire de poule. Il n'y avait jamais de beaux  souvenirs rattachés à ici. C'était très rare.

S'accrochant à mon bras, Ivana se leva enfin. La question qui restait était celle de la nourriture. Où allions-nous manger? « Une envie particulière pour déjeuner ? » me demanda la jolie rousse. C'était une excellente question. Il ne fallait pas que ce soit trop lourd non plus pour la jeune femme. Je ne savais pas si son estomac était fragile suite à l'accident et à tous les tests qu'elle avait passé. « Il y a un petit café en face. On pourrait aller manger là? Si tu veux, bien sur! » lui dis-je avec un petit sourire. C'était elle qui décidait après tout! « C'est moi qui régale! » lui annonçais-je aussi. Pas question qu'elle paye! Aujourd'hui, elle allait être traitée en reine! Pas parce que j'avais pitié d'elle. Loin de là! J'aimais juste être gentil et c'était ma façon de lui montrer qu'elle était importante à mes yeux!

« Qu’est-ce que tu racontes depuis la dernière fois ? Avant cet été, je veux dire… » me demanda-t-elle. Tandis que nous marchions, je réfléchissais à savoir ce dont elle était au courant ou pas. « J'ai revu cet été Lyla, une de mes bonnes amies d'enfance... Elle était partie vivre ailleurs... Je ne sais pas si tu as entendu parlé du tournage lors du festival d'été? Bah, c'est là que je l'ai revu.... » commençais-je par dire. Et un immense sourire égaya mon visage. « Et Abygaëlle est revenue à Londres... » ajoutais-je. Abygaëlle, ma meilleure amie et premier amour. Elle m'avait terriblement manqué et j'étais vraiment heureux de la revoir. Elle m'avait manqué.  

« Et toi, ton voyage? On a jamais eu l'occasion d'en parler! » lui dis-je.  Nous étions maintenant à l'extérieur. Je lui montrai du doigt le restaurant dont je lui avais parlé lorsque nous étions encore dans l'hôpital. « Ça te convient? » demandais-je, pour être certain de ne pas l'emmener là où elle ne voulait pas.

Juste penser à Abygaëlle et parler d'elle à Ivana me redonnait le sourire. Partir de cet établissement aussi. Bref, fini les frayeurs de ce matin. C'était désormais oublié. Tout allait bien. Je réalisai cependant qu'en parlant de Lyla, probablement que la jolie rouquine n'était pas familière avec elle ou bien même n'en avait-elle jamais entendu parler? Probablement. « Lyla était une amie d'enfance. Elle était partie depuis un bail de Londres et elle ne m'avait jamais donné de nouvelles. C'étaient ses parents qui étaient partis sur un coup de tête et l'avait emmené avec elle. Quand on est jeune, on a pas de trop le choix, n'est-ce pas? » lui expliquais-je pour ne pas qu'elle soit dans le néant total si jamais je lui reparlais d'elle. Mais depuis le festival, Lyla était devenue de nouveau un fantôme. Peut-être qu'on retomberait l'un sur l'autre par hasard. Sait-on jamais? Bref, je reportai mon attention sur Ivana, la star du jour et lui demandait comment avait été son voyage. On n'avait pas eu l'occasion d'en parler encore et passer du temps ensemble aujourd'hui était une occasion en or pour se rattraper et se raconter tout.

Ivana semblait heureuse d'aborder le sujet puisqu'un immense sourire étira ses lèvres avant qu'elle ne réponde. « C’était génial, surtout sur le plan personnel ! » commença-t-elle par me révéler. La belle avait fait un voyage avec l'UNICEF si je me souvenais bien. Il était clair que ça devait faire grandir. Un jour, peut-être en ferais-je un? Sait-on jamais! Moi qui n'étais jamais sorti de l'Angleterre, ça pouvait être très certainement une expérience enrichissante! Mais elle ne prononça pas davantage de mot avant d'être au chaud dans le café. Je lui demandai si l'endroit lui convenait et elle acquiesça que oui. Je lui ouvris donc la porte tel un gentleman et la laissai passer.

On s'installa à une banquette et finalement, la jolie rouquine poursuivi son récit sans crainte d'avoir froid au dehors. « C’était vraiment formidable de partir. C’était presque dur de rentrer, mais finalement ça fait du bien. » me raconta-t-elle. « C'est certain qu'à un moment on est nostalgique de sa maison.... » dis-je, même si je n'avais jamais vécu ce genre d'expérience. Il était facile de m'imaginer m'ennuyer de mes petites habitudes. Ce devait être également difficile d'être loin de chez soi.

Je regardai finalement le menu me demandant quoi manger. Pourquoi pas du sucré? Les crêpes me faisaient envie.  « Sinon tu parlais d’un tournage ? J’en ai absolument pas entendu parler à mon retour… Il s’est passé quoi au juste ? » demanda-t-elle. « C'était pour un film. Je ne me souviens plus du titre par contre. C'était spécial parce que le tournage a commencé très en retard... Il y avait tellement de figurant, c'était fou. Mais au moins, il y avait de l'ambiance en attendant. De la musique et de la danse. Un DJ était sur place pour nous faire attendre... Il était sacrément doué. J'aurais aimé aller lui parler pour lui demander des conseils, mais je n'en ai pas eu l'occasion. » dis-je en soupirant. « Tu as trouvé ce que tu voulais manger? » lui demandais-je. Je venais de voir qu'un serveur s'approchait dangereusement de nous pour prendre notre commande.