"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (sam + jul) how do you look at the one you love and tell yourself it's time to walk away ? 2979874845 (sam + jul) how do you look at the one you love and tell yourself it's time to walk away ? 1973890357
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(sam + jul) how do you look at the one you love and tell yourself it's time to walk away ?

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Sam 11 Oct 2014 - 1:51 par Invité



how do you look at the one you love and tell yourself it's time to walk away ?
'stop before you fall into the hole that i have dug here. rest even as you are starting to feel the way i used to. i don't need a better thing, just to sound confused. don't  talk about everyone, i am not amused by you. cause i'm gonna lose you, yes i'm gonna lose you.'
by pete yorn ; sam oswald-bower + julian fitzgerald.

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Elle lui avait envoyé le lieu et l'heure de la rencontre un peu plus tôt dans la soirée. La nuit s'était levée tôt ce jour-là, et déjà Sam pouvait ressentir les premiers appels de l'hiver. Le vent soufflait et balayait ses cheveux bouclés alors que le froid commençait déjà à lui brûler les oreilles. Les nuages obscurcissait peu à peu le joli ciel bleu que les londoniens avaient pris l'habitude de voir. La tempête arrivait. C'était la première pensée que Sam eut lorsqu'elle quitta le commissariat de police et avait levé ses yeux bleus vers le ciel gris. Elle avait resserré l'étreinte de son écharpe et avait baissé la tête pour filer vers le métro, pressée de retrouver la chaleur de son appartement. Pourtant, elle ne s'arrêta pas à sa station. Non, au lieu de cela, elle continua deux stations au loin, posant le pieds dans un quartier reculé de shoreditch. Une partie de la ville qu'elle appréciait tout particulièrement. Elle avait saisi son téléphone avant d'envoyer un message à Julian : 'shoreditch park, 21 p.m, you'll find me.' Elle avait sorti ses écouteurs de son sac avant de les porter à ses oreilles et de monter le son au maximum. Elle n'avait plus envie de penser, plus envie d'écouter. Elle marchait, encore et encore, sans même ressentir la fatigue. Elle s'engouffrait dans le parc et errait dans les allées vertes qui tapissaient les étendues d'herbe. Send your dreams where nobody hides. Elle chantonnait doucement alors qu'elle se dirigeait vers un banc qui donnait sur la plus belle du parc. Il était en hauteur, et surplombait  toute âme qui vive. Il n'y avait pas de plus bel endroit, Sam n'en connaissait pas. Elle admira la vue un instant avant de prendre place et de s'asseoir en tailleur. Give your tears to the tide. Elle se fichait du froid. Elle se fichait des passants. Elle se fichait de cette voix dans sa tête qui lui répétait que la tempête arrivait. Foutue tempête. Elle augmentait encore le son. There's no end, there's no goodbye. Disappear with the night. La mélancolie assombrie son coeur alors que ses yeux parcouraient les longues étendues d'herbe qui se dessinait sous yeux. No time. No time.

●●●
flashback
●●●

Pour quelle raison avait-elle décidée de mettre une robe ce jour-là ? Elle n'en avait aucune idée. Le printemps avait à peine pointé le bout de son nez que Samantha avait senti grandir en elle une irrépressible envie de donner à sa journée un petit goût d'été. Elle avait enfilé cette petite robe blanche aux détails rouges écarlates. Des étoiles. Sam aimait les étoiles. Elle avait laissé ses longs cheveux bruns tomber en cascade sur ses frêles épaules et avait posé un pieds hors de son appartement, abandonnant Lexie à sa série télévisée. Elle était en retard pour la fac, études qu'elle suivait sans vraiment en connaitre la raison. C'était sûrement la bonne chose à faire. Des études. Elle soupira en constatant que le métro était de nouveau en panne, comme si elle n'était déjà pas en retard. Elle sortit des longs couloirs du métro londonien et parcourue les larges rues de la capitale sans vraiment savoir si elle prenait la bonne direction. La fac n'était pas loin, mais tout son corps semblait lui crier qu'elle ne devait pas arriver à destination. Le vent lui fouettait le visage alors qu'elle tirait sur le bas de sa robe pour ne pas qu'elle s'envole ; l'heure ne se prêtait pas à jouer les Marilyn. Elle courrait maladroitement, perchée sur des talons ridiculement petits mais qui relevaient pour elle d'un effort considérable. Elle laissait tomber derrière elle quelques feuilles de cours dont elle se fichait bien, et se demanda si elle prenait vraiment la bonne direction lorsqu'elle se retrouva en face des grandes grilles d'un des grands parcs du centre ville. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre ; le cours avait commencé, elle était fichue de toute manière. Relevant la tête et prenant ses aises, elle vogua lentement dans les allées du parc. Il était bien trop tôt dans la saison pour porter une robe, mais Samantha s'accordait parfaitement au paysage. Elle souriait, l'air paisible. À cet instant, elle pouvait encore sentir son coeur battre normalement contre ses tempes. Il était fragile, oui, mais pas martelé. Pas encore. Elle enleva ses chaussures et les garda dans ses mains alors qu'elle posait un premier pieds dans l'herbe fraiche de ce mois d'avril, avant de poser le second. C'était si bon, si agréable. Elle ferma les yeux un instant, goûtant au bien-être, avant de s'avancer vers le milieu de la plateforme verte. Là, elle s'allongea, ses yeux bleus défiant le ciel de la même couleur. Un instant, elle ferma les yeux. Le suivant, un bruit attiré son attention, et elle découvrit un visage étranger penché au dessus d'elle, un sourire collé au coin des lèvres.

●●●

Les derniers accords sonnaient dans les oreilles de la jeune femme alors qu'une larme perlait au coin de son oeil. Elle rangeait son téléphone sans quitter le parc des yeux. No time. No time. Ses mots se perdaient dans le vacarme que produisait le vent contre les arbres. Les feuilles tombaient par dizaine aux pieds de la jeune femme alors que des pas s'avançaient vers elle. Elle n'eut pas besoin de tourné la tête, jamais elle n'oublierait ce son. « C’est dans un parc comme celui-ci qu’on s’est rencontrés. » Sa voix était douce, presque trop basse pour qu’on puisse l’entendre. Elle avait fourré ses mains dans ses poches de par le froid et gardait son regard fixé sur l’herbe. « Tu te souviens ? »
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() message posté Mer 15 Oct 2014 - 16:15 par Invité
Sometimes you want to say, “I love you, but…”Yet the “but” takes away the ‘I love you’. In love their are no ‘buts’ or ‘if’s’ or ‘when’. It’s just there, and always. No beginning, no end. It’s the condition-less state of the heart. Not a feeling that comes and goes at the whim of the emotions. It is there in our heart, a part of our heart…eventually grafting itself into each limb and cell of our bodies. Love changes our brain, the way we move and talk. Love lives in our spirit and graces us with its presence each day, until death. To say “I love you, but….” is to say, “I did not love you at all”. Je mordais la poussière à nouveau. Tous mes grands gestes audacieux ne faisaient que dévier le vent froid, sans jamais le contrer. Je fixais la nuit avec intensité comme si elle pouvait me submerger à tout moment. L’obscurité voilait mon visage fatigué tandis que je restai planté là, immobile. Mon corps engourdi répondait à peine aux agitations de mon esprit. Je suppose que les cachets que j’avais avalés étaient plus forts que ma volonté : Ces saloperies d’anxiolytique et d’anti douleurs, me propulsaient dans une dimension à part. Ma jambe douloureuse pliait au contact de l’humidité ambiante. Je tentai un pas en avant mais mon genou refusait de suivre ma requête. Je déglutis en tâtonnant mon pantalon. Ma main crispée cherchait désespérément la consolation d’une cigarette menthol. En vain. Athénaïs avait dû me faire les poches afin d’exprimer sa réticence quant à mon addiction à la nicotine. A cet instant, j’aurais voulu qu’elle soit là.

Je sentais le sol se dérober peu à peu sous mes pieds. Chaque pas me semblait être un nouveau défi, une nouvelle divagation dans une éternité d’injures et d’injustices. Ma canne orthopédique supportait le poids de ma moitié gauche, mais j’avais du mal à traîner mes plaies à travers le parc obscur. Je m’avançais d’un pas peu assuré, le regard absent et le visage incertain … Mais dans mon cœur je savais. Je pris une grande inspiration en défiant l’horizon lointain – Les nuages floconneux faisaient barrages à toutes mes prières. Aujourd’hui je m’apprêtais à abandonner comme j’avais été abandonné. Cette pensée était cruelle. Je soupirai d’un air contenu. Mon genou à peine opéré me lançait par moments, comme un rappel à l’ordre. Je gémis en marquant une longue pause en face de la fontaine cassée de Shoreditch : J’étais brisé. Je croyais pouvoir imaginer à quel point cette rencontre serait blessante. Je croyais pouvoir palper la douleur et me consumer dans mon désarroi. Mais j’avais tords. Mon âme était à l’arrêt, s’évadant quelque part dans les landes verdoyantes et morbides de mon enfance.

J’étais un monstre d’égoïsme et d’arrogance. J’étais l’homme qui s’était abandonné dans les avens ténébreux pour mieux gouverner les cris de son cœur. Je survivais sans valeurs ni éthiques. Je détestais ce sentiment, et tout à coup je pris conscience de l'horreur de ma solitude. Ma salive avait le gout de mes déceptions passées. La pluie se leva, m’intimant le silence. Le temps restait figé. J’appréhendais le regard troublant de Samantha, et ses petites manies adorables. L’étau de ma prison se refermait doucement sur mon âme esseulée. Je passai mes mains sur mon pendentif ; Le phénix renaissait de ses cendres. Il n’y avait jamais de fin. Que des commencements. Toujours.

Je m’approchais lentement de l’ombre assise en tailleur, tentant un rapprochement dérisoire vers une femme qui me tournait à présent le dos. Mes doigts se crispèrent sur son épaule pendant une fraction de secondes, avant de retomber ballants dans le vide.

_ C’est dans un parc comme celui-ci qu’on s’est rencontrés. Tu te souviens ?

Je connaissais tous les types de douleurs. J’avais ressentis chaque brûlure, chaque marque, et chaque coup dans chacun mes os. Alors j’avais la nette impression que plus rien ne pouvait me faire peur. Je croyais pouvoir me redresser avec fierté. Mais encore une fois j’avais tords. Ma voix fluette sonnait creuse dans ma gorge. Je m’appuyai sur ma canne an tendant ma jambe gauche.

« Je n’oublierais sûrement jamais. » Soufflai-je d’un ton las.

Je voulais tenter de la rejoindre sur le gazon mais ce n’était pas une très bonne idée. Mon pansement bloquait les mouvements de mon articulation fémoro-patellaire. Je me mordis la lèvre inférieure.

« Je ne t’ai pas vu depuis des jours. » Fis-je remarquer. « Tu vas bien ? »

Samantha fixait l’herbe – absente. Elle ne m’adressait pas le moindre regard. Ce soir, dans ce parc désert, elle marquait une pause. Elle était déchue. Et pour une fois je l’étais un peu moins.
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() message posté Mer 22 Oct 2014 - 18:11 par Invité



how do you look at the one you love and tell yourself it's time to walk away ?

'stop before you fall into the hole that i have dug here. rest even as you are starting to feel the way i used to. i don't need a better thing, just to sound confused. don't  talk about everyone, i am not amused by you. cause i'm gonna lose you, yes i'm gonna lose you.'
by pete yorn ; sam oswald-bower + julian fitzgerald.

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Le vent venait balayer sa crinière brune et faisait voler des mèches devant ses yeux. Elle adorait cette période de l'année. Non pas parce que son anniversaire, ni parce qu'halloween commençait à envahir les vitrines, mais parce que le vent d'automne semblait toujours annoncer une nouvelle ère. Un changement. Et Sam aimait cette idée. Le changement n'arrivait jamais chez elle. Sa souffrance semblait sans fin alors que les jours défilaient sous ses yeux. Elle était toujours la même, l'orpheline, cette petite fille au regard d'un bleu surnaturel qui ne rêvait que d'une chose : être aimée. La vie en avait décidée autrement. D'abord sa mère, puis son père. Julian, Maura. Elle n'était pas faite pour aimée, ni pour être aimée. C'était un droit universel qui trouvait son exception en sa personne et ne faisait que confirmer une intuition qu'elle avait eu des années auparavant. Et elle y survivrait, comme toujours. Parce que c'était ce qu'elle était après tout, une survivante. La cicatrice sur son ventre la brûla légèrement alors qu'elle fermait les yeux. Elle laissait le vent balayer ces derniers mois, balayer sa vie, son passé, son avenir. Balayer la peine. Mais rien n'y faisait, elle revenait constamment. Cela faisait des jours qu'elle venait ici, qu'elle s'asseyait sur ce banc, qu'elle attendait un signe… Rien. Elle avait passé sa vie ainsi, à espérer un signe qui ne venait pas, qui ne viendrait sûrement jamais. Ses yeux bleus s'ouvrirent à nouveau pour contempler la grandeur du parc. Elle se sentait bien ici. C'était un des seuls endroits londoniens où Samantha se sentait libre. Il n'y avait ni barrière ni cage. Ni soeur malade, ni petit-ami distant. Il n'y avait qu'elle, un petit point parmi tant d'autres. Une petite étoile dans le large ciel étoilé. Un bruit attira son attention sans même qu'elle n'eut besoin de tourner la tête. Un, deux, trois. Un pas, deux pas, une canne. Elle aurait pu sourire, se lever, courir vers lui. C'était ce que les filles étaient censées faire, c'était ce que le monde lui dictait de faire. Mais la vérité résidait dans cette froideur qu'elle avait dans le coeur. A l'instant où Julian était arrivé quelques jours plus tôt, une canne à la main et un vague sourire coupable aux lèvres, elle avait senti le froid glacé son coeur. Elle avait lu le mensonge dans ces yeux qu'elle aurait tant voulu admirer toute la journée. Et depuis, elle redoutait de les croiser. D'y lire ce qu'elle savait déjà. Une main se posa sur son épaule frêle et Sam cru un instant qu'il aurait pu la lui briser. Elle se sentait si faible à présent. Une petite étoile presque éteinte dans le large ciel étoilé. Son regard restait figé sur le parc, alors qu'elle se forçait à ne pas le regarder lui. La douleur serait trop grande. « Je n’oublierais sûrement jamais. » Bien sûr qu'il oublierait. L'oubli est inévitable. Et Sam avait été déjà tant de fois oubliée. Elle était reconnaissante d'avoir trouvé un banc pour s'asseoir, car sinon ses jambes auraient probablement vacillées. La voix de Julian perçait clairement dans le silence du parc, et elle n'y retrouva pas ce qu'elle avait tant chercher ; de la douceur, de l'amour. Ses yeux s'embuèrent de larmes qu'elle ravala aussi rapidement qu'elles étaient apparues. « Je ne t’ai pas vu depuis des jours. Tu vas bien ? » Elle restait impassible tout en se mordillant la lèvre. Elle voulait hurler, se débattre, courir jusqu’à être hors d’haleine. Dire non, une bonne fois pour toute. S’avouer enfin qu’elle n’allait pas bien. « Tu n’as pas demandé à me voir, Fitz. » Sa voix était dure, mais restait empreinte d’une douleur qui ne trompait pas. Elle avait mal de lui répondre ainsi, elle aurait tant voulu revenir aux instants où sa voix était seulement emprunte d’une douceur que seul lui avait pu hériter jusqu’ici. « Je vais bien. Je vais toujours bien. » Elle répétait cette phrase tel un vieux robot détraqué. C’était ce qu’on lui avait appris à répondre, toujours. Ne jamais montrer ses faiblesses. Ne jamais laisser personne entrer. Minute par minute, elle se refermait sur elle-même sans qu’il ne puisse rien y faire. « Qu’est-ce qui t’es arrivé Fitz ? » La détresse était palpable dans sa voix. Pour la première fois, elle lui accordait un regard. Ses yeux trahissaient sa tristesse et son visage était défait de toute expression. Elle ne parlait pas que de cette canne qui l'accompagnait dans ses pas. Non, il n'y avait pas que ça. Elle posait ses yeux bleus perçants sur lui pour la première fois et semblait retrouver un vieil ami qui lui avait autrefois déchirer le coeur.
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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 17:55 par Invité
Sometimes you want to say, “I love you, but…”Yet the “but” takes away the ‘I love you’. In love their are no ‘buts’ or ‘if’s’ or ‘when’. It’s just there, and always. No beginning, no end. It’s the condition-less state of the heart. Not a feeling that comes and goes at the whim of the emotions. It is there in our heart, a part of our heart…eventually grafting itself into each limb and cell of our bodies. Love changes our brain, the way we move and talk. Love lives in our spirit and graces us with its presence each day, until death. To say “I love you, but….” is to say, “I did not love you at all”. Hélas ! Mon bien aimé est mort ! Il chemine vers le pays des Ombres. Pour lui les étoiles ne brillent plus, aucun jour ne l’éclaire. Et l’histoire lui reste muette ; le Destin des Temps marche d’un pas puissant, mais ne l’éveille point ; Tout se meurt en lui et avec lui, cependant il n’est pas mort en moi. Parce qu’un lien éternel toujours m’unit à l’Ami _ Extrait , Les liens de l’amour. J’avais lu cette poésie un million de fois avant de débarquer dans le parc si froid et si austère de Shoreditch. A vrai dire, je m’attendais à ce que Samantha me rejette. J’avais failli à notre promesse par le passé, et aujourd’hui encore … Immanquablement et inévitablement, je faux.

J’étais un monstre d’égoïsme, mais la vie était ainsi faite. Ma douleur, mon affliction, et le peu de bonheur que je tirais de mon existence fermentaient mon désir ardent de vaincre. Je pris une grande inspiration en fauchant l’air d’un geste maladroit. Il y’ avait quelque chose qui me dérangeait, un poids sur mon cœur et sur ma conscience. Je déglutis en la frôlant à peine. Elle me paraissait si lointain dans la lueur crépusculaire – pourtant sa beauté et son élégance étaient indéniables. Sam faisait partie de ces femmes que le malheur rendait encore plus exquises. Comme une fleur du mal, ou une rose maudite.

Sa voix tremblait dans l’immensité obscure. Je la fixais avec intensité, mais elle ne bronchait pas. Elle me refusait un regard ou le moindre signe d'affection.

_ Tu n’as pas demandé à me voir, Fitz.

Je me redressai sur ma canne – non sans retenir un gémissement de douleur. Je n’aimais pas cette façon qu’elle avait de couper mon nom de famille en deux, mais elle avait toujours utilisé ce diminutif. Alors j'avais fini par m'y habituer. Je soupirai en roulant les yeux. Il faisait incroyablement sombre et lourd dans ce coin de la ville. Pourquoi un parc ? Etais-ce un clin d’œil ? Notre relation mourrait, là ou elle avait eu le malheur de voir le jour ? C’était si morbide...

« Je vois. » Lançai-je avec lassitude. « Tu n’as pas demandé à me voir non plus. »

Elle marqua un silence.

_ Je vais bien. Je vais toujours bien.

Mensonge ! Elle ne pouvait pas me tromper ...

« Je croyais qu’on pourrait être sincère, ce soir au moins. » Fis-je remarquer. Ce n’était pas un reproche. Juste une vérité.

Ma jambe se courba en une flexion anormale. Je m’accrochais à ma canne avec acharnement – refusant de montrer mes faiblesses. La jeune brune se retourna enfin vers moi – Son visage était placide, fatigué et inexpressif. Mon cœur rata un battement.

_ Qu’est-ce qui t’es arrivé Fitz ?

Je suppose que l’heure de vérité était arrivé. Je crispai pris une grande inspiration.

« Je … » Les mots me manquaient. Je pris quelques secondes de réflexion.« Mon ligament croisé antérieur a craqué. En fait, ma prothèse du genou a craqué. A brighton. Pendant mes vacances.» Je déglutis. « Eugenia était là – quelque part. Lorsque la tempête s’est levée, j’ai reçu un message. Le plafond lui est tombé dessus, et comme elle ne pouvait pas ressentir la douleur, il était impossible pour elle d’évaluer la gravité de son état. »

Je fis un pas titubant vers elle.

« J’étais coincé dans une brasserie. Et comme un tronc d’arbre bloquait la sortie, j’ai traversé la baie vitrée pour sortir. Et j’ai couru vers elle, encore et toujours. » Ma voix se brisa dans ma gorge.

Je la regardais d’un air dépité.

« Je ne suis même pas désolé, Samantha. » Je marquai une pause. « C’est pour ça que j’ai préféré ne rien te dire. Je ne suis pas désolé, d’avoir rejoint Eugenia. C’est ma … famille.»

Je baissai les yeux au sol. C'était notre première conversation à coeur ouvert depuis si longtemps ...
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() message posté Ven 24 Oct 2014 - 16:21 par Invité



how do you look at the one you love and tell yourself it's time to walk away ?

'stop before you fall into the hole that i have dug here. rest even as you are starting to feel the way i used to. i don't need a better thing, just to sound confused. don't  talk about everyone, i am not amused by you. cause i'm gonna lose you, yes i'm gonna lose you.'
by pete yorn ; sam oswald-bower + julian fitzgerald.

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Ils se tenaient là, tous les deux comme de parfaits étrangers. Elle, assise sur le banc, ne prenant pas la peine de lui faire face. Et lui, debout, seulement retenu par sa canne. Il n'y avait plus de Sam et Julian, plus de duo, plus coeurs attachés. Il n'y avait plus rien. Elle pouvait le sentir, comme elle l'avait déjà senti se détacher d'elle des années auparavant. Elle avait pourtant toujours su que Julian était un être volatile, incalculable, imprévisible. Elle le savait parce qu'ils étaient les mêmes. Ils n'avaient pas d'attaches dans ce monde qui les avait tant de fois rejeter. Et pourtant, elle savait que jamais elle n'aurait pu se détacher de lui par elle-même. Elle aurait pu rester des années ainsi, à le regard s'éloigner. Lui n'aurait pas eu la force de la quitter et elle de partir. Il était pour elle ce qu'Eugenia était pour lui. Et c'était sûrement la partie la plus triste de l'histoire, car Samantha savait que contrairement à eux, elle n'aurait jamais le droit à sa fin heureuse. Elle n'y aurait jamais droit, comme elle n'avait jamais eu droit à une vie heureuse. Le dessin de son existence défilait sous ses yeux, et elle était encore incapable d'y déceler un moment où elle s'était réellement sentie heureuse. Elle ne connaissait pas ce sentiment dont tout le monde parlait avec si grande envie. Elle avait beau chercher, fouiller dans les tiroirs de son passé, elle ne s'était jamais sentie parfaitement à sa place, parfaitement heureuse. Une ombre silencieuse semblait la suivre pour la privée de bonheur. « Je vois. Tu n’as pas demandé à me voir non plus. » Elle soupira doucement. Ils en étaient rendus là. Un jeu de ping pong gamin digne des couples de collégiens. C'était triste de voir la manière dont ils trouvaient maintenant le moyen de se faire des reproches. Autrefois, il n'y avait encore pas si longtemps que ça, ils en auraient rit. Pourtant, rire était la dernière chose dont Sam avait envie. Elle sentait un poids peser sur son coeur au fur et à mesure que les minutes défilaient. Elle était certaine qu'il n'avait aucune envie de se trouver là, aucune envie d'avoir cette discussion, aucune envie de la voir, elle. Les désirs de Julian Fitzgerald était aussi limpides qu'ils étaient trahis par sa voix empli de lassitude. Elle voulait lui dire de s'en aller maintenant, qu'il n'avait pas besoin d'être là juste parce qu'il le devait. Elle n'avait aucune envie d'être prise en pitié. « Je croyais qu’on pourrait être sincère, ce soir au moins. » Malgré elle, un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres. Il parlait de sincérité alors que la déchéance de leur couple avant toujours reposé sur un énorme mensonge qui portait le prénom d'Eugenia. Elle détestait ce sentiment d'amertume qui emplissait son âme à la dérive. Elle détestait l'état dans lequel il la laissait à chaque fois, l'état dans lequel elle serait après cette soirée. L'heure était à la vérité, et malgré sa curiosité, Sam aurait tout donné pour une échappatoire. Elle aurait tout donné pour que son coeur ne se déchire pas une nouvelle fois. Elle le regardait sans qu'aucune émotion ne traverse ses yeux sombres. « Je … Mon ligament croisé antérieur a craqué. En fait, ma prothèse du genou a craqué. A brighton. Pendant mes vacances. Eugenia était là – quelque part. Lorsque la tempête s’est levée, j’ai reçu un message. Le plafond lui est tombé dessus, et comme elle ne pouvait pas ressentir la douleur, il était impossible pour elle d’évaluer la gravité de son état. » A l'instant où il avait son nom, quelque chose s'était brisée en elle. Ce n'était pas le coeur, pas encore. Non, c'était l'espoir. Elle avait bêtement penser qu'Eugenia était derrière eux maintenant, alors qu'elle les avait toujours suivi. Il s'agissait toujours d'Eugenia. Il fit un pas vers elle, qu'elle ne fit qu'ignorer. Elle était maintenant certaine qu'il pouvait lire clairement la tristesse dans son regard. « J’étais coincé dans une brasserie. Et comme un tronc d’arbre bloquait la sortie, j’ai traversé la baie vitrée pour sortir. Et j’ai couru vers elle, encore et toujours. » Elle baissait les yeux, incapable de soutenir son regard éploré. Elle pouvait entendre l'étendu de son amour pour Eugenia rien qu'en l'écoutant parler. C'était si douloureux. L'entendait-il, lui ? Ou bien se voilait-il encore la face ? « Je ne suis même pas désolé, Samantha. C’est pour ça que j’ai préféré ne rien te dire. Je ne suis pas désolé, d’avoir rejoint Eugenia. C’est ma … famille. » Malgré elle, elle éprouva une certaine compassion pour Julian. Et une certaine jalousie envers Eugenia. Car jamais personne ne traverserait de baie vitrée pour elle. Cela résumait bien sa vie misérable. « C’est ma famille… » Sa voix était teintée de douleur alors qu’elle répétait ses mots. « C’est ce que tu m’as dit la première fois que je t’ai demandé ce qu’était Eugenia Lancaster pour toi. » Un vague sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle fermait ses yeux pour ravaler une vague d’émotion. « C’est ridicule non ? Tout ça… Nous… On est ridicules. » Ils se retrouvaient plongés deux ans en arrière, là où il lui avait tourné le dos. Et ces deux instants avaient un dénominateur commun. Elle tentait de faire bonne figure mais la détresse se lisait distinctement dans sa voix. « Pourquoi tu es revenu, Julian ? » Elle le regardait de nouveau, avec la plus grande attention cette fois. Elle voulait vraiment savoir. Elle en avait besoin, sûrement. « Pourquoi tu me fais ça, une nouvelle fois ? » Ses derniers mots se brisèrent alors qu’elle repensait à la douleur qu’elle avait traversé en le voyant s’éloigner la première fois. Elle se leva enfin de son banc pour lui faire face, pour qu’il ne puisse pas s’enfuir sans explications cette fois. « J’ai le droit de savoir, tu ne crois pas ? » Elle avait prononcé ses mots avec une douceur étonnante et un sourire triste qui transgressait avec ses yeux larmoyants. Elle pouvait enfin saisir du bout des doigts ce qu’elle s’était toujours demandé. Qu’avait-elle bien pu faire pour mériter cette douleur.
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() message posté Sam 25 Oct 2014 - 2:53 par Invité
Sometimes you want to say, “I love you, but…”Yet the “but” takes away the ‘I love you’. In love their are no ‘buts’ or ‘if’s’ or ‘when’. It’s just there, and always. No beginning, no end. It’s the condition-less state of the heart. Not a feeling that comes and goes at the whim of the emotions. It is there in our heart, a part of our heart…eventually grafting itself into each limb and cell of our bodies. Love changes our brain, the way we move and talk. Love lives in our spirit and graces us with its presence each day, until death. To say “I love you, but….” is to say, “I did not love you at all”. Je voulais abandonner le monde derrière moi et courir à perte d’haleine. J’étais une âme en peine, un cœur excédé et un corps brisé. La profonde tristesse qui germait à l’intérieur de ma poitrine refaisait surface, me faisant à nouveau sombrer vers les abysses des ténèbres. Je croyais avoir oublié. Je croyais avoir survécu … Je suppose qu’il y’a des blessures que l’on ne surmonte pas. Jamais. Je me sentais perdu, comme si mon esprit était enlacé par moi seul. J’étais à la dérive, sur les rives de la vallée de l’Indus. Loin. Très loin.

L’obscurité reposait sur le vaste parc. Les maigres lueurs des réverbères éclairaient à peine le passage avant de se dissoudre sur le profil affligé de Samantha. Ma Samantha. Ces mots restaient bloqués dans ma gorge comme un poison venimeux. J’étais pris par une pulsion étrange ; je voulais m’approcher et l’immobiliser contre ma poitrine douloureuse. Je voulais partager mes sentiments et pleurer la fin d’une ère. Mais cette requête était si vaine, si vide de sens. J’espérais me convaincre que c’était mon genou boursoufflé qui m’empêchait de l’embrasser ou de l’approcher … Mais c’était faux. J’étais juste trop lâche.

_ C’est ma famille… C’est ce que tu m’as dit la première fois que je t’ai demandé ce qu’était Eugenia Lancaster pour toi.

Je restais stoïque, incapable de grand gestes ou de belles paroles. Cette rupture avait un goût de déjà-vu, on en revenait toujours aux mêmes reproches. Un rictus malsain se traça sur ma bouche serrée. J’étais blasé et fatigué. Mes anti-douleurs engourdissaient mes muscles et mon sens du discernement. Les arbres avaient l’allure de grands hommes sombres et impénétrables. Des silhouettes géantes qui gesticulaient au gré du vent. Je me laissais emporter par ma folie passagère avant de me redresser.

_ C’est ridicule non ? Tout ça… Nous… On est ridicules.

Je marquai un arrêt, choqué par cette révélation. Je ne la savais pas aussi défaitiste – Je suppose que je l’avais déçu. Un peu comme tout le monde. Je tombais immanquablement dans mes vieux démons. Mes yeux se fermaient sur son visage éteint – Il n’y avait ni consolation, ni éclat lumineux. Elle se fanait peu à peu. Et j’avais trop peur de la détruire.

_ Pourquoi tu es revenu, Julian ? Pourquoi tu me fais ça, une nouvelle fois ?

« Je ne suis jamais parti de moi-même. Je voulais expier tout le mal que je t’ai fait … Et t’aimer.»

Sa détresse m’interpellait. Je voulais lui offrir un peu de réconfort, mais j’étais si perdu. Mon cœur s’était égaré quelque part – emportant avec lui les derniers morceaux de mon humanité. Je la regardais avec monotonie.

_ J’ai le droit de savoir, tu ne crois pas

Elle me sourit et ce geste déclencha une douleur sourde dans ma poitrine. J’étais le salop de service, c’était le seul apaisement que je pouvais lui offrir. Je me mordis l’intérieur des joues.

« Tu le sais déjà. » Répondis-je avec une désinvolture volontaire.« Je suis comme ça.» Ma voix se noua – elle me rendait fébrile et incertain. « Pourquoi tu dois toujours tout mettre sur le dos d’Eugenia ? Lorsque tu sais pertinemment que je suis le seul à blâmer ? C’est moi qui te blesse. »

Je chancelais en position debout. Je m’approchai du banc afin de m’assoir à ses côtés.

« Je ne me voile plus la face, Samantha. Je ne suis plus l’adolescent effarouché ou l’étudiant martyr qui a peur. » Je marquai un silence. Aujourd’hui je n’étais que les restes de toutes ses choses ; les ruines d’une vie. Je croyais qu’elle aurait pu comprendre, mais elle ne faisait que pointer le doigt sur mes ratures. Eugenia m’avait laissé en fin de compte. Elle était partie et je n’avais toujours pas la force de pardonner. La colère grondait en moi, détruisant toutes mes défenses. Je serrais les poings.

« Qu’est-ce que tu attends de moi ? » Grognai-je en sentant la chaleur monter en moi.
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() message posté Dim 26 Oct 2014 - 17:50 par Invité
“you didn't love her. you just didn't want to be alone. or maybe, maybe she was good for your ego. or maybe she made you feel better about your miserable life, but you didn’t love her, because you don’t destroy the person that you love.”

⸪⸫⸪


Le poids de toutes ces longues années à trainer une vie misérable semblait se rabattre sur les épaules frêles de Sam. Le poids de tous ces mois à penser que peut-être elle avait fait une erreur ce soir-là, en poussant Julian dans ses retranchements. Elle l’avait poussé à bout, poussé à avouer, poussé à dire qu’il en aimait une autre. Elle en avait eu la certitude, et pensait faire les choses bien. Mais la vérité était autre. Ce soir-là, elle n’avait pas souhaité qu’il lui dise qu’il aimait Eugenia, elle n’avait pas voulu qu’il se détourne d’elle et qu’il disparaisse. Non, ce soir-là, il y avait trois ans maintenant, Samantha avait prier pour qu’il reste. Elle avait prier pour qu’il la prenne dans ses bras et lui murmure qu’il l’aimait. Elle avait  tant voulu entendre ces mots qu’à présent ils sonnaient creux. Car aujourd’hui elle savait qu’elle n’avait jamais eu de place dans le coeur de Julian. Elle n’avait pas sa place entre ses bras. Il appartenait à une autre, l’avait toujours été. Elle n’avait été que le fantasme d’une vie meilleure, un remède, une cure qui échouait aujourd’hui. Elle n’avait été que le pansement d’une blessure bien trop grande pour être guérie. Ils avaient cru être le remède de l’autre alors qu’il n’avait jamais cherché autre chose que se blesser. Ils n’avaient pas appris à s’aimer, seulement à se détester pour ne pas avoir réussis à combler ce vide amer qui creusait leurs âmes. « Je ne suis jamais parti de moi-même. Je voulais expier tout le mal que je t’ai fait … Et t’aimer.» Elle n’avait pas le souvenir de l’avoir poussé à partir. peut-être avait-elle simplement tenter de le faire rester, au contraire. Mais il n’avait pas saisi cette chance. Son coeur manqua un battement alors qu’ils prononçaient les mots qu’elle désirait tant. T’aimer. Elle avait tant voulu ces mots, les avaient idéaliser. Dans leur cas, il n’y avait pas d’amour. Seulement l’illusion que peut-être, un jour, l’amour leur tomberait dessus. Mais l’amour avait ce quelque chose de privilégier auquel ils n’avaient pas le droit. La colère faisait trembler ses doigts alors que les mots de Julian résonnaient à ses oreilles. Il n’avait pas le droit de dire qu’il voulait l’aimer. « Tu ne m’as pas aimé. Tu m’as prise en pitié. On ne peut pas vouloir aimer quelqu’un, on l’aime c’est tout. » Elle n’avait jamais voulu l’aimer. Elle avait tant de fois prier pour que ce sentiment s’écarte de son coeur. Elle l’avait aimé en peine, jusqu’à le haïr, mais jamais elle ne pourrait se prévaloir d’avoir voulu l’aimer. Parce qu’il n’y avait de volonté en l’amour. « Tu le sais déjà. Je suis comme ça. » Elle détournait le regard. Il ne se rendait pas compte, il ne savait pas la portée de ses mots… Savait-il réellement ce qu’il disait, ou tentait-il juste de donner une fin censée à leur histoire ? « C’est tout ce que tu as à me dire ? Que tu es comme ça ? Tu te caches derrière des excuses parce que tu as peur Julian, tu as peur de laisser quelqu’un entrer. » Sa voix était incertaine mais il n’y avait aucune animosité dans sa voix. Peut-être parce qu’elle avait l’impression de se faire le même reproche. Elle ne voulait pas laisser entrer quelqu’un, elle ne voulait qu’une autre personne découvre toutes ces plaies béantes qui déformaient son coeur. « Pourquoi tu dois toujours tout mettre sur le dos d’Eugenia ? Lorsque tu sais pertinemment que je suis le seul à blâmer ? C’est moi qui te blesse. » Elle le regardait s’asseoir sur le banc. Oui, elle avait longtemps détesté Eugenia. Elle l’avait cru coupable de tout son malheur. C’était un sentiment humain lorsque le déni s’emparait de vous. Mais Julian avait raison, il était le seul responsable. Il était le seul maitre de ses actes. « Il ne s’agit pas d’Eugenia, il n’a jamais s’agit que de toi et moi, et de toute l’énergie que tu as toujours mis à tout détruire ! » Ses mots lui avaient échapper tel un dernier cri pousser contre toute cette mascarade. Elle ne comprenait pas le sens de leur histoire, si toutefois il y en avait déjà eu un. Il se cachait derrière des excuses auxquelles Sam n’avait jamais cru. En la voyant dans ce commissariat, il aurait pu simplement s’en aller sans demander son reste. Mais il avait voulu lire ce qui était évident dans ses yeux : l’amour qu’elle n’était pas parvenu à enterrer de leur relation passée. « Je ne me voile plus la face, Samantha. Je ne suis plus l’adolescent effarouché ou l’étudiant martyr qui a peur. » Elle n’en croyait pas un mot. Il le voulait oui, mais elle voyait toujours les marques que les gens comme eux porteraient toute leur vie. Celles d’une enfance volée. Même si il ne voulait pas l’accepter, il restait ce petit garçon battu par son père, et elle restait cette petite fille abandonnée par ses parents. Il n’y avait pas de seconde chance, pas de gomme miraculeuse qui changeait les gens. Il n’y avait qu’une histoire, un début et une fin. « Qu’est-ce que tu attends de moi ? » Elle restait muette face à ces paroles décisives. La cloche sonnait la fin de leur histoire et pourtant Sam souhaitait à tout pris retarder l’échéance. Elle sentait que ça ne pouvait pas se finir ainsi, que leur histoire ne pouvait pas mourir pour les mêmes raisons que deux ans auparavant. « Sois honnête avec moi. » Elle ancrait son regard dans le sien et marquait un silence. « Est-ce que tu m’as aimé ? Même un jour, une minute, une seconde. » Elle laissait ses mots en suspend, comme si ils seraient bientôt balayés par le vent. Ils semblaient perdus dans une autre dimension où le temps se serait arrêté. Pourtant, elle savait que la sentence ne tarderait pas, et que sa chute était imminente. Mais qui avait-elle maintenant pour la rattraper ?
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() message posté Lun 27 Oct 2014 - 16:47 par Invité
Sometimes you want to say, “I love you, but…”Yet the “but” takes away the ‘I love you’. In love their are no ‘buts’ or ‘if’s’ or ‘when’. It’s just there, and always. No beginning, no end. It’s the condition-less state of the heart. Not a feeling that comes and goes at the whim of the emotions. It is there in our heart, a part of our heart…eventually grafting itself into each limb and cell of our bodies. Love changes our brain, the way we move and talk. Love lives in our spirit and graces us with its presence each day, until death. To say “I love you, but….” is to say, “I did not love you at all”. Mon esprit tanguait entre le désespoir et la folie, incapable de s’attacher ou d’aller de l’avant . Mes rêves déchus me dévoilaient à nouveau l’image noble et merveilleuse de Samantha. Tel que je la voyais, elle était captive d’un caveau empoisonné. Elle sombrait avant de se redresser. Elle se ployait avant de tomber. Et elle souriait avant de pleurer. Je n’étais pas stupide, je connaissais mes tords. Mais je refusais de m’avouer que j’étais aussi effroyable et manipulateur avec les personnes que j’aimais le plus. Mon âme grouillait avant de s’éteindre gracieusement dans l’ombre. Un profond silence régnait sur les alentours – et je voyais le parc à nouveau : Une beauté captivante et incroyablement triste. Je me sentais maussade et engourdi, repoussé dans mes retranchements. Je ne voulais plus mentir. Je ne voulais plus jouer. Mes souvenirs me prenaient par la gorge ; je goutais encore ses baisers chauds, je ressentais encore les pulsions du prédateurs et l’envie de m’émouvoir.

Mes peurs s’étaient rassemblées sur ce banc. Mes blessures se rebellaient, impétueuses et rageuses. La puissance du destin me frappait de plein fouet, et je demeurais stoïque. Je pense que j’avais abandonné depuis un moment déjà. Je la regardais d’un air absent. J’aurais voulu mourir dans ses bras, et renaître dans une autre vie. La vapeur, la nuit et l’épouvante se seraient dissipées et je ne serais plus pauvre de mes sentiments. Les minutes filaient à une vitesse vertigineuse, et je me perdais encore et toujours dans mes pensées. Le souffle téméraire de Samantha me réveillait de ma léthargie.

_ Tu ne m’as pas aimé. Tu m’as prise en pitié. On ne peut pas vouloir aimer quelqu’un, on l’aime c’est tout.

Mon traitement me rendait nerveux. Je bouillonnais de l’intérieur mais j’étais réduit au mutisme par des molécules anxiolytiques et calmantes. Je réagissais avec une lenteur extrême, d’abord en souriant puis en fronçant les sourcils. J’étais peut-être indigné, blessé … Ou juste furieux d’avoir été démasqué. Je ne l’avais pas aimé … C'était cruel de douter.

« Tu me connais assez pour savoir que je ne prends pas les gens en pitié. » Commençai-je avec un calme déroutant. Je ne me reconnaissais pas. « Je suis beaucoup de choses, mais je ne suis pas très altruiste. »

Ma langue claqua contre mon palais. Je me sentais mauvais, mais j’étais impuissant face à mes tourments. Mon cœur martelait ma poitrine avec violence. J’avais mal, et je voulais sortir de ma cage. Je voulais brailler et me lever contre les vents et les reproches de Sam. Je voulais cogner et brandir mes poings fermés. Mais rien ...

_ C’est tout ce que tu as à me dire ? Que tu es comme ça ? Tu te caches derrière des excuses parce que tu as peur Julian, tu as peur de laisser quelqu’un entrer.

« Je me fais analyser à longueur de journée, je n’ai pas besoin d’un avis supplémentaire. » Sifflai-je avec froideur. C’est bon. On a compris : Trouble du comportement, problèmes de gestion de la colère, enfance difficile et désabusée … Je suis une épave ! Je grinçai en touchant le métal froid du banc. Mon genou se tendit presque automatiquement. Je me retournai doucement vers elle.

« Je t’ai laissé entrer, mais ce n’était pas assez. Ce n’est jamais assez.»

Je fixai mes chaussures dépareillées. Mon talon droit était plus usé à force de soutenir tout mon poids. Je frôlai mon pansement épais – Il n’y avait pas eu de séquelles post-opératoires. Pas plus qu’il y’en avait déjà. Je risquais toujours une arthrose ou de finir ma vie en boitant. Je soupirai.

_ Il ne s’agit pas d’Eugenia, il n’a jamais s’agit que de toi et moi, et de toute l’énergie que tu as toujours mis à tout détruire !

Je l’écoutais avec détachement. Je ne voulais pas m’investir dans cette … rupture. Je me mordis la lèvre inférieure d’un air songeur.

« Si tu le dis … » Je ramenai ma tête en arrière afin d’étirer ma colonne vertébrale. « Du moment qu’on est d’accord sur le fait de laisser Eugenia en dehors.» Je déglutis. « Je suis ton coupable. »

J’étais prêt à soulager son fardeau. Je fis la moue. A quoi bon lutter ? Elle ne reviendra plus. Elle et son unique sens de l’humour, ou ses caresses légères … C'était fini.

_ Sois honnête avec moi. Est-ce que tu m’as aimé ? Même un jour, une minute, une seconde.

Elle me fixait du regard, mais je n’avais pas l’énergie de la défier. Je détournai la tête en haussant les épaules.

« A quoi bon te dire oui ? Je sais que tu ne me croirais pas. » Ma voix se brisa dans ma gorge. « Tu n’y a jamais cru au fond. »

Je souris.

« Samantha. Tu sais … »

Elle savait que je l’avais aimé la première fois. Puis elle avait pointé toutes les aiguilles de mon cœur vers Eugenia – Samantha l’a fait pour moi. Et c’était la plus belle preuve d’amour qu’une personne puisse recevoir.

Elle savait que je m’étais accroché à elle, cette fois encore. Puis je m’étais laissé aller dans l’oubli lorsqu’elle avait sombré. Et c’était le geste le plus lâche qu’une personne puisse faire.

Je déglutis en la regardant à nouveau. J'étais désolé.
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() message posté Mar 28 Oct 2014 - 2:44 par Invité
“i know now that i’m good enough not to deserve this. not to have to feel like this. not to love you so much that i almost hate you. i deserve someone who will stay. and i want you to go, and be happy, and not come back.”

⸪⸫⸪


Samantha avait toujours pensé être une de ces filles fortes que rien ne touche. C’était ce qu’on disait d’elle. Un robot, une machine. Un être insensible qui ne laissait plus rien toucher son coeur, même si certains doutaient de son existence. Elle n’était pas méchante, était à peine froide. Non, on lisait simplement sa peine dans son regard, et alors personne n’osait lui faire de mal. Elle avait toujours pensé être forte, mais à cet instant, elle sentait les barrières se fissurer. Elle avait mis tant d’énergie à construire ce mur, tant de peine à se protéger. Elle s’était servi de ses blessures passer pour renforcer ces murailles, mais Julian les faisait toute tombée, une par une. Ce n’était pas leur rupture qui lui faisait si mal. C’était lui, cette personne qui se tenait à ses côtés, sans même esquisser un geste désolé, sans même la regarder. Il était froid, distant, à des kilomètres d’elle. Ils étaient pourtant encore si proches il y avait de cela quelques jours. Comment croire aux sentiment si ceux-ci peuvent disparaitre aussi vite qu’ils étaient apparus ? Elle fermait douloureusement les yeux en baissant la tête. Elle n’avait plus aucune envie d’être ici. Elle n’avait plus envie de faire face à ce mur de glace qu’était devenu Julian. Il la repoussait, encore et toujours, sans même un regard vers les débris d’elle qu’il écrasait en lui tournant le dos. « Tu me connais assez pour savoir que je ne prends pas les gens en pitié. Je suis beaucoup de choses, mais je ne suis pas très altruiste. » Elle ne cilla pas, ne prit même pas la peine d’ouvrir les yeux. Elle ne voulait pas voir son regard mauvais qu’elle devinait déjà dans ses mots tranchants. Il semblait décidé à lui faire du mal, comme si la situation ne suffisait pas. « À vrai dire je crois que je ne sais plus vraiment qui tu es. » Ses murmures se perdaient dans le vent mais elle était sûre qu’il les avait entendu. C’était vrai. Il n’avait plus rien du Julian dont elle était tombée amoureuse. Il n’était plus qu’un homme terrassé par un amour qu’on lui refusait, terrassé par la douleur, par l’absence. Un moment, elle avait cru qu’elle pourrait le guérir. Mais ici, dans ce parc, sur ce banc, tout semblait lui crier qu’il ne voulait pas être sauvé. « Je me fais analyser à longueur de journée, je n’ai pas besoin d’un avis supplémentaire. » Elle hocha doucement la tête, se sentant d’un coup inutile. Que faisait-elle ici ? Pourquoi s’accrochait-elle encore à cet homme qui n souhaitait visiblement que son silence ? Elle n’était plus rien ici, elle n’avait plus aucune utilité. Si seulement leur histoire avait été différente. Si seulement elle avait été suffisante. Si seulement elle avait pu combler le vide qui animait son coeur. Son père lui avait toujours dit, entre deux verres, qu’avec des si, il referait volontiers sa vie. Quelle ironie de penser à lui à cet instant. Il avait sûrement raison. Elle aussi, avec des si, aurait changé sa vie. « Je t’ai laissé entrer, mais ce n’était pas assez. Ce n’est jamais assez. » Il baissa la tête et Sam vint fourrer la sienne entre ses mains. Comme toujours, elle n’était pas assez. Elle n’avait jamais été assez. Pas assez intelligente, pas assez forte, pas assez belle, pas assez drôle. Elle n’avait jamais suffit à personne, ni son père, ni sa mère, ni personne. Et elle n’en était même pas désolée. Elle était ainsi. « Je ne vais pas m’excuser pour ne pas t’avoir suffit. » Peut-être qu’elle était incomplète, bien trop pour pouvoir compléter la vie d’un autre. « Si tu le dis … Du moment qu’on est d’accord sur le fait de laisser Eugenia en dehors. Je suis ton coupable. » C’était la fin, le point final à leur histoire, et son inquiétude était de trouver un coupable. Il ne fallait pas que cela soit Eugenia, il semblait y tenir. Et elle le laissait porter le chapeau. Elle n’allait pas lui faire le plaisir de se déclarer elle-même coupable. Car elle ne l’avait pas trahis. Elle ne l’avait jamais fait. Et maintenant elle voulait savoir. Elle avait besoin de savoir si leur histoire avait un jour eu un sens. Si un jour, il l’avait aimé. Si un jour tout ça avait eu un sens à ses yeux. « A quoi bon te dire oui ? Je sais que tu ne me croirais pas. Tu n’y a jamais cru au fond. » Il se refusait à lui donner cette petite consolation à laquelle elle aurait pu se rattacher. Il refusait de lui donner cette dernière requête. Après tout, peut-être qu’ils ne s’étaient jamais aimés. Peut-être qu’ils avaient passé leur temps à se faire du mal, pour mieux s’adorer en retour. Mais ce n’était pas le principe que posait l’amour. « Samantha. Tu sais … » Elle avait toujours détester cette façon qu’il avait de prononcer son prénom. Samantha. Entre ses lèvres, ce soir là, cela sonnait comme un reproche. C’était trop à supporter. Ses barrières gisaient maintenant sur le sol, prête à être balayées par le vent. Son coeur explosait et une douleur ancienne s’insinua dans ses veines. La douleur que l’on ressentait en sentant son coeur se fendre une nouvelle fois. Elle bondit du banc pour faire quelques pas vers le parc. Ses lèvres tremblaient, comme le reste de son corps. Elle voulait hurler, crier à quel point la vie était injuste. Elle voulait être forte, et empêcher ses larmes de couler sur son visage déchiré. D’un coup, elle se retournait vers lui, le visage en miette et la voix brisée. « Non je ne sais pas ! Je n’ai jamais rien su ! J’ai peut-être cru le lire dans tes yeux quelques fois, j’ai peut-être espéré te l’entendre dire, j’ai peut-être imaginer que tu t’en rendrais compte un jour ou l’autre. Mais je ne sais pas ! » Elle était à bout de souffle, à bout de force. Ses jambes flageolaient dangereusement et sa main ne répondait même plus lorsqu’elle voulut chasser les larmes qui avaient roulé sur ses joues. Elle enfouit simplement son visage entre ses mains tremblantes avant de lâcher prise. Elle laissait s’en aller l’amour, la haine, la peine et la joie. Elle voulait se sentir vide, rien qu’une minute. Et elle ne voulait plus voir ce regard posé sur elle. Elle ne voulait plus voir ces yeux qui la fixaient comme si elle devait tout y comprendre. Elle ne voulait plus croiser ce regard qui la faisait se perdre à chaque fois. Elle s’était perdue dans cette relation, avait aimé à sens unique, avait espéré en vain. Elle avait tout et rien à lui dire. Elle finit par ravaler sa peine et releva la tête. « J’ai toujours pensé que si j’avais assez d’amour pour nous deux, tu finirais par me revenir. Je pensais pouvoir porter cet amour pour toi, mais je ne peux pas, c’est trop dur. » Elle marqua un silence, le calme ayant repris le dessus sur sa rage. « C’est trop dur de t’aimer. » Elle avait porté sa main à son médaillon et le serrait plus fort que de raison. Elle baissait ses yeux emplis de larmes vers le sol, incapable de tenir son regard une seconde de plus. On disait que la douleur ne faisait que prouver à quel point l’on était vivant. Pourtant, Sam ne s’était jamais sentie aussi transparente. Un vague souvenir qu’il garderait de cette fille un peu maladroite sur les bords qui avait mis une robe étoilée par un temps aussi frais que celui-ci.
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() message posté Mer 5 Nov 2014 - 12:34 par Invité
Sometimes you want to say, “I love you, but…”Yet the “but” takes away the ‘I love you’. In love their are no ‘buts’ or ‘if’s’ or ‘when’. It’s just there, and always. No beginning, no end. It’s the condition-less state of the heart. Not a feeling that comes and goes at the whim of the emotions. It is there in our heart, a part of our heart…eventually grafting itself into each limb and cell of our bodies. Love changes our brain, the way we move and talk. Love lives in our spirit and graces us with its presence each day, until death. To say “I love you, but….” is to say, “I did not love you at all”. La grâce céleste se perdait dans l’immensité obscure. Je la voyais se dissiper en nuages de fumée à travers les voussures du ciel, tandis que je restais immobile, incapable de fuir l’instant présent. L’ambiance du parc me rendait morose. La nostalgie était toujours empreinte d’une certaine mélancolie, et je la revoyais pendue à mon bras à travers les rues de Londres – sourire aux lèvres. Il fut un temps où nous étions heureux. A présent je n’étais qu’un enchainement d’épreuves pour la jeune brune. Je l’avais chéri autant que possible, puis elle s’était consumée dans les méandres de mon âme comme toutes ces choses précieuses et inestimables de la vie. Je n’avais pas détruit Samantha. Elle s’était ébréchée au contact doucereux de ma passion, et inévitablement elle avait fini par se briser. Contrairement à ses reproches, je n’avais pas à déployer d’efforts spéciaux pour faire du mal. Il me suffisait d’exister.

J’avais grandi dans la hantise permanente de perdre. L’étreinte de l’abandon était chaleureuse et délectable, jusqu’au moment où elle disparaissait de façon mystérieuse. Le destin était trompeur – et je l’avais trompé en refoulant mes promesses. Après tout, je n’étais peut-être qu’un charmeur, incapable de faire la réelle part des choses. Mes paroles précédaient ma raison, même lorsque mes intentions étaient honorables. J’étais victime de mes propres désirs comme j’avais été victime des violences de mon père. Je me revoyais assaillit par les coups. Il disait que la punition élevait l’esprit au-delà des limites de la douleur. Il disait que je grandissais, immunisé et impérieux. Une grimace se traça sur mon visage, à mi-chemin entre l’amusement et le découragement.

_ À vrai dire je crois que je ne sais plus vraiment qui tu es.

Je me redressai lentement sur le banc glacé. Mes doigts se crispaient autour des rebords en fer forgé afin de soutenir ma silhouette instable. Je peinais à réaliser. Je peinais à croire que j’étais sans identité à présent. J’acquiesçai d’un signe de la tête. Le silence m’enlaçait tendrement pour me protéger de mes vices.

_ Je ne vais pas m’excuser pour ne pas t’avoir suffit.

Je me laissai tomber en arrière, le regard éteint.

« Je ne vais m’excuser tout court.» Soufflai-je au vent. Mes membres étaient engourdis. L’effet de mes médicaments s’égarait quelque part au contact de ma conscience vacillante. Je sortais doucement de mon ensorcellement pour la regarder avec intensité.

_ Non je ne sais pas ! Je n’ai jamais rien su ! J’ai peut-être cru le lire dans tes yeux quelques fois, j’ai peut-être espéré te l’entendre dire, j’ai peut-être imaginer que tu t’en rendrais compte un jour ou l’autre. Mais je ne sais pas !

Elle ramena ses mains vers son visage d’un geste las. La douleur sourde au creux de ma poitrine devenait de plus en plus intense – je sombrais dans la folie de mes pensées. Je ne pouvais tout simplement plus la protéger. Je levais les voiles sur la réalité inavouée : Elle était seule. Ma main se tendit afin de frôler son épaule, mais je me ravisai à quelques centimètres de son corps. Je n’avais plus le droit de la toucher. Je n’avais aucune chance de la conforter.

« Si tu le sais. » Répétai-je dans un murmure à peine audible. Le vent froid s’élevait afin d’intimer mes tentatives de sauver la face.

_ J’ai toujours pensé que si j’avais assez d’amour pour nous deux, tu finirais par me revenir. Je pensais pouvoir porter cet amour pour toi, mais je ne peux pas, c’est trop dur. Elle marqua un silence. _ C’est trop dur de t’aimer.

Je peinais à respirer. Toutes mes émotions retenues battaient à l’unisson avec mon cœur meurtri. Je me penchai en direction opposée afin de fuir l’image triste et accablante de sa silhouette fendue en deux. Je tenais à Samantha outre mesure. Mon affection était telle, que les vagues du passé ne cessaient de percuter mon cerveau – Je me détournais avec lenteur.

« Tu devrais peut-être arrêter … »

Je serrais les poings avec amertume. Tout se mélangeait dans mon cœur, je pouvais prétendre être arrogant et hautain, mais je ne pouvais pas me dérober de ma souffrance continuelle. Je me mordis la lèvre inférieure.

« Je t’ai aimé Sam, si fort et si ardemment. Je me suis consumé et je me suis relevé. Mais pour une raison qui me dépasse, mon coeur n'est jamais satisfait. Il y’ a toujours une personne que j’aime plus … » Je m’abandonnai à l’allégresse d’une confession. « Je veux juste me libérer. »

Je fermai les yeux ; je n’étais qu’un monstre. Je voulais me convaincre avec toute ma force déchue et mon acharnement habituel. Je n’étais qu’un monstre et je méritais mon sort. Tous mes désirs inavoués s’évanouissaient au contact de ma peau écorchée. Le glissement des mélodies brûlait mes espoirs.

Je ne pourrais jamais racheter mes fautes. Je refuse de m’excuser parce que je te sauverais de tes démons … Promis-je dans ma barbe. Toi et moi. Nous sommes pareils.

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