(Pia & Jonah) Where have you been ?

J'attendais déjà depuis vingt minutes le journaliste qui m'avait donné son numéro lors de mon interview, j'avais passé l'après-midi à me faire belle, je m'étais épilé, coiffé et maquillé. J'avais mis ma plus belle robe noire avec un magnifique dos nus et je portais de magnifique talons aiguille noir vernis. J'avais patiemment attendu plusieurs minutes avant de me décider à commander un verre, je ne voulais pas passer pour une cruche qui attendait son prince charmant. Pourtant c'était le cas, nous avions fixés ensemble un rendez-vous depuis le début de semaine à ce dimanche et malheureusement pour moi j'attendais impatiente me mordant les lèvres et regardant mon portable toutes les cinq minutes. Je me posais milles et unes questions et dans ma tête je lui cherchais déjà une excuse et même si aucunes d'elles sauf l'annonce de son décès n'étaient valables, je savais qu'il allait en trouver une et que je ne lui pardonnerais pas ce lapin. Cela faisait trente bonnes minutes que j'attendais et j'étais déjà à ma deuxième tequila je supportais bien l'alcool, mais je ne voulais pas être bourré devant ce journaliste quand il se présentera devant moi parce que je pense que je vais l'engueuler celui-là ! Quand mon Iphone émit une petite sonnerie je fis glisser mon doigt entra mon code a quatre chiffres et regarda le message. C'était un message de ce bon vieux journaliste qui m'annonçait qu'il n'allait pas venir et qu'il m'expliquerait. Bah mon vieux il avait intérêt d'avoir une bonne raison parce qu'à présent j'étais folle de rage contre lui, comment pouvait-il oser me poser un lapin ?

A présent je voulais partir, à quoi bon rester ici et surtout seule. Machinalement je regardais autour de moi, il n'y avait que des couples et j'étais là seule comme une gourde avec mon verre de tequila à la main. Il fallait vite que je termine ce verre et que je foute le camp d'ici. Aussitôt dit aussitôt fait, enfin c'est ce que je pensais, je venais à peine de poser mon verre sur la table quand un homme un peu plus âgé que moi était là devant moi assis à la place du journaliste et il me fixait. « Vous êtes magnifique. » je venais de me prendre trois grammes dans le nez rien qu'avez trois mots prononcés de sa part. Qu'est-ce-que j'ai fait au bon dieu pour mériter ça ? Faudrait me le dire, suis-je condamné à une vie entière de solitude. J'étais hors de moi à présent, mais malheureusement j'étais coincé en compagnie de cet homme et de son odeur d'alcool. Il m'a proposé un verre, je l'ai refusé, de nouveau il a insisté et je n'ai pas voulut dire non, je m'y sentais obligé et je n'aimais pas ce sentiment. Par deux reprises j'essaie d'attirer son attention sur un couple ou toutes autres choses afin de m'échapper de ce bourreau malheureusement, mes plans tombent tous les uns après les autres à l'eau. J'aimerais que mon téléphone sonne ou que ce fichu journaliste montre le bout de son nez et me sorte de ce pétrin malheureusement je crois que je rêve. Je regarde ma montre et constate que cela fait seulement cinq minutes que ce monsieur X est là devant moi cherchant par tous les moyens à me faire succomber à son charme. Je sais tout de sa vie enfin si ce qu'il a dit est la vérité : Il est marié et riche, mais il n'aime plus ça femme. Il me trouve magnifique et il est prêt à m'offrir tout ce que je désire. « Mon désir le plus cher est que vous me laissiez partir. » Il rit et moi ça ne me fait pas rire, il n'a rien compris ou alors oui, mais il fait semblant d'être bête ou bien encore il est trop alcoolisé. Moi je suis là encore en cage avec mon bourreau, je sens le gouffre autour de moi, j'imagine ma fin de vie avec ce type affreux me gardant prisonnière. C'est la fin pour moi et je me résigne. Soudain un espoir : une main s'appuie sur mon épaule, je suis sauvée et j'attends des explications de ce journaliste.

Je pensais voir ce fichu journaliste venir me secourir, je devais être trop bête, crédule pour l'espérer et quand on m'embrassa sur la joue, j'ai dans un premier temps pensé que Oliver se trouvait là et jouait le frère sauveur, mais non rien de tout ça. L'homme au baiser était un parfait inconnu, j'étais un peu sur la réserve et j'espérais que lui n'était pas alcoolisé comme mon bourreau que je supportais déjà depuis un bon moment. « Salut ma belle ! Comment a été ta journée ? » Il avait à peine ouvert la bouche qu'il s'était installé à mes côtés, je le regardais un moment sans détailler ni son corps ni son visage et encore moins ses vêtements, j'étais plutôt inquiète de me retrouver dans une situation que je ne pouvais pas gérer seule comme une grande. Et maintenant j'avais non plus un homme sur le dos, mais deux. « A qui tu parles ? Tu me présentes ? » Je portais mon attention sur l'homme et remarqua avec un léger sourire qu'il ne portait aucunement son attention sur moi, mais il était en train de « provoquer » mon bourreau, un duel d'homme. Je repris contenance rapidement et ignora complètement l'homme alcoolisé pour répondre aussi naturellement que possible aux questions que venait de me poser le jeune homme. J'étais en pleine réflexion sur mes réponses (je me demandais comment je devais lui répondre, je semblais pour lui être sa copine et les jeux de rôles ce n'est pas mon fort) quand l'homme éméché ce décida à partir. J'étais soulagée même si très anxieuse, je ne savais pas d'où pouvait sortir ce type et même s'il m'avait débarrassé de mon bourreau je ne souhaitais pas me faire draguer par un « preux chevalier ».

Il se tourna dans ma direction et j'eu un mouvement de recule (j'espère qu'il ne l'a pas remarqué), il se présenta rapidement « Jonah » c'était tout ce que j'avais vraiment retenu de ses paroles. Je secoue la tête de droite à gauche pour lui signifier que oui je vais bien. (Plutôt timide) « Pia » voilà que je parlais par monosyllabe (au moins je suis claire non ?) je n'osais pas vraiment le regarder dans les yeux et même s'il m'avait bien aidé je n'aimais pas être redevable à quelqu'un et surtout pas redevable à une personne que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam. Je le regardais un moment, je ne l'avais jamais vu et même s'il y a beaucoup d'habitants à Londres, je n'aurais pas pu le louper. Il était beau comme une statue grec (si, si je vous jure), un beau brun avec un sourire charmeur et des yeux noisettes, il était bien fringué et étant une inconditionnelle de la mode je ne pouvais m'empêcher de jeter un coup d'oeil à ses vêtements. Ce mec avait le physique pour me plaire et en plus il venait de m'éviter une soirée à repousser les avances d'un homme complètement raide. Mon regard croisa le sien et je lui tendis ma main droite, « Merci pour votre aide, je pensais juste que quelqu'un d'autre été la pour m'aider enfin bref, peut importe. Merci à vous encore Jonah. » Maintenant je souriais, j'étais confiante et me sentais déjà en sécurité avec Jonah, il avait l'air d'avoir la tête sur les épaules et quand il me parle il n'empeste pas l'alcool. Un bon point pour lui. « Heureuse de mettre sortie de tout ça. Les hommes et l'alcool, Certains ne devraient pas boire... » Je ris un moment avant de me racler la gorge. « Comment je peux vous remercier ? Avec un verre peut-être, enfin si vous me promettez de ne pas finir comme mon ami de tout à l'heure. » J'étais bien plus détendue et je me sentais bien en sa compagnie peut-être le fait qu'il ai toute sa tête et que je ne sente pas l'alcool lorsqu'il me parle.

Je ne peux détacher mes yeux de l'homme qui vient de me sauver la vie, bon j'aurais peut-être pu me défendre seule ou encore demander au patron de le faire sortir, mais je n'en n'ai pas eu besoin plus que le magnifique Jonah était venu a mon secours tel un chevalier servant. Je détail chacun des traits de visages de mon « faux compagnon », c'est un bel homme et il est toujours souriant et franchement ça me plait, il a l'air sympathique et aimable et son sourire me fait fondre. J'en oublis presque ce fichu journaliste. Il semblait être d'accord avec ma phrase sur les hommes et l'alcool et sur le coup je n'avais pas pensé que lui aussi était dans le bar et peut-être qu'il aimait l'alcool. D'un seul coup je me sens bête, mais après lui avoir proposé un verre il me dit qu'il prendra un coca et qu'il n'est pas trop alcool. Voilà qu'il marque deux points et avec son sourire et son physique il devient de plus en plus à mon goût cet homme. Je lui souris et commande deux cocas au serveur je souhaite maintenant faire la connaissance de mon sauveur et pourquoi pas finir la nuit avec ce bel étalon. Je ne peux m'empêcher de détacher les yeux de lui c'est un véritable aimant, il a ce sourire ravageur qui me fait fondre et je me demande s'il est toujours aussi souriant. Jonah ouvre la bouche pour me demander qui j'attends, il est plutôt curieux et me demande si c'est mon petit ami que j'attends. Je soupire et le regarde dans les yeux un moment en silence. Cet instant est plutôt gênant plus qu'on se regarde dans le blanc des yeux, comme pour ce jauger. Personnellement j'ai du mal à faire confiance aux gens et ça depuis toujours, mais lui il semble si aimable et puis sans lui je serais toujours en apnée pour ne pas supporter l'odeur de mon ancien compagnon de table. Le serveur revient avec nos cocas et je décide de répondre avec franchise à sa question.

« J'attendais un journaliste que j'ai rencontré il y a quelques mois, mais malheureusement je ne dois pas être assez bien pour lui plus qu'il a annulé à la dernière minute, enfin je devrais dire qu'il a annulé avec deux bonnes heures de retard ! » Je ne sais pas comment le prendre ce fichu journaliste, j'ai eu l'impression dès notre rencontre qu'il n'avait d'yeux que pour moi et qu'on était fait pour être ensemble, il y a cette attirance... Mais non finalement il s'en fou, il annule nos rendez-vous et je crois que je vais l'envoyer bouler tout simplement. Je baisse la tête et bien que cette situation m'ennuie je ne vais pas gâcher ma soirée après tout je pourrais peut-être repartir avec le beau mal qui trempe ses lèvres dans le coca. « Et toi tu es là pourquoi ? Tu chasses les hommes lourds avec chaque femme ? Encore merci Jonah, j'apprécie ce que tu as fais. Ca fait bien longtemps que je ne me suis pas aussi sentit en sécurité. » Je le regarde avec un grand sourire et l'embrasse sur la joue pour le remercier. C'est un comportement assez enfantin, mais c'est le mien. Il semble surpris et je souris : ce mec est canon !

Il avait l'air désolé pour moi et m'avait fait comprendre que ce journaliste ne savait pas ce qu'il raté. Je pensais alors à ce bel homme qui m'avait fait chavirer la tête en deux temps trois mouvements, non en effet il ne devait pas avoir conscience de ce qu'il loupe ce soir. Jonah semblait avoir conscience que je suis une jeune femme dans la fleur de l'âge et plutôt sympathique et même s'il semblait me faire comprendre que j'étais à son goût, pour une fois je ne le prenais pas mal bien au contraire, il me plaisait lui tout simplement. Il me demanda après pourquoi je devais voir un journaliste et si j'étais une vedette. De ma bouche s'échappa un rire, moi une vedette ? Non je ne crois pas et ce journaliste c'était une erreur je crois. Jonah avait beaucoup d'humour et il me fit rire avec sa comparaison à un super héros. Puis enfin il redevint sérieux en m'expliquant qu'il ne pouvait pas me laisser dans les pattes de cet homme. Quand il se leva pour aller chercher ses nachos mon sourire s'agrandit, j'avais une petite fringale moi et lorsqu'il me proposa d'en prendre ma main en attrapa deux d'un coup. « Merci » j'avais la bouche pleine et je me demandais s'il avait bien entendu mon merci parce qu'il me demanda si je voulais qu'il s'en aille. Non loin de là moi je pourrais passer toute ma nuit à discuter avec lui, il semble de bonne compagnie et il est charmant puis il me fera peut-être oublier le crétin qui m'a posé un lapin.

J'avalai mes deux nachos et pris une gorgée de coca pour faire passer le tout. « Non du tout, j'apprécie ta compagnie alors reste enfin si tu veux bien d'une pauvre malheureuse a qui on vient de poser un lapin.» Je lui souris avant de préciser en riant que je pourrais très bien me mettre a pleurer dans les dix minutes. Il semblait plus détendu et il rigola même a ma petite blague. L'atmosphère était vraiment bien, je me sentais bien avec Jonah, comme si nous étions deux vieux amis. « Non tu n'as pas de vedette devant les yeux. C'est mon frère la petite star, moi je suis juste une petite photographe qui essai de se faire connaitre. Il était le premier qui a écrit sur moi dans la presse... Voila tu sais tout. » Maintenant je détestais le seul homme qui avait fait un article sur moi, même si celui-ci était fichtrement bien ficelé et qu'il avait bien respecté mes mots. Quand je lui ai fais un baiser sur la joue il a baissé la tête et s'est mit a siroter son coca, j'espère ne pas l'avoir gêné, je vais peut-être calmer mes ardeurs de filles moi ! Pour détourner l'attention je lui demande ce qu'il fait dans la ville et s'il savait pourquoi son ami l'avait abandonner.

Ce mec était un véritable charmeur et ce soir j'étais d'humeur à ce que l'on me complimente, je venais de me faire planter là dans un bar seule, je m'étais fait belle (même si je n'étais pas maquillé comme une poule de luxe) et je me laissais du coup aller aux compliments de Jonah. Il semblait charmant et polie et c'était tout ce qu'il me fallait ce soir. Le compliment était sur mon sourire et bien souvent on ne souligne seulement mes courbes ce qui m'agace plus que de raison. « Merci » lui dit-je toujours toute souriante. Quand je lui dis que je suis photographe amateur, il semble intéressé parce que je fais ce qui me donne encore plus envie d'apprendre à connaître ce bel homme. Peut-être qu'on se reverra. « Une photographe dans le milieu de la mode ou pour les journaux? » Pour une fois on me demandait ce que j'aimais prendre en photo et pour dire la vérité j'hésite longuement avant de lui répondre... Je bois une gorgée de coca et m'éclaircit la gorge. « Je n'ai pas encore de fonction, je ne sais même pas si le terme fonction me va bien à la peau. Je photographie tout ce que je trouve beau ou encore intéressant. » Je le regarde et me demande si j'ai été claire, je ne pense pas alors je réfléchis à ce que je peux ajouter de plus avant de reprendre la parole. « J'aimerais travailler dans la mode comme dans un journal tant que je fais ce que j'aime : prendre des photos c'est mon petit plaisir ! Ceci-dit je cherche surtout à être exposé, mais bon si je travaille dans un journal ou dans la mode pourquoi pas. »

Ceci-dit j'ai tout de même une préférence pour la mode plutôt que le journal, la mode c'est mon monde en plus je pourrais peut-être avoir des échantillons gratuits... Bref' en plus j'ai déjà fait un shooting pour Valentine et j'avais vraiment aimé mettre en valeur les fringues et accessoires. Je retourne à notre conversation quand Jonah me parle de son ami, il semble vraiment heureux pour son ami même s'il n'a pas encore la réponse pour son entretien. « Je croise les doigts pour ton ami. » Je lui montre mes index et majeurs croisés et lui sourit. « J'ai aussi croisés ceux des pieds, mais on n'est pas assez intime pour que je te montre. » je rigole et reprend un nachos que j'enfourne rapidement dans ma bouche. Jonah me dit qu'il adore la musique dans sa vie et qu'il est DJ dans un bar, on va bien s'entendre tous les deux, deux artistes. « J'aime beaucoup la musique aussi même si je préfère lire. Tu mixe dans quel bar ? Je n'ai pas le souvenir de t'avoir croisé, je ne t'ai pas croisé. Je ne pense pas que j'aurais pu t'oublier. » Je lui adresse un magnifique sourire, moi aussi monsieur Jonah je peux complimenter.