(✰) message posté Lun 13 Oct 2014 - 20:08 par Edwin Turner
A twist in our stories
ft. Lucy K. Curtis && Rika Alvares
Mardi 07.10.2014 • North London • Camden
Quatre jours. Quatre jours que des gens vont et viennent dans la galerie, déambulent devant mes toiles. Quatre jours que je me choppe une putain de montée de stress à chaque fois qu'on m'adresse la parole. Et si c'était pourri ? D'accord, ils m'auraient pas demandé de participer, ici, si ça leur plaisait pas un minimum, mais la critique dans ce genre de cas, c'est quand même souvent rude... Et je sais pas si je suis vraiment capable de l'encaisser.
Je peins pas pour être le meilleur peintre du monde, de toutes les manières. Je peins parce que c'est ce que je suis, tout au fond de moi, parce que je m'exprime sans doute jamais aussi bien que quand j'ai un pinceau dans les mains, et que c'est ce qu'il se passe quand je pose les couleurs sur la toile qui me fait me sentir vivant, réellement. Je suis pas le mec le plus sociable du monde, c'est ma manière à moi d'extérioriser les choses. Mais... allez faire comprendre ça à des types qui se sentent obligés d'intellectualiser tout ce que vous faites.
Pour moi, c'est pas ça, la création. Vouloir à tout prix avoir un message fort et innovant, faire la pièce unique que personne a jamais faite ? J'ai pas cette prétention. Moi tout ce que je veux, c'est pouvoir faire passer des émotions, que les gens qui regardent mes toiles ressentent un petit peu de ce que moi j'ai ressenti devant une scène, en imaginant une composition, et en la peignant. Je sais bien que ce que je ressens se voit tout de suite sur mon visage, mais... c'est encore différent. Ce qui passe par la peinture, ça va au-delà des mots, ou en tous les cas, c'est ce que je crois.
Alors je crois bien que la pire critique qu'on puisse me faire, c'est bien de me sortir que mes toiles n'expriment rien, qu'elles laissent le public complètement froid. Que j'aie pas assez de technique, j'en conviens. Que ça soit déjà vu, en soi, guère novateur, ça m'importe peu, parce que c'est vraiment pas mon objectif. Mais... Rien ? C'est ce que je flippe le plus d'entendre et à vrai dire... C'est arrivé, pas plus tard qu'hier.
D'accord, d'autres commentaires ont été plus positifs, mais j'avoue que celui-là, il m'est resté en travers de la gorge, et je reste bloqué sur la suicide girl, ce soir. Rien. Le vide. J'arrive pas à accepter ça... Pourtant je sais bien qu'on ne réagit pas tous aux mêmes choses, que ce qui me touche peut tout à fait laisser complètement froid mon voisin... Mais j'y peux rien, j'arrive pas à encaisser. Ca fait dix minutes que je suis debout, devant ma toile à me demander ce que j'aurais dû faire, pas faire, ce que je pourrais reprendre, même, même maintenant... Et je sursaute quand l'organisatrice apparaît près de moi, prête à me présenter à une charmante jeune femme au grand sourire éclatant. Pas très à l'aise, et tiré de mes sombres pensées, je dois pas avoir l'air très facile d'accès, et je me passe une main fébrile dans les cheveux.
« Euh... Bonsoir... »
Et non, je ne sais pas quoi dire d'autre. De toute façon, je suis sûr que l'orga m'a déjà présenté à la jeune femme alors...
Invité
Invité
(✰) message posté Lun 13 Oct 2014 - 23:17 par Invité
Ce lundi 6 octobre, j’avais décidé de me rendre dans une galerie d’art, comme ça, pour voir. Je n’allais pas être déçue… En arrivant sur place, l’organisatrice m’avait reconnue. Elle m’avait déjà vu lors d’événements que je couvrais en tant qu’attachée de presse.
J’aime ce métier que j’exerce depuis maintenant quelques années. Je le trouve stimulant et gratifiant. Faire en sorte que les journalistes parlent, en bien, de mon client. Tout repose sur moi. Moi qui détestait prendre des décisions, j’ai à présent de grandes responsabilités et de nombreuses personnes comptent sur moi pour leur réputation.
Ce jour là, je n’étais pas là pour des raisons professionnelles, mais personnelles. Je voulais découvrir de nouvelles peintures. Je portais une robe bleue nuit, décolletée, ainsi que mes talons préférés. Je me sentais à l’aise dans ce milieu, qu’au fond, je ne connais pas tant que ça. Dès mon arrivée, l’organisatrice me prit sous son aile et me fît visiter l’exposition. Ces tableaux étaient très personnels, très originaux. Je n’en n’avais jamais vu de tels. Je m’étais même particulièrement arrêtée sur l’un d’eux, qui me parlait plus que les autres. Je ressentais toute la violence qu’il y avait dans les coups de pinceaux, toute l’amertume et la sensibilité. Je le voyais bien dans mon salon, celui là !
Après une visite détaillée, l’organisatrice m’amenait jusqu’à un jeune homme, qu’elle me présenta simplement comme étant l’artiste de cette exposition. Il avait l’air tourmenté. Je l’avais remarqué quelques minutes avant que nous n’arrivions près de lui. Il regardait l’un de ses tableaux, l’air perplexe. Il avait l’air de douter de lui, je pouvais le voir dans son regard. Et pourtant il ne devrait pas, il est brillant !
En nous approchant de lui, il décrocha tout juste un « bonsoir ». Serait-il timide ?
« Bonsoir, jeune homme. Rafael Isha Krzysztof, c’est bien ça ? Jolies toiles ! »
Je voulais le mettre à l’aise et en apprendre plus sur cet artiste en herbe. L’organisatrice ne m’en n’avait pas dit beaucoup sur lui, à part son prénom. Enfin, ses prénoms ! Pour le moins originaux. D’où pouvait - il venir ? Avait - il une histoire extraordinaire qui l’inspirait dans la réalisation de ses tableaux aux couleurs si particulières ?
Même si j’étais là en « touriste », le naturel revenait tout de même au galop. En découvrant le talent de ce jeune homme, une idée venait de faire surface dans mon esprit. Ni une ni deux, j’en profitais pour lui en faire part, espérant que cela lui plaise.
« Ecoutez, je suis attachée de presse pour des grands groupes de mode, mais j’aimerais me diversifier. Vous êtes bourré de talent, je le vois dans vos tableaux. Est-ce que vous seriez d’accord pour que je devienne votre attachée de presse ? Mon rôle serait de vous faire connaître. »
(✰) message posté Mar 14 Oct 2014 - 0:32 par Edwin Turner
A twist in our stories
ft. Lucy K. Curtis && Rika Alvares
Mardi 07.10.2014 • North London • Camden
Chacun de nous a sa petite zone de la galerie, et ça m'arrange, parce que l'un des exposants pour cette période, à l'autre bout, est juste... insupportable. Déjà, c'est celui qui a passé son temps à critiquer les décisions de mise en place de l'organisatrice, et si moi, je suis venu douze mille fois pour leur demander si tout allait bien, lui il a fait que remettre tout en cause. Je crois que même moi j'aurais fini par péter un câble. Du qu'il soit loin de moi, c'est pas plus mal, parce que ce type est une pile électrique en surcharge, et je suis bien assez stressé de mon côté pour pas avoir en prime besoin d'un gars sur les nerfs qui engueule presque tout le monde. A vrai dire, j'ai fait un tour du côté de ses toiles le premier soir, et depuis, j'y mets plus les pieds.
De toute façon, là, je bouge plus de 'mon coin' et je reste prostré devant ma toile. Tellement obnubilé par elle et par ce qui peut en transpirer que je vois pas les deux jeunes femmes s'approcher. Pourtant, l'inconnue, c'était difficile de la louper. Un teint de lait contrasté par une chevelure brune et de grands yeux bruns, elle porte une robe bleu nuit et des talons vertigineux qui allongent encore sa silhouette. Je suis plutôt grand, mais je la surplombe pas de si haut. Et les teintes qu'elle a choisi de porter, associées sa carnation me font aussitôt penser à la reine de la nuit, de cet opéra de Mozart. Un instant subjugué, j'en oublie un peu mes perturbations précédentes.
« Bonsoir, jeune homme. Rafael Isha Krzysztof, c’est bien ça ? Jolies toiles ! - Merci mademoiselle, je suis ravi qu'elles vous plaisent. Mais c'est Rika, en fait. Enfin, c'est censé... »
C'est comme ça que je signe mes toiles, mais manifestement, l'orga s'en fout, elle préfère donner mes multiples noms de baptêmes imprononçables... Je risquais pas de m'attendre à ce que la jolie brune s'apprêtait à ajouter par contre. Déjà, qu'elle apprécie mon travail, c'était super mais... ça ? Vraiment ?
« Ecoutez, je suis attachée de presse pour des grands groupes de mode, mais j’aimerais me diversifier. Vous êtes bourré de talent, je le vois dans vos tableaux. Est-ce que vous seriez d’accord pour que je devienne votre attachée de presse ? Mon rôle serait de vous faire connaître... »
Imaginez à quel point je peux avoir ouvert des yeux ronds comme des boules de billards, juste à cet instant. Et la première phrase qui passe la barrière de mes lèvres n'a rien d'engageant.
« Vous avez vraiment du temps à perdre ? »
Parce que je suis vraiment trop surpris de cette proposition, et persuadé que ça ne peut pas être sérieux. Pourtant elle n'a pas l'air de blaguer, et la tête de l'orga en dit long. Bon euh... Je suppose qu'il faut que je dise quelque chose...
« Pardon mais... si vous travaillez déjà pour de grands groupes de mode... Vous avez sans doute bien mieux à faire que de vous occuper de ma carrière artistique... pour le moins inexistante... »
Coup d'oeil à l'orga.
« Enfin balbutiante... »
J'ai l'air odieux là, non ? Je m'en rends évidemment compte trop tard, c'est déjà sorti, et là, je me collerais bien des baffes, tiens. M'enfin là, devant elle, ça va pas le faire, je me contente de devenir cramoisi et de passer une main nerveuse dans mes cheveux.
« Je suis désolé, je veux pas du tout être désagréable avec vous c'est juste que... Enfin... Vous êtes sûre de vouloir faire ça ? C'est super gentiment proposé mais... Allez pas vous tirer une balle dans le pied, non plus. Vous allez pas risquer votre job si ça foire ? »
Oui bon, bah je suis pas vraiment l'archétype de la confiance en soi, on l'aura compris, hein...
Invité
Invité
(✰) message posté Mar 14 Oct 2014 - 22:19 par Invité
Lorsque j’avais salué le jeune homme, j’avais bien senti qu’il était tiré, à contre coeur, de ses pensées. A ma question concernant ses prénoms, il m’avait reprise en me disant que c’était simplement « Rika », et non Rafael Isha Krzysztof. L’organisatrice était donc visiblement très bien informée concernant ses artistes… Cela me décevait un peu d’elle à vrai dire, mais là n’était pas le propos.
Je m’étais finalement décidée à lui proposer mes services d’attachée de presse et contre toute attente, il ne semblait pas très emballé. Du moins, c’est l’impression que j’ai eu de prime abord.
« Vous avez vraiment du temps à perdre ? »
Cela ne faisait plus aucun doute, ce jeune homme n’avait aucune confiance en lui, et cela était bien dommage, étant donnée l’étendue de son talent. Selon lui, je cite, sa carrière artistique est « inexistante », ou du moins « balbutiante ». Pourquoi tant de dévalorisation ?
Je me posais des questions sur ce Rika… Quelle avait été sa vie pour qu’il en arrive là, à présenter ses toiles sans y croire réellement. D’un autre côté, il lui avait fallu un immense courage pour exposer alors même qu’il ne croyait pas en lui. Quelques secondes plus tard, le jeune homme, rouge écarlate, finissait par s’excuser de son comportement et me demandait si j’étais sûre de vouloir le prendre sous mon aile.
« Allez pas vous tirer une balle dans le pied, non plus. Vous allez pas risquer votre job si ça foire ? »
Son manque de confiance était touchant et à la fois frustrant. Pourquoi gâcher sa vie ainsi ? Je lui souriait, non pas pour me moquer de lui, ni pour lui transmettre de la pitié, mais simplement pour le mettre à l’aise. Il était agréable et j’espérais que mon sourire lui redonne foi en lui.
« Je ne rigole pas, monsieur Rika, je peux vous l’assurer. Ne vous inquiétez pas, je ne risque absolument rien. Cela va me permettre de gagner de l’expérience, de me diversifier et plus important encore, cela devrait vous permettre, si tout se déroule bien, d’obtenir la reconnaissance que vous méritez. »
Je m’arrêtais quelques secondes pour lui permettre de digérer ce que je venais de dire et d’y réfléchir un tant soit peu. Je soutenais son regard, en attente de son approbation.
« Faites moi confiance. »
J’espérais que cette courte phrase injonctive le convainque, même si en réalité, j’aurais davantage voulu lui dire « faites vous confiance. » Je jetais un coup d’oeil à l’organisatrice, espérant qu’elle se soit quelque peu éloigné, pour que je puisse parler tranquillement avec Rika. Elle ne semblait pas la bonne personne pour lancer sa carrière. Non pas que je pense être la personne idéale, évidemment. Etre prétentieuse ne me ressemble pas.
« Que diriez-vous d’aller en discuter autour d’un verre ? »
L’exposition n’allait pas tarder à fermer pour ce jour là et je pourrais lui exposer mes idées.
(✰) message posté Mar 14 Oct 2014 - 23:04 par Edwin Turner
A twist in our stories
ft. Lucy K. Curtis && Rika Alvares
Mardi 07.10.2014 • North London • Camden
Elle n'a pas tort l'orga, c'est juste que mes noms de baptême, je les distingue de mon nom d'artiste. Mais quand je vois le regard de la jeune femme face à moi, je me mords la lèvre. Ok, le but, c'était pas de la faire passer pour une branque non plus. Alors j'essaie de me rattraper aux branches. Avec plus ou moins de succès.
« Enfin, ce sont bien mes prénoms, c'est juste que c'est pas comme ça que je signe mes toiles... »
Ok, je sais pas si c'est mieux de faire genre qu'elle s'en fout des désirs des artistes présents dans sa galerie. Putain... Je suis vraiment pas doué pour parler avec les gens... Je me retrouve à enchaîner les boulettes, et à devenir rouge pivoine devant cette jeune femme, non mais regardez-moi... Une main nerveuse dans mes cheveux, j'ai juste envie de sortir et de fumer une clope, là, même si ça changera pas grand chose, parce que j'aurais à peine reposé le pied dans le bâtiment que je serais de nouveau complètement sur les nerfs. Et pourtant, l'attachée de presse sourit. Je sais pas trop bien ce qui me vaut cet honneur, autant d'attention, je suis pas tout seul ici ce soir, mais ça fait chaud au coeur. Même si j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi c'est vers moi que c'est dirigé, tout ça.
« Je ne rigole pas, monsieur Rika, je peux vous l’assurer. - Oh mais m'appelez pas Monsieur, par contre, vous allez vraiment me mettre mal à l'aise... »
Comme si c'était pas déjà le cas.
« J'ai pas vraiment grand chose de noble, hein, ça se saurait... »
Et j'ai absolument pas envie de l'être, d'ailleurs, mais ça, c'est un détail.
« Ne vous inquiétez pas, je ne risque absolument rien. Cela va me permettre de gagner de l’expérience, de me diversifier et plus important encore, cela devrait vous permettre, si tout se déroule bien, d’obtenir la reconnaissance que vous méritez. - Je sais pas pour cette dernière partie, mais... Si ça peut vous être utile. »
J'en doute. Tout comme je doute, davantage encore, du succès de la démarche. Je dis pas que ça me plairait pas, bien au contraire, pouvoir vivre de mes toiles, ça serait génial, mais... Je crois toujours pas être meilleur qu'un autre alors...
« Faites-moi confiance. »
Je la dévisage un moment, comme elle vient de prononcer ces mots. Vous m'en demandez beaucoup, là, d'un coup, Mademoiselle. Je vous connais pas, après tout, et je sais pas si je peux vraiment vous faire confiance. J'aimerais bien, cela dit. Mais trente secondes au milieu d'une galerie, c'est un peu léger pour ça.
« Que diriez-vous d’aller en discuter autour d’un verre ? »
Je me suis frotté la joue, pensif, et j'ai jeté un regard interrogateur à l'orga, qui a juste affirmé qu'elle allait nous laisser, puisqu'il fallait qu'elle commence à inviter les visiteurs à sortir. Je me retrouve tout seul face à la jeune femme, dont j'ignore, finalement, tout, y compris le nom. Et j'ai quand même pourtant bien envie d'accepter. Un verre, après tout, ça ne m'engage à rien, n'est-ce pas ? Et puis... Ca me permettra toujours de détailler davantage son visage parce que je crois bien qu'elle risque d'inspirer un tableau prochain alors...
« Je suppose qu'on peut toujours en discuter oui... Vous permettez ? Je dois contacter quelqu'un, juste un instant... »
C'est la vérité, mais c'est pas vraiment dans le registre de « je vais rentrer un peu plus tard, m'attends pas », non, là, le message que j'envoie, il est sans surprise pour Tyler, et il ne contient pas grand chose de plus que « Oo y a une charmante attachée de presse qui veut s'occuper de ma carrière... », ce qui représente à peu près ce qui se passe dans mon crâne à cet instant. Je range mon téléphone dans ma poche aussitôt le texto envoyé - et je mettrais pas ma main à couper que j'y ai pas laissé des fautes - et je me suis retourné vers elle.
« Euh... Après vous mademoiselle... ? Pardonnez-moi, mais je n'ai pas retenu votre nom ?... »
A vrai dire, c'est logique, puisqu'elle ne me l'a pas donné, mais je suis beaucoup trop perturbé pour m'en souvenir en réalité...
Invité
Invité
(✰) message posté Mar 14 Oct 2014 - 23:30 par Invité
Rika ne voulait pas qu’on l’appelle « monsieur », à vrai dire c’était plutôt logique. J’avais dit ça dans un souci de respect, mais c’était davantage un jeune homme qu’un « monsieur ». Il m’avait ensuite rétorqué qu’il ne savait pas s’il aurait une quelconque reconnaissance mais que si le fait d’être son attachée de presse pouvait m’être utile, ça serait bien.
A ce moment précis, je me suis mordue les doigts. Non mais franchement ? J’avais l’impression de faire passer ma carrière avant la sienne, alors qu’un attachée de presse doit faire tout le contraire. Je cherchais quoi dire pour lui faire comprendre que je ne cherchais là aucun intérêt personnel. C’était en réalité simplement pour le rassurer. Je ne risquais absolument rien en devenant son attachée de presse, ça n’était que du positif.
Alors que je lui proposais de discuter de ma proposition autour d’un verre, j’eus soudain un accès de stress. Est-ce que je m’étais mal fait comprendre ? Je commençais à paniquer, avait-il pris sa pour une invitation à sortir ? Certes, j’ai besoin de voir du monde et de rencontrer des personnes, mais je ne cherche pas de relation amoureuse. Ma proposition paraissait pourtant être l’archétype de la drague.
« Je suppose qu'on peut toujours en discuter oui... Vous permettez ? Je dois contacter quelqu'un, juste un instant... » « Ne vous inquiétez pas, rien ne presse. Je comprendrais tout à fait que vous ayez quelque chose d’autre à faire ! »
Je ne me rétractais pas, au contraire, mais je ne voulais pas qu’il me prenne pour une allumeuse. Et je me remettais à penser à mon John. Enfin, à John, pas le mien, puisque nous ne sommes plus ensemble. Pourquoi est-il parti vivre à l’autre bout du monde ? Oui, je sais, la carrière est plus important que tout… Mais moi je suis ici, seule, blessée, au bord de la route, sans personne pour me soigner et me consoler. Il me manquait terriblement. Tantôt, la tristesse prévalait, tantôt la colère. Aujourd’hui, c’était davantage la colère, et l’envie de me venger en rencontrant des gens. Mais encore une fois, je ne voulais pas que Rika ne croit que je l’invitait à sortir.
Alors qu’il avait envoyé un rapide message sur son portable, il m’invitait à passer devant lui. Il me fit également remarquer qu’il ne savait pas comment je m’appelais. Oups, j’avais peut-être oublié ce détail.
« Oh, excusez moi, je manque cruellement de politesse ! Je suis Lucy. Lucy Curtis. »
Maintenant qu’il connaissait mon nom, nous étions sur le même pied d’égalité. Je n’avais pas vraiment préparé ce que j’allais lui dire en réalité, mais c’était mon métier, après tout, donc les mots viendraient tout seul. Alors que nous sortions de la galerie d’art, je me retournais vers lui.
« Vous connaissez un endroit où l’on pourrait aller ? Ou peut-être que vous préférez rentrer chez vous ? Après tout je suis malpolie, vous êtes sûrement exténué ! »
J’attendais sa réponse, espérant tout de même qu’il accepte.
(✰) message posté Mer 15 Oct 2014 - 0:54 par Edwin Turner
A twist in our stories
ft. Lucy K. Curtis && Rika Alvares
Mardi 07.10.2014 • North London • Camden
Oh la... je sais que je peux m'emballer facilement, et oui, cette femme pourrait me plaire, mais faut dire ce qui est, faudrait être difficile pour que ça soit pas le cas... De là à ce que j'espère quelque chose euh... non pas vraiment. Disons que je suis pas vraiment un mec très entreprenant, déjà, et puis soyons francs, je vois pas trop bien pourquoi une femme de son standing s'embêterait avec un petit artiste sans le sou comme moi. Non là, je suis conscient que c'est certainement purement professionnel, et quand bien même je mentirais en disant qu'elle ne me plait pas, je suis assez lucide pour savoir que j'ai, juste, absolument aucune chance. Déjà, qu'elle s'intéresse à mon travail, c'est énorme, on va pas pousser la chance plus loin, n'est-ce pas ? Bon, ça m'empêche pas de partager ma surprise aussitôt avec Ty' parce que... c'est mon meilleur ami, et que je crois que j'ai besoin d'une de ses répliques plus que concrètes pour m'assurer que je suis pas en train de rêver...
« Ne vous inquiétez pas, rien ne presse. Je comprendrais tout à fait que vous ayez quelque chose d’autre à faire ! - Juste un message à envoyer, rassurez-vous. »
Parce que non, donc, je n'ai rien de spécial à faire ce soir en réalité. Vu mon état de nerfs, à la base, j'avais prévu de rentrer, boire une bière et me coucher alors... Cela dit, si je dois travailler avec elle, ça serait bien que je sache qui elle est, alors je lui pose - ou repose, je ne sais plus trop - la question, concentré cette fois pour ne pas l'oublier.
« Oh, excusez moi, je manque cruellement de politesse ! Je suis Lucy. Lucy Curtis. - Enchanté Lucy. Je... peux vous appeler Lucy ? »
Parce que ça va vraiment me faire bizarre si je dois dire Madame Curtis à tout bout de champ, et je crois en fait que ça l'arrangera pas forcément elle non plus, je me trompe ? Ce qui serait arrangeant, maintenant, ce serait de trouver un endroit où le boire, ce verre, et je pense automatiquement au Barfly. C'est pas juste à côté, mais on ne doit pas être à plus de dix minutes à pied du bar de Nate...
« Vous connaissez un endroit où l’on pourrait aller ? Ou peut-être que vous préférez rentrer chez vous ? Après tout je suis malpolie, vous êtes sûrement exténué ! - Non ça va. Je n'aurais pas accepté, sinon... »
C'est moi où elle est aussi peu à l'aise que moi maintenant ? J'arrive pas trop bien à comprendre pourquoi, par contre...
« Je connais pas super bien le quartier en revanche, à part un bar qui fait salle de concert à moins d'un quart d'heure, mais pour discuter, ça risque d'être un peu difficile si c'est un groupe de punk qui joue... »
Et je connais pas la programmation par coeur, alors il vaut sans doute mieux qu'on trouve un autre endroit autour de la galerie pour s'installer plus au calme...
« On peut éventuellement commencer à avancer et... parler de votre projet en route, et si on trouve un café encore ouvert et plus au calme, on peut peut-être s'y arrêter ?... »
Non, ce n'est pas une affirmation très convaincue, mais à vrai dire, je sais pas trop quoi faire, et vu qu'elle devient elle aussi hésitante, ça va commencer à devenir compliqué... Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Invité
Invité
(✰) message posté Mer 15 Oct 2014 - 16:00 par Invité
Si on commençait avec les monsieurs et les madames, nous n’allions pas nous en sortir. Evidemment que je ne voyais aucun inconvénient à ce qu’il m’appelle par mon prénom, après tout, c’est fait pour ça !
Sa réponse m’avait quelque peu refroidie. « Non ça va. Je n’aurais pas accepté, sinon… » Au fur et à mesures de notre conversation, je sentais mes vieux démons resurgir de plein fouet. Adolescente, je manquais cruellement de confiance en moi. A peu près comme lui, en fait. Cependant, avec le temps, je m’étais améliorée et mon métier m’avait fait acquérir la confiance nécessaire. Et là, ce soir, je perdais mes moyens. L’idée qu’il se méprenne à propos de ma proposition m’avait complètement déstabilisée. Je devenais ridicule et je n’avais qu’une envie, me cacher sous une table. Ou derrière une toile, dans le cas présent. Il fallait que je me reprenne, et vite.
Il m’informait de la présence d’un bar un peu plus loin, mais également de la possibilité qu’il s’y joue un concert de punk. Effectivement, pour discuter d’un projet professionnel, ça n’était pas optimal.
« On peut éventuellement commencer à avancer et… parler de votre projet en route, et si on trouve un café encore ouvert et plus au calme, on peut peut-être s’y arrêter ?… » « Oui, faisons comme ça. Ca me paraît être une très bonne idée. »
Pour me permettre de reprendre mes esprits, j’avançais, un demi mètre devant lui, dans le calme. Je ne voulais rien dire pour le moment. Je ressentais le besoin de me reprendre et de regagner la confiance en moi qui est sensée me caractériser, moi, Lucy. *Lucy, tu dois simplement faire ce que tu as toujours fait, ton boulot !*
Je marchais et me concentrais à présent davantage sur ma démarche. Pour me souvenir que je n’étais pas plus nulle qu’une autre. Ca peut paraître idiot, mais j’étudiais ma tenue. Etais-je jolie ? Il fallait que je le pense, pour me redonner confiance. Cette robe était ma préférée, et ces talons allongeaient ma silhouette. Je commençais à marcher avec plus d’assurance, plus d’aplomb, au fur et à mesures que je me rassurais. Je n’avais pas toujours été comme ça. Toute mon adolescence, j’avais subi des critiques à propos de mon physique, et tout cela m’avait détruit. Aujourd’hui, c’était un peu différent… La plupart du temps.
Je me retournais, lui souriant.
« Ce que je pourrais commencer à faire, c’est rédiger un communiqué de presse concernant l’exposition en général et plus particulièrement sur vous en tant qu’artiste. Pour cela, il me faudrait prendre des photos de vous dans la galerie, et si possible, de vous en train de peindre également. »
Je regardais devant moi l’espace d’une seconde et me retournais à nouveau vers lui.
« En fait, le but d’un communiqué de presse, c’est qu’après, je pourrais organiser une conférence de presse, à terme, pour que d’autres galeries aient vent de votre talent. Ainsi, des organisateurs pourront passer par moi pour prendre contact avec vous et, normalement, vous proposer des expositions. »
Je ralentissais le pas et apercevais un café qui avait l’air tout à fait charmant.
(✰) message posté Mer 15 Oct 2014 - 23:21 par Edwin Turner
A twist in our stories
ft. Lucy K. Curtis && Rika Alvares
Mardi 07.10.2014 • North London • Camden
« Enchantée également. Evidemment, c’est d’autant plus simple ! »
Ca c'est clairement un soulagement, parce que franchement, j'aurais eu énormément de mal à l'appeler Madame ou Mademoiselle tout du long... Ce qui l'est moins, c'est de sentir cette tension entre nous. Je sais pas si c'est juste mon état qui déteint sur elle, ou si y a autre chose, si je me fais des idées ou si elle devient aussi nerveuse que moi réellement, mais ça va commencer à devenir réellement compliqué, il faut avouer, si je ressens son stress en plus du mien.
« Oui, faisons comme ça. Ca me paraît être une très bonne idée. »
Elle avance, un tout petit peu devant moi et je laisse faire, sans rien dire, je suis le mouvement. Je peux pas m'empêcher de remarquer les détails de cette robe qui lui va, il faut dire ce qui est, parfaitement bien. Elle est magnifique, cette femme, une princesse de la nuit, réellement. J'aurais bien envie de prendre mes pinceaux, là, mis on est un peu loin de l'atelier et... Ca aurait sans doute vraiment l'air très bizarre, n'est-ce pas ? Je remarque les changements dans son attitude, sa démarche, mais je ne relève pas. Qu'est-ce que je pourrais en dire, d'ailleurs ? « Tiens, vous avez l'air plus confiante que tout à l'heure » ? Ca nous mettrait tous les deux encore plus mal à l'aise, seulement. Aucun intérêt. Ce qu'elle a à dire, bien davantage, et je me concentre donc sur ses mots, et sa voix.
« Ce que je pourrais commencer à faire, c’est rédiger un communiqué de presse concernant l’exposition en général et plus particulièrement sur vous en tant qu’artiste. Pour cela, il me faudrait prendre des photos de vous dans la galerie, et si possible, de vous en train de peindre également. »
Moment de bug intense. Plus particulièrement sur moi en tant qu'artiste ? Euh...
« Euh... Si vous voulez, mais je suis pas sûr qu'il y ait grand chose à dire... »
Parce que ma vie, c'est pas vraiment un roman, à part un déménagement de Barcelone à ici, et une grande famille, bon bah... Je suis sans doute pas très objectif, cela dit. J'ai une jumelle, une petite soeur impromptue, des origines diverses et variées reflétées par mes noms bizarres, un cursus scolaire chaotique... ok, c'est peut-être pas si anodin. Par contre je doute que ça soit vraiment très passionnant...
« En fait, le but d’un communiqué de presse, c’est qu’après, je pourrais organiser une conférence de presse, à terme, pour que d’autres galeries aient vent de votre talent. Ainsi, des organisateurs pourront passer par moi pour prendre contact avec vous et, normalement, vous proposer des expositions. - Ben ça sera sans aucun doute mieux qu'ils passent par vous que par moi... »
Parce que non, je sais pas me vendre, je fais des fautes dans chaque truc que j'essaie d'écrire, même si je fais douze mille efforts de relecture, et je suis super mal à l'aise à l'oral, en face à face, et pas mieux au téléphone... Vous pensez vraiment ce que vous dites, là ? Mon talent... Je sais pas si ce mot s'applique vraiment, j'aime ce que je fais, et j'essaie de le faire correctement, et d'y mettre mes émotions, mais est-ce que c'est ça avoir du talent ? Et puis... Oui, j'ai un talent fou, ça sonne tellement faux, tellement prétentieux à mes oreilles que... Non, définitivement, je crois que je ne pourrais jamais prononcer ces mots.
« Je sais pas si j'ai vraiment du talent, j'essaie juste de faire les choses comme je les aime et je les ressens... »
Une nouvelle main nerveuse passe dans mes cheveux, et j'avise le café un peu plus loin, aux trois quarts vide.
« Ca vous dit qu'on s'arrête là-bas ? Ca a l'air assez calme... »
A vrai dire, je crois que j'aurais bien besoin d'un verre en fait. Ou plusieurs. Enfin je vais peut-être pas me mettre la tête à l'envers devant elle, là, dès le premier contact, mais... Si faut vraiment que je lui parle de moi, va falloir un peu plus que le café de tout à l'heure...
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 16 Oct 2014 - 0:32 par Invité
Alors que nous marchions et que je lui exposais mes idées, j’essayais de le mettre à l’aise. Et surtout d’être à l’aise moi-même, de retrouver la confiance un instant perdue. Parce que non, ça ne fait pas très pro de manquer de confiance en soit.
« Euh... Si vous voulez, mais je suis pas sûr qu'il y ait grand chose à dire... » « J’ai bien compris que parler de vous, ça ne vous enchantait pas. En revanche, parler de votre vie d’artiste ne devrait pas être une tâche trop insurmontable, je me trompe ? C’est toute votre vie, non ? »
Je le bousculais volontairement, avec mes mots, pour le faire réagir. Parce que son manque de confiance était touchant, mais il fallait qu’il se réveille et découvre ses capacités.
« Ce que le public aime, ce sont des histoires comme la vôtre. Votre vie privée n’a rien à faire dans mon communiqué de presse, en revanche votre vie professionnelle y a une grande place. Les gens aiment les anecdotes. Vous pourriez par exemple raconter une journée type dans la peau de Rika, ou dire ce qui vous passe par la tête lorsque vous peignez. »
Je me retournais à nouveau et m’arrêtais. Je posais ma main sur son épaule, amicalement. Je répète, AMICALEMENT. N’allez pas croire ! J’ai déjà fait l’erreur de me déstabiliser une fois, pas deux !
« Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seul dans ce bateau, et je connais mon métier. »
Nous nous remettions à marcher, et je l’entendais dire quelque chose. « Ben ça sera sans aucun doute mieux qu’ils passent par vous que par moi… »
Encore une fois, il se dévalorisait. Que faire pour qu’il arrête ? J’étais prête à le secouer, physiquement, comme on secouerait un cocotier ! Il me dit ensuite qu’il faisait les choses comme il les aimait et comme il les ressentait.
« Et bien c’est exactement ça, être un artiste. Ne cherchez pas plus loin. Vous êtes l’archétype même du peintre ! Croyez en vous et surtout, surtout, croyez en ce que vous faites, c’est le plus important. C’est même essentiel. »
Alors que nous apercevions tout deux un café ouvert et calme, Rika me proposa de nous y arrêter.
« Avec plaisir. Nous seront plus tranquilles pour discuter… »
Une fois arrivés dans le bar, je me dirigeais d’instinct vers une petite table au fond de la salle, à l’écart du bruit et des gens. Je m’asseyais en prenant soin de ne pas froisser ma robe, et je croisais les jambes, en les calant sur le pied de table. Ou ce que je pensais être le pied de table. Oui, vous avez bien compris. J’étais littéralement en train de caresser la jambe de Rika, avec mes talons. Ce qui devait faire mal, d’ailleurs.
« Ohlala je suis désolée, excusez moi Rika. Je pensais que c’était le pied de table ! »
Pour cacher mon malaise, je me contentait de croiser mes jambes loin des siennes, de le regarder droit dans les yeux et de lui sourire. Peut-être avait-il des questions à poser, après tout.