"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Can I have this dance ? ☼ Rikcy 2979874845 Can I have this dance ? ☼ Rikcy 1973890357
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Can I have this dance ? ☼ Rikcy

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Edwin Turner
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() message posté Mer 22 Oct 2014 - 8:26 par Edwin Turner
Can I have this dance ?

ft. Lucy K. Curtis && Rika Alvares
Mardi 07.10.2014 • North London • Barfly
Je suis paumé, est-ce que c'est vraiment utile de le préciser ? Je lui tiens toujours la main, à la base c'était pour la soutenir, d'accord, mais ça fait un moment qu'elle n'a plus vraiment besoin de ça, que sa démarche a retrouvé son assurance et pourtant... je l'ai pas lâchée. Je ne devrais pas, je sais, mais... Le seul moment où j'ai laissé ses doigts s'éloigner des miens, c'est quand elle s'est plantée devant moi, pour me demander pardon, d'abord, puis m'assurer de sa collaboration future.

« Evidemment. Ne doutez surtout pas de cela ! »

Après cette soirée, il faut bien avouer que le doute reste permis. Est-ce que c'est vraiment professionnel, tout ça, ou est-ce que c'est juste un moyen de se taper un petit jeune ? Si c'était le cas, elle aurait tiré le mauvais numéro parce que je serais bien incapable de lui donner satisfaction. Pas qu'elle ne soit pas désirable, bien loin de là, simplement que je ne fonctionne pas comme ça. Cela étant, je ne pense pas qu'elle ne soit pas sincère. Je pense même qu'elle l'est complètement, et que j'ai eu un aperçu de beaucoup de choses, ce soir, qu'elle ne montre pas forcément souvent. Alors pourquoi moi ? Pourquoi ce soir ? J'en sais fichtre rien, et ça me perturbe. D'autant que ça fait naître le genre d'espoir à la con qui est la plupart du temps voué à la déception...

La réponse de Nate abonde dans notre sens, au final, même si le barman ne peut pas s'empêcher de me chambrer légèrement. J'en attendais pas vraiment moins de lui, à vrai dire. Mais c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité, je crois... Passons.

« Très bien ! Je n’avais pas vraiment envie de me casser les oreilles avec une musique trop forte et trash.
- Vaut mieux pas que vous veniez un soir où mon pote joue alors. »


J'ai bien souvenir de leur prestation, le soir où Ty' a dépanné les Lucky Strikes à la batterie. J'ai bien vu comme ils étaient capable de se déchaîner, et le final sur Highway to Hell en était un assez bon exemple. La prise de sa main s'est raffermie sur la mienne comme un courant d'air nous enveloppé et je me suis arrêté, ai détaché mes doigts des siens à nouveau, pour retirer ma veste et la passer autour de ses épaules, sans un mot. Ca jurera sans doute un peu, mais au moins, elle ne mourra pas de froid... Je suis toujours pas plus doué avec les mots, alors le silence nous enveloppe encore, mais la surprise se lit peut-être sur mon visage comme nos mains se nouent à nouveau. Je ne refuse pas le contact pour autant, à vrai dire, je crois que j'aimerais qu'il ait de l'importance pour elle aussi. Même si j'en doute fortement.

Nate nous a repéré à peine on est entrés, et Lucy s'est dirigée directement vers le bar, prenant la direction des choses. C'est sans doute pas plus mal, parce que c'est pas vraiment comme si j'étais très à l'aise, là.

« Un whisky-coca s’il vous plaît.
- Tout de suite, mademoiselle. »


Nate m'a serré la main, si bien que j'ai lâché celle de la jeune femme, inconscient totalement de ses pensées visant à donner une image jeune d'elle-même. Comme si elle était vieille... Le barman a esquissé un sourire en amenant son verre à mon attachée de presse, et un americano s'est retrouvé automatiquement devant moi. T'as beaucoup trop de mémoire mec, tu le sais, ça ? J'ai pas vraiment eu besoin de sous-titres pour comprendre qu'il avait dans l'idée de trouver un moment pour discuter, tous les deux, un peu plus tard. Mon regard devait sans doute lancer des signaux de détresse, d'ailleurs, et je crois qu'il l'a très bien compris. Mais ses sourcils se sont froncés, et il s'est éclipsé après un petit signe du menton, et moi j'ai reporté mon attention sur ma cavalière improvisée. Je ne sais pas ce qu'elle a lu sur son téléphone, mais manifestement, ça n'était pas très agréable. Et comme je ne sais pas quoi faire ou dire d'autre, mes doigts viennent sécher la larme qui a perlé sur sa joue. Un geste que je regrette en partie aussitôt, parce que je ne sais définitivement pas où ça va nous mener tout ça. J'ai aussitôt attrapé mon verre, comme si ça pouvait effacer les dernières trente secondes, et me suis râclé la gorge, manifestement embarrassé. Sans blague...

« A... notre future collaboration ? »  

Crétin... Je vois bien qu'elle a besoin de réconfort, et je fais que fuir mais... Si je la prends dans mes bras, là, il se passe quoi après ? Je suis pas capable de me laisser aller juste une soirée, et je serais certainement pas capable d'occulter ensuite alors... Pardon Lucy, mais je suis sans doute pas l'homme qu'il vous faut ce soir...
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() message posté Mer 22 Oct 2014 - 21:00 par Invité
J’avais un peu froid, en fait, et il avait dû sentir ma main se resserrer sur la sienne. Du coup, il s’est arrêté, a retiré sa veste et me la mise sur les épaules. Quelle galanterie ! J’appréciais beaucoup son geste. Il ne disait rien, il devait sans doute être mal à l’aise par mon comportement. Nos mains se rejoignaient à nouveau et c’était presque comme un réflexe, je n’y réfléchissais pas vraiment. Etait-ce une bonne idée ?

Je commandais ma boisson et le barman servait naturellement un verre à Rika, sans qu’il ne l’ait commandé. J’en déduis que c’était une habitué ! Je le voyais à peine dialoguer du regard avec le barman, quand je reçus le message de John. Il avait eu pour effet de me faire pleurer, encore une fois ce soir. Qu’allait penser de moi Rika ? Enfin, au point où j’en étais. Cette fois-ci, il venait essuyer une larme avec sa main, délicatement. Enfin un petit peu de tendresse, qui m’emplissait le coeur d’une émotion nouvelle. J’étais triste, certes, mais à ce moment précis, j’étais aussi énervée contre John. Je lui en voulais, et j’avais besoin de nouveauté. Mais aussi de me changer les idées.

« A… notre future collaboration ? »

Rika ne savait probablement pas quoi dire d’autre, ainsi, il parlait à nouveau de notre collaboration prochaine. A vrai dire, je ne savais pas vraiment quoi dire non plus, donc je me contentais de répondre.

« Oui, à nous. »

Aussitôt après, je lui pris la main et l’emmena sur la piste de danse. Un morceau de piano était en train d’être joué. Je passais mes mains autour de son cou, et rapprochais mon visage du sien. Je lui souriais (très) timidement, comme pour chercher son approbation.

« Ca… va ? »

Je ne voulais pas le brusquer ou le mettre encore plus mal à l’aise qu’il ne l’était déjà. Nous dansions, calmement, ce slow dont j’avais rêvé toute la soirée. Rika n’était pas seulement un mec que je voulais pour un soir, qu’il me fallait pour me venger de John. C’était aussi un garçon plein de sensibilité, d’humour et de gentillesse. Et de manque de confiance, aussi.

A l’intérieur, je bouillais. Et je regardais ce barman qui semblait connaître Rika. Je ne voulais pas que Rika se fasse chambrer plus tard, je ne voulais pas qu’il soit mal vu. Mais à quoi bon, puisque nous étions là. Mes mains étaient posées autour de son cou, et je bougeais mes pieds calmement, comme un slow en fait. Je ne savais pas bien ce que je faisais. Mais je savais une chose, c’est que j’en avais terriblement envie. Passer la nuit avec Rika ? Pas forcément. Simplement s’embrasser, pour une soirée, et pourquoi pas le ramener chez moi, simplement pour dormir. Je ne voulais pas qu’il croit qu’il n’était pour moi qu’un simple coup d’un soir. Loin de là.

Je n’étais pas une femme comme ça, à prendre les mecs et les balancer le lendemain. Je suis une vraie tendre, qui s’attache aux gens bien plus vite que je ne l’aimerais. Alors remplacer John ne me posais pas de soucis à ce moment-là.
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Edwin Turner
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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 18:13 par Edwin Turner
Can I have this dance ?

ft. Lucy K. Curtis && Rika Alvares
Mardi 07.10.2014 • North London • Barfly
Je ne sais pas si c'est une bonne idée, que de l'emmener ici, ce soir, d'accéder à sa demande, de garder ma main dans la sienne. Sans doute que non. Sans doute que ça va continuer à me perturber un moment, et... Bon Dieu, c'était pas vraiment le bon moment pour m'emballer comme ça et sans doute pas la bonne personne. C'est juste... plus fort que moi. Et à en juger par le regard de Nate, il a bien compris que c'était un peu le bordel pour moi. Pourquoi je m'enflamme comme ça, aussi, hein ? Alors que je suis incapable de me laisser aller à des relations éphémères ? C'est juste ridicule...

« Oui, à nous. »

Nous. Est-ce qu'il y a vraiment un nous ? Je voudrais bien et l'entendre comme ça, ça a tendance à m'encourager. Un peu trop même... Je devrais pas, je sais bien que je vais être déçu. Que ce que je pourrais attendre risque fort de ne pas être en adéquation avec ce qui risque de se passer, ce qu'elle attend réellement. Le piano a recommencé à jouer après quelques secondes de silence, une mélodie douce et nostalgique, et elle a pris ma main, m'entraînant avec elle sur la piste. Je suis pas très doué pour ça, et je suis encore moins serein de l'avoir dans mes bras, les siens autour de mon cou, son corps contre le mien, son visage tout près du mien.

« Ca… va ?
- Ca... va... Enfin... Je sais pas trop... »


Un slow, c'est pas censé être très compliqué, pourtant j'ai un peu besoin de tous mes neurones pour pas lui écraser les pieds ou la faire tomber. J'ai jamais été très doué à ce jeu-là et encore moins là, maintenant, alors que je suis particulièrement perturbé. Et pour cause... Je meurs d'envie de l'embrasser, mais je veux pas que ça soit juste l'histoire d'un soir et après on oublie. Je suis pas capable de ça, je sais que si mes lèvres touchent les siennes, je vais vouloir la garder pour moi indéfiniment. Et j'ai bien compris qu'il y avait déjà quelqu'un, quelque part. Quelqu'un qui est à l'origine de ses larmes, de l'absence d'alliance à son doigt, et qui a envoyé ce message qui l'a mise hors d'elle. Quelqu'un que je ne connais pas le moins du monde, mais que je me retrouve à ne pas aimer d'avance.

J'ai l'impression que le temps s'est arrêté, durant cette danse. Que le monde a cessé de tourner, que le bar s'est vidé... Les autres n'existent plus, l'espace de quelques minutes, il n'y a plus qu'elle et son sourire timide, ses yeux sombres plongés dans les miens. Et l'envie de plus en plus forte de poser mes lèvres sur les siennes.

Mon téléphone a vibré dans ma poche, la musique s'est arrêté et je me suis légèrement détaché d'elle.

« Je suis désolé Lucy, je peux pas juste... faire ça comme ça... »

Et je suis en train de tout gâcher.

« Vous êtes brillante et magnifique et je mentirais si je disais que vous ne me plaisez pas... »

Elle le sait, n'est-ce pas, qu'il va y avoir un mais... Ce genre de phrase l'appelle toujours, et je vais pas faire exception. Et je m'en veux déjà, d'avance.

« ...mais s'il doit se passer quelque chose... comment dire... »

Je soupire, cherche mes mots. Est-ce que moi aussi, je vais lui faire de la peine ? Ca me rend malade, avant même que j'ouvre à nouveau la bouche.

« Je veux pas disparaître de votre... de ta vie demain. N'être plus qu'un énième projet de travail. Et en même temps, on vient de se rencontrer, et j'ai aucun droit de t'imposer un lien à plus ou moins long terme comme ça... »

Je suis paumé, tu vois ? Je sais pas où je vais et encore moins ce que tu veux exactement. Et en même temps, je suis pas capable de rompre complètement le contact, si bien que mes mains sont encore sur ses hanches, même si mon corps s'est quelque peu éloigné du sien.
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Invité
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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 19:18 par Invité
Mes bras autour de son cou, ses mains sur mes hanches, nous étions là, calmement, en train de danser ce slow dont j’avais rêvé toute la soirée.

« Ca… va… Enfin… Je sais pas trop… »

Il était perturbé, déstabilisé, et moi aussi, à dire vrai. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais, en fait. Nos visages étaient dangereusement proches l’un de l’autre. Qu’attendait-il pour m’embrasser ? Pour une fois, je ne parvenais pas vraiment à savoir ce qu’il voulait. En avait-il envie ? Je commençais de plus en plus à en douter. S’il avait eu envie de m’embrasser, il l’aurait déjà fait depuis bien longtemps, j’imagine.

Alors que son portable avait soudain vibré, il s’éloignait de moi de quelques centimètres, pour me briser le coeur.

« Je suis désolé Lucy, je peux pas juste… faire comme ça… »
« Faire comment ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? »

A présent, au lieu d’être déstabilisée, j’étais carrément désemparée. Avant qu’il ne me dise quelque chose qui me fit perdre mes moyens.

« Vous êtes brillante et magnifique et je mentirais si je disais que vous ne me plaisez pas… »

J’étais très flattée qu’il me dise cela, mais je savais bien qu’il y allait y avoir un « mais ». Il y a toujours un « mais ». C’est un peu comme John quand il est parti : *Je t’aime, Lucy, mais je veux partir.* Allez-y, plantez moi tous un couteau dans le coeur, ne vous gênez pas.

« Je ne veux pas disparaître de votre… de ta vie demain. »
« Pourquoi cela serait-ce le cas ? Je ne pense pas avoir sous-entendu cela. Je ne veux pas que tu disparaisse de ma vie. Pas demain. »

Il m’avait tutoyé, pour la première fois, et c’était plutôt très agréable. Il ajoutait qu’il ne pouvait rien m’imposer. C’était vrai, mais je ne savais même pas ce que j’envisageais pour le futur. Je ne sais pas si nous finirons nos jours ensemble, mais je peux certifier quelque chose, c’est que je ne le jetterais pas demain, après un tel moment.

Quand il me dit ça, ses mains sont toujours posées sur mes hanches et je ne sais vraiment pas quoi faire. Partir, en espérant qu’il me rattrape ? Je ne sais pas si je suis prête à prendre ce risque. L’embrasser, comme ça, cash ? J’aurais voulu quelque chose de plus romantique. Je posais mes mains sur ses avant-bras, comme pour l’empêcher de partir.

« Ecoute. Pendant deux ans j’étais avec John, que j’aimais éperdument et qui m’aimait en retour. Et puis un beau jour, il y a 9 mois, il a décidé de partir travailler en Australie, donc on a décidé de se séparer. Enfin, il a décidé. Je l’aimais toujours, pendant longtemps, sauf que jour après jour, je… je vois que lui ne m’aime plus, qu’il s’est éloigné de moi. Et ça me fend le coeur, tu vois. Alors je suis en colère contre lui et j’essaie de me reconstruire. Je ne peux rien te promettre, mais tu me plais. Tu es quelqu’un de sensible et de gentil, même si tu restes maladroit. Je peux pas t’affirmer qu’on passera notre vie ensemble, mais saches une chose, c’est que je ne vais pas te jeter demain matin. Je ne suis pas comme ça, tu peux me faire confiance. »

J’aurais pu continuer longtemps cette tirade, sauf que cette fois, ça n’était plus une larme qui coulait lentement le long de ma joue, mais je pleurais réellement. Les larmes se succédaient sur ma peau, sans que je puisse en arrêter le flot. Mes mains tenaient ses bras et à ce moment-là, j’ai essayé de retirer ses mains de mes hanches, j’ai tourné les talons et commencé à m’en aller.
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Edwin Turner
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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 20:00 par Edwin Turner
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ft. Lucy K. Curtis && Rika Alvares
Mardi 07.10.2014 • North London • Barfly
Je suis perdu, c'est l'évidence même. Je pense qu'elle le voit, qu'elle le ressent. C'est pas comme si mes émotions se voyaient pas sur ma gueule en même temps. Et quand je prends la parole, plus embarrassé jamais, je vois bien que je la blesse, ça me blesse par la même occasion, et mon visage le reflète dans l'instant.

« Faire comment ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? »

Oh rien, rien, non, ne crois pas ça. Tu n'as rien fait de mal, c'est juste moi qui suis sans doute... trop compliqué. Qui me pose trop de questions, manifestement. Je veux pas que tu disparaisses de ma vie. Je veux pas te blesser. Je sais juste absolument pas où je vais, et c'est particulièrement perturbant. Et plus je tente de m'expliquer, pire c'est je crois.

« Pourquoi cela serait-ce le cas ? Je ne pense pas avoir sous-entendu cela. Je ne veux pas que tu disparaisse de ma vie. Pas demain. »

Je ne sais pas quoi lui répondre, et mon regard brille sans doute un peu trop. Ma gorge se noue et je déglutis avec peine tandis que dans ma tête se forment douze mille questions. Pourquoi pas demain ? Ca veut dire qu'après-demain, si ? Pourquoi est-ce qu'il a fallu que je la blesse, parce que manifestement, c'est le cas, les mots qu'elle prononce le reflètent sans équivoque, le ton de sa voix aussi. Et pourtant ses mains se posent sur mes bras, renouant le contact que j'avais quelque peu brisé l'instant d'avant. Je m'attendais pas à ça. A ce qu'elle me raconte tout ça, là, comme ça. Et je sais pas quoi en penser là non plus.

« Ecoute. Pendant deux ans j’étais avec John, que j’aimais éperdument et qui m’aimait en retour. Et puis un beau jour, il y a 9 mois, il a décidé de partir travailler en Australie, donc on a décidé de se séparer. Enfin, il a décidé. Je l’aimais toujours, pendant longtemps, sauf que jour après jour, je… je vois que lui ne m’aime plus, qu’il s’est éloigné de moi. Et ça me fend le coeur, tu vois. Alors je suis en colère contre lui et j’essaie de me reconstruire. Je ne peux rien te promettre, mais tu me plais. Tu es quelqu’un de sensible et de gentil, même si tu restes maladroit. Je peux pas t’affirmer qu’on passera notre vie ensemble, mais saches une chose, c’est que je ne vais pas te jeter demain matin. Je ne suis pas comme ça, tu peux me faire confiance. »

Est-ce que je suis donc un lot de consolation ? Une part de moi ne peut pas s'empêcher de se poser la question. D'un autre côté, j'apprécie son honnêteté, même si au final, je reste toujours aussi perturbé par tout ça. Je me doute bien qu'on va pas se promettre de vivre ensemble toute notre vie ce soir, ce serait idiot, on vient juste de se rencontrer. Ca l'est d'ailleurs d'autant plus qu'elle a manifestement toujours des sentiments forts pour lui, ce John qui est parti, même si la réciproque ne semble plus vraie. Alors est-ce que je peux vraiment avoir une place auprès d'elle ? Est-ce que je ne suis pas juste en train de me tirer moi-même une balle dans le pied en ayant terriblement envie d'y croire. Elle affirme qu'elle ne me jettera pas demain matin, et fond en larmes. A cause de moi. Et ses mains retirent les miennes de son corps, alors qu'elle tourne les talons et prend la fuite.

« Lucy... ¡ Espera ! »

Pourquoi tu t'en vas ? Cette question ne passe pourtant pas la barrière de mes lèvres, mais elle tourne en boucle dans ma tête. Si tu ne veux pas me quitter demain, si tu ne veux pas sortir de ma vie aussi vite que tu y es entrée, pourquoi tu me fuis ? Je n'ai hésité qu'une demi-seconde, cependant avant de prendre sa suite, la rejoindre en quelques enjambées et enrouler mes bras autour d'elle.

« Tu dis que tu ne veux pas que je disparaisse de ta vie. Alors ne pars pas, s'il te plaît... »

Pas maintenant. Pas demain. Je peux pas prédire ce qu'il se passera la semaine prochaine ou le mois prochain ou même encore après. Je peux pas te faire promettre d'être toujours là mais... au moins pour l'instant, ne pars pas.
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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 20:20 par Invité
A chaque nouvelle phrase qu’il me disait, il me brisait encore un peu plus. Je sentais bien, pourtant, que ça n’était pas son objectif. Mais c’était quand même ce qu’il se passait. D’un seul coup, j’ai eu envie de lui raconter ma vie, lui raconter pourquoi j’étais comme ça. Qu’est-ce qui avait fait que j’étais devenue cette femme là, cette Lucy là.

C’était la première fois que je racontais cette histoire à voix haute, donc c’était aussi la première fois que je l’entendais, et ça m’est apparu, en pleine face. John m’avait quitté. Je ne suis sans doute assez bien pour personne. Le fait d’entendre mon histoire m’avait fait prendre conscience de bien des choses. Pas forcément agréables, c’est le moins que l’on puisse dire.

J’avais fini par lui dire qu’il pouvait me faire confiance, qu’il me plaisait et que je n’avais pas l’intention de le lâcher, comme ça, d’un coup, sans prévenir. Pourtant, je fondais en larmes, et tournais les talons pour m’enfuir. Parce que la réalité était trop dure à regarder en face. Je ne suis plus aimée de John, et je crois bien n’être aimée de personne. J’ai maintenant 30 ans et suis seule.

Alors que je commençais à m’en aller, je l’entendais m’appeler.

« Lucy… i Espera ! »

Bizarrement, je n’avais vraiment pas envie de parler espagnol. Enfin, pour être plus précise, c’est simplement que plus tôt dans la soirée, le fait de lui parler espagnol était plus une blague qu’autre chose, pour le surprendre, et là, je n’étais absolument plus dans cette optique. J’avais terriblement peur qu’il se foute de moi. Il m’avait avoué que je lui plaisais, alors pourquoi avait-il si peur ? Je ne peux rien promettre, mais lui non plus ne peut rien me promettre. Je m’emballe vite, moi. Un peu comme lui, je crois. Je m’attache.

J’étais proche de la porte du bar quand je sentis les bras de Rika s’enrouler autour de moi. Il me pris dans ses bras, et de l’autre côté, je voyais le barman nous observer. Je ne savais pas quoi penser. D’un autre côté, je me disais que si Rika osait faire ça devant cet homme qu’il semblait connaître, c’est que je lui plaisais peut-être réellement.

« Tu me dis que tu ne veux pas que je disparaisse de ta vie. Alors ne pars pas, s’il te plaît… »

Je ne savais pas quoi faire de mes mains, je les posais donc simplement sur sa taille, sans les serrer plus que ça. Les larmes coulaient et ma gorge était nouée. Son geste m’avait touché. Qu’est-ce que je pouvais répondre à ça ? Je m’éloignais quelque peu de lui pour lui parler droit dans les yeux.

« Et si c’est moi, qui m’attache à toi, et que c’est toi qui t’en vas ? Tous les hommes me fuient tu sais. Personne ne tient assez à moi pour rester à mes côtés. Alors voilà pourquoi je fuis. Pour me protéger, déjà, et puis parce que tu ne veux certainement pas de moi dans ta vie. »

Je le regardais, dans les yeux, et ne savais pas bien quoi penser.
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() message posté Ven 24 Oct 2014 - 1:16 par Edwin Turner
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Mardi 07.10.2014 • North London • Barfly
Oh non, bien sûr que non, ça n'est pas mon objectif de lui faire du mal, bien loin de là. Je souhaite du mal à personne à la base, mais elle encore moins... Je sais pas pourquoi je m'emballe aussi vite, pourquoi c'est particulièrement elle, pourquoi elle me fait autant d'effet, mais c'est le cas. C'est peut-être sa détresse, malgré la réussite qu'elle pouvait afficher au premier abord, et le fait qu'elle soit terriblement séduisante ne gâche sans doute rien. C'est peut-être juste un hasard, une alchimie bizarre. J'en sais rien. Mais c'est pas comme si je me fiais jamais à mes émotions, mon ressenti. Et là, il me dit clairement qu'alors que je cherche juste à pas foncer moi droit dans le mur, à me protéger un minimum, je suis en train de la blesser elle.

Ses larmes me vrillent le coeur, et quand elle s'enfuit, littéralement, c'est ma langue maternelle qui a pris le relais. Réflexe. Aucun lien, au fond, avec le début de notre conversation, non, c'est simplement... disons mon refuge, en quelque sorte. Ma langue, c'est mon enfance, c'est un peu le cocon familial, aussi. Ca évoque la sécurité de l'époque, même si ça marche moyen là. Parce que je me sens pas en sécurité du tout, là, et je suis absolument sûr de rien, pas même de ce que je dois faire. De ce que je suis en train de faire.

Parce que je suis parti à sa poursuite, entre les clients du bar, et je l'ai arrêtée avant qu'elle ne quitte le bâtiment. Et quand je lui ai demandé de ne pas partir, c'était plutôt de l'ordre de la supplique qu'autre chose. Ses larmes me tuent d'autant plus que j'en suis à l'origine, et j'ai de plus en plus de mal à contenir les miennes. Ma gorge est sans doute tout aussi nouée que la sienne, bien qu'elle ne s'en doute peut-être pas, au fond. C'est peut-être pas plus mal, pour l'instant.

« Et si c’est moi, qui m’attache à toi, et que c’est toi qui t’en vas ? Tous les hommes me fuient tu sais. Personne ne tient assez à moi pour rester à mes côtés. Alors voilà pourquoi je fuis. Pour me protéger, déjà, et puis parce que tu ne veux certainement pas de moi dans ta vie.
- Ca c'est à moi d'en juger... »


Mon regard ne quitte pas le sien, mais il brille beaucoup trop pour ne pas trahir mon trouble. Je sens le regard de Nate sur ma nuque, j'ignore cependant le message qu'il est en train de composer.

« Je ne suis pas tous les hommes. Je suis pas très doué avec les mots, presque aussi peu qu'avec mes pieds sur une piste de danse, et j'ai pas vraiment le don de lire l'avenir mais... »

Mais... je peux pas te laisser partir. Pas là, pas comme ça. Pas après tout ça, même si c'est complètement hallucinant vu qu'on s'est adressés pour la première fois la parole il y a un peu plus de deux heures.

« Je peux pas t’affirmer qu’on passera notre vie ensemble, mais je ne vais pas te jeter demain matin. Je ne suis pas comme ça, tu peux me faire confiance... »

Ce sont ses mots à elle, que je reprends. La confiance, comme ça, de but en blanc, c'est compliqué à accorder. Et peut-être qu'on va se planter lamentablement, qui sait ? Mais on saura jamais si on essaie pas, n'est-ce pas ?
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() message posté Ven 24 Oct 2014 - 8:16 par Invité
Il m'avait pris dans ses bras, et m'avait supplié de ne pas partir. Ca me fendait le coeur, encore une fois, mais pas dans le même sens. Ce que je veux dire c'est que là, c'était comme une sorte de soulagement. Il ne voulait pas que je parte. Donc, logiquement, il devait vouloir de moi. 

Lorsque je lui avais déclaré qu'il ne voulait probablement pas de moi dans sa vie, il m'avait rétorqué que c'était à lui d'en juger. D'accord, c'était plutôt encourageant, mais le verdict, je l'aurais quand ?! 

Nos regards se noient l'un dans l'autre. Je n'arrive pas à me détacher de ses yeux et lui non plus. Quelques larmes continuent de couler sur mes joues, et ses yeux à lui brillent énormément. Comme s'il était sur le point de pleurer. Pourtant, à première vue, c'était moi qui était blessée plus que lui... Lui, je lui assurais que je n'allais pas le jeter et qu'il me plaisait. Je ne pouvais rien lui promettre de plus pour le moment. 

« Je ne suis pas tous les hommes. Je suis pas très doué avec les mots, presque aussi peu qu'avec mes pieds sur une piste de danse, et j'ai pas vraiment le don de lire l'avenir mais... »
« Mais quoi ?! Il n'y a pas que les mots qui comptent. Il y a tout le reste. Tout ce qui fait que moi, j'ai envie de voir ce qu'on a à s'offrir, tous les deux. »

Je remarquais que mon ton devenait non pas agressif, mais convainquant. J'avais l'impression de le forcer, en quelques sortes. Et pourtant je savais que ça n'était pas le cas. Je sentais qu'il avait envie de ça aussi, mais qu'est-ce qui pouvait bien le retenir ? 

Alors que mes yeux ne quittaient pas les siens et que ma main était posée sur son bras, il me répétait exactement ce que je venais de lui dire. Au mot près. Est-ce que c'était pour se moquer de moi, ou pour que moi aussi, je lui fasse confiance ? 

« J'aimerais te faire confiance. Je sais que tu ne me jetteras pas, comme ça. Ce que je sais en revanche, c'est que je ne te plais pas, en fait, et qu'un beau jour, comme John, tu me blesseras, comme tu l'as fait ce soir. »

Je ne voulais pas le faire culpabiliser. Simplement lui montrer qu'au delà de ma carapace d'une femme accomplie, je ressentais beaucoup de choses, moi aussi. C’était aussi un peu pour le piquer, pour qu’il réagisse. Evidemment qu’une vie ensemble, ça n’est pas quelque chose que l’on décidé au bout de deux heures. Mais est-on réellement obligés de se prendre la tête ?

« J’ai besoin de toi. »

Pour la première fois ce soir là, je le savais. Ca n’était pas d’un homme quelconque dont j’avais besoin, mais bien de lui, Rika. Parce que malgré toutes ces choses qu’il me disait, c’était quelqu’un que j’appréciais, pour toutes ses qualités. Et il apportait de la légèreté.
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Edwin Turner
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() message posté Ven 24 Oct 2014 - 20:47 par Edwin Turner
Can I have this dance ?

ft. Lucy K. Curtis && Rika Alvares
Mardi 07.10.2014 • North London • Barfly
Oh ça, c'est pourtant une évidence : je n'ai aucune envie qu'elle s'en aille. Et de la même manière, la question ne se pose pas, bien sûr que je veux d'elle dans ma vie, dans mes bras, même, à cet instant. Mais c'est justement ça le problème. Est-ce que je ne suis pas en train de m'enflammer si vite que, demain, je réaliserai à quel point tout ça est irréel ? Est-ce qu'elle, quoi qu'elle en dise maintenant, ne va pas réaliser que le petit artiste ne correspond en rien à ce dont elle a réellement besoin qu'il n'était là, ce soir, que pour combler sa solitude ?

Je voudrais ne pas me poser de question et foncer, profiter de ces moments et ne pas penser à demain, mais j'en suis foncièrement incapable. Des questions, je m'en pose toujours douze mille par jour, c'est pas dans ce genre de conditions que ça va s'arranger. Quant à ses larmes et à celles que je retiens, joker. Les émotions se lisent et se répercutent toujours en moi de façon tellement disproportionnées que c'en est parfois réellement handicapant. Que j'aie envie de pleurer, à et instant, à mon sens, est une forme de handicap : aucune chance de paraître assuré dans ces conditions. Je tente pourtant de m'expliquer, du mieux que je peux, mais quoi que je dise, je crois que ça tombe toujours autant à côté de la plaque.

« Mais quoi ?! Il n'y a pas que les mots qui comptent. Il y a tout le reste. Tout ce qui fait que moi, j'ai envie de voir ce qu'on a à s'offrir, tous les deux. »

Je sais pas si elle a idée d'à quel point ces mots me touchent. Ce qu'on a à s'offrir... Je sais pas si c'est choses si exceptionnelles que ça, ce que je peux offrir, mais je sais au moins une chose, c'est que je suis capable de donner... beaucoup. Trop, peut-être. Et pourtant, ce soir, moi qui ai tendance à communiquer tous mes sentiments à la ronde, j'arrive tellement à ne rien lui transmettre, ou mal en tous les cas... C'en est déroutant. J'essaie pourtant, encore, de lui faire comprendre ce qui me perturbe, et surtout, ce que je ressens, aussi étrange cela soit-il en quelques heures... Et une fois encore, je vois bien que le message ne passe pas.

« J'aimerais te faire confiance. Je sais que tu ne me jetteras pas, comme ça. Ce que je sais en revanche, c'est que je ne te plais pas, en fait, et qu'un beau jour, comme John, tu me blesseras, comme tu l'as fait ce soir. »

Je suis resté comme un con à la dévisager. Comment elle peut croire ça ? Comment elle peut imaginer qu'elle ne me plaît pas ? Mais pire encore... Comment je peux arriver à la blesser, ce soir, et à lui donner ainsi la certitude que ça se renouvellera dans le futur ? J'aurais pas été surpris qu'elle s'en aille, à cet instant, qu'elle détache ses mains de mes bras, et recule avant de prendre la porte, pour s'éloigner, donc, de celui qui la faisait souffrir. Involontairement, certes, mais souffrir tout de même. Pourtant non, elle n'a pas bougé d'un pouce, et finalement, elle a fini par prononcer quelques mots, si lourds de sens.

« J’ai besoin de toi. »

Je saurai pas si c'est de moi en tant que personne dont elle a besoin, ou si c'est juste un contact masculin, de quoi combler le vide laissé par ce John ou... j'en sais rien. Je sais juste qu'elle a besoin que je sois là, et que, maintenant qu'elle l'exprime, ce besoin, moi je suis incapable de lui refuser ma présence. Je sais que ça ne va faire qu'amplifier mon trouble, c'est une évidence. Mais je peux pas m'éloigner, encore moins la laisser partir.

« Je ne sais pas si j'ai grand chose à offrir, mais... »

Y a cette chanson qui tourne dans ma tête, et j'arrive plus vraiment à réfléchir - déjà que...

It's alright, it's alright' she says
Take anything you want from me
Anything...


Je sais même pas ce qui passe réellement dans le bar, à cet instant, je réalise évidemment plus trop que le regard de Nate reste posé sur nous, qu'il envoie, même, quelques messages à mon meilleur ami, inquiet. Y a plus rien qui existe en dehors de sa voix, et ses yeux sombres brillants de larmes. Et une nouvelle fois, ma main vient effleurer sa joue. Tout à l'heure, elle y séchait quelques larmes, à présent, c'est juste une caresse tendre, avant que mes doigts ne viennent se perdre dans ses cheveux. Je me suis penché, doucement, vers elle, mais je me stoppe tout seul dans ma démarche et mes lèvres restent à quelques centimètres des siennes. Peut-être que je ne devrais pas. Peut-être que si. J'en ai envie, c'est pas la question, je sais juste pas si j'en ai le droit, là, après tout ça, après les larmes et la souffrance que je lui inflige sans le vouloir. Et pendant quelques secondes, peut-être plus, nos deux visages restent ainsi, tout près l'un de l'autre, sans pour autant entrer en contact encore...

Fly Little Wing...
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Anonymous
Invité
Invité
() message posté Sam 25 Oct 2014 - 21:37 par Invité
« J’ai besoin de toi. »

Je voyais ses yeux briller et sentais qu’il n’était pas loin de verser une larme. Cela me prouvait qu’il était sensible, et c’était une qualité que j’appréciais. Qualité ou défaut, cela dépendait. Tout ce qu’on a à s’offrir. Oui, je pense réellement que l’on peut s’apporter énormément de choses, l’un à l’autre. Mais comment faire pour le convaincre ?

Il me dévisageait, les yeux brillants, et je ne savais pas quoi dire de plus, en réalité. Parce que je n’attendais qu’une chose et il ne semblait pas prêt à passer à l’action.

Je voyais que le barman nous observait, et à dire vrai, cela me perturbait un peu. Il semblait bien connaître Rika et du coup, cela me mettait mal à l’aise. Qu’allait-il penser ? En tant qu’ami, il allait vouloir voir si j’étais assez bien pour Rika. Et assurément, je ne l’étais pas.

« Je ne sais pas si j’ai grand chose à offrir, mais… »
« Mais moi je le sais. »

Je voulais lui clouer le bec une bonne fois pour toutes, qu’il arrête de se défiler et de trouver des excuses pour fuir. J’avais envie de fuir, moi-même, d’ailleurs, mais pourtant, quelque chose me retenait. Je sentais mon portable vibrer, mais je ne pouvais, et ne voulais pas regarder le message que je venais de recevoir. J’était sûre à 99,9% qu’il s’agissait d’un message de John, pour me dire quelque chose du genre *bon ben, fais la tête et reste dans ton coin, ça m’est égal.* Je sais bien que ça t’ait égal, tu n’es rien de plus qu’un égoïste. Je fermais les yeux pour me calmer et ne pas m’énerver à nouveau.

Il avait déjà passé sa main sur ma joue, plus tôt dans la soirée, pour y essuyer une larme, mais cette fois, il me caressait la joue, tendrement, et c’était plutôt très agréable, à vrai dire. Il me caressait également les cheveux, ce que j’adorais par dessus-tout, et se penchait vers moi, pour que ses lèvres ne se retrouvent qu’à quelques centimètres des miennes. Nous restons ainsi, les yeux dans les yeux, dans l’attente d’un contact tendre.

Même si ses lèvres sont dangereusement proches des miennes, je crois qu’il n’ose pas, mais je ne sais pas très bien pourquoi. Je réfléchissais quelques instants, avant de poser ma main droite dans son dos, au niveau des hanches. Mon autre main, je la posais sur son torse, tendrement. Je rapprochais mes lèvres des siennes, jusqu’à ce qu’elles s’effleurent. Et puis je déplaçais ma main pour la poser sur son visage, et coller mes lèvres aux siennes. Je fermais les yeux, à présent, et l’embrassait tendrement, à nouveau. Je ne pouvais me détacher de lui et laissais mes lèvres sur les siennes, ma main sur sa joue, mes yeux clos.
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