"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici It's where my demons hide 2979874845 It's where my demons hide 1973890357
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It's where my demons hide

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() message posté Lun 13 Oct 2014 - 16:54 par Invité

IT'S WHERE MY DEMONS HIDE
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Mon cœur bat promptement, j'essaye d'avaler ma salive, mais rien n'y fais, je suis aussi sec que l'atmosphère dans laquelle j'essaye d'évoluer. Nous marchons depuis deux heures dans le sable avec une vingtaine de kilos sur le dos. Le soleil est ardent aujourd'hui, comme à chaque fois. J'imagine qu'on va finir par s'y habituer, tel est notre destinée en ces lieux arides. Notre supérieur est en tête de fil, c'est un soldat, un vrai élevé dans la pure tradition. Il est aussi droit qu'un piquet. Les vingt kilos que nous portons conjugé à la chaleur que nous supportons ne semblent guère l'ébranler. J'aimerais être aussi résistant, mais je ne suis pas un soldat, je suis un médecin. Je lance un regard à l'un de mes camarades compatissants puis nous devons nous arrêter, car le grand chef vient de nous faire signe. Il sort solennellement sa radio et nous fait entendre ce qu'on vient de lui faire parvenir. Moi et mon groupe, nous nous approchons de notre supérieur afin de mieux intercepter les ordres qu'on nous transmet via cette petite radio.

« Le Black Hawk a été touché, je répète le Black Hawk a été touché ! Nous ne savons pas s'il y a des survivants. Rendez-vous à Makhmour pour leur porter secours »

La voix à l'autre bout de la radio finit par se taire, le son était mauvais, mais nous avons compris l'essentiel. Je souffle un court instant, nous sommes arrêtés en plein soleil, c'est une épreuve en plus à supporter, ajouté à ça la nouvelle destination "Makhmour", qui est à au moins trois heures de marche. Cette journée n'en finira jamais. Nous devions donc dévier de notre parcours initial et penser un nouvel itinéraire pour nous rendre à Makhmour secourir nos camarades tombés après le tir d'une rocket. Sans plus attendre, nous reprenons ! Le sable rend la marche difficile, il fait toujours aussi chaud, j'éponge toutes les cinq minutes mon front. Le périple va encore durer deux heures, deux heures durant lesquelles nous avançons à découvert, sur une route dévastée et déserte. Si par malchance des djihadistes nous prennent en cible, ils pourraient à coup sûr, nous tirer comme des lapins. J'ai observé les lieux à plusieurs reprises, il n'y a aucun moyen de replit, nous sommes à vue et même si nous portons le blason de la Croix-Rouge, nous n'en restons pas moins des ennemis à leurs yeux. Mon cœur continue donc de battre promptement, je suis sur mes gardes, j'ai le doigt sur la gâchette de mon " AR-18". Je suis prêt à tirer si on ne m'en lasse pas le choix, prêt à prendre une vie si la mienne est menacée. Je suis donc prêt à tuer. Ici plus rien n'a de sens, pas même ce que vous êtes, tous vos idéaux sont à balayer du revers de la main. Survivre est la seule chose qui importe, les soldats ne se posent pas de questions, ils tirent, ils tuent. Nous, nous contentons de suivre et de sauver ceux qui sont "dans notre camp". Parfois, nous sauvons quelques civils, mais c'est devenu tellement rare ces derniers temps. Nous voyons plus de cadavres de leur côté que du nôtre. Ils n'épargnent personne, encore moins les civiles. J'en arrive à me demander ce que je fais ici, je me sens tellement impuissant, tellement inutile face à tout ça. Peut-être qu'avec le temps j'arriverai à faire abstraction de mes états d'âmes, après tout je suis ici depuis à peine un an. Je dois m'endurcir si je veux m'en sortir...

Nous marchons depuis presque trois heures à présent. L'atmosphère est un peu plus respirable, le soleil se couche dernier, nous. Personne n'est tombée pour déshydratation, c'est en soi une petite victoire. Arme en mains, nous approchons du petit village récemment bombardé par les forces de la canalisation. Les ruines sont encore fumantes, il ne reste rien ici, sauf de la pierre. Difficile d'imaginer que quelques jours auparavant, ce village était plein de vie. Combien aurais-je pu en sauver ? Beaucoup si on n'était arrivé plus tôt. Nous continuons notre périple, les couleurs deviennent plus froides au fur et à mesure que le soleil disparaît, nous devons nous presser avant qu'il ne fasse entièrement nuit. Notre supérieur commence à trottiner, nous intimant d'en faire de même. Je suis harassé de fatigue, le poids de mon équipement m'encombre plus qu'autre chose, j'ai soif, je ne sais pas si je vais tenir. Je ferme les yeux un court instant, me racle la gorge, je serre la mâchoire et me laisse envahir par ne serait-ce qu'une toute petite pensée positive. Le visage de Julia m'apparaît, je prends une profonde inspiration, lance mes dernières forces dans l'avancée et trottiner à mon tour. Une légère brise de vent accompagne notre avancée en terre inconnue, les ruines encore fumantes nous enrobent de leur fumée. La mort est omnisciente, elle nous défie du regard et se délecte de notre impuissance. Il y a des cadavres partout, des installations de fortune pour recevoir d'éventuels blessés, sont disposées aux quatre coins du village fantôme. Mon regard croise celui d'un enfant, touché en pleine poitrine. Trop, c'est trop, je décide sans plus attendre de m'arrêter, alors que mon groupe continue son avancée. Je m'approche de l'installation de fortune, l'un de mes camarades s'arrête à son tour

« Reagan, reviens ! ! ! »

Il alerte au passage le supérieur qui stoppe son avancée et se prépare à me hurler dessus.

« Major seconde classe Reagan, reprenez la marche ! »

Je regarde le petit garçon et tous les autres blessés qui ont vraiment besoin de notre aide. Les survivants me supplient du regard. Les survivants me supplient du regard. Mon supérieur continue d'aboyer, sans que je ne lui prête la moindre attention. Je suis un médecin, mon devoir est de sauver des vies et non d'en prendre. S'il ne comprend pas ça, qu'il aille se faire foutre.

« Je vais vous aidez » dis-je à une vieille femme qui venait de me tendre la main. Elle donnait à boire à un petit garçon touché à l'épaule. Sans réfléchir, je pose mon arme, retire mon casque et me déleste de mon équipement pour être plus à l'aise. Mon groupe fait alors demi-tour pour venir me chercher.

« REAGAN ! »

Mon supérieur me prend par l'épaule et m'oblige ainsi à me relever pour lui faire face. Je pouvais lire la colère dans ses yeux verts. Une colère que je ne parvenais à comprendre au vu de la situation chaotique qui régnait autour de nous.

« Remettez votre équipement tout de suite et reprenez la marche. C'est un ordre que je ne vous dispenserai pas deux fois. »

« On ne peut pas les laisser comme ça, ils ont besoin d'aide. Regardez donc autour de vous ! »

« Nos camarades du Black Hawk ONT besoin d'aide. Alors pressez le pas comme les autres Reagan ! »

« Ils sont surement morts bon sang ! Eux, nous pouvons encore les sauver. Ça n'est pas parce qu'ils ne sont pas américains ou britanniques qu'ils n'ont pas le droit aux mêmes traitements. Regardez ce petit garçon ! Capitaine, je vous en prie ! »


Je le pensais droit comme une tour de cathédrale, inébranlable, je m'étais même convaincu de ne pas l'apprécier, d'en faire le grand méchant de l'histoire, mais au moins d'une seconde, il me prouva le contraire et fit taire tous mes aprioris. Le Capitaine fit signe aux autres de s'approcher. Il savait que dans le fond, j'avais raison et que les pilotes du « Black Hawk » étaient surement morts à l'heure qu'il est.

« Merci Capitaine ! »

Il m'envoya m'occuper du petit garçon touché à l'épaule. La femme qui lui donnait de l'eau me prit à nouveau la main et me remercia avec ses mots. Être médecin, c'est avant tout sauver de vies, on ne doit se poser aucune question, on doit juste stopper une hémorragie avant que la Mort ne nous dame le pas. Je m'activais alors à nettoyer la blessure du petit garçon, il lui fallait un garrot et vite, mais je ne pus aller plus loin dans mon action, car un coup de feu venait de se faire entendre. J'eus à peine le temps de relever la tête, qu'une balle siffla à quelque centimètre de moi. Elle atteignit la vieille dame en pleine tête. Le Capitaine hurla le repli, mes camarades reprirent leur arme, mais une bande de djihadistes, qui s'étaient infiltrés dans le camp, lança les hostilités. Les balles sifflèrent de partout, j'eus tout juste le temps de récupérer mon arme pour protéger mon petit "blessé", mais c'était trop tard, il gisait dans une mare de sang me confrontant ainsi à une Mort que je ne connaissais pas. Elle, était plus fourbe, plus violente que celle qui agissait impunément entre les murs des hôpitaux occidentaux. Elle, elle ne se contentait pas de prendre des vies, elle nous déléguait ce travail. " Ici, c'est tuer, ou être tuer" Ces paroles venaient du formateur qui nous avait accueillis le premier jour. Je ne voulais pas y croire, mais il avait raison et j'étais à présent confronté à cette terrible dialectique. Le cœur lourd, je dus abandonner mon stand pour aller prêté main forte à mes camarades. La pluie de balles continuait de s'abattre sur nous. L'un de mes camarades, touché en pleine poitrine, s'écroula à terre. À mon tour, je fus touché, la balle issue d'un kalachnikov, pénétra mon épaule droite m'arrachant au passage un cri de douleur. J'étais à genoux, à terre quand mon adversaire s'approcha pour finir le travail. Mon cœur s'arrêta de battre lorsque je découvris que le tireur était un petit garçon, qui ne devait pas avoir plus de 12 ans. Il pointa son fusil sur moi et dans un dernier geste de préservation, je redressais mon fusil, une balle atteignit la tête du petit garçon avant d'atteindre la mienne.

« AH ! »  hurlais-je en me redressant précipitaient. Mon front ruisselait de sueur, ma respiration était saccadée et mon épaule droite me faisait souffrir à nouveau. Il me fallut quelques secondes pour me rendre compte que j'étais dans la salle de repos, allongé sur le lit du dessous. Le visage du petit garçon avait refait surface, il ne me quittait plus depuis quatre ans tout comme la douleur qui résultait de ce même cauchemar.  Une fois réveillais, je m'assis pour reprendre mes esprits et après avoir frotté plusieurs fois mon visage plein de sueurs, je me remis debout. Ma main droite tremblait à plein régime et la douleur était presque insurmontable. Il me fallait mes calmants et le fond de whisky qui traînait dans la fiole que j'avais soigneusement cachée dans mon casier. Mais pour se faire, il me fallait quitter au plus vite la salle de repos. Ce que je fis en prenant soin de remettre ma blouse blanche. Mon épaule commençait à tirer et la douleur s'allongeait tout comme le trajet qu'il me restait à faire pour rejoindre les vestiaires. "Aller Owen, on y est presque" me disais-je intérieurement pour faire passer la douleur. Arrivé à quelques mètres de salle, je pris sur moi pour faire preuve de patience et ne pas éveiller les soupçons. Une fois à l'intérieur de la pièce, je pris la direction de mon casier que j'ouvris sans ménagement, je me saisis alors de la fiole disposée sous une serviette, j'ouvre le bouchon et déverse le liquide ambré dans ma gorge tout en fermant les yeux pour savourer ce doux contact avec l'alcool. Puis une fois rassasié j'ouvre le flacon de vicodin et me prend deux pilules que j'avale aussitôt. J'appuie alors ma tête contre le casier que j'ai laissé ouvert, puis souffle espérant ainsi faire passer la douleur plus rapidement.

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Siobhan M. Williams
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() message posté Lun 13 Oct 2014 - 22:29 par Siobhan M. Williams
Owen
&&
Julia
Owen
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Julia








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Je fais un dernier baiser à mes chéris avant de les quitter pour la nuit. Comme il arrive parfois, je me retrouve à superviser la garde de nuit, ce n’est pas ce qu’il y a de plus passionnant, il faut l’avouer, c’est le plus souvent un tas d’ivrognes, de petits bobos ou exceptionnellement des accidents plus importants. Les enfants savent qu’après mon départ ils doivent se coucher et comme par magie, je serais là à leur réveil. Je prends le dernier virage avant l’hôpital puis m’engouffre dans le parking souterrain, je trouve ma place et sors de la voiture. Je suis en avance, j’ai des dossiers en retard et j’aimerais les remplir avant que ma garde ne commence vraiment. Je prends l’ascenseur et descend à l’étage de la cafétéria, je vais prendre un café puis marche tranquillement dans les couloirs silencieux de l’hôpital. J’adore ça, le silence, le calme avant la tempête. Il m’arrive souvent de rester éveillé tard chez moi pour écouter le calme qui règne. J’entends au loin les mouvements des enfants dans leur lit, leur respiration, le bruit de la ville qui, à la nuit tombée, est si calme. Je le faisais déjà quand j’étais plus jeune. Je restais debout alors que Jeremiah et les parents dormaient paisiblement. Et je le faisais avec Jackson endormi à mes côté. Bref, le silence m’a toujours plu, calmé.

J’approche du vestiaire et entends des bruits de casiers qui s’ouvrent en claquant rompre le calme ambiant. J’accélère le pas et entre dans la pièce. Je marche doucement vers mon casier et voit Owen avaler des cachets avant de poser sa tête contre le métal froid. Je m’arrête et l’observe, dans son casier, je vois la fiole de whisky toujours ouverte et le flacon de pilules. Mon sang ne fait qu’un tour et je lui balance mon sac dans le dos. « Owen ? » Je m’approche de lui telle une furie et attrape la fiole et le flacon. « TU TE FOUS DE MOI ?? C’EST QUOI ÇA ? » Je le frappe au bras gauche et le regarde complètement choquée par ce que je vois et quelque peu paniquée. Je n’en reviens pas. Comment ai-je pu louper ça ? Owen va mal, je m’en étais rendue compte, il n’est plus vraiment le même, sursaute parfois lorsque quelque chose de soudain se produit, une porte qui claque, un verre qui tombe… Mais de là à prendre des cachets et boire ? Je suis aveugle ou quoi ? Comment ai-je pu louper ça ? Mon meilleur ami est en train de sombrer et je l’ai laissé faire sans bouger. Je tente de calmer ma respiration et le regarde dans les yeux. Je ne sais pas si je vais pleurer de colère ou de peur. Je suis absolument furieuse qu’il m’ait caché ce qu’il vivait, je suis là pour l’aider comme il l’a fait pour moi après la mort de Jackson. Furieuse qu’il ait préféré boire plutôt qu’en parler à moi ou n’importe qui d’autre. Furieuse et déçue qu’il boive au travail, on est docteurs, on sauve des vies, on doit à nos patients les meilleurs soins possibles et ce n’est pas en étant à moitié ivre que cela va arriver. Et je suis terrifiée de ce qui lui arrive. Il va mal et je ne suis même pas sûre de pouvoir l’aider. J’ai peur qu’il sombre encore plus, qu’il fasse quelque chose qu’il regretterait… Quelque chose qui me le prendrait à jamais. Je sens quelques larmes couler sur mes joues et je serre les dents pour lutter. « Depuis quand ça dure ? Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? » Ma voix se brise et je baisse les bras le long de mon corps. Je me penche pour ramasser mon sac et le lance contre les casiers fermés. Je donne un coup de poing sur la porte du mien et grimace, ça fait mal. « Merde ! » Je suis tellement en colère, il faut que je frappe quelque chose et si ce n’est pas mon casier, ce sera Owen, et je ne préfère pas.
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() message posté Mar 14 Oct 2014 - 0:06 par Invité

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Tous mes muscles se contractent alors, mon cœur cogne ma poitrine avec vigueur, car le mélange vicodin whisky n'est pas le meilleur des cocktails. Ça fait mal ! Physiquement et moralement, je souffre... Je ferme les yeux pour profiter du métal frais de la porte de mon casier, mais cette accalmie est de courte durée, car quelque chose vient d'être jeté sur moi suivit par un cri de colère.

« Owen ? »

Je sursaute et me retourne brusquement pour faire face à... Julia. Elle s'approche et comble la distance pour me subtilisais la fiole de whisky et le flacon de vicodin qui va avec. Je suis honteux, j'ai l'impression d'être un enfant prit en flagrant délit de bêtise. J'aurai tant aimé voir une autre personne en face de moi rien que pour ne pas subir le regard que Julia me lancer à présent. Je me sentais vraiment minable et ne savais plus où me mettre.

« TU TE FOUS DE MOI ?? C'EST QUOI CA ? »

« Julia, je ...je peux t'expliquer ... »

Mais elle ne me laisse pas le temps d'argumenter, elle me frappe au bras gauche, par chance, et me regarde comme si j'étais un parfait étranger. Je n'arrive même pas à la regarder dans les yeux, malgré tout je récupère instantanément la fiole vide et le flacon de vicodin que je range aussitôt dans mon casier. Ma main ne tremble plus et mon épaule droite semble décidée à me laisser souffler un peu. Je me sens terriblement mal, comment ai-je pu en arriver-là, au point de me cacher dans les vestiaires pour prendre de l'alcool et vider mon flacon de pilules pour faire passer la douleur et amoindrir mon sentiment de mal-être. Je pensais contrôler tout ça, tout comme je pensais sauver toutes ces personnes avant d'être pris pour cible. Comment ai-je pu croire que j'y arriverai tout seul ? Je baisse la tête et regarde mes pieds pour éviter de croiser le regard de Julia

« Julia...je...je suis désolé... »

J'avale bruyamment ma salive, serre la mâchoire et dans un dernier élan de courage, je relève la tête pour affronter son regard. Elle-même lutte pour dompter ses émotions, quelques larmes commencent à perler sur ses joues, tandis que les miennes peines à sortir. Je voudrais tant la prendre dans mes bras et qu'elle oublie ce qu'elle vient de voir. Si seulement tout pouvait recommencer comme avant...

« Depuis quand ça dure ? Pourquoi ne pas m'en avoir parlé ? » me demande-elle

Je continue à serrer la mâchoire pour ne pas sombrer, mais l'entendre aussi désespérer, me fends le cœur. Sa voix se brise tandis que je lutte pour qu'aucune larme ne quitte mes yeux. Une fois encore, j'avale bruyamment ma salive, je cherche les mots, les bons, ceux qui me permettront de trouver une bonne explication sans rentrer dans les détails. Julia se penche alors pour ramasser son sac et le lance à nouveau, mais contre les casiers cette fois. Elle finit même par donner un coup-de-poing sur l'une des cloisons, mais l'on voit qu'elle n'a pas l'habitude de s'énerver contre une porte. Alors quand son poing s'écrase contre la porte d'un des casiers la douleur ne se fait pas attendre.

« Merde ! »

Je m'avance vers elle et lui prends le poing, je l'avance vers mon épaule droite que je découvre pour laisser entrevoir une vilaine cicatrice.

« Assis-toi » lui dis en lui montrant les bancs qui font face aux casiers. Elle hésite un instant, mais finit par obtempérer. Nous prenons donc place sur le banc. Je me mets de profil regarde mes chaussures, prends une grande inspiration et me lance.

Je ne te l'ai jamais dit, mais, il y a trois ans à peu près, j'ai failli y rester. On devait aller porter secours à des camarades, leur hélicoptère, c'était crashé dans une zone à risque. Au fond, on savait tous qu'ils étaient morts, mais on devait y aller quand même, il fallait respecter les ordres. On a marché trois heures en plein soleil avant d'arriver aux abords d'un petit village. Tout n'était que cendres et ruines. Quelques jours, auparavant, la coalisions avait largué quelques missiles. J'ai croisé le regard d'un petit garçon. Il y avait un camp fait de bric et de broc pour accueillir une vingtaine de blessés. Je ne pouvais pas faire comme si je ne les avais pas vus. Je suis médecin, je dois sauver des vies et peu importe qui, une vie et une vie. J'ai tenu tête à mon Capitaine et il a finalement accepté de faire arrêter tout le groupe pour qu'on puisse s'occuper des civils blessés. Puis les premiers coups de feu ont commencé à se faire entendre. Plusieurs djihadistes s'étaient infiltrés dans le camp pour nous tendre un piège.

Je devais faire une pause, le récit avait atteint un niveau de dureté qui commençait à m'ébranler. Je devais rester fort, mais en de telles circonstances, il était plus facile d'être faible. Je gardais les mains liées et regarder droit devant moi pour ne pas croiser le regard de Julia Je repris alors mon récit sachant pertinemment que la suite serait encore plus dure à évoquer.

« J'ai à peine eu le temps de prendre mon arme, qu'ils avaient déjà descendu le petit garçon. Je l'avais sauvé, il ne me restait plus qu'à lui faire un vulgaire garrot. Mais quand je me suis retourné, je l'ai vu, baigner dans son propre sens. Tout est allé si vite. Les balles sifflaient de tous les côtés, je ne savais pas où aller ni comment gérer ça. Puis une balle s'est logée dans mon épaule droite, elle a touché un nerf. Je me suis retrouvé à terre. J'ai pensé à toi, aux enfants, et à Jackson. Le tireur s'est approché pour finir le travail et me loger une balle en pleine tête. C'était un gosse, il n'avait pas plus de treize ans et il tenait une kalasnikoff. Je n'ai pas réfléchi, je lui ai tiré une balle en pleine tête et j'ai perdu connaissance. Je me suis réveillé quelques heures plus tard, prit d'une violente douleur qui ne m'a jamais plus quitté. J'aurai dû rentré, mais je suis resté. Je me suis convaincu d'oublier et j'ai encaissé encore et encore. Mais en revenant ici, tout m'est revenu. La douleur à l'épaule, le visage de ce garçon et de toutes les personnes que j'ai tué. C'est un autre soldat qui m'a conseillé les antidépresseurs et la vicodin. Je suis vite devenue accro. Quand on s'est retrouvé, j'en étais à mon deuxième flacon en quatre jours. Je croyais que je pourrais gérer, mais non. Alors je me suis tourné vers l'alcool et j'ai commencé à boire, encore, encore, encore et encore... »

Je me tais et éclate enfin en sanglots

« J'ai peur...je m'enfonce chaque jour...Je n'arrive même plus à me reconnaître...je... »

Les larmes coulent enfin, cela n'était pas arrivé depuis quatre ans...

« Pardon...Julia...pardon.... si tu savais…comme je m’en veux… »

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() message posté Mar 14 Oct 2014 - 16:11 par Siobhan M. Williams
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Il évite mon regard et bafouille des excuses, je n’en reviens pas. Il semble totalement perdu, et désemparé. Ma main me fait mal, je suis trop impulsive, maintenant je vais me retrouver avec un bleu énorme ou pire, un plâtre. Je suis médecin, mes mais sont mes outils de travail, j’en ai besoin et je ne trouve rien de mieux que de me faire mal. Owen peut vraiment me rendre conne des fois. Il s’approche de moi et prend ma main, je tremble au contact, il découvre son épaule droite pour laisser apparaître une cicatrice. Je serre les dents, je ne connais pas cette blessure, je ne l’ai jamais vue. « Assis-toi » J’hésite un instant, puis me laisse guider sur le banc qui fait face aux casiers. Assis l’un à côté de l’autre, sans se toucher, il fixe ses pieds et moi je ne peux détacher mes yeux de lui. Il prend une grande respiration avant de commencer à parler, je sens que c’est important pour lui. Je l’écoute avec attention et ne l’interrompt pas. Il a failli mourir. C’est un coup de poing dans mon estomac, les larmes s’accumulent dans mes yeux et je lutte pour rester forte. Son récit est difficile à entendre, j’ai toujours fait mon possible pour ne pas imaginer l’horreur de la guerre, mais là, les images s’imposent à moi. Je comprends son envie d’aider, c’est la base de notre profession. Ce désir de sauver des vies. Que dis-je. Ce besoin de sauver des vies. « Puis les premiers coups de feu ont commencé à se faire entendre. Plusieurs djihadistes s'étaient infiltrés dans le camp pour nous tendre un piège. » Je retiens ma respiration un instant terrifiée par la suite de son récit. Je vois ses mains se serrer, les articulations de ses doigts en deviennent blanches. Il fait une pause avant de reprendre la parole. « Je l'avais sauvé » dit-il. Je sens le désespoir dans sa voix, il est absolument dégoûté de ne pas avoir pu faire plus. « Puis une balle s'est logée dans mon épaule droite, elle a touché un nerf. Je me suis retrouvé à terre. J'ai pensé à toi, aux enfants, et à Jackson. Le tireur s'est approché pour finir le travail et me loger une balle en pleine tête. C'était un gosse, il n'avait pas plus de treize ans et il tenait une kalasnikoff. Je n'ai pas réfléchi, je lui ai tiré une balle en pleine tête et j'ai perdu connaissance. » Je serre la mâchoire et sens des larmes couler sur mes joues. J’ai réellement failli le perdre, plus que je ne le pensais. Je pense au petit garçon qu’il a tué, il n’est pas plus grand que Teddy et je tente d’imaginer ce qu’il a ressenti, mais c’est impossible, je n’y étais pas. « Je me suis réveillé quelques heures plus tard, prit d'une violente douleur qui ne m'a jamais plus quitté. J'aurai dû rentré, mais je suis resté. Je me suis convaincu d'oublier et j'ai encaissé encore et encore. Mais en revenant ici, tout m'est revenu. La douleur à l'épaule, le visage de ce garçon et de toutes les personnes que j'ai tué. C'est un autre soldat qui m'a conseillé les antidépresseurs et la vicodin. Je suis vite devenue accro. Quand on s'est retrouvé, j'en étais à mon deuxième flacon en quatre jours. Je croyais que je pourrais gérer, mais non. Alors je me suis tourné vers l'alcool et j'ai commencé à boire, encore, encore, encore et encore... » Ma mâchoire tremble et les larmes ruissellent sur mes joues maintenant. Owen éclate en sanglot, je me sens totalement impuissante, je ne sais pas quoi faire ou dire pour le réconforter. « J'ai peur...je m'enfonce chaque jour...Je n'arrive même plus à me reconnaître...je... » C’en est trop, je le prends dans mes bras et le laisse pleurer contre moi. « Je suis là… ça va aller maintenant, je suis là. » Je le serre contre moi aussi fort que possible, je veux qu’il sente que je ne le lâcherais pas. Je serai là chaque jour pour m’assurer qu’il va bien. « Pardon...Julia...pardon.... si tu savais…comme je m’en veux… » « Shhh… Je sais, Owen. Je sais. Ça va aller… ça va aller, je suis là maintenant. T’es pas tout seul, je suis là. » Je ne sais quoi dire. Qu’est-ce qu’on est sensé dire ? D’habitude, avec Owen, tout coule de source mais là, pour la première fois, je reste muette.
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() message posté Mar 14 Oct 2014 - 18:01 par Invité

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« Pardon...Julia...pardon...si tu savais...comme je m'en veux... »

Je ne cesse de répéter ces paroles, honteux d'en être arrivé à une telle extrémité. Je suis en pleine déshérence, je ne contrôle plus mes émotions ni le cours de ma vie. Dans ma tête tout se bouscule, j'ai l'impression d'être en pleine tempête de sable, l'air est irrespirable, mes poumons suffoquent et mes larmes ne cessent de couler, comme si la valve ouverte ne pouvait déjà plus se refermer. J'ai mal, tellement mal et je ne veux le montrer à personne, je veux tout garder pour moi, je ne veux pas être faible... Les bras de Julia viennent se posaient sur moi et elle m'oblige ainsi à me rapprocher. Je me blottis contre elle et ferme les yeux tout en continuant à sangloter.

« Je suis là...ca va aller maintenant, je suis là ! »

Son étreinte se fait plus forte et sa voix plus douce. Je m'accroche comme je peux, mais je n'arrive pas à lutter, je n'arrive plus à porter cette carapace que je traine depuis quatre ans. Je n'arrive plus à faire semblant d'aller bien alors que tout va mal. Je n'arrive plus... Je suis en pleine tempête, je ne tiens même plus mon gouvernail et chaque jour, je me demande si je vais définitivement sombrer, si cette pilule ne sera pas la dernière et ce verre le dernier. Plus rien n'a de sens depuis mon retour et je peux vous affirmer que je ne vis plus, je survis, je garde la tête hors de l'eau, mais le reste de mon corps est sous l'eau. Mon esprit est lesté par des fantômes qui m'alourdissent chaque jour un peu plus. Je ne suis plus celui que j'étais il y a quatre ans et je ne sais pas si cet Owen là reviendra un jour.  

Toujours blotti contre Julia, je me laisse aller, j'en suis arrivé au stade où plus rien n'a d'importance, je suis à la dérive, je coule, mais elle est là, elle ma dernière lueur d'espoir, mon secours...Je  m'accroche à elle comme on s'accroche à une bouée pour ne pas se noyer. Julia est forte, tellement qu'elle accroit son étreinte pour me faire sentir qu'elle est là, qu'elle ne me lâchera pas. Une fois encore je prends conscience de l'importance que cette femme a dans ma vie. Notre amitié est peut-être bien plus puissante que je ne l'aurais cru. Peut-être que quelque chose m'échappe...Peut-être que...  Je ferme à nouveau les yeux et cesse de réfléchir, me laissant porter par la douce voix de Julia, je ne lutte plus...

« Shhh...Je sais, Owen. Je sais. Ca va aller...ca va aller, je suis là maintenant. T'es pas tout seul, je suis là »

« Non ça ne va pas aller... Regarde-moi ! »

Je me défais alors de son étreinte et me lève aussitôt pour commencer à faire les cent pas.


« Je bois plus que de raison. J'en suis arrivé au point de cacher une fiole dans mon casier.  J'ai tellement mal à l'épaule que je suis devenu accro à cette merde de vicodin »

Je me tais quelques secondes, me passe une main sur le visage et reprends

« Je n'arrive même plus à faire une nuit complète. Je les voient tout le temps, c'est toujours les mêmes scènes qui me reviennent, ces mêmes images de désolation, cette même impuissance... »

Les larmes cessèrent de couler pour laisser place à la colère. Poings et mâchoires serrés, je lance mes paroles oubliant le moment de faiblesse survenu quelques secondes auparavant.

« Je devais sauver des vies, c'était le but de ma mission, mais au lieu de ça, je me suis retrouvé à tirer sur des gosses, des civils... »

Je me tais à nouveau et cesse de marcher pour m'adosser à un casier. J'essaye de regarder Julia, mais une fois encore, je n'y arrive pas.

« Tous mes idéaux se sont envolés, je suis devenu quelqu'un d'autre Julia. Le Owen que tu connaissais est partit et je ne sais pas s'il va revenir un jour. Je sais que j'ai besoin d'aide, mais cela n'enlève rien au fait que j'ai peur. Je sais que tu es là, que tu ne m'abandonneras pas, mais je...même en le sachant pertinemment j'ai...Il faut que tu me pardonnes pour ce que je vais dire...Je...j'ai faillis faire une bêtise il y a quelque jour. Et c'est de cet Owen là que j'ai peur. Je souffrais tellement que j'en suis arrivé à me dire que peut-être si je...partais...tout ça prendrait fin, que cette malédiction se briserait. »

Je baisse à nouveau les yeux, honteux de lui sortir de telles paroles, mais c'est la vérité et je la lui dois...

« Mais je ne l'ai pas fait, je ne suis pas allé au bout de mon geste parce que j'ai pensé à toi. Je n'ai pas le droit de faire preuve de lâcheté à ton égard, pas après tout ce qu'on a vécu ensemble. Tu es le seul être sur cette planète qui me comprend comme personne. Tu sais tout de moi, tu connais le moindre de mes secrets. Tu es la seule à qui je peux tout dire, la seule en qui j'ai confiance, la seule qui compte. Je te demande pardon Julia ! »

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() message posté Mer 15 Oct 2014 - 0:45 par Siobhan M. Williams
Owen
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Julia
Owen
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Owen s’agrippe à moi comme à une bouée de sauvetage. Je dessine des cercles dans son dos pour tenter de le calmer, mon autre main est sur le haut de sa nuque à caresser sa tête. J’ai l’impression qu’il s’apaise, mais cette impression est de courte durée puisqu’il s’écarte de mes bras et se lève pour faire les cent pas. « Non ça ne va pas aller... Regarde-moi ! » J’ouvre la bouche mais rien ne sors. « Je bois plus que de raison. J'en suis arrivé au point de cacher une fiole dans mon casier.  J'ai tellement mal à l'épaule que je suis devenu accro à cette merde de vicodin » Je me lève à mon tour pour lui faire face et le force à s’arrêter de marcher, ce qui évidemment ne fonctionne pas. « On va te trouver quelque chose pour la douleur, t’en fais pas. Je vais te sortir de tout ça. » « Je n'arrive même plus à faire une nuit complète. Je les voient tout le temps, c'est toujours les mêmes scènes qui me reviennent, ces mêmes images de désolation, cette même impuissance... » J’ai déjà vu Owen saoul, je l’ai déjà vu malade, en larmes, énervé ou frustré. Mais je dois avouer que jamais je ne l’ai vu dans un tel état, chacune de ses larmes me fait mal et le voir ainsi m’est insupportable. « Je devais sauver des vies, c'était le but de ma mission, mais au lieu de ça, je me suis retrouvé à tirer sur des gosses, des civils... » « C’était eux ou toi… » Une part de moi est horrifiée d’apprendre qu’il a dû tuer pour survivre mais l’autre part de moi, celle qui préfèrerait mourir que de le perdre, est reconnaissante qu’il ait pu revenir qu’importe les vies perdues. Il s’adosse sur les casiers et je me rassois sur le banc. Il me dit qu’il n’est plus le même, mais j’ai du mal à y croire, je sais que dans le fond, sous toute ses blessures il est toujours mon Owen. Doux et attentif, drôle et grincheux, mon meilleur ami. Et soudain, c’est la claque. C’est presque comme revivre l’annonce du décès de Jackson. Sauf que là, j’aurai dû le voir arriver, j’aurai dû voir son mal être, j’aurai dû… Je ne sais même pas. J’aurai dû, c’est tout. Les larmes coulent à nouveau sur mes joues et je m’agrippe au banc, mes doigts deviennent presque blancs. Je m’en veux de ne rien avoir vu. Je ne peux m’empêcher d’imaginer ma vie sans lui, ce n’est pas possible. Julia sans Owen ? Je ne suis pas sûre de vouloir de ça. Vivre dans un monde où il n’existe pas me semble fade et dépourvu d’intérêts. Ma respiration est saccadée, je suis en train de paniquer. Je le sais. Je le sens dans tout mon corps. Il dit que s’il est encore là c’est parce qu’il a pensé à moi. Je lève la tête vers lui, les yeux ruisselant. Tout ce qu’on a vécu ? Mais j’ai tout vécu avec lui ! C’est mon plus vieil ami. J’ai tout fait avec lui, les conneries, les fou-rires, les joies, les larmes, le deuil, tout. « Tu es le seul être sur cette planète qui me comprend comme personne. Tu sais tout de moi, tu connais le moindre de mes secrets. Tu es la seule à qui je peux tout dire, la seule en qui j'ai confiance, la seule qui compte. Je te demande pardon Julia ! » J’avale bruyamment ma salive et le fixe. Je tremble de tout mon être. « Ne me fais jamais ça ! Promet moi que tu ne le feras pas. Je t’en supplie. Tu sais… tu sais que sans toi… » Les larmes coulent de plus en plus et ne semble pas pouvoir s’arrêter. « Après la mort de Jackson, tu m’as promis que tu ne me quitterais jamais. T’as pas le droit de me faire ça ! T’as pas le droit ! » Je respire difficilement, incapable de contrôler quoique ce soit. « Tu peux pas rester seul chez toi… Je peux pas te laisser… Tu vas venir à la maison. Je te laisserais pas affronter ça seul. Je… Tu finis ta garde et tu vas à la maison, Jeremiah garde les enfants, tu y vas et tu dis que je sais pas… On s’en fout ! Tu restes plus seul. Plus maintenant. » Je me lève et lui fait face. Je suis tellement en colère de n’avoir rien vu, qu’il ne m’ait rien dit. Je commence à lui taper la poitrine. « Tu m’avais promis ! » Un coup, puis un autre. « T’as pas le droit de me laisser ! » Mes poings ne feront rien sur son torse, je le sais, mais j’en ai besoin. « T’as pas le droit ! Comment je ferai sans toi ? Comment je suis sensée vivre sans toi ? » Je continue de marteler son torse, les larmes coulent toujours, je ne sais vraiment pas ce que je ferais s’il venait à… disparaître de ma vie. Il est trop important à mes yeux. J’ai réussi à survivre à la mort de Jackson mais si la même chose arrivait avec Owen, jamais je ne pourrais m’en remettre. Jamais.  
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() message posté Mer 15 Oct 2014 - 2:23 par Invité

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Parfois, on oublie l'essentiel, et même si ça ne dure qu'un court instant, c'est assez pour remettre bien des choses en question. J'ai oublié la valeur de la vie en prenant celle d'autre personne. Ça a duré quatre ans, quatre années durant lesquelles je n'ai cessé de tout remettre en question. Ma vie, mon mariage, ma famille, mes choix... Est-ce que j'en regrette certains ? Oui ! Je n'aurais pas dû partir en Irak jouer les héros et espérer sauver des vies. Peut-être qu'inconsciemment je l'ai fait pour que mon père soit fier de moi et que l'on renoue le contact. C'est facile de penser après coup, mais je suppose que si je voulais renouer le contact, j'aurais pu trouver mieux que de m'engager en Irak. Peut-être existe-t-il une autre raison qui m'échappe pour le moment.

Qu'est-ce que je regrette encore ? Beaucoup de choses quand j'y pense, mon mariage entre autres. Ca fait un peu cliché, mais avec du recul, je me rends compte que je n'ai peut-être pas aimé Rebecca comme il le fallait, ou du-moins comme elle m'a aimé. Notre mariage a duré cinq ans et si je devais le résumé, je dirais "montagnes russes" Il y avait des hauts, il y avait des bas, mais rarement des lignes droites. Même lorsque j'étais à l'église, près de l'autel à l'attendre, une légère hésitation accapara mon esprit durant un court instant. C'était tellement étrange, que je m'en souviens encore. Tous les regards étaient braqués sur moi avant que le discours religieux ne commence. J'étais stressé alors j'ai posé mon regard sur la seule personne capable de m'apaiser. Une fois encore Julia était là à mes côtés. J'ai dit oui avec la tête, mais peut-être non avec le cœur. Peut-être que Rebecca n'était pas la bonne, peut-être même que mon âme sœur était là, quelque part sans que je ne m'en rende compte...

Maintenant, je regrette d'avoir sombré à tel point que j'ai songé à en finir. Un flot de sentiments contradictoire, me prennent les entrailles. Je suis triste, honteux, en colère, désemparé. J'ai beau demander pardon à Julia, le mal est fait. J'ai essayé de me suicider, de mettre fin à mes jours, de l'abandonner lâchement. Je relève les yeux et trouve le courage d'affronter son regard. Elle est aussi démunie que moi, elle tremble, pleurs, peine à s'exprimer. Comment ai-je pu oser lui faire autant de mal ? Mais qu'est-ce qui mets passé par la tête bon sang ?! Elle avale bruyamment sa salive, j'en fais de même, nos regards ne se quittent plus.

« Ne me fais jamais ça ! Promets-moi que tu ne le feras pas. Je t'en supplie. Tu sais...tu sais que sans toi... »

« Julia...je...m'en veux tellement de te faire souffrir, de te voir comme ça... »

« Après la mort de Jackson, tu m'as promis que tu ne me quitterais jamais. T'as pas le droit de me faire ça ! T'as pas le droit ! »

Elle tremble de tous ses membres, pleurs à chaudes larmes et contrôle difficilement sa respiration. Le médecin que je suis diagnostique un état de choc. Je prends pleinement conscience de la situation. Mes larmes cessent de couler, mais pas les siennes à mon grand désarroi.

« Tu peux pas rester seul chez toi...Je peux pas te laisser..Tu vas venir à la maison. Je te laisserais pas affronter ça seul. Je...Tu finis ta garde et tu vas à la maison. Jeremiah garde les enfants, tu y vas et tu dis que ..je ne sais pas...On s'en fout ! Tu restes plus seul. Plus maintenant »

« Julia... »

Elle se lève enfin et me fait face. Son regard oscille entre la colère et le désespoir, je serre la mâchoire et reste silencieux. Elle s'approche et commença à frapper ma poitrine.

« Tu m'avais promis ! »

Elle m'envoie un coup, puis un deuxième, puis un troisième. Je reste droit, serre la mâchoire et la laisse continuer à se défouler, je sais qu'elle en a besoin et je ne peux lui en vouloir.

« T'as pas le droit de me laisser ! »

Elle continue encore et encore, ses poings n'ont aucun impact sur moi, mais si ça lui fait du bien , autant la laisser faire. Mais ne voyant pas la situation évoluée, je décide de l'arrêter et lui prends les poignets. Elle me regarde surprise et rétorque

« T'as pas le droit ! Comment je ferai sans toi ? Comment je suis censée vivre sans toi ? »

Ses paroles sonnent étrangement à mes oreilles. Je la fixe trois bonnes secondes et reste silencieux. Je lui lâche les poignets, mais reste proche d'elle. Il se passe quoi là ? Pour la première fois, je ne trouve pas les mots alors que d'ordinaire tout est fluide entre nous. Puis après un long silence, je me reprends dans tous les sens du terme.

« Je vais aller voir quelqu'un et me faire aider. Je ne veux plus jamais te voir comme ça. Je n'ai pas le droit de te faire souffrir. Je t'ai fait la promesse d'être toujours là et je vais la tenir. »

Je lui prends le visage et tente de lui sourire. Puis je me rapproche et colle mon front au siens tout en lui caressant les joues avec mes pouces. Puis au bout d'une dizaine de secondes, je souffle, lâche son visage et m'approche de mon casier que j'ouvre sans plus attendre. Je me saisis de la fiole et du flacon de vicodin. Je les garde en main un court instant puis ferme mon casier et regarde face à Julia. Je lui tends le tout.

« Je commence aujourd'hui. Je ne veux pas me perdre, ni te perdre. Alors je suis prêt à aller voir quelqu'un pour me soigner. »

Elle prend le tout en main, je m'approche à nouveau et essuie avec mon pouce, une larme qui menace de s'écouler. Je la regarde intensément et tente un nouveau sourire.

« Je vais me battre pour toi parce que "nous ", c'est la chose la plus importante dans ma vie. Tu es ma force Julia, mon équilibre, mon soleil. Je suis prêt à affronter la tempête pour toi. Je suis prêt à me battre pour que l'ancien Owen revienne et que tout soit comme avant. Tu es ma personne Julia, l'être le plus important dans ma vie. »

Puis sans réfléchir mes lèvres se posent sur les siennes...

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() message posté Mer 15 Oct 2014 - 15:11 par Siobhan M. Williams
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Je connais Owen depuis plus longtemps que n’importe qui, Même James n’était pas né, que je connaissais déjà Owen. Nous avons tout vécus ensembles, tout vu, tout fait. Il était là quand je n’avais personne, l’homme qui me soutenait quand j’en avais besoin. Mon ami. Le meilleur de tous. Il était là quand j’ai épousé Jackson, je l’ai regardé avant de dire « Oui », j’avais besoin de savoir qu’il était là, alors que je promettais le reste de mes jours à un autre. Mais je savais au plus profond de moi que même si j’étais en train de faire la plus grande erreur de ma vie, il serait là. Il a toujours été là. Et je n’imagine pas ma vie sans lui. Je refuse d’imaginer ma vie sans lui à mes côtés. Je continue de marteler sa poitrine et soudain, il attrape mes poignets et je lève les yeux vers lui, surprise. Nos yeux se trouvent et nous restons silencieux, puis il lâche mes mains. On dirait qu’il cherche ses mots, et moi, je ne sais quoi dire. Ça ne nous arrive jamais de rester ainsi, incapable d’articuler nos pensées. « Je vais aller voir quelqu'un et me faire aider. Je ne veux plus jamais te voir comme ça. Je n'ai pas le droit de te faire souffrir. Je t'ai fait la promesse d'être toujours là et je vais la tenir. » Je tremble toujours, mais une part de moi est soulagée qu’il décidé enfin à réagir. Il prend mon visage entre ses mains et colle son front au mien, je ferme les yeux alors qu’il caresse doucement mes joues. Mes larmes cessent enfin, et je commence à retrouver une respiration plus normale. Il retire ses mains pour récupérer quelque chose dans son casier, je vois la fiole de whisky et le flacon de médicaments et fronce les sourcils, mais il me les tend, et je les prends de ses mains. « Je commence aujourd'hui. Je ne veux pas me perdre, ni te perdre. Alors je suis prêt à aller voir quelqu'un pour me soigner. » Je hoche la tête doucement et lutte contre les larmes. Owen s’approche à nouveau et essuie d’un revers du pouce la larme qui coule seule sur ma joue. Il retrouve mes yeux et se force à sourire, je ne peux le lui rendre. D’habitude, il suffit qu’un de nous sourit à l’autre pour que nous nous retrouvions tous les deux à sourire, mais là… Je ne peux pas. Mon meilleur ami a failli mettre fin à ses jours, et je ne suis pas en mesure de trouver une once de joie en moi pour lui rendre son sourire. C’est au-dessus de mes forces. Il dit qu’il va se battre pour nous, je veux juste qu’il aille mieux et qu’il combatte ses démons, pour lui. Pas pour moi. Je suis sa force, il est la mienne, nous sommes une équipe qui ne peut fonctionner sans l’autre. Je ne peux fonctionner sans lui. Rien que ces dernières années, ça s’est révélé être quelque chose de difficile à faire, je n’avais plus mon ami à mes côtés chaque jours, et je l’ai mal vécu parfois, très mal. Je n’avais que mes enfants pour me remonter le moral et me faire sourire, mais il arrivait que même cela ne fût pas suffisant. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, dit le dicton. J’ai découvert à mes dépends cette triste réalité quand Owen n’était pas là. « Tu es ma personne Julia, l'être le plus important dans ma vie. » J’ouvre la bouche pour lui répondre mais ses lèvres se posent sur les miennes. D’abord surprise je me laisse faire, et baisse toutes mes barrières pour fondre dans ce baiser. Puis je place mes mains sur son torse pour agripper sa blouse, j’entrouvre ma bouche et goûte à sa langue, ses lèvres, lui… Je perds tout contrôle de ce qui est en train de se passer, je ne réfléchis pas. Nos langues dansent et je me fige soudainement. Je décolle mes lèvres de celles d’Owen et plonge mes yeux dans les siens. Je réalise ce qui vient de se passer et commence à paniquer. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je ne comprends pas. Owen est mon meilleur ami. Owen est mon meilleur ami. Mon meilleur ami. Rien de plus. Et pourtant c’est déjà tellement de choses. Je l’aime comme… Je ne sais plus. Je sais à quel point il est important pour moi mais est-ce que je l’a… Je ne peux pas y penser. Je ne sais plus. Owen est mon meilleur ami. Owen est mon ami. Owen est celui sans qui je ne peux vivre. Mon meilleur ami. Enfin, c’est ce que je pense. Non ? Owen est mon meilleur ami. Rien de plus. Et pourtant tant. Je ramasse mon sac et quitte le vestiaire précipitamment.
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() message posté Jeu 16 Oct 2014 - 2:00 par Invité

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J'avais le cœur qui tambourinait frénétiquement dans ma poitrine. Mes mains tremblaient non pas sous l'effet de la douleur, mais sous l'effet de l'adrénaline lui-même procurait par le contact humide des lèvres de Julia contre les miennes. Je n'ai pas réfléchi, pas une seule seconde, je me suis laissé porter et je l'ai embrassé. J'ai embrassé Julia, ma meilleure amie ! Ça paraît tellement absurde que je n'arrive pas à y croire. J'ai l'impression que c'est mal, mais pourtant, je trouve ce contact tellement bon, grisant, revigorant... Mes mains se posèrent sur son visage, puis glissèrent jusqu'à sa taille que j'agrippais pour que son corps puisse être encore plus proche du mien. Julia ne me repoussait même pas, pire encore, elle acceptait le baiser. Sans plus attendre, ses mains fiévreuses m'agrippèrent par la blouse et les dernières barrières cédèrent sous l'effet de ce contact. Julia ouvrit la bouche et emprisonna sans hésiter mes lèvres dans les siennes. La chaleur montait aussi vite que le désir qui animait mon corps tout entier. Ma langue cherchait désespérément la sienne et lorsqu'elle l'eut enfin trouvé, ce fut comme si mon cœur avait été dégoupillé et prêt à exploser dans la seconde. Un sentiment que je ne connaissais pas encore, commença alors à me dévorer les entrailles. Jamais je n'avais ressenti ce genre de chose auparavant. La passion brûlait le creux de mon estomac, j'en voulais encore... À cet instant, je ne pensais à rien d'autre qu'au goût de ses lèvres sur les miennes. Mes mains cessèrent de trembler et glissèrent de bas en haut de son dos. Ma langue continuait à balayer chaque centimètre de sa bouche. Le temps venait de s'arrêter et je ne répondais plus de moi à présent. Mon esprit était embrumé, tellement que je n'arrivais même plus à réfléchir correctement. Mon état oscillait ainsi entre panique et ivresse, description aussi paradoxale que la situation que nous vivions à cet instant. Les mots n'existaient plus, les phrases non plus, plus rien n'avait de sens, c'était comme si ce baiser éclipsait toute logique, comme si ça ne devait pas arriver et pourtant, nous en sommes-là. J'ai alors compris à quel point la frontière entre l'amitié et l'amour était mince, tellement que parfois, il nous ait impossible d'en voir la délimitation. Ainsi dans le passé les choses paraissaient normales dans mon esprit, mais à présent, je prenais conscience de la faible délimitation qu'il pouvait y avoir entre l'amitié et l'amour. Alors c'était ça, c'était de l'amour, véritable, brut, puissant... Non, je ne peux y croire, ce n'est pas possible...non. Mais qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui nous arrive ? Son souffle aussi suave que le son de sa voix, ses cheveux, leur senteur fruitée, mes lèvres contre les siennes... Tout échappe à la logique... Le "nous" qui se dessine à présent, n'est pas le même que celui que nous connaissons depuis longtemps... Arrête Owen, la voie que tu es en train de prendre est dangereuse ! Stop !


Mais ce ne fut pas moi qui mis un terme à ce baiser aussi surprenant que révélateur. En effet, dans un regain de lucidité Julia décolla précipitaient sa bouche de la mienne, le laissant ainsi prendre pleinement conscience de ce qui venait de se passer. Nos regards se croisèrent et livrèrent ainsi le même terrible verdict, nous sommes tous les deux paniqués. Mais qu'est-ce qui nous a pris ? Nous sommes amis depuis toujours et les amis de longue date ne font pas ça. Mon cœur tambourinait encore sous l'effet du choc que je venais de lui faire subir. J'avale bruyamment ma salive et reste interdis face à la gravité de la situation. Je voudrais tant m'excuser, cherchais à justifier ce geste déplacé, mais aucun mot n'arrivent à passer le seuil de mes lèvres. Peut-être que finalement, il n'y a pas de justification à apporter. Je la regarde une dernière fois, car elle vient de ramasser précipitaient son sac, me faisant ainsi comprendre qu'elle va fuir. Je ne la retiens pas et la laisse partir en restant silencieux. C'est une fois seul que je me laisse tomber le long d'un casier, je souffle et du bout des doigts, je touche mes lèvres, comme pour m'assurer que le gout de ses lèvres et encore encré aux miennes. Je revois alors tous les moments que nous avons passés ensemble, c'est comme si j'assistais à une rétrospective de toute ma vie. Il y a ainsi beaucoup de gros plans sur Julia, sur son visage, son sourire, l'éclat de son rire, sa voix, son regard... Je revois sa première rencontre avec Jackson et le sourire forcé que je lui ai adressait quand elle a quitté l'appartement. J'aurai dû l'empêcher d'y aller. Je la revois dans sa belle robe blanche à l'église lors de son mariage. À nouveau, je lui offre un sourire forcé lorsqu'elle lui dit "oui". Mon dieu ! Mais qu'est-ce que j'ai fait ?! Je me prends le visage sous l'effet de cette révélation. Je viens de lever le voile sur vingt années de faux-semblant. Je me suis voilé la face, j'ai préféré faire l'autruche et ne rien voir, j'ai laissé les choses se faire, je suis resté passif alors que j'avais peut-être en face de moi, mon âme sœur. Je ferme les yeux, mon cœur me fait à présent tellement souffrir plus que mon épaule dans les heures les plus fatidiques. Je m'en veux tellement, j'ai l'impression d'être passé à côté de ma vie. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder davantage sur ma pathétique existence, car mon bipper vient de sonner, je dois reprendre ma garde. Le métier passe avant tout et je dois ainsi être opérationnel au plus vite. J'oublie tout ce qui vient de se passer, remet ma blouse en place et quitte le vestiaire pour rejoindre le dispensaire. Ainsi va la vie !

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Je marche dans les couloirs sans savoir où je vais. Sans réfléchir. J’essaie de donner sens à ce qu’il vient de se passer, mais je n’y arrive pas. Par chance, il n’y a presque personne dans les couloirs et sans m’en rendre compte je suis de retour à la case départ. Le vestiaire. Je regarde ma montre, ma garde commence d’ici peu, je dois me changer, je dois me concentrer, je dois aller travailler et je dois surtout arrêter de penser à Owen. Je dois faire ça. Je n’y arrive pas. J’entre doucement dans le vestiaire et me poste devant mon casier, la fiole de whisky et le flacon de vicodin sont toujours sur le banc. Je les ramasse et les range dans mon sac, je m’en débarrasserais plus tard. J’enfile ma tenue et ma blouse. Je mets mon stéthoscope autour de mon cou, ferme les yeux, et me laisse tomber sur le banc derrière moi. Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé. J’essaie de donner un sens à ce que je viens de vivre mais je ne comprends pas. Owen va mal. Très mal. Je vais l’aider à s’en sortir. Il s’est excusé de son comportement. Je lui ai dit que j’étais là pour lui, comme toujours, que jamais je ne le laisserais tomber. Puis il m’a avoué qu’il avait failli mettre fin à ses jours. J’ai du mal à me faire à l’idée que cette pensée ait pu traverser son esprit. Le Owen que je connais n’aurait jamais songé à ça, et je me rends compte d’à quel point il souffre. Je ne pourrais pas vivre sans lui. C’est idiot et complètement dingue, mais c’est vrai. Ne pas l’avoir constamment avec moi pendant quatre ans a été une vraie torture, c’était la première fois depuis notre rencontre qu’on était séparés aussi longtemps. Et c’était la période de ma vie où je me suis sentie plus seule que jamais. Merde. C’est horrible de penser ça. Je ne devrais pas penser ça. Je ne devrais même pas ressentir ça. Mais c’est vrai. Même après la mort de Jackson, je ne me suis pas sentie aussi abandonnée. Réaliser la place d’Owen dans ma vie est un choc. Je prends ma tête entre mes mains. Je ne devrais pas penser ça. Je ne devrais pas. Depuis le début, il a toujours été là. A la fac, à bosser tous les deux, à se soutenir et se remonter le moral après nos examens. Quand on vivait ensemble, et qu’on passait nos soirées sur le canapé, moi blottie contre lui, parce qu’il était bien plus confortable que notre vieux canapé récupéré dans une brocante. Puis quand j’ai commencé à sortir avec Jackson, il me laissait parler pendant des heures de ma relation, il me laissait raconter que je tombais amoureuse et que peut-être, c’était lui le bon. Et quand j’allais épouser Jackson, c’est la première personne à qui j’avais envie de dire que j’aillais me marier, la première personne à qui j’ai pensé quand j’ai accepté de passer le restant de mes jours avec Jackson. C’est lui qui m’a rassuré alors que j’étais en train de prendre peur dans ma robe blanche, à peine dix minutes avant de descendre l’allée qui me mènerait vers mon fiancé. Owen était là après que j’ai donné naissance à Teddy, il avait les larmes aux yeux et plus tard, il était là, quand Jackson était toujours en Irak et que Lily était sur le point de naître. C’est sa main que j’ai tenu ce jour-là, c’est lui qui a toujours tenu ma main. De toutes mes années avec Jackson, il a passé plus de temps aux quatre coins du globe qu’avec moi. C’est Owen qui a toujours été là. Et je n’aurais pas voulu que ça se passe autrement. J’ai toujours voulu qu’il soit là, eu besoin qu’il soit là. Je passe mes doigts sur mes lèvres. Je sens toujours le goût des siennes contre les miennes, la délicatesse de notre baiser reste gravée en moi. Je ne crois pas que l’on m’ait embrassé comme ça un jour. Pas même Jackson. J’aurai pu l’arrêter dès qu’il a commencé, mais je ne l’ai pas fait, et je ne comprends pas pourquoi je ne l’ai pas fait. C’est Owen. Mon meilleur ami. Comment en suis-je arrivée à me laisser embrasser mon meilleur ami ? Est-ce que j’en avais envie avant que ça se passe ? Je n’en ai aucune idée. Mais j’ai adoré. C’était doux et pourtant plein de passion. C’était… Je ne sais même pas comment le décrire. C’était juste… Nous. Tellement juste que j’en viens à me demander si j’ai fait une erreur en ne le considérant jamais comme autre chose que mon ami. J’ai peut-être gâché des années de bonheur ensemble. Non. Je ne peux pas penser à ça. Mes enfants ne seraient pas venus au monde, et ne pas les avoir aurait été une bien plus grande perte. Il faut que j’arrête de penser à Owen et que j’aille travailler, mais le goût de ses lèvres sur les miennes est toujours intoxicant. Je me lève et claque la porte de mon casier. J’essaie de le laisser dans un coin de ma tête et prends la direction des urgences. Il faut que je me m’occupe. Il faut que je fasse autre chose que contempler mes rendez-vous manquez, et les « si » qui m’obscurent l’esprit.
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