"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici It's where my demons hide - Page 2 2979874845 It's where my demons hide - Page 2 1973890357
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It's where my demons hide

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() message posté Jeu 16 Oct 2014 - 20:44 par Invité

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Je marche dans les couloirs, la tête pleine. Je me rends alors compte, qu'avant d'embrasser Julia avec passion, j'ai bu et que même si la dose est infime, il faut que j'élimine les quelques traces d'alcool qui intoxiquent encore mon sang. Alors je fais un détour par l'une des salles de fournitures médicales. J'ouvre les placards et cherche activement le remède à mes troubles alcoolique du jour. Je finis par trouver ce qu'il me faut, à savoir une boîte de 10 ampoules de 2 ml d'hydrosol polyvitamine. Je vais ainsi procéder à une injection sous-cutanée, qui contrairement à une intraveineuse permettra au produit de se libérer plus lentement et plus graduellement dans l'organisme. Au vu du peu d'alcool qu'il y a encore dans mon organisme, ça devrait "logiquement" faire effet. C'est à mes internes que je devrais dispenser ces conseils, quoique je doute que ça soit une bonne idée de leur indiquer comment éliminer rapidement l'alcool de l'organisme. J'ai moi-même été étudiant en médecine, je sais donc comment ils occupent leur soirée de "liberté" Et puis je dois montrer l'exemple... La prochaine fois, je m'abstiendrais de réfléchir si c'est pour sortir de telles conneries. Toujours est-il que je dois à présent préparer la seringue par laquelle je vais m'injecter le produit. J'opte pour une seringue de 2 ml avec une aiguille de 27 gauges. Je désinfecte la partie à piquer et enfonce sans plus attendre l'aiguille dans ma fesse gauche. À l'aide d'une compresse, je désinfecte le tout et pose délicatement un charmant petit pansement sur ma fesse. Voilà, c'est fait ! Je quitte donc la petite salle des fournitures aussi discrètement que possible et je reprends, l'air de rien, ma marche dans le couloir.

Je prends l'ascenseur comme chaque jour et comme chaque jour, je me glisse à l'intérieur, je cherche du regard le bon bouton, que je presse une fois sur de moi. Oui, mais aujourd'hui ma quotidienneté a été ébranlée et lorsque les portes de l'ascenseur se referment, j'ôte mon masque et souffle durant de longues secondes. Une fois vidée, je reprends une grande inspiration et regarde le cadran numérique défiler à mesure que l'ascenseur descend les étages. Mais durant toute la descente, je ne cesse de penser à Julia et à ce qui vient de se produire. J'aimerais tant pouvoir oublier, revenir en arrière et faire en sorte que rien ne vienne à se produire, mais je ne peux pas, car ce qui est fait ne peut inéluctablement être défait. En un quart de seconde j'ai probablement ruiné vingt années d'amitié. Pourquoi ai-je fais ça ? Parce que je vais mal ? C'est tellement pathétique que je n'arrive pas à me convaincre que c'est une excuse. L'alcool ? Non, le peu de ce que j'ai bu n'a pas altérer ma faculté à prendre des décisions. Alors pourquoi ? Pourquoi l'ais-je embrassé ? Peut-être que finalement, la réponse est simple, j'en avais envie, là, à cet instant précis, je voulais l'embrasser. Elle ne m'a pas repoussé, j'en déduis qu'elle aussi en avait envie... Merde ! C'est ma meilleure amie, je ne devrais pas penser à elle de cette façon. Je ne devrais pas avoir envie de l'embrasser encore, de prolonger ce moment, de la plaquer contre le mûr... Mon dieu ! Il faut que j'arrête d'y penser, que je me concentre sur autre chose que ses lèvres, son parfum, elle toute entière... Je secoue la tête pour chasser ses idées de mes pensées, mais voilà que mon envie d'alcool repointe le bout de son nez. Je souffle encore une fois et me prends la tête en m'appuyant contre la paroi de l'ascenseur. Je suis perdu, je ne sais pas quoi dire, quoi faire, quoi penser de tout ça. Je ne sais même plus si le mot "amitié" peut encore s'appliquer après ça.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et me voilà arrivé au dispensaire ou plus communément appelé " La mine" par les internes. Pourquoi, donc, me direz-vous ?! Et bien disons qu'ici est un lieu propice à l'activité médical à plein régime. Le dispensaire soigne gratuitement les malades, il est aussi l'endroit où nous livrons quelques consultations par ci par là. La mine est rarement inactive, je ne m'avance pas en avouant que c'est certainement l'un des lieux les plus actifs de tout l'hôpital. Et c'est aussi parfois et à juste titre, un lieu synonyme de corvée pour nos chers et tendres internes qui ne pratique ici pas, pas de chirurgies. Ils se contentent simplement de soigner quelque petits "bobos". Moi-même, j'ai connu ça quand j'étais à leur place quelques années auparavant. Avec Julia, nous faisions toujours en sorte d'y échapper, mais notre titulaire, nous ayant pris en grippe, prenait un malin plaisir à nous envoyer au dispensaire à défaut de nous apprendre quoique ce soit. Julia se plaignait bien plus que moi et je devais, à chaque fois ruser pour que le temps passe plus vite. C'est ainsi qu'est naît la "suture sur banane" On comble le temps mort comme on peut et je peux vous assurer qu'il y a de vraies vertus pédagogiques à poser des sutures sur une banane... Je souris en repensant à ce souvenir. Cette douce époque me paraît si loin maintenant, presque trop loin. J'avance vers les infirmières pour m'enquérir de la situation et voir si je peux éventuellement me rendre utile.

« Non n'avons pas de trauma pour le moment docteur Reagan ! »

« C'est pas grave, je vais soigner quelques bobos en attendant »

Je lui souris et m'avance vers les lits occupés. Sur "ma route" je tombe sur Julia qui vient d'arriver à son tour. Nos regards ne se croisent même pas, nous choisissons alors de nous ignorer mutuellement, comme si c'était plus facile ainsi. J'attends qu'elle s'éloigne pour ensuite poser mon regard sur elle. J'ai le cœur lourd, mais je dois outre passer ce désagréable sentiment pour me concentrer sur mon travail. En général, on peut classer les gens en deux groupes, ceux qui aiment les surprises et ceux qui les détestent. Nous les chirurgiens, nous les détestons, car nous détestons évoluer dans l'inconnue et c'est précisément ce qui va se passer... Les portes s'ouvrent et croyez le ou non, mais un type avec une barre de métal d'environ 70 cm de longueur s'avance vers les infirmières. Je m'avance avec précaution vers l'homme qui semble un peu groggy.

« Monsieur ? »

« Je..je ...je crois que j'ai un.. problème ! »

Il put l'alcool à trois kilomètres à la ronde. Je comprends mieux pourquoi il a l'air sonné et vu l'odeur qui se dégage de son haleine, je pense que le taux d'alcool dans le sang avoisine les 2 grammes.

« Monsieur...je suis le docteur Reagan et... »

« Putain !!! »

Il pose son regard sur la tige métallique et prend pleinement conscience de l'ampleur des dégâts.

« Monsieur, il faut que je vous examine. »

Mais il ne voulait rien entendre et commença à repousser les infirmières qui venaient de s'approcher.

« Monsieur, il est impératif que je vous analyse. Je dois savoir si cette barre de fer colmate des plaies ou stoppe une hémorragie. Mais pour y parvenir, vous devez me laisser faire. »

Il me regarde un court instant, je ne dois rien tenter pour ne pas le brusquer. J'ignore encore quels dégâts ont été engendré par la perforation, mais je dois faire vite. L'homme obtempère et s'allonge sur l'un des lits libres.

« On va vous faire une radio et éventuellement, vous amenez au bloc" si c'est nécessaire dans l'immédiat. »

Il me regarde et panique à nouveau. Il tente de se relever et s'agite dans tous les sens. Je dois le calmer et vite, mais seul, j'ai bien du mal.

« Quelqu'un va se bouger le derrière et m'aider ?! Hô vous êtes sourds. ? »


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() message posté Ven 17 Oct 2014 - 0:22 par Siobhan M. Williams
Owen
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Julia
Owen
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Julia








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J’entre dans la mine et comme par hasard, je vois deux internes en train de s’exercer à faire des sutures sur des fruits, et tout de suite, je pense à Owen et moi quand nous faisions pareil. Je souris en y repensant puis ce sont ses lèvres qui s’imposent dans mon esprit et je secoue la tête. Je dois absolument arrêter d’y penser. Il l’a surement fait sur le coup, sans trop y penser. Il ne peut pas l’avoir fait consciemment. Nous sommes amis, il ne me voit pas comme ça. J’avance vers le bureau des infirmières et vois Owen marcher dans ma direction, aussitôt je baisse la tête pour éviter son regard et retiens ma respiration lorsque nous nous croisons. Je ne lui ai même pas donné l’occasion de s’expliquer, j’ai fui après qu’il m’ait embrassé. Je ne sais pas quoi lui dire. Je ne sais même pas si j’ai envie de lui parler. Je crois que j’ai peur de ce que l’on pourrait se dire. J’ai peur qu’il me dise qu’il regrette son geste, j’ai peur qu’il me dise qu’il ne le regrette pas. Je ne sais pas quoi penser. J’aime Owen, c’est mon meilleur ami. Mais et si pour lui j’étais plus que ça ? Je ne sais plus quoi penser. Je regarde dans les dossiers des patients qui viennent d’arriver et trouve des cas simples que je vais confier aux internes, il faut bien qu’ils s’entrainent sur de vrais patients s’ils veulent apprendre. Je vais ensuite m’occuper d’une jeune femme qui s’est coupé la main, je suis tranquillement en train de suturer quand un homme avec une barre en fer dans la poitrine entre dans les urgences. Wow. Je n’ai jamais vu ça. Je vais pour me lever mais vois qu’Owen s’occupe de lui. Je termine mes sutures rapidement en restant sur le qui-vive au cas où. Et évidemment, ça ne rate pas ! L’homme commence à s’agiter sur son lit. Je sais qu’Owen peut gérer la situation. Peut-être. Je pense aux cachets et au whisky et je commence à douter. Soudain, je vois que la situation dégénère, l’homme se débat et Owen appelle à l’aide. Je cours vers lui, pose ma main sur le bras du patient pour tenter de le retenir mais rien ne fait. « Hey ! Calmez-vous ! On est là pour vous aider, alors laissez-nous faire notre boulot ! » L’homme pue l’alcool, je comprends mieux son état. Je n’ai jamais eu de force dans les bras et en ce moment, je me rends compte que je ferai peut-être mieux de m’y mettre parce que retenir un homme en train de paniquer est vraiment difficile. Son bras m’échappe et sa main frappe ma mâchoire. Je lâche un cri en tournant la tête. Je sens que ma lèvre est touchée, passe ma langue dessus et goûte à mon sang. Merde. Je mords ma lèvre pour essayer de retenir mon sang de couler et décide de passer aux choses sérieuses. Je monte à quatre pattes sur l’homme pour pouvoir retenir ses jambes avec les miennes et ses bras en utilisant toutes la force des miens. « Une ampoule bromazépam ! Vite ! »
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() message posté Ven 17 Oct 2014 - 1:47 par Invité

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J'essaye de le retenir, le problème n'est pas tant la maitrise, mais la force. Je ne peux faire preuve de trop brutalité à l'égard du patient au risque d'aggraver ses blessures. Je dois faire preuve de tact, de maîtrise et de patience. J'ai connu des situations bien plus exécrables à gérer, alors ça n'est pas un poivrot, avec une barre d'acier enfoncée dans le haut du corps qui va m'emmerder. Mais ce dernier ne semble pas l'entendre de la même oreille et bouge dans tous les sens pour s'extirper de mon étreinte. J'ai beau appeler à l'aide personne ne vient à ma rescousse. Si ça ne tenait qu'à moi je lui enverrai une belle droite en pleine poire pour le mettre K-O. Mais je doute que déontologiquement ça passe auprès de mes supérieurs, si, sait-on jamais, le patient décide de porter plainte contre l'hôpital.

« Hey, j'aurai besoin d'un peu d'aide merci. À moins que vous ne vouliez que je le tue par inadvertance et que... »

J'ai à peine le temps de finir ma phrase qu'une tornade bleue arrive à ma hauteur. Julia pose une main sur le bras du patient et tente la manière douce, comme elle sait si bien le faire. Je la regarde sans agir, je sais qu'elle est bien plus douée que moi en termes de diplomatie. Elle a cette douceur qui pourrait faire fondre un iceberg. Elle sait comment parler, quel mot choisir pour apaiser, quel geste offrir pour calmer quiconque est en détresse. Je ne peux m'empêcher, même discrètement de la regarder. Je sens encore son parfum, le goût de ses lèvres, de sa peau. J'ai l'impression que depuis ce baiser quelque chose à changer, j'ai mal à chaque fois que je la regarde, mal à chaque fois que je pense à elle, mal d'être si près et si loin à la fois. Les masques tombent...

« Hey ! Calmez-vous ! On est là pour vous aider, alors laissez-nous faire notre boulot ! »

Sa voix me sort de ma torpeur, je redeviens attentif et me tiens prêt à agir. Malgré ça, je prends soin de ne pas croiser son regard. Je ne veux pas qu'elle comprenne, qu'elle lise en moi comme dans un livre ouvert, qu'elle comprenne mon désarroi, voir même ma détresse. Le bras du poivrot empalé finit par échapper à Julia et j'ai à peine le temps de réagir que sa main frappe la mâchoire de Bucket. Sous l'effet de surprise, elle étouffe un petit cri et lâche durant un instant le patient. Je ne réfléchis pas plus longtemps et prends la relève en appuyant de presque tout mon poids pour l'immobiliser.

« Ça suffit maintenant où je vous calme à ma façon ! »

Mais l'homme bouge de trop et à mon tour de me prends une mandale. Julia se reprend, j'aperçois un peu de sang sur sa lèvre supérieure. Elle est blessée, même si ça n'est rien, je ne peux m'empêcher d'être inquiet. Mais au vu de l'intensité qui émane de son regard, je comprends très vite qu'elle est bien décidée à reprendre les choses en mains. Je la connais, c'est une dure à cuire, elle n'est pas du genre à abandonner lorsqu'un obstacle se présente à elle, au contraire, ça ne fait que la rendre encore plus hargneuse. Et ce que je vois conforte mon opinion. En effet sans plus attendre, elle passe aux choses sérieuses et monte à quatre pattes sur l'homme prenant soin de ne pas toucher la barre de fer.

« Une ampoule bromazépam. Vite ! »

« Non ! Vu son état, je pense qu'il est atteint d'alcoolisme chronique. L'utilisation de Bromazépam est déconseillée dans ces cas de figure Docteur King »

L'homme continuait de s'activer réduisant nos perspectives de choix. Tant pis pour les consignes, le Bromazépam est à ce moment-là, notre seule alternative pour arriver à bout du poivrot. Je me tourne alors vers les internes qui commencent enfin à se bouger un peu.

« Aller magnez-vous si vous voulez avoir une bonne appréciation lors de vos prochaines évaluations. Faites le bon dosage de bromazépam. »

Je reporte mon regard sur le patient et aide Julia à l'immobiliser. L'un des internes se précipite vers nous avec la seringue.

« En intraveineuse. Dépêchez-vous, nous n'avons pas toute la journée !»

L'interne prend son courage à deux mains et fait la piqure, par chance, au bon endroit. Julia reste encore sur le patient qui finit par se calmer tout seul. Je fais signer aux internes de s'approcher.

« Tic et tac venez par ici ! Vous allez conduire le patient en radiologie et ne traînez pas ! »

« Oui docteur Reagan ! »

Les deux internes, fayots en puissance, trainent le lit hors du dispensaire et s'éloignent me laissant avec « le docteur King ». Je prends alors une compresse, m'approche et lui essuie délicatement la lèvre.

« L'entaille n'est pas trop profonde, vous n'aurez pas besoin de points docteur King ! .»

Je lui caresse délicatement la lèvre avec la compresse. Cette fois, nos regards ne peuvent se fuir mutuellement. Nous sommes contraints à l'observation. Quelque chose à changer, c'est indéniable, je n'arrive plus à la regarder comme avant et ça me fait mal.

« Ça va ? » lui dis-je doucement pour ne pas la brusquer.


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() message posté Sam 18 Oct 2014 - 0:43 par Siobhan M. Williams
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Julia
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Me retrouver à quatre pattes sur un patient ne m’était jamais arrivé, et je peux dire que c’est la dernière fois. C’est terriblement inconfortable et je parviens à peine à le maintenir en place. J’attends toujours l’injection qui devrait le calmer quand Owen intervient. « Non ! Vu son état, je pense qu'il est atteint d'alcoolisme chronique. L'utilisation de Bromazépam est déconseillée dans ces cas de figure Docteur King » Je lui lance un regard noir. Je connais les effets secondaires, je sais ce que je fais, et là, c’est la chose la plus conseillée. Soudain, je réalise comment il m’a appelé. Docteur King. Il ne m’appelle jamais comme ça. Même lorsqu’il est énervé il ne le fait pas. Je suis toujours Julia avec lui. « Aller magnez-vous si vous voulez avoir une bonne appréciation lors de vos prochaines évaluations. Faites le bon dosage de bromazépam. » Les internes commencent à s’activer autour du patient et enfin l’un d’entre eux pique l’homme. Je reste sur lui le temps qu’il se calme puis descend du lit pour vérifier ses vitales pendant qu’Owen parle aux internes. Je passe ma main sur ma lèvre qui saigne toujours et soupire. Il ne reste plus qu’à ce que ça laisse une cicatrice comme celle que j’ai déjà et ma journée sera au top. Les internes embarquent le patient pour faire des examens et Owen s’approche de moi une compresse à la main. Il essuie ma blessure doucement et je baisse les yeux, incapable de le regarder. « L'entaille n'est pas trop profonde, vous n'aurez pas besoin de points docteur King !» Il m’a encore appelé Docteur King. Je lève les yeux et croise son regard. Je n’arrive pas à défaire mes yeux des siens, quelque chose a changé, je le sens dans sa façon de me regarder. Je serre les dents et avale ma salive. Je crois que j’ai perdu mon meilleur ami. J’ai envie de pleurer. Je ne comprends pas comment on est arrivé là. « Ça va ? » me demande-t-il doucement. Je hoche à peine la tête. « Oui, c’est rien, c’est pas la première fois que ça arrive. » Je marque une pause et fronce les sourcils en mordant ma lèvre inférieure. « Tu m’appelles jamais Docteur King. Même pas devant le reste du staff. » C’est comme s’il voulait mettre de la distance entre nous et ça me fait peur qu’il en ait envie. Je ne veux pas le perdre. Ce baiser était peut-être un simple appel au secours, un faux pas. Mes yeux se posent sur ses lèvres, je sens encore leur goût sur les miennes, leur délicatesse sur les miennes. Je sens encore la douceur de son baiser. Je ferme les yeux Je dois arrêter de penser à ça. Je dois arrêter parce que j’en ai encore envie, et je ne peux pas en avoir envie. C’est mon meilleur ami ! Pas un amant quelconque ! Pas un inconnu rencontré dans un bar, ou même un homme avec qui j’aurai eu rendez-vous ! C’est Owen ! Je ne peux pas penser à mon meilleur ami de cette façon.
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() message posté Sam 18 Oct 2014 - 1:56 par Invité

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La blessure est sans gravité, elle n'aura probablement plus aucune trace d'ici quelques jours. Mais lorsque je l'ai vu prendre le coup, mon sang n'a fait qu'un tour dans tout mon corps. Si je n'avais pas été médecin, il est certain que ce pauvre type s'en serait mangé une et que je n'aurais pas chercher à doser ma force. Personne ne touche à Julia et si quiconque tente quoique ce soit, je n'ose imaginé ce que je serais capable de faire. On a tous une faiblesse, la mienne c'est Julia et j'en prends conscience à présent. Je ne sais pas si c'est trop tôt ou trop tard, je ne sais pas si c'est anormal ou commun de penser ça... En fait, c'est comme avec le baiser, je suis incapable de sortir une explication un tant soit peu valable. Une fois encore je n'ai pas le contrôle et ça me trouble au plus haut point. Ca et le regard qu'elle me lance à présent. Peut-être n'aurais-je pas du m'approcher, peut-être aurais-je dû garder mes distances pour que les choses soient "plus simples". Oui, faire comme si rien ne s'était passé, comme si on ne s'était pas embrassé. Faire comme je ne ressentais rien...Bien-sûr ! C'est tellement plus facile de faire l'autruche dans ces cas-là. On met la tête dans le trou et on attend que ça passe. On met de côté les problèmes et on se dit que demain ça ira mieux. Mais putain, c'est une hérésie de penser une telle chose. La vie ça n'est pas ça. J'ai affronté des situations plus périlleuses, alors pourquoi aujourd'hui les choses sont différentes ? Pourquoi je perds mes moyens, pourquoi à chaque fois que je vois Julia, mon cœur s'accélère ? Ca n'était jamais arrivé avant, pourquoi maintenant ? Je dois me reprendre quitte à mettre un peu de distance entre nous, histoire de voir un peu plus clair.

Nous sommes encore face à face, j'ai toujours en main la compresse tâchée du sang de Julia. J'aimerais bouger, m'éloigner et vaquer à mes occupations, mais il semblerait que mes jambes ne soient pas du même avis. Au lieu de ça je reste là à me noyer dans son regard. Ses lèvres encore et toujours ses magnifiques lèvres, m'hypnotisent à tel point qu'une fois encore j'ai envie d'y gouter comme l'on goûte au fruit interdit. Ca y est, cette pensée électrice les battements de mon cœur. J'avale bruyamment ma salive alors que Julia vient de prendre la parole. Ses sourcils se froncent je comprends alors que mon attitude est surement la cause de ce froncement de sourcil.

" Tu m'appelles jamais Docteur King. Même pas devant le reste du staff "

"Je...je pense que devant les internes on doit faire preuve de professionnalisme et mettre de côtés nos..sentiments, enfin je veux dire notre relation...amicale..."

Je n'arrive même pas à faire une phrase, je rame complètement et m'accroche comme je peux aux branches. Je me sens tellement mal à l'aise alors que je connais Julia depuis vingt ans. Jamais encore je n'ai ressentis une telle gêne face à elle, j'ai presque l'impression d'être un ado attardé qui, confronté à la fille la plus belle de tout le lycée, est incapable d'aligner deux mots. Il faut que je me reprenne ça n'est pas moi ça. Je me passe la langue sur la lèvre inférieure, que je mordille légèrement puis je prends une grande inspiration et me lance.

"Julia, je ne cherche pas à mettre de la distance si c'est-ce que tu crois. Je ne veux pas te perdre, ça c'est le plus important. Je...je crois que je devrais remonter. Ma garde est presque terminée, je vais aller prendre l'air."

Et sans plus attendre je m'éloigne, l'estomac contracté et le coeur serré. PUTAIN ! Mais pourquoi je fuis, ça ne me ressemble pas ça. J'ai l'impression d'être un étranger. Il me faut une pause, j'ai besoin de me poser un instant pour reprendre mes esprits et arrêter d'être assaillis de questions et de doutes. Une bonne douche me semble être le meilleur remède. Alors, sans plus attendre, je remonte à "la surface" et retrouve les vestiaires. Je m'assure d'être tranquille, me déshabille, prends du rechange, une serviette, un gel douche et je m'éclipse vers les douches. Je me pose sous le pommeau, tourne les robinets et laisse l'eau ruisseler sur mon corps. Je ferme les yeux, pose mon front sur le carrelage froid. L'image du baiser revient en boucle encore et encore...


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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 0:04 par Siobhan M. Williams
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Je n’arrive pas à me faire à l’idée de ce qu’il s’est passé. La journée avait bien commencé pourtant. J’ai déposé les enfants à l’école, passé la matinée dans un bon bain bien chaud à bouquiner, puis j’ai passé l’après-midi à coudre les pièces manquantes du costume d’Halloween de Lily. Et puis tout est parti en vrille. Découvrir l’addiction d’Owen est un choc, je pensais le connaitre par cœur, mais là, je n’ai rien vu. Et il y a eu le baiser. J’aurai pu le repousser mais je n’ai rien fait, je me suis même laisser aller. Je ne comprends pas pourquoi je l’ai laissé faire. Et en même temps, c’était si bon d’être embrassé ainsi… Jamais on ne m’avait embrassé comme ça… Et maintenant, il se met à m’appeler Docteur King, à mettre une espèce de distance entre nous. Et ça, ça me fait mal. "Je...je pense que devant les internes on doit faire preuve de professionnalisme et mettre de côtés nos..sentiments, enfin je veux dire notre relation...amicale..."  Je ne sais pas ce qui est le pire ne cet instant. Le fait qu’il ne sache pas quoi dire ou qu’il parle de mettre notre relation entre parenthèse lorsque l’on travaille. Ça n’est jamais arrivé ! Même lors de nos études il m’appelait Julia, au bloc il m’appelle Julia, je suis Julia avec lui. Juste Julia. Pas de Docteur ou de Maman qui tienne. Je suis Julia. « Oh. Okay, si tu préfères qu’on fasse comme ça… Je t’appellerais Docteur Reagan devant les internes. » Je tourne la tête et fixe le sol. "Julia, je ne cherche pas à mettre de la distance si c'est-ce que tu crois. Je ne veux pas te perdre, ça c'est le plus important. Je...je crois que je devrais remonter. Ma garde est presque terminée, je vais aller prendre l'air."  « Okay. » Ma réponse est un murmure qu’il n’a pas du entendre vu qu’il est déjà parti. Je le regarde s’éloigner puis me détourne et retourne travailler. Le patient suivant est vite expédié, une simple coupure et quelques points de suture. Mais comme les malheurs arrivent toujours par trois, voilà que le jeune homme complètement saoul que j’examine désormais me vomit dessus. Je ne sais pas ce qui est le pire moment de ma soirée. Le tournant de mon amitié avec Owen ? Le coup que dans la mâchoire ? Ou bien maintenant, cet homme qui vient de vider son estomac sur moi ? Je m’assure que le jeune homme va bien et le laisse entre les mains d’un interne pour aller me changer. Je déteste ce boulot parfois. Le sang ne m’a jamais dérangé, mais le reste des fluides corporels des patients je m’en passerais bien volontiers. Je vais dans les vestiaires et retire mon haut plein de vomi. Je vais dans la salle de bain adjointe aux vestiaires et passe mon vêtement sous l’eau, il faut absolument que j’enlève ça avant de le passer au pressing de l’hôpital sinon le haut sera foutu. Je n’avais pas fait attention en entrant mais quelqu’un est sous la douche. J’entends l’eau s’arrêter puis des pas derrière moi. Je baisse la tête et me rends compte que je suis en soutien-gorge.
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 18:59 par Invité

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Je ne dois pas me laisser dompter par mes émotions et il est plus qu'impératif de reprendre le contrôle avant de commettre ce qui pourrait s'apparenter à une erreur. À moins qu'il ne soit trop tard ! Ça peut l'être si je considère le baiser comme une « erreur ». Mais dans le fond, qu'est-ce qu'une erreur ? Un acte inadapté à une situation ? Une option, un jugement ou même une parole non-conforme à la réalité, à la vérité ? Oui, mais si l'acte est conscient ce n'est plus une erreur, mais un mensonge. J'ai embrassé ma meilleure amie, nos lèvres se sont scellées dans un baiser fiévreux parce que l'instant d'avant j'entrais de pleins fouets dans un « moment de faiblesse », C'est ce que je ne cesse de me répéter, mais cet acte était conscient, j'avais bel et bien envie d'embrasser Julia, en prétextant un « moment de faiblesse » je me mens à moi-même, il n'est donc plus question d'une erreur, mais d'un bon gros vilain mensonge. L'erreur, c'est d'en avoir eu envie sans parvenir à refréner ça, sans réussir à comprendre pourquoi ce désir d'embrasser ma meilleure amie, était apparu à ce moment-là.

L'eau d'abord tiède, devint rapidement plus chaude et commençait à faire rougir ma peau. Je pris le gel douche que j'étalais maladroitement sur mon corps endolori par la chaleur de l'eau s'expulsant du jeu au-dessus de moi. Mon épaule droite recommençait à me faire mal, me faisant ainsi regretter l'absence de mon flacon de vicodin. Je compris alors qu'il me faudrait à l'avenir beaucoup de forces pour lutter contre mes nouveaux démons. Que même la volonté de m'en sortir, ne me permettrait pas de sortir aussi facilement de mes nouvelles addictions. L'alcool et les médicaments étaient entrés depuis peu dans ma vie, mais leur existence me procurait une sensation de bien-être que je ne pouvais nier. L'un et l'autre m'apaiser, certes durant un laps de temps, mais il avait le mérite d'exister. Avec l'alcool, j'arrivais à me perdre, à oublier toutes ces images rapportées d'Irak. Avec la vicodin, je faisais taire la douleur assassine due à ce projectile coincé dans mon épaule depuis trois ans. C'est une douleur insupportable, qui est précédée par un fourmillement qui engendre quelques tremblements. Par chance, après avoir ingérer une petite pilule ça s'apaise presque instantanément. Mais lorsque vous alléger votre flacon de vicodin de cinq à six pilules par jours, la douleur devient secondaire, le manque devient alors l'acteur principal de cette triste quotidienneté dans laquelle vous vous enfermez jours après jour.

La mousse du gel douche s'estompe, je finis par tourner les robinets dans le sens inverse pour couper l'eau. Je me saisis d'une serviette que j'enroule autour de ma taille. Je me sens mal, chargé de culpabilité et mal à l'aise. Je ne sais pas comment aborder ma prochaine rencontre avec Julia. Je noue solidement ma serviette, la buée due à la chaleur dégagée par cette douche revigorante, s'échappe des lieux. L'eau continue à ruisseler sur mon corps. J'aime sentir l'air frais se déposer sur ma peau après une douche bien chaude. Ça fait partit des plaisirs simples de la vie et c'est tellement bon, même si c'est futile. Je marche tranquillement vers mon casier pour récupérer mes vêtements propres et ...

« Julia ? »

Je n'avais pas prévu ça, à savoir me retrouver à moitié nue face à elle. D'ailleurs, elle-même s'est dévêtit. En effet, elle porte un sublime soutien-gorge noir qui met en valeur sa poitrine. C'est juste ce qu'il faut pour la rendre sexy et... Mais qu'est-ce que je raconte ...

« Je...je...tu... »

Oui, je bégaie comme un adolescent face à la vision angélique de la fille la plus sexy... Mais enfin ce n'est pas vrai, je recommence. Je ne peux m'empêcher d'assimiler Julia à cet adjectif, ça commence à devenir grave. Gêné, je me masse la nuque et fais mine d'ouvrir la porte de mon casier pour ne pas laisser mon regard s'attarder sur la poitrine de Julia. J'ai chaud, très chaud, tellement que mes joues s'empourprent ce qui accentue encore plus ma gêne.

« Je...je vais te laisser te déshabiller..enfin habiller... oui c'est ce que je voulais dire. Je vais te laisser d'habiller. »

Je prends mes affaires et m'apprête à sortir du vestiaire. Je me rends alors compte que je suis en serviette. Encore plus gêné, je refais le chemin inverse

« Je ... j'allais sortir en serviette. Je suis vraiment tête en l'air parfois. »

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Siobhan M. Williams
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 20:05 par Siobhan M. Williams
Owen
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Julia
Owen
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Julia


 

 



 

 

IT'S WHERE MY DEMONS HIDE

J’entends les pas s’approcher des casiers et je prie pour que la personne n’aille pas dans la rangée où je suis en train de laver mon tenue. Bon, c’est vrai. Nous sommes tous médecins ici. On en a vu des choses ! Mais me retrouver à moitié nue devant un collègue serait vraiment la cerise sur le gâteau de cette soirée des plus pourrie ! Je fixe mes mains dans le lavabo et frotte, frotte, frotte. Je dois me changer et quitter le vestiaire au plus vite. Mais c’est mon jour de chance aujourd’hui, et la personne se fait entendre. « Julia ? » Je pourrais reconnaitre cette voix partout. Je me retourne surprise en laissant mon haut tremper dans le lavabo. Owen se tient devant moi, vêtu d’une simple serviette autour de la taille, sa peau ruisselle encore de l’eau de la douche. J’avale ma salive, il est vraiment attirant. Non. Non, il n’est pas attirant. Ou alors, il l’est mais de façon objective. Il est bel homme, comme je le dirais pour mon frère. Mais il n’est pas attirant dans un sens où il m’attire physiquement. Enfin, je crois. Oh merde. Il m’attire. « Je...je...tu... » Il me fixe, je baisse les yeux et me rends compte qu’il me fixe alors que je suis en sous-vêtements. Il m’a déjà vu comme ça, ça ne devrait pas lui faire cet effet là et ça ne devrait pas me gêner. Mais là, il rougit et j’en fais de même. Il se détourne et ouvre la porte de son casier. Je ramasse ma tenue et la jette dans le bac à linge du vestiaire. « Je...je vais te laisser te déshabiller..enfin habiller... oui c'est ce que je voulais dire. Je vais te laisser d'habiller. » « Non, reste… Je… Je vais y aller… » Mais il a déjà pris ses affaires et quitté le vestiaire. Il revient à peine une seconde après tout gêné. « Je ... j'allais sortir en serviette. Je suis vraiment tête en l'air parfois. »  Je ris nerveusement et m’approche de mon casier, je l’ouvre et attrape un haut de rechange que j’enfile au plus vite. « Ouais… Je… Désolée de t’avoir dérangé. Un gosse m’a vomi dessus. » Je baffouille et peine à trouver mes mots. Ce n’est pas quelque chose d’habituel, surtout lorsque je m’adresse à Owen. Avec lui, tout est toujours si simple, les conversations sont fluides, nous n’avons rien à cacher, même pas notre corps. Je l’ai déjà vu presque nu et inversement. Nous avons tout de même vécu ensemble plusieurs années et c’est arrivé à plus d’une occasion de se trouver dans une telle tenue, et même parfois, lorsque l’un de nous deux prenait sa douche et que l’autre avait besoin de la salle de bain, il ne se privait pas d’entrer. Nous n’avons jamais été pudiques. Mais là… tout a changé. Et la simple idée qu’il me voit me rend timide. Et le voir avec seulement une serviette autour de la taille rend mes genoux faibles… Je ne devrais pas penser ainsi à mon meilleur ami. Ce n’est pas normal. Je ne devrais pas. Je baisse les yeux et ferme mon casier. J’évite son regard au maximum. « Hum… Tu…tu seras à la maison quand je rentrerais après ma garde ? Tu ne peux pas rester seul chez toi et je préfèrerais vider son appart de tout alcool ou médicaments avant que t’y retournes. »
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 21:43 par Invité

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Mon dieu Owen, mais qu'est-ce qu'il t'arrive ? C'est Julia, ma meilleure amie, la fille avec laquelle j'ai tout vu, tout vécu. Nous avons habité ensemble, la nudité n'a jamais posé problème jusqu'alors. J'entends par là qu'elle m'a vu moins habillé que ça et moi de même. Finalement, la gêne finit par s'atténuer au bout de quelques secondes, mes joues reprennent leur couleur normale et je me mets à sourire tandis que Julia bafouille au moins autant que moi quelques secondes plus tôt. Elle n'ose même plus me regarder et enfile son haut en quatrième vitesse ne se rendant même pas compte qu'elle venait de le mettre à l'envers.

« Ouais...je...Désolée de t'avoir dérangé. Un gosse m'a vomi dessus »

Je me sens mieux, plus à l'aise comme si les choses avaient repris leur cours. Je souris à nouveau, j'ai presque envie de souffler, mais je m'abstiens pour ne pas passer pour un dingue, j'en ai assez fait pour aujourd'hui.

« Tu sais, je préfère que ça soit toi plutôt qu'une infirmière ou un autre médecin, c'est...moins gênant...enfin tu vois ce que je veux dire ? »

J'essaye de capter son regard pour amoindrir la gêne qui l'accapare depuis « ce baiser ». Il faut oublier, oublier cet instant, allé de l'avant. Redevenir Owen et Julia, les meilleurs amis du monde, les deux doigts d'une seule et même main. Oui, je l'ai embrassé, oui, je le voulais, oui, c'était bon, oui...mais nous sommes amis, qui plus est les meilleurs amis du monde. Notre lien est indéfectible, il est ce que j'ai de plus précieux, de plus stable dans ma vie, alors il mérite qu'on se batte ardemment pour le conserver, quitte à oublier quelques dérapages. Alors je m'appuie contre son casier et la regarde, alors qu'elle m'évite toujours aussi gênée.

« Julia...hey Julia »

Mais elle ne m'écoute pas, pire encore elle baisse les yeux et ferme son casier. Elle ne fait qu'éviter mon regard, c'est douloureux, tellement qu'il faut que je fasse quelque chose. Mais avant même qu'elle ne me laisse le temps de rétorquer à nouveau, elle prend la parole.

« Hum...tu...tu seras à la maison quand je rentrerais après ma garde ? Tu ne peux pas rester seul chez toi et je préfèrerais vider ton appart de tout alcool ou médicaments avant que t'y retournes... »

Bien décidé à me faire voir, je lui prends la main, elle lève enfin les yeux et pour la rassurer, je lui souris chaleureusement.

« Julia écoute, je suis désolé pour tout à l'heure, pour le baiser et ne m'arrête pas, laisse-moi terminer s'il te plaît. Je vais mal, enfin j'allais mal, mais je vais me reprendre en main. Oublie ce baiser ok ? On est tous les deux gênés, on ose à peine se regarder en face, c'est troublant et ça me tue parce que ce n'est pas nous ça. Et pour te rassurer, je vais rester ici à attendre que tu termines ta garde, ensuite, on ira chez toi et on passera une super soirée avec les enfants. Ok ? Et si c'est pas trop demander, j'aimerai un petit sourire et que tu remettes à l'endroit ton haut.. »

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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 23:25 par Siobhan M. Williams
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Je n’arrive pas à décoller les yeux du sol. Je suis inquiète pour Owen et je veux être là pour lui, mais je n’arrive pas à le regarder. Je suis perdue. Owen me prend la main et je me tourne vers lui, il me sourit. « Julia écoute, je suis désolé pour tout à l'heure, pour le baiser et ne m'arrête pas, laisse-moi terminer s'il te plaît. Je vais mal, enfin j'allais mal, mais je vais me reprendre en main. Oublie ce baiser ok ? On est tous les deux gênés, on ose à peine se regarder en face, c'est troublant et ça me tue parce que ce n'est pas nous ça. Et pour te rassurer, je vais rester ici à attendre que tu termines ta garde, ensuite, on ira chez toi et on passera une super soirée avec les enfants. Ok ? Et si c'est pas trop demander, j'aimerai un petit sourire et que tu remettes à l'endroit ton haut... » Je fronce les sourcils et baisse les yeux. Il a raison, j’ai mis mon tee-shirt à l’envers. Je lui souris doucement. « D’accord. Tu m’attends si tu veux, mais tu vas en avoir pour la nuit, je commence à peine ma garde. Et on sera rentrés pour réveiller les monstres si tout va bien. » Je me retourne pour enlever mon haut et le remettre dans le bon sens avant de l’enfiler à nouveau. Le sentiment de gêne devant lui est toujours présent, mais je fais abstraction. C’est mon ami. Il n’y a aucune honte à avoir devant lui, il m’a vu mettre Lily au monde, ce n’est pas un peu de chaire qui va le perturber. « J’ai pris une double garde ce soir… ça me permet d’être à la maison tout le week-end d’Halloween. Il faut bien faire des sacrifices pour les petits monstres ! » Je me force à lui sourire, je ne devrais pas avoir à me forcer, mais là je ne peux pas faire plus. Ça me fait mal de prétendre avec lui. C’est mon meilleur ami depuis près de vingt ans, on se connait par cœur, mais là, je n’arrive pas à lui sourire. Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Je ne lui ai jamais mentis, jamais. Et je me retrouve à le faire parce que je suis gênée ? Confuse ? Je ne sais même pas. Je sais juste que mon meilleur ami m’a embrassé, que je ne l’ai pas repoussé et qu’il me demande désormais d’oublier ça Je ne pourrais pas le faire, mais je vais faire comme si. Je m’apprête à quitter le vestiaire mais je me retourne et tiens la porte ouverte. « Hum… Si tu veux, je peux appeler Lizzie. Elle a des contacts, elle pourrait t’aider, ou t’amener à des réunions avec elle. Enfin, je dis ça mais… Tu dois faire le premier pas. Il faut que tu le fasses pour toi et que t’en ai envie. Sinon, ça sert à rien, tu vas replonger. » Je ne veux pas le perdre. Je ne peux pas le perdre. Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour lui désormais, et quoi qu’il me dise, je ne m’arrêterais pas. C’est mon meilleur ami. Ma famille. Et je prends soin de ma famille. Je l’ai toujours fait, que ce soit Jackson, mes frères, mes enfants ou mes parents. Je prends soin de ma famille. Et Owen fait partie de ma famille. Depuis que je le connais il en fait partie intégrante. Mes parents l’ont toujours invités aux repas, à Noël, aux anniversaires… Ils disent que c’était pour le sortir des bouquins, comme pour moi, mais je me doute bien qu’ils aiment Owen comme l’un de leurs enfants. Si Owen venait à… Je ne peux même pas le dire. Mais s’il n’était plus dans ce monde, mes parents seraient dévastés. Jeremiah perdrait un de ses meilleurs amis. James perdrait un modèle, il a toujours admiré Owen. Teddy et Lily… Ils seraient inconsolables. Après la mort de Jackson, Owen m’a pas mal aidé à prendre soin des enfants, il est devenu la chose la plus proche d’un père pour Teddy et Lily. Je ne peux pas le perdre. Aucun de nous ne le peux. Il est trop précieux dans nos vies. Il ne s’en rend pas compte mais lorsqu’il est là, j’ai l’impression que le monde est moins triste, il redonne des couleurs à Londres sous la pluie, illumine une nuit sans Lune, rend son sourire à une jeune veuve complètement perdue.
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