"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici a friend in need is a friend indeed (feat. Kenzo) - Page 2 2979874845 a friend in need is a friend indeed (feat. Kenzo) - Page 2 1973890357
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a friend in need is a friend indeed (feat. Kenzo)

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Anonymous
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() message posté Mar 29 Juil 2014 - 16:55 par Invité
Je crus un instant que Kenzo ne me répondrait pas, tant elle semblait lutter. Tant elle semblait chercher à maitriser les brisures de sa voix et les tremblements qui parcouraient son corps. Puis elle le fit et je me surpris à froncer les sourcils en entendant son discours. Je n’arrive pas à croire que Kenzo puisse penser ses mots. La réalisation de ses souhaits signerait à mon sens son arrêt de mort. Seul la colère et le désespoir semblaient la maintenir en vie. L’amour est insupportable. Il est une plaie. Au sens propre du terme. Tout aussi blanche et nette que cette plaie semblait être au début, elle ne tardait pas à saigner, à suinter même lorsqu’elle parfois elle s’infecte, elle se dessèche, elle gratte, démange. Parfois, la plaie est petite, ridiculement petite mais nous avions tous appris que les plus petites des blessures pouvaient nous procurer la plus grande des douleurs. Celle la même que les autres ne voient pas forcément, ne perçoivent pas mais qui finit par nous rendre fous. L’amour finit toujours pas se transformer en cicatrice, plus ou moins vaste, plus ou moins silencieuse. A la commissure de mes lèvres apparaissait la tristesse de ce malheur accepté. Nous avions le choix. Le choix de décider si l’amour est supportable ou non. Si l’on se protège et qu’on vit à l’abri ou si l’on s’expose et qu’on respire à découvert. Je souffre chaque jour de mes amours perdus mais je ne les effacerais de mon histoire pour rien au monde. Pas même pour ma guérison. A quoi bon survivre ? Quand la vie est vide. Encéphalogramme à plat …

J’ai bien cru un jour que j’étais à deux doigts de sombrer dans la dépression. Je la sentais, tapie dans l’ombre, prête à débarquer, à m’assaillir à la seconde où je déposerais les armes. Je suis sauvée chaque jour par mon orgueil. Mon orgueil, la colère ou je ne sais quelle autre ressource intérieure me permet chaque jour de chasser cette dépression avant qu’elle ne se déclenche et qu’il ne soit trop tard. Je refuse d’être soumise à cette fatalité du désespoir. Je ne suis pas douée pour le malheur, la complaisance, ils me tueraient sur le champ. Je ne dis rien. Le mutisme ne me guérit de rien, pas plus qu'il n'éloigne la douleur. C'est juste qu'il s'impose à moi, qu'il me submerge, qu'il me dépasse. Ce n'est en fait pas une question d'orgueil, ou une misérable tentative pour sauver la face. Non, c'est seulement être inatteignable, inaccessible, la plus lointaine possible pour ne pas souffrir à nouveau. J'en avais déjà trop fait.

« Seulement si tu le penses. » Je la regarde, l’air toujours sombre devant les demandes de mon ami. Je veux la faire réagir, lui faire comprendre que ce n’est pas envisageable. Pour elle. Que je ne me risquerais pas à la perdre, que je frapperais Zola jusqu’au sang si il osait l'achever, renier leur histoire, l’oublier. Je pouvais bien croire qu’elle l’espérait, qu’elle se disait que tout irait pour le mieux. Mais je ne pense pas que ce soit la solution. Effacer le passé, soit, mais pour quel avenir ? « Je le lui dirais si tu le penses », ajoutais-je fermement. Kenzo cassait tout, hurlait, se faisait du mal. Qu’elle me casse, qu’elle me hurle, qu’elle me fasse du mal. Je ne bougerais pas, je lui tiendrais tête, je la soulèverais, pointerais ses incohérences, refuserais qu’elle ne se dénie. « Tu as trop de valeur. Tu as trop de force, de qualités, pour n'avoir jamais à te déprécier. » Je vais tourner de l’œil. Je me redresse de la baignoire, m’attarde une seconde sur sa main en la pressant tendrement et me dirige vers la sortie. « Je te le répéterais. Demain. Après-demain. Et le jour d’après. Jusqu’à ce que tu me croies. » Je me tiens une seconde à l’encadrement de la porte et lui glisse avant de sortir de la salle de bain. « Tu peux prendre ton temps, je suis dans le salon. » J’attrape un balai, un grand sac poubelle dans la cuisine, j’y fourre tous les débris, les morceaux de verre, sa vaisselle détruite, les cadres de l’entrée, la lampe explosée … J’entends les dernières gouttes de café couler et je prépare une tasse pour Kenzo avant de rejoindre le salon, satisfaite de constater qu’il ne ressemble plus à une véritable scène de crime.
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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Sam 2 Aoû 2014 - 7:04 par Kenzo A. Armanskij
    On avait beau dire, malgré toutes nos faiblesses, toutes nos erreurs, Lexie et moi faisions preuve du courage immense. Nous acceptions de vivre avec nos fardeaux, certes, en nous détruisant, mais à l'heure actuelle, nous respirions encore. Lexie m'annonça qu'elle ferait part de mes pensées à Zola, mais qu'en vérité, je valais mieux que ça, et qu'elle se battrait le temps nécessaire pour que je le comprenne. Je ne répondis rien, tout simplement parce que j'étais trop épuisée pour répondre. Je n'avais pas d'argument, rien à répondre pour exprimer ma pensée et mes choix, et je la laissais donc quitter ma salle de bain. Je l'entendais faire le ménage. Faiblement, je poussai un bruit comme pour lui dire de ne pas se fatiguer à ramasser après moi, mais en voulant me redresser, je sentis mes bras lâcher. Mon amour pour Zola me détruisait aussi physiquement. Mes yeux se posèrent alors sur le rasoir. Je le fixais longuement. Je voulais en finir, me tailler les veines et mourir dans l'heure qui suivait. Alors je l'attrapais et le collais à ma peau. Et je pleurais. J'avais beau appuyer autant que je voulais, ma main ne parvenait pas à faire ce qu'il fallait pour abandonner. Car je pensais à Zola, mais aussi à Lexie qui se trouvait dans la pièce d'à côté. Je fixais longuement ce bras, ce poignet pâle et faible, et m'abandonnant alors, je fis glisser la lame sur ce dernier.
    Je sanglotais, car à peine avais-je entaillé ma peau, que je regrettais mon geste. Mais mon autre main reposa le rasoir, et je me laissais alors sombrer. Tout en pleurant, je fermai les yeux. Je pensais à ce jour où j'avais rencontré Zola, dans la nuit noire éclairée par des petites étoiles dans le ciel. Elles étaient par milliers, et nous les regardions, main dans la main, avant de nous endormir l'un contre l'autre. Puis je repensais à tout ce que j'avais vécu avec Lexie, nos fous rires, nos délires, mais aussi nos pleurs. D'un certain côté, morte, la vie de tous reprendrait son court. Ils pourraient avancer, et peut-être même que Lexie trouverait la force de vivre, pour sa soeur, pour l'homme qu'elle avait aimé et qui était parti, mais aussi pour moi. Je voulais les libérer de ce poids que j'étais, et même si Lexie allait retrouver mon corps sans vie dans ma baignoire, elle verrait où le désespoir peut mener. Et elle aurait peur. Car elle avait bien trop d'orgueil pour finir comme moi. Je pensais alors à Julian. Julian et ses fossettes, et son regard pénétrant. Ses caresses, ses baisers, ses mots doux. Je repensais à ces moments où je me sentais si en sécurité dans ses bras, au chaud. Dans ces moments, j'étais tout pour lui, j'étais sa Kenzo, son espoir, son oxygène. J'allais lui manquer, mais il y avait tant de personnes qui pourraient prendre soin de lui alors. Je n'étais qu'une pièce dans le grand puzzle qu'était sa vie. Et puis je pensais à nouveau à Zola. Il allait pouvoir aimer, et je savais que Lexie ne le laisserait pas faire la même erreur que moi. Mais il allait tourner la page, car une fois morte, il n'y aurait plus d'espoir pour nous deux. J'allais alors rejoindre notre fils qui nous avait quitté trop tôt, je pourrai lui dire tout ce que je ne lui avais jamais dit, en particulier que je l'aimais mais que j'avais été trop stupide pour le voir, mais aussi que sa présence me manquait terriblement, et qu'il était parti avec mon âme et mon espoir. Je souriais alors. Les choses allaient s'arranger.
    Je n'avais plus aucune force, et je le sentis alors. Je tentais de m'abandonner, même si je sentais que la fin n'était pas encore arrivée.

    Spoiler:
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() message posté Dim 3 Aoû 2014 - 1:13 par Invité
« Il y a du café chaud. Tu voudrais bien manger quelque chose pour moi aussi ? Une tartine ? Des biscuits ? » J’ouvre les placards, les découvrant vides un à un ou en tout cas dénués de choses à grignoter. Une nouvelle tentative en ouvrant le frigo. « Un fruit peut-être ? … Mon dieu Kenzo, je reviendrais avec des courses la prochaine fois ! » Je ferme la porte du frigidaire et m’arrête une seconde, guettant une réponse de sa part. « S’il te plaît, je n’ai pas faim non plus, on va se forcer. » Mon estomac proteste tandis que je prononce ces mots. Je n’ai plus jamais faim, de simples odeurs peuvent me donner envie de vomir. Mon corps ne peut plus rien avaler depuis trois ans maintenant. Le silence est total dans l’appartement, hormis le ronronnement des appareils électriques. J’ignore pourquoi je reste plantée là, pourquoi je ne réagis pas plus rapidement. Une sensation de vide grandit soudainement en moi. « Kenzo ? », je hausse la voix et sors de la cuisine, je me dirige vers la salle de bain. La porte est restée grande ouverte après que j’en sois sortie. J’aperçois son bras au dessus du rebord. Il pend. Lâchement. La scène me cloue sur place. Les bruits se rétractent, l’univers bat en retraite pour mieux m’isoler dans la détresse. Nous isoler, moi et Kenzo. Je me dissous. Je disparais dans un clair-obscur où tout s’est figé. Je veux mourir. L’effroyable vision de cette scène qu'elle m'a laissé me paralyse d’une souffrance si violente que j’ai l’incroyable impression de ne plus pouvoir bouger, parler, respirer, agir. Deux secondes. Tout ceci doit durer deux secondes. Et mes jambes flanchent. Mais au lieu de me laisser tomber au sol, elles me propulsent vers l’avant. Vers elle. « KENZO ! » Kenzo mon amour ! Kenzo espèce d’imbécile !

« KENZO ! » Je plonge mes mains sous l’eau, le sang, mes bras, tout l’avant de mon corps. Pour l’attraper, la relever, la tirer de là. Je ne sais pas ce qui me retient de ne pas tout simplement la rejoindre. Sous l’eau. On ne distinguerait plus son sang du mien. Ce n’était pas une vie, on existait seulement. Je me bats tous les jours à faire croire le contraire, à refuser les traitements pour survivre au mieux mais ce n’était pas le cas. Le fait de se réveiller le matin relevait du miracle pour moi. Juste avant de m’endormir chaque nuit, ne serait-il pas plus simple et raisonnable de fermer les yeux pour de bon ? Tout serait tellement plus simple. La rejoindre maintenant. Deux âmes esseulées et aimantes quittant la terre en même temps, l’une ne pouvant pas vivre sans l’autre. Et si je m’endormais avec elle. Certaines personnes mourraient de chagrin, n’est-ce pas ? Je ne désirais rien d’autre, à cette seconde précise, que de m’étendre et laisser la vie se retirer de moi. Les battements affolés de mon cœur, la raideur de mes muscles qui s’acharnent pour la tenir contre moi m’ordonnent cependant de me lever, d’étirer mes jambes, d’agir. Cette force indéniable de l’existence. J’accuse le coup. Le ciel me tombe sur la tête, je devrais hurler, pleurer, m’effondrer. Ma tête est sous vide. Je me sens patraque, hallucinée, dévitalisée. Je ne suis plus d’un énorme chagrin recroquevillé sous une chape de plomb, incapable de dire si j’ai conscience du malheur qui me frappe ou bien si celui-ci m’a d’ores et déjà anéantie. Sam saurait quoi faire. Instinctivement. Je m’évertue à lui reprocher chaque jour sa fermeté, son contrôle. Elle est la personne la plus forte que je connaisse. Comme une enfant apeurée qui a besoin de sa maman, j’ai besoin d’elle maintenant. Que ferait-elle ? Je hisse Kenzo en dehors de l’eau, l’appuie sur le rebord, attrape son visage entre mes mains, pour tenter de la réveiller, de la faire respirer. Je n’ai pas le droit. Je n’ai pas le droit de l’abandonner. Je ne lui ferais pas ce plaisir. « Kenzo !! » Arrête de crier son nom ! BOUGE ! Il y a tellement de sang. J’attrape son haut qui gisait par terre après qu’elle se soit dévêtue. Je compresse, j’appuie sur ses poignets de toutes mes forces, avant de l’enrouler autour pour comprimer, l’empêcher de se vider tout autour de moi. Je me lève, manque de déraper mais je cours attraper mon téléphone avant de revenir à elle. Les secours. Elle allait m’en vouloir à son réveil de se retrouver dans un lit d’hôpital. Elle allait m’en vouloir, et j'en serais tellement heureuse et soulagée. Elle serait réveillée. Une tentative de suicide ?, m’a demandé la femme à l’autre bout du fil. Je n’avais pas répondu précisément, quel besoin avaient-ils d’y poser des mots ? Ses poignets étaient ouverts, ses veines étaient tailladées, c’était bien assez … « Kenzo accroche-toi … Les secours arrivent, tu m’entends ? Je veux que tu t’accroches, t’as pas le droit ! » Pas le droit ? Je lui enlève son droit de mourir. Je le lui retire, lui refuse. C’était peut-être injuste mais c’était ainsi. Je suis injuste. Mon dieu, mais qu’est-ce que tu as fais ?

Dieu n’y est pour rien. Elle a essayé de vivre, elle a essayé de s’accrocher, de faire face et puis elle a craqué, tout simplement. Ce n’est pas le Malin qui lui a fait du charme ou le Saint Esprit qui lui a montré la lumière. Elle a laissé tomber tout simplement.

Je continue d’appuyer sur ses poignets. J’appuie car c’est la seule chose que je puisse faire. Pour que ma meilleure amie vive. Pour que ma meilleure amie puisse avoir une nouvelle chance. De voir à quel point elle est aimée. Admirée. Essentielle. Importante. Pour que je ne perde pas mon âme sœur. « Tu vas vivre, tu m’entends. Je suis toujours là moi. » Ma voix est ferme, convaincante. Je ne craque pas. Toujours pas. Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’ai lâché prise. Je ne me souviens plus du goût des larmes. J’entends les sirènes. J’entends tambouriner à la porte. Ils peuvent prendre le relais, je ne suis pas à la hauteur. Je n'ai pas été à la hauteur.


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