(✰) message posté Dim 3 Déc 2017 - 4:58 par Invité
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Zola Monroe & Kenzo A. Armanskij
Jetant un coup d’œil à ma montre, je pus m'apercevoir qu'une fois de plus, je n'avais pas vu cette journée passer. Il faut dire que depuis quelques mois, j'avais rarement l'occasion de pouvoir me la couler douce et d'une certaine manière, cela ne me dérangeait pas outre mesure. Certes, j'avais toujours un emploi du temps très chargé mais peu importe l'activité à laquelle je m'adonnais, j'aimais ce que je faisais et je prenais plaisir à m'investir sans rechigner à la tâche pour la simple et bonne raison que je me sentais épanoui. Si mes études de journalisme me donnaient beaucoup de fil à retordre, je ne regrettais pas une seule seconde de m'être lancé dans cette aventure car j'étais convaincu de pouvoir percer dans ce milieu une fois que j'aurais mon diplôme en poche. De plus, cela ne m'empêchait pas de faire d'autres choses à côté à partir du moment où je m'organisais à l'avance. Ainsi, deux ou trois fois par semaine, je me produisais dans plusieurs bars de la ville afin de vivre de ma passion: à défaut de m'en mettre plein les poches, jouer de la guitare me donnait l'occasion de me vider l'esprit et donc de ne pas broyer du noir. J'étais conscient de ne pas gagner assez mais j'avais passé un accord avec mes parents: je leur avais demandé de m'aider financièrement jusqu'à temps que j'obtienne mon diplôme et en échange, je leur avais promis de ne plus toucher à l'alcool ou la drogue jusqu'à mon dernier souffle. Cet accord me convenait à merveille car je savais ce que je risquais si jamais je déconnais. Cela me donnait une motivation de plus pour résister à mes vieux démons et autant dire que dans ma situation, toutes les aides étaient les bienvenues. Le reste du temps, je me débrouillais pour ne pas rester à rien foutre car c'était encore le meilleur moyen pour moi de ne pas céder à la moindre tentation. Ainsi, j'allais parfois à quelques réunions des dépendants anonymes où récemment, j'étais devenu parrain même si pour le coup, ce n'était pas forcément quelque chose qui me plaisait outre mesure. Et comme si tout cela n'était pas suffisant, j'avais également décidé de consacrer un peu de temps libre à mes amis les bêtes. Quand j'en avais l'occasion, je me rendais donc dans un refuge afin de faire du bénévolat et je dois admettre que je m'étais pris au jeu au point de m'inscrire dans plusieurs associations qui prônaient la défense des animaux.
En toute honnêteté, je vivais sans doute une période de mon existence où j'avais tout pour être heureux mais même si je pouvais parfois donner le sentiment de sourire à la vie, j'étais loin de nager dans un bonheur infini. La drogue était comme un poison qui ne quittait jamais votre corps une fois que vous aviez fait l'erreur d'en consommer et cette réalité, j'y étais confronté au quotidien. Dès lors que je restais inactif, mon esprit s'amusait à me jouer de vilains tours et il fallait alors que je lutte de toutes mes forces pour ne pas commettre l'irréparable. D'une certaine manière, je menais une bataille de tous les instants pour demeurer sobre et durant certaines périodes, cela finissait par être tellement épuisant que mon moral était alors au plus bas. La vérité, c'est que je ne pouvais pas relâcher mes efforts ne serait-ce qu'une seule seconde car je savais pertinemment qu'il suffisait d'un moment de faiblesse de ma part pour ruiner tout ce que j'avais réussi à accomplir jusqu'à présent. Vivre en permanence avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête était difficile à accepter mais je n'avais pas le choix et avec le temps, j'avais surtout compris que j'étais le premier responsable de cette situation: il était donc de mon devoir d'accepter les conséquences de mes actes.
Etre confronté à cette réalité me foutait souvent les boules mais même si j'étais sujet à quelques coups de blues passagers, je parvenais à tenir bon. En revanche, ce que je vivais assez mal actuellement, c'était de constater que mon couple battait sérieusement de l'aile. Pourtant, je vivais désormais sous le même toit que ma moitié et depuis quelques mois, nous avions enfin obtenu la garde de notre fils. Tout semblait donc réuni pour que notre relation reparte du bon pied mais depuis peu, j'avais surtout l'impression de ne plus exister pour Kenzo. De temps à autre, j'en venais même à croire que ma présence lui importait peu tant elle semblait enfermée dans une bulle où je n'étais visiblement pas le bienvenue. Le pire, c'est que je ne lui en voulais même pas d'agir de la sorte et même si cette situation me peinait à bien des égards, c'était surtout pour mon âme sœur que je me faisais énormément de soucis en premier lieu. Ce qui m'avait surtout frappé ces dernières semaines, c'est qu'à chaque fois que je la contemplais, j'avais le sentiment d'observer une coquille vide et cela me foutait limite les jetons: parfois, elle semblait tellement absente que je me demandais si elle était toujours présente à mes côtés. Malgré tout, ce qui demeurait le plus frustrant à mes yeux, c'est que je ne savais que faire pour lui venir en aide: ce sentiment d'impuissance me donnait parfois envie de tout saccager.
Après avoir marché pendant un bon quart d'heure, je finis par rentrer à la maison. La plupart du temps, lorsque mes cours étaient terminés, je me rendais à une réunion des dépendants anonymes ou bien alors au refuge où j'étais bénévole mais aujourd'hui, j'étais décidé à rester auprès de Kenzo même si je savais par avance que cela ne lui redonnerait pas le sourire. Cependant, après avoir fait le tour de notre demeure, je compris très vite qu'elle était sortie et aussitôt, je sus où elle s'était rendue. Après avoir poussé un léger soupir, il me parut alors évident que la seule chose qu'il me restait à faire était de la rejoindre.
Parvenu à destination, je sentis un frisson me parcourir le dos: j'avais toujours eu horreur des cimetières et en toute honnêteté, je ne comptais pas m'éterniser en ces lieux. Quelques minutes plus tard, je réalisai que mon intuition avait vu juste lorsque j'aperçus la silhouette de Kenzo au loin. Un peu déboussolé et ne sachant quoi lui dire, je décidai de garder le silence et me contentai alors de venir à ses côtés tout en contemplant la tombe qui se dressait devant mes yeux. Si la peine que j'éprouvais n'avait rien de comparable à celle qui rongeait chaque parcelle du cœur de Kenzo, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir la gorge serrée chaque fois que je venais ici: après tout, j'avais énormément d'affection pour Lexie et regrettais amèrement qu'une telle tragédie se soit produite. A croire que les meilleurs partaient toujours les premiers...
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Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Dim 3 Déc 2017 - 13:28 par Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Dim 3 Déc 2017 - 21:11 par Invité
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A en croire mes proches, je savais parfois trouver les bons mots pour les consoler lorsque je me donnais la peine de les écouter avec attention. Il faut dire que même si cela ne se voyait pas au premier coup d’œil, j'étais un homme très sensible qui n'hésitait pas à donner de sa personne quand je m'apercevais qu'un ami ou qu'un membre de famille broyait du noir. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'ils ne pouvaient rien me cacher et que je pouvais lire en eux comme dans un livre mais s'ils appelaient au secours, ils pouvaient toujours compter sur moi pour que je leur tende la main.
Dire que j'aurais tout donné pour que Kenzo parvienne enfin à faire son deuil était bien plus qu'un simple euphémisme. Chaque fois qu'une larme coulait sur sa joue, j'avais l'impression que l'on m'imposait une torture des plus insoutenables et lorsqu'elle finissait par pleurer, c'était mon cœur tout entier qui se mettait à saigner. Pour une fois, je n'avais rien à me reprocher puisque ce n'était pas de ma faute si Kenzo souffrait comme une damnée et pourtant, je culpabilisais plus que jamais en constatant que même avec la meilleure volonté du monde, j'étais incapable de soulager sa douleur. Je vivais très mal cette situation car avec la mort de Lexie, je devenais le principal pilier de ma moitié et pourtant, j'avais presque le sentiment de l'abandonner à son triste sort tant je me sentais totalement inutile. D'une certaine manière, c'est aussi pour cette raison que j'évitais de croiser son regard car j'éprouvais de la honte et encore, c'était peu dire. Cette réalité me faisait réaliser par la même occasion que depuis que mon âme sœur était tombée enceinte, je lui avais sans doute causé plus de tort que de bien et il fallait avouer que c'était une vérité très dure à porter sachant que Kenzo représentait ce que j'avais de plus chère au monde: elle était toute ma vie et moi, comme le dernier des crétins, je n'avais eu de cesse de la blesser.
Plongé dans mes songes, je fixais la tombe de Lexie tandis que dans le même temps, une pensée assez horrible me traversa soudainement l'esprit: en y réfléchissant de plus près, je me disais simplement que le destin s'était trompé et qu'il aurait été plus judicieux qu'il m'ôte la vie tout en épargnant celle d'Alexandra par ma même occasion. J'étais le premier surpris d'en arriver à une telle extrémité mais je restais persuadé que mon raisonnement n'était pas totalement illogique. J'avais beau retourner le problème dans tous le sens, j'en arrivais toujours à la même conclusion. Lexie était une perle rare qui n'avait jamais cessé de soutenir Kenzo si bien qu'au final, elle ne lui avait apporté que du bonheur. A contrario, c'est sans doute par ma faute que ma moitié avait traversé les pires heures de son existence et je ne préférais même pas imaginer tout ce qu'elle avait enduré au quotidien lorsque je m'étais comporté comme la dernière des enflures. A cet instant précis, j'en venais même à croire que je n'étais pas digne de l'amour qu'elle me portait...
Alors que tout commençait à s'embrouiller dans mon esprit, une douce voix m’interpella et aussitôt, je reportai mon attention sur Kenzo tout en essayant tant bien que mal d'arborer un sourire taquin.
- Loin de moi l'idée de te vexer mais il y a bien longtemps que je sais que tu n'as pas l'électricité à tous les étages.
Accompagnant ma réplique d'un petit clin d’œil malicieux, je continuais d'arborer un sourire moqueur qui sonnait faux. Par la suite, j'attrapais avec douceur la main que Kenzo me tendait et l'aidait à se remettre sur ses jambes avant de me montrer plus affectueux à son égard.
- Mais je te rassure, c'est ce qui fait tout ton charme et c'est comme ça que je t'aime.
J'en profitais pour l'embrasser tendrement avant de passer un bras autour de sa taille pour la serrer contre moi: ce n'était pas grand chose mais j’éprouvais le besoin de la câliner pour lui apporter un peu de réconfort car j'imaginais aisément à quel point elle avait besoin qu'on lui offre un peu de tendresse. Ensemble, on se mit alors à regarder la tombe d'Alexandra et je poussais un léger soupir à peine audible empreint d'émotion: j'avais beau être sensible, il était très rare que je pleure en public préférant généralement laisser mes larmes couler quand j'étais seul dans mon coin. Kenzo me confia alors à quel point Lexie lui manquait et aussitôt, j'eus le réflexe de la serrer un peu plus fort dans mes bras tout en luttant pour ne pas craquer.
- Je sais, elle nous manque à tous...
Éprouvant toutes les peines du monde à terminer ma phrase, je fis alors un pas en direction de la tombe. Posant ma main sur ma bouche, je la plaçais ensuite sur le prénom d'Alexandra comme si d'une certaine manière, j'envoyais un baiser rempli d'amour à un ange parti beaucoup trop. Durant de longues secondes, un silence de mort s'installa alors dans le cimetière lorsque soudainement, je pris la parole sans même me rendre vraiment compte que je parlais à voix haute.
- Je suis désolé...
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Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Dim 3 Déc 2017 - 23:41 par Kenzo A. Armanskij
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Zola Monroe & Kenzo A. Armanskij
J'étais loin d'être un homme irréprochable et j'étais même le premier à penser que je possédais beaucoup plus de défauts que de qualités. Malgré tout, s'il y a bien un domaine dans lequel j'avais toujours excellé, c'était l'humour. Avec le temps, c'était même devenu ma marque de fabrique ainsi qu'une arme secrète que je savais parfaitement utiliser à bon escient avec mes proches. En toute circonstances, j'avais toujours le mot pour rire même si dans mon genre, je possédais un humour particulier qui était en quelque sorte à mon image. D'une certaine manière, je me servais souvent de mes blagues pourris pour dédramatiser une situation ou bien alors, j'avais toujours une réplique en réserve que je sortais au bon moment pour amuser la galerie. Je n'étais pas le clown de service mais il est vrai que l'humour était devenu comme une seconde nature chez moi.
Dans l'absolu, que je parvienne à faire rire Kenzo n'avait donc rien de surprenant mais bizarrement, il y a tellement longtemps que je n'avais pas réalisé un tel exploit en sa compagnie que que j'avais vécu ce moment privilégié comme une petite victoire. Implicitement, je réalisai par la même occasion qu'à force de m'inquiéter pour ma moitié, j'en avais perdu ma joie de vivre communicative depuis de longues semaines. S'il était normal que je ne sois pas au mieux de ma forme actuellement, il fallait peut-être que je trouve le moyen de m'appuyer sur mon humour pour donner l'occasion à Kenzo de sourire de temps à autre car d'une certaine manière, il n'y avait pas de meilleur thérapie au monde pour soigner ses plaies. A vrai dire, même si cela n'avait duré que quelques secondes, voir mon âme sœur rire de la sorte m'avait procuré un pincement au cœur. En effet, l'espace d'un instant, cela m'avait rappelé cette époque où tout allait pour le mieux dans notre couple. Dans mon fort intérieur, j'espérais qu'un jour, on puisse retrouver cette même joie de vivre au sein de notre relation mais quand je réalisai à quel point j'avais merdé ces dernières années, je me disais que ce n'était pas demain la veille que l'on pourrait passer outre tous les drames qui avaient fragilisé notre union.
Même si j’aimais Kenzo plus que tout au monde, il était finalement assez rare que je lui dise de vive voix ce qu'elle représentait à mes yeux comme je l'avais fait quelques minutes plus tôt. Seulement, à cet instant précis, j'avais jugé utile de faire preuve de tendresse à son égard parce qu'elle en avait grand besoin et que je regrettais de ne pas me montrer plus affectueux en sa compagnie depuis quelques temps. En guise de réponse, Kenzo s'était contentée de m'offrir un joli sourire tout en me caressant la joue et cela suffisait amplement à mon bonheur. Elle n'avait jamais été du genre à crier combien elle m'aimait sur tout les toits et cela me convenait parfaitement: je n'avais pas besoin qu'elle m'ouvre sans cesse son cœur pour savoir qu'elle me considérait comme sa moitié. De toute manière, sa plus belle preuve d'amour, elle me l'avait donné en passant outre la souffrance que je lui avais causée pour offrir une seconde chance à notre couple.
Alors que je venais de déposer un baiser sur la tombe d'Alexandra afin de lui signifier toute l'affection que je lui portais, Kenzo sortit une réflexion qui eut le mérite de me faire rire. Ce n'était pas sa jumelle de cœur pour rien: l'espace d'un instant, j'avais presque eu l'impression que c'est Lexie elle-même qui m'avait envoyé ce message de l'au delà. Reprenant de nouveau Kenzo dans mes bras, je contemplais une fois de plus la tombe d'Alexandra sans dire un mot: même si j'étais forcément triste, je ne boudais pas mon plaisir de voir ma moitié blottie contre mon corps. J'avais plus que jamais besoin de humer son doux parfum et de la serrer contre moi pour me sentir vivant. Une fois de plus, c'est Kenzo qui brisa le silence ambiant pour me confier que Noël et elle, ça faisait deux. Au travers du timbre de sa voix, je sentis tout son désarroi s'exprimer si bien que sa réaction me peina au plus haut point. En même temps, comment pouvait-il en être autrement? Kenzo n'avait pas eu la chance de grandir au sein d'une famille aimante: j'étais bien placé pour le savoir dans la mesure où je ne comptais plus le nombre de fois où elle avait pleuré dans mes bras lorsqu'elle n'était encore qu'une petite fille. Je n'étais pas certain d'être le mieux placé pour lui venir en aide à ce niveau mais il fallait que j'essaye de la réconforter: maintenant que Lexie s'était envolée sous d'autres cieux, je me devrais de reprendre le flambeau. Ainsi donc, je l'invitai à relever la tête en plaçant une des mes mains sous son menton puis tout en la regardant droit dans les yeux, je pris la parole.
- Ecoute, je ne suis pas certain d'être le meilleur professeur mais grâce à mes parents, j'ai été à bonne école. Je te promets que cette année, je ferai tout mon possible pour que tu apprécies Noel à sa juste valeur. Ne t'inquiète pas, je serai là pour te guider...
Je lui adressai un petit clin d’œil complice et déposai un nouveau baiser sur sa bouche simplement pour la rassurer. Je ne savais pas encore comment j'allais m'organiser mais désormais plus que jamais, j'étais déterminé à tout faire pour qu'on passe un Noel inoubliable en famille. Par la suite, Kenzo s'agaça et me confia qu'elle souhaitait changer la phrase inscrite sur la tombe. Sachant dans quelles circonstances, elle avait appris la mort de sa jumelle de cœur, cela ne m'étonnait qu'à moitié qu'elle veuille la modifier. Je me contentai de sourire à sa réflexion sans rien ajouter car j'estimais tout simplement qu'il était inutile de rebondir sur ses paroles. Quelques secondes plus tard, alors que j'étais plus ou moins dans mes pensées, Kenzo me tira soudainement par la main et le temps de sortir de mes songes, je compris qu'elle voulait quitter le cimetière. Je ne me fis pas prier pour lui emboîter le pas et ne put m'empêcher de sourire à sa dernière réflexion.
- Te connaissant, tu ne vas pas faire les choses à moitié donc je crains déjà le pire: évite quand même de dévaliser le fleuriste.
Evidemment, je cherchais juste à taquiner Kenzo mais il y avait tout de même une part de vérité dans ce que je disais car au fond, je la connaissais par cœur. Quelques minutes plus tard, je quittai finalement le cimetière en compagnie de mon âme sœur et j'en profitai pour jeter un rapide coup d’œil à ma montre. Je réalisais alors que l'on avait encore deux heures pour profiter pleinement l'un de l'autre avant de devoir nous rendre à la garderie. La relation que je partageais avec Kenzo était tellement fusionnelle que parfois, on se comprenait sans même se parler. Or, quelque chose dans son attitude me laissait à penser qu'elle voulait se changer les idées et d'une certaine manière, j'avais envie de la surprendre pour que le temps d'un soir simplement, elle oublie le quotidien un peu monotone dans lequel on s'était enfermé depuis quelques mois. J'aimais l'idée que l'on forme une vrai famille et je n'avais aucunement envie de fuir mes obligations: je tenais juste à ce que pour une fois, on brise la routine. Or, quitte à passer une soirée inoubliable, je ne souhaitais pas faire les choses à moitié.
Ainsi, alors qu'on se baladait dans la rue depuis une bonne dizaine de minutes, je stoppai soudainement ma marche en avant. Je pris alors tendrement les deux mains de Kenzo tout en la contemplant droit dans les yeux avec un regard empli de tendresse.
- Et si le temps d'une soirée, on confiait Louis à l'une de mes cousines ou bien encore à Solal ou Tancredi pour que l'on puisse se retrouver juste tous les deux?
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Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Mar 5 Déc 2017 - 15:49 par Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Mer 6 Déc 2017 - 3:35 par Invité
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Depuis combien de temps n'avais-je pas été aux petits soins pour Kenzo? J'étais incapable de le dire mais à mes yeux, cela faisait déjà un bail que je ne lui accordais pas assez d'attention. Certes, on s'était remis ensemble il y a un peu moins de deux ans désormais mais je n'avais jamais eu la sensation d'être un bon mari depuis que l'on avait décidé d'accorder une seconde chance à notre couple. Bien évidemment, je n'irais pas jusqu'à dire que je l'avais délaissé puisqu'il arrivait parfois que nous partagions quelques moments de tendresse mais j'avais l'intime conviction que je m'étais contenté de faire le strict minimum alors qu'au quotidien, j'aurais dû la considérer comme ma priorité absolue. Au lieu de ça, j'avais passé l'essentiel de mon temps à me concentrer sur ma réhabilitation sans doute par peur de replonger dans mes vieux travers. Autant dire tout de suite que cela était donc parti d'un bon sentiment mais à trop vouloir me concentrer sur ma propre personne, j'en avais oublié l'essentiel. Certes, j'avais besoin de me reconstruire et de m'acheter une nouvelle conduite mais en succombant à l'appel de la drogue, je n'étais pas le seul à avoir souffert: en plongeant dans ce cercle vicieux, c'est aussi le cœur de Kenzo que j'avais piétiné ainsi que notre couple que j'avais détruit. Ainsi donc, je pouvais me targuer d'avoir réussi mon pari puisque désormais, je faisais des études tout en m'adonnant à ma passion pour la musique sans compter qu'à côté de cela, j'étais devenu le parrain d'une jeune femme que je prenais sous mon aile afin de la protéger de toutes les tentations qui risquaient de causer sa perte. En somme, personne ne pouvait nier que j'étais devenu un autre homme et que j'avais acquis mes lettres de noblesse en retrouvant un certain équilibre dans ma vie mais à quel prix? Qu'avais je entrepris pour regagner le cœur de Kenzo et lui prouver qu'elle était toute ma vie? Rien du tout. Au quotidien, comment avais je procéder pour m'assurer que notre couple allait se ressouder petit à petit? A dire vrai, je ne m'étais même pas posé la question et c'était là tout le problème.
La mort de Lexie avait au moins eu le mérite de me servir d'électrochoc. En effet, je réalisais soudainement que sans le vouloir, j'avais été le dernier des égoïstes et que j'avais eu tort de penser qu'il suffisait que j'aille mieux pour que tout s'arrange. J'avais commis des erreurs innombrables ces dernières années et pour les réparer, il ne suffisait pas simplement que j'adopte une attitude irréprochable: je devais aussi panser les blessures de Kenzo et rebâtir ce que j'avais détruit. D'ailleurs, je devais une fière chandelle à Alexandra: en effet, c'est parce qu'elle n'avait eu de cesse d'être un soutien de tous les instants pour ma moitié que j'avais encore une chance de corriger le tir aujourd'hui. Seulement, je n'avais plus le droit à l'erreur désormais: Lexie n'étant plus là, je ne pouvais plus me permettre de commettre la moindre faute ou sinon, je risquais de tout perdre en une fraction de seconde. Non seulement, je devais réapprendre à être un bon mari ainsi qu'un père aimant mais il fallait que Kenzo puisse s'appuyer sur moi en toutes circonstances et que je guide chacun de ses pas. Comment allais-je m'y prendre pour me montrer à la hauteur d'une tâche aussi ardue? Je n'en avais pas la moindre idée mais j'étais déterminé à me surpasser pour parvenir à mes fins. Je ne sais pas combien d'obstacles allaient se présenter sur ma route et je me doutais que j'allais en baver comme jamais mais peu importe ce que j'allais devoir endurer: j'étais prêt à tout pour que Kenzo me voit à nouveau comme l'homme qu'elle avait tant aimé autrefois même si pour cela, il fallait que je me donne sans compter jusqu’à mon dernier souffle.
Voilà pourquoi depuis tout à l'heure, je me montrais si affectueux à son égard. Je voulais la rassurer, la cajoler et lui montrer l'amour que je lui portais afin de rattraper le temps perdu. Mon but n'était pas de l'étouffer car je savais pertinemment qu'elle ne supporterait pas que je fasse preuve d'un romantisme exacerbé mais juste de lui prouver que c'est son bonheur qui comptait par dessus tout à mes yeux. C'est aussi pour cette raison que je tenais absolument à ce que cette soirée soit à marquer d'une pierre blanche: j'avais envie qu'elle soit synonyme d'un nouveau départ pour notre couple. Or, malgré tout l'amour que je portais à Louis, je désirais plus que tout au monde être seul avec Kenzo afin que l'on passe une nuit des plus magiques. Mon but était donc de confier notre fils à l'un de nos amis le temps d'une soirée mais visiblement, ma moitié semblait décider à faire sa chieuse: il faut dire que quand elle s'y mettait, c'était un domaine dans lequel elle excellait. Hochant la tête à la suite de ses dires, j'arborais un air faussement navré et ne put m'empêcher de lui pincer le nez juste pour l'embêter.
- Un baby-sitting groupé? Tu veux que Louis soit traumatisé à vie? J'adore Shiraz, Tan et Solal mais Dieu seul sait ce qui se passera si tu mets ces trois spécimens ensemble. Je préfère ne pas prendre un tel risque.
Bien évidemment, je ne pensais pas un mot de ce que je venais de dire mais comme Kenzo m'avait tendu la perche, je n'avais pas pu m'empêcher de sortir une connerie. Toujours est-il que je continuais de me demander à qui l'on pourrait bien confier Louis lorsqu'une nouvelle idée me traversa l'esprit.
- Et pourquoi, on ne téléphonerait pas à Basile? Elle a toujours été la sagesse incarnée et je ne compte plus le nombre de fois où je me suis tourné vers elle quand je ressentais le besoin de me confier. Elle est douce, mature et possède un côté maternel: ce serait la baby-sitteuse parfaite pour Louis.
Après réflexion, je me disais qu'elle était le choix idéal pour garder notre fils mais je ne voulais pas forcer la main à Kenzo. De toute façon, on avait encore le temps pour prendre une décision et en attendant que ma moitié me donne son avis sur la question, je voulais la conduire dans un lieu qui me tenait à cœur. Après l'avoir serré tendrement dans mes bras durant de longues secondes, je la pris par la main et l'invitait à m'emboîter le pas.
- Suis moi, il faut que je te montre quelque chose.
Par la suite, on marcha alors durant un bon quart d'heure dans les rues de Londres. Connaissant Kenzo, j'étais persuadé qu'elle mourrait d'envie de savoir ce que j'avais derrière la tête mais je ne comptais pas lui donner le moindre indice. Puis soudainement, je fis en sorte qu'elle s'arrête et qu'elle plonge son regard dans le mien: après lui avoir offert un tendre baiser, je la contemplai avec amour tout en serrant tendrement ses douces mains.
- Désormais, je voudrais que tu fermes les yeux et que tu me laisses te guider.
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Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Mer 13 Déc 2017 - 5:57 par Invité
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Pour un jeune homme de mon tempérament, je réalisais à quel point j'avais placé la barre très haute. Connaissant ma personnalité et ma faculté à m'attirer des problèmes, j'étais parfaitement conscient qu'il existait un gros risque pour que je ne sois pas à la hauteur de la situation. Comment pouvais-je espérer ne serait-ce qu'une seule seconde me montrer digne de cet objectif que je venais de me fixer? Je n'avais pas la moindre garantie de réussite et pourtant, il allait falloir que j'effectue un sans faute. Dire que cela me foutait les jetons était un euphémisme mais malheureusement, je n'avais pas le choix: il ne me restait plus qu'une chance pour prouver à Kenzo que j'étais l'homme de sa vie et je ne pouvais pas me louper sous peine de subir le châtiment suprême. D'une certaine manière, ma situation pouvait paraître injuste mais de mon côté, j'estimais que j'étais le seul responsable de tous ces problèmes qui pesaient sur notre couple au quotidien: je n'avais fait que récolter ce que j'avais semé. D'ailleurs, ce n'était pas un hasard si je ne cherchais pas à me cacher derrière de fausses excuses: je savais simplement d'où je revenais et au regard de toutes les abominations que j'avais fait subir à Kenzo, j'aurais été le dernier des crétins si j'avais trouvé le moyen de me plaindre. Au contraire, je m'estimais chanceux que mon ange soit toujours à mes côtés aujourd'hui sachant que par ma faute, elle en était arrivée à vouloir se suicider. Il suffisait d'être un minimum objectif pour dire les choses clairement: Kenzo avait déjà rempli la part de son contrat en m'accordant une seconde chance et maintenant, je devais en faire de même.
Même si je ne laissais rien paraître, j'étais terrifié par la peur de l'échec. Quand je voyais tous les dangers auxquels je risquais sûrement d'être confronté ou que j'imaginais les milliers d'obstacles qui allaient sans doute se trouver sur mon chemin, je me demandais comment j'allais parvenir à éviter la sortie de route. Pourtant, je refusais de m'avouer vaincu car au plus profond de mon cœur, j'étais persuadé que l'amour que j'éprouvais pour Kenzo guiderait chacun de mes pas et m'empêcherait de sortir des sentiers battus. Je savais déjà que la route serait longue et semée d'embûches mais pour reconquérir ma dulcinée, j'étais prêt à me donner corps et âme sans compter car à mes yeux, elle valait tous les sacrifices du monde.
Cependant, je ne voulais pas brûler les étapes et pour le moment, j'étais simplement focalisé sur cette soirée magique que j'allais passer auprès de ma colombe. Une fois qu'elle eut donc fermé ses yeux, j'attrapais tendrement les deux mains de Kenzo et commençait à avancer tout en évitant de hâter le pas. Prudemment, je lui fis descendre quelques marches et au bout de quelques minutes, je lui indiquai de s'arrêter.
- C'est bon mon cœur, tu peux ouvrir tes jolis yeux.
Kenzo s'exécuta et réalisa alors que nous étions au bord de l'eau et plus précisément sur les berges d'un canal. Visiblement interloquée, elle m'observa avec un regard qui en disait long sur sa façon de penser: sans doute qu'elle se demandait ce que j'avais derrière la tête et j'avoue que cela m'amusait de la faire mijoter. Tout en affichant un air malicieux, je l'attrapai alors par la taille pour la porter.
- Que dirais-tu de prendre une douche mon ange?
Faisant mine que j'allais la jeter à l'eau, je finissais par la lâcher avant qu'elle ne cherche à m'étriper et décidai alors de devenir plus sérieux. Dans la foulée, je la serrai dans mes bras et la contemplai droit dans les yeux avec passion.
- Si cela te tente, nous pouvons aller faire un petit tour en péniche rien que tous les deux, est-ce que tu aimerais?
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Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Lun 18 Déc 2017 - 18:53 par Kenzo A. Armanskij
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