"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici 'm needy wrap me up & breathe me ft Sam 2979874845 'm needy wrap me up & breathe me ft Sam 1973890357
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'm needy wrap me up & breathe me ft Sam

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() message posté Sam 28 Juin 2014 - 17:48 par Invité

Sam & Julian

I'm needy, wrap me up & breathe me.
Lost myself & the worst part  is
there's no one else to blame


J’avais ressassé  chaque moment passé avec Samantha dans ma tête, sans arrêt et avec toute l’application que me nécessitait une tâche laborieuse et délicate.  Chaque détail de son visage que j’avais oublié me revenait tel un éclat de lumière dans la nuit noire. J’étais perdu dans l’obscurité, mais elle m’apparaissait comme un ancien rêve qui s’était évanoui dans un creux de ma mémoire détraquée. Nous n’avions pas besoin de nous tenir la main pour que je me sente submerger par sa chaleur agréable, ni de nous toucher pour que je me sente proche d’elle : mes souvenirs suffisaient à la placer juste là où elle devait l’être, au fond de mon cœur.

Je fermai les yeux en tirant sur ma cigarette. Mes tafs étaient de plus en plus longues, comme si mon corps n’avait pas besoin d’oxygène mais de nicotine pour respirer. Je me sentais perdu. On disait qu’il n’y avait rien de tel que l’ambition, la réussite et l’amour des femmes pour rendre à un homme la foi en la vie. Pour moi c’était différent, j’avais l’impression que seule Sam me suffisait. Du haut de ses 1m60, elle pouvait par son aisance et sa fragilité régir mon cœur. Toute cette froideur et cette violence lui étaient si peu familières. Je savais qu’elle ne voulait que se protéger de moi, mais je savais aussi que nous avions tout à perdre à nous résister. J’osais espérer que je n’étais pas le seul à sentir ces torrents de sentiments s’abattre sur moi. Il y avait cette aura maléfique qui rodait autour de moi à chaque fois que je me retrouvais à ses côtés, un danger qui me guettait et qui faisait perdre les pédales à mon esprit. J’avais besoin d’elle pour m’envelopper et me protéger contre le monde.

Sam, sauve-moi. Je sombre à nouveau …

Ma respiration comme coupée, avait bloqué ma poitrine sur une contraction douloureuse. Je déglutis en laissant tomber ma cigarette encore allumée sur le sol. Je me sentais si petit dans ce monde d’adulte cruels.

Sam, j’ai besoin de respirer …

Je laissais le vent froid frapper violemment mon visage, espérant que ses coups sur mes bleus seraient assez douloureux pour me réveiller. Je me levai du banc publique je squattais depuis trop longtemps avant de me diriger vers la rue principale de Shoreditch. J’avais laissé le parc derrière moi, pourtant le parfum des fleurs sauvages chatouillait encore mes narines, comme si je voulais me créer l’illusion d’être entourée de la fraicheur printanière.

Mes pas m'avaient emmené loin dans la ville de Londres, entre les ruelles malfamées et les sentiers bien trop étroits pour ma voiture. Je m’étais retrouvé en face  de l’immeuble en brique rouge qui se trouvait à l’intersection entre la partie résidentielle de Shoreditch, et la rue commerciale ; à l’endroit exacte ou mes recherches m’avaient mené. Je me dirigeai vers les escaliers d’un air absent. Je savais que ce serait plus facile de me rendre à son appartement en appuyant sur les boutons de l’ascenseur, mais je préférais me laisser un peu plus de temps. Je m’étais préparé à la voir, à lui parler, mais quelques doutes troublaient encore mon esprit. Les marches interminables me guidaient vers la concrétisation, de ce que j’appellerais la bêtise du siècle. Je courrais à ma propre perte.

Je toquai à la porte.

Sam, je sais que tu es là …

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() message posté Dim 29 Juin 2014 - 23:23 par Invité


dirty fingers on her hands
doin' stuff that she can't stand
opening doors don't want to see
and closin one she wanna be
broken wings by the real world
princess diving on her own,
on the floor the princess, strikes the pose.

say goodbye to angel dust
the only angel that you trust.



Un cauchemar, un rêve. Quelque chose de noir. Une pièce vide, sombre, simplement éclairée d'une ampoule maladroitement accrochée au plafond. Seules des fleurs avaient été posé au milieu de la pièce, et elle s'en approchait doucement. Une banderole les enrobait, et la jeune femme dû se pencher pour lire les quelques mots inscrits : « Tu ne l'a pas sauvé ». Sam se réveillait dans un sursaut alors qu'une main était posée sur son épaule. Elle sentait tous ses muscles se contractés alors qu'elle se relevait doucement après avoir été plongée un moment dans un profond sommeil. Tout son corps la faisait souffrir, et la brune portait automatiquement une main à son cou. Elle peinait à ouvrir les yeux alors que le médecin lui donnait de la paperasse à signer. Elle prenait les feuilles et les posait sans ménagement sur le lit d’hôpital où était allongée Lexie. Sa soeur était reliée à plusieurs fils que Sam était bien incapable de nommer. Elle savait juste que ça lui ferait du bien. C’était tout ce qui comptait. Sam posait ses yeux le visage endormi de sa soeur et elle ne put retenir un soupire. Elle replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille alors qu’elle venait déposer un baiser sur le haut du front de Lexie. Elle jetait un coup d’oeil sur sa montre et se décidait à se lever. Elle avait veillé sur elle des heures durant, sans pour autant qu’il n’y ait jamais eu de danger. Laisser sa petite soeur seule était simplement impossible pour elle. Pourtant, ce n’était pas la première fois. Lexie s’était retrouvée dans cette chambre des dizaine de fois déjà alors qu’elle prenait un malin plaisir à rater ses dialyses. Et Sam était impuissante face aux folies de sa soeur. Alors elle arrivait toujours en courant dans les couloirs de l’hôpital, la panique au coeur et la lassitude dans l’âme. Lexie finirait par la tuer. Elle saluait les infirmières qu’elle avait finit par connaitre et quittait les locaux, reprenant le métro jusqu’au centre ville. Lorsqu’elle aperçut le coucher du soleil, elle se rendit compte qu’elle avait dormi tout l’après-midi. Épuisée, elle prenait place dans une rame et faillit bien s’endormir de nouveau. Arrivée dans les bas quartiers de la ville, elle empruntait le chemin habituel qui la ramenait à la maison. Enrobée de l’air singulier de son quartier, elle se sentait déjà presque chez elle alors qu’elle en avait rêvé toute la journée. Elle avait hâte de retrouver son canapé et de pouvoir profiter d’une petite soirée avec Rory. Lessivée, elle prenait l’ascenseur qui la fit monter en haut de son immeuble. Un coup de clé et elle se retrouvait enfin dans son entrée. Elle laissait ses affaires tombées par terre et allumait la télévision avant de filer dans la cuisine. La jeune femme prenait un post-it pour se rappeler d’appeler Lexie un peu plus tard lorsqu’elle en découvrit un autre sur le frigo. Un mot de Rory lui signalait qu’elle serait seule ce soir-là. Sam ignorait où sa colocataire passait la nuit mais elle savait déjà qu’un récit de ses aventures serait de rigueur à la première heure. Elle souriait doucement à cette pensée tout en mettant de l’eau à bouillir avant d’être interrompue par la sonnette. Soupirant, elle rejoignait l’entrée et ouvrait la porte dans un élan de moquerie. « Bah alors Rory, ton plan pour la soirée t’a lâché ? » Elle riait doucement avant de relever les yeux vers la silhouette qui se dessinait devant elle. Son joli sourire s’évanouissait alors que ses sourcils se fronçaient. « Julian ? » Elle ignorait comment il connaissait son adresse, mais une once de honte l’envahit soudainement. Elle était mal à l’aise de le savoir ici, dans un quartier qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à ceux dans lequel ils avaient grandis. Sauf qu’elle était aujourd’hui certaine que ce n’était plus son cas à lui. Comme pour cacher la misère, elle refermait la porte dans son dos, croisait les bras et posait ses yeux dans les siens. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Il n’y avait aucune méchanceté dans sa voix, juste une fatigue teintée d’anxiété. Depuis l’autre soir où elle l’avait revu, Julian hantait son esprit déjà bien tourmenté. Elle ne cessait de se demander son arrestation avait bien pu autant dérivée. Il brouillait ses pensées, et d’autant plus lorsque, comme à cet instant-là, il se tenait juste devant elle.
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() message posté Lun 30 Juin 2014 - 1:34 par Invité

Sam & Julian

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Elle restait immobile face à moi. Son long T-shirt froissé et son jeans délavé, ternissaient le rayon de lumière blanche qui se dégageait d’elle. Je contemplais son visage pâle, assombri par une fatigue que j’avais, moi aussi, connu durant mes longues années de détresses. Ses yeux clairs étaient rivés sur moi, mais je savais que son esprit refusait toujours de se livrer à moi. Je souris de mon air le plus innocent, et le plus bête je suppose. J’espérais que mes actions seraient plus convaincantes que mes mots parce que j’étais brisé et aveuglé par la perte de toutes les choses qui m’étaient précieuses. Parce que j'étais incapable de trouver les mots justes et sincères qu'elle espérait. Je la suivis alors sans un mot, priant que mon cœur change d’avis et que tous ses sentiments ne soient qu'illusion. L’énormité de mon erreur m’avait accompagné tout le long. Je fixai le sol, incapable de me mesurer à elle. J’avais l’impression de succomber lentement à mes blessures de guerre. Mon corps était si fatigué.

« Je suis juste venu. » Lui répondis-je tout simplement. « Tu as une sale mine. Dure journée ? »

Ma question pouvait sonnait faux à ses oreilles, mais je ne pouvais plus cacher mon intérêt pour elle et pour tous ces petits détails qui faisaient de sa vie un enfer. Ce quartier, identique aux rues malfamées ou j’avais du survivre après la mort de ma mère me replongeait en pleine enfance. Cela me paraissait si injuste de devoir parcourir ce genre d’endroit malsain à nouveau, parce que chacun de mes pas, ne faisait que me rappeler que je n’avais jamais quitté ces lieux. J’avais emmené une partie de cette obscurité avec moi, dans mon cœur. Sam ne s’en rendait peut-être pas compte, mais je vivais à quelques rues d’ici. Dans une banlieue plus chic, mais d’où je pouvais toujours voir la réalité de mon monde à chaque fois que j'ouvrais la fenêtre. Mes yeux pouvaient s’étendre sur mon passé à chaque instant, me rappelant que je n’avais pas vaincu. Je n’avais fait que survivre.

Sam était de dos, mais mon esprit tordu pouvait deviner ses courbes féminines et les expressions enfantines de son visage. Je scrutais les lieux lorsque le son de l’eau entrain de bouillir m’interpella.

« Laisse-moi te faire un thé. »

Je me dirigeai presque machinalement vers la cuisine. Je ne savais rien d’elle, même si je m’obstinais à croire le contraire. Je l’avais quitté tellement de fois au beau milieu de la nuit ; je l’avais laissé seule dans le hall du cinéma à maintes reprises … A quoi ressemblaient ses petites habitudes matinales ? Quel était son film préféré ? Adorait-elle ma compagnie comme je pouvais apprécier la sienne ? Mon cœur battait dans mon ventre, toujours en priant. J’étais sûr d'une chose : nous étions identiques. Elle avait traversé toutes ces épreuves pendant si longtemps. Elle avait subi tellement de coups bas, qu’il lui était impossible de m’aimer à nouveau. Je pouvais voir au-delà des murs qu’elle avait dressés entre nous, quel genre personne elle était : blessée et merveilleuse. Je retins ma respiration.

« Tu dois trouver ça étonnant que je sois venu … » Soufflai-je en versant l’eau bouillante dans un mug. « Je t’ai traqué. C’est un peu mon boulot, je suis journaliste. » L’informai-je.

La dernière fois que nous nous étions rencontrés, je n’étais encore un étudiant boursier perdu entre ses cours de finance et ses schémas sur la micro-économie. C’était étrange, de voir que les choses avaient autant changé pour moi. J’étais passé d’un vulgaire chien errant, à ce qu’on pouvait appeler la haute sphère journalistique de Londres. Je n’étais pas particulièrement intelligent, et mon ascension rapide n’avait rien à voir avec un quelconque don … Je m’étais juste laisser aller aux jeux pervers du monde du travail. J’étais condamné à faire semblant, tous les jours, souriant à des gens riches que j’avais passé mon enfance à exercer. Je crois que j’avais fini par me perdre dans le tourbillon de ma propre ambition. Je ne tirais plus aucun plaisir à vivre ainsi, parce qu’au fond de moi je savais que ce monde de strass et de paillettes n’était pas pour moi. Ce n’était pas de là que je venais. Sam, le savait. Mon attention se reporta sur elle, et sur ses habits froissés. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me confie les secrets de ses tourments, mais je m’appliquais à agir le plus normalement possible dans le but de briser cette distance qui nous séparait.

« Je voulais juste m’assurer que tu allais bien. Je suis désolé pour l’autre soir. » Avouai-je, avec douceur.

Ma voix se brisa trahissant mon mensonge, mon œil encore bleuté cligna et je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire. Je n’étais pas désolé de l’avoir embrassé. Mes lèvres frôlant les siennes étaient de loin ma plus belle expérience depuis mon retour à la capitale. Ma plus belle expérience tout court.


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() message posté Lun 30 Juin 2014 - 23:22 par Invité

Après la longue journée qu'elle venait de vivre, Sam pensait avoir accumuler toutes les tuiles dont vingt-quatre heures pouvaient être remplies. Visiblement, l'univers n'en avait pas terminé avec elle. Il n'en avait jamais terminé avec elle. Comme pour se moquer d'elle, il lui apportait un joli blond devant sa porte. En voyant Julian, son coeur avait raté un battement alors que la fatigue semblait peser de plus en plus lourd sur ses frêles épaules. En croisant son regard, elle savait déjà que sa peine n'était pas finie. Que sans doute jamais elle ne finirait. Son coeur se serrait doucement alors qu'elle croisait les bras face à ses explications. Il était juste venu. Il avait le don de se mettre dans des situations inimaginables. Et d'hausser les épaules tel un enfant innocent. Mais ses yeux étaient bel et bien ceux d'un homme qui, blessé par la vie, se camouflait derrière cette armure de grand gamin. Il suffisait de croiser leurs deux regards pour savoir que ces deux-là ne connaissait pas la douceur de l'enfance et le parfum des bons gâteaux de maman tout juste sortis du four. Non, ils ne connaissaient rien de tout cela. Ils étaient juste deux adultes sans passé, sans amour, juste deux adultes. Elle décidait d'ignorer sa question, peu attirée par l'idée de lui raconter sa journée. Alors qu'ils étaient toujours ensemble, Lexie n'était pas malade, et elle ne savait d'ailleurs plus si il l'avait jamais connue. Il n'avait pas besoin de savoir. Personne ne savait, pour protéger sa soeur. Peut-être était-ce une erreur mais à cet instant son choix lui parut être le meilleur. Face à ses yeux insistants elle le laissait entrer et lui balançait un : « Comme si les autres étaient meilleures ». Il ne devait pas être étonné venant d’elle. Sam n’était pas l’espoir personnifié. Elle avait finit par ne plus croire en grand chose, et il le savait. Il l’avait toujours su, même s’il avait un jour voulut changer les choses. Un échec comme tant d’autres dans leur relation. Il s’avançait dans son dos et tous les sens de la jeune femme étaient en alerte. Loin d’être à l’aise, elle le laissait prendre possession des lieux alors qu’il la dépassait pour se diriger vers la cuisine. Là, il s’emparait de la casserole qu’elle avait posée sur le feu juste avant qu’il ne fasse son apparition. Il sortait une boite de thé, et ne fit aucune remarque. Peut-être avait-elle secrètement espéré qu’il se souvienne que c’était la même marque que lorsqu’ils étaient encore ensemble. Il passait cependant sur ce détail et elle venait s’accouder au comptoir de la cuisine, le regardant faire. C’était agréable. Pour une fois, elle ne faisait rien. L’espace d’un instant, elle pouvait respirer. Elle suivait chacun de ses faits et gestes alors qu’il préparait son thé. Alors qu’il s’adressait à elle, Sam relevait les yeux vers son visage et retrouvait ses traits. La dernière fois qu’ils s’étaient vu, elle n’avait pas eu le temps de s’attarder sur son visage. Julian n’avait pas vraiment changer, et si elle avait mauvaise mine, la sienne était bien pire. « Tu dois trouver ça étonnant que je sois venu… Je t’ai traqué. C’est un peu mon boulot, je suis journaliste. » Un coup au coeur la fit redescendre sur terre. Elle avait tord. Il avait changé. Elle l’avait quitté étudiant perdu, elle le retrouvait journaliste. Elle ne doutait même pas qu’il était doué. Il avait changé, alors qu’elle était restée la même, la petite fille qui faisait rire mais qui n’intéressait personne. Machinalement, elle baissait les yeux, se sentant soudain bien basse par rapport à lui. Elle jouait avec son collier avant de sourire péniblement. « Est-ce que je dois m’inquiéter pour ma sécurité Monsieur le psychopathe ? » Elle reportait des yeux taquins sur lui, prenant un air mutin. L’idée qu’il ait pu passer des heures à chercher son adresse l’amusait franchement alors qu’il aurait simplement pu ouvrir l’annuaire rien que pour avoir son numéro de téléphone. « Je voulais juste m’assurer que tu allais bien. Je suis désolé pour l’autre soir. » Mensonge. Elle le connaissait par coeur. Sans même avoir eu à voir son petit sourire en coin elle aurait pu deviner qu’il mentait. « Tu n’es pas désolé du tout. » Voilà qu’elle souriait elle aussi. Il ne l’était pas, elle en était sûre. Il venait tout foutre en l’air et s’en amusait. Il remettait tout en question, d’un simple baiser volé. Il persistait à embrumer son esprit d’un simple regard croisé. Il lui tendait une tasse de thé et elle lâchait un petit rire. Il ne se souvenait décidément de rien. Quittant le comptoir pour le contourner, elle se hissait tant bien que mal jusqu’à un placard pour attraper une bouteille. Elle sortait une autre tasse et y versait le même thé avant de le tendre à Julian. Face à son regard intrigué, la jeune femme fronça les sourcils. « Tu ne t’en souviens pas ? Thé-quila. » Elle lui offrit un large sourire alors qu’elle versait quelques gouttes de tequila dans leur tasse. C’était un rituel qu’elle avait adopté pendant sa seule année de fac. C’était également la boisson qu’elle avait souvent servit à Julian pour l’aider dans ses révisions. Mais visiblement ce temps là était bien loin. Elle lui faisait face à nouveau, leurs deux corps seulement séparés par le comptoir. Elle trinquait dans la tasse qu’il tenait et buvait une première gorgée avant de lui rappeler quelque chose d'un haussement d'épaules. « Tu n’as pas à t’en faire pour moi je vais bien. Je vais toujours bien. » Elle n’était pas très convaincante, mais elle espérait que ça lui suffirait. La brunette fixait le fond de son mug comme pour y trouver la force de son mensonge. Les lèvres pincées, elle puisait dans ses ressources pour lui faire de nouveau face. « Il faut que tu arrêtes maintenant. Tu sais, les messages, les rencontres hasardeuses… Ca ne fait du bien à aucun de nous. » Elle voulait dire que ça ne leur faisait pas de mal pour autant mais c’était faux. Elle avait mal, comme si son coeur était une plaie qui ne cicatriserait jamais. Tout lui faisait mal. Ses yeux, son sourire, cet air qu’il se donnait pour faire croire que rien ne le touchait. Ils savaient tous les deux que ce n’était pas la réalité. La vérité c’était qu’ils souffraient tous les deux, comme les deux gamins perdus qu’ils avaient toujours été. Et qu’aujourd’hui, encore et toujours, ils avaient mal.
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() message posté Mar 1 Juil 2014 - 2:59 par Invité

Sam & Julian

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Nous étions là, l’un face à l’autre comme deux bons vieux amis, ou comme un couple aimant qui ne s’était jamais séparé. Cette sensation bien qu’utopique était si agréable. Je pouvais sentir mon cœur frétiller de plaisir, et mon âme se détendre lentement, prise par un tourbillon d'allégresse et de sérénité. Les longs cheveux de Sam papillonnaient lentement au gré de d’une petite brise dont je n’arrivais pas à connaitre l’origine, mais qui me procurait un souffle de fraicheur. Je ne pouvais pas me défaire de son regard et de la profondeur des maux qu’elle y cachait. Cette fille-là n’était pas comme les autres. Elle arrivait à être magnifique en toutes circonstances ! Je souris, dévoilant toutes mes dents lorsqu’elle s’enquit de sa sécurité. C’était le geste le moins hostile dont elle faisait preuve depuis nos retrouvailles. Je ne savais pas encore si je pouvais prendre sa blague pour une invitation amicale, ou si ce n'était que l'expression de son sarcasme légendaire. Je fis la moue.

« Je crois que tu ne crains rien. Je ne commets mes délits que dans les bars, sinon c’est pas drôle. » Raillai-je sans la quitter des yeux.

Elle ne me calculait pas. Je savais qu’elle était parfaitement consciente de mes intentions. Sam pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert, je pouvais le sentir à sa façon de détailler chaque courbe de mon visage. Elle avait ce petit pouvoir sur moi. Non, je n’étais pas désolé le moins du monde. L’embrasser était une erreur que j’étais prêt à commettre à nouveau dès que j’en aurais l’occasion. Mon regard perçant trahissait mes envies, et je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire coupable lorsqu’elle me mit au pied du mur : « Tu n’es pas désolé du tout. »

« J’adore embrasser les jolies filles. Go on and take me to jail ! »Lançai-je en haussant les épaules, feignant un air indigné.

Un rire m’échappa. Je ne m’étais pas senti aussi vive et joyeux depuis très longtemps. La simple présence de Sam, pour une raison qui m’échappait, me permettait de retrouver un petit bout de ma personnalité que j’avais cru à jamais perdu dans les abimes de mon âme. Je stoppai net, laissant mon visage figé sur une expression de ravissement qui m’était presque étrangère. Je la fixais, sourire aux lèvres. Avait-elle conscience du bien que cela me faisait d’être à ses côtés? Elle me charria à propos de mon thé en se levant, coupant ainsi la connexion magique qui nous reliait. Elle se dirigea vers le placard, et lorsqu'elle se hissa pour attraper ce que j’avais cru être une bouteille de sucre ou de cannelle, elle me surprit avec une bouteille de Tequila. Bien sûr, que je me souvenais de ce breuvage secret qui avait accompagné mes soupirs d’exaspération et mes longues nuits de solitude, des années après que j’aie obtenu mon diplôme. Sam m’avait fait découvrir les propriétés calmantes du thé-quilla, et je m’étais évertué à en profiter en souvenir du bon  vieux temps. Chaque gorgée était un souvenir qui me ramenait à cette époque lointaine où nous avions été amoureux. Il y avait un blanc dans notre histoire, un vide qui persistait depuis si longtemps. Je connaissais mon degré d’implication dans l'affaire, en réalité j’assumais complètement mes tords. Je n’avais pas donné à cette relation la chance qu’elle méritait. Je devais être trop idiot, ou plus simplement sous l’emprise d’Eugenia. Notre amitié avait été destructrice, elle avait balayé tous nos espoirs d’être heureux. Aujourd’hui, nous étions rendus à ça ; à cette chose, ce lien que je n’osais même pas nommer.

« Si je me souviens. » Répondis-je. « Je me souviens de toutes les fois où j’ai été présent, même si elles ne sont pas aussi nombreuses que ça. »

Je continuais à boire, bercé par le son de sa voix et la fausse animosité de ses paroles. Elle se méfiait encore et toujours de moi. Je pris la bouteille d’alcool afin de me resservir un fond de tequila bien corsé.

« Il faut que tu arrêtes maintenant. Tu sais, les messages, les rencontres hasardeuses… Ca ne fait du bien à aucun de nous. »

Cette demande m’avait interpellé. J’avalai le fond de mon mug cul sec.

« Pourquoi tu t’es accroché, Sam? » Demandai-je de but en blanc. « Pourquoi tu es restée, alors que je te traitais aussi mal, surtout vers la fin. Le peu de souvenirs que nous avons ensemble était fantastique, mais ce ne sont que des bribes de rires, des bouts déclarations, et des promenades inachevées … Pourquoi tu t’es accroché à moi ? »

J’espérais qu’elle trouverait là, entre les lignes effacées de notre destin, et nos sentiments partagés, la réponse à ses propres doutes. Je posai ma main sur mon menton, caressant les poils de ma barbe naissante et croutes de mes cicatrices fermées.

« Je crois que je n’arrêterais pas pour la même raison. Tu sais, les messages, les rencontres hasardeuses … ça me fait du bien à moi. Et je pense qu’au fond de toi, tu as besoin de moi dans vie. »

J’essayais de mettre toute la force de ma conviction dans cette affirmation. Je souris.

« Je te ressers ? »


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() message posté Mar 1 Juil 2014 - 21:26 par Invité

Lorsque Julian était réapparu dans sa vie, les efforts fournis par Sam pour mettre leur histoire dans un tiroir avaient été vains. Il avait débarquer de nul part et le bordel s'était installé. Elle qui d'habitude ne laissait rien l'atteindre était maintenant tout aussi perdue qu'elle ne l'était autrefois. L'ordre qu'elle avait pendant si longtemps tenter d'installer dans sa vie tombait en lambeaux et le trouble refaisait surface. Julian avait comme appuyé sur le bouton qui enclenchait les émotions de la jeune femme, elle qui s'était si souvent fixé des limites. Pas de larmes, pas d'émotions. Ne montre rien, ne leur fait pas voir. Elle était devenue de glace, et tel un robot, elle planifiait sa vie comme on planifiait les courses. À l'instant où il avait refait surface, une douleur intense s'était logée dans le coeur de Sam pendant si longtemps éteint. Tout lui revenait, toute la douleur, toute la peine. Lui, son père, sa soeur, Neal, tout, la vie. La vie lui faisait mal. Encore et toujours. Et sans qu'il le sache, Julian n'adoucissait pas sa peine. « J’adore embrasser les jolies filles. Go on and take to jail ! » Il riait, mais pas elle. Elle baissait les yeux alors qu’un sentiment bien particulier l’envahissait. Merde. Cela faisait un bon bout de temps qu’elle n’avait pas eu affaire à ce que l’on appelait la jalousie. Elle se savait la pire dans ce domaine, et Julian en avait souvent vécu les retombées. Le simple fait qu’il lui parle des autres filles hypothétiques qu’il avait pu embrasser un jour lui procurait une gêne qu’elle parvenait tout de même à camoufler aisément. Elle ne doutait pas qu’elle n’était pas sa dernière conquête mais elle ne voulait pas en savoir plus. Chassant ces idées de son esprit, elle le regardait à nouveau en arborant un sourire qui se joignait au sien. Elle était toujours experte pour cacher ses émotions, c’était déjà ça. « Tu n’as pas besoin des filles pour aller en prison, tu te débrouilles déjà très bien tout seul. » Faisant allusion à la dernière fois où ils s’étaient vu, elle lui lançait un clin d’oeil avant de se lever pour préparer son habituelle thé-quila. Elle avait pensé qu’il avait oublié mais il lui faisait comprendre qu’il se rappelait de tout, même si l’étendue de leurs souvenirs ensemble était mince. Elle aussi se souvenait, elle se souvenait des diners qu’elle passait seule en tête à tête avec une chaise vide, de la montre qu’elle regardait sans cesse et de son téléphone qui restait inlassablement éteint. Elle se souvenait des larmes, des appels tardifs, des cris et des casses. Et parmi tout ça, elle retrouvait quelques sourires, quelques bribes de bonheur volés qu’ils avaient pu vivre lorsque dans de rares occasions tout allait bien. Sans le quitter du regard, elle buvait le doux mélange qu’elle avait inventé lorsqu’elle était encore étudiante. Les années filaient à une vitesse impressionnantes, et parfois, elle souhaitait juste pouvoir mettre sa vie sur pause. En y réfléchissant, l’instant qu’elle passait avec Julian lui semblait perdu, figé, en marge. Leurs retrouvailles n’avaient rien de cohérent, et pourtant ils étaient bien là, à boire du thé-quila ensemble, comme autrefois. Et ce n’était pas aussi déplaisant qu’elle voulait le croire. « Pourquoi tu t’es accroché, Sam? » Elle posait sa tasse d’un geste, alors qu’il ne prenait aucune pincette. « Pourquoi tu es restée, alors que je traitais aussi mal, surtout vers la fin. Le peu de souvenirs que nous avons ensemble était fantastique, mais ce ne sont que des bribes de rires, des bouts déclarations, et des promenades inachevées … Pourquoi tu t’es accroché à moi ? » Elle retrouvait le Julian qui n’allait jamais par quatre chemins. Ses paroles semblaient tout à fait légitimes pour lui alors que la brune restait sans voix. En réalité, elle connaissait la réponse. Elle l’avait toujours connu, sans jamais la lui avouer. C’était des mots qui n’étaient jamais sorti de sa bouche et que Julian n’avait jamais eu le plaisir d’entendre ni de prononcer. C’était triste, au fond. La gorge brûlée, elle mit un temps fou avant de pouvoir lui répondre. Elle voulait qu’il sache pourtant, c’était mieux, c’était plus honnête sûrement. Et avant qu’elle ne put prononcer une paroles, il reprenait. « Je crois que je n’arrêterais pas pour la même raison. Tu sais, les messages, les rencontres hasardeuses … ça me fait du bien à moi. Et je pense qu’au fond de toi, tu as besoin de moi dans vie. » Ses mots la frappaient de plein fouet alors qu’il semblait les balancer comme si ça ne comptait pas. Il souriait bêtement tout en lui proposant de la resservir. Elle restait impassible, les lèvres pincées. Les mots ne semblaient pas vouloir sortir, mais elle parvint à se redresser et à le regarder droit dans les yeux. Il avait été clair, mais elle pouvait l’être tout autant. « J’étais amoureuse de toi. » Et tu n’as rien vu. Elle ne cilla pas, et s’appliquait à ce que sa voix reste plate. Ce n’était pas le moment de flancher, pas devant lui. L’envie de partir en courant ne manquait pas, mais elle restait pourtant à sa place, et comme si de rien n’était, comme si ses mots n’avaient aucune importance, elle portait à nouveau ses lèvres à son mug. Elle reprenait d’une voix douce, presque conciliante. Comme si elle avait pitié d’eux, de ce qu’ils étaient. « Je pensais pouvoir te suffire, mais j’avais tord. Personne ne nous suffit, on est comme ça, toi et moi. C’est malheureux mais c’est la vérité. » Elle le regardait tristement avant d’attraper la bouteille de téquila à côté des deux. Sans aucun thé, elle se servait dans sa tasse et buvait d’une traite une bonne moitié. Toutes ces révélations avaient le don de la stresser, elle qui était si peu habituer à ce genre de confidences. Ce n’était pas vraiment ce qui avait caractérisé leur couple. Elle fuyait son regard, se souvenant soudain des derniers mots qu’ils avaient prononcés. « Et je n’ai besoin de personne. » Elle y mettait toute la conviction qu’elle avait en réserve mais les mots sonnaient creux. Pourtant, elle y croyait dur comme fer. Elle ne savait simplement pas encore qu’elle avait tord.
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() message posté Mer 2 Juil 2014 - 18:38 par Invité

Sam & Julian

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Je ne réalisais pas que les choses pouvaient être aussi compliquées. Je retins mon souffle sans la quitter des yeux. Nous avions l’air tellement heureux, alors que nous l’étions tellement pas. Un sourire terne se traça sur mon visage, bloquant toute autre émotion fortuite que j’aurais pu ressentir. Je pouvais aisément entendre les battements irréguliers de mon cœur marteler ma conscience fragile. Je n’étais que l’ombre de moi-même, et ceci malgré mes efforts pour rester digne et transcendant. L’amour était une émotion subtilement et merveilleusement malsaine . J’étais mitigé, déchiré entre mon instinct de survie, et ma bêtise intergalactique. Je soupirais, tandis qu’elle s’appliquait à calmer son appréhension à coup d’alcool mal dosée. Je pris la bouteille à mon tour, enivrant mes sens par une gorgée qui se voulait salvatrice.

« Tu n’as pas besoin des filles pour aller en prison, tu te débrouilles déjà très bien tout seul. »

Je souris. Je pouvais percevoir ce petit timbre de jalousie et de possessivité qui la rendait si charismatique à mes yeux. Sam avait toujours été une fille du feu. Ses yeux pétaradaient de colère et de ressentiments mal contenus. Sa bouche fine se courba exprimant une désinvolture que je savais mensongère. Et ceci à chaque fois qu’elle était irritée par moi. Je ne pus m’empêcher de ressentir une certaine allégresse à la pensée que je puisse encore être sien. Moi, l’idiot fini Julian Fitzgerald. Mon regard amusé se posa sur le fond de mon mug vide. Les quelques résidus de liquide reflétaient le fond de ma pensée troublée. Je caressai le rebord de la céramique avec nostalgie. Les Dieux, n’avaient décidément aucune intention de répondre à mes prières. Mon cœur restait figé sur ses positions. Il ne démordait pas. Entêté, stupide, pompe organique ! Je me mordis l’intérieur des joues. J’étais entêté et stupide.

Sam restait immobile. Elle ne cillait pas, comme plongée dans une profonde réflexion. Je la regardai du coin des yeux, curieux de savoir quelles pensées impures pouvaient bien trotter dans sa jolie petite tête.

« J’étais amoureuse de toi. »

J’eus un raté. Cette révélation était une arme à double tranchant : je connaissais la déception d’un amour perdu, je la savais difficile à pardonner. Mais la pensée que j’aie pu occuper une telle place dans son cœur me grisait l’esprit. Mon âme ivre vacillait au gré de ses mots, trébuchant à quelques endroits mais ce relevant à chaque fois.

«Je pensais pouvoir te suffire, mais j’avais tort. Personne ne nous suffit, on est comme ça, toi et moi. C’est malheureux mais c’est la vérité. »

Les reproches avaient fusées de toute part, mais je restais accroché à cette lueur d’espoir qu’elle voulait bien me laisser percevoir. Elle m’avait aimé, et nous étions aussi timbrés l’un que l’autre. Je ne voyais pas en quoi cela pouvait me porter préjudice. Ma volonté, et mon désir de la récupérer étaient si forts qu’ils aveuglaient ma raison. Je n’étais qu’un idiot, planté là devant elle, attendant je ne sais quel miracle.

«Et je n’ai besoin de personne. »

Elle prononça cette dernière phrase et je me senti frémir. Je me retournai lentement vers elle. Ma main moite se posa sur son avant-bras nu. Ma peau contre la sienne, je crispais délicatement les doigts.

« Tu n’as besoin de personne … Sauf de moi. » Murmurai-je avec conviction. « Je le sais parce que j’ai besoin de toi. »

Je ne voulais pas m’attarder dans des confessions stériles. Je n’étais pas un homme du sentiment et de la belle parole, Sam le savait. Je concentrais mes quelques idées romantiques, et mes frustrations intellectuelles sur mon calepin et mes ambitions de devenir écrivain. Cela dit, en cet instant même, je jugeais qu'il était nécessaire de faire quelques révélations.

« Je crois que tu trompes à notre sujet. Je sais que j’ai été un vrai goujat, qu’Eugenia passait avant tout le reste. Mais les choses ont changées. Je ne suis plus la même personne qu’il y a quelques années. J’ai grandis et appris à mes dépends. Je me suis protégé contre les émotions qui agitaient ma raison. Aujourd’hui je sais faire la part des choses. Je sais que tu étais l’expérience qui se rapportait le plus au bonheur, que ma misérable existence prenait un sens grâce à toi. Je tenais à toi. Je t’ai aimé, de la manière la plus désespérée et la plus accablée, possible. Je ne voulais pas te quitter, mais ta prise de conscience m’y a poussé. »

Je marquai un silence.

« J’ai revu Ginny, peu de temps avant notre rencontre. Elle est paraplégique et … Je lui en veux tellement de m’avoir rejeté. Plus mon regard s’attarde sur cette chaise, plus je réalise à quel point je n’ai pas été là pour ma meilleure amie. Je ne pourrais pas vivre avec ça. Je ne pourrais pas la regarder dans les yeux et prétendre que tout va bien. »

Je soupirai.

« Tu sais à quel point je déteste parler de ce genre de choses, ou parler d’elle. Je me suis toujours emporté quand tu essayais de me tirer les vers du nez, parce que Eugenia et moi, c’était sacré. Elle a tout gâché. C’est fini. Et je sais que notre amitié trop fusionnelle était un frein à notre histoire. »

Je ne savais pas pourquoi je lui disais toutes ces choses. C’était tellement différent de mes habitudes. J’étais un être froid et perfide. Je veillais à maintenir une distance entre mes pensées et mes paroles, mais voilà que je me dévoilais enfin. Pour la première fois. Je la fixai, le visage impassible. C’était une erreur. Mais j’estimais qu’elle avait le droit de savoir.

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() message posté Sam 12 Juil 2014 - 2:57 par Invité


you didn’t love her. you just didn’t want to be alone. or maybe, maybe she was good for your ego. or maybe she made you feel better about your miserable life, but you didn’t love her, because you don’t destroy the person that you love.


Sa tête semblait exploser. Tout se bousculait, les souvenirs, les événements récents comme les événements futurs. Tout était flou, et pourtant, elle y voyait très clair. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle était perdue. Une pauvre petite fille perdue dans le tourbillon qu'était la vie. Certains pensaient avoir la vie dure, mais Sam était presque sûre que la sienne était pire. Elle ne s'était jamais plainte, non, elle était celle qui se mordait la langue et se retenait d'ouvrir la bouche. Elle encaissait, encore et encore. Elle n'avait que ça à faire. C'était le rythme de son quotidien. La brune avait finit par s'y habitué, jusqu'à ce qu'un visage se retrouve de nouveau sous ses yeux océans. Un visage douloureux, lointain, mais toujours aussi présent. Julian était un souvenir, une cicatrice encore visible qui avait su laisser des traces. Il lui avait simplement tourner le dos et s'était éloigné, sans penser aux dégâts qu'il avait causé. Après tout, qui s'en souciait. Il n'avait pas eu un regard vers elle, un dernier, rien. Il était simplement parti. Comme beaucoup d'autres avant lui. Tout le monde finissait par partir, et Julian n'échappait pas à la règle. Il était là aujourd'hui, sans même se douter que demain peut-être l'histoire se répèterait. Il ne savait décidément rien. Sinon il n'aurait pas poser une main sur son avant bras. Il n'aurait pas produit ce contact qui ne faisait que rouvrir la plaie béante de son coeur. « Tu n’as besoin de personne … Sauf de moi. Je le sais parce que j’ai besoin de toi. » Ses murmures parvenaient doucement aux oreilles de la brune qui se contentait de fuir son regard. Elle ne trouvait pas la force de briser leur contact, peut-être qu’elle n’en avait simplement pas envie. Ses mots embaumaient ses pensées et se répétaient à l’infini. Un autre l’aurait aisément attendri avec ces mots mais Sam restait de glace. « Tu n’as pas besoin de moi. Tu t’accroches à cette idée, à des sentiments, comme je l’ai fait autrefois. Et regarde où ça m’a mené. » Elle souriait tristement tout en reposant ses yeux sur lui. Elle s’était accroché à lui, à eux, à cet amour qu’elle pensait grand. Et elle se retrouvait aujourd’hui vidée, ternie par l’épuisement et la déception. Elle ne pouvait souhaiter ça à personne, pas même à celui qui l’avait ainsi maudite. « Je crois que tu trompes à notre sujet. Je sais que j’ai été un vrai goujat, qu’Eugenia passait avant tout le reste. Mais les choses ont changées. Je ne suis plus la même personne qu’il y a quelques années. J’ai grandis et appris à mes dépends. Je me suis protégé contre les émotions qui agitaient ma raison. Aujourd’hui je sais faire la part des choses. Je sais que tu étais l’expérience qui se rapportait le plus au bonheur, que ma misérable existence prenait un sens grâce à toi. Je tenais à toi. Je t’ai aimé, de la manière la plus désespérée et la plus accablée, possible. Je ne voulais pas te quitter, mais ta prise de conscience m’y a poussé. » Elle restait de marbre alors que ses oreilles tentaient de s’habituer à toutes ces révélations. Julian n’était pas un homme de paroles, et même en creusant, la jeune femme ne trouvait pas de situation comparable à celle-ci. C’était irréel, comme une caméra cachée, une mauvaise blague. Il ne se rendait pas compte à quel point ses paroles ne collaient pas. Elle glissait sur son corps comme des centaine de mots qui arrivaient trop tard. C’était trop tard, elle le savait. « J’ai revu Ginny, peu de temps avant notre rencontre. Elle est paraplégique et … Je lui en veux tellement de m’avoir rejeté. Plus mon regard s’attarde sur cette chaise, plus je réalise à quel point je n’ai pas été là pour ma meilleure amie. Je ne pourrais pas vivre avec ça. Je ne pourrais pas la regarder dans les yeux et prétendre que tout va bien. » Son poil se hérissait alors qu’il prononçait son prénom. Ginny. Doux prénom qui résonnait aux oreilles de Sam depuis des années. Le plus dur était de l’entendre de la bouche de Julian. Encore aujourd’hui elle lisait dans ses yeux toute la tendresse qu’il pouvait porter à ce prénom. Elle pouvait lire tout ce qu’il ressentait pour elle, tout ce qu’il n’avait pas ressenti pour Sam. Et seule la douleur persistait. « Tu sais à quel point je déteste parler de ce genre de choses, ou parler d’elle. Je me suis toujours emporté quand tu essayais de me tirer les vers du nez, parce que Eugenia et moi, c’était sacré. Elle a tout gâché. C’est fini. Et je sais que notre amitié trop fusionnelle était un frein à notre histoire. » Il lui offrait les mots qu’elle avait espérer entendre tant de fois. Il lui donnait ce qu’elle avait voulu, ce qu’elle avait le plus désiré. Pourtant, elle n’en était pas heureuse. Il avait beau la regarder d’une grande sincérité, seule la tristesse se lisait sur ses traits abimés. « Elle l’est toujours. Tu es ici avec moi, juste moi, et elle occupe toutes tes pensées. » Elle lui souriait doucement. Après tout, ce n’était pas sa faute. Il était prisonnier d’Eugenia, sans même le savoir. Elle avait finit par le comprendre. La peine passée, elle s’était retrouvée à le plaindre de cet amour qu’il ne parviendrait pas à remplacer. Son regard humide se posait sur la main de Julian toujours posée sur son bras avant de venir la prendre de sa propre main. Elle marquait une pause, retrouvant pendant un instant un geste qu’ils avaient souvent partager. Seulement deux mains entrelacées. Une chose anodine qu’elle avait tant de fois chéri. Comme il l’avait fait quelques jours auparavant lors de leurs retrouvailles, elle entrainait sa main jusqu’à sa poitrine où il pouvait tenter d’entendre les battements de son coeur blessé. « Tu entends ? Non, je suis sûre que non. J’ai moi même parfois du mal à l’entendre. Je l’ai déjà trop abimé, pour toi, pour nous. » Son regard bleu ne quittait pas le sien, alors qu’une larme roulait doucement sur sa joue porcelaine. « Je suis fatiguée Julian, tellement fatiguée. Je suis épuisée d’avoir mal… » Ses mots s’évanouissaient dans sa voix brisée par la douleur. Elle semblait le supplier du regard, elle voulait qu’il réduise sa peine, qu'il abrège ses souffrances, qu’il guérisse la douleur. Elle ne voulait plus souffrir, pas encore, plus jamais.  
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() message posté Sam 12 Juil 2014 - 17:14 par Invité

Sam & Julian

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Je la fixais en silence. J’en avais trop dit ; mes mots avaient fusés de ma bouche, exposant les secrets les plus intimes de mon âme éplorée. Tout était sorti comme une ribambelle d’absurdité et de bêtise. Je soupirai en me servant un autre verre d’alcool.  Je ne souvenais même pas de la durée de ma relation avec Sam, étais-ce une année ? Quelques mois ? Quelques semaines ? Mon cœur se crispa, compressé par des flots de remords et de colère mal contenue. Je n’étais que l’ombre de moi-même, la vulgaire esquisse d’un homme qui avait un jour été abandonné. Mon visage blême se reflétait à la surface du liquide incolore, et je pouvais clairement voir mes traits tiraillés entre l’expression de mon désarroi, et celle de ma volonté de survivre. J’étais  sensé être amoureux, mais je n’étais plus sûr de ce que je ressentais. Quelque chose en moi, une bête grisante et troublante, me murmurait des incantations apaisantes. Je devais me laisser aller à l’abandon. Je devais me laisser aller à la fatigue qui me tuait à petit feu. Un soupir audible m’échappa. Chaque jour à Londres, me rendait faible. Je revivais les incessantes images de mes crises et de mes blessures, comme un rappel des rejets cuisants que j'avais subi. Sam était là, en face de moi, et je pouvais voir cette même détresse dans ses yeux. Nous avions toujours été semblables dans nos malheurs. Ma main se crispa sur le rebord du comptoir, avide d’un nouveau contact avec sa peau, mais je me ravisai.

C’était la même fille, le même visage, la même voix … Mais plus rien ne sonnait pareil dans mes oreilles. Mon cœur se brisait un peu plus à chaque instant. Je sentis ma sueur glisser le long de mon dos avant de sécher au creux de mes reins. J’étais à découvert, assaillit par toutes les flèches et les piques que son halo m’envoyait.

« Elle l’est toujours. Tu es ici avec moi, juste moi, et elle occupe toutes tes pensées. »

Je déglutis en secouant la tête avec énergie. Ma fierté, mon égo, et mes choix égoïstes avaient détruit notre histoire auparavant. J’étais un homme différent, toujours aussi fier et égoïste, mais  mon esprit tourmenté ne guidait plus mes choix. Je me mordis l’intérieur des joues, narguant mes sens et les douleurs qui s’abattaient sur moi.

« Eugenia n’est nulle part dans mes pensées ! » Me défendis-je en grinçant des dents. « Elle ne l’a jamais été  en ta présence. J’ai peut-être été un goujat, mais je n’ai jamais extrapolé ma déception amoureuse ou mes sentiments pour toi. Je ne me suis jamais rendu compte de ce que je ressentais pour elle sur le moment. Je ne t’ai pas utilisé, en tout cas pas consciemment. » Je grognai. « Je ne te permet pas de souiller le peu de souvenirs que j’ai de nous. »

Je tolérais ses paroles blessantes. Je la savais martyre mais je refusais de la laisser faire les mêmes erreurs que moi. Nous étions prisonniers d’une force invisible qui s’acharnait à nous rendre malheureux. Mes doigts se fermèrent sur mon poing. J’avais envie de crier ma rage. Mes veines tremblaient sous la pression des flots d’alcool et de nicotine que j’avais ingurgité. Mon système entier était gagné par la colère, je me noyais doucement. Mon corps se ploya, assaillit par une douleur imprévue. Je regardais Sam d’un air absent. Mon esprit était ailleurs, tentant tant bien que mal de gérer mes pulsions agressives.  Elle saisit ma main et la posa sur sa poitrine. Mon cœur flétri  mes émotions, transformant mes angoisses en une brise apaisante et sereine.

« Tu entends ? Non, je suis sûre que non. J’ai moi même parfois du mal à l’entendre. Je l’ai déjà trop abimé, pour toi, pour nous.  Je suis fatiguée Julian, tellement fatiguée. Je suis épuisée d’avoir mal… »

Je maintenais sa prise avec force. Trop de force. Mes yeux embués ne pouvaient quitter la profondeur de son regard océan. Ma passion oscillait au gré des secondes qui se consumaient. Je me penchai délicatement, frôlant sa joue délicate. Ma bouche se pressa contre sa peau translucide avec désespoir. Je refusais de voir la réalité en face, je refusais de réaliser que je l'avais perdu elle aussi.

« Je peux l’entendre … Je peux imaginer à quoi ressemble ses battements … » Soufflai-je contre elle. Mes bras tombèrent ballants de part et d’autre mon corps courbé. Je tendis les mains afin de la serrer contre moi comme si notre passé houleux n'avait jamais existé. Je pouvais sentir mes larmes sécher au coin de mes yeux. Les vas-et-vients de mon cœur agonisant se perdirent dans ma gorge, mais ma voix brisée trouva la force de s’élever.

« Ne pars pas ... » Demandai-je bravant mon désespoir et ma vanité.

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() message posté Sam 12 Juil 2014 - 18:48 par Invité

Une larme salée venait se poser au coin de ses lèvres alors que le temps semblait s’être arrêté. Ici, dans cette pièce, rien ne semblait cohérent. Aux yeux de Sam, tout était irréel. Cet appartement, Julian, ce contact. Elle était comme propulsée des années auparavant, lors de ses vingt ans, à cette fête où leurs doigts s’étaient frôlés pour la première fois. Ils s’étaient touchés avant même de se regarder. Elle se souvenait encore du moment où ses yeux bleus s’étaient posés dans les siens, de la profondeur de son regard. Elle avait toujours aimer les yeux qu’il avait posé sur elle. Quelque chose de rassurant, comme si elle comptait enfin. Comme si il la voyait elle, Samantha Bower, l’orpheline, le coeur brisé. Et elle avait vu Julian Fitzgerald, l’homme blessé, l’enfant délaissé. Face à face cinq années plus tard, la brune fixait son premier amour des mêmes yeux que lors de leur première rencontre. « Eugenia n’est nulle part dans mes pensées ! Elle ne l’a jamais été  en ta présence. J’ai peut-être été un goujat, mais je n’ai jamais extrapolé ma déception amoureuse ou mes sentiments pour toi. Je ne me suis jamais rendu compte de ce que je ressentais pour elle sur le moment. Je ne t’ai pas utilisé, en tout cas pas consciemment. Je ne te permet pas de souiller le peu de souvenirs que j’ai de nous. » Elle lisait aisément toute la colère sur son visage, toute la peine aussi. Ses paroles embaumaient doucement son coeur blessé, bien qu’elles ne suffisent toujours pas à pouvoir penser à un pardon. Il ne méritait peut-être pas d’être pardonné. Elle ne s’était elle même jamais pardonné de l’avoir aimé. Elle vivait dans le remord, dans la hantise d’être à nouveau assaillie par la faiblesse de l’amour. Elle ne voulait pas aimer, elle ne voulait plus. C’était plus facile d’être sans amour. Elle se l’était toujours dit, mais Julian avait su briser les barrières qu’elle s’était fixée. Elle le regardait tremblante alors qu’il semblait prit d’une rage qu’elle ne connaissait que trop bien. Elle venait doucement prendre sa main pour la poser sur son coeur. Il serait son poignet fort, sûrement trop, elle avait mal. Mais la douleur ne faisait que lui rappeler qu’elle était encore en vie. C’était une douleur qui lui semblait douce. Leurs regards ne sauraient se quitter alors qu’il frôlait sa joue humide. Le contact de sa bouche sur sa peau lui procura une douleur particulière dans sa poitrine. Un pincement, un signe de vie. Elle fermait les yeux, si fort qu’elle en avait mal. « Je peux l’entendre … Je peux imaginer à quoi ressemble ses battements … » Elle ne voulait pas le croire, elle ne voulait pas lui faire confiance. Elle voulait le repousser, se détacher de lui, de ses mains, de son étreinte. Elle retrouvait les gestes tendres qu’il avait pour elle des années auparavant. Elle retrouvait ses mains, sa peau, sa voix délicate à ses oreilles. « Julian… » Son prénom sonnait comme un supplice. Elle le suppliait de ne pas faire plus de dégâts. Sa voix n’était qu’un souffle qui s’évanouissait au fond de sa gorge nouée. « Ne pars pas … » Sans quitter ses bras, elle lui faisait face à nouveau, son regard humide croisant le sien. Elle prenait son visage en coupe dans ses mains tremblante alors que sa voix se brisait. « Empêche-moi. » Le temps semblait s’être arrêté sur ses dernières paroles. Elle semblait s’être elle même trahie. Elle trahissait toutes ces années passées à construire un mur que personne ne pourrait balayer. Et Julian le fissurait au fur et à mesure que les minutes passaient. « Donne moi une raison de ne pas t’effacer de ma vie. Donne moi une seule raison de ne pas te tourner le dos. » C’était tout ce qu’elle voulait, une raison, une seule. Tout reposait sur ses épaules. Elle pouvait rester, comme partir. Comme lui l’avait fait.  
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