"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici you and the night + ginny 2979874845 you and the night + ginny 1973890357


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() message posté Mar 14 Fév 2017 - 14:52 par Invité

i looked and looked at her, and i knew, as clearly as i know that i will die, that i loved her more than anything i had ever seen or imagined on earth. she was only the dead-leaf echo of the nymphet from long ago - but i loved her, this ginny, pale and polluted. she could fade and wither - i didn't care. i would still go mad with tenderness at the mere sight of her face. Je fixais la cadrans de l’horloge sans bouger. D’un point de vue métaphorique, sous cet angle précis, la pièce était submergée par le temps. Mes pensées s’épandaient autour. Elles apparaissaient comme des êtres souffrant de paralysie. Tout comme Ginny, elles se laissaient mourir sur la table. Son coeur s’est arrêté. Et le mien? Depuis la fausse couche, je vivais dans la dissolution de notre couple. La tristesse ostentatoire était le signe d’une virilité défaillante. Je me redressai avec lenteur. Ma colère s’était endormie. Je l’avais poussé dans la trappe pour mieux l’exhiber plus tard. Le seul moyen de résister à la tentation c’est de céder. Je me renfrognais en longeant le couloir. Les façades du times m’entraînaient dans une marche mortuaire. C’était le retour aux sources. Rhys avait accepté de me rejoindre dans mes lubies. La lutte des rebelles nécessitait beaucoup trop d’efforts. Nous étions occupés ailleurs. J’avais une famille à détruire. Une épouse à condamner. Je les avais aimé de travers, et maintenant, les jumelles n’étaient plus là. J’hésitai avant d’étrangler le filtre de ma cigarette. La fumée avait jailli comme un souffle pénible du fond de ma gorge. Le bâtiment était morose. L’ambiance des locaux, la chevelure irisée de l’assistante, toutes les couleurs m’apparaissaient derrière un voile opaque. Je me perdais entre les fluctuations des silhouettes. Les journalistes étaient en panique. On s’inquiétait des projets liberticides de l’Angleterre, des réformes législatives qui avaient suivi le brexit. Le gouvernement prévoyait des condamnations de prison afin de punir « toute information affectant le bien-être économique du Royaume-Uni». A Dieu les satyres et les caricatures moralisatrices. La reine voulait étouffer la voix de la raison. Certes, la sécurité du pays et les articles diffamatoires ne devaient pas être pris à la légère. Cependant, aucun argument ne justifiait l’enfermement d’un journaliste. Le droit à l’expression se mourrait - avec le reste de mes ambitions et de mes victoires. Je hochai la tête en frottant mon menton. Les poussières du tabac flottaient autour de mes doigts avant de disparaître sur le bord de ma mâchoire. Je soupirais en longeant le vestibule. La réception était vide - il n’y avait personne pour retenir ma chute. Je marchais jusqu’au métro. Puis je me laissais partir dans les lignes cachées. Je t’ai aimé. Je t’aime. Et je t’aimerais encore. Mes paupières tremblaient en fixant l’alliance. Je ne parlais plus de douleur. Je ne parlais plus de plaisir. Eugenia supportait ma présence, autant que je supportais son fauteuil. Elle flottait sur mon coeur sans l’effleurer, sans pouvoir me toucher. Ce n’est pas ma faute. Je ne voulais pas les tuer. J’étais seulement soulagé de les voir partir. C’est mal, tu crois ? Les larmes avaient aspirées son expression au fond de sa boite crânienne. Je l’entendais dans la nuit. J’imaginais ses cauchemars lorsqu’elle se tortillait à mes côtés. Ses yeux me regardaient avec la déception d’une mère sans enfant. Alors je ne l’embrassais plus avec la même passion. Je refusais de l’étreindre comme un homme. Les rails sifflaient sous mes pieds. On venait de traverser le centre-ville. Je reconnaissais tous ces endroits. Je retrouvais nos souvenirs parfois. Mais il était trop tard pour racheter mes fautes. J’arrivais dans les rues de Hammersmith. La brume enlaçait mon âme afin de me retenir. Ici, dans un petit London reculé. Je voulais tout arrêter. Juste pour un instant. Je voulais retrouver les promenades de Cardiff et ma foi ébranlée. Sa petite tête me guettait près de la clôture. Avons-nous été heureux à ce moment? J’étais trop vieux depuis le premier jour. Nos baisers imaginaires s’étaient accrochés à ma bouche. Mes lèvres gémissantes avaient effleuré son cou alors que j’écrasais le poids de mon extase sur sa jambe. A vingt ans, j’étais déjà un monstre. Amoureux d’une fillette. Amoureux d’un reflet sur le miroir aux alouettes. Je levais les bras vers le ciel. La pluie tombait drue sur mes épaules. Elle glissait sur mon dos pour me rappeler le chemin de la maison. Je pénétrais dans l’immeuble. Mes chaussures grinçaient sur le parquet. Les passions d’avant étaient thésaurisées sur les meubles de l’entrée. Eugenia m’attendait, les jambes engourdies sur le canapé. Je souris en silence. Ma vision était encore floue. Si je pouvais changer, j’aurais disparu. L’amour que je ressentais était réel. Il perforait mes poumons comme une vapeur caustique. «Je suis rentré plus tôt. J’ai pensé qu’on pouvait dîner dans le petit restaurant italien. » Loin de tout.  Je vivais le deuil dans le mutisme. Car mes émotions se déchaînaient pro domo. Je m’installai sur les coussins en agitant mon paquet de cigarettes. «Je vais fumer ici. S’il te plait. » Ce n’était pas une requête. Mais une affirmation. Il faisait trop froid dehors. Ginny, je veux rester. Je savais qu’elle remarquait mes absences sur le balcon, comme si les bouffées de nicotine nous éloignait un peu plus chaque soir. Elle ne criait pas. Elle n’émettait aucune objection. Eugenia ne montrait plus aucun signe. Comme si elle avait oublié. Toutes mes cendres étaient des étoiles déchues. Toutes mes paroles se taisaient lorsqu’elle me tournait le dos. Je cliquai sur le briquet afin d’allumer une constellation entre mes doigts. Retrouve-moi sur la voie lactée. Reviens, Ginny.
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