(amanda & elizabeth) baby don't cry

Baby don't cry

Elle était sortie relativement tard du travail afin de terminer quelques retouches sur son croquis, faire des heures supplémentaires ne la dérangeait pas pour deux raisons : la première était qu'elle était absolument passionnée par son travail et admirative des gens avec qui elle travaillait, la deuxième raison concernait le fait qu'elle avait l'habitude de toujours faire ses déplacements au bord d'un taxi. Elle dépensait une petite fortune en utilisant ce seul moyen de transport mais elle se sentait plus à l'aise au chaud dans une voiture que sur un vélo et sa hantise était de se retrouver collée entre deux personnes dans un bus ou dans le métro. Malheureusement pour elle ce soir là semblait différer des autres, elle ne savait pas si les chauffeurs de taxi faisait grève, si une personnalité célèbre était présente dans le centre-ville de Londres, elle ne savait pas ce qui se passait mais impossible de trouver un taxi. Comme si sa situation ne pouvait être pire (elle se demandait comment elle allait rentrer chez elle et songeait à faire le chemin à pied même si perchée sur des talons ça n'allait pas être franchement agréable) le ciel décida de jouer dans son malheur et des gouttes de pluies commencèrent à tomber pour venir s'écraser à ses pieds. Sans demander son reste elle prit alors la décision de monter dans le bus en direction de son appartement en priant pour qu'il ne soit pas plein - sa prière ne fut pas exaucée - mais également de trouver une place assise - pas exaucée non plus - et de ne pas se retrouver collée à un inconnu - et autant dire que ce fut la prière la moins exaucée. « Pardon ... pardon ... je voudrais passer ... pardon. » Se faufiler dans un bus bondé en talons hauts était une expérience tout à fait périlleuse qu'elle n'était pas prête de retenter. Elle réussit tout de même à se glisser jusqu'à un coin du bus assez calme et dans lequel elle n'avait pas l'impression d'être une feuille de salade dans un sandwich entourée de deux tranches de jambons. Elle savait pourquoi elle n'aimait pas prendre le bus et tout ce qui se passait actuellement autour d'elle le lui rappelait : les microbes sur les barres, les adolescents turbulents, la musique qui n'était pas au goût de tout le monde mais que certaines personnes ne se gênaient pas pour partager quand même et les cris des enfants. Dans la situation elle ne savait pas ce qui était le pire entre l'enfant qui pleurait ou l'abruti assit à côté qui s'évertuait à augmenter le volume de sa musique et ainsi intensifier les cris de l'enfant. Quoiqu'il en soit la mère semblait démunie et attrapait sa tête entre ses mains, faisant fis des remarques alentours la jeune apprentie styliste s'était agenouillée devant l'enfant et entreprenait de lui faire des grimaces pour tenter de l'amuser ce qui, à son plus grand étonnement, semblait fonctionner. « Ce n'est rien, moi aussi je pleurerai si quelqu'un écoutait cette horrible musique à côté de moi ! » elle appuya sa remarque d'un clin d’œil amusé, de toute façon le volume était tellement fort qu'elle était quasiment certaine que la personne n'avait rien entendu de sa remarque. Elizabeth n'avait jamais été très douée avec les enfants, pour dire qu'elle considérait ses deux lapines comme ses propres enfants et elle était à peu près certaine de les dorloter bien plus qu'elle ne pourrait dorloter un enfant. « Elle s'appelle comment cette adorable princesse ? »

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La jeune italienne était plutôt satisfaite de sa rapide interprétation de clown afin de calmer la jeune enfant dans le bus; en réalité elle avait de quoi être satisfaite elle qui n'avait jamais été douée avec les enfants, ne savaient pas comment les porter ni ce qui étaient bons à leur donner à manger, ni ce à quoi ils aimaient jouer ni rien du tout. Elle était incapable de dire à partir de quel âge ils commençaient à marcher, parler, etc alors elle était vraiment surprise d'avoir réussit à calmer la fillette. Maintenant il ne restait plus qu'à espérer que l'énergumène posé à côté de la maman et sa fille daigne baisser le son de sa musique, elizabeth n'était pas une habituée des transports en commun mais elle pensait sûrement à tord et de manière assez naïve que les personnes étaient assez éduquées pour savoir vivre en communauté sans déranger son entourage. « Elle doit être fatiguée, non ? » en réalité elle n'en savait vraiment rien mais elle devait bien trouver quelque chose à dire pour faire la conversation, la femme semblait être de bonne compagnie et c'était plus agréable de faire le trajet à deux, ou plutôt dans ce cas là à trois, que toute seule accrochée à une barre pleine de microbes. A la remarque de sa mère la fillette avait logé son visage dans la veste de sa mère ce qui arracha un sourire à la jeune apprentie styliste. « Les transports en commun c'est l'enfer, je pensais prendre un taxi après le travail mais impossible d'en arrêter un je ne sais pas si ils font grève ou quelque chose de ce genre ...   » elle haussa les épaules avant de reporter son regard sur la petite fille, elle était donc âgée de huit ans ce qui n'arrangeait absolument pas les choses même si elizabeth était tout de même plus à l'aise avec les enfants de plus de cinq ans qu'avec les bébés. Lorsque l'inconnue lui demanda si elle avait des enfants elle ne put s'empêcher d'éclater de rire, par tous les dieux elle avec des enfants ? Elle ne se sentait pas du tout prête pour être maman à vingt-deux ans et ses deux petites boules de poil à oreilles longues lui suffisait amplement « non pas d'enfants mais deux lapines, c'est presque pareil.  » c'était une réflexion tout à fait étrange mais elle le pensait presque; ses deux lapines étaient les prunelles de ses yeux, elle les chouchoutait comme jamais elle n'avait chouchouté quelqu'un de toute sa vie, elle avait même réquisitionné une pièce de son appartement pour leur préparer une chambre, ou plutôt un terrain de jeux avec châteaux et obstacles, et elle passait tout son temps à les brosser, leur préparer leur repas et aller faire des check-up chez le vétérinaire « au détail près qu'avec elles les grimaces ça ne fonctionne pas vraiment.  » Ceci dit les carottes ça fonctionnait très bien par contre. La jeune maman lui faisait alors part de son arrivée à Londres qui remontait seulement à quelques mois, ça leur faisait un point commun puisque elizabeth avait débarqué dans la ville depuis un peu moins d'un an et elle n'était pas encore familière de tous les endroits « je suis là depuis un peu moins d'un an, je viens de Venise. Et vous, vous venez d'où du coup ? »

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La compagnie de la jeune maman était plutôt agréable, elle n'était visiblement pas le genre de personne à ronchonner tout le temps comme il était commun d'en croiser dans les transports en commun, et puis ça permettait à Elizabeth de pouvoir discuter dans un coin sans avoir besoin de s'accrocher aux barres métalliques. De toute façon le bus était tellement bondé qu'elle ne risquait pas de tomber la tête la première, non elle aurait le temps de se rattraper à quelqu'un qui, au choix, commencerait à crier provoquant un fou rire pour elizabeth ou ne lui en tiendrait absolument pas rigueur et la retiendrait même avec plaisir. Elle continuait cependant de se maudire intérieurement de ne pas s'être échappée du travail plus tôt mais c'était le problème avec un poste comme le sien, on se disait toujours que les dernières retouches ne prendraient que deux ou trois minutes mais elles se transformaient rapidement en heures « ah je vois, elle doit avoir une super tata alors ! » elle marqua une pause tout en rigolant « si mon jumeau avait des enfants je pense pas qu'ils voudraient dormir chez moi » tout simplement parce qu'elle n'était vraiment pas douée avec les enfants et que si il s'agissait de bébés il y avait fort à parier pour qu'elle s'enferme avec ses lapines et ne ressorte qu'après leur départ. Les réactions que elizabeth pouvait avoir en présence de bébés étaient assez surprenantes, son visage avait tendance à se métamorphoser et elle ne comprenait pas pourquoi les adultes s'extasiaient autant devant eux. Non, la jeune italienne n'était définitivement pas le genre de personne à demander comme baby-sitter, elle serait fichue de montrer un film d'horreur aux enfants pour les envoyer se coucher au lieu d'un bon vieux disney. Avec les adolescents elle était déjà plus douée, sans doute le côté geek qui ressortait. La remarque de son interlocutrice au sujet des lapins lui arracha un sourire « gentil lapin c'est vite dit oui, de vrais diablotins. » ses deux adorables lapines n'étaient pas les deux animaux les plus sages de la terre « mais très gourmandes, c'est sûr » d'ailleurs la jeune maman l'informait de la présence d'un perroquet chez elle, c'était assez surprenant. Elizabeth n'avait pas l'habitude de croiser des propriétaires d'oiseaux en réalité peut-être parce que ces petites bêtes faisaient pas mal de bruit « elle ne fait pas trop de bruit ? » La jeune apprentie styliste n'était pas une pro oiseau, elle avait tendance à les préférer en liberté dans le ciel plutôt que chez elle mais en tant que membre d'une association pour la cause animale elle aimait bien discuter des différentes espèces. Dans leurs présentations communes Elizabeth avait mentionné venir de Venise ce qui semblait avoir retenu l'attention de son interlocutrice, en effet Venise était une magnifique ville mais en tant qu'originaire de là-bas elle n'allait tout de même pas dire le contraire « les ballades en gondoles sont très agréables, ceci dit il n'est pas rare qu'elles soient réquisitionnées par les couples, c'est une ville très prisée niveau romance » de même que Paris, mais malgré ses nombreux voyages en France Elizabeth avait toujours considéré Venise comme plus romantique que Paris. « Sydney ? Ca doit vous faire bizarre d'être à Londres maintenant, non ? » parce que autant Venise et Londres ce n'était pas si éloigné que ça, c'était européen - ou plutôt avant que le Royaume-Uni décide d'en sortir - donc les modes de vie n'étaient pas tellement différents, mais l'Australie c'était un continent à part qui faisait rêver de nombreuses personnes. « Je suis apprentie styliste chez Gucci, je reste dans la haute couture italienne » elle éclata de rire en prononçant ces quelques mots, c'était tellement cliché de voir une italienne œuvrer dans une autre ville pour une marque de son pays natal mais elle aimait cette marque et elle ne se voyait nul part ailleurs  « et vous ? »

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Visiblement son interlocutrice s'entendait bien avec sa sœur et cela se voyait jusque dans le comportement de sa fille, c'était plutôt mignon à voir. Elizabeth elle-même entretenait un lien très fort avec son jumeau, même si ils avaient quelques différences flagrantes à commencer par un goût prononcé du risque pour elizabeth que enzo ne partageait pas, les deux avaient toujours été très proches et se vouaient une impressionnante confiance mutuelle. En principe les relations entre jumeaux avaient tendance à être plus fusionnelle qu'une simple relation frère/sœur, pour la simple et bonne raison que depuis leurs naissances ils grandissaient ensemble et partageaient tout. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la jeune italienne à l'entente de la surprise de la jeune femme, avait-elle une jumelle elle aussi ?  « il s'appelle enzo, il est à londres depuis peu » elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait rajouté ce détail, sûrement que son interlocutrice s'en moquait mais ça lui était venu de pair avec son prénom, après tout ça pouvait paraître étonnant que des jumeaux ne soient pas collés l'un à l'autre tout le temps et pourtant elle avait bien vécu plusieurs mois sans lui lorsqu'il était encore à Venise. En tout cas si il y avait bien une chose qu'ils partageaient c'était le goût du voyage. « Je ne suis pas douée avec les enfants, et encore moins avec les bébés » elle marqua une pause « et puis je n'ai pas un brin d'instinct maternel » et de toute façon elle n'était même pas certaine que enzo ait vraiment envie d'être père, et surtout pas dans l'immédiat. Ils étaient encore jeunes et Elizabeth était loin de s'imaginer un avenir proche avec un enfant dans les bras. Elle accompagna le rire de Amanda par le sien lorsque cette dernière déclara connaître une gourmande qui n'était pas un animal, l'italienne aussi était gourmande. Malgré sa silhouette de guêpe elle était capable de se goinfrer de hamburgers et de pizzas sans prendre un kilos - ou peut-être les prenaient-elle mais ils disparaissaient aussi vite dans la salle de boxe. Leur sujet de conversation se portait maintenant sur leurs animaux de compagnie respectifs « si elle est calme c'est le principal, c'est pas toujours simple d'être propriétaire d'oiseau. » pour sa part ses deux lapines lui suffisait amplement, même si elles étaient gourmandes, têtues, joueuses, caractérielles mais aussi adorables, mignonnes, elles restaient silencieuses et ce n'était pas plus mal histoire d'éviter les problèmes avec les voisins.  « Oh, vous êtes la dernière de votre famille à débarquer dans le coin alors ? Votre pays natal ne vous manque pas ? » elle aimait bien rencontrer des étrangers avec qui elle pouvait discuter de cette nostalgie, en arrivant à Londres elizabeth avait gardé un comportement typiquement italien, elle ne mangeait que dans les restaurants italiens, parlaient plus souvent italien qu'anglais, et avaient des conversations qu'avec ses collègues italiens. Depuis elle s'était faite à sa vie londonienne mais bizarrement plutôt que s'intéresser à la culture anglaise elle s'était tournée vers la culture irlandaise et notamment leur nourriture, c'était étrange et elle ne savait pas se l'expliquer elle-même. « C'est tout aussi difficile que passionnant, j'ai la chance d'avoir un mentor vraiment sympathique et qui me laisse la chance de préparer des tenues pour ses défilés. C'est une chance qui n'est pas donnée à tout le monde. » et elle en avait parfaitement conscience, en tant qu'apprentie il aurait très bien pu ne pas la prendre au sérieux et l'envoyer vendre les vêtements ou nettoyer les locaux mais, au contraire, il lui donnait la chance de faire ses preuves et une future place en tant que styliste accomplie dans la boutique. « Votre travail me paraît bien plus compliqué que le mien » elle lâcha un léger rire « avocate ? avant de me lancer dans la mode j'ai obtenu une licence en droit international mais comme vous pouvez le constater, j'ai totalement changé de voie. »

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