"Fermeture" de London Calling
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() message posté Dim 1 Juin 2014 - 20:35 par Invité
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Mi ready, to jump on it lady ...

Les feuilles  blanches déchiquetées, gisaient sur le parquet depuis une  plus d’une heure. Je n’y arrivais pas tout simplement, les mots me manquait, pourtant j’avais étudié cette cause toute ma vie. Mon sujet de thèse tout entier était basé sur l’impact de l’économie de rente, et la gestion d’argent virtuel, mais voilà ce soir je n’y arrivais pas.

Je bu une gorgée de vin avant de m’affaler sur le sofa. Eugenia ne quittait plus mes pensées, spécialement après notre rencontre inopinée, d'il y a quelques heures.  J’avais envisagé la chose, à la seconde ou j’avais posé pieds à Londres. Il était clair dans mon esprit que je voulais la revoir, renouer, mais maintenant que j’avais découvert sa triste réalité, je ne savais plus comment me comporter. Je réagissais de façon lâche, et égoïste, mais la vérité c’est que j’avais peur de confondre mes sentiments et la sympathie que je ressentais pour elle.

Je pris une grande inspiration en secouant la tête. Je devais faire le vide ! Et qui de mieux que Kenzo pour me faire oublier mes tourments. Je m’imaginais déjà la plaquer contre le mur, à la minute où mon regard croiserait le sien. La simple pensée de son parfum me faisait vaciller. Il y avait quelque chose en elle, que je ne savais nommer et qui me rappeler l’odeur des jardins d’orange de mon enfance. Derrières ses yeux grossièrement maquillés, et son allure de petite peste, c’était quelqu’un d’attachant. Je le savais pour m’être moi-même attaché au bout du second rendez-vous. Une première !

Pourtant c’était loin d’être mon idée de base, lorsque je l’avais vu pour la première fois, se tortillant et se collant à la barre de strip-tease. C’était moche de l’avouer, mais je n’avais vu en elle que l’objet sexuel qui allait partager ma solitude le temps d’une nuit.  Et elle l’avait fait, nous avions partagé ma solitude et bien plus encore. Entre gémissements, et halètements saccadés, nous avions confiés quelques bouts de nos histoires brisées, et de nos amours fauchés par le destin.

Kenzo, était pareil que moi. Elle aussi, déçu par les autres. Je crois, que c'est son coté torturé qui nous avait instantanément rapproché. Je souris en visualisant son visage et son petit air narquois. Elle me péterait surement les dents, si elle m'entendait penser. Elle n'était pas du genre à apprécier qu'on la traite de "fille extraordinaire"!

Je fis la moue, en regardant mon portable. Je lui avais envoyé un texto en début de soirée. Je commençais à douter de sa venue …


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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Lun 2 Juin 2014 - 0:12 par Kenzo A. Armanskij

    Réveil à quatorze heures. J'ouvre les yeux, me lève et regarde au dehors. Encore et toujours de la pluie. Je soupire en passant la main dans mes cheveux et me lève. Pendant les quelques minutes qui suivent, je prends une longue douche brûlante, en réfléchissant à ce que j'allais alors faire de ma journée. Car oui, ce soir, je ne travaillais pas. C'est donc habillée d'un slim et d'un pull que je me décidais à sortir, sans me soucier de la pluie qui me tombais dessus, je marchais le long de ma rue, en regardant autour de moi, en profitant de cet air pur, bien différent de l'endroit que je fréquentais tous les soirs. Je passe quelques heures, à me promener, m'arrêtant tout de même à un abris bus ou dans un café pour me sécher de la pluie. Je pense à Zola. Et je me demande ce qu'il fait à cet instant. Il y a quelques temps, on aurait passé une journée assis dans le canapé, à se moquer des divers programmes télé, à faire la cuisine et à s'en foutre plein partout, à se rappeler le jour de notre rencontre... Mais voilà quelques semaines que nous ne nous étions pas parlés, que nous nous évitions. Cela fait maintenant deux ans que nous avons rompu, mais ces deux dernières années, nous les avons passé à s'inquiéter l'un pour l'autre, à nous demander tous les mois quelles étaient les dernières nouvelles. Mais plus rien. Pas un mot, pas un appel, pas un sms. Je soupirais. L'amour n'était que souffrance. C'est lasse que je rentrais à mon appartement. Tremblante, je me réfugiais à nouveau sous la douche. Comme pour me nettoyer de tous mes pêchés. J'y passais bien une demi heure. Ce qui me coûtait le plus cher, ce n'était pas la bouffe, mais tout simplement l'eau. Ce qui me fit sortir de ma douche fut la vibration de mon téléphone portable. Je me séchais alors avec lenteur, et consultais mes messages. Julian me proposait de passer ce soir. En effet, j'aimais coucher avec lui, j'aimais sa manière de me toucher, de m'embrasser, de me posséder. Mais ce que j'appréciais le plus, c'était l'affection qui était née entre nous. Comme si l'on se comprenait, non pas parce que nous couchions régulièrement ensembles, mais parce que nous nous comprenions vraiment. Je ne répondis pas au message, ou si je répondis, ce fut par un simple "ok". Je n'étais déjà pas bavarde à l'oral, pourquoi donc le serais-je à l'écrit?

    Je me préparais donc à le rejoindre. Je séchais mes cheveux trempés, enfilais des sous vêtements potables, ou du moins assortis, enfilais un leggin noir et un tee-shirt Red Hot chili Peppers dix fois trop long qui appartenait à Zola. Mon tee-shirt préféré. Un peu de mascara, du rouge à lèvre rouge - bien évidemment qui ne laisse pas de traces. Je glissais mes pieds dans des boots à talons, et je sortis de l'appartement, avec mon perfecto sur mes épaules et un bonnet sur la tête. Je marchais tête baissée, rasant les murs, sans regarder les personnages que je croisais. Le jour, je me sentais rassurée lorsque je sortais, je me sentais paisible, calme. Mais la nuit, c'était une tout autre histoire. La nuit j'avais peur. Car désormais, Zola n'était plus là. Il n'était plus là pour me tendre la main et pour me rassurer en me montrant les étoiles. Désormais j'étais seule, et je me sentais en insécurité. C'est donc avec hâte que je rejoignis Hammersmith. J'apercevais l'immeuble dans lequel vivait Julian, mais décidais de m'arrêter au traiteur Chinois en bas de la rue pour prendre quelque chose à manger. Car je n'avais rien avalé de la journée, et je n'aimais pas arriver les mains vides chez quelqu'un, de toute manière. Je pris donc des Nems, des brochettes au miel et autres plats asiatiques avant de payer et de quitter le restaurant. J'arrivais devant la porte de Julian et toquais timidement. Il ne tarda pas à ouvrir et je me hissais sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur le coin de sa bouche : ni ami, ni amour, mais les deux. J'entrais donc et lui souris. Ne sachant où me mettre, j'enlevais mon bonnet, et mon perfecto, et regardais autour de moi. Je remarquais un porte manteau derrière Julian, et y déposais mes affaires. « Désolée du retard, je suis partie chercher à manger. » Je levais mon sac plastique et le tendais à Julian qui affichait ses grandes fossettes qui me faisaient toujours craquer.

    Il se dirigea dans la cuisine et je le suivis. On se mit à réchauffer les quelques plats qui avaient déjà refroidis. Je l'aidais donc à tout préparer et alors qu'il s'apprêtait à ouvrir le micro onde, j'attrapais sa main et l'obligeais à me regarder : « Est-ce que ça va? ». Car oui, lorsque je parlais, je voulais toute l'attention et toute l'écoute de mon interlocuteur. Je n'aimais pas répéter les choses plusieurs fois. De plus, après avoir longuement observé cet homme avec qui je coucherai dans quelques heures, je remarquai qu'il était pensif. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me déballe tout maintenant, mais je voulais savoir si nous allions coucher ensembles pour le plaisir, ou pour oublier. Après viendrait les confessions. On se mit à manger et je le regardais longuement. En d'autres circonstances, mon regard insistant aurait pu en troubler plus d'un, pas parce qu'il était langoureux ou quoique ce soit, mais tout simplement parce que j'avais pour habitude d'observer les gens sous toutes les coutures. Comme pour lire en eux. J'apportais la fourchette à ma bouche, et affichais mon sourire en coin habituel à Julian.

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() message posté Mer 4 Juin 2014 - 0:18 par Invité
Kenzo m’était apparu tel un ange, venu me tirer du trou béant dans lequel je m’étais laissé engouffrer. Pendant une fraction de seconde, j’eus l’illusion de voire une lumière blanche s’échapper de son rire d’enfant. Elle devait surement avoir un très bon dentifrice blanchissant, mais je me plaisais à croire qu’elle était là pour me sauver de mes démons.

Je la regardais avec envie, me laissant emporter par la quiétude qu’elle me procurait par sa simple présence. Je souris en la laissant déposer un baiser au coin de ma bouche. Ce n’était pas assez pour assouvir mon désir ardent, mais bien suffisant pour agrémenter notre petit jeu de séduction.

« Désolée du retard, je suis partie chercher à manger. »

Sans même me laisser le temps de répondre, elle fonça dans la cuisine. Je la suivis tel un automate, captivé par chacun de ses gestes. Elle posa sa main sur la mienne pour me sommer de me concentrer sur ses paroles. Je sentis ma salive me geler la gorge. Je déglutis en laissant échappant un soupir.

« Est-ce que ça va? »


Plusieurs idées se mélangeant dans ma tête, me faisant tourner en bourrique. Je n’étais plus sûr de rien, depuis que j’avais croisé Eugenia. Elle devait avoir des pouvoirs de sorcière ou d’exorciste ou peut- importe … Le passé me hantait.

Je papillonnai des yeux, concentrant toute mon énergie sur Kenzo et son expression qui se voulait rebelle et désinvolte. Je me rapprochai d’elle en silence. Sa main se crispa lentement sur mon avant -bras tandis que, le souffle court, je déposai mes lèvres humides sur sa fine bouche.

Kenzo, tu es de loin, la meilleure chose qui me soit arrivée, ce soir.

Toutes les choses que je pourrais dire ne feraient que rendre les choses plus compliquées. Avec Eugenia, c'était un amour terrible qui me pourrissait jusqu’à la moelle, et je n’avais aucune envie de sombrer alors que j’étais en si bonne compagnie. Ma main glissa le long de son dos afin de plaquer son petit corps fragile contre mon torse. Derrière ses allures de bad-ass, et ses faux airs de rock star, je pouvais sentir à quel point elle était fragile. Je le voyais à la façon qu’elle avait de frissonner sous mes caresses. Et c’était justement, pour cette raison que je m’étais entiché de la dévergondée de service.

« J’irais mieux une fois que je serais en toi … » Chuchotai-je d’un air macho.

Plus ma langue explorait sa bouche, plus je me sentais vulnérable face à elle. Je me collai désespérément à elle, avide de sensations fortes et de caresses mal placées. Je crois, que mon corps était complètement dépassé par les événements : mes mains étaient hystériques parcourant sauvagement sa poitrine délicieuse, mes yeux perçants n’avait de cesse de contempler son visage parfait, mon nez reniflait l’odeur d’oranger qui se dégageait de sa chevelure brune, tandis que ma respiration saccadée tentait de maintenir le tout sous contrôle.

« Tourne-toi… » Soufflai-je, en la plaquant contre le comptoir de la cuisine, mon entre jambe en contact avec le tissu léger de son leggings noir.
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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Mer 4 Juin 2014 - 0:52 par Kenzo A. Armanskij
    J'étais habituée à ce qu'on me désire. Mon métier procurait le désir. Parfois, je couchais avec quelques hommes, les laissant me glisser un billet dans la poche arrière de mon jean alors que je quittais les lieux. Je les avais laissé souiller mon corps, et m'étais offerte à eux sans même éprouver du plaisir. Alors j'acceptai l'argent, car je devais manger, et c'était devenu une habitude plus qu'un devoir. Lorsque je faisais l'amour avec Zola, ce n'était pas pareil, là je demandais et je donnais, et jusqu'à Julian, je n'avais pas trouvé d'équivalent. Car Julian, j'avais envie de lui, et il n'était pas le genre à me glisser maladroitement un billet de cent en me raccompagnant, à moitié débraillé et dégoulinant de sueur jusqu'à la porte de chez lui. Ainsi, j'aurai pu le repousser et demander à finir mon repas avant toute partie de jambe en l'air. Mais non. Je le laissais m'embrasser, me coller à lui et caresser mon corps avec envie, mais aussi avec douceur. Je fermais les yeux et laissais mes mains caresser son dos et mes doigts plonger dans ses cheveux. Je riais lorsque je l'entendis me dire d'un air qui se voulait viril et macho qu'il serait mieux, en moi. Et je l'embrassais avec plus de fougue, laissant nos langues s'entremêler. Julian, ce n'était pas le genre de mec à lécher ma bouche et me baver dessus. Non. Chacun de ses actes se faisait sensuel et fougueux en même temps. Il n'y avait pas d'amour entre nous, mais il ne se comportait pas avec moi comme si je n'étais qu'un objet. Ses caresses me faisaient frissonner et me donnais d'avantage encore envie de lui. Je laissais ma main glisser sous son tee-shirt et caresser son torse avec douceur. Les muscles saillants, bien plus agréables que les bouts de gras et les poils de ces porcs habitués à la boîte de Strip tease. Je quittais sa bouche pour un instant et me mis à l'embrasser dans le cou, avec envie. Puis revenant à ses lèvres, je les mordillais légèrement et l'embrassais de plus belle. Ma main quitta son torse pour aller caresser son entre jambe par dessus son jean. Je le sentis frémir, et il me glissa de me tourner avant de me plaquer contre le plan de travail. Mes lèvres quittèrent alors les siennes et je me tournais alors, laissant ma cascade de cheveux brunes lui faire face. Ses mains caressaient mon corps, me faisant frissonner à chaque contact. Je le laissais me toucher et s'amuser avec mon corps frêle quelques instants avant de me tourner à nouveau et de l'embrasser à nouveau. Sans attendre, je lui enlevais son tee-shirt et je balançais quelque part derrière moi. Puis me souvenant que notre bouffe se trouvait non loin de là, je poussais le tout à l'extrémité du comptoir de la cuisine avant d'inverser les rôles et de lui faire comprendre qu'il devait s'appuyer contre ce dernier. J'embrassais son torse tandis que mes mains caressaient ses fesses. Mes mains finirent par les quitter et une des deux glissa jusqu'à son entre jambe où elle se mit à caresser à nouveau ce qui faisait de lui un homme. Je continuais de l'embrasser, sentant sa respiration devenir de plus en plus saccadée, et son sexe se durcir. Je souris. C'était le moment le plus intéressant, à savoir, combien de temps allait-il tenir avant de m'arracher tous mes vêtements et de me baiser. Ses mains ne faisant rien, j'en pris une et la fis glisser sous mon haut pour qu'il touche mes seins. Je serrais mes doigts par dessus les siens, lui montrant que moi aussi, j'avais envie de lui. Cette soirée était faite pour tout oublier. Nous n'avions rien d'autre à penser que : je suis à lui, il est à moi. Il n'y avait pas de Zola, pas d'Eugenia. Il n'y avait que Julian, Kenzo, et leur partie de jambes en l'air torride. Je m'arrêtais alors de l'embrasser et le regardais, avec cet éternel sourire en coin. Ma bouche ne s'ouvrit pas, mais mes yeux, eux, disaient : Que fais-ton maintenant? Qui va craquer?. En vérité, je savais que je pouvais résister encore des heures s'il le fallait. Il avait craqué le premier en commençant à m'embrasser, mais maintenant, allait-il aussi craquer le premier alors que la situation devenait particulièrement... Chaude? Fière de moi, je levais les sourcils d'un air taquin et me mordillais la lèvre inférieure en le regardant dans les yeux. Avec douceur et pour rendre la situation encore plus difficile, je me mis à caresser son visage avec douceur, en attendant une réaction de mon ami.
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() message posté Mer 4 Juin 2014 - 17:12 par Invité
Je n’étais pas spécialement doux dans mes rapports. Comme tous les autres, j’adorais dominer, prendre mes partenaires de haut et par derrière. Je n’étais pas spécialement  une bête de sex, pour autant. J’étais tout simplement un homme qui aimait sentir le choc quand il plaquait un corps nu contre le mur glacial, ou le dossier en acier du lit. Sans un mot, sans une émotion, je préférais me concentrer sur mes délires et les frémissements de mes parties. Moi, seulement moi et uniquement moi ! Je suppose que c’est pour cette raison que mon choix s’était porté sur Kenzo ; une petite brunette dévergondée qui payait ses frais en faisant la fille de joie par-ci par-là, comme si rien n’avait d’importance. Je crois que j’essayais de fuir la réalité et les sentiments qui m’avaient brisé auparavant. Au fond, je ne voulais qu’être un salop de plus qui explorait ses jupons souillés. Je n’étais pas mieux que tous ces vieux croutons qui profitaient d'elle et de sa situation … Je crois que c'est pour cette raison que je me sentais coupable à chaque fois qu’elle se confiait à moi, ou qu'elle me dévoilait de plus en plus sa personnalité hors du commun.

Je souris, en la laissant me donner du plaisir. Elle s’attelait à la tâche, en y mettant tout son cœur, parce qu’au fond de moi je savais que je n’étais pas qu’un client mal luné qu’elle avait ramassé au coin du bar. Certes, j’étais mal luné, moi aussi, j’étais sans doute peu fiable et un poil trop arrogant pour mon propre bien … Mais je la respectais. Et cela faisait toute la différence. Je bisoutais son cou et ses joues depuis des minutes sans oser lui retirer ses vêtements. Mes caresses n’étaient pas timides, mais prévenantes. Je ne voulais pas qu’elle se sente vendue quand elle était avec moi.

Elle me touchait, m’embrassait, et faisait durcir ma virilité en m’effleurant seulement. Kenzo savait comment y faire avec les hommes, son expérience ne me dérangeait pas du tout. Je ne jugeais pas, parce que c’était de cette façon que nous nous étions rencontrés. Et que d’une certaine manière, j’étais content qu’elle soit LA salope qu’elle était.

Ma main frémissante se posa sur sa mâchoire puis je remis une mèche rebelle derrière son oreille : « Ne te sens pas obligée de craquer … » Lançai-je d’un air taquin.

Doucement, utilisant ma langue agile, je lapais ses clavicules saillantes me laissant imprégner par le gout de sel et l’amertume de son parfum.  Elle m’avait retiré mon T-shirt sans que je m’en rende compte, je devais  être trop occupé à contrôler mes ardeurs. Il ne s’agissait pas d’avoir l’air d’une espèce de horny teenager, qui par un malencontreux hasard, se retrouvait en face de la bombe du lycée! Mon torse brûlant se colla contre sa poitrine dénudée.

«  On peut jouer … Comme on peut prendre du plaisir. » La regardais-je avec plus d’insistance. « Est-ce mal de t’utiliser pour oublier les autres ? »

Je plaquai mes mains de part et d’autre son visage et je l’embrassai avec fougue et voracité. En tirant délicatement sur ses cheveux, je l’éloignai de moi afin de la prendre à bout e bras et de la déposer délicatement sur le plan de travail qu’elle avait déjà pris le soin de libérer. Je voulais être libre, libre comme quand mon cœur battait uniquement pour que je puisse vivre, bien avant qu’Eugenia ne m’apprenne à aimer.

Je fis délicatement glisser son leggings, tandis qu’elle se soulever pour m’aider. Elle rit, et le son de sa voix me remplit de joie. Je fils glisser mon caleçon avant de la ramener vers moi. Ma main s’amuser à titiller son entre jambe tandis que ma bouche se perdait partout entre les courbes de son corps parfait.

J’entendais nos deux cœurs battre, brisant le silence qui régnait dans mon petit appartement minable. Son souffle sur mon cou, puis sur ma bouche me rendait fou. Je mordillai sa peau en pénétrant dans le jardin d’Eden qu’elle voulait bien me laisser explorer le temps d’une soirée.

« Je l’ai revu aujourd’hui, Eugenia … » Lui-avouais-je avant de lui donner un coup de rein, la sommant ainsi de ne pas me répondre et de se laisser aller au plaisir.

Kenzo, merci d’exister …
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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Mer 4 Juin 2014 - 18:43 par Kenzo A. Armanskij
    Je n'avais pas l'habitude d'exprimer mes sentiments. Je n'avais jamais dit "Je t'aime" à Zola car il n'avait pas besoin de me l'entendre dire pour le savoir. Je lui ai rarement dit qu'il me manquait, je ne lui ai jamais fait de déclaration d'amour. Tout était toujours passé par le regard, par le toucher. On avait pas besoin de se parler pour se comprendre. On ne m'a jamais apprit à aimer, à exprimer mes sentiments. J'ai exprimé la colère, mais à travers des cris, de la violence, des objets balancés par ci par là, des coups donnés. Pas de mots. Jamais de mots. Mais j'avais apprit à aimer un ami, quelqu'un qui pouvait m'écouter, et qui pouvait me comprendre. Micah le savait, Micah me connaissait, et il était peut-être une des seules personnes à comprendre cette manière que j'avais d'agir. Alors que Julian m'embrassait, me déshabillait et me touchait, j'aurai pu lui dire Je t'aime. Il n'aurait pas compris. Il aurait prit ces quelques mots comme une déclaration d'amour, alors que pour moi, ils ne représentaient que l'amitié. J'avais toujours su que ma manière de penser était bien différente de celle des autres, mais je m'en fichais. Qui m'aime me suit, comme on dit.
    Les larmes je les ravalèrent rapidement, et j'obligeais ma gorge à se désserer lorsque Julian me demanda si c'était mal de m'utiliser pour oublier les autres. Certes, je n'avais aucun mal à ouvrir les cuisses quand on me le demandait, à m'offrir, à me donner et satisfaire mes partenaires sexuels. Mais derrière ces parties de baises torrides, Julian et moi tenions l'un à l'autre, et j'eus alors l'impression de coucher avec un inconnu, comme j'avais l'habitude de faire. Un inconnu ne connaissant pas mon prénom, et ne se souciant même pas de le connaître. Mais telle une actrice née, j'affichais ce sourire en coin, ce sourire qui voulait tout dire, ce sourire qui cachait ma véritable pensée, et répondis, en murmurant presque, avant de me laisser embrasser fougueusement : « Ce qui est mal m'excite. » Un jeu, un visage, un mensonge. Au fond de moi, je faisais la différence entre le bien et le mal, et je savais que me laisser posséder par tant d'homme alors qu'en réalité je n'appartenais qu'à un seul, et cela pour l'éternité, était mal. Mais le mal fait oublier ce qui fait mal. Alors je me contente du peu que j'ai. Quant à Julian, il n'avait qu'à sourire pour mon corps entier frissonne et que naisse ce sentiment de possession. Julian, dès l'instant où je l'avais vu, je voulais coucher avec lui. On se retrouva nu, l'un contre l'autre, et après m'être cambrée et avoir haleté sous la sensation de plaisir que me procurait la main de Julian sur mon entre jambe, je sentis que désormais, on se possédait. Il m'annonça alors qu'il avait revu Eugenia le jour même. Pour une fois, je voulus répondre, mais son coup de rein me fit taire, laissant à la place s'échapper un gémissement de plaisir. Je le laissais mener la danse quelques instants puis me décidais à me coller contre lui. Je sentais son souffle dans mon cou. Je m'agrippais à ses cheveux et gémissais de plaisir, sans me soucier du bruit que je pouvais faire. Après tout, c'était humain de partager les joies de la chair. Je le regardais alors dans les yeux et l'embrassais langoureusement, avant d'enrouler mes jambes autour de sa taille pour me coller d'avantage à lui. Je ne pus m'empêcher de repenser à toutes ces fois où Zola et moi avions fait l'amour, et à cette fois là qui avait gâché nos vies. Trop d'amour, trop de fougue, de passion. Et un bébé était en route. C'est alors que je pensais à ce qu'aurait pu être mon enfant. Pas une fille. J'aurais eut bien trop peur qu'elle devienne comme moi. Un petit garçon, gentil, sensible. Comme Zola... « Comme toi. J'aurai voulu que mon fils soit comme toi Julian. » C'était sorti tout seul. A croire que nos relations sexuelles me poussaient à chaque fois à lui dévoiler une partie de moi. On continuait de gémir, transpirant, s'embrassant. On se griffait, on se mordait, et on gémissait encore. J'avais envie de prendre le relai, mais je ne parvenais pas à le repousser ou même à ouvrir la bouche pour lui demander de trouver un endroit où poser ses fesses pour qu'à mon tour, je lui donne du plaisir. En vérité, je me contentais de m'agripper à lui, me concentrant sur ces sensations qui parcouraient mon corps. Pour l'instant, je n'avais pas envie de bouger. Et de toute manière, c'était lui qui décidait ce soir. Car c'était lui qui avait besoin de réconfort. Il demandait, je donnais. J'avais toujours fonctionné comme ça, et les choses n'étaient pas prêtes de changer.
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() message posté Jeu 5 Juin 2014 - 21:11 par Invité
Le temps se consumait à une grande vitesse. Mon corps, tantôt crispé de plaisir, tantôt en sueur, me filait le tournis. Je papillonnai des yeux en contemplant le visage de Kenzo exprimer les sensations de  bien-être que je lui procurais. Je souris, imprimant cette image dans ma mémoire, comme l’une des plus beaux paysages sur terre : Elle était la matérialisation de la luxure, son coté dépravé la rendait encore plus attirante à mes yeux. Tu es si belle ...

Elle se cambra en me chuchotant que ce qui était mal l’excitait, mais je savais au fond de moi que ce n’était qu’un leurre, une façon comme une autre qu’elle avait trouvé afin de guérir son chagrin. Je n’étais pas sûr de vouloir comprendre la moralité de ses actions, ni ce qu’elle gagnait à souiller un corps que Zola chérissait tant ; était-ce une manière de se venger ? De se punir d’avoir perdu leur enfant maudit ?

Ma bouche humide s’attarda sur son cou à nouveau, puis je lui mordillai l’oreille tout en continuant à secouer son corps avec mes vas et vient effrénés. Je sentais la jouissance monter à moi, mais il n’était pas encore temps de succomber. Je gémis en reprenant mes forces. J’empoignai la jolie brune afin d’inverser nos positions. Je nous laissais glisser le long du mur, tout en continuant à jouer avec ses lèvres. Kenzo s’allongea sur le sol, les jambes écartées, son bassin s’éleva afin de prendre appui sur mes jambes, puis elle s’enroula autour de ma taille telle une sangsue.

Je plaquai mes mains sur sa poitrine, puis je la tirai vers moi.  J’étais au-dessus, dominant le rythme de nos ébats. Le lotus, était l'une de mes positions préférées. Elle rajoutait du piment sans pour autant se compliquer par des acrobaties, qui soyons clairs, étaient impossibles à réaliser pour moi. Je m'agrippais au dos de ma partenaire de tourments en gémissant. Mes yeux pétillaient de malice, et pour la première fois depuis des semaines je me sentais à nouveau vivant. Au-delà du plaisir du corps, Kenzo était mon échappatoire, mais pas du genre que j’utilisais pour m’évader du monde réel seulement. A ses cotés je m’exaltais, j’explorais les limites de mes envies les plus charnelles. Je me découvrais animal … Et j’adorais cette sensation.

« Comme toi. J'aurai voulu que mon fils soit comme toi Julian. »

Ses mots raisonnaient dans ma tête comme l’hymne national d’un pays imaginaire où j’étais le roi. Mon cœur rata un battement. Je m’arrêtai net, puis je lui souris.

« Ton fils … »

Je ne savais pas qu’elle connaissait le sexe de l'enfant qu'elle avait perdu. Tout du moins elle ne m’en avait jamais parlé, nous restions toujours vagues, même lors de nos confidences. Je crois que la plupart de notre communication se faisait avec le corps et ses gestes. Je pouvais sentir sa détresse sans qu’elle n’ait à me la décrire parce que tout simplement, moi aussi, je faisais partie du clan, de ceux qui avaient perdu quelque chose de précieux.

« Il aurait été parfait, en étant juste comme toi, Kenzo. » Je l’embrassais sur la joue en la prenant dans mes bras. « Tu ne réalises pas à quel point tu es quelqu’un de bien … En tous points. »

Je l’aimais. J’aimais sa façon d’être libre, fougueuse, et sans attaches. C’était triste de voir qu’elle avait des regrets alors qu’elle était une victime. Je frôlai sa cuisse du bout des doigts, puis je la fixai pendant un long moment. Je pouvais sentir sa respiration s’accélérer et son souffle retomber sur ma gorge. Je déglutis.

« Laisse-moi t’aimer ce soir. » Lui avouai-je avec toute la sincérité dont j’étais capable.

Il est clair que mon concept de l’amour n’incluait pas l’allée fleurie avec le prêtre au bout, mais ce soir, je me sentais de le dire. Parce que Kenzo, telle que je la voyais en cet instant, était une femme qui méritait qu’on l’aime.

Je la pris, avec plus d'élan ma langue fourrée dans sa bouche.
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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Jeu 5 Juin 2014 - 23:44 par Kenzo A. Armanskij
    C'est lorsqu'on perd les gens qu'on se rend compte de la valeur qu'ils avaient pour nous. Ce bébé, ce petit garçon, Zola avait passé des heures à préparer sa chambre, à peindre les murs, à acheter le mobilier. Et moi, j'avais passé des journées à lui acheter des vêtements et des jouets. Zola voulait l'appeler Arthur, comme mon père. Comme pour le remercier d'avoir oublié la capote. Cet enfant, je ne l'avais jamais aimé... Avant de le perdre. J'avais passé presque sept mois à imaginer le visage qu'il aurait, le caractère qu'il aurait. Je n'en voulais pas, mais il faisait partie de moi, et lorsqu'il est mort, il a emporté une partie de moi dans son cercueil. Et je l'aimais. Il avait fallu qu'il meurt pour qu'il puisse me manquer, pour que je pose la main sur mon ventre en espérant le sentir donner des coups. Manger pour deux. Piquer des crises et balancer tout ce que je trouvais sur Zola, puis rire et chahuter, et s'endormir, la tête de mon âme soeur sur ma poitrine, sa main sur mon ventre, posée sur la mienne. Lorsque je vivais ces moments, je ne me rendais pas compte de leur valeur, je les vivais sans voir la partie de beauté et d'amour qui s'y trouvaient. Je les vivais, et c'était tout. Et puis après, ils m'apparaissent comme un paradis perdu. Mes yeux dans le vide, je ne m'étais pas rendue compte que nous avions changé de position. Je revins alors à l'instant présent. La position du lotus. Je laissais Julian m'embrasser, me toucher puis je m'allongeais sur le sol froid et rafraîchissant. Je continuais de gémir, de plaisir.
    Puis l'idée me prit de lui avouer que j'attendais un petit garçon. Lorsque j'entendis sa réponse, je me figeais et gardais la tête baissée. Pour cacher mon regard, mon expression, mes yeux qui s'embuaient et les larmes qui roulaient doucement sur mes joues, mes cheveux retombant grossièrement devant mon visage. Comment pouvait-il dire que j'étais une bonne personne alors que j'avais perdu ce qui aurait du le plus compter dans ma vie, et ce qui comptait le plus dans celle de Zola. Me revint alors cette nuit là. J'avais mal dormis, me retournant dans tous les sens, bouffées de chaleur et douleurs au ventre. Je pensais qu'il était agité cette nuit là. Mais non, il mourrait, tout simplement. Au petit matin, je me suis levée, pour rejoindre Zola qui avait préparé le petit déjeuner - de peur que je sois insupportable toute la journée après une nuit si agitée. Arrivée près de lui, je m'étais sentie partir, vaciller, perdre l'équilibre. Et je rencontrai alors ses bras qui m'avaient rattrapés au vol. A mon réveil, Zola était prêt de moi, il pleurait. J'essuyais ses larmes et le questionnais. Il ne savait encore rien. Mais peu de temps après, le médecin vint nous annoncer la nouvelles. Mes yeux étaient rivés sur Zola. La flamme d'espoir qui y résidait s'éteignit, sa bouche se pinça. Il cligna des yeux quatre fois, lentement en regardant le médecin. Son visage devint blanc, les nerfs de son cou se contractèrent, ses poings se serrèrent. Il était en apnée. Son visage représentait la douleur. Il resta silencieux peut-être trente secondes puis il se leva et envoya valser la chaise sur laquelle il était assis avant de pousser un cri de douleur, d'horreur, et colère. Il se plia en deux, et se mit à pleurer. Et moi? Moi j'étais restée là, à le regarder, sans expression. Sans larmes. J'encaissais, je ravalais ces larmes. J'avais causé la perte de Zola. Cette crise, ces pleurs, cette douleur. Il vint contre moi et se mit à pleurer sur mon ventre, prenant ma main dans la sienne, l'embrassant de temps à autre. Me disant qu'il m'aimait et que tout irait bien. Mais je n'affichais aucune expression, regardant autour de moi comme le ferait un corps sans vie. Comme mon bébé. La cicatrice était encore là, cette cicatrice que j'avais touché, sur laquelle j'avais appuyé pour enfin ressentir quelque chose. Pour avoir mal. Car je ne ressentais plus rien. Je n'étais plus qu'une coquille vide. Alors non, je n'étais pas quelqu'un de bien. Je ne relevais pas la tête et plongeais mon visage dans le cou de Julian, avant de passer mes jambes au dessus des siennes, et de m'asseoir sur lui. Je commençais à bouger mes hanches d'avant en arrière, mécaniquement, puis plus rapidement. Je m'agrippais à lui, en silence et continuais de lui procurer du plaisir. Puis sa phrase me glaça le sang. Rapidement, j'essuyais mes joues sur mon bras sans qu'il puisse le voir et l'embrassais avec douceur. « Aime moi donc. N'est-ce pas ce que nous voulons tous, être aimés? Alors ce soir, je t'aime Julian... » Chuchotais-je entre deux halètements. Je replongeais mon visage dans son cou et donnais des coups de bassin plus rapide, plus forts. Et je me laissais aller, gémissant, laissant ces larmes rouler sur mes joues. Julian réussissait à me rendre heureuse l'espace de quelques heures. Il me faisait voir qu'il y avait encore un espoir, que quelqu'un d'autre que Zola pouvait me donner ce dont j'avais besoin. Mais moi. Moi je ne voulais pas qu'un autre me le donne. Je le voulais lui, Zola. Or notre amour était destructeur, et je ne voulais pas le détruire. Alors je faisais le choix de vieillir seule. Restant en vie pour éviter qu'il mette fin à ses jours. Je vivais pour lui, non pour moi. Mais lorsque je couchais avec Julian, c'était pour moi. C'était le seul moment où je m'autorisais d'oublier. Mon seul instant de sérénité. Je pris sa tête entre mes deux mains et embrassais ses joues avec douceur, tout en continuant de nous faire du bien. Je caressais ses joues, puis passais la main dans mes cheveux et collais mon front au sien, en fermant les yeux. Puis je continuais, souriant lorsque je l'entendais gémir de plaisir. C'était ça. Le bonheur.
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() message posté Sam 7 Juin 2014 - 21:28 par Invité
Cette fille était dangereuse ; sa façon de se tenir, de parler, de succomber … Tout en elle était une énigme qui m’intriguait de plus en plus. On aurait dit qu’elle avait pris plusieurs bouts de personnalités différentes afin de créer un personnage complexe, mais si attachant à la fois. Elle se lova contre moi, et je sentis sa détresse. C’était la première fois qu’elle laissait son coté fragile pointer le bout du nez. Ce qui aurait pu être flatteur si nous n’étions pas en pleine action. Je souris, amusé de ma propre bêtise.

« Aime moi donc. N'est-ce pas ce que nous voulons tous, être aimés? Alors ce soir, je t'aime Julian... » Chuchota-t-elle.

Je fis la moue en haussant un sourcil : «  Que ce soir ? Je suis indigné, je croyais que ma bel gueule valait mieux que ça … »

Je me plaçai sur elle, les bras de part et d’autre de sa poitrine. Je voulais pouvoir jongler entre plaisir et bavardage, mais elle avait pris le contrôle de mon corps à la minute où elle s’était déshabillée. Je léchais le bout de son téton, tout en accélérant le rythme. Je souris en pensant que nous étions pareils, cherchant l’amour et le réconfort dans l’endroit le plus désespéré du monde : Un lit. Quoi que pour le moment, nous étions avachis sur le sol de ma cuisine. Je mordillai sa lèvre en la serrant. Kenzo se cambra nous faisant vaciller. Nous changions de position pour la troisième fois.

Ce soir, je voulais l’aimer, lui donner tout ce qu’elle méritait. Puis le lendemain, les choses reprendraient leurs cours normal. Elle ne serait qu’une stripteaseuse, se déhanchant et faisant tourner les têtes tandis que je retournerais à ma routine et à mon syndrome de la page blanche. C’était peut-être triste, mais c’était le peu dont j’avais besoin pour ne pas sombrer dans une dépression post-largage.

Je l’embrassai. Je sentis la chaleur monter en moi et brûler mon entre-jambe. Je finis par me laisser aller au plaisir. Mes doigts se crispèrent sur la peau de la jeune femme la griffant par endroits. J’osais espérer que je n’allais pas la marquer de ma bêtise. Ses cheveux bruns se collèrent sur son visage en sueur. J’écartais quelques mèches, tout en la contemplant. Je me surprenais parfois à penser, quel genre de relation nous aurions pu avoir si nos passés respectives n’étaient pas aussi compliqués. Je suppose que j’aurais fini par trop m’habituer à sa présence.

Je secouai la tête, éloignant ces idées saugrenues. Nous étions bien aujourd’hui, en étant juste comme ça.

«  Tu peux rester ici pour la nuit … » Soufflai-je en me retirant.

Je me relevais afin de remettre mon caleçon sans lui laisser le temps de répondre. Il était clair qu’elle allait rester pour la nuit. Je sorti une canette de bière de mon réfrigérateur ; mon petit péché mignon après tant d’efforts. Je ne pris pas la peine de l’inviter. Kenzo pouvait se servir comme bon lui semblait chez moi.

«  Quand j'ai revu Eugenia, elle était sur une chaise roulante. » Soupirai-je mine de rien tout en continuer à boire.
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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Sam 7 Juin 2014 - 23:44 par Kenzo A. Armanskij
    Je souris tristement à sa réponse. Si cela je pouvais oublier Zola et recommencer ma vie à zéro, je le ferai, et j'aurai pu tomber amoureuse d'un garçon comme lui, si je ne cherchais pas qu'une chose : l'autodestruction. Car au fond, inconsciemment, je ne tendais que vers ça, même si, je disais rester en vie pour Zola. Je ne pouvais faire semblant de bien aller et que de recommencer ma vie, tout simplement parce que je n'avais pas d'avenir sans Zola. Nos ébats touchaient à leur fin. A mon grand regret, car il fallait dire que je prenais beaucoup de plaisir avec lui. Il se releva, remit son caleçon et prit une bière dans le frigo. Je me levais à mon tour et attachais mes cheveux en un chignon, avant de récupérer ma culotte et mon tee-shirt que j'enfilais alors. A mon tour, j'allais prendre une bière dans le frigo et me figeais alors lorsque j'entendis Julian. Je me tournais, ouvrais ma bière avec le décapsuleur et rejoignis Julian qui s'était assis dans le salon. Je le regardais, sans rien dire, tout en buvant. « Et tu t'es senti comment? » En chaise roulante... Certes, je n'avais pas eut de chance, j'avais perdu mon enfant et l'homme de ma vie, mais Eugénia, elle... Elle avait perdu l'usage de ses jambes et elle avait perdu Julian par la même occasion. Même si je savais que notre histoire devrait s'arrêter là, je priais quelques secondes pour qu'ils puissent un jour entamer cette histoire d'amour qui n'a jamais aboutit. Je buvais une nouvelle gorgée et vins m'asseoir à côté de lui. Je compris alors qu'elle avait tout fait pour lui cacher et je me rendis compte que Julian devait lui en vouloir. J'ajoutais donc : « Ne lui en veux pas. On ne veut jamais entraîner ceux qu'on aime dans le malheur. » Je n'avais jamais dit à ma soeur que j'avais un jour été enceinte d'un petit garçon. J'avais prétexté être débordée pour ne pas avoir à la voir. Je ne voulais pas qu'elle me prenne en pitié, je ne voulais pas qu'elle se fasse du soucis pour moi. Elle avait déjà son mari et son enfant, et c'était déjà bien assez. Je comprenais donc pourquoi Eugénia avait voulu tenir à l'écart Julian de cet événement. Peu importe la manière dont les choses s'étaient produites, il n'avait pas, à moins de trente ans, à subir ça. Il n'avait pas à se lever chaque matin et la regarder dormir sur son lit d'hôpital. La regarder pleurer, échouer, et essayer encore avant de se rendre compte qu'elle ne marchera plus jamais. Bien que je ne la connaisse pas, je comprenais Eugénia.
    Je regardais Julian et vis sa mine triste. Avec douceur, j'embrassais sa joue. Puis je caressais son visage et embrassais ses lèvres avec douceur. Je ne savais pas comment le réconforter autrement que par une partie de jambes en l'air. Je devais trouver un autre moyen pour cela, or, les mots ne venaient pas. Je ne savais comment m'exprimer autrement que par les gestes. Je bus une nouvelle gorgée de ma bière et ramenais mes jambes contre moi, comme pour me sentir protégée, contre quelqu'un. J'avais prit l'habitude de m'asseoir comme ça, et même si Julian était avec moi, je ne pouvais m'empêcher de le faire. Je le regardais alors et lui souris avant de lui dire d'une voix neutre : « J'aurai pu tomber amoureuse de toi. » Je n'avais jamais eut peur d'aborder les sujets tabous. Pour moi, chaque sujet devait être abordé et discuté. Je n'aimais pas les gens qui se terraient dans le silence, dans le mensonge pour éviter de parler de ce qui fait mal. Je ne supportais pas ça. Certes, moi, je ne parlais jamais. Ou très peu. Néanmoins, je n'ai jamais eut peur de dire ce que je suis. Je ne suis pas le genre de personne à dévoiler sa vie à quiconque le demande, mais je ne mens pas. Je ne fais pas semblant. Ou du moins, je fais semblant de ne rien ressentir. Je pose mon menton sur mon genou droit et continue de boire ma bière, en regardant devant moi. Je me sens bien ici.
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