(✰) message posté Mar 1 Juil 2014 - 16:50 par Invité
Elle ôta son T-shirt pour se coller à moi. Pour quelqu’un qui clamait avoir aussi faim, elle avait à peine avalé quelques nems et une bière à la sauvette. Je souris amusé par tant de bêtises. Au fond, tel que je la voyais, Kenzo n’était encore qu’une enfant insouciante qu’il fallait remettre sur les rails. Je la serrais dans mes bras avec toute l’affection dont j’étais encore capable, coupant court à la voracité de son baiser. Je ne voulais pas coucher avec elle comme on le faisait avec les p**** de bas- quartiers. Je voulais la caresser et lui murmurer à l’oreille à quel point elle était merveilleuse, avec ou sans Zola. Il n’était qu’une erreur de parcours, une rature parmi tant d’autres dans son histoire encore inachevée. C’était plus facile à dire qu’à faire, je le savais mieux que personne, mais plus le temps passait, plus je restais là avec Kenzo, enfermé dans cette petite boule d’irréalité, plus je réalisais qu’Eugenia était derrière moi. Elle devait l’être, pour mon bien et celui de ma santé mentale. Je plissai les yeux en songeant à notre petite altercation. Je n’avais pas raconté tous les détails à Kenzo, elle ne savait pas à quel point j’avais perdu les pédales. C’était mieux ainsi, qu’elle ne sache pas à quel point j’étais destructeur. Je me dégageai d’elle en souriant, grinçant des dents pour surmonter la petite douleur qui titillait ma cuisse droite.
« Tu penses que tu es la pire des deux. La vérité c’est que je cache bien mon jeu. » Lançai-je tout à coup. « Je suis loin d’être aussi innocent que tu le crois. J’ai pu l’être par le passé, mais j’ai beaucoup changé pendant cette année à Liverpool. Eugenia pourra te le confirmer … » Couinai-je avec amertume.
Elle m’avait reproché mes attitudes froides et la violence dont je faisais preuve. Je déglutis avec douceur, afin de faire passer ma colère. J’étais allé jusqu’à m’enfoncer mon couteau suisse dans la cuisse pour lui prouver qu’elle n’aurait jamais dû m’abandonner. La peur que j’avais vu dans ses yeux, son expression de profond désarroi, … Elle était tétanisé et j’étais le monstre qui lui avait inspiré toute cette crainte. La ligne entre l’amour et la haine était si étroite. Je l’avais réalisé à mes dépends. Je soupirai … La seule chose importante c’était que Kenzo n’ait rien remarqué. Je gardai mon caleçon le plus longtemps possible, prolongeant nos préliminaires endiablés. Ma bouche se baladait le long de son cou et le haut de sa poitrine, embrassant et léchant chaque parcelle de sa peau parfumée avec désespoir. Il fallait que je chasse toutes mes frustrations coute que coute ! Je saisi son bras afin de la faire pivoter autour du comptoir. J’avais serré un peu trop fort, laissant les marques de mes doigts sur son teint porcelaine. Je m’éloignai horrifié. Je n’avais pas calculé ma force.
« Je suis désolé. » Murmurai-je en la lâchant tout à coup. « Je ne sais pas ce qui m’a pris. Tu as mal ? »
Je ne maitrisais plus rien du tout. Je lâchai prise, les yeux figés sur le sol. Mon cœur essoufflé, battait dans mon ventre, m’infligeant des sensations de brûlures bizarres. Je tendis la main afin de frôler sa nuque. Kenzo, je ne suis qu’un monstre moi aussi. Comme tous les autres qui te font du mal. Je retins ma respiration.
« En ce moment, je suis trop … passionné. » Raillai-je afin de me détendre. « Tu dois être trop sexy pour moi. »
Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Lun 7 Juil 2014 - 21:02 par Kenzo A. Armanskij
On était là, à se tourner autour, à se confier et puis à se chauffer pour finir par coucher ensembles. Comme pour oublier tout nos soucis. Comme si la solution était là. Ce qui nous sauvait lorsque nous couchions ensembles n'était pas le rapport sexuel en lui même mais juste le fait de passer ensembles et cette capacité que nous avions à nous confier l'un à l'autre comme si nos corps entrelacés nous le permettait soudainement. Mon appétit pour la nourriture Chinoise s'était transformé en un appétit pour Julian. C'est donc avec fougue que je collais mon corps à demi-nu contre son torse musclé afin de reprendre notre partie de jambes en l'air que nous avions mit sur pause. J'étais habituée à toutes ces partie de sexe interminables, mais jamais je n'en redemandais. Sauf avec Julian, où réellement je prenais du plaisir et je désirais que cela ne s'arrête jamais. Je levais alors les yeux au ciel lorsque j'entendis Julian parler, puis je soupirais. Je le regardais et posais mon doigt sur sa bouche comme pour lui dire de se taire. Au fond, je le connaissais. Je savais qu'il n'était pas un ange, tout comme Zola d'ailleurs. Il avait ses défauts, ses faiblesses et ses pétages de plomb. Coucher avec moi était un moyen de mettre ses faiblesses de côté, et il en était de même pour moi. Nous n'avions pas de secrets l'un pour l'autre, du moins pas réellement, et je savais avec quel homme je couchais. Je l'avais choisi, lui. Je n'étais pas le genre de fille craintive et calme. Je pouvais paraître calme aux yeux d'inconnus, mais en réalité, j'étais une véritable bombe à retardement, une boule de nerfs, toujours prête à exploser à n'importe quel moment. Et lorsque la bombe explose, les gens autour ne peuvent être que touchés. Mentalement ou physiquement. Car je peux me montrer violente, dans mes propos comme dans mes gestes. Je soupirais. Julian ne me connaissait pas encore de cette manière. Il devait savoir que je n'étais pas le calme incarné, mais il ne m'avait jamais vu péter un plomb, pas sur le moment. Je soupirais et me demandais alors s'il serait encore prêt à me parler après un tel incident. C'est alors que je sentis alors ses doigts serrer mon poignet avec force. Je couinais de douleur et le regardais alors. Il avait l'air paniqué. Mais je ne voyais en lui que mon propre reflet. Il regardait le sol et je m'approchais alors de lui avec douceur. Je sentis des larmes rouler sur mes joues. Non à cause de la douleur, mais à cause de l'émotion. Je caressais sa joue et l'obligeais doucement à regarder dans les yeux. Je lui souris : « Ce n'est rien Julian. » On ne m'avait jamais violé, mais on m'avait déjà fait mal, blesser, réduite à un simple objet et pire encore. De nombreuses fois j'étais rentrée chez moi, le corps marquée de coups et de bleus. Et j'avais caché, je n'avais rien dit, car Zola aurait tué tout ceux qui aurait osé lever la main sur moi, et Lexie m'aurait interdit de sortir de chez moi. Mais je voyais en Julian la panique dont je peux faire preuve, le fardeau de ne pas s'avoir se contrôler, la peur de soi-même, de sa propre impulsivité. C'est avec tendresse que je collais mon front au sien et respirais doucement en caressant son visage avec douceur. Ce qu'il me dit me fit rire et je le regardais alors. « Trop sexy pour toi? Je ne crois pas, puisque cette nuit je t'appartiens... » Lui soufflais-je avec un sourire aux lèvres. Je déposais un baiser sur ses lèvres et me nichais dans son cou, serrant mon corps contre le sien. J'avais besoin de réconfort, de douceur alors que je continuais de pleurer, chamboulée après cet événement. En soi, il n'y avait pas grand chose de perturbant puisque je le savais impulsif, mais je ne l'avais jamais vu à l'oeuvre, et cette réaction soudaine me prouvait alors que je ne faisais pas d'erreur en passant du temps avec lui. Je souris en me disant qu'il faisait partie des personnes en qui je tenais le plus aujourd'hui.
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(✰) message posté Mer 16 Juil 2014 - 18:08 par Invité
Derrière mes faux airs de Don juan, mon visage placide et mes paroles triées au volet, je n’étais qu’un homme torturé. Je regardais Kenzo, et je sentais cette même souffrance qui tiraillait chacun de mes organes internes. Je sentais cette colère qui circulait dans mon corps tel un mal incurable, brûlant mon esprit par endroits et embrasant ma volonté. Nous avions le même vécu à quelques détails près : J’avais réussi à me focaliser sur ma carrière alors qu’elle utilisait son corps pour punir son cœur. Nous avions tous les deux été déçu. Nous avions tout gâché. Je soupirai en regardant mes mains trembler au contact de sa peau. La rage qui m’animait était bien plus forte que toute la douleur que j’avais bien pu ressentir auparavant.
« Ce n’est pas rien. » Murmurai-je les yeux injectés de sang. « Mon corps cri injustice ! J’ai la haine. C’est tellement fort que j’ai l’impression de pouvoir tout casser … »
Je venais de lui avouer ma pire faiblesse. Mon regard meurtri se posa sur le sien. Je voulais lui montrer à quel point mes démons étaient impitoyables, à quel point mon âme avait sombré dans les ténèbres. J’avais troqué ma raison contre quelques moments de répit. J’avais choisi d’oublier Eugenia pendant une année pour rester sain d’esprit. Je n’avais pas cherché à la contacter. Je n’avais appelé que quelques fois. Ma vanité avait pris le dessus, mais j’avais perdu le combat. J’avais perdu tout court. Mon corps engourdi, et les cicatrices qui parsemaient ma peau, étaient là, témoins des abus que j’avais subis. Kenzo savait que mon père alcoolique m’avait battu durant toute mon enfance, mais elle n’avait jamais posé de questions. Elle n’avait jamais jugé les courbes pathologiques de mes cotes, ni le creux dans ma clavicule droite. Je me laissais aller à ses caresses et à la douceur qu’elle voulait bien me témoigner, et ceci malgré mes défauts et mes violences. Kenzo était mon ange gardien, l’âme déchue qui sauvait une autre âme déchue. Je lui souris en l’embrassant à pleine bouche, avec toute la reconnaissance, et toute la sincérité dont j’étais encore capable. J’adorais la façon qu’elle avait de combler tous mes vides et de réaliser tous mes fantasmes. J’adorais la façon qu’elle avait de se tenir là, en face de moi, à chaque fois que j’en exprimais le besoin. Car elle était bien plus qu’une fille facile. Kenzo était mon amie tout simplement.
La nuit continuait à s’assombrir, plongeant mon salon dans une douce obscurité. Je me sentais serein dans le noir, mon corps contre Kenzo. Nous étions deux créatures des enfers, s’aimant le temps d’une soirée.
« Je crois que je serais capable de te blesser. » Soufflai-je en me dégagent doucement. « Je ne veux pas te faire souffrir. »
Je pris sa main. Mon regard d’enfant trahissait la peur qui m’habitait. Je la tirai doucement vers moi afin de la serrer. Je pouvais sentir son visage bouger contre mon torse, et sa respiration soulever ses épaules fragiles. Elle était si parfaite, semblable à une petite poupée de chiffon. Ma bouche se colla à son cou, bisoutant et reniflant les restes de son parfum de fleur.
« Je vais bientôt déménager à l’autre bout de la ville. Tu continueras à venir me voir ? » M’enquis-je , sans briser notre contact. « Tu viendras même si je finis par devenir un monstre violent et désagréable ? Tout comme mon père ? »
Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Dim 20 Juil 2014 - 17:19 par Kenzo A. Armanskij
Je ne m'autorisais que très rarement des moments de bonheurs, mais Julian était la seule exception. J'avais trop longtemps refusé d'être heureuse, comme si je n'avais plus le droit d'éprouver autre chose que du regret et de la tristesse. Et puis Julian était arrivé et j'avais changé de discours. Dès l'instant où j'avais croisé son regard, j'avais été attirée par lui. Comme un coup de foudre, comme si je devais aller à lui. Cette rencontre aurait pu être le début d'une histoire d'amour, mais nos vies respectives faisaient que cela ne pouvait être possible. Mais les choses auraient pu se passer de cette manière, et nous serions aujourd'hui très heureux ensembles. Mais cette relation basée sur le sexe, la confiance et la tendresse nous apportait ce dont nous avions besoin pour aller mieux, pour être heureux l'histoire d'une nuit, d'une soirée. L'un dans l'autre, nos corps collés, nos coeurs légers à mesure que la nuit avance. La déclaration de Julian me fit sourire, car il avait beau dire ce qu'il voulait, j'avais confiance en lui. Doucement, j'attrapais ses mains et les embrassais, délicatement. Je lui souris et me mis à les caresser. Je l'aimais. A ma manière, mais je l'aimais, et j'aimais passer du temps avec mon ami. Il n'y avait rien de plus apaisant, et aussi de plus beau que cette amitié mêlant plusieurs sentiments. Nos rencontres étaient un bal de sensations, et de sentiments. « Et qui suis-je pour te juger, Julian? Tu ne sais pas de quoi je suis capable, à quel point je peux me blesser. De nombreuses fois j'ai cru tuer Zola, car je balançais sur lui tout ce que je trouvais, morceaux de verres comme chaussures. Je frappe, je hurle, je fais mal, comme si je pouvais calmer ma colère, ma peur. Mon corps entier ne demande qu'à faire mal, qu'à blesser, malgré toute la douceur dont je peux faire preuve. Quand je fais ça... » Ma main caresse ses lèvres avec douceur. « ... Je contrôle tout, car je peux blesser, à n'importe quel moment. Lexie sait, Lexie voit mes mains en sang, les miroirs brisés, elle est là quand je dois tout repayer car j'ai tout cassé. Moi aussi je souffre, moi aussi j'ai la haine. Nous sommes humains, Julian. Et être humain, amène bien que la souffrance... » Je le regarde avec des yeux tristes et baisse les yeux. A nouveau, je sens des larmes rouler sur mes joues, mais je ne me cache pas cette fois ci. Je suis prête à ce qu'il me voit tel que je suis réellement, tout le désarroi et la souffrance qui émane de moi. La frustration que je tente de refouler d'avantage encore, comme si c'était une solution. Avec douceur, je l'embrasse à nouveau et je caresse son visage. J'aimerai pouvoir lui dire merci, mais je ne parvins plus à parler. Comme si j'avais utilisé mon quota, comme si avouer mes faiblesses m'avait ôté la parole. « Tu es la seule personne qui puisse panser mes blessures. Tu peux me blesser, tu seras toujours la solution... » Je lui souris à nouveau et je reste dans ses bras, à pleurer doucement comme une enfant, et comme une idiote aussi. Notre relation est si compliquée dans un sens, mais comment avoir une relation simple lorsqu'il s'agit de deux êtres compliqués? Ce qu'il me dit me surprend alors, et je me dégage légèrement et fronce les sourcils : « Comment me passer de mon oxygène? » Je souris alors et repose ma tête contre son torse, et cette fois, je ne pleure plus. Lorsque je t'entends alors le suite je lui donne une petite tape sur le torse. « Tu dis n'importe quoi, tu ne seras jamais comme ça. » Je soupire et le regarde, avec un regard accusateur.
Ma peur me prenait au ventre. Je tombais inerte sur le sol froid, je rampais pour fuir mes appréhensions. J’avais passé ma vie à ignorer les appels du cœur, comme si ressentir pouvait détruire tout ce que mon ambition dévorante avait bien pu acquérir. Je n’étais que le pâle reflet du démon qui m’habitait. Mes mains se fermèrent dans le vide, incapables de saisir le vrai sens des choses. Kenzo était là. Elle le serait toujours. Sa présence dans le silence était un aveu solennel. Sa présence dans le silence était ma douce salvation. Je déglutis en la retenant contre mon torse, ses yeux pleuraient les douleurs de nos deux cœurs. Sa peau nue tremblait au contact de mon souffle glacé. Je posais mon bras sur son dos, comme pour la sauver du froid qui menaçait de tout me prendre. Je savais que nous étions en dessus dessous. Il n’y avait probablement plus rien à sauver de nous, mais sa présence à mes côtés ce soir était ma seule liberté. Je soupirai en caressant ses mèches bouclées.
« Tu es ma Kenzo. » Soufflai-je en réponse à ses confessions.
Je lui permettais d’avoir un avis sur moi et sur la vie que je menais pour la simple raison qu’elle n’était pas n’importe qui. Je l’avais hissé au rang des anges à la seconde ou mes yeux s’étaient posés sur elle. Son corps svelte se déhanchait sous les lumières ternes de la boite de strip-tease, mais sa prestance arrivait à masquer le manque de luminosité et de moyens artistiques. J’avais rencontré ses fesses en premier avant d’apercevoir son visage blasé et le mal dévorant qui brillait au coin de ses yeux. Elle clamait être un monstre, mais tout ce que je voyais était une enfant égarée. Kenzo était bien plus pieuse et pure qu’elle ne le prétendait. Je souris.
« Moi aussi je suis là. Tout comme Lexie je serais toujours là quand tes mains seront maculées de sang et de saletés. » Toutes mes blessures s’ouvraient. Je clignai des yeux afin de chasser mes émotions humides. Ma foi était brisée. Mon cœur était accablé. Toutes les promesses du monde me semblaient vides de sens. Toutes les promesses sauf celle-là. « Laisse-moi t’aimer jusqu’à ce que tu réalises que tu es digne de toute l’affection du monde. »
Je connaissais Alexandra et je connaissais Kenzo. Je savais que les deux jeunes femmes étaient les meilleures amies du monde, même si je n’avais jamais eu l’occasion de les rencontrer en même temps.
« Alexandra évite toujours ses dialyses ? » M’enquis-je soudainement. « Je suppose qu’elle a toujours les mêmes manies. »
Je n’avais pas revu la jeune blonde depuis mon retour en ville, il y’a de cela quelques mois. Bien que le téléphone suffisait à entretenir notre relation, je savais que ma présence physique était nécessaire pour mieux la guider dans ses délires. J’haussai les épaules avec désinvolture.
« Il faudrait que je la harcèle un de ces quatre. » Raillai-je en empoignant Kenzo par la taille. Je posais mes lèvres sur son front brûlant. La jeune femme connaissait ma relation avec sa meilleure amie, mais elle n’avait aucune idée des circonstances qui nous avaient unis. Je ne lui avais jamais parlé de Sam. En tout cas pas à proprement dit. La mélancolie me frappa de plein fouet. J’émis un gémissement. Mon passé était si loin derrière moi. Samantha aussi.
Je reportai mon attention sur ma compagne de vices. Son visage pâle s’illumina quand je lui souris. Ma bouche en cœur se courba afin de lui souffler une déclaration muette. Kenzo, merci. Je me détachai un peu d’elle.
« Je deviendrais peut-être comme mon père. Je bois presque autant que lui. » Soupirai-je d’une petite voix.« Mais bon tu pourrais toujours me faire du bouche à bouche pour me réanimer.» Me moquai-je en lui volant un baiser.
Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Mar 29 Juil 2014 - 7:33 par Kenzo A. Armanskij
Julian avait quelque chose de réconfortant. Il était compréhensif - du moins il l'était avec moi - et ne me jugeait jamais. Son coeur ne comptait pas lorsqu'il se trouvait en ma compagnie. Nous étions les mêmes. Nous nous donnions l'un à l'autre comme si c'était l'amour qui nous avait réunit. Alors qu'en vérité c'était le désespoir. Chacune de ses caresses, de ses baisers, ou même de ses mots agissait en moi comme un pansement, comme la seule chose capable de me soigner de ma démence. C'était en sa compagnie que j'étais des plus lucides. Je me retrouvais enfin comme j'étais réellement, et je n'avais presque aucune honte de dire quelles avaient été mes erreurs. Et je pleurais. Comme si toutes les larmes que j'avais retenu jusqu'alors s'autorisaient enfin à couler désormais que j'avais en ma compagnie l'antidote à toutes mes frustrations : Julian. De temps à autre, j'assimilais son comportement à celui de Zola, sans jamais confondre les deux, sans jamais imaginer mon âme soeur à la place de mon ami. Je savais faire la distinction, et je ne voulais pas mélanger mon bonheur avec la cause de ma destruction. Et je savais qu'il comprenait. Il m'acceptait telle que j'étais, avec mes forces et mes faiblesses, avec mes qualités et mes défauts, avec mon passé et mes erreurs. Tu es ma Kenzo. Seulement quatre mots et mon corps entier s'animait. J'aurai pu l'aimer, oui Julian, j'aurai pu t'aimer. J'aurai pu t'aimer si je n'étais pas promise à un autre, et si t'aimer ne risquait pas de détruire cette si belle relation que nous avions construite par la chair, par le souffle, par la confiance et l'union. Autrement dit, par la passion et le corps. Mais à quoi bon fonctionner sur des "et si?". Les choses étaient telles qu'elles étaient, et Julian et moi ne pouvions franchir cette limite. Et pourtant, nous l'avions déjà franchit, sans nous rendre compte. Nous nous étions tout donné, sauf l'amour, véritable et pur. Nous n'étions pas fait l'un pour l'autre, et tous les sentiments du monde n'auraient rien changé à la situation. Et plus le temps passait, plus je me rendais compte que Julian et moi avions les armes pour nous détruire mutuellement. Allumer l'allumette et mettre le feu à nos espoirs, à notre bonheur. Tout brûler comme pour oublier que quelque chose nous avait réunit intimement, infiniment. Deux bombes à retardement prête à exploser, se réunissant, se frôlant, s'aguichant. S'il le décidait, il pouvait me détruire. Il pouvait m'ordonner de sortir, et de ne jamais revenir. Rompant cet espoir, cette envie d'être à ses côtés et d'être heureuse. Mais ces quelques mots, aussi courts et simples qu'ils soient, résonnaient en moi comme une douce mélodie, et je me sentis revivre à nouveau. Je souris, timidement, et je me sentis rougir. Puis, avec douceur, je déposais un léger baiser sur ses lèvres avant de reposer ma tête sur son torse. Je fermais les yeux, et écoutais son coeur battre. Quelques secondes plus tard, j'entendis sa voix grave résonner contre mon oreille, et je levais alors la tête. Ce qu'il disait n'avait pas de sens. En tout cas, pas pour moi. Il ne pouvait pas me dire cela, il ne pouvais pas le souffler, l'envisager, y penser. Je me reculais alors, et d'un air perdu, je secouais la tête en regardant le sol, sourcils froncés. « Non Julian... M'aimer à ce point c'est se détruire... Regarde Zola... L'amour dont tu parles exclue le sexe et l'amitié. C'est l'amour. Ne sois pas naïf... M'aimer à ce point te détruirais... » Je m'arrêtai alors et ouvris la bouche, d'un air grave. La panique m'envahissait par tous les pores. « Ginny... » Notre relation était quelque peu ambiguë. Je ne savais plus où nous en étions. Mais ces quelques mots me mirent dans tous mes états. Et si Julian se mettait à confondre notre tendresse avec de l'amour? Que se passerait-il alors? Je pris mes mains et je secouais la tête en réponse à Julian avant d'ajouter : « Laisse moi oublier quelques instants que je risque de la perdre à n'importe quel moment. » Ma voix s'était fait dure et sèche. Et je m'en rendis alors compte. Laissant tomber mes bras de chaque côté de mon corps, je laissais Julian me prendre par la taille et m'embrasser le front. Je reposais ma tête contre son torse, dans l'idée de me calmer. Mais il fallait croire que le moment d'exploser était venu. M'éloignant de lui, je vis sur sur ses lèvres se dessiner un remerciements, et je souris. Le bonheur m'envahit à nouveau une fraction de seconde, avant que la colère ne prenne place suite à ses paroles. Je le repoussais violemment, et je poussais la première chose que je trouvais non loin de là. Une bouteille de bière s'écrasa sur le sol. Ma main, légèrement entaillée se mit à saigner. Mais je serrai le poing, de sorte à ce que Julian ne le remarque pas. Le soucis n'était pas là. Et puis, au moins, je me sentais vivante sous les picotements de ma paume. Je regardais Julian, le visage sûrement ravagé par la colère et le désespoir. « Mais arrête alors! Ne deviens pas comme ton père et bats toi! ». Il ne se rendait pas compte et me vola un bisou en balançant avec humour une phrase de très mauvais gout. Je le giflais alors et je sentis des larmes rouler sur mes joues. La panique s'était transformée en colère, et désormais était venu le moment de la crise. « JE NE VEUX PAS TE PERDRE ! » Les mots avaient raisonnés dans la pièce avec violence, et Julian se trouvait en face de moi, abasourdie. Oui, j'étais imprévisible et j'avais un tempérament de feu. Mais l'idée d'un Julian noyé dans l'alcool, le désespoir, la violence me tuait à petit feu. Je ne voulais pas perdre ce qu'il était aujourd'hui. Je ne voulais pas le voir sombrer. Le jour allait se lever dans quelques heures, peut-être deux. Et je regardais alors par la fenêtre la ville de Londres s'étendre. Je reniflais alors, essuyais mes larmes d'un coup de main et me dirigeais vers mes affaires que j'enfilais. Je n'étais pas sur le départ, mais j'avais besoin de me sentir protégée, et être à demi nue contre le corps de Julian ne m'aidait pas. Une fois habillée, j'attrapais mon paquet de cigarette et frôlais Julian pour atteindre la fenêtre, ce dernier toujours muet suite à mes dernières paroles. Peu m'importait le vide qui s'étendait sous mes pieds, je m'asseyais dangereusement sur le rebord, m'appuyant sur la rembarde en fer qui aurait pu m'effrayer. Je me rendis alors compte que j'étais assez maigre pour glisser au travers du balcon qui ne comportait qu'une simple barre destinée à y mettre un pot de fleur. Mais Julian était Julian, et Julian n'avait pas de fleur. Du moins si. Il m'avait moi, Kenzo, et ici était mon refuge, à observer la nuit en fumant ma cigarette. Je n'avais pas peur, et je finis par tendre la main à Julian, pour qu'il vienne contre moi. Parce que malgré tout, malgré la colère qui m'avait envahit un instant, je voulais être prêt de lui cette nuit. Toute la nuit.
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(✰) message posté Dim 3 Aoû 2014 - 3:21 par Invité
J’avais l’impression de saigner à blanc. Tout le temps et à chaque instant. Je regardais mon corps s’abandonner doucement à la fatigue. Mes bras ballants, mes jambes engourdies et mes cicatrices cuisantes … Tous, des signes de ma grande lassitude. L’intégralité de mon vécu n’était que le volet inachevé d’une pièce de théâtre dramatique. Chaque soupir ne faisait que me rappeler Eugenia et son fauteuil roulant. Son visage éteint hantait chacune de mes pensées et je ne parvenais toujours pas à comprendre son comportement vis-à-vis de moi. Pourquoi m’avoir évincé ? Ne dit-on pas qu’on reconnait ses vrais amis lorsque les temps sont durs ? Alors pourquoi ne m’a-t-elle pas laissé la chance de faire mes preuves ? J’haussais les épaules avec désinvolture. Je voulais rester humble face à la désolation. Je voulais arborer mon masque d’arrogance et de suffisance mais Kenzo n’était pas dupe. Elle faisait partie des rares personnes en ville envers qui je pouvais rester authentique. Je clignai des yeux en frôlant ses épaules : Ce n’est pas si grave si je suis un monstre pas vrai ? Je suis si fatigué de cette mélodie qui tourne en boucle dans mon cerveau. Mon esprit dérangé, crie Eugenia à tout bout de champ. Il l'appelle comme si elle pouvait lui revenir. Aide-moi à me détacher. Je veux déserter ce cœur. Je veux être libre à nouveau. Mes lèvres sèches se plissèrent. J’étais mal. J’étais incapable de me redresser et de rire au nez du karma. Mon humeur vacillait, tantôt enjouée, tantôt maussade. C'est à croire que la réalité finit toujours par rattraper les plus faibles, et ceci malgré toutes les courses effrénées du monde. Je soupirai. A corps perdu, ivre ou défoncé, j’avais tout le temps besoin d’affection. Les larmes de Kenzo coulaient le long de ses joues rosies. Je les essuyais du bout des doigts, avec délicatesse et la douceur.
« Ne pleure pas. » Soufflai-je d’une petite voix.
Il était rare que je sois ému par les gens. Les seuls événements qui arrivaient à faire frémir mon âme étaient tous liés à ma petite personne, pourtant avec elle, les choses étaient différentes. Il ne fallait pas s'y tromper. Je ne faisais aucun amalgame! Kenzo n’était pas une version féminine et dépravée de moi. Elle n’était pas non plus une partie de Ginny que je retrouvais chaque soir. Kenzo était juste une vendeuse de charme qui avait su sortir du lot. Je lui souris d’un air terne, l’invitant à faire de même. Mais elle se rebutait. Ses yeux d’habitude paisibles, pétaradaient d’une animosité qui m’était étrangère. Elle gigota contre mon torse avant de se relever en colère. Ses ressentiments vers moi semblaient s’être apaisés par le doux baiser qu’elle avait déposé au coin de ma bouche, mais elle se releva de suite. Elle fit tomber une bouteille de bière d'un geste brusque. Ses cheveux ébènes tournoyaient autour de sa petite tête et elle me fusilla du regard. J’arquai un sourcil quand elle brailla. Sa phrase se répétait en écho dans le salon sombre. Je n'eus pas le temps de la calmer ou de répliquer, qu'elle me giflait de toutes ses forces. Mes sentiments partagées entre l’indignation et l’incompréhension, bouillonnaient à l’intérieur de ma poitrine. Un soupir m’échappa.
« Mais tu ne me perdras pas ! » Crachai-je en posant ma main sur ma joue.
Je retenais son avant-bras, avant de me redresser avec entrain.
« Il fallait le dire que tu étais branché sado-maso. » Ironisai-je. « Tu m’as presque déboité la mâchoire. J’ai déjà eu mon quota de coups et blessures. » Fis-je remarquer d'un ton presque mauvais.
Je roulai des yeux avant de la lâcher. Elle s’éloignait de moi, et je ressentais le vide envahir instantanément mon cœur. J’étais bien trop dépendant à sa chaleur, à son odeur, et au gout que pouvait bien avoir sa chair. Parce qu’il ne fallait pas trop se leurrer, le sex était le ciment qui nous maintenait à flot. Notre affection grandissante, mon attachement irraisonné, et cette amitié ambiguë, n’étaient que des débordements. Je fis la moue sans la quitter des yeux. Elle enfila rapidement ses vêtements puis elle se dirigea vers la fenêtre. Ça ne me dérangeait pas qu’elle fume à l’intérieur _ l’odeur de fumé qui imprégnait tous les meubles témoignait de mon addiction pour la nicotine, mais je concevais qu’elle veuille s’exalter à l’air libre. Elle ramenait la fine tige à sa bouche avec grâce. Ses gestes lents et mélancoliques la rendaient encore plus mystérieuse et belle.
« Tu es belle » Soufflai-je fans ma barbe.
Je branchai mon Ipod aux enceintes qui jonchaient sur le bureau, avant de la rejoindre. Je saisis sa main tendue tout sourire.
« Tu me goutes ? » M’amusai-je en fendant sur elle. Je m'avançai suavement afin d'inhaler la fumée directement de sa bouche. Je fermai les yeux enivré par les arômes mortels qu’elle m’insufflait et la musique douce qui raisonnait partout dans le studio.C’était petit et miteux, mais je devais avouer que la sonorisation se prêtait très bien à mes quelques moments de transe. J’ouvris les yeux.
« Je me bats du mieux que je peux, Kenzo. » Lui avouai-je. « Mais si je sombre ce ne sera pas faute d’avoir essayé. »
Je pris un air sérieux.
« Toi, par contre tu n’as aucune excuse ! » Me moquai-je en lui piquant sa cigarette.
Les nems, puis la cigarette, à croire que toutes les choses qu’elles touchaient me semblaient irrésistibles !
Kenzo A. Armanskij
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» Date d'inscription : 27/05/2014
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» Schizophrénie : max (t. oman) , solal (m. mcmillan), bodevan (g. hedlund) & nyx (b. hadid)
» Absence : 15.03
(✰) message posté Mar 12 Aoû 2014 - 6:16 par Kenzo A. Armanskij
J'avais trop perdu pour risquer de m'attacher à nouveau pour que tout finisse détruit. Je voulais croire que pour une fois tout se passerait bien, mais malheureusement, je n'avais plus foi en rien et je ne pouvais pas me dire que la vie pourrait, un jour, se montrer sous ses beaux jours. Depuis la perte de mon fils, je ne voyais que noirceur et des nuages semblaient, à chaque instant, obscurcir la lumière qui tentait de m'atteindre. Julian était cette lumière, mais il y avait Zola et Eugénia entre nous, qui rendait notre histoire impossible en dehors du sexe. Mais si je perdais ces moments avec lui, que deviendrais-je alors? C'est avec des yeux emplis de peur que je le regardais alors qu'il soufflait que je n'allais pas le perdre. Je me jetais presque dans ses bras, comme une enfant. J'étais tellement faible à ses côtés... Mais les caresses finirent en gifle et il me retint les bras avant d'annoncer qu'il avait eut assez de coups. Je laissais retomber lourdement ma main et honteuse, je baissais la tête avant d'aller m'habiller. Il avait trop vécu, il avait tant été battu par son père, et en levant ainsi la main sur lui, je lui faisais revenir en arrière. Je ne voulais pas. Mais parfois, mes gestes précédaient ma pensée, et je ne pouvais rien faire pour me contrôler. Alors je préférais m'éloigner avant que mes pulsions ne me devancent encore. Je fumais sur le balcon lorsque j'entendis Julian murmurer que j'étais belle. Je sentis mon coeur faire un bond dans ma poitrine et je tournais la tête vers lui avant de lui sourire. Je me reconcentrais à nouveau sur la vue et j'entendis alors qu'il venait de mettre de la musique. Je me mis à bouger sur le rythme de la musique et je sentis la présence de mon ami tout près de moi. Après sa demande, il approcha ses lèvres des miennes et inhala la fumée de cigarette que recrachais alors. Je fermais alors les yeux et soldais cet échange sensuel par un baiser avant de lui sourire. J'entendis alors sa voix suave rompre le silence de nos voix, tandis que la musique continuait d'emplir l'appartement d'une douce mélodie. « Julian... Si tu te sens sombrer, appelle moi au secours... S'il te plait... » Je caressais sa joue avec douceur et le regardais comme s'il était la plus belle chose qui fut sur cette Terre. Je ne pouvais me résoudre à le laisser sombrer dans le tristesse et plus encore. Il m'aidait, à chaque instant qu'il passait en ma compagnie. Il m'écoutait, patiemment. Il me faisait l'amour comme aucun autre homme après Zola ne l'avait fait. Il me respectait, alors qu'aujourd'hui, à cause du travail qui occupait mes nuits et qui me permettait de manger, ce n'était pas ce que j'inspirais, le respect. Il me connaissait comme peu de gens me connaissaient, et j'aimais passer du temps en sa compagnie. Tout simplement. Je l'entendis alors dire quelque chose, et avant que j'ai le temps, il m'avait piqué ma clope. Je me levais et me jetais sur lui pour la récupérer, en riant comme une enfant. J'essayais de la récupérer, avec difficultés, mais au bout de quelques secondes, je fis glisser ma main dans son caleçon et son bras descendit tout de suite. De mon autre main, je piquais la clope, et fière de moi, je retirais ma main avant de me pavaner délicieusement dans l'appartement sur le rythme de la musique, le regard malicieux, le sourire en coin et la clope au bec.
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(✰) message posté Mar 26 Aoû 2014 - 23:13 par Invité
Kenzo était une boule de feu ardente et incontrôlable. Je le savais pour l’avoir côtoyé pendant les quelques mois qui avaient suivis mon emménagement à Hammersmith. Je la regardai de haut, scrutant chacun de ses gestes avec attention. Elle m’avait frappé une fois, et je ne voulais pas qu’elle s’aventure à le faire une seconde fois. Je me savais impulsif, et mauvais, lorsque la colère et les injustices de mon enfance remontaient à la surface. C’était bête et immature de ma part, mais malgré toutes ces années, et la hauteur que je prenais par rapport à mon père, je gardais le même cœur meurtri et les mêmes phobies inexplicables. Il m’arrivait de me réveiller parfois pendant la nuit, en sueur, le visage blême, le genou douloureux et le gout du sang dans la bouche. Il m’arrivait encore de sentir chaque coup et chaque bousculade. Un soupir m’échappa. Je fis la moue afin de fausser mon expression de profonde irritation. Je ne voulais pas la brusquer plus que nécessaire. Après tout j’avais failli lui briser le poignet en la secouant il y’ a quelques instants. Je baissai les yeux vers mes mains tremblantes, j'étais nerveux. Pouvait-elle entendre les cris de mon âme éplorée ? Pouvait-elle deviner mes craintes les plus étranges ? Parfois j’en doutais. Les commissures de mes lèvres frémirent. Je restais toujours secret concernant mon vécu, ne dévoilant que les grosses lignes des violences de mon père. Les détails et le horreurs qui grouillaient partout sur mon corps étaient encrés dans mon cerveau. Seul, moi savait. Seul, moi comprenait.
Elle restait près de la fenêtre. J’avais beau m’approcher, mon esprit ne faisait que s’éloigner, m’élevant à mille de cet endroit étroit et sordide. Les vibrations de la musique tambourinaient dans mes oreilles et dans mes sens. Je sentis mon estomac se contracter, l’appréhension traçait lentement son chemin vers des coins sombres et profonds de mon abdomen. Les quelques bouffées de nicotines que j’avais inspiré réchauffaient mes voies respiratoires. Je ne m’étais jamais senti aussi exalté par ce poison. C’était compliqué, comment certaines choses évoluaient par moments. Je me sentais pris au piège d’une affection grandissante qui n’aurait jamais dû voir le jour. Je me sentais pris au piège avec la seule personne au monde capable de me guérir. Je lui souris, sans que ce sourire n’atteigne mes yeux. Je devais être trop fatigué pour montrer mes vrais sentiments. Elle se redressa pour réclamer sa cigarette. Elle se lança dans un corps à corps mesquin où ma défaite fut cuisante. Je ris à gorge déployée avant de lui ébouriffer les cheveux.
« Tu es une idiote. » Répondis-je dans le vague, ignorant la promesse solennelle qu’elle exigeait.
Je n’avais pas le droit de l’entrainer dans ma chute. Je n’avais pas le droit de lui faire porter ce fardeau. Kenzo ne pouvait pas sauver le monde. Elle ne pouvait pas me tirer de ma torpeur, seule une machine à remonter le temps le pouvait. Elle s’éloigna en voltigeant au rythme des sons de mon ipod. Je la scrutais, enivré par chacun de ses mouvements. Après tout, c’était sa grâce qui m’avait captivé en premier. Je fis quelques pas, les bras tendus, comme un automate. Lorsque je la frôlai je sentis mon cœur se briser. Le silence en moi était glacial. Ce n’était pas de l’amour. Ce n’était pas un désir charnel. Ce n’était rien. Ma volonté était écrasée par le poids de mon ignorance. Je l’empoignai par la taille afin de la serrer contre moi. Pouvait-elle combler le trou dans mon âme ? Pouvait-elle rallumer ma flamme ?
« Voudrais-tu prendre un bain ? » Susurrai-je à son oreille en dansant maladroitement.
La nuit semblait interminable. Ce bonheur simplet était intarissable.
Kenzo A. Armanskij
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(✰) message posté Jeu 28 Aoû 2014 - 22:59 par Kenzo A. Armanskij
Il y avait une chose que j'aimais : jouer avec Julian. J'aimais me coller à lui, le regarder d'un oeil aguicheur et laisser mes mains caresser son corps avant de lui tourner dos, un sourire aux lèvres. C'était un jeu instauré entre nous afin de faire monter l'excitation. Mais malheureusement, j'arrivais moi aussi à me prendre au piège dans mon propre piège. C'était un cercle vicieux. Et à chaque fois que ma main venait rencontrer une partie de son corps, j'avais envie d'en avoir plus. Ainsi, je me détournais et lui piquais ma cigarette avant de me mettre à danser comme si de rien n'était. Mais en vérité, je n'avais qu'une envie, c'était de retourner près de lui et de repartir pour une partie de jambes en l'air torride. Et je l'entendis me dire que j'étais une idiote. En riant, je répondis : « Tu as raison. C'est peut-être pour ça que je t'aime alors. » Je lui lançais un petit sourire et continuais de fumer. Je n'avais jamais dit que je l'aimais à Zola, et pourtant je n'avais aucun de mal à le dire à mes amis, ou bien à ma famille. Et eux savaient qu'il n'y avait rien d'ambiguë dans mes paroles. Je continuais de danser, sensuellement. Il n'avait pas répondu et je savais qu'il était incapable de tenir cette promesse. Mais j'espérai qu'il pensera à moi lorsqu'il ira au plus mal. Et pourtant je n'ai pas beaucoup d'espoir. Mais j'affiche cet éternel sourire, comme collé sur mon visage, et je continue de danser, de me déhancher au rythme de la musique car c'est la seule chose que je sois capable de faire après une nuit - qui touche à sa fin - si mouvementée. C'est alors que je sens ses bras autour de ma taille et je souris, le laissant se coller à moi. Je continue de me déhancher, l'entraînant dans ma danse et je fume une autre taffe. J'entends alors sa voix à mon oreille et je glousse, comme une enfant. J'écrase ma cigarette dans le cendrier près de moi et je me tourne vers lui. Je passe mes mains sous son tee-shirt et caresse son torse en douceur. Je ne répondis pas, et je l'embrassais doucement sur la bouche et je m'éloignais alors avant de sautiller jusqu'à la salle de bain. J'étais de très bonne humeur. Je me mis alors à regarder partout dans la salle de bain. Je trouvais rapidement du gel douche. Alors j'ouvrais le robinet et laissais l'eau chaude couler dans la baignoire avant de pousser légèrement Julian sur la baignoire et de m'asseoir sur lui. Je le regardais longuement, et ne voyant aucune réaction de sa part, je soupire et lance la tête en arrière. « Tu me regardes prendre mon bain ou tu te décides à me déshabiller? » Je lui souris et je le regarde alors. Je sais que cette nuit devra s'achever, mais je ne suis pas pressée. J'aimerai que la nuit ne se termine jamais, mais malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et je sais qu'on devra se quitter à un moment ou à un autre. Mais pour le moment, plus rien ne compte que le moment présent.