"Fermeture" de London Calling
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() message posté Mar 10 Juin 2014 - 21:41 par Invité
Mon esprit avait quitté mon corps au moment ou je m’étais confié. Je ne savais pas quoi penser et je n’étais pas sûr de vouloir analyser mes sentiments afin de nommer toutes ces choses qui me passaient par la tête. Le regard dans le vide, je sirotais ma bière comme s’il s’agissait d’un élixir d’oubli ou d’une potion magique. Un soupir m’échappa quand Kenzo se posa à mes côtés. J’hésitais à la prendre dans mes bras afin de la serrer ; serait-ce dépasser les limites de l’amitié améliorée que nous nous étions fixés ? ou pouvais-je me laisser aller auprès d’elle ?

« Et tu t'es senti comment? »
Me coupa-t-elle. « Ne lui en veux pas. On ne veut jamais entraîner ceux qu'on aime dans le malheur. »

J’haussais les épaules, l’air de rien avant de marmonner un « Je ne sais pas » pas très convaincant.
Kenzo respectait mes silences, et mes doutes tout en restant là pour moi. J’adorais le sentiment de sécurité qu’elle me procurait, même si tout cela n’était que momentané et qu’il risquait de prendre fin une fois le soleil levé. Chaque matin c’était pareil : Je quittais mon studio miteux afin de me rendre aux bureaux du journal, je traversais le brouhaha et les embouteillages qui n’en finissaient pas. Chaque matin, je me dirigeais comme un automate, un nouvel article en main, espérant enfin être en première page. Et chaque matin, je me sentais seul. Horriblement seul. Alors non, je n’avais pas le temps d’en vouloir à Eugenia. Je préférais ne pas le faire en réalité, parce que nous avions perdu trop de temps à nous cacher, à nous faire la gueule.

« Je ne lui en veux pas, je trouve que c’est injuste. Et ça me rend … triste. » Soufflai-je.

Ses lèvres humides se posèrent sur ma joue, puis sur mes lèvres, et avant que je n’eus le temps d’approfondir ce baiser elle s’éloigna de moi, se recroquevillant sur elle-même. Je souris en la voyant se faire toute petite. Je savais qu’elle n’était pas une fille de la parole ; s’exprimer, dires des trucs gentils, mielleux et dégoulinants, ce n’était pas du tout son genre. ça devait être difficile pour elle de se retrouver dans ce genre de situation. Kenzo, me regarda du coin des yeux. Elle sourit, et je sentis mon cœur trembler comme une feuille. Je me rapprochai d’elle afin de poser ma main sur la sienne.

« J'aurai pu tomber amoureuse de toi. »

Kenzo lâcha la bombe, et je ne pus m’empêcher de rire. That’s my girl ! Décidément, elle n’avait peur de rien. J’adorais ce côté-là chez elle. Tout était tabou, et rien ne l’était. Elle avait raison. Je la regardai envieux: si j’avais eu le cran de parler à Eugenia plus tôt, peut-être que notre sort aurait été différent, elle aurait vu que j’étais quelqu’un de fiable et elle m’aurait laissé être là.

« Tu sais tu n’as pas besoin de me dire que tu te sens désolée, je peux le voire à ta façon de te tenir… Tu es mignonne tout plein … » Lançai-je en l’embrassant à pleine bouche. « Je crois que je serais tombé amoureux bien avant toi. » Avouai-je tout sourire. « Toutefois, je ne crois pas que ce soit un compliment, la dernière fille que j’ai aimé, s’est retrouvé en chaise roulante. »

Je fis la moue.

« Les choses sont trop compliquées. Nous nous connaissions depuis le lycée. Je l'ai aimé bien avant qu'on se parle, en fait, j'avais programmé notre rencontre. Et au lieu d'aller droit au but, je me suis retrouvé à tourner autour du pot. Le soir de son accident, je devais l’appeler, mais j’ai préféré venir lui faire la surprise ; j’étais passé chez une bijouterie, j’avais fait gravé une bague, et je m’étais dirigé à toute allure pour enfin lui avouer mes sentiments … Mais au lieu de ça, je ne l’ai plus revu. Je crois que c’est pour ça que je n’ai plus cherché à la revoir en vrai. J’ai appelé quelque fois, durant mes moments de faiblesses … Mais je n'ai jamais réellement tenté de la retrouver. Tu vois, je ne suis pas aussi courageux que toi. A l’époque, dire je t’aime, c’était tabou pour moi. »

C’était triste, mais j’étais avec Kenzo, je n’allais pas me laisser abattre.

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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Mar 10 Juin 2014 - 22:56 par Kenzo A. Armanskij
    Julian avait laissé échapper un "je ne sais pas" peu convaincant qui me fit grimacer. Je m'asseyais à côté de lui, buvant la bière, à moitié habillée. En y repensant, on avait l'air d'un véritable couple, se relaxant et discutant après des ébats sur le sol de la cuisine. J'écoutais Julian me répondre et je sentis ma gorge se serre lorsqu'il m'avoua que cela le rendait triste. En vérité, je n'aimais pas seulement passer du temps à coucher avec Julian, j'aimais surtout ces instants où nous n'avions pas peur de nous dévoiler l'un à l'autre. Sans nous juger. Je me rendis alors compte que Julian était une des seules personnes avec qui je pouvais me sentir protégée et je souris. Je sentis alors sa main se poser sur la mienne et je souris à nouveau. Je le regardais et riais lorsque j'entendis sa réponse. Il m'embrassa à pleine bouche et je riais à nouveau et lui donnais un coup dans l'épaule. Avant de répliquer sur un air désinvolte : « Et moi j'ai tué l'enfant de l'homme que j'aimais alors. » Je baissais la tête afin qu'il ne puisse pas déchiffrer mes émotions et me levais pour m'asseoir en travers de ses jambes. J'étendais mes jambes sur le canapé, et le regardais, tout sourire, avant d'apporter la bouteille de bière à mes lèvres. Je vis alors sa petite moue et je fronçais les sourcils. Je savais que ce qu'il allait me dire aurait de l'importance. Je regardais sa bouche alors qu'il parlait.
    Je ne pus m'empêcher de passer la main dans ses cheveux alors qu'il parlait, comme pour le rassurer. Ou le consoler. Je ne savais pas trop, mais mon geste avait été naturel et protecteur. En soupirant, j'avais posé ma bouteille de bière au sol et m'étais rapproché de lui pour lui faire un câlin. Je cherchais mes mots. Je voulais lui dire que tout irait bien désormais, mais ça n'aurait été que mentir de dire quelque chose que j'ignorais en vérité. Je décidais donc de laisser sortir ce qui me venait à l'esprit. « C'est le destin Julian. Parfois les choses sont ainsi et on ne peut les contrôler. Ce n'est pas de ta faute. Il vaut mieux attendre d'être prêt pour dire qu'on aime quelqu'un, plutôt que de se précipiter. En treize ans de relation avec Zola, je ne lui ai pas dit une fois "Je t'aime". Car je ne pouvais pas, je n'y arrivais pas, et de toute manière, je préférais lui prouver. Il n'a jamais rien dit, mais je sais que ces quelques mots lui ont manqués. » Murmurais-je alors à son oreille. Je me reculais et le regardais d'un air désolée, sans savoir si j'avais réussit à me montrer claire ou si je m'étais égarée dans mon monologue - car oui, en effet, parler plus de cinq secondes revenait à un monologue pour moi. Je soupirais et récupérais ma bière avant de me blottir contre lui. Amitié améliorée ou non, je m'en fichais, j'avais toujours été quelqu'un de tactile et je n'aimais pas les étiquettes.


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() message posté Sam 14 Juin 2014 - 21:08 par Invité
« Et moi j'ai tué l'enfant de l'homme que j'aimais alors. »

« Je sais que c’est censé être une blague, mais tu n’as-tué personne. » Soufflai-je. « Je te vois mal tuer qui que ce soit. Tu es trop chétive, on dirait une petite poupée. » Me moquai-je.

Je savais qu’il lui suffirait d’un regard au travers pour me clouer le bec, mais je ne pouvais m’empêcher de taquiner et de rire quand j’étais avec elle. Kenzo, faisait ressortir ma personnalité, telle qu'elle était avant toutes les épreuves que j'avais subi. Nous avions ce genre de relation, non conventionnelle, ou il ne s’agissait pas de programmer nos délires. Nous étions complètement libres, sauf pour nos sentiments. Enfin, je suppose. Au fond, de moi, je savais que je ressentais déjà une certaine affection pour la jeune femme. Et bien que je ne voulais pas me l’avouer, elle était beaucoup plus qu’une amie, ou qu’une partenaire de sex. Kenzo était, la seule chose de bien dans ce monde de fous !Et elle me le prouvait encore, en essayant de me réconforter alors que cela le rendait mal à l'aise d'enchainer plus de deux phrases. Elle avait sur choisir les mots, mais je pouvais sentir son amertume à chaque fois qu’elle les prononçait car tout simplement, elle était dans la même situation que moi : Amoureuse d'un mirage ... Prise au piège d'un passé révolu et d'un futur incertain ...

« C'est le destin Julian. Parfois les choses sont ainsi et on ne peut les contrôler. Ce n'est pas de ta faute. Il vaut mieux attendre d'être prêt pour dire qu'on aime quelqu'un, plutôt que de se précipiter. En treize ans de relation avec Zola, je ne lui ai pas dit une fois "Je t'aime". Car je ne pouvais pas, je n'y arrivais pas, et de toute manière, je préférais lui prouver. Il n'a jamais rien dit, mais je sais que ces quelques mots lui ont manqués. »

Je souris.

« Ça n’a pas vraiment d’importance, aujourd’hui … Pas vrai ? Je voudrais juste faire le point … Je ne sais pas si j’ai encore des sentiments pour Eugenia, mais je suis toujours hanté par les fantômes du passé. » Susurrai-je en posant ma bière sur la table basse. « Puis tu es là … »

Je lançai un regard furtif dans la pièce, alors que je savais pertinemment qu’il n’y avait personne. Je souris de ma propre bêtise ! Il fallait croire que ce que je m’apprêtais à faire était tellement malsain, que je ressentais le besoin de le faire en douce. Ma main agile se posa directement sur l'entrejambe de la jeune brune, tandis que je fonçais sur elle comme une flèche. Une vague de frénésie s’empara subitement de moi … J’enjambai Kenzo, un sourire démoniaque sur le visage. Nous avions eu assez de drama pour ce soir!

« Je crois qu’on est bien partis pour un tour … Qu’est-ce que tu en penses ? »

Je me sentais mal. J’avais mal. Et le seul moyen qui me semblait efficace afin d’apaiser ma douleur, c’était une partie de jambe en l’air sur le canapé. Nous n’avions toujours pas mangé, je me souciais de savoir si Kenzo avait faim. Je me rendais compte, qu’elle avait ramené de quoi manger pour une raison. Quel goujat, je faisais !
« A moins que tu préfères manger … Avant …Enfin tout dépend du genre d'appétit que tu as. » Blaguai-je en posant ma bouche sur sa pommette saillante. « C'est pas de ma faute si tu es irrésistible !»
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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Sam 14 Juin 2014 - 23:54 par Kenzo A. Armanskij
    Il était loin de se douter de quel monstre j'étais. Je baissais le regard et soupirais. Je savais que si j'avais donné un peu d'amour à cet enfant, je pourrai aujourd'hui le regarder jouer dans le salon, répétant tout ce que Zola et moi pouvions dire. Je souris, ce bébé aurait été tellement mignon. Je serrais alors la mâchoire. Comment Julian pouvait-il me voir comme quelqu'un de bien alors que j'avais empêché la naissance d'un enfant. « Tu n'as pas idée. Aurais-tu aimé naître en sachant que ta mère ne t'aimait pas? » C'était plus une question rhétorique. Mon ton s'était fait dur, et ma voix grave. Je regrettais soudain mes paroles. Julian n'y était pour rien et ne pouvait se douter de la vie que j'avais auparavant. Je caressais sa joue comme pour m'excuser. J'étais vraiment minable. Je me confiais rarement aux gens, ainsi peu de personnes savaient réellement qui j'étais, ce que j'avais vécu, ou même ce que je pensais d'eux. Même si ma vie de débauchée pouvait laisser penser le contraire, je contrôlais tout dans ma vie. Je décidais quand, où, comment, et je ne reculais jamais devant rien. Lorsque je voulais quelque chose, je faisais tout pour l'avoir. Or, je ne voulais rien. Rien ne me motivait, rien ne me plaisait - hormis ces moments avec Julian. Je vivais parce que je devais vivre, pas parce que je le voulais vraiment. J'aurai pu en finir dès que j'avais vu le visage malheureux de Zola se décomposer à l'annonce de la perte qui avait bouleversée nos vies. Mais je ne l'ai pas fait, non par lâcheté, mais par courage. Par amour. Et je pensais alors à Eugénia, qui elle aussi avait fait preuve d'un immense courage en continuant à vivre, alors que désormais, elle n'avait sûrement plus aucun but dans sa vie.
    Les paroles de Julian me rappelèrent que nous n'étions pas là pour pleurer et penser aux erreurs et événements du passé. Et sans que je puisse réagir, sa main vint rencontrer mon entrejambe. Je souris tristement. Le sexe était la seule chose qui pouvait faire oublier à deux âmes en peine leur triste réalité, deux âmes en peine comme Julian et moi. Je le laissais donc se mettre sur moi et m'embrasser avec fougue. Il s'arrêta soudain et me demanda si j'avais faim en déposant un baiser sur ma joue. Je soupirais et répondis : « Ca fait depuis hier midi que je n'ai pas mangé, ça peut attendre encore un peu. » Je devais être la personne avec l'alimentation la plus déséquilibrée de tout Londres, mais ça me convenait ainsi. J'avais perdu l'appétit lorsque j'avais perdu Zola, c'était aussi simple que cela. Je le regardais et lui souris.
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() message posté Dim 15 Juin 2014 - 0:48 par Invité
Je l’entendais parler, et au ton grave qu’avait pris sa voix je pouvais comprendre qu’il y avait en elle des blessures béantes, des blessures telles que je ne pouvais prétendre comprendre ou compatir à sa douleur. Seule, Kenzo, pouvait ressentir et endurer son passé. C’était triste à voire, qu’au fond nous étions tous livrés à nous même, que nous étions poings liés face à nos erreurs passées. Et ceci malgré nos efforts pour s'en sortir. Peu importait mes mots, ma sincérité, ou la façon dont je l’aimerais ce soir … Kenzo resterait plongée dans sa solitude ; celle où elle ne faisait que patauger dans le noir. Pouvais-je lui tendre la main et la sauver ? Mes doigts se crispèrent sur son bras, comme pour la retenir avec moi. Sûrement, une illusion, que je me plaisais à croire pour gonfler mon égo de héros. Je soupirais en la laissant me caresser le visage. Je savais exactement ce qui la troublait.

« Tu l’aimais Kenzo, tu as juste mis du temps à le comprendre. Tu ne souffrirais pas comme ça, si c’était aussi anodin. Si la perte des gens n’était rien à tes yeux. » Soufflai-je en reniflant ses longs cheveux bruns. « Tu n’es pas complètement éteinte. Tu es juste seule, comme un million d’autres. Je sais que tu crois que je t’idéalises, que tu es une mauvaise personne et que je suis un sombre idiot de croire le contraire, mais je vois quelque chose bien en toi. Et je suis désolé pour toi, mais je ne me trompe jamais. »

Je connaissais le passé de Kenzo, tout du moins, je pouvais imaginer à quel point elle avait dû souffrir. C’était injuste de voire comment elle se donnait le rôle de la méchante, alors qu’à mes yeux, elle était comme Zola, une victime d’une force universelle qui dépassait tout le monde, et qui trouvait malin plaisir à s’acharner sur nous. La perte de son bébé l’avait affecté bien plus qu’elle ne le réalisait, et sa séparation avec Zola la détruisait chaque jour un peu plus. Je me décalais un peu d’elle afin de mieux la prendre dans mes bras. Mon torse se posa sur sa poitrine, et je ne pu m’empêcher d’avoir un raté. Au fond de moi j’espérais qu’elle soit heureuse à nouveau, avec, ou sans Zola.

« Tu te relèveras un jour. Je sais que mes paroles semblent comme un mensonge enjolivé. Je suis confiant, pour nous. »

C’est durant notre étreinte que je me rendis compte, encore une fois, à quel point elle était chétive et fragile. Ce qui contrastait parfaitement avec son fort caractère, et son allure de rebelle. Kenzo , n’était pas une fille qu’on prenait à la légère. Et malgré son travail, et le milieu de la nuit qu’elle côtoyait, je savais que c’était une fille intelligente.

Je souris.

« Mangeons. » Murmurai-je en me redressant à peine. « De toute façon, je t’ai pour toute la nuit … Et tu n'es pas là que pour assouvir mes pulsions bestiales. Tu es là parce que tu comptes à mes yeux. » Avouai-je.

C'était la première fois que je lui faisais une telle confession. Je suppose, qu'elle savait déjà que notre lien n'était pas aussi dépourvu de sentiments que ça. Je lui pinçai la joue en rigolant. J'espérais qu'elle n'allait pas prendre ses jambes à son cou. Après tout, nous avions le droit de nous contenter du peu qu'on avait. Je me levai afin de réchauffer les rouleaux asiatiques, ou peu importe ce que c'était, sourire aux lèvres. ça faisait du bien, de la savoir ici.
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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Dim 15 Juin 2014 - 2:16 par Kenzo A. Armanskij
    Il avait raison. J'avais aimé cet enfant, mais trop tard. Et j'aurai du savoir comment l'aimer à temps. Je n'avais pas compris que mon enfant symbolisait notre amour à Zola et moi, et désormais, si j'en avais l'occasion, j'aurai été prête à mettre au monde et à élever mon enfant, notre enfant. Mais c'était trop tard, j'avais laissé passer ma chance, et désormais je devais vivre avec ce poids là. Avec cette absences. Ces absences. Suzon, elle, avait su prendre les bonnes décisions à temps. Elle s'était mariée à dix huit ans, avait mit au monde un magnifique petit garçon, intelligent et adorable, et avait fuit notre famille, nos parents. Désormais elle était heureuse. Ma vie aurait du être comme la sienne. Après avoir connu la tristesse, la solitude, le délaissement, j'aurai du être heureuse et réussir ma vie. Or, je me retrouvais à 23 ans, sur le point de non retour. M'offrant pour oublier, me détruisant comme si c'était la seule chose que je méritais. Pourtant, je savais que je valais mieux que ça. Mais sans Zola, je n'étais rien. Il avait fait de moi une enfant, adolescente et femme heureuse, et j'avais tout gâché, par peur, par manque de confiance en moi. Je regardais Julian et souris. Si seulement il n'y avait pas Zola, j'aurai pu tomber amoureuse de Julian, on aurait pu être heureux. Mais il fallait croire que le destin ne jouait pas en ma faveur. En notre faveur. Car Julian aussi souffrait de cet amour pour Eugénia. Nous nous comprenions, parce que justement, nous nous ressemblions d'un certain côté. Il pouvait voir en moi des choses que d'autres ne pourraient jamais voir. Je le sentais. Malgré mes choix, il me respectait. « Merci de me comprendre... » Répondis-je simplement. Sa réponse pleine d'espoir me fit sourire, et comme réponse, je l'embrassais avec tendresse. Comme pour le remercier d'être la personne qu'il était. Je m'éloignais de lui et caressais son visage avec douceur avant d'embrasser son front. Je voulais son bonheur, et je voulais y contribuer. De n'importe quelle manière, je voulais le protéger, l'aider à oublier.
    Je passais la main dans mes cheveux et soupirais. C'est alors que sa réponse me laissa sans voix. Figée, je le regardais et fronçais les sourcils. Il me pinça la joue en riant et s'éloigna de moi avant de se diriger vers la cuisine, sûrement pour réchauffer le repas. Je me levais à mon tour, et le suivis pour aller l'aider. Je m'approchais de lui et m'adossais du plan de travail avant de répondre : « Je compte pour toi... Pourquoi? Comment? Je ne t'apporte rien... » A part une évasion au pays du sexe. Mais cela, je l'apportais à tant d'autres. Certes, c'était différent avec Julian, car je m'étais attachée à lui, mais je restais convaincue qu'il pourrait cesser de me fréquenter sans regrets. Je soupirais. Il ne fallait pas qu'il tienne à moi. Il ne fallait pas qu'il puisse souffrir de mes paroles, de mes actes. Je n'étais bonne qu'à blesser et à faire du mal, et je ne voulais pas le décevoir. Je baissais la tête et sortis la nourriture du sac d'emballage avant de la passer à Julian pour qu'il la réchauffe.

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() message posté Dim 15 Juin 2014 - 3:00 par Invité
J’avais espoir qu’en lui affirmant que les choses allaient s’arranger, elles s’arrangeraient tout simplement. Ce n'était pas de l’optimisme, mais plutôt de l’acharnement. A un moment de ma vie, j’avais fait le choix de ne jamais abandonner mes ambitions, et c’était de cette manière que j’avais réussi. Tout du moins, au niveau professionnel. Kenzo, se rapprocha de moi. Elle me manifestait son soutien et sa gratitude par de l’affection. Ses baisers sucrés redonnaient des couleurs à ma terne existence. Je répondis à son étreinte avec douceur.C’était bizarre de nous voir aussi proches, alors que nous étions censés n’être rien l’un pour l’autre. Je souris, amusé par la tournure surprenante que prenaient les choses à chaque fois. Je me laissais tout le temps embarquer dans liens compliqués et ambigus. Quelle manie !

Je mis le diner dans le micro-onde tout en restant concentré sur Kenzo, sur ses gestes naturels et son petit air effrayé quand j’avais confié mon sentiment envers elle. Je pouvais la sentir flipper à l’intérieur, se demandant si elle n’allait pas me détruire, comme toutes les personnes qu’elle avait perdu par le passé. Mais elle se trompait. J’étais assez grand pour survivre au choc, enfin je me considérais en quelque sorte immunisé. Des années de déception amoureuse, ça vous change un homme!

Je restai silencieux, attendant le moment où elle allait réagir. Je savais qu’elle ne pouvait pas se taire trop longtemps. Je le voyais dans ses yeux affolés, et sa façon particulière de s’adosser au plan de travail, les bras croisés et la bouche pincée.

« Je compte pour toi... Pourquoi? Comment? Je ne t'apporte rien... »

Un rire de gamin m’échappa.

« Je tiens à toi, parce que je tiens à toi. Comment ça pourquoi et comment ? »

C’était amusant qu’elle me pose toutes ces questions. Je m’attendais à ce qu’elle se lance dans un monologue profond sur l’absurdité des sentiments dans une relation sans lendemain, mais là, elle me surprenait.

« Kenzo, je tiens à toi, parce que tu es quelqu’un de bien. Tu n’es pas obligé de m’apporter quelque chose, pour en recevoir une autre. Ce n’est pas  une transaction commercial, ou du troc. » Je marquai un silence. «Puis tu te trompes, je t’estime parce que tu m’apportes un certain équilibre et une quiétude que j’avais cru ne plus jamais ressentir … ça pourrait te sembler comme rien, mais pour moi c’est déjà beaucoup. Ne t’inquiètes pas, je ne compte pas te demander en mariage ce soir. »

Je me rapprochai d’elle, les yeux pétillants de malice.

« Puis j’avoue que tes petites culottes m’apportent beaucoup, elles aussi. »Me moquai-je en faisant le contour de sa bouche, du bout de mes doigts.

Le micro-onde sonna.
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Kenzo A. Armanskij
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() message posté Mer 18 Juin 2014 - 21:26 par Kenzo A. Armanskij
    J'étais troublée. Je n'avais pas l'habitude que les gens tiennent à moi, encore moins mes conquêtes sexuelles. Certes, avec Julian c'était courant que l'on couche ensembles, il n'empêche que le principe de coucher sans sentiments devaient être sans sentiments. Je ne m'étais pas faite à l'idée que les sentiments pouvaient aussi être amicaux, ou quoi qu'ils soient. Or, moi même je n'avais pas non plus respecté cette règle puisque Julian comptait dans ma vie. Mais j'étais Kenzo Armanskij, ce que je disais, je pouvais le penser, comme l'inventer. Je n'étais pas une source sure, car je n'agissais jamais par intérêt, mais par instinct. Ce qui n'était pas plus mal d'un côté. Mais surtout très aléatoire. La réponse de Julian me fit soupirer et je roulais des yeux. Elle ne m'avançait pas du tout. Je m'approchais de lui et lui attrapais la main pour lui demander toute son attention. Je le regardais dans les yeux et fronçais les sourcils comme pour lui demander de développer. Puis me rendant compte que parfois il fallait parler, j'ajoutais : « Ma vie est minable, je suis strip teaseuse et pute à mes heures perdues. Sauf avec toi... Comment peux-tu t'attacher à quelqu'un qui n'a plus rien à donner, à offrir? » Je ne comprenais tout simplement pas. Avant, j'avais certes une enfance difficile, mais j'avais une belle vie. J'étais aimée, j'avais un projet d'avenir bien précis dans lequel j'avais mes chances de réussir. Et aujourd'hui, je ne m'accrochais qu'à mes souvenirs, mes quelques années de bonheur qui m'avaient été accordées. Douze années, douze années dans une vie. Qu'est-ce que cela peut bien représenter à côté de cinquante ans de mariage? ou même vingt cinq ans de vie commune? Je soupirais, cela ne servait à rien de me prendre la tête. La plupart de temps, les choses ne se déroulaient jamais comme on l'avait prévu. Parfois on tombe amoureux d'une personne, et puis on pense que cet amour est réciproque. Tous les signes sont là. Les regards, les paroles, l'envie de passer du temps ensembles. Mais on se trompe, on fonce dans le mur depuis le début et on ne comprend pas comment on a pu se tromper. Alors on espère que cette personne va changer d'avis, et de sentiments. Mais rien ne vient... Et parfois, c'est l'inverse. On ne veut pas se faire aimer, mais ça arrive, peu importe de quelle manière, on est coincé.
    La réponse de Julian me fit sourire et son attitude me fit rougir. Pourquoi? Aucune idée... Mais je me sentais comme une adolescente, et j'appréciais cette sensation. Alors qu'il passait son doigt sur le contour de ma bouche, la micro onde sonna. Il s'apprêta à aller le vider mais je le retins et l'embrassais, avec fougue. Je m'éloignais de lui, le regardais dans les yeux et lui lançais, tout doucement : «Mangeons, j'ai envie de toi. » Je souris et allais sortir la nourriture du micro onde avant de nous servir. Je me tournais vers lui et le regardais, et je commençais à manger. Le sourire aux lèvres.
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() message posté Ven 27 Juin 2014 - 1:24 par Invité


Je ne me permettais pas de juger Kenzo. Je ne voulais pas m’aventurer dans ce terrain glissant parce que c’était ingrat, et injuste … et parce que mes pensées seraient d’une bassesse qui m’était insupportable. Je devais être trop imbu de ma personne pour me rabaisser à ce niveau, ou peut-être qu’elle était encore plus spéciale à mes yeux que je ne le pensais. Etais-ce son physique attrayant et sexy à souhait ? Ou étais-ce tout simplement sa fragilité et son syndrome d'auto-destruction compulsif ? Chaque baiser que nous partagions était un chagrin que l’on effaçait. Je me laissais jovialement aller à ses caresses, et à ces jeux du corps qu’elle maitrisait si bien. Elle me donnait l’illusion d’être fort et fiable, ces deux qualités qu’Eugenia me reprochait sûrement. Elle m’avait connu faible et battu par mon père, jamais comme le jeune talentueux et ambitieux que j’étais aujourd’hui. C’était sûrement pour cette raison que je me sentais si seul et malheureux.

«Ma vie est minable, je suis strip teaseuse et pute à mes heures perdues. Sauf avec toi... Comment peux-tu t'attacher à quelqu'un qui n'a plus rien à donner, à offrir? »

« Je ne suis pas strip-teaseur, et je ne vends pas mes services … Et pourtant ma vie est minable. » Confessai-je le regard dans le vide. « Tu ne peux pas te rabaisser à cause de la vie que tu as choisi de mener. Surtout pas en face de moi. » Souris-je en frôlant sa joue du bout des doigts. « Tu pourrais me vexer ... »

Je savais que tout ça la dépassait, qu’il lui était impossible de croire que je pouvais l’estimer alors que nous ne partageons rien du tout. Je déglutis en faisait la moue. Elle n’avait pas totalement tort au fond ; Kenzo et moi, n’étions pas amis. Il m’arrivait parfois de douter de notre capacité à nous entendre en dehors du sex. Je ne savais aussi rien d’elle, de ses gouts, de son vécu à part quelques dirty secrets partagés entre deux gémissements de plaisir. Je me décalai légèrement d’elle afin de mieux l’observer.

« Tu as raison. » Avouai-je. « Je n’ai aucune raison de t’apprécier, après tout à part les quelques moments qu’on partage au lit, nous sommes différents. Dans la vraie vie, nous sommes incompatibles. Mais je pense que c’est ce qui rend notre relation encore plus belle. Mon attachement est complètement désintéressé. Crois-moi c'est rare me connaissant : je suis tout le temps à l'afflux d'opportunité et de pistons pour mieux gravir les échelons !» Raillai-je.

Je me penchai lentement vers aller afin de capturer ses lèvres. Je vis ses joues devenir cramoisi, et ses yeux pétiller de malice. Elle se dirigea vers le micro-onde avant de m’arracher un baiser. La jeune brune se tourna vers moi, arborant une expression amusée : «Mangeons, j'ai envie de toi. »

Je m’esclaffai de rire en la suivant : « Mangeons très vite alors … » Murmurai-je à son oreille. « Ou ne mangeons pas du tout … » Lançai-je en bisoutant son cou et ses clavicules saillantes. Mes mains se posèrent sur les siennes, lui retirant sa nourriture. J’avalai son nem, joueur. La nuit touchait presque à sa fin, et pourtant je ne me sentais pas fatigué. Je pouvais rester encore des heures à jouer avec Kenzo.

« Je crois qu’on devrait se cacher ici pour toujours. » Lançai-je, en soutenant son regard d’un air coquin.

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Kenzo A. Armanskij
Kenzo A. Armanskij
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() message posté Ven 27 Juin 2014 - 16:12 par Kenzo A. Armanskij
    Je ne comprenais pas comment Julian pouvait être attaché à moi, alors que ma vie n'avait rien d'enviable, de saine. Je fais partie de ces gens à ne pas fréquenter, près desquels les enfants ne doivent pas s'approcher, ceux que les croyants qualifient comme "mauvais". Bien heureusement, je ne me drogue pas, je ne bois que très rarement. Je m'autodétruis en me sous estimant, en me prenant pour un simple objet de plaisir, sans sentiments, presque sans vie. Personne ne me pourrait faire changer d'avis sur ces choix que j'ai fais. Personne hormis Zola. Mais Zola n'est plus là pour me dire quoi faire, plus là pour m'aimer. Alors il ne me reste que Julian, Julian et ses fossettes. Je le regardais et baissais le regard lorsque j'entendis sa réponse. Mon but n'était pas du tout de le vexer, ou de le blesser, je voulais juste comprendre ce qui pouvait bien l'attirer chez moi, autrement que mon physique et mon talent à faire du bien aux hommes. D'un certain côté, sa réponse m'avait rassuré, car j'espérai qu'au fond, quelqu'un puisse encore tenir à moi malgré toutes mes erreurs, malgré tout le mal que j'avais fait autour de moi. Et puis ce qu'il ajouta après me peina. Enfin pour quelques secondes puisque Julian me rassura à nouveau. Il m'embrassa à nouveau, mais je devais stopper ce baiser et aller l'essentiel. Manger, pour recoucher ensembles. C'est donc avec un sourire aux lèvres et avec énergie que je me dirigeais jusqu'au micro onde, presque en sautillant. Je sortis la nourriture et lançais à Julian que j'avais envie de lui. Il ne tarda pas longtemps avant de me rejoindre, et je sentis son souffle chaud dans mon cou. Ce qu'il me dit me fit rire, et je lui tendis un nem. Avant d'en engloutir moi aussi. Je n'étais pas habituée à manger vite, mais je le devais, avant que mes pulsions ne s'en aillent. La suite de sa phrase me fit sourire d'avantage encore lorsque je sentis sa bouche se promener dans mon cou, sur mes épaules. Je pris un deuxième nem mais ses mains se posèrent sur les miennes, me l'arrachant. Je me retournais et criais : « Eh! On m'arrache pas mes nems!! » Je le tapais sur l'épaule et repris un nem que j'engloutissais à nouveau, je lui souris, contente de manger un autre nem. J'avalais mon nem et m'essuyais la bouche avec la classe d'un camionneur. Puis je regardais Julian presque honteuse et tournais le robinet près de moi avant de passer la main sous l'eau puis sur ma bouche. Je me tournais vers lui et ce qu'il me dit me fit comme la sensation d'une piqûre dans le coeur. Je m'essuyais la bouche et me retournais vers lui et le regardais. J'avais envie de me confier, de lui dire que je tenais à lui, qu'il avait raison, et que je me sentais bien avec lui. Mais rien ne venait. Mais mon côté doux et romantique ne se montra pas, et à la place, j'enlevais mon haut et me collais à lui avant d'embrasser son cou avec envie.
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