"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici It's amazing how a little voice can make up for the cold silent ( Loulian ) 2979874845 It's amazing how a little voice can make up for the cold silent ( Loulian ) 1973890357
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It's amazing how a little voice can make up for the cold silent ( Loulian )

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() message posté Jeu 11 Juin 2015 - 14:47 par Invité

“You cannot swim for new horizons until you have courage to lose sight of the shore.”   J’avais l’impression de me noyer sous le fracas des vagues d’un océan sans fin. Je relevai mon visage triste vers le ciel avant de fixer mon regard embué sur les nuages. J’observais de loin toutes mes angoisses et mes péchés, mes bonheurs lubriques et mes désillusions perdues. Les étoiles suivaient leur course dans le ciel alors que je demeurais seul sous l’éclat vespéral de la nuit. Mes genoux  tremblaient au gré de la brise mais mes pensées étaient figées sur la vision douloureuse de la mort. Mes journées semblaient durer une éternité depuis l’enterrement. Je crispai ma prise sur mon stylo à bille en griffonnant de longues lignes irrégulières sur mon carnet. Mes manuscrits représentaient les fruits de mon imagination et les divagations d’un individu solitaire et torturé. Lorsque le monde vacillait autour des astres, moi j’existais en écrivant. Je me glissais au milieu des buissons du Hyde parc en hochant la tête. Les feuilles aiguisées écorchaient ma peau au fur et à mesure que je me laissais tomber en avant. Je suppose, qu’il était temps pour moi d’oublier. Je crispai la mâchoire en plissant le front. Mon meilleur ami avait disparu quelque part entre les voussures d’un horizon lointain. Chacune de nos rencontres pouvait être la dernière mais il était mort. Putain ! Je respirais avec difficulté. L’atmosphère brumeuse tournoyait autour de ma chevelure bouclée, créant ainsi un contraste ridicule entre les bourrasques du vent et l’immobilité glacial de mon esprit. Je me redressai en allumant une cigarette avec lenteur. Je sentais la chaleur et la force de la flamme qui se consumait au bout de la tige sans oser m’imprégner des saveurs enivrantes de la nicotine. Eugenia n’aimait pas que je fume, mais j’en avais tellement besoin en cet instant. Il y avait la beauté et l’abandon d’Ewan ; le souvenir de l’avoir connu et la certitude que j’avais raison. Les gens finissent toujours par partir. A l’intérieur de moi-même, tout était signification, désespoir et destinée. J’avais enfin réussi à accomplir mon rêve. J’étais submergé par l’affection et la tendresse des grands gestes de l’amour, nageant apparemment dans un bonheur parfait et sans rature. Cependant, dans mon cœur, le trouble galopait comme un cheval sauvage vers l’abîme, vers l’instant de la chute fatale, avec la crainte insensée et l’angoisse perpétuelle du départ des personnes que j’aimais le plus.

Je marchais sur la chaussée humide d’un pas claudiquant tandis que les premières lueurs du jour s’étalaient sur les hautes bâtisses du centre-ville. Je tenais fermement le filtre de ma cigarette entre les doigts. Ce n’était pas la même que cette nuit, mais la énième d’une très longue série. L’odeur du tabac froid flottait autour de ma silhouette biaisée par la tristesse. En réalité, les muscles de ma jambe gauche vibraient sous les tiraillements excessifs de mes mouvements désordonnés, mais je refusais de laisser la douleur dicter ma conduite. Je me maintenais en équilibre par dépit mais aussi pour me prouver que je n’étais pas prêt à ployer face à la fatalité. Pas encore. Je déglutis en flânant à travers les commerces fermés et les cafés fermés. J’aurais mieux fait de rentrer chez moi, mais les murs crépis de ma chambre me renvoyaient les images déchirantes de toutes les personnes que j’avais connues et qui avaient fini par disparaitre au bout d’un moment. J’avais peur face à Ginny, face à sa sollicitude et à la gentillesse qu’elle était prête à m’offrir. Je ne voulais pas m’y habituer car malgré l’ardeur de mes sentiments à son égard, elle n’en demeurait pas moins humaine. C’était une personne de trop à perdre. Je me postai devant l’entrée d’une galerie marchande en silence. Les londoniens commençaient à se réveiller et l’agitation de la rue envahissait peu à peu mes réflexions. La crainte se transformait-elle en abandon ou en délivrance ? Les  vrombissements des voitures absorbait toues mes questions existentielles. J’enfouis mes mains dans mes poches en me renfrognant sous ma veste. J’aimais l’odeur du cuir lorsqu’elle se mélangeait aux fumées de la pollution. C’était étrange, mais la puanteur possédait ce don particulier de couvrir tous mes instincts. J’étais uniquement focalisé sur l’étouffement et tout le reste disparaissait enfin. J’haussai les épaules avec désinvolture avant de me faufiler dans la foule. J’étais guidé par une force mystérieuse vers  une petite crêperie dans le trottoir dans face. Je n’avais pas très faim mais je me laissais aller avec naïveté aux appels superficiels de la vitrine « croissant chaud et café américain = 6 livres ». J’esquissai une ébauche de sourire en repensant à l’enterrement de ma mère. Louie m’avait dit ce jour-là, que si la nourriture était bonne, tous les événements tragiques de la vie, que ce soit le deuil, la rupture ou la maladie, pouvaient être surmontés. C’était certainement une façon de m’encourager à manger, à retrouver un peu d’énergie pour affronter les pleurs et les gémissements des invités. Je sortis mon téléphone.

_ Retrouve-moi au centre ville, bécasse.

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Margot Bernstein-Woolf
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() message posté Sam 13 Juin 2015 - 17:40 par Margot Bernstein-Woolf
“You can't stay in your corner of the Forest waiting for others to come to you. You have to go to them sometimes.” ✻✻✻ Ding Ding.
Le téléphone de Louie sonne, la réveillant involontairement. Elle ne peut s'empêcher de penser qu'elle a été idiote d'oublier d'enlever la sonnerie de celui-ci pour la nuit, mais elle se rappelle soudain que la plupart des gens ont compris qu'il ne fallait pas la réveiller avant midi. Feignasse un jour, feignasse toujours. Elle se tourne et se retourne encore dans son lit, essayant de retrouver le sommeil que son téléphone venait de briser. De sa délicatesse habituelle -et donc inexistante- Louie se tourne encore et encore, finit par mettre ses draps en presque boule, se retourne encore une fois, dans l'espoir de trouver exactement la position idéale pour se rendormir. Ding Ding. Le rappel. Quelle douce invention qu'elle maudissait à cette heure là… Elle grogne, se rendant alors compte qu'elle ne pourrait plus retourner dans les bras de Morphée. Louie grogne encore. Il est trop tôt. Elle le sait sans regarder l'heure. Elle s'en rendait tout simplement compte parce que a. sa veilleuse n'éclairait plus toute la pièce b. les rayons de soleil naissants s'en chargaient et c. elle était encore trop fatiguée. Alors elle quitte sa position de fœtus pour se mettre sur le dos, tendre les bras et grogner encore plus. Il était bien trop tôt. Beaucoup trop tôt. Et elle maudirait à coup sûr la personne qui l'avait réveillée sans le vouloir. Sauf si c'était quelqu'un d'important. Le reste pouvait aller se faire voir, clairement. Elle grogna encore un bon coup avant de prendre son téléphone posé sur sa table de nuit. Qu'est-ce que faire ces quelques mouvements étaient durs quand elle n'était pas totalement réveillée… Pendant un court instant, quelques micro secondes avant de saisir son téléphone, elle se demanda si elle ne ferait pas mieux d'essayer du mieux qu'elle pouvait de se rendormir. Mais c'était peut-être important. Un message d'une meilleure amie, d'un collègue, ou de son père -bien que cette dernière possibilité pouvait plus relever du miracle qu'autre chose.
Julian. C'était Julian.  « Retrouve moi au centre-ville, bécasse. » Louie sourit, bien que toujours en colère d'avoir été réveillée. Mais c'était Julian, bordel de merde. Et c'était quelqu'un qui avait toujours été à ses côtés. Toujours. Et même si le rendez-vous qu'il lui fixait été vachement très trop beaucoup énormément tôt, elle irait. Même si elle devrait se lever pour le voir. Parce que le voir, même si elle se doutait qu'il avait besoin d'elle, lui ferait du bien à elle aussi. Elle pose son téléphone quelques instants, avant de se rouler dans son lit encore une fois et de taper des pieds comme une enfant. Elle devait se lever, là, maintenant, tout de suite. Se préparer, bien que ça serait rapide. Le trouver, parce qu'elle en mourrait d'envie plus elle y pensait. Julian, bordel de merde. Elle hurle un bon coup, comme pour se réveiller encore un peu. Elle saisit son téléphone, toujours allongée sur le dos. Celui-ci tombe évidemment sur son visage, vu son manque de reflex évident au réveil.  « Ouch »  cri-t-elle. Elle soupire, plisse les yeux et tente tant bien que mal d'écrire son message.  « Dis moi juste où, je suis là dans une vingtaine de minutes. (même s'il est tôt, je suis plutôt contente de te voir) »Elle sourit, heureuse de se dire qu'elle va revoir Julian. Malgré tout, comme à son habitude, elle va juste sauté dans un jean boyfriend, une de ses douze-milles paires de Vans -en réalité elle en avait sûrement une vingtaine, mettre un tee-shirt assez large, son sac à main et partir. Surtout si elle devait se dépêcher. Parce qu'elle voulait se dépêcher. Elle voulait voir Julian. Elle sentait qu'il avait besoin d'elle. C'était bête à dire, surtout qu'elle n'avait reçu un sms. Il devait y avoir eu une connexion cosmique-spatio-temporelle-magique entre eux qui s'était créée avec les années. Pas d'autres explications à ça.

Elle finit par arriver, une trentaine de minutes plus tard, à l'endroit même où Julian lui a demandé de venir : devant une petite crêperie. Elle le voit de loin, se faufile entre la foule prête à travailler -contrairement à elle- et se hisse sur la pointe des pieds bien qu'une dizaine de centimètres à peine les séparent. Elle met ses mains sur les yeux de Julian.  « Devine qui c'est ! »  Sa voix est reconnaissable entre milles : entre son ton enfantin et sa voix aigue… Sans qu'il puisse dire un mot, elle passe devant lui, tout sourire comme d'habitude. Les gens qui la connaissent savent ce qu'elle cache derrière son sourire. Un abandon, et la peur dans subir encore d'autres, s'empêchant donc de faire rentrer d'autre personne dans sa vie.
Instinctivement, elle prend Julian dans ses bras.  « Tu m'as fais me lever tôt. Paye moi le petit-déjeuner. »  Pas de s'il te plaît. Il sait qu'elle n'est pas du genre à faire dans la dentelle et qu'elle oublie généralement ses manières à la maison.  « J'ai grave la dalle. J'ai toujours faim en même temps. »  Elle lui fait son plus beau sourire.  « Souris un peu, tu devrais être heureux je suis sortie de mon lit pour toi. »  rajoute-t-elle en lui donnant un coup de coude.

✻✻✻
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() message posté Dim 26 Juil 2015 - 3:14 par Invité

“You cannot swim for new horizons until you have courage to lose sight of the shore.”   Je battis des cils en relisant le message de Louie. Mince il était trop tôt ! Je ne m'étais pas vraiment rendu compte. Je n'avais pas dormi de la nuit en réalité, préférant une longue balade à la quiétude mensongère du sommeil. Je ne voulais pas me reposer. Je ne voulais pas m'offrir l'esquisse d'un rêve et revoir le visage agonisant d'Ewan lorsque je serais inconscient. Je soupirai en m'installant sur la terrasse de la crêperie. Le serveur s'approcha de ma table mais je le gratifiai d'un sourire terne, faux et bref. Je lui signifiais qu'il pouvait ranger son expression joviale et sa démarche dandinante, car j'attendais une personne importante. Probablement, la seule personne importante en cet instant. J'avais oublié tous les autres. J'avais huit ans à nouveau et je ne  les avais pas encore rencontré. J’étais un enfant rêveur qui occupait son temps à regarder les flux de l'univers se condenser sur les vitres des grands bâtiments. Je n'étais pas riche, je n'avais aucune dignité et je n'osais même pas  me laisser brûler par les flammes de l'ambition. Parce que je tenais un thermomètre entre les mains et que cette chaleur étrangère le faisait tourbillonner entre mes doigts. Je ne connaissais pas le poids de la fatalité. Mon esprit se préoccupait uniquement des plaisirs simples de la vie; l'heure du goûter, ma permission de sortir et de retrouver mes partenaires de jeux ou de dormir chez des amis. Le nouveau modèle de voiture téléguidé ou la rediffusion d'un classique de Disney à la télévision. Je relevai ma tête vers le ciel. Les nuages flottaient comme des arcs poussés par le vent. Ils voguaient jusqu'aux parallèles entre ce monde et un autre. Passé et présent. J'avais la consolation d'être instruit. J'avais l'habitude des changements depuis la mort de ma mère, mais cela ne m'empêchait pas de me sentir triste une nouvelle fois. Je ne communiquais presque jamais à ce sujet. Il y avait peu de gens que je voyais, que je connaissais ou que j'estimais dignes d'apprendre ce versant de mon histoire. Mais Louie était là. Elle avait été là tout le long. Elle n'était pas une simple protagoniste, mais la créatrice de nouveaux chapitres. Elle tournait les pages pour que je puisse avancer sur le fil du rasoir. Elle griffonnait entre les lignes pour que je puisse trouver les vérités oubliés de mon enfance. J'étais orphelin, mais j'avais une sœur. Je n'avais pas de famille mais elle se pavanait devant moi, avec son air espiègle et ses cheveux emmêlés dans un bandana ridicule. Je déglutis en fermant les yeux. Je ne m'étais plus senti aussi désabusé depuis des années.Tous les anciens savants étaient accusés de pratiquer la magie, moi c'était les gens bienheureux, ceux qui ne connaissaient ni la douleur de l'abandon, ni la tristesse du deuil. C'était ceux là que je soupçonnais d'appartenir à une secte surnaturelle qui effectuait des rituels vaudou sanguinaires. Comment faisaient-ils autrement ? J'haussais les épaules en me balançant sur ma chaise. Elle avait promit de venir. J'attendais vingt minutes alors. Je me laissai aller aux bruits des passants, aux  klaxons des voitures et à l'agitation de la rue. Il était temps d'aller au travail, mais j'avais démissionné depuis quelques mois déjà. J'avais quitté le TIMES UK et ses promesses de grandeur pour évoluer dans une sphère différente. Cependant, mon aventure était troublée par mon incapacité à me soustraire de la tragédie. Les gens mourraient autour de moi sans que je ne puisse les sauver. Après les jambes d'Eugenia, il fallait que je fasse le deuil d'une personne toute entière. Je grinçai des dents en me penchant légèrement de côté. J'étais prêt à me lever, à partir en courant comme un cheval au galop pour répondre à une impulsion brutale. Pour exorciser ce surplus d'énergie qui me maintenant en éveil, mais la lassitude me rattrapait bien trop vite. Je me tournais alors vers le vitrine de l'établissement. La cuisinière remuait la pâte à crêpe derrière le comptoir mais je parvenais à suivre chacun de ses mouvements. Je plongeais dans sa routine mécanique lorsque deux mains se posèrent sur mes yeux. Je ne sursautai pas, reconnaissant de suite la voix fluette de Louie. J'esquissais un faible sourire en pressant mes paumes contre ses poignets. « Devine qui c'est ! » Elle fit le tour afin de s'installer devant moi,toujours libre d'euphorie, mais à jamais prisonnière de ses tourments. C'était pour cette raison que nous étions aussi proches. Elle connaissait les limites de ma décadence et je la rejoignais au fond de sa solitude, de sa peur de perdre un être cher à nouveau. Je serrai sa prise contre mon torse, humant discrètement les saveurs de nostalgie et d'insouciance qui imprégnaient son cou. Elle sentait bon. Elle ne mettait pas de parfum extravagant, mais son aura brumeuse flottait entre les plis de ses vêtements, au milieu des fibres de sa peau. « Tu m'as fais me lever tôt. Paye moi le petit-déjeuner. » J'haussai les épaules. Pas sûr que je réponde à sa requête tout de suite. Il fallait que je la taquine avant, que je la jauge du regard et que je m'enquisse de son état. « J'ai grave la dalle. J'ai toujours faim en même temps. »  J'arquai un sourcil en fixant sa silhouette maigre. Avait-elle perdu du poids ? Je ne l'avais pas vu depuis des semaines. D'abord à cause de mes déplacements, ensuite parce qu'elle faisait un travail sur soi. Sa grande quête de ses vocations perdues. Tout ça. « Souris un peu, tu devrais être heureux je suis sortie de mon lit pour toi. » Elle me donna du coude et je m'éloignai en grognant comme un enfant. Elle m'embêtait toujours comme ça. Je fis la moue avant de relever le menton avec désinvolture.  «  Pour commencer, je ne te paye rien du tout. Si j'ai bien suivi tu ramènes fraise seulement si je sollicite ta présence et pour avoir un bisou il faut que je réclame aussi ! Trop c'est trop !  » J'effectuai un geste théâtral, plaçant le dos de ma main sur mon front en pinçant la bouche. Mais ce n'est pas assez pour la faire réagir. Je connaissais Louie. Il fallait que je la secoue d'avantage. « Je suis outré, vraiment. » Je me redressai alors, me penchant vers elle avec agilité. Mes lèvres effleurèrent le coin de sa bouche. Je claquai un baiser furtif en maintenant sa tête immobile, puis je me redressai fier de lui avoir volé un peu de son arrogance. J'avais nourrissais un sentiment étrange à son égard. Elle m'avait soutenu dans toutes les épreuves mais bien avant ça, elle était la première fille à éveiller quelque chose de romantique en moi. Louie m'avait ouvert les portes vers le monde adulte, puis elle m'avait accompagné dans mes premiers pas. Elle m'avait apprit qu'elle était loin de correspondre à mon idéal féminin mais qu'elle s'inscrivait dans une catégorie tout aussi importante. Celle du cœur. De la famille. De l'éternel.




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() message posté Ven 31 Juil 2015 - 14:43 par Margot Bernstein-Woolf
“You can't stay in your corner of the Forest waiting for others to come to you. You have to go to them sometimes.” ✻✻✻ Louie n'était pas une lève tôt, loin de là. Elle avait pris un rythme de feignasse depuis qu'elle avait arrêté le lycée, puis la fac, et qu'elle était tout simplement à la recherche d'un boulot. Et elle aimait se lever à midi, prendre son temps pour se réveiller et faire ce qu'elle voulait de la journée. Elle appréciait le fait de ne pas avoir d'obligation. Ou peut-être qu'elle n'en voulait pas tout simplement pour ne jamais vraiment à avoir à rentrer dans la vie adulte. Parce qu'après tout, elle était une grande enfant. Et ne pas grandir, ça faisait toujours moins mal. Don't grow up, it's a trap comme disait Peter Pan. Mais Lou se rappela que du peu qu'elle avait grandit, elle avait déjà appris à mieux encaisser les coups : comme les promesses non tenues de son père qui lui avait fait tant de mal.
Même si elle n'était pas une lève tôt, Louie fut heureuse de se lever et de se pavaner dans les rues londoniennes. Rues qu'elle n'avait jamais arpenté aussi tôt : le fameux brouillard londonien lui était presque inconnu. Mais c'était pour une bonne raison qu'elle était debout presque à l'heure où elle se couchait d'habitude. C'était pour voir Julian. Elle savait que même s'ils ne se voyaient pas souvent, le lien qui les unissait ne craignait pas le temps ou les épreuves. Ils ne comptaient même plus les années. La vie avait donné à Louie une poignée de demi-sœurs et un demi-frère, mais pourtant, elle avait choisi son frère. Et elle n'aurait pas pu mieux choisir. Elle avait choisi un des membres de sa famille ; et clairement, c'était à son goût le meilleur.
Lorsque Julian la vit, il la prit dans ses bras. Elle se sentit pour ce court instant… bien. Elle était en sécurité dans ses bras. Protégée. Il était le grand frère qui aurait toujours veiller sur elle, bien que elle aussi pouvait très bien jouer le rôle de grande sœur. Ils se comprenaient tous les deux, sans pour autant être identiques. C'était ce qui faisait de cette relation quelque chose de magique. Il ferait toujours bon dans les bras de Julian, et elle savait qu'elle y serait toujours la bienvenue. Avec lui, elle n'aurait jamais besoin de prétendre que tout allait bien. Il remarquerait tout. Comme elle-même venait de remarquer que cette étreinte cachait comme un mal-être chez lui. Il avait besoin d'elle. Ou du moins, c'était ce qu'elle ressentait.
Il la dévisage quand elle dit qu'elle a toujours faim. Oui, elle ne correspond pas réellement au physique de la personne qui a toujours faim. Sans juger pour autant ! Lou a de petits bras, des jambes fines et on pourrait croire qu'elle pourrait s'envoler au premier coup de vent : mais c'est le fait qu'elle est façonnée toute en long qui fait croire ça. Louie dévisage à son tour Julian. « Quoi ? J'ai toujours faim oui. Et j'ai eu la chance d'hériter d'un métabolisme qui malgré ma fainéantise et ma gourmandise ne me donne pas une bouée à la place du ventre. »
Elle s'assoit avant d'aborder de façon délicate la raison de sa présence : qu'est-ce qui peut bien tourmenter Julian. Elle doute que ça puisse être Eugenia, les sachant fiancés. Quoi que, avec tous les chemins qu'ils avaient pris avant d'arriver là… Non. Non. Elle ne l'espérait pas. Elle voulait aller à un mariage. Est-ce qu'elle serait inviter au moins ? Plutôt intérêt. Elle ne demandait pas à être témoin, mais au moins à être à la table d'honneur.
Il grogne lorsqu'elle lui donne un coup de coude. Petite nature, ne peut-elle d'empêcher de penser.  De toute façon, il aurait du s'y attendre. C'est toujours comme ça que ça marchait entre eux. Chamailleries etc. «  Pour commencer, je ne te paye rien du tout. Si j'ai bien suivi tu ramènes fraise seulement si je sollicite ta présence et pour avoir un bisou il faut que je réclame aussi ! Trop c'est trop !  » Elle rigole avant d'observer le geste théâtral ridicule qu'il opère. « Je suis outré, vraiment. » Il lui vole furtivement un baiser sur le coin de la bouche, fier de lui bien évidemment. Elle rigole encore plus. Elle se souviendra toute sa vie de la courte période où Julian l'avait envisagé comme plus qu'une sorte de sœur de coeur. Il lui tendait le bâton pour se faire battre, qu'il ne s'étonne pas d'avoir des bleus après.
« Je suis une prostituée des bisous. Par contre, je n'accepte que la nourriture comme moyen de paiement. Tu vas raquer si tu veux un bisou. Ah et en plus, toi j't'embrasse pas sur la bouche. Tu veux passer la bague au doigt d'une demoiselle alors faudrait que t'arrêtes t'avoir un crush sur moi. Tu t'en es toujours pas remis avoue ? » Elle lui donne encore un coup de coude et lui fais un clin d'oeil. Ce n'est que l'échauffement. Un lancement de pic avant de pouvoir ouvrir les coeurs et déverser tout ce qui ne tourne pas rond chez l'un ou chez l'autre. Quoi que, rien n'a jamais réellement tourné rond, que ça soit chez l'un, ou chez l'autre.
« Tout ça parce que je suis fantastique » Si elle avait eu les cheveux longs comme elle l'avait eu pendant toute son adolescence, elle les aurait jeté en arrière. Mais tant pis, elle effectue tout de même ce mouvement dans le vide. Elle rigole bien évidemment. Il sait qu'elle n'est pas si sûre d'elle. Il sait que ce n'est qu'un masque qu'elle porte pour cacher ses blessures. Mais Lou se demande encore pourquoi elle porte ce masque alors qu'il connaît la raison de presque toutes ces cicatrices.
« Non vraiment, je t'honore de ma présence alors que j'ai pas été debout aussi tôt depuis… Longtemps. Je suis là, pour TOI ! Et j'ai faim. Tu me laisserais mourir de faim ? Non. Je sais que non. » Elle se met soudain à faire une sorte de puppy face irrésistible.
Comme dit, ce ne sont que les formalités, les politesses, les protocoles entre eux. Une façon d'essayer de soutenir l'autre avec le sourire. Une façon de mettre l'autre en confiance.
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() message posté Mar 25 Aoû 2015 - 2:58 par Invité

“You cannot swim for new horizons until you have courage to lose sight of the shore.”   Louie était lumineuse. Elle brillait de cette étincelle étrange et particulière. Elle était comme un phare dans la brume qui me guidait toujours vers la maison. J'avais sentis ses mains se presser contre mes yeux. Sa silhouette exhalait les mêmes parfums, la même insouciance et la même liberté. La vie n'était pas un souhait ou un but. Pour elle, chaque événement était spontané. Elle ne poursuivait pas les valeurs matérielles de ce monde. Elle avait quitté le lycée, puis l'université. Elle n'avait aucune vocation, aucune ambition, autre que de faire mon bonheur. Je souris en me tournant vers elle. Elle m'avait manqué. Je la revoyais comme une enfant. Je l'imaginais courir dans le jardin avec la télécommande, simplement pour le plaisir de m'embêter. Elle était mesquine et impulsive. Tout était sujet à l'humour et c'était ce qui la rendait aussi attachante et facile à vivre. Je me souvenais de chaque détail de notre enfance, de sa manière un peu loufoque de retenir mon attention, de sa phase colérique et agaçante à la puberté et de son sourire désinvolte à chaque fois qu'elle m'accusait d'être un ami indigne. J'avais grandi à ses côtés. J'avais souffert de l'abandon alors qu'elle avait toujours survécu sans père. Nous étions similaires dans la douleur. Nous étions déphasés par rapport à une société désuète et trompeuse. Je savais qu'elle ne partirait jamais. Louie me l'avait promis un jour, elle m'avait regardé avec ses petits yeux sournois et elle avait récité ces quelques mots comme une chanson. « Toi et moi, on est inséparables. Et ce sera toujours le cas. » Je crispai ma main sur mon genou douloureux. Je n'avais pas mal, mais je me raccrochais à mes faiblesses comme une évidence. Je déglutis avant de ramener ma tête en arrière. Le vent caressait violemment mes joues. Sa froideur s'infiltrait sous ma peau avant de marquer ma chair fébrile. L'humidité de Londres m'était presque devenue étrangère. Au bout de quelques jours, elle avait fini par asphyxier mes pensées. Et je devenais presque fou dans le vide. Je devenais presque fou parce que je m'obstinais à oublier la perte d'Ewan. Louie s'installa à table. Deux secondes. Elle était arrivée depuis deux secondes à peine, et elle réclamait déjà de la nourriture. Je levai les yeux au ciel avant de rire avec douceur. Elle me sauvait toujours de la tristesse. Elle me donnait envie de sourire malgré les circonstances. « Quoi ? J'ai toujours faim oui. Et j'ai eu la chance d'hériter d'un métabolisme qui malgré ma fainéantise et ma gourmandise ne me donne pas une bouée à la place du ventre. » J'hochai la tête avec entendement, écrasant mes doigts contre mon menton en signe de réflexion.  « Mais bien sûr … Par contre, je pense que les photos te rajoutent toujours un peu de relief au niveau des hanches. Tu n'as pas dû hérité de la photogénie qui va avec le métabolisme. » La taquinai-je. Ce n'était pas vrai. Louie était tout le temps belle. Il y avait quelque chose de captivant dans son expression. Un petit charme particulier qui la rendait spéciale. Je le savais puisque j'avais été le premier à le remarquer. D'un geste furtif, je me penchai vers son visage. Je lui volai un baiser enfantin puis je me redressai, le torse bombé, l'allure fière et désinvolte. J'avais droit à quelques contacts physiques, après tout ce temps à la supporter. Non ? « Je suis une prostituée des bisous. Par contre, je n'accepte que la nourriture comme moyen de paiement. Tu vas raquer si tu veux un bisou. Ah et en plus, toi j't'embrasse pas sur la bouche. Tu veux passer la bague au doigt d'une demoiselle alors faudrait que t'arrêtes t'avoir un crush sur moi. Tu t'en es toujours pas remis avoue ?   » Je m'esclaffai, pas surprise le moins du monde. Elle ne pouvait pas résister à la tentation de me taquiner au sujet de ma brève période d'amoureux transit. Puis elle m'avait donné un coup de coude encore. Ce que je ne me retins pas de faire remarquer en grognant. Aujourd'hui, je savais que mon attirance pour elle ne correspondait pas à l'image de l'amour dans son concept le plus romantique. Mais dans l'absolu, je l'avais désiré. C'était ma copine, ma petite sœur, mon idiote, ma presque moitié. J'haussai les épaules avant d'ouvrir le menu. Le meilleur moyen de gérer les excès de moquerie de la jeune femme était de ne pas prendre la mouche. « J'avais déjà trouvé un nom de ship pour nous et tout. Tu m'as brisé le cœur mais je me suis soigné. J'ai fais de la thérapie de groupe intensive. » Déclarai-je, faisant référence à toutes mes aventures d'un soir. En effet, le casse de Louie avait constitué le prémisse de mon éveil sexuel. Je m'étais intéressé aux femmes juste après, puis j'avais perdu ma virginité lors d'un voyage en Ecosse avec une parfaite inconnue. J'avais peut-être treize ans. Un peu plus. Ou moins. « Tout ça parce que je suis fantastique . » Elle me regarda avec un air taquin avant d'esquisser un mouvement ridicule de la main. Je riais alors qu'elle rejetait ses cheveux imaginaires en arrière. Lou, était complètement barrée. Et c'était ce que j'adorais le plus chez elle. C'était un souffle de vie. Une brise délicate qui me sortait de ma torpeur. « Non vraiment, je t'honore de ma présence alors que j'ai pas été debout aussi tôt depuis… Longtemps. Je suis là, pour TOI ! Et j'ai faim. Tu me laisserais mourir de faim ? Non. Je sais que non.   » Lança-t-elle en papillonnant des yeux. Sa fameuse moue craquante ! Je souris en lui tendant le menu. Je capitulais. Je n'avais aucune chance de toutes manière, et elle savait que je ne pouvais rien lui refuser.  «  Prends ce que tu veux. Au pire, on partira en courant. » M'amusai-je en sortant mon paquet de cigarettes. «  Ce sera un café noir pour moi, je prendrais peut-être une crêpe pour la forme. Parce que c'est une crêperie et que je respecte les conventions, mais vas-y, commande un sandwich au bacon avec un supplément mayo, des gaufres, un clafoutis … Je suis curieux de savoir jusqu'où tu peux aller dans ta folie. Je tiens juste à te rappeler que c'est le matin. » Je roulai des yeux, l'air de ne pas y toucher. Puis je m'accoudai à la table.

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Margot Bernstein-Woolf
Margot Bernstein-Woolf
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() message posté Lun 5 Oct 2015 - 0:05 par Margot Bernstein-Woolf
“You can't stay in your corner of the Forest waiting for others to come to you. You have to go to them sometimes.” ✻✻✻ Lou était reconnaissante d’avoir Julian dans sa vie. Il était le seul qui la voyait telle qu’elle était réellement. Enfin le seul non : mais il avait compris. Il avait compris qu’elle ne faisait que porter une sorte de voile, une sorte de masque de lumière pour cacher la noirceur de ses pensées et toutes ses blessures. Et pourtant, il n’en disait pas un mot. Jamais il n’avait abordé avec elle ce sujet. Il la comprenait sans pour autant l’avoir forcée à s’ouvrir. Julian pouvait comprendre la peine et la douleur de Lou sans même à avoir à poser de questions. Qui n’aurait pas rêvé d’une telle épaule sur laquelle pleurer ? Il était là pour elle, sans jamais poser de questions. Et elle était là pour lui, sans jamais poser de questions comme aujourd’hui. Et c’est sûrement en gérant leurs émotions différemment mais en ressentant néanmoins les mêmes peurs qu’ils pouvaient se comprendre. Voilà en quoi résidait la magie et la complexité de leur relation. Il avait toujours été le phare pour la guider, et elle était certaine oui, pour une fois, que lui ne l’abandonnerait jamais.
A elle d’être le phare qui le guiderait vers le rivage.
Installés à table, ils reprennent leurs commodité. Louie ne peut s’empêcher de remarquer le visage crispé de Julian. Ca lui donnait presque froid dans le dos de le voir comme ça. Il avait passé la nuit ici, elle en était sûre. Son visage était marqué par la fatigue, triste et presque malade. Julian n’allait pas bien, et avait appelé à l’aide, à la recherche d’une compagnie familière et pour autant non-déprimante. Louie quoi. Comme quoi cette fichue façade pouvait éclairer quelques visages. Même si le seul qu’elle voulait voir resplendir était celui de Julian.
Elle soupire après sa remarque, s’attendant au pire de la part de son ami. « Mais bien sûr … Par contre, je pense que les photos te rajoutent toujours un peu de relief au niveau des hanches. Tu n'as pas dû hérité de la photogénie qui va avec le métabolisme. »  Elle sourit, presque amusée. Les blagues sur son papa rockeur ou sa maman mannequin, elle connaissait. En même temps c’était un puits sans fin dans lequel Julian pouvait aisément creuser pour faire toutes les blagues du monde. Elle n’avait pas le charme et l’élégance de sa mère non. Elle était un mauvais mélange entre son père et sa mère, c’était comme ça qu’elle se définissait. D’ailleurs, elle ressemblait plus à son père qu’à sa mère d’ailleurs. « Heureusement que je suis pas mannequin. Et puis on dirait que j’ai pas de personnalité parce que je fais pareil que ma mère, t’imagines ? Non merci. »
Julian lui vole alors un baiser. Elle en rougirait presque. Elle lui prend la main. C’est enfantin, c’est eux. C’est tout. C’est se montrer de l’affection par des gestes simples. Et dire que quelques instants plus tôt, elle réclamait un payement pour qu’il puisse avoir des bisous. Elle ne perdait pas le nord c’te Lou.
« J'avais déjà trouvé un nom de ship pour nous et tout. Tu m'as brisé le cœur mais je me suis soigné. J'ai fais de la thérapie de groupe intensive. »  Elle rigole et sourit. Sa taquinerie a propos du passé amoureux de Fitzgerald n’a pas eu l’effet escompté. Elle aime toujours ramené ce petit crush qu’à pu avoir Julian. Il avait du se fourvoyer dans ses sentiments. A entendre parler de sa chère et tendre actuelle, elle n’avait rien de Louie. Il s’était juste gourré avec excellence par rapport à Lou et les sentiments qu’il avait pu éprouver. Et puis même, elle n’était pas aussi désirable à l’époque qu’elle l’était maintenant : il s’était aussi gourré de moment pour avoir un crush sur elle. « Et tu m’imaginais déjà m’appeler Louie Fitzgerald et être la mère de tes enfants aussi. Ton bouquin il aurait du être à propos de moi. ‘Leaving Louie’ ça sonne bien. » Elle le taquine. Elle ne connait que de loin son histoire avec Eugenia et elle espère qu’il ne prendra pas mal ses remarques. La seule chose qu’elle espère, c’est qu’elle le rende heureux. Sinon elle lui botterait les fesses. Rien à faire qu’elle soit en chaise roulante.
«  Prends ce que tu veux. Au pire, on partira en courant. Ce sera un café noir pour moi, je prendrais peut-être une crêpe pour la forme. Parce que c'est une crêperie et que je respecte les conventions, mais vas-y, commande un sandwich au bacon avec un supplément mayo, des gaufres, un clafoutis … Je suis curieux de savoir jusqu'où tu peux aller dans ta folie. Je tiens juste à te rappeler que c'est le matin. »  Elle scrute le paquet de cigarette que Julian vient de sortir. Elle n’aime pas trop ça. Même si, des fois, elle s’en grillera une… Mais… Julian fumait trop. Elle fit une moue déçue en observant avec insistance le paquet de cigarettes, puis regarda à nouveau Julian, l’air de lui dire que c’était mal.
Évidemment, il avait raison : contrairement à lui, elle se fichait des conventions et n’hésiterait jamais, dans un restaurant, à commencer par le dessert plutôt que l’entrée. Elle pourrait se pointer en jogging à un gala si l’envie lui passait par l’esprit. Elle ne définissait pas une sorte de repas pour une heure de la journée. Pour elle, on pouvait très bien manger un ragoût à huit heures du matin comme des céréales et des tartines à vingt heures. De quoi faire hurler ses colocataires.
« Tu vas être déçu, je te le dis. Je vais prendre une grosse assiette de crêpes. Mais je prendrais un hot-dog à 10h t’inquiètes. Tu crois qu’ils peuvent mettre des frites dans une crêpe ? Ca pourrait être drôle. »  Lou se met alors à réfléchir. Oui, elle est sérieuse. Les pires associations culinaires doivent venir de Hardy-Botwin. Et le pire, c’est que la plupart du temps, elle trouve ça étonnamment bon. « Tu sais quoi ? Finalement heureusement qu’on a pas eu d’enfants et qu’on a pas fini marier. Toi, les frites oeufs mayo rôtis de porc au petit-déjeuner t’aurais pas supporter. »  Elle rigole, sourit et finit par, comme amusement, taper dans le coude sur lequel sa tête était appuyée pour le réveiller.
« Sinon, qu’est-ce que tu foutais aussitôt dans une rue de Londres. T’as pas campé pour des crêpes quand même ? »

✻✻✻
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Anonymous
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() message posté Sam 7 Nov 2015 - 15:51 par Invité

“You cannot swim for new horizons until you have courage to lose sight of the shore.”  J'essayais réellement de m’accommoder à la situation. Le départ soudain d'Ewan, l'accident, sa mort. Je voulais me redresser et plonger dans les rutilements de la vie et ses complexes. Mais il m'était impossible de faire face à l'abandon encore une fois. J'avais perdu trop de personnes. Ma bonne humeur, mon détachement et ma désinvolture n'étaient que les reflets à la surface des eaux troubles et noires qui germaient au fond de ma conscience. Mes doigts s'accrochaient nerveusement au rebord de la table. Je n'arrivais pas à me prononcer. Je connaissais les processus du deuil. Je savais que mon déni était momentané. La colère m'attendait au tournant. Le chagrin finirait par exploser, emportant toutes mes désillusions. Je m'étais lassé de mes sentiments. J'étais fatigué de retomber dans la même spirale ; aimer, perdre, oublier. Je déglutis en me forçant à sourire. Louie était là, c'était le plus important. Elle avait répondu à mon appel avec spontanéité. Parce que je n'avais pas besoin de m'étendre sur les banalités d'usage pour qu'elle comprenne ma détresse. Elle m'avait toujours apaisé dans le silence. Je soupirai en penchant la tête. Après tout, à quoi bon me dire ce qui m'inspirait une telle angoisse ? J'en étais parfaitement conscient par moi-même. Je ne lui demandais pas de me réconforter. Je voulais simplement qu'elle s'assoit en face de moi et qu'elle commande à manger. Je voulais la regarder engloutir tous ses plats et rire à ses remarques décalées. Je haussai les épaules. Mon regard glissa sur le cendrier vide mais je résistai à l'appel de la nicotine. « Heureusement que je suis pas mannequin. Et puis on dirait que j’ai pas de personnalité parce que je fais pareil que ma mère, t’imagines ? Non merci. » Je souris en acquiesçant. La fille d'une rockstar et d'un mannequin. Il était si facile de lui coller une étiquette, et pourtant Louie était tellement plus que cela. C'était une jeune femme lumineuse. Elle possédait juste ce qu'il fallait de caractère et de répartie. Elle me faisait rire même lorsque j'étais une cible de ses taquineries. Elle m'inspirait la liberté de vivre et de penser, malgré sa paresse et son insouciance habituelles.  « Tu parles ? Moi, je suis cliché. Ma mère était journaliste. Mon père, agent dans une banque. Et j'écris des articles de finance. Je pouvais pas être plus original. » Raillai-je en m'agitant sur mon siège. Elle avait raison de cultiver la différence. Elle me plaisait beaucoup, ce qui me surprenait car, je la connaissais depuis que nous étions enfants. Je connaissais tous ses vices et ses défauts. Elle s'était depuis toujours comportée de manière désinvolte et négligente. Elle portait son masque d'indolence en étouffant les cris stridents de son cœur solitaire. Et ironiquement, ses plaintes m'attiraient. Elles me guidaient vers son étreinte. « Tu es parfaite, telle que tu es. » Murmurai-je suavement, après lui avoir volé un baiser. Notre relation était simple et limpide. Nous étions amis. Nous étions faits pour nous entendre sans émettre le moindre son. Mon crush enfantin n'était qu'une étape parmi tant d'autres. Je ne m'étais pas trompé en dirigeant toute mon affection vers elle. Louie avait toujours eu un certain attrait à mes yeux. «  Et tu m’imaginais déjà m’appeler Louie Fitzgerald et être la mère de tes enfants aussi. Ton bouquin il aurait du être à propos de moi. ‘Leaving Louie’ ça sonne bien.   » Rétorqua-t-elle sur un ton fier et imperturbable. Je m'esclaffai, amusé par son allusion. En effet, Leaving Louie, cela sonnait bien. Mais une telle analogie suggérait son départ. Je n'aimais pas beaucoup cette idée. Je roulai des yeux en faisant la moue. « Tu es sûre de l'avoir lu ? Parce que ça raconte un peu l'abandon de Berenice. Toi, si tu pars je te tue. Pas besoin d'écrire ou de tergiverser. » Déclarai-je en la fixant avec intensité. Mes paroles étaient voilées de vérités. Elle n'avait pas le droit de me quitter. Ce n'était pas négociable. Je ne m'étais jamais étalé sur ma romance avec Eugenia, probablement parce que je connaissais ses réticences face à ce genre d'histoires. Aimer une personne durant des années. Ne pas oser lui avouer. Puis perdre contact du jour au lendemain. C'était révoltant et triste. Je baissai les yeux vers le menu. Mes doigts glissèrent machinalement vers mes cigarettes. Un automatisme probablement. Louie observa mon geste avec une lueur réprobatrice et inquiète, mais je haussai les épaules en esquissant un sourire désolé. Je ne pouvais pas décrocher aussi facilement. Spécialement pas, maintenant. « Tu vas être déçu, je te le dis. Je vais prendre une grosse assiette de crêpes. Mais je prendrais un hot-dog à 10h t’inquiètes. Tu crois qu’ils peuvent mettre des frites dans une crêpe ? Ca pourrait être drôle.  » Déclara-t-elle sur un ton solennel. Louie avait des idées étranges, mais je n'étais même pas étonné. «  Ils mettent bien des frites sur les pizza en Italie... » Hasardai-je en réfléchissant à mon tour. J'ignorais quel pouvoir elle exerçait sur moi, mais elle me poussait toujours à entrer dans des débats complètement farfelus. «  Tu sais quoi ? Finalement heureusement qu’on a pas eu d’enfants et qu’on a pas fini marier. Toi, les frites oeufs mayo rôtis de porc au petit-déjeuner t’aurais pas supporter.. » Elle se mit à rire puis elle me donna une tape sur le coude, perturbant le fil de mes pensées. Je me redressai aux aguets avant de lever les yeux aux ciel. Parce qu'elle connaissait une personne capable de supporter toute cette nourriture de bon matin ? Elle se réveillait après midi. C'était normal d'avoir aussi faim. Je me levais aux aurores, je me forçais à terminer une tartine. «   Sinon, qu’est-ce que tu foutais aussitôt dans une rue de Londres. T’as pas campé pour des crêpes quand même ?  » Je soupirai. Elle entrait dans le vif du sujet. Je calai une cigarette entre mes lèvres et humai discrètement les effluves de la nicotine. Ce que je foutais aussi tôt dans une rue de Londres ? Cette question était restée en suspens dans le vide. Je soupirai avant de la regarder avec sincérité. «  Je ne sais même pas comment j'ai fais pour atterrir ici. J'ai juste marché pendant des heures. J'ai peut-être pris le métro. » Je passai mes doigts dans ma frange bouclée. Elle savait que je ne mentais pas. Elle savait que je n'avais fait que longer les murs sombres de la ville jusqu'à ce que l'insigne lumineuse d'une crêperie attire mon attention.

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