And all I know is I'm not meant to be silent. w/ Romeo

you can't hold your tongue, can you ?

ROMEO HANWELL-DAVENPORT & APRIL DAWKINS

Your mouth is a gun and no war in anger was ever won so put out the fire before igniting. ✻✻✻ C’est la troisième fois que j’entends Noam renifler, la troisième fois que je me retiens de grincer des dents tant l’idée de le voir tomber malade me terrifie. Je n’ai pas le temps pour ça. Pas le temps de tomber malade, pas le temps de m’apitoyer sur mon sort. Enfin. Je dis ça, mais c’est surtout Elias qui n’a pas forcément le temps ni l’envie de nous voir tomber malades. Noam et moi malades, il ne lui resterait qu’Austin... et faut bien avouer que mon frère n’a pas besoin d’être malade pour être un assisté… « Tu es sûr que tu veux pas mettre ta veste Noam ? T’as pas froid ? » Noam me regarde à peine, bien trop occupé à contempler les vitrines qui commencent, peu à peu, à accueillir les incontournables décorations de noël. Je ne sais pas trop ce qu’il a en tête mais s’il pense repartir d’ici armé d’un tout nouveau jouet eh bien il se met le doigt dans l’œil. Noël va nous couter suffisamment cher comme ça et il est hors de question que je m’amuse à dépenser les minces économies qui nous reste avant l’heure. Doucement, je lui tapote l’épaule et le force à me regarder. Avec le sourire, je lui tends la veste, comme pour l’inviter à l’enfiler. « Nono chaud ! » Je lève les yeux face à son comportement de pseudo gamin pourri gâté. J’imagine que ça m’apprendra à lui proposer de faire du lèche-vitrine… Noam a beau être un gamin adorable, il n’en reste pas moins un gamin; Mettez-le face à un magasin de jouets et vous êtes partis pour vivre le pire jour de toute votre vie. « Tu me dis si t’as froid. » J’essaie d’être un minimum autoritaire et hausse légèrement le ton. Malheureusement pour moi, Noam fait à peine attention à moi… Super. Me reste plus qu'à trouver un moyen de le décrocher de la vitrine histoire de pouvoir se remettre en route mais surtout manger. J'ai une faim de loup et ce n'est pas les jouets qui vont pouvoir m'aider à l'étancher. Chez McDonald's, Noam a droit à ses nuggets recouvert de Ketchup et moi à un couple d’hamburgers bien gras dont McDonald’s a le secret. Tant pis pour le régime, aujourd’hui c’est jour de fête. Une fois le ventre plein, Noam et moi rejoignons la galerie marchande ou j’essaie de repérer deux trois cadeaux qui feraient plaisir à la fois à Elias et au reste de sa famille. Noam aux bras, je regarde le prix de quelques vestes en cuir et doit me retenir de pleurer tant elles sont hors de prix. Pas de voyage – le notre nous attendant toujours bien au chaud dans un tiroir du salon – et pas de veste en cuir – beaucoup trop cher pour ce que c’est. Ne me reste plus qu’à trouver quelque chose d’autre, quelque chose qui ne comprend ni costume de super-héros ni rien qui ne serait pas ouvrable en public. C’est noël, pas son anniversaire. N’ayant pas d’autre idée, je me dirige droit vers la bijouterie la plus proche. Je lui ai déjà offert un bracelet mais j’imagine que je pourrais trouver quelque chose d’autre, quelque chose de plus personnel. Je doute que rien ne sera plus personnel que nos tatouages respectifs mais bon, ça serait du déjà vu. Sur place, je remarque bien vite un pendentif représentant trois anneaux en argent qui, une fois posés à plat, n'en forment plus qu’un. Je pourrais facilement y faire graver nos trois prénoms… Le souci serait de savoir quoi en faire une fois que la famille se sera agrandie. Je refuse que nos gamins soient mis face à un truc qui favoriserait l’un d’entre eux. Je pourrais aussi y faire graver les noms de ses sœurs. Elias et elles sont plus proches que je ne le serai jamais d’Austin mais malheureusement pour moi, ce cadeau sonnerait beaucoup plus comme un cadeau que ses sœurs pourraient lui faire elles… Triste à l’idée de ne pas pouvoir donner de suite à mon idée, je fais marche arrière et retourne dans la galerie.  « Pas cadeau pou’ papa ? » Noam demande, en relevant la tête vers moi. Je souris et réaffirme ma prise autour de lui. C’est pas que, mais il commence  à se faire lourd le bonhomme. « Non, mais on va continuer à chercher. On va bien trouver quelque chose. » Je souris un peu plus en le voyant s’inquiéter. Derrière moi, on crie mon nom et je me retourne, pas vraiment sûr de reconnaître la voix. Face à moi, une femme d’une trentaine d’année, blonde, grande, ravissante, comme toujours. « Oh. Salut Charlotte. » Ne perdant pas une seconde, Charlotte me sert dans ses bras, prenant bien soin de ne pas écraser le petit avant de finalement l’embrasser sur le front. Elle me félicite pour le mariage et sur mon physique ce qui me fait sourire. Je n’ai rien de glamour aujourd’hui, pull marinière, jeans noirs à moitiés troués aux genoux et bottes… un vrai petit soldat. « Et Elias ? Comment va Hanwell ? » Je lui répond, prenant bien soin de préciser que le nom d’Elias n’est plus Hanwell mais Hanwell-Davenport ce qui la faire plus rire qu’autre chose. Sans vraiment voir le rapport, elle se met bien vite à ressasser le passé qu’on a en commun. Un passé qui s’est essentiellement déroulé entre deux bureaux du MI5…  Pris dans les histoires de Charlotte, je laisse Noam descendre – il devient lourd et j’ai mal aux bras, le laissant chahuter tout autour de nous. « Et puis je dois dire que j’ai toujours su pour Elias. La façon dont il réagissait parfois quand tu t’approchais de trop près. C’était magique. » Je souris, amusé qu’elle puisse penser être l’ange annonciateur de notre idylle. Personnellement, je ne saurais dire si ce qu’elle dit est vrai ou pas. J’étais tellement obnubilé par le fait qu’Elias était hétéro qu’il aurait très bien pu me mater que je ne l’aurais pas remarqué. Je lui fais donc part de mes doutes et très vite, elle se met à rire, posant une main innocente – je précise qu’elle a toujours été plus attirée par Elias que par moi – sur un de mes biceps. Pas le temps de répondre quoi que ce soit, qu’on attrape mon bras gauche avant de le secouer face à une Charlotte surprise et légèrement confuse.  « Il faut pas avoir le dos tourné, c'est fou ça. Tu vois pas qu'il est pris ? Faut l'écrire en gros sur son front où ça se passe comment ?! » Les sourcils froncés, je tourne les yeux vers April. Sur le coup, j’avoue ne pas trop savoir comment réagir. C’est la première fois que je vois April ou qui que ce soit réagir de cette façon et je dois bien avouer ne pas être le plus à l'aise. Face à April et moi, Charlotte semble ne pas vraiment comprendre ce qui ce passe ce qui, je dois bien l'avouer, est aussi mon cas. « Euh ok…  bon. Je t’appelle un de ces jours ok? Passe le bonjour au reste de la petite famille. » Elle hésite quelques secondes avant de se tourner les yeux vers April, mal à l'aise alors que celle-ci s'occupe à embrasser Noam « hm… Bonne journée. » Sans attendre, Charlotte prend la fuite et je ne peux pas m’empêcher de fusiller April du regard. Est-ce qu’elle a vraiment cru que j’étais entrain de draguer une autre meuf  et ce, devant les yeux de mon fils ? Sans trop de ménagement, je récupère mon bras avant de récupérer mon fils. « Tu peux m’expliquer c’est quoi ton délire au juste ? » Je veux bien avoir un passé de coureur mais s’il y en a bien une qui sait que je ne suis plus le même c’est bel et bien elle. Elle sait à quel point je tiens à Elias et l’idée qu’elle puisse en douter m’énerve plus qu’autre chose. Dieu seul sait ce qu’elle aurait pu dire à Elias si elle n’avait pas eu le culot de venir gueuler jusqu’ici. J’imagine d’ici l’esclandre que ça aurait donné si elle était allée directement voir Elias. Je suis bien des choses mais infidèle, surement pas. J’aime beaucoup trop Elias et Noam pour ça. Et le simple fait que quelqu’un puisse en douter a le don de me foutre dans tous mes états.

you can't hold your tongue, can you ?

ROMEO HANWELL-DAVENPORT & APRIL DAWKINS

Your mouth is a gun and no war in anger was ever won so put out the fire before igniting. ✻✻✻ Je ne suis pas parfait. Je ne l’ai jamais été et ne le serai surement jamais. Personne ne l’est. Et quand je dis que personne ne l’est, ça comprend aussi Elias. J’ai beau l’aimer et le traiter comme je le fais, il n’en reste pas moins humain et malheureusement pour nous, l’humain est encore bien loin de la perfection… Mais surtout n’allait pas dire ça à Elias. J’aime le mettre mal à l’aise en lui disant qu’il est parfait. Car il l’est, à mes yeux. Pas d’un point de vue général mais d’un point de vue personnel. Il est parfait pour moi, comme s’il avait été créé pour moi. Alors certes j’ai tendance à vite l’oublier quand on se prend la tête ou quand monsieur fait son bordélique mais la plupart du temps, il l’est… Enfin, tout ça pour dire que je ne suis pas parfait. Comme Elias, comme Austin, j’ai mes défauts. Je suis jaloux, colérique, susceptible et un penchant pire qu’énorme pour la mauvaise foi.  Sérieusement, peu importe la situation, je trouverai toujours un moyen pour avoir raison. Quelque chose qui a tendance à mettre Elias hors de lui, quelque chose sur lequel j’essaie de travailler. Car j’ai conscience que ma mauvaise foi est le pire côté de ma personnalité… Car à côté de ça, je n’ai rien de bien difficile à vivre, je n’ai rien du mec insupportable et surtout infidèle. Je pensais que tout le monde le savait, je pensais qu’April le savait. Très vite, je pense à Elias… et s’il doutait lui aussi ? Ils sont censés être meilleurs amis non ? Qui me dit que ce n’est pas Elias qui a demandé à April de me surveiller ? Note à moi-même : rajouter la paranoïa à la liste de mes nombreux défauts. « Je sais pas... Je t'ai vu avec une fille, mon cerveau a pas réfléchi. Pour moi, elles sont toutes pareilles maintenant. » Resserrant mon emprise sur Noam, je lève les yeux au ciel. April est beaucoup trop jeune pour être aussi aigrie par la vie. Et puis aux dernières nouvelles il faut être deux pour faire dans l’adultère ! Peu importe que toutes les filles de Londres se jettent à mes pieds, la bouche en cœur et le derrière en éventail. J’aime mon mari, j’aime ce qu’il représente pour moi et surtout ce dont il est capable une fois la lumière tamisée. « Je suis désolée... Je pensais qu'elle était en train de te draguer, j'avais même pas vu que tu étais avec Noam. Et comme t'es trop gentil, je pensais que tu n'osais pas la rembarrer. » Non mais je rêve ! Trop gentil pour la rembarrer ? Elle me prend pour qui au juste ? Merde ! Jamais j’aurais cru ça possible venant d’April ! Trop gentil pour dire non ? Quel genre de mec fait ça ? « Trop gentil pour dire non ? Ok, sympa. Content de savoir que c’est comme ça que tu m’vois. » Franchement, je doute avoir été aussi vexé de toute ma vie. Malgré ça, une question me brûle les lèvres. Mais je ne la poserais pas. Je ne la laisserai pas me faire douter d’Elias. Elias a confiance en moi… j’veux bien que mon passé le fasse douter de temps en temps mais la plupart du temps, il a confiance en moi… « Enfin bref, si tu veux bien m’excuser, j’ai deux trois meufs à aller sauter. Elles m’ont demandé plus tôt et j’sais pas pourquoi, j’ai pas su dire non. » Quand on parle de la mauvaise foi, la voilà qui rapplique. Le fait est que j’ai juste envie de l’envoyer chier, elle et tout ceux qui continue de remettre mon couple en question. Dans mes bras, Noam pose sa tête contre mon épaule et me caresse la poitrine. « Crie pas papa. » Ramené sur terre par Noam, je soupire. Le fait est que je n’ai aucune envie de me prendre la tête avec April, pas maintenant et surement pas devant Noam. « Je ne crie pas bonhomme. Je rappelle juste à tata que je ne suis pas ton oncle. » Dis-je finalement en gardant les yeux rivés sur April. C’est assez petit comme façon de faire mais c’est plus fort que moi… La meilleure des défenses c’est l’attaque pas vraie ?  J’aurais juste aimé ne pas le regretter presque aussitôt. « Ecoute, j’suis désolé. C’est juste que j’ai dû mal à supporter qu’on remette mon couple en doute. » Sans parler du fait que pour moi, Austin est bien loin de mériter le titre d’infidèle de l’année. Il n’a, au final, pas fait grand chose de mal si ce n’est accorder sa confiance à la mauvaise fille. Ca arrive aux meilleurs d’entre nous. Après, n’allez pas croire que j’accepterait ça venant d’Elias… Sérieusement, si ça avait été moi, j’aurais brûlé quiconque aurait un jour eu l’audace de loucher sur lui. Enfin tout ça pour dire que leur dispute ne vaut pas grand chose à mes yeux. Elle est noyé sous un torrent de jalousie et lui sous une fierté qui, soyons franc, n’a pas sa place dans un couple. Après, chacun à ses raisons. April a suffisamment souffert des mecs et cherche à se protéger. Et d’un autre côté, Austin, lui, apprend toujours comment gérer une situation de couple. Je suis passé par là, je sais ce que c’est…