"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici each night we fell deeper without control, into this strange space called love. / julian - Page 2 2979874845 each night we fell deeper without control, into this strange space called love. / julian - Page 2 1973890357
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each night we fell deeper without control, into this strange space called love. / julian

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() message posté Lun 23 Nov 2015 - 19:10 par Invité

Julian & eugenia — he had more of me then i had of myself. we were both wild birds chasing the stars. we’d lose our way and find new places, close our eyes and fall back towards a constellation of dreams. we wrapped ourselves in a blanket of passion and each night we fell deeper without control, into this strange space called love. ✻ ✻ ✻   « Je t'ai dit qu'il était amoureux de toi, » me répéta-t-il avec fermeté mais cela ne m’empêcha pas de poursuivre. Je ne le croyais pas. Je ne voulais pas le croire, également, comme s’il m’était impossible d’imaginer que je puisse attirer quelqu’un d’autre que lui. J’étais une individualiste, une solitaire. J’avais évolué dans un monde exclusivement masculin au lycée en participant au club d’informatique et en passant le reste de mon temps avec Julian, mais cela ne m’avait pas empêché d'avoir toujours été l’ombre, le fantôme, l’invisible. J’avais porté le même uniforme que tout le monde mais je n’avais jamais cherché à me différencier contrairement aux autres filles ; je n’avais jamais mis de maquillage, je n’avais jamais cherché à enfreindre le règlement en raccourcissant la jupe obligatoire ou en détachant mes cheveux pour que leurs boucles rebondissent sur mes épaules. Non. J’avais toujours rassemblé mes mèches en un chignon mal coiffé, mes grandes lunettes rondes à monture noire m’avaient dévoré la moitié du visage chaque jour de chaque semaine. Je n’avais pas été belle, je n’avais pas été attirante, je n’avais jamais cherché à l’être et, même encore aujourd’hui, je ne faisais pas particulièrement d'effort. J’avais été quelconque. Peut-être un peu moins belle que la moyenne à en juger par les commentaires que les autres avaient fait en me voyant déambuler dans les couloirs mais ce n’avait pas été bien grave. J’avais fait avec. J’avais survécu.
Maintenant, j’avais l’amour de Julian, j’avais son affection, et cela me suffisait. Je n’avais pas besoin de faire tourner les têtes sur mon regard, je n’avais pas besoin de réveiller le désir chez les autres. Il n’y avait que lui, dans mon univers. Il n’y aurait que lui, de toutes manières.
Il se focalisait sur le comportement de Matthew et venait jusqu’à me fusiller du regard lorsque je le contredisais dans ses déductions. Je frissonnai malgré moi en croisant les ténèbres de ses yeux. Je frissonnai en me souvenant de mille-et-une choses à la fois. Parce que, la dernière fois qu’il avait bien pu me regarder de cette manière, il m’avait jeté dans l’eau gelée sans même y réfléchir une seconde fois. Il m’avait lâché dans la mer. Il ne s’en souvenait probablement pas. Il ne s’en rendait sans doute pas compte. Mais, la dernière fois qu’il avait bien pu me regarder de cette manière, il avait failli me tuer. Je pris une profonde inspiration en m’incitant au calme, en me répétant qu’il ne pourrait rien m’arriver.
Cela faisait un an. Un an qu’il m’avait jeté à l’eau. Un an que j’avais été alitée durant deux semaines à cause de la pneumonie que cela avait engendré. Un an et pourtant j’avais l’impression que c’était hier rien qu’en croisant son regard. J’avais peur malgré moi. Peur tout en étant en colère.
Il finit par se lever sans même me répondre. Il agissait sur ses impulsions mais cela ne m’étonnait pas. Je le connaissais, après tout. Je savais que dans ces instants-là il ne réfléchissait pas. Mais j’étais fatiguée d’accepter toutes ses paroles en mettant mon avis de côté simplement pour éviter ses colères. J’étais fatiguée de devoir courber l’échine alors qu’il me blessait, qu’il me faisait du mal. Il posa sur la table des billets pour régler nos consommations et s’éloigna, avant de finalement se rendre compte que je ne l’avais pas suivi. « Tu viens pas ? » me demanda-t-il. Sa voix était peut-être bien plus maîtrisée mais je pouvais encore entendre sa colère sourde. Elle était là, en lui, et elle n’allait pas le quitter aussi facilement. « Viens, Eugenia. Rentrons. Je ne te parle plus ici. » Ici. Ici, en public. Ici, quand il ne pouvait rien m’arriver. Je m’en voulus à l’instant même où cette pensée effleura mon esprit, mais c’était sans doute trop tard. Je tremblai. Je tremblai parce que je pouvais encore sentir l’eau pénétrer dans mes poumons alors que j’étais incapable de nager. Je tremblai parce que je pouvais encore sentir la mort venir m’effleurer du bout des doigts.
En silence, en prenant sur moi mais les mains tremblantes comme des feuilles, je dirigeai mes roues vers la sortie. Mes gestes étaient lents, précis, comme si j’avais peur de finalement passer la porte du café. J’avais le coeur au bord des lèvres et le coeur pressé dans ma poitrine ; j’en oubliai de saluer la serveuse qui s’était occupé de nous et, finalement, je me retrouvai dans la rue.
Je n’avais pas fini ma part de cheesecake, je n’avais pas fini de boire ma boisson. J’avais tout laissé simplement parce que Julian me l’avait demandé, simplement parce que c’était ainsi. Il demandait, je faisais. Il ne voulait plus voir Matthew, je lui demandais de partir. J’avais beau protester. J’avais beau tenter de ne pas toujours satisfaire le moindre de ses désirs. Mais je finissais toujours pas le faire. Sans doute parce que j’étais incapable de lui dire non. Sans doute parce que je l’aimais trop fort pour accepter l’idée de l’offenser. Sans doute parce que je refusais de le perdre et que c’était ainsi que j’espérais le garder le plus longtemps possible.
Mes pensées étaient empoisonnées, au fond, je le savais. Mais je ne parvenais pas à m’en défaire.
Il avait des problèmes avec la colère, des problèmes avec ses impulsions. Mais, la vérité, c’était qu’il n’était pas le seul. Seulement, moi, mes problèmes étaient dans la dépréciations de soi. Il passait son temps à être en colère. Je passais mon temps à me dire que personne ne pouvait réellement m’aimer, moi. « Maintenant quoi, Julian ? »  demandai-je finalement. « Tu vas me hurler dessus dans la rue ? »  Je pris une profonde inspiration, regrettant immédiatement mes paroles mais c’était sans doute trop tard. Je les avais déjà prononcées.
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() message posté Jeu 14 Jan 2016 - 15:00 par Invité

“And I got out of there without punching anyone, kicking anyone, or breaking down in tears. Some days the small victories are all you achieve.”   Je pris une profonde inspiration ; une première tentative pour retrouver mon calme, mais mon cœur martelait ma poitrine comme un pique tranchant. Ça fait mal. Je penchai la tête vers la table en observant Ginny d'un œil mauvais. Elle était comme une colombe qui s'était égarée. Ses plumes d'argent se perdaient dans les étendues lointaines de l'horizon, et moi, j'étais les nuages grisonnants qui capturaient ses battements d'ailes. J'étais un poison pour sa liberté. Ma mâchoire grinçait sous mes mains tremblantes. Je n'arrivais plus à penser. Ma tête, mon cœur, ma gorge. Mon corps tout entier était pris de spasmes frénétiques. Je fulminais, assailli par la colère, par cette impression constante de n'être qu'une ombre fugitive dans l'assemblée. D'être invisible, abandonné et facilement dissociable du reste du monde. Je fermai les yeux en songeant aux paroles de mon thérapeute. Respirer. Oublier. Mes genoux se frottaient au rebord de mon siège. Je ne remarquais plus Eugenia, ni la lueur inquiète qui perlait au coin de ses yeux d'habitude si clairs. Ce n'était pas le moment de rétorquer. Ce n'était pas le moment de converser. Je n'avais plus aucun refuge, il fallait que je quitte la salle. Je levai les bras d'un geste désordonné afin de me hisser en avant. Je marchais dans un rythme cadencé, le souffle happé par mes pensées violentes. Je voulais courir après Matthew et le bousculer dans la rue. Je voulais écraser mon poing contre la façade des murs et saigner entre les volutes brumeuses de la ville. Le vent s'élevait entre les arabesques de ma chevelure sauvage. Il ondulait suavement sur mon expression crispée avant de disparaître, lui aussi. Je n'avais aucune idée de la direction qu'il fallait prendre. Tous les chemins menaient au même endroit. Toutes les routes se ressemblaient, et moi, je refusais de lui parler ici. Je ne voulais pas me donner en spectacle. Plus je m'éloignais et plus la solitude resserrait son étreinte sur mon esprit. Eugenia me suivait en silence. J'entendais le craquement de ses roues à mes côtés. Je savais qu'elle était là, mais je n'avais pas la force de me tourner vers elle. J'étais pris de vertiges lorsque je bougeais. Ma bouche était engourdie et même les vapeurs de mes cigarettes me semblaient si dérisoires. Je plongeai les mains dans les poches de mon manteau en observant la chaussée humide. «Maintenant quoi, Julian ? Tu vas me hurler dessus dans la rue ?   »  Déclara-t-elle sur un ton ferme. Sa voix résonnait en écho au creux de ma conscience. Maintenant quoi, Julian ? Elle me provoquait volontairement mais je choisissais de ne pas répondre à sa question. Je choisissais de ne pas dépasser les limites que je m'étais fixé, en sortant du café. Je continuais d'avancer, les lèvres pincées, le visage étranger, la silhouette tendue parmi les passants. Ma voiture était garée quelque part, je ne me souvenais même plus dans quel parking. Il me semblait avoir marché dans cette rue un million de fois auparavant. J'avais vécu exactement la même scène et je m'étais laissé emporter par la colère. Je déglutis en secouant les épaules. Je n'étais pas seulement jaloux. J'étais réellement rompu et triste. Ma maladie était physique. Mes sentiments étaient bien réels, ils pulsaient à travers mes veines aux parois fragiles. Ils tourbillonnaient dans ma poitrine et me rendaient aussi pathétique que mon père, aussi lâche que ma mère. Je passai furtivement ma main dans ma frange bouclée, puis je soupirai avec lassitude. «  Je sais à quoi tu penses. Je ne suis pas con.  » Annonçai-je en haussant les épaules. Elle avait peur de mes réactions, que je la jette à la mer ou que je me détourne agressivement. Je remarquai son attitude tendue, son air crispé et sa manière ne pas m'accorder sa confiance. Elle ne me croyait pas lorsque j'affirmais que Matt était amoureux d'elle. Elle ne pensait pas être en sécurité à mes côtés parce que j'étais une bombe à retardement, et que chaque cliquetis de son fauteuil me rapprochait du dénouement final. C'était le plus difficile à encaisser. Ce regard terrorisé qu'elle posait parfois sur moi. On ne peut pas aimer quand on a peur, Ginny. Je haussai les épaules. La légende du phénix était éternelle tant qu'il y avait le feu. Montre-moi la flamme différente ? Je ne vois que la rage. Je ne vois rien d'autre. « Je ne vais pas passer ma vie à m'excuser. » Je refusais de culpabiliser. Je refusais de justifier mes actes désespérés parce qu'ils avaient tous pour origine, un sentiment d'impuissance. Et que je n'aimais pas ce mot. Je n'aimais pas être faible et délaissé. « Si c'est ce que tu attends de moi, tu seras déçue. » Je grattai l'arrière de ma tête en m'arrêtant. Je lui faisais barrage en m'imposant dans son champ de vision. En lui imposant d'assumer ses paroles.
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() message posté Mar 26 Jan 2016 - 22:37 par Invité

Julian & eugenia — he had more of me then i had of myself. we were both wild birds chasing the stars. we’d lose our way and find new places, close our eyes and fall back towards a constellation of dreams. we wrapped ourselves in a blanket of passion and each night we fell deeper without control, into this strange space called love. ✻ ✻ ✻ J’aurais pu pleurer, en cet instant, et je me connaissais suffisamment pour savoir que je me laisserais aller à ma peine lorsque je serais seule. J’aurais pu pleurer, en cet instant, mais les larmes demeuraient inlassablement bloquées au coin de mes paupières. J’aurais pu pleurer, en cet instant, mais je ne le faisais pas, par fierté ou par choc, peu importe.
J’étais fatiguée, oui. Fatiguée parce que j’avais l’impression de revenir au point de départ, lorsque Julian et moi n’étions pas encore ensemble. Fatiguée parce que j’avais l’impression que j’étais beaucoup trop fragile pour lui et qu’il prenait presque plaisir à s’en prendre à moi parce qu’il savait que je ne parviendrais pas à lui répondre. J’endurais ses crises, oui. Je le laissais me faire du mal parce que je l’aimais beaucoup trop pour réussir à lui tourner le dos. Je ne l’empêchais pas d’être cruel, parfois, parce que j’avais si peur de le perdre que j’en venais presque à songer que, si je me finissais par me défendre, ça serait lui qui me quitterait parce qu’il se réveillerait finalement de sa transe.
Au final, il ne s’en rendait probablement pas compte mais endurer ses colères était probablement la plus belle preuve d’amour que je lui faisais. J’avais peut-être peur, parfois, parce que les souvenirs étaient plus forts que moi ; seul le temps pourrait me guérir. J’avais peut-être peur, oui, mais j’étais encore là. J’étais toujours là.
C’était peut-être de la bêtise, de l’inconscience. Mais je l’aimais, je l’aimais si fort que j’étais persuadée que cela valait la peine.
Il se permettait de me reprocher de parler à l’un de mes anciennes connaissance de lycée alors que je ne lui avais jamais rien reproché sur son propre passé ou ses relations actuelles. Il se permettait de m’accuser de laisser une personne avec des intentions à mon égard alors que d’autres filles gravitaient autour de lui sans que je ne lui demande une chose pareille. Après tout, il avait toujours refusé que j’évoque, ne serait-ce que par son prénom, Lior, alors que je savais qu’il envoyait encore des messages à Samantha.
Peut-être aimait-il savoir qu’il était l’élément essentielle de mon existence.
Peut-être aimait-il la penser qu’il n’y ait que lui, uniquement lui.
Ma gorge se serra. Mes yeux, quant à eux, s’humidifièrent et je clignai plusieurs fois des paupières pour chasser ma détresse, en vain. « Je sais à quoi tu penses. Je ne suis pas con, » me dit-il finalement. J’accusai sa remarque sans broncher, prenant une profonde inspiration. Il disait cela comme si ce n’était pas de sa faute. Il disait cela comme s’il n’avait rien à se reprocher dans mes traumatismes. Il ne mesurait sans doute pas l’impact que ses gestes avaient eu sur mon quotidien. Il ne comprenait pas que j’avais eu peur de la mer durant de très longs mois, cet élément auquel j’avais dédié toute mon adolescence. « Je ne vais pas passer ma vie à m'excuser. » Je levai les yeux au ciel. « Si c'est ce que tu attends de moi, tu seras déçue. » Je secouai la tête, profondément attristée par ses paroles. Profondément attristée qu’il ne songe même pas que, pour une fois, c’était à lui de me présenter ses excuses.
J’avais l’impression qu’il était égoïste. Qu’en cet instant il n’y avait que lui, lui et seulement lui, qui avait le droit d’être en colère et d’être peiné. Il se foutait de ce que je ressentais. J’avais presque l’impression que c’était une manière comme une autre de se foutre de moi, moi toute entière. « Oh, je le sais déjà, ne t’inquiète pas. Parce que, de nous deux, je suis celle qui s’excuse. Mais pas pour ça. Je ne vais pas m’excuser pour ce qu’il vient de se passer, »  finis-je par lui dire. Mes mains me faisaient mal tant elles étaient abimées, tant que les pressaient sur mes roues dans des gestes fébriles. Mon coeur, quant à lui, battait de manière désordonnée dans ma poitrine. « J’attends toujours un désolé pour ma pneumonie. » Je poussai un soupir. Il avait des problèmes de colère, je le reconnaissais. Je le savais.
Mais il ne prenait pas son traitement. Mais il était suffisamment égoïste pour ne pas reconnaître ses torts. Pire encore, j’avais été celle à m’excuser lorsqu’il m’avait mis à l’eau, alors qu’il avait été celui à me faire le plus de mal.
A cette pensée, je sentis une nouvelle vague de larmes me monter aux yeux. Je fermais les paupières pendant un instant, essuyant d’un revers de la main la larme solitaire qui m’avait échappé. Je reniflai, avant de m’éclaircir la gorge. « Tu sais quoi, je vais te laisser. Je pense que t’as besoin d’un peu de temps tout seul pour prendre l’air ou aller te saouler. Je t’attendrai chez toi. » Je ne supporterai sans doute pas l’atmosphère pesante entre nous. De plus, je me connaissais suffisamment pour savoir que, d’ici deux heures, j’aurais probablement tourné la page.
Je l’aimais trop fort, après tout. Je finissais toujours par tout lui pardonner, par tout accepter. J’étais toujours la conne de l’histoire, l’idiote, l’inconsciente. Celle qui se faisait avoir par les colères de son petit-ami et qui finissait toujours pas lui donner raison même s’il s’amusait à briser son coeur en mille-et-un morceaux.
Celle qui se laissait marcher sur les pieds alors qu’elle ne pouvait même plus mettre un pas devant l’autre.
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() message posté Sam 30 Jan 2016 - 3:19 par Invité

“And I got out of there without punching anyone, kicking anyone, or breaking down in tears. Some days the small victories are all you achieve.”   Comment espérait-elle que je réagisse lorsqu'un autre homme lui faisait du charme sous mes yeux ? Comment voulait-elle que je maintienne l'ordre dans mes pensées lorsqu'elle se laissait si facilement berner par les mauvaises intentions de Matt ? Je le connaissais. Je l'avais observé durant des années. J'avais ressenti sa frustration à chaque fois qu'elle s'élançait dans les couloirs du lycée pour me rejoindre dans mes lubies. Il avait toujours été amoureux d'elle. Son regard brillait. Ses mains s'agitaient, avides de contact. Tout son corps se redressait, crispé, hypocrite et revanchard. Je serrai la mâchoire en m'avançant dans la rue. La colère pulsait à travers mes veines comme un poison qui devenait sans cesse plus ardent. Je refusais de m'attarder sur le visage de Ginny comme si cette nouvelle confrontation pouvait mener à ma perte. J'étais conscient de mes actes. Je pouvais encore lire dans son expression le souvenir de la fille que j'avais jeté à la mer. Ce jour là, mes émotions étaient aux commandes. Et j'avais obéi en lâchant sa prise sous les vagues. Je l'avais abandonné de la pire manière qui soit, simplement pour taire les hurlements de la bête qui rongeait mon cœur. Un frisson traversa mon échine. J'étais tout à coup submergé par l'angoisse. J'allais et je venais comme un fou au milieu des passants. Je sentais le goût du sang et celui du chocolat dans ma bouche. Toutes ces saveurs me semblaient répugnantes maintenant que nous avions quitté le salon de thé. En réalité, tout ce qui m'entourait était drapé par un voile opaque et répugnant. Ma vision s'embrouillait alors que je jouais avec les revers de ma veste. Mes mouvements étaient fébriles et désordonnés, courroucés par cette folie ravageuse qui hantait chacune de mes décisions. Je ne voulais pas céder. Je refusais de lui faire du mal, même de manière involontaire. Ce sentiment était en contradiction avec tout ce que Ginny représentait à mes yeux. Je désirais la protéger, l'aimer et la chérir. Je haussai les épaules en triturant les battants de mon paquet de cigarettes, pliant et dépliant les rebords du carton sous mes ongles.  « Oh, je le sais déjà, ne t’inquiète pas. Parce que, de nous deux, je suis celle qui s’excuse. Mais pas pour ça. Je ne vais pas m’excuser pour ce qu’il vient de se passer,  »  Je m'arrêtai subitement. Le regard que je portais sur elle était chargé de mépris. Comment pouvait-elle réduire mon opinion à ce point ? Ce n'était pas le ton glacial de sa voix ou son entêtement qui me blessait, mais son manque de discernement, de confiance et de lucidité. Si mon affirmation était fausse. Si Matt n'était pas amoureux d'elle et que ma réaction était complètement insensée. Cela faisait de moi un menteur. Je plissai le front d'un air contrarié. A cet instant, je savais que les mots qui résonnaient dans ma tête étaient aussi tranchants que la lame d'un couteau qu'on avait poli à la surface de la pierre. Je savais que mes vérités étaient trop dédaigneuses pour être dévoilée au grand jour. « J’attends toujours un désolé pour ma pneumonie. »  Je me mordis la lèvre inférieure avant de sourire d'un air narquois. Il s'agissait donc de ça ? D'une erreur passée qu'elle refusait de me pardonner ? De sa foutue pneumonie ? Je laissai échapper un soupir. « Bon bah désolé pour ta pneumonie. Je suis désolé pour les pneumonies et toutes les autres maladies du monde ! » Énonçai-je avec détachement. Je l'observais avec une fixité étrange, comme si mon âme avait désertée et qu'elle se retrouvait face à la coquille vide de son copain. Je ne remarquai pas la larme qui avait perlé au coin de son œil ni les tremblements qui secouaient ses mains lorsqu'elle tentait de pousser les roues de son fauteuil. Je me transformais. Je devenais la réplique exacte de l'homme sauvage et pathétique avec lequel j'avais grandi. George, l'alcoolique. Une réalité qu'elle ne tarda pas à confirmer cruellement par ses paroles. «Tu sais quoi, je vais te laisser. Je pense que t’as besoin d’un peu de temps tout seul pour prendre l’air ou aller te saouler. Je t’attendrai chez toi.  »  Je ne me détournai pas d'elle. Je la regardais dans le blanc des yeux alors qu'elle me lançait son pique ultime. C'était mal placé mais je ne relevai pas. De toute façon elle ne prenait pas en compte mes efforts puisque j'étais une déception. Je levai le bras d'un geste désintéressé. « Merci beaucoup. Je m'en souviendrais. » Répliquai-je en marchant dans la direction oppossée. Et sans plus attendre, telle qu'elle l'avait prédit, j'entrai dans un bar afin de commander un shot de whisky. Je boirais à sa santé avant de me laisser border par l'ivresse. Je l'oublierais et j'oublierais Matt. Puis lorsque l'effet de l'alcool se sera estompé, lorsque j'aurais enfin retrouver mon esprit, je rentrerais chez moi dans l'attente d'une réconciliation.
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