crazy little thing called love - #CHANDLER-JULIAN-MAYA

crazy little thing called love

Je lui souris, je me mord la lèvre et je l'embrasse une dernière fois. J'ai passé des jours parfaits.. j'ai l'impression que quitter ce monde l'espace d'un petit moment. Je sais parfaitement que je dormirais tout à l'heure avec lui, que tout ira bien. Il m'a même donné les clés.. au cas où il ne serait pas là à mon retour. Je grimace un peu, un sourire encore s'étend et je finis par filer en quittant Chandler. Voilà je me reprend ,parce que c'est dingue ce que l'amour peut rendre niais. Je souffle, j'ai chaud et une fois que l'ascenseur me descend dans le grand hall, l'air frais du soir me fait du bien. J'ai une boule au ventre, j'ai dis à Julian de ne pas m'accompagner, j'ai affreusement peur de ce qui pourrait m'arriver une fois sur place. Je tente de me pas y penser. J'ai une bombe au poivre dans mon sac.. je ne sais pas si cela suffira à l'arrêter s'il me voit.. l'avenir nous le dira. Je rêve un peu dans le métro.. Je manque de louper ma station et je sors en courant avant la fermeture des portes. J'avance, il fait pratiquement nuit, à cette heure le spectacle est entamé. J'avance vers notre camp.. Il est vrai que tout semble relativement calme au niveau des roulottes.. j'entend applaudir. Parfait, je me presse dans ma roulotte et j'attrape une vieille valise en cuire qui doit dater de deux ou trois fois mon âge. Je la remplie le plus vite possible dans la pénombre pour ne pas qu'on voit qu'il y a une personne ici. Des vêtements, des affaires auxquelles je tiens et de l'argent.. Caché, y'a que 500 livres mais c'est surement pas mal. Je les glisse dans la poche de mon jean, enfin le jean que Chandler m'a acheté.. je dois lui rembourser. Je ferme la valise et je m'apprête à sortir avec, je suis bien heureuse que mon violon soit chez Chandler déjà.  Un bruit me fait sursauter.. Je me retourne et mon coeur s'accélère. " Alors c'est vrai, Johnny t'a vu entrer, tu comptes faire quoi Rosa, imiter ta mère, tu sais parfaitement où est-ce qu'elle est aujourd'hui. " Je panique au fond de moi.. j'ai envie de fuir mais il bloque la sortie.. " tu vas le rejoindre ? ton petit prince ? Tu crois qu'il va pouvoir t'aider cette fois ? tu rêves un peu trop, tu nous rapportes de l'argent, tu ne peux pas partir, le cirque est moins plein.. " il n'a rien de gentil.. je vous jure. Je recule jusqu'à ce que mes genoux touchent le lit. Il faut que je fasse quelque chose.. et j'attrape alors la bombe.. et je lui fourre sur le visage, il beugle et je le pousse pour sortir, je n'ai pas dû en mettre assez, il m'attrape par la jambe au sol et je me fais tomber de la roulotte. Le choc est assez rude, le goudron fait mal. Je tente de me relever pour partir, tant pis pour la valise mais il me rattrape, mon genou déjà recousu depuis peu m'arrache un cris. Il se relève au dessus de moi et je sais déjà trop bien ce qui va m'arriver, j'amorce les coups.. mon visage, mes côtes.. mon genou.. tout prend.. Je suis à semi conscience lorsqu'il donne son dernier coup. " Maintenant il n'est plus question que tu partes, tu sais ce qui t'attend.. " Je l'entends traîner des pieds.. il crache.. sur moi ou ailleurs j'en sais rien. Je ne sais pas combien de temps je rester comme ça.. je regarde le ciel à demi conscience, j'ai mal partout.. mais je ne peux pas rester.. Vous savez le pire ? Il se met à pleuvoir. Je me traîne. Il faut que je parte. Je ne sais pas où est-ce qu'il est mais je me relève, je gémis, tenant mes côtes, la pluie lave quelque peu mon visage plein de sang. Je me traîne dans le métro v ide à cette heure.. Julian.. c'est chez Julian que je devais être.. et c'est plus près. Je frappe brutalement à sa porte jusqu'à ce qu'il ouvre et je lui tombe dans les bras.
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Je levai les yeux au ciel, d’un air amusé. Chandler était définitivement un idiot ! Je ne connaissais le jeune homme que depuis peu de temps, mais même en un laps de temps aussi court, il avait réussi à devenir un sacré compagnon de jeu. Je lui souris en me penchant sur le côté afin de saisir une bière.

« Tu dis n’importe quoi, mec. » Soufflai-je en décapsulant ma bouteille d’un geste habile de la main. « Tu n’y connais rien du tout au rugby : Les Harlequins sont les meilleurs. Je conçois que le club irlandais n’est pas mal, mais même. Je suis Ecossais, par principe je peux pas !»

Je sirotai ma boisson fraîche avec lenteur, me délectant de chaque senteur d’orge et d’alcool. J’adorais ces après-midi tranquilles à ne rien faire d’autre que glander, et s’engager dans des bras de fers virtuels avec un ami. Je partageais souvent les avis de Chandler, mais juste pour le plaisir de le taquiner, il m’arrivait de le contredire. Je déglutis en lui lançant un regard, taquin. J’avais rencontré le jeune homme complètement par hasard, et même s’il faisait partie de cette élite que j’exerçais tant, j’avais fini par me lier d’amitié avec lui. C’était étrange, mais je me plaisais à croire que c’était le destin. J’allumai le poste de télé afin de vérifier les actualités de la chaine de sports nationale. Il n’y avait rien d’intéressant, mis à part quelques rediffusions passés de mode. Je jetai la télécommande en soupirant.

« Je m’ennuie. »

Ma voix grinça au gré de mes lamentations. Je voulais prendre l’air et m’enivrer de senteurs délicates et polluées dans un club nocturne ou une boite de streaptease de seconde zone. Je savais que Chandler fréquentait officieusement quelqu’un, et même s’il était toujours réticent au début, mes arguments finissaient par avoir raison de lui. Après tout, j’étais en couple aussi, cela ne m’empêchait pas de me rincer l’œil. Spécialement lorsque Samantha était en dehors de la ville. Je baissai les yeux sur mon téléphone en mode silencieux. Elle ne m’avait pas fait signe depuis des jours. Je soupirai en soulevant la poitrine.

« J’attends ma meilleure amie pour la fin de soirée, sinon je t’aurais proposé de sortir. » M’amusai-je. « En ce moment, elle me fait un peu la gueule. Quand cette petite furie apparaitera je devrais éteindre mon téléphone et te fouttre dehors ! »

Je me tortillai sur le sofa avant de sortir mon paquet de cigarette de la poche. J’allumai ma première tige en fermant les yeux. Les senteurs de nicotine et de goudron avaient toujours leur effet léthargique sur mon corps. Je me laissai submerger de quiétude en étirant ma jambe douloureuse. Mon genou gauche était toujours endolori, mais je suppose que l’inflammation maintenait mon articulation en place. Je commençai à peine à planer lorsqu’on frappa brusquement à la porte. Je me levai d’un bond, les sens en alerte. Je jetai un coup d’œil perplexe à mon ami, avant d’écraser ma cigarette à peine entamée dans le cendrier. Je me dirigeai d’un pas nonchalant, presque boiteux, vers l’entrée de mon petit studio. La porte s’ouvrit sur le visage en sang de Rosa. Elle était dans un piteux état, je ne l’avais pas vu comme ça depuis … Liverpool. Mon cœur se serra. Je me penchai difficilement pour la prendre dans mes bras, mais même son poids plume était de trop pour mon corps brisé. Je fis signe à Chandler de venir me donner un coup de main.

« Rosie … » Soufflai-je. « J’aurais jamais dû te laisser y aller toute seule. » Marmonnai-je dans ma barbe.

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Tu dis n’importe quoi, mec. Tu n’y connais rien du tout au rugby : Les Harlequins sont les meilleurs. Je conçois que le club irlandais n’est pas mal, mais même. Je suis Ecossais, par principe je peux pas ! Je lève les bras au ciel. Tu déconnes, ils n'ont pas Brian O'Driscoll ! Ils se feraient écrasés. La vérité, les deux équipes sont très bonnes, à peu près du même niveau d'ailleurs mais je vénère les irlandais depuis que je suis gamin, petit, je matais les matchs avec mon grand père et ma sœur, vous devriez la voir devant un match, elle perd tout son sex appeal à beugler contre les joueurs, elle qui a pourtant une élégance naturelle. Je sirote une gorgée de la bière que m'a offert mon pote. Je suis un peu inquiet, je l'admet, Rosa est partie il y a un moment récupérer ses affaires et je n'ai pas de nouvelles. Je n'en dis rien à Julian, je lui ai confié ma récente passion pour une jeune femme mais pas la complexité qui est lié à cette relation. Tout simplement parce que même moi, je n'arrive pas encore à tout saisir. Je sais juste que c'est le grand amour, certains disent qu'on le reconnait au premier regard. Ce coup de foudre m'est tombé dessus comme une avalanche, de façon brutale et pourtant je ne regrette en aucun cas mes actes. Je m’ennuie. Il me fait doucement sourire, il fait parti de ces personnes qui ne savent pas rester à rien faire. En tout cas, c'est l'impression qu'il me donne jusque là. Moi je me contente parfaitement de loquer dans un canapé à ne rien faire. Je porte le délicieux nectar à mes lèvres. J'ai toujours aimé la bière, faut dire que j'ai eu accès à l'alcool assez jeune, je crois que c'est le lot de tout les gosses de riches délaissés par leurs parents. J’attends ma meilleure amie pour la fin de soirée, sinon je t’aurais proposé de sortir. En ce moment, elle me fait un peu la gueule. Quand cette petite furie apparaitera je devrais éteindre mon téléphone et te fouttre dehors ! Je ris avec lui, au moins ça a le mérite d'être clair. Et moi qui pensais être le seul dans ton coeur. Il m'a souvent parlé de cette meilleure amie, il semble véritablement la porter dans son coeur. Parfois, je me demande même s'il n'a pas des sentiments pour elle mais l'affection qu'il a pour Samantha l'emporte. Je ne connais pas Julian depuis longtemps, je ne sais même pas si l'on peut se considérer comme "amis" puisque nos discussions tournent autour du sport, des jeux vidéos et nos vies privées sont rarement cités. Il se fume une clope mais ne la termine même pas alors que la sonnerie retentit. Il faut quelques secondes pour que la voix de mon ami résonne à travers la pièce alors que je rassemble mes affaire pour quitter ces lieux. Je pose mon breuvage sur la table basse et je vais vers l'entrée. Imaginez ma surprise : Rosa ? Elle est terriblement mal en point. Je m'approche et j'aide Julian pour venir l'installer sur une chaise de la salle à manger, mon regard ne peut quitter son visage ensanglanté. Mes yeux se plissent et je touche son visage bleuit par les coups. Je souffle un bon coups, c'est décidé, je vais le tuer ce type, oncle ou pas, je m'en fiche mais d'abord, on devrait clairement se rendre à l'hôpital. Je me tourne un instant vers Julian. Pourquoi est elle allée le voir lui alors qu'elle ne m'a même pas envoyé un sms... C'est pas le moment de penser à ça, je me concentre sur ma dulcinée. Il faut qu'on t'emmène à l'hôpital. Je grimace à la vue de toutes ses blessures, elle doit souffrir le martyr.

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J'ai mal partout, je ne sais même pas comment j'arrive à marcher.. Mon genou me fait un mal de chien. J'ai envie de pleurer, de crier mais je crois qu'enfaîte cela serait encore pire. Je me traîne et heureusement qu'il n'y a personne dans le métro.. les gens semblent avoir déserté ma rame de métro. Mais apparemment c'est tant pis pour moi.. j'ai qu'à me débrouiller toute seule. Je crois que l'instinct de survit.. ça aide pas mal et j'arrive à tambouriner à la porte du studio de Julian. C'est là que je devais le retrouver, je sais que Chandler en profite pour voir un ami et je ne veux pas me retrouver seule. Il m'ouvre rapidement et je lui tombe presque dans les bras, il commence à me supporter mais je n'ai plus aucune forces pour marcher.. je sens une autre personne me soutenir..je reconnais la voix.. et j'avoue ne pas tout comprendre, pourquoi est-ce que Chandler est alors chez Julian.. c'est quoi le chmilblique ? Je comprend rien, ma tête me tonne, elle me demande d'arrêter de réfléchir, cs'en est trop.. on m'installe sur ce que je pense être une chaise, ma vision est un peu trouble je dois avouer. J'ai envie de vomir tellement la migraine due au choc est forte.. ce n'est pas le symptôme d'une commotion ? J'entend encore la voix de Chandler.. il est bien là, ou je l'invente, j'ai peut-être des hallucinations.." Chandler ? " Je crois que ce n'est pas très clair, pas autant que j'aimerais mais ma lèvre me fait trop mal.. j'inspire et je grimace. " J'ai mal.. " je me lamente presque.. j'ai envie que ça s'arrête.. J'ai du mal à tenir sur ma chaise. J'entend Chandler vouloir m'emmener à l'hôpital.. est-ce c'est si grave, je ne mesure pas.; je sais qu'il ne s'était pas défoulé sur moi comme ça depuis un moment. " Je suis désolée.. il m'a vu et .. " j'arrive pas tellement à parler.. je crois que je perd totalement conscience, entre panique et douleur mon corps n'en supporte pas beaucoup plus finalement. Je ne sais plus trop ce qui se passe, apparemment Chandler n'était que le fruit de mon imagination.. c'est surement Julian qui m'aidait.. mais je me perd totalement. Réalité ou pas.. je ne sais pas tellement.. je suis tellement mal. Chandler ne va pas comprendre pourquoi je ne rentre pas.. ma vie replonge en enfer.. je vis un cauchemar. J'entend un cillement dans mes oreille.. une acouphène très désagréable, lorsque je reprend doucement connaissance je crois que je suis dans une voiture, contre une personne.. j'ai mal.. toujours, j'ai du mal à respirer avec la douleur dans les côtes lorsque je me réveille.. la voiture freine.. Je gémi.". Julian.. faut prévenir Chandler.. " je vais vomir je crois.. ma tête me fait trop mal.. " je me sens mal.. " je tente de me retenir je ne sais pas contre qui je suis, si vraiment il a une personne mais je ne voudrais pas vomir comme ça.. c'est tellement minable d'être dans l'état que je suis.. j'ai honte.. " je suis désolée.. ", je suis juste à demi consciente mais je tente de garder les yeux ouverts, bien que ce soit la chose la plus compliqué que j'ai eu à faire.

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Les choses se passaient à une vitesse vertigineuse. J’avais du mal à tenir debout ou à réaliser l’ampleur de la situation. Je pris une grande inspiration en hissant le corps éclopé du Rosa du mieux que je le pouvais. En vain. Tous mes efforts, même les plus intenses, étaient réduits à néant. J’avoue que j’étais content que Chandler soit là pour aider. Il était plus en état de la soutenir que moi. Ma récente et énième rupture du ligament croisé gauche me lança. J’émis un gémissement avant de me reprendre.
Chandler posa la jeune femme à moitié inconsciente sur une chaise. Je n’approuvais pas réellement ce choix, mais c’était le meuble le plus proche. Je traînais ma jambe douloureuse derrière eux, observant de loin l’étrange proximité qui s’était installé entre eux. Le regard du jeune homme était plein d’émotions, comme s’il était troublé, en colère, ou triste. Je ne le comprenais pas. Rosa était dans un état déplorable, soit, mais elle restait une inconnue. Je fronçai les sourcils en le poussant légèrement.

« Merci. Je vais prendre le relais. » Soufflai-je en encadrant son visage entre mes mains.

J’avais l’habitude des coups et des blessures en tout genre. J’avais moi-même grandis dans les violences et ses excès. Ce passé en commun avec Rosa, je suppose, me donnait l’impression d’être l’homme de la situation. Je touchais sa peau maculée de sang et d’égratignures. Son visage n’avait rien d’alarmant, mais le filet de sang qui coulait le long de sa joue m’inquiétait. Avait-elle reçu un coup dans la tête? Je redoutais une commotion cérébrale, une fracture du crâne ou pire encore une hémorragie interne. J’inspectai sa tête avec application, tout en la secouant légèrement.

« Rosie, ne dors pas. Reste avec moi ! » Lui répétai-je d’une voix criarde. Je savais que dans son genre de situation, il fallait rester conscient afin d’éviter un coma, ou Dieu seul sait qu’elle autre séquelle. Je lui tapotai les joues afin de la tenir en alerte, mais ses réflexes étaient mous, lointains. Pouvait-elle m’entendre ? Elle semblait absente, absorbée par une sorte d’aura maléfique. Je la fixai, en colère. Cet idiot d’oncle ne perdait rien pour attendre. Je jurais de la venger à tout prix !

« Tu m’entends ? » Scandai-je. « Rosie, répond, est-ce que tu m’entends ? »

La surdité brutale était souvent fréquente en cas de commotion ou de traumatisme crânien. Mon cœur se serra. Elle réagissait, balbutiait des mots sans aucun rapport avec le contexte. Je fronçai les sourcils. Le prénom de Chandler revenait sans cesse dans ma tête. Je le regardai au coin, désorienté. C’est quoi ce délire ? Je n’eus pas le temps d’approfondir ma réflexion, Rosa se tortillait sur la chaise, manquant de succomber à ses maux. Je sentais Chandler en panique, et pour une raison qui m’était inconnue, toute l’affection que je portais à notre amitié s’évapora laissant place à une animosité bizarre.

« Elle est inconsciente ! Il faut l’emmener à l’hôpital d’urgence. » J’étais perdu. « Il faut la tenir éveillée en attendant qu’ils lui fassent un examen neurologique pour évaluer son degré d’atteinte. »

Je me relevai brusquement, manquant de perdre l’équilibre.

« On prendra ma berline. Tu peux conduire ? »

Ce n’était décidément pas le moment de s’expliquer. Je lui lançai les clés de la voiture en essayant de soulever la jeune femme. En vain. Chandler vint à la rescousse. Au bout de quelques minutes nous étions parés, prêts à décoller, direction le service d’urgences du Great Ormond Street Hospital.

J’étais sur la banquette arrière, la jambe repliée en une inflexion anormale. Rosa était affalée sur moi, toujours dans les vappes. Je pris une grande inspiration en la secouant encore une fois.

« Rosa, reste avec moi s’il te plait. »

Elle se glissa contre moi, murmurant à quel point elle était désolée. Quelque part, j’étais soulagé qu’elle puisse encore réagir. Mais un examen complet et une injection d’anticoagulant étaient nécessaires pour parer une éventuelle crise.

« Ne t’inquiète pas. » Je marquai un silence. « Chandler est là. Il est là, avec toi. » Soufflai-je en lui lançant un regard dans le rétroviseur intérieur. Je comprenais enfin : Ce petit ami imaginaire que j'exécrais de tout mon corps et que je n’avais de cesse de critiquer par téléphone, n’était autre que mon ami. Je fermai les yeux, mitigé par cette révélation.

« Nous serons bientôt arrivés, et tu pourras lui parler. Mais pour l'instant fais moi plaisir, ne t’endors pas. »

Ce dernier souffle m’écorcha la bouche. Je me mordis la lèvre inférieure en lui caressant les cheveux. Elle avait fini par se dérober à moi. Son petit cœur innocent ne m’appartenait plus, tout du moins, plus entièrement. Je déglutis avec amertume.


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J'essaie de capter le regard de Rosa, la culpabilité se fait sentir, je l'avais pourtant supplier de ne pas aller chercher ses affaires, je sais que c'est présomptueux, mais j'aurais pu tout lui racheter. Elle n'a même pas voulu que je l'accompagne. Merci. Je vais prendre le relais. Finit les discussions bien légères qui nous liait auparavant. Il me pousse légèrement et se cale devant celle que je pensais être mienne. Je regarde la scène, un peu impuissant sans vraiment comprendre ce qui se passe. Il semble tenir à elle, autant que moi si ce n'est plus, je suis troublé par cette révélation, stoïque, je les regarde partager ce moment fort. Il tente de la maintenir éveiller mais elle est ailleurs, on devrait l'emmener à l’hôpital, comme je l'ai suggéré plus tôt, je ne comprend pas pourquoi il ne me suit pas sur ce coup là. Je passe une main dans mes cheveux, les larmes aux yeux, ça a l'air très grave, trop pour qu'elle s'en sorte sans aucune séquelles. Elle est inconsciente ! Il faut l’emmener à l’hôpital d’urgence. Il faut la tenir éveillée en attendant qu’ils lui fassent un examen neurologique pour évaluer son degré d’atteinte.. Sans déconner, et il veut faire quoi, s'attribuer le mérite de cette idée lumineuse que j'ai lancé quelques minutes plus tôt. Je fronce les sourcils. Ils ont l'air proches, trop pour qu'une simple amitié les relient. Je n'aime pas ça. Comme cette façon qu'il a de l'appeler Rosie, un surnom si familier... On prendra ma berline. Tu peux conduire ? J'hoche la tête en attrapant les clés au vol. Son ton ne me plait pas tellement et j'ai des millions de questions dans la tête mais je suis pas sur que le moment soit opportun. La sécurité de Rosa est ce qui importe le plus pour le moment. Julian tente de la soulever mais sa blessure l'en empêche. Je la porte jusqu'à la voiture et l'installe à l'arrière en compagnie de Julian, l’œil rivé sur le rétroviseur. Je roule vite, ce n'est pas la première fois que je ne respecte pas les limitations de vitesse mais la raison est aujourd'hui bien différente. Je grille un feu rouge, je double par la droite, toutes ses infractions cumulés qui rendraient mon permis obsolète. Je n'entends rien de ce qui se passe à l'arrière seules quelques images qui risquent de me hanter pendant un moment : Julian qui lui caresse les cheveux, cet air amouraché sur le visage, je le reconnais très bien puisque j'ai le même lorsque mon regard se pose sur elle. Je me gare à l'arrache devant l'hôpital, je me fiche pas mal de l'amende, déjà parce que je pourrais largement la payer et aussi parce que le temps est précieux à ce moment précis. Je sors du véhicule pour aller récupérer ma belle et la prendre dans mes bras et la mener à l'entrée du bâtiment. Elle a besoin d'un medecin de toutes urgences. Il ne faudra que quelques secondes aux infirmières pour réagir et sortir un brancard.

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Il fallait se rendre à l’évidence : Je détestais qu’on conduise mon bébé avec autant de négligence, mais je suppose que la situation justifiait un tel écart. Chandler était troublé, presque autant que moi. Je me retrouvais au point du mur, contraint à détester un ami que je trouvais malin plaisir à côtoyer. Je me mordis l’intérieur des joues afin de reporter mon attention sur autre chose que ces pensées puériles.

Rosa était allongée sur moi, les yeux clos. Je me plaisais à penser qu’elle ne faisait que se reposer. Son expression était paisible et sereine, mais les blessures qui courraient le long de son corps me prouvaient que ce n’était qu’un leurre. Mon cœur se serra. Elle ne méritait pas de souffrir comme ça. Je pressai sa main avant de la bisouter.

« Je suis désolé. » Soufflai-je en réprimant mes émotions. « Tellement désolé. »

Ma voix se brisa au moment où la voiture s’arrêta. Les infirmiers vinrent à la charge, transportant le petit corps blessé de Rosa sur un brancard froid et hostile. Je tendis la main dans la vide, incapable de la retenir plus longtemps. Ma jambe me freinait dans ma course. Je franchis les portes du service des urgences avec Chandler. Il était resté silencieux, et quelque part, je lui étais reconnaissant de respecter mon implication dans la vie de sa petite amie. Du moins pour le moment. Une équipe médicale s’approcha de nous, au moment où Rosa était conduite en salle d’examen.

« Ils vont lui faire un test neurologique ? » Braillai-je mais personne ne répondu. Je soupirai d’un air blasé. Je posai ma main tremblante sur mon visage lorsque Maya apparu dans mon champ de vision. Je réprimai une grimace. Ah non pas elle ! Je ne la connaissais que de manière superficielle, mais son amitié parfois agressive avec Robin me rebutait quelques peu. Je retins ma respiration, incapable de cacher la nature de mes pensées.

« Ce qui s’est passé c’est qu’elle s’est fait tabassé. »Répondis-je sèchement. Je voulais me convaincre que ce n’était que le choc post traumatique qui me rendait aussi discourtois, mais c’était me mentir. « On ne connait pas les détails exacts. Elle est partie chercher ses affaires chez son oncle, et il l’a battu. Il le fait depuis des années. Il a sûrement des séquelles. » Je la regardai d’un air accablé. « Elle n’est pas complètement comateuse. Elle réagit un peu. Sa tête, je crois ... » Je marquai un silence. « Franchement je ne vois pas en quoi son historique est important là tout de suite. On est aux urgences pas. »

Je fis passer ma main dans ma chevelure rebelle.

« Je suis désolé d’être grossier, mais je pense vraiment qu’on devrait être à ses cotés. » Ma voix tremblait. « Elle déteste être seule. » Elle s’était toujours réfugiée dans ma petite chambre d’étudiant à Liverpool lorsque la douleur était insurmontable. Elle se lovait contre moi, et fermait les yeux pour apaiser ses démons. Je serrais la mâchoire. « Maya, tu pourrais faire quelque chose. »

Je me tournai vers Chandler à la recherche de soutien.


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Les bras ballants, le regard fixé sur le brancard qui file dans une salle d'opération, je tombe haut. Tout, j'ai toujours tout obtenu à l'aide de l'argent de papa maman, persuadé que le pouvoir monétaire dans nos sociétés actuelles était une force indéniable. Je me rend compte à cet instant précis que ce n'est qu'un leurre, parce que je pourrais réunir tout l'argent du monde, ça n'aidera pas Rosa à aller mieux. Dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont finalement celles qui n'ont pas de prix. Quelqu'un me sort de ma torpeur en me prenant le bras, suivit de près par Julian qui est aussi impliqué que moi dans ce tragique incident. Je ne veux pas paraître brusque mais, j'ai besoin de savoir et de comprendre ce qui c'est passé. Comment c'est-elle retrouver ainsi ? Un chute ? Un coup ? Ça fait longtemps qu'elle est inconsciente ? Ses questions s'enchainent, trop vite, trop brusques. Le truc, c'est que je reste bouche bée, incapable de parler, je ne sais pas pourquoi mais je suis soudainement prit d'un mutisme. Ce qui s’est passé c’est qu’elle s’est fait tabassé. Je le laisse passer devant et s'occuper de gérer la situation. Je revois le visage ensanglanté de ma bien aimé. On ne connait pas les détails exacts. Elle est partie chercher ses affaires chez son oncle, et il l’a battu. Il le fait depuis des années. Il a sûrement des séquelles. Depuis des années ? Elle subit ça depuis des années ? Pas étonnant qu'elle est en premier lieux choisi de ne pas vouloir m'en parler. Et lui, il est resté stoïque face à ça, tout ce temps, il n'a rien fait pour la sauver de cette situation ? Je passe mes mains sur mon visage, à la tristesse se mêle une certaine colère mais le sentiment qui touche son apogée à cet instant, c'est la peur. La peur que cette fois, elle puisse ne pas se sortir de tout ça, que les séquelles soient trop importantes. Je ne suis plus vraiment attentif à la suite de la discussion entre Maya et Julian, beaucoup d'animosité, ce que je veux savoir, c'est si oui ou non, elle va s'en sortir. Je me sens presque plier sous mon propre poids, je vais m’asseoir sur le fauteuil juste derrière celui qui connait celle que j'aime trop bien, qui la touche d'une façon que je considère inadaptée. Il se tourne vers moi, il a posé une question ? Comment je pourrais le savoir, je n'ai rien écouté. Je fronce les sourcils et me contente de dire : Tu le sais depuis des années et tu n'as rien fait. fis je, un peu blasé. Je n'arrive pas à comprendre comment il a pu encaisser de la voir revenir ainsi à chaque fois. Je lui en voudrais presque de ne pas l'avoir protéger toutes ses années... Je secoue la tête et m'adresse cette fois à Maya : Promettez moi que vous allez la sauver. Parce que j'ai besoin d'elle comme d'oxygène, c'est pour ça que je me sens suffoquer à l'intérieur, j'ai besoin d'air. Je vais péter un plomb. J'ai envie de hurler, de frapper quelque chose et si je reste ici, ça sera surement Julian alors que dans le fond, il n'est pas la véritable cible.

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On se perd doucement. Peu à peu c'est comme si on ne contrôlait plus rien. Je crois que cela débute par les jambes. Elles ne vous portent plus tellement, elles sont lourdes.. trop et vous vous écrasez.. Mais le pire reste la douleur source.. ce qui fait que tout ne va plus. Dans mon cas c'est ma tête. Elle est affreusement douloureuse. Juste là, au niveau de la tempe.. ça tambourine dedans comme si cela voulait sortir. Je ne supporte plus rien, c'est bon corps qui pète un câble, il se plaint de ses douleurs constantes. Je ne sais plus qui je suis, où je suis. J'aimerais juste que tout s'arrête, est-ce que je suis lâche au point de cesser de me battre ? Est-ce que cela me ressemble ? Je ne sais plus. Je suis pourtant si proche du bonheur, si proche de la belle vie, comment pouvoir renoncer si vite ? Pourtant les derniers mots que j'entend, je crois sont des excuses.. je n'arrive pas à distinguer trop pourquoi.. Je ne sais plus tellement ça s'efface doucement dans ma tête, tout n'est que souffrance, émotionnelles, physique.. tout.. je lâche prise.. Je pars loin.. Je crois que c'est l'une des meilleures décisions que j'ai prise. Je flotte, parfois j'ai cette nausée qui revient.. parfois des brides de conversations, je ne comprend rien, je ne sais pas ce qui m'arrive mais au bout d'un moment je demanderais presque que cela s'arrête.. Ce noir m'oppresse. je n'ai jamais aimé ne pas voir où j'allais même lorsque je sais que je vais me prendre un mur. Sortez-moi de là. Je tente de percer, je tente de revenir, elle est où cette putain de lumière ? Pas celle pour mourir, elle qu'elle se barre. Je ne veux pas mourir de cette manière, pas sous les coup d'un homme qui je crois n'attend que ça.. J'ai peut-être de beaux moments à vivre.. chanter devant un petit public qui aime ce que je fais.. Prendre soins de Julian.. il ne le montre pas mais je crois qu'il a besoin de moi.. je ne veux plus m'engueuler avec lui. Mais ce que je dois faire plus que tout c'est aimer, j'ai cette chance.. cet homme qui tombe du ciel, qui semble être pour moi.. Chandler. Il n'a pas le droit de me voir partir.. et moi je dois me battre pour terminer cette page que l'on a commencé à écrire tous les deux.. je veux écrire fin seulement dans de longues années. Allez.. La douleur revient.. Elle m'affaiblit.. je me battrais. Mes yeux papillonnent pour se refermer.. je suis épuisée.

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