(✰) message posté Sam 11 Oct 2014 - 12:46 par Nathanael E. Keynes
Speak of the devil...
ft. Athénaïs Hermès-Deschanel && Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Lundi 24.11.2014 • East London • Times UK headquarters
Franchement, j'y aurais pas cru. Quand j'ai appris qu'il se barrait pour presque un mois, je me suis franchement dit que ça serait plus cool à la rédac sans lui. Parce que quand je me retrouve face à un Julian de mauvais poil, ça l'est jamais. Et il est toujours de mauvais poil - ou alors il fait super bien semblant, et j'exagère à peine. J'ai l'habitude cela dit, c'est pas comme si ça faisait pas un moment que je bossais avec lui - ni comme si je calmais vraiment le jeu en général. Et bah j'étais là la semaine dernière, alors qu'il était pas encore rentré, et c'était pas forcément une partie de plaisir non plus. En même temps, quand on voit à quel point ça pouvait être désorganisé en son absence... Bordel, je suis pas pour les tyrans dans son genre, il me saoule grave de façon assez régulière vu comme il se comporte avec quasiment tout le monde, mais c'était vraiment n'importe quoi avant qu'il revienne. Et ça m'écorcherait franchement la langue de l'admettre devant lui, mais ouais, je suis quand même plutôt content de voir qu'il est de retour et que les choses reprennent un peu leur caractère habituel. Puis c'est pas comme si j'avais pas un putain d'objectif à atteindre non plus, et j'avoue que je suis vraiment dans l'attente du verdict...
Faut croire que j'ai mes petites habitudes à la rédac, cela dit, donc, parce que pour le coup, je suis quand même plus serein en arrivant au Times aujourd'hui, maintenant que je sais qu'il est de retour. Ce dont j'ai un peu moins l'habitude, c'est de la froideur de son assistante, et ça, fallait que j'en aie le coeur net. Je suis revenu déposer un article ce matin - comme assez régulièrement, donc - et je me suis arrêté à son bureau parce que j'aime pas laisser les choses pourrir comme ça et que je voulais comprendre. Et donc, c'est avec mon sourire habituel, après avoir monté les escaliers jusqu'à l'étage que je vais finir par connaître par coeur, que je me suis approché de Miss Jones. Elle a esquissé un sourire contrit comme je m'appuyais sur l'armoire basse à côté de son bureau et on a discuté quelques instants. Enfin au début, je parlais un peu tout seul, mais elle a fini par se dérider un peu.
J'ai donc appris que déjà, le mois dernier, elle s'était légèrement fait remonter les bretelles pour le rendez-vous bancal, où l'horaire qu'elle m'avait indiqué ne correspondait pas à celui que Fitzgerald avait en tête, et que là, vu l'état de la rédaction et l'avancée des projets à son retour, c'était quelque peu tendu. Bon, je doutais pas vraiment que Julian allait lui remettre dans la tronche le coup de l'horaire foireux, même si pour moi-même, j'ai pas pu m'empêcher de penser qu'elle avait très certainement fait les choses comme il fallait, mais puisqu'il fallait toujours que Mr Fitzgerald ait quelque chose à redire - à commencer par mes articles, hum... - il avait soutenu qu'elle s'était plantée et qu'elle avait indiqué 10:30 au lieu des 10:00 tapantes dont il s'était lui-même convaincu, à ce moment-là. Et même si c'était quand même effectivement bien le bordel ces dernières semaines, pour avoir un peu fourré mon nez partout, je sais où en est l'avancée du prochain numéro et on est clairement pas si dans les choux que ça. Plus que d'habitude, certes, mais rien d'irrattrapable, j'en suis convaincu. Mais enfin je m'attends pas vraiment à une réaction positive du Boss, évidemment, ça serait trop beau. Je suis déjà franchement plutôt bien loti ces dernières semaines - à part l'article sur la NFL, mais passons - faudrait pas trop en demander, non plus.
Mais cela étant, ça n'empêche que je suis désolé qu'elle en ait pâti, Miss Jones, de tout ça. Je vois bien qu'elle est sous pression en non stop et pour avoir pu la voir à l'oeuvre au fil des derniers mois, elle est franchement efficace cette fille. Pas la plus jolie fille du monde, pas forcément la plus avenante non plus, mais efficace et vu son poste, c'est plutôt une bonne chose, non ? Je m'attends pas non plus à ce qu'il le concède, mais j'ai bien eu de drôles de surprises le mois dernier alors... N'empêche que s'il est de mauvais poil - et vu la tension ambiante, c'est sans doute le cas - ça promet pour moi dans cinq minutes...
« Il est en rendez-vous, Mr Keynes, et la jeune femme ici présente attend aussi pour le voir... Vous voulez patienter ou... ? - Bien sûr. On est à la disposition de Mr Fitzgerald, n'est-ce pas ? »
Elle n'a rien répondu, et je ne m'attendais pas à ce qu'elle le fasse. C'est qu'elle risquerait d'avoir des ennuis, si ça remontait à ses oreilles, après tout, et c'est pas mon but non plus. Quelque part, je pense que j'ai moins à perdre qu'elle, et puis c'est pas comme s'il était pas habitué à mes piques récurrentes non plus. On dira juste qu'on n'a pas la même relation, hein... Un dernier sourire charmeur, et j'ai été m'installer sur une des chaises disponibles dans le coin qui sert de salle d'attente, à quelque distance de la jolie brune qui attend Mr Fitzgerald, donc. Peut-être pas dans cinq minutes, alors, pour moi, mais c'est pas grave, je trouverais bien à m'occuper en attendant.
« Bonjour Mademoiselle. »
Paraît que c'est la moindre des choses de saluer les gens quand on les rencontre, et paraît que j'ai été un minimum éduqué. Même si parfois, on se pose la question vu la nonchalance avec laquelle j'agis habituellement. Les apparences sont parfois trompeuses, après tout, et j'ai jamais aimé rentrer dans le moule. Ouais j'ai l'air de me foutre de tout, mais ceux qui me connaissent savent aussi comment je bosse. Faut pas toujours se fier à la première impression. Un sourire à l'attention de la jeune femme comme je me demande ce qu'elle vient faire ici, qui elle est pour Julian. Une employée ? Une candidate, peut-être ? Ou peut-être que c'est personnel ? Aucune idée, mais au fond, je ne m'en soucie pas vraiment. Je m'intéresse plus à la façon dont elle va répondre à mon sourire qu'à ce qu'il y a entre Julian et elle, qui ne me regarde pas le moins du monde. J'ai toujours été charmeur, et c'est pas parce que mon coeur a décidé de s'attacher à la personne qu'il ne faut pas que je vais arrêter d'avoir des contacts avec les gens. Même si je suis plus trop motivé par les aventures passagères qui rythmaient mon quotidien jusque-là, je reste un petit animal sociable, et faire des rencontres, ça m'a toujours plu. Et aujourd'hui n'échappe pas à cette règle, encore moins puisqu'il s'agit d'une jolie fille...
Invité
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(✰) message posté Mer 22 Oct 2014 - 21:46 par Invité
Irrécupérable. Julian était irrécupérable ou bien, trop obsédé par son travail ? Elle avait utilisé toutes ses cartes pour repousser l’échéance mais ce matin, il lui fallait admettre sa défaite en s’apercevant qu’il avait disparu à son réveil en laissant un petit mot, le bureau l’appelait. Elle poussa un gémissement, contrariée. Il aurait pu au moins avoir le courage de lui dire en face ! Il allait voir ! Mais trop bien installée dans son lit, elle s’enroula dans les draps blancs, lambinant pendant une vingtaine de minutes. Quand allait-il rentrer ? Ou la question était plutôt : allait-il rentrer ? Elle soupira. Elle l’avait gardé captif pendant un mois en France, c’était fini. Elle l’imaginait que trop bien disparaitre dans la nature sans donner de nouvelle. Attendez, elle se confondait avec elle-même là, oui c’était plutôt son genre à elle de fuir. S’il pouvait ne pas prendre exemple sur elle sur ce coup-là, ce serait super.
Tourmentée, elle lui envoya un sms. Oh quelque chose de banal. “Comment se passe le boulot ?” Style aucun souci, elle ne s’inquiétait pas du tout mais du tout. Elle s’attendait à attendre une éternité, après tout, le premier jour de rentrée était toujours le pire et en général, signe de stress. Elle était pratiquement certaine que l’organisation s’était relâchée. Les employés avaient tendance à considérer l’absence du patron comme des vacances, elle le savait. Finalement, plus vite que prévu, elle reçu une réponse. Ouf, il n’avait pas changé de numéro pour se débarrasser d’elle, enfin comme si c’était possible, elle le retrouverait facilement. Mais elle devait reconnaitre qu’elle était soulagée. Ce dernier mois en France l’avait transportée dans un monde où ils n’étaient que deux, le retour à la réalité était difficile.
Un autre sms la sortie de sa rêverie. Destiny, enfin son numéro puisqu’elle avait été depuis longtemps supprimée de ses contacts. Sans même lire, elle l’effaça. Vraiment, elle ne voulait plus en entendre parler. Rien que penser à elle l’énervait. Les règles avaient été claires, non ? Y’avait des mecs qu’il fallait pas toucher juste parce qu’ils étaient mis dans une catégorie intouchable. Bref, elle avait couché avec son meilleur ami, sans pression. Elle n’avait pas cherché à comprendre, elle s’en foutait maintenant. D’ailleurs, lui aussi, ils avaient coupé les ponts. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, une dispute avait éclaté et il s’était barré. Elle était triste au début puis quand elle a appris pour lui et elle, ils ont été rayés de sa vie. Elle avait envie de rire à la seule évocation à “meilleure amie”. Ce genre de personne la mettait hors d’elle. Et y’avait ces gens qui disaient que c’était sa faute à elle parce qu’elle n’acceptait pas que sa meilleure amie prenne du bon temps avec la personne qu’elle voulait. Blablabla. “Crevez please.”
Son esprit s’était échauffé, c’était trop bête. Sans tarder, elle fit couler un bain chaud aux huiles essentielles. Et quitta son hôtel pour chercher deux cafés au Starbuck. Elle avait beau ressentir de la colère, à ce moment-là, elle sentait seule. Elle avait envie de voir Julian. Il venait à peine de reprendre le boulot et déjà elle ne pouvait plus se passer de lui ? Qu’est-ce que ça allait être les prochains jours ! Même si ce n’était que quelques minutes, elle voulait lui parler, juste un peu. “J’ai besoin de te voir, tu me manques, 5 minutes dès que tu peux ?” Sms envoyé. Sachant pertinemment qu’il était occupé, elle préféra marcher jusqu’à son lieu de travail. Elle hésita quelques instants avant de franchir la porte, elle savait qu’elle allait le voir dans un lieu où il était maitre. Elle ne voulait pas le déranger, elle imaginait déjà son regard réprobateur sur elle. Finalement, elle inspira une bouffée d’air avant d’entrer dans le hall et s’engouffra dans l’ascenseur.
Une secrétaire au sourire forcé l’accueillit. Il avait un rendez-vous. Ce n’était pas étonnant, elle choisit de patienter. Vraiment, elle détestait ce genre de comportement. Son boulot rimait avec contact, non ? Et elle n’était même pas capable de sourire correctement. Bon, le seul point positif c’était qu’elle n’était pas une bimbo ou le type de femme à aguicher son patron. Juste pour ça, elle rattrapait un point. Trop occupée à observer les moindres détails du lieu de travail de Julian, elle n’avait pas remarqué à que ses cafés refroidissaient, ils étaient tièdes, presque froids.
L’arrivée d’un jeune homme attira son attention, elle avait eu le temps de tout détailler au moins deux fois. Il avait une allure détendue et classe. Le ton de sa voix recélait une pointe.. d’ironie ? Voulait-il dire que Julian menait tout le monde à la baguette ? A ce point-là ? Non, ce n’était pas l’image qu’elle avait de lui. A son tour, il prit place près d’elle.
« Bonjour Mademoiselle. » lui dit-il, un sourire aux lèvres.
Elle lui sourit à son tour. “Bonjour, un café ?” proposa-t-elle en montrant l’un des gobelet Starbuck. “Il doit être quasiment froid maintenant.” ajouta-t-elle, gênée. “L’attente est longue.”
Quelque chose lui disait qu’il avait l’habitude et qu’il connaissait bien les lieux. Sa décontraction apparente la mettait en confiance.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Jeu 23 Oct 2014 - 23:27 par Nathanael E. Keynes
Speak of the devil...
ft. Athénaïs Hermès-Deschanel && Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Lundi 24.11.2014 • East London • Times UK headquarters
Faut dire ce qui est, on a beau s'envoyer des horreurs à la gueule régulièrement avec Julian, on se déteste pas vraiment. Enfin je crois pas. Je lui dirais pas en face, mais... Sincèrement, je serais pas là, à me casser le cul pour décrocher cette rubrique qu'il me fait miroiter, si j'aimais pas bosser avec lui. D'accord, il me gonfle profondément par moment, sa misanthropie notoire s'accorde mal avec mon altruisme habituel, et on passe autant de temps à se vanner qu'à réellement bosser, mais... J'apprends beaucoup à son contact, et même s'il sait être odieux, il sait aussi être professionnel. Monstre d'arrogance, ouais, mais pas que. Ca tombe bien, je suis pas que le petit con prétentieux que je peux donner l'air d'être.
J'ai abandonné Miss Jones à ses tâches habituelles - une montagne, je n'en doute pas - et je me suis installé près de la jeune femme qui patientait avec deux cafés. Inconnue au bataillon, je m'en souviendrais, j'oublie difficilement un visage. Surtout charmant comme le sien. Cafés... donc non, il ne s'agit pas d'une candidate, mais bien de quelqu'un qui le connait déjà un minimum pour se permettre ce genre de familiarité. Je suis intrigué, oui. Parce qu'elle le connaît, donc, plutôt bien, mais que je ne l'ai jamais vue. Et parce qu'elle me propose un de ses cafés aussi. Euh...
« Bonjour, un café ? Il doit être quasiment froid maintenant. - Je ne dis jamais non à un bon café, mais... S'il était pour lui, vous êtes sûre que vous voulez vous exposer à sa désapprobation ? »
Je suppose que mon ton de voix tout à fait calme et mon sourire contrastent un peu avec mes propos, mais enfin.
« L’attente est longue. - On s'y habitue, vous verrez. »
Ce qui est somme toute assez vrai, ça me prenait vraiment particulièrement la tête, au début, maintenant je m'en formalise plus trop. On le changera pas de toute façon. Et s'il finit par réellement me faire confiance et me donner cette putain de rubrique, à vrai dire, je veux bien poireauter davantage devant son bureau...
« Nathanael Keynes, enchanté. »
Je lui ai tendu une main amicale, après avoir énoncé mon nom. Je m'attends évidemment à ce qu'elle me rende la pareille, et me serre la main, en retour. Cela dit, y a des gens plus réservés que d'autre, et je vais peut-être me prendre un vent, mais au vu de son attitude, jusque-là, je ne crois pas. Rika, dans d'autres circonstances, ouais, je l'aurais bien imaginé éluder ma main, balbutier un truc incompréhensible, et repartir dans la contemplation du bureau sans plus trop oser m'adresser la parole, et fort heureusement, finalement, c'est pas comme ça qu'on s'est rencontrés, mais elle, je la vois pas aussi timide. Je peux me planter, évidemment, mais... Le coup du café m'encourage plutôt à penser qu'on a toutes les chances de pouvoir passer le temps en discutant un peu. Ca sera toujours plus cool que de compter les minutes en se regardant dans le blanc des yeux, n'est-ce pas ?
« Je me trompe où vous n'êtes pas tout à fait là pour des raisons pro ? »
Je me dis que si elle me juge trop indiscret, elle saura bien me le signifier, n'est-ce pas ? En attendant, je suis curieux, ça a toujours été, je risque pas, moi non plus, de changer du jour au lendemain...
Invité
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(✰) message posté Ven 24 Oct 2014 - 19:19 par Invité
C'était la première fois qu'elle s'intéressait réellement à ce qu'il pouvait bien faire de ce post, elle s'en rendait compte à présent. Elle l'avait aidé à monter les échelons grâce à des contacts puis son talent avait fait le reste. Même si elle le surveillait à distance, elle se contentait des rapports de ses intermédiaires, à l'époque, en apprendre trop sur lui, lui aurait donné envie de reprendre contact ce qui était hors de question. Ironie du sort. Elle avait déployé tous les efforts de la planète pour le garder loin d'elle, lui donnant un faux numéro pour qu'il soit obligé de se rabattre sur les personnes qu'elle avait laissé à sa disposition. Et aujourd'hui, elle l'attendait, sur son lieu de travail, comme une docile petite amie. Cette image la contraria, elle eu envie de partir mais elle se ravisa. Après tout, elle le savait, elle tenait plus à lui qu'il tenait à elle. Depuis le début, c'était comme ça, elle l'avait accepté, en quelques sortes.
Finalement, ses pensées noires se dispersèrent. Son attention se reporta sur le jeune homme. Il était mignon, elle se connaissait, si elle n'avait pas été en couple et complètement obnubilée par Julian, elle aurait sûrement tenté de le séduire.
« Je ne dis jamais non à un bon café, mais... S'il était pour lui, vous êtes sûre que vous voulez vous exposer à sa désapprobation ? »
"Sa désapprobation ?" répéta-t-elle en lâchant un rire. "Il est quoi ? Un tyran ?" demanda-t-elle, amusée puis lui tendit le café. "Prenez-le, qui sait lorsqu'il sortira de là."
L'idée de voir Julian sévère et menant son équipe à la baguette la faisait rire. Enfin, quoique, il en était capable. Elle savait combien il pouvait se montrer désagréable lorsqu'il le voulait mais cela faisait parti de son charme. Ce serait une nouvelle d'apprendre qu'il joue le rôle du méchant patron. Et si c'était le cas, il n'allait sûrement pas apprécier sa petite visite. Elle n'allait pas se présenter comme sa copine.
Parler de café lui donna soif, elle commença à boire le sien. Elle était capable d'en boire toute la journée, c'était si bon. La boisson n'avait aucun effet sur son énergie ou quoi que soit, à part peut-être la rendre addict.
« On s'y habitue, vous verrez. » Il était bien un habitué des lieux. "Ca sent l'expérience."
Décidément, faire attendre les autres étaient mille fois meilleur que de poiroter pendant des heures.
« Nathanael Keynes, enchanté. »
"Athénaïs Hermès-Deschanel." se présenta-t-elle à son tour avant de lui serrer la main.
Le contact avec les autres ne lui faisait pas peur, étranger ou non. Depuis sa plus tendre enfance, on lui présentait une foule d'inconnus, tout ce qu'elle savait d'eux c'était qu'ils étaient riches, comme sa famille et que ça suffisait pour qu'elle leur parle. Evidemment, à vingt-trois, elle était assez grande maintenant pour parler à qui elle voulait, juste qu'elle était habituée à ne refuser aucune conversation. Et allez savoir pourquoi mais le contact passait toujours mieux avec les hommes.
« Je me trompe où vous n'êtes pas tout à fait là pour des raisons pro ? »
Le café la trahissait, tant pis.
"Je suis juste une amie qu'il a - apparemment - oubliée avec son travail." raconta-t-elle. "Et vous, c'est pour le travail, non ? Vous travaillez avec ?"
Il attisait sa curiosité, elle avait envie d'en savoir plus.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Ven 24 Oct 2014 - 21:43 par Nathanael E. Keynes
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ft. Athénaïs Hermès-Deschanel && Julian P. Fitzgerald && Nathanael E. Keynes
Lundi 24.11.2014 • East London • Times UK headquarters
Si elle n'avait pas été en couple, donc, ce que j'ignore encore, et si je n'avais pas désespérément envie de quelqu'un d'autre depuis des mois maintenant, le jeu de la séduction aurait fonctionné à plein gaz, d'un côté comme de l'autre. Parfois, tout est une question de timing.
« Sa désapprobation ? Il est quoi ? Un tyran ? »
J'ai toujours ce petit sourire aux coins des lèvres, et je hausse simplement les épaules. Manifestement, il y a une différence entre le Julian professionnel et le Julian civil. Je suis pas si étonné que ça, vu que tout le monde flippe à mort face à lui, et que, par exemple, je me permets des remarques que d'autres n'oseraient même pas penser sans - presque - trop de casse. Le règne de la terreur, la froideur et la distance, faut croire que ça marche pas mal pour certains comme mécanisme de protection. Peut-être qu'il faudrait que j'essaie, un jour... Mais non, ça serait définitivement pas moi.
« Disons qu'il a sa façon de faire... qui ne plaît pas forcément toujours à tout le monde. »
Et je suis le premier à désapprouver pas mal de points, ce que je me gène pas trop pour lui dire, en général...
« Prenez-le, qui sait lorsqu'il sortira de là. - Ah ça... Merci. »
Combien de temps j'ai attendu le premier jour, moi ? Je subodore toujours que c'était une sorte de test, pour voir qui était motivé, et qui ne l'était pas. Et qui réagissait et qui s'écrasait aussi. Je suis pas trop du genre à m'écraser, mais je suis resté. Et je suis toujours là, d'ailleurs. Avec un café dans les mains, donc, que je crois bien que je me ferais un plaisir de présenter comme le sien lorsqu'il se décidera à sortir de son bureau, donc.
« Ca sent l'expérience. - Je fais pas partie des murs non plus, mais oui un peu... »
Et l'expérience d'un Julian en colère, par exemple, je crois que pas grand monde l'apprécie. Même pas moi, d'ailleurs, même si ça augure toujours d'une nouvelle joute verbale...
« Athénaïs Hermès-Deschanel. - Des origines françaises ? »
Nos mains se sont serrées, fermement, sans pour autant broyer la sienne pour ma part. Cette fille m'intrigue, et la façon dont elle décrit leur relation davantage encore. Juste une amie... Vraiment ?
« Je suis juste une amie qu'il a - apparemment - oubliée avec son travail. Et vous, c'est pour le travail, non ? Vous travaillez avec ? - Je suis freelance, pour le moment tout du moins, mais oui, Julian est mon référent ici. Ce qui demande parfois un peu d'adaptabilité... Mais je lui jetterai pas la pierre sur le fait de vous oublier, aussi jolie puissiez-vous être. Certainement pas aujourd'hui... C'est un peu le branle-bas de combat, les délais vont être assez shorts... »
Ca devrait aller, si on s'y met tous, mais je ne serais pas non plus surpris qu'il ait quelques subalternes qui nous mettent encore en retard, si leurs articles ne sont pas prêts, ou s'ils n'ont pas envoyé les docs iconographiques... Un truc qu'il essaie encore, parfois, de me fiche sur le dos... Sauf que je ne suis jamais en retard. Déjà dans la vie de tous les jours, c'est quelque chose que j'ai en horreur - sauf si c'est volontaire pour emmerder mon paternel, mais là aussi, passons - alors ici, c'est encore plus hors de question. Pourtant, il essaie toujours de trouver une faille, y compris là-dessus. J'ai tellement vu mon père dans son attitude les premières semaines, ça aurait franchement pu tourner à ce que je le supporte absolument pas. Pourtant, mon Boss, même si y a effectivement des trucs qui me gonflent profondément, qui me sortent par les yeux, mêmes, j'ai fini par comprendre qu'il me poussait vers l'avant. Que c'était sa manière de me faire avancer, aussi dure soit-elle. Et comme j'ai absolument pas l'intention de céder du terrain, et qu'il le sait, cette guerre entre nous nous fait avancer. On a sans doute l'air de se haïr aux yeux des autres, mais... j'aurais pas toujours accepté de le voir, mais au fond, je l'aime bien. Même si je suis pas prêt de le reconnaître devant qui que ce soit, faut pas déconner. Puis ça serait con, ça ruinerait sa réputation ici... Je vais quand même pas foutre en l'air le masque qu'il a dû mettre des années à forger d'un coup non plus...
« Ca n'est pas dans vos habitudes de venir l'attendre, je me serais souvenu de votre visage. Une raison particulière ? »
Je suis un petit curieux, je sais... Mais elle est pas obligée de répondre, de tout façon...
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(✰) message posté Sam 8 Nov 2014 - 3:35 par Invité
“ Far and away the best prize that life has to offer is the chance to work hard at work worth doing.” ✻ Mon regard circulait partout dans la pièce sombre. J’étais aux aguets, à la recherche de l’intrus ou du détail dérangeant. Mon bureau semblait normal, pourtant il y’ avait quelque chose de bizarre – Je ne me sentais plus chez moi. Je fixais méticuleusement la moquette, puis les stores et la lampe de bureau. Mon PC était intact, mon cendrier était là, et l’odeur de renfermé prouvait que personne n’avait été assez fou pour s’aventurer dans l’antre du démon. Je déglutis en me laissant tomber dans mon énorme siège. Mon intuition ne me trompait jamais, mais je m’accordais le bénéfice du doute. Après deux mois de traitements variés, la rééducation éprouvante, les massages douloureux, la physiothérapie et les séances ridicules d’hydrothérapie … Je commençais certainement à devenir parano. Je fermais délicatement les yeux avant de sonner ma secrétaire.
« C’est l’heure de mon café. » Cinglai-je avec impatience. La journée commençait bien. J’avais un million de mails en attente de réponse, deux rubriques à faire tourner, et l’édition spéciale du mois de décembre sur le dos. Je soupirai en plissant les yeux. Comment les choses avaient-elles pu dérailler autant en un laps de temps aussi court ? Athénaïs insistait pour que je ménage mon corps en convalescence, mais sans mon travail je n’avais aucune identité. J'avais besoin d'écrire pour exister. Puis j’étais entouré par une bande de marionnettes, qui ne perfectionnait le show que si je tirais les ficelles assez fort.
La jeune femme apparue par l’entrebâillement de la porte ouverte avec une tasse fumante. Je la gratifia d’un sourire avant de me redresser.
« Une seconde. » Je venais d’avoir une illumination ! « J’ai laissé une pile de dossiers sur la table-basse. »
Elle me lança un regard incertain avant de prendre quelques instants de réflexion.
_ Je l’ai rangé avec les archives. J’ai pensé que…
Mon regard glacial la stoppa dans son élan de courage. Elle tourna les talons afin de disparaitre de ma vue. Je retournai à mes occupations. J’avais deux videos-conférences de programmées. La première avec le PDG d’une grosse boite de consulting, et la seconde avec l’équipe chargée des investigations à Birmingham. Une affaire d’investissements et de business models innovants. Je soupirai en commençant à préparant ma base donnée.
Il se passa quelques 2 heures avant que je ne m’accorde une pause. Je me levais dans une extrême lenteur afin de ménager mon articulation contractée. J’avais repris une grande partie de ma stabilité, mais je restais tout de même sur mes gardes. Je fis quelques pas afin de me détendre avant d’ouvrir la porte du bureau. Il y’ avait un monde fou dans la salle d’attente – et bien sûr personne ne m’avait été annoncé. Certes j’avais exigé qu’on ne m’interrompt pas, mais les post it ça existe ! Je roulai des yeux afin de détailler les visages : Le mec de la compta était la, l’assistant de la DRH, le ptit Nate qui flirte avec une … J’écarquillai les yeux. Mais … J’haussais les épaules afin de me donner plus de contenance. Je regardais Athenaïs avant de mimer un « Il se passe quelque chose ? Rosa ? ». Je m’avançais en chancelant à sa hauteur. Mon visage trahissait mon inquiétude. Je voulais m’étendre sur la raison de sa visite, mais la présence de mon pigiste à proximité me troublait. Je lui lançai un regard en biais.
« Mini Nate. » Commençai-je en remarquant qu’il tenait un gobelet de café identique à celui d’Athénaïs. « [color:51f7=# 574f48] J’espère que pour fois, je pourrais apprécier ton article autant que tu as pu apprécié ma boisson. » Mon ton était calme et posé, mais à l'intérieur de bouillonnait. Décidément, il adorer se frotter à ce qui m'appartenait. « Tu peux m’attendre dans mon bureau. Je te rejoins. » Lui signifiai-je.
Je tendis ma main à la jeune blonde afin de l’aider à se redresser.
« Je sais que tu désapprouves mes choix, mais le journal a besoin de moi … » Chuchotai-je avec discrétion. « Je ne rentrez pas tout de suite. » Je l’accompagnai le long du couloir. « Tu as un soucis ? Je peux virer Nate si tu préfères qu’on s’installe. »
Spoiler:
Je ne savais pas comment vous avoir tous les deux dans le bureau ; Je me rattrape le prochain tour.