Souffle saccadé, voilà qui laisse deviner que tout ce décide. (Sam + Kaspar)

J'étais en retard, c'était indéniable. En prime, mon réseau était pourri et je ne pouvais pas envoyer de message, fichtre ! J'espérai que Fred ne m'attendrais pas trop. Si ça se trouvait, il était en retard lui aussi mais je ne pouvais pas le savoir parce que je ne pouvais ni recevoir, ni envoyer quoique ce soit sur mon téléphone. Ces temps ci, il y avait tellement de choses qui me tombait dessus que je courais à droite à gauche. Entre le futur bébé, les retrouvailles avec Chandler, ma nouvelle connaissance que je n'allais pas tarder à retrouver et mon héritage... j'avais de quoi occuper mon temps et l'ennui n'étais pas permis.

J'avais dû courir pour rattraper le bus qui s'était arrêté exprès pour moi. Après avoir validé ma carte et remercié le chauffeur, je m'installai à une place libre et me mit à regarder par la fenêtre, comme je le faisais toujours dans ce transport en commun. J'adorais le bus pour ça d'ailleurs. Regarder le paysage défiler, la fourmilière de gens marcher... ça m'apaisait. Mon esprit ne pensait à rien d'autre qu'à ça, à moins d'être trop tracassé. Heureusement, ça n'était pas le cas. Et puis, je n'avais rien d'autre à faire du trajet de toute façon.

Deux arrêts après, je ne me rendis pas compte de la présence du jeune homme pas loin qui finit par s'asseoir à mes côté. J'étais trop perdu dans la contemplation de l'extérieur pour me rendre compte qu'en fait, je le voyais souvent ce type là. Sa voix me fit sursauter quand je compris qu'il s'adressait à moi quand il parla. Je me rendis enfin compte qu'il était là par la même occasion.

"Comment ça va ? Quoi de neuf ?"
« Hein ? »
Je le regardai avec stupéfaction, ne croyant pas mes yeux qu'on pouvait me parler, à moi. C'était bête parce que j'adorais faire ça quand j'étais de bonne humeur alors ça ne devrait pas me surprendre. Mais quand ça m'arrivait à moi, c'était tout à fait autre chose.

« Oh, je vais très bien, je vais super bien ! »

Quoi de neuf ? C'était difficile à dire. Je ne savais même pas comment il s'appelait en plus. Il savait quoi de moi d'ailleurs, pour savoir ce qu'il y aurait de neuf dans ma vie ? Mais je ne le blâmais pas. J'aimais bien qu'on me parle. J'aimais bien parler de toute façon.
« Je vais rejoindre un pote au bowling et toi ? »
Finalement, je me prêtai au jeu. Après tout, pourquoi pas ? Et puis, il n'avait pas l'air méchant ou quoi. Au fond, je m'en fichais pas mal de qui il pouvait être. Il voulait juste parler, c'était tout et moi aussi.
"Tu prends souvent le bus..." remarqua-t-il avant de fermer les yeux.
« Bah... je le prend pour faire les trajets à faire... »
Et ces temps ci, j'en faisais énormément ! Je préférai me déplacer à pieds d'habitude, mais là, ça devenait juste pas possible, j'étais bien trop pressé pour ça. Londres était une grande ville et même si je la connaissais comme ma poche désormais, ça n'en demeurait pas moins qu'elle était grande et ça épuisait de marcher à force.
"Oui j'avoue c'est pas passionnant ce que je dis mais j'ai relativement du mal à me concentrer. "  Je haussai les épaules, indifférent.
« Non ça va t'en fais pas!Tu n'as pas l'air d'être dans ton assiette... »
Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer.
« Quelque chose ne va pas ? »
Kaspar ou l'éternel inquiet. Je ne le connaissais pas, mais il en demeurait pas moins qu'il avait commencé à me parler et qu'étant un être sociable et curieux, je lui avais répondu du tac au tac. Et puis, ça allait faire passer le temps, au moins.

Je n'avais pas pour habitude que les gens se mettent à me parler dans le bus, sauf peut être quelques petites mamies ou papy qui avaient besoin de discuter. Mais un jeune homme, ça jamais. D'habitude, les jeunes avaient plus tendance à s'enfermer sous un casque de musique et à demander la tranquillité. Je ne leur lançai pas la pierre, c'était une chose que je pouvais comprendre après tout. Du coup, quand ce gars là était venu me parler, ça m'avait plus que surpris, mais c'était une agréable surprise.  Même s'il ne semblait pas dans son assiette... bah, ça m'allait au fond. Et puis, ça n'était pas la toute première fois que je le voyais, il m'était arrivé de le croiser de temps à autre. Visiblement, il m'avait aussi reconnu.
"Je vais...je ne sais pas vraiment en fait. Je me baladais avant de monter là..."
Je le regardais en clignant des yeux avant de hausser les épaules. Bah... pourquoi pas après tout.
« Oh d'accord. Ça m'arrive aussi de le faire. »
Et je ne mentais pas. Parfois j'avais juste envie d'aller quelque part, jusqu'à ce qu'un endroit me tente. Quand j'étais clodo, ça avait été le cas. Je n'avais rien d'autre à faire après tout, donc bon.. c'était peut être son cas à lui aussi. J'étais content de m'apercevoir que je n'étais pas le seul à être ainsi.

Puis vint le moment où je lui demandais ce qui n'allait pas. Il n'était clairement pas bien, ça se voyait. Son comportement, sa façon de parler... tout portait à deviner que ça n'allait pas.
"En fait...Ce genre de transport m'angoisse et je voulais essayer de passer outre... Mais je crois que c'est raté..."
« Oh d'accord... » fis-je en hochant la tête, signe de compréhension. « Bah... si ça passe vraiment pas, faut pas se forcer. Tu te sens mieux en métro ? »
J'essayais de trouver une solution pour lui mais peut être que le fait d'être dans un transport avec DES GENS était le problème. Un sacré problème quand on vivait à Londres et qu'on avait pas de voiture pour se déplacer. Mais le métro pouvait aussi être différent que le bus... ça bougeait moins et selon les heures de la journée, il pouvait y avoir moins de monde.
 "C'est quoi ton nom déjà ?"
« Kaspar ! Et toi ? »
Ravi de pouvoir faire connaissance, mes traits s'étaient animés. J'étais peut être trop ambitieux, comme d'habitude, mais après tout, on pourrait devenir ami. Je savais que ma naïveté pouvait être très poussée, mais bon, j'y pouvais rien, j'étais comme ça.
 "Est-ce que tu crois que le prochain arrêt est encore loin ? Et est-ce que tu connais une méthode de relaxation express ou un truc du genre ? "  finit-il par me demander.
« Heu... à part celle d'inspirer profondément et d'expirer... non.. Mais tu peux toujours essayer ! On devrait pas tarder à rejoindre le prochain arrêt si ça peut te rassurer. »
Bah après tout, ça coûtait rien d'essayer !
"C'est pas la première fois qu'on se voit, c'est pour ça que je suis venu vers toi" poursuivit-il.
« Oh je sais je... je te vois aussi souvent ! C'est sympa d'être venu vers moi ! J'aurais peut être dû le faire plus tôt si j'avais su que t'étais aussi sympa ! »
« C'est bizarre non ? »
« Bah non, pas j'trouve pas ! »
"Peut-être pas tant que ça. Je parle trop, c'est juste que...J'aurais vraiment pas du monter la dedans. A défaut d'une autre idée, tu ne pourrais trouver un sujet de conversation ? Quelque chose qui réussisse à me distraire ? S'il te plait"
A ce moment là, je me mis à réfléchir vitesse grand V. Je me souvins avoir vu une vidéo sur youtube avec un type qui n'allait pas bien et que pour s'en sortir, il fallait le faire rire. J'essayais de retrouver les mots clés, quand finalement, la mémoire me revint :
« Heum je... quand je me torche le cul, je me torche le cul par l'avant ! »
S'il avait peur de paraître timbré devant moi, je n'osais pas imaginer l'impression que j'avais pu faire, là, sur le coup.
« Oublie ce que je viens de dire. » finis-je par dire, aussi bouleversé que quiconque pourrait l'être. Si je pouvais avoir le tournevis sonic du Docteur dans Doctor Who, je lui ferais aussitôt oublié la connerie reprise que j'avais évoquée.
« Tu regardes Doctor Who ? »
Les séries, tiens...

Apparemment, mon voisin de bus ne semblait pas très à l'aise avec les transports en commun et je l'avais bien remarqué. Affronter ses peurs étaient une bonne initiative, mais il ne fallait pas avoir non plus honte d'en avoir. Au moins, il aura essayé. Et quand je lui demandai si c'était mieux le métro, il ne semblait pas rassuré pour autant. Ouais, en fait, c'était définitivement pas fait pour lui, les transports en commun. Ça aussi, ça arrivait. Les angoisses, on ne les contrôlait pas, et ce malgré nous.

Quand je me présentai et que je lui retournai la question, j'appris qu'il s'appelait Samael. C'était un prénom que je ne croisais pas souvent, mais je pouvais pas vraiment dire ça, quand on savait que je m'appelai Kaspar. Je devais être le seul type d'Angleterre à avoir hérité de ce prénom, même s'il m'avait été donné sur ma terre natale, la Norvège, ce qui là, était déjà un peu plus compréhensible.
Je le rassurai ensuite en lui disant qu'on ne devrait pas être loin du prochain arrêt et que non, il n'était pas ridicule ou quoique ce soit. Que ce qu'il trouvait étrange ne l'était pas pour moi. Cela dit, on m'avait tellement de fois répété que je l'étais, moi, étrange, qu'en fait, ça n'était pas si étonnant que ça. J'étais quelqu'un d'imprévisible et ça me plaisait de l'être. Je ne cherchais pas à me différencier pour autant, au contraire.

Puis ensuite, il m'avait demandé de lui dire un truc pour le distraire et je lui avais ressorti ce que j'avais déjà vu que une vidéo youtube en lui disant que je me torchais le cul par l'avant. Ce qui était 'marrant', c'était qu'il eut à peu près la même réaction que l'autre sur la vidéo. « Quoi ? » avait-il échappé, exactement comme le type de la vidéo en question. « Ouais je... je sais pas, j'ai toujours fais comme ça, c'est bizarre hein ? » m'entendis-je répondre, comme dans la vidéo aussi.
« Non mais je déconne hein, c'était juste pour te faire penser à autre chose et je suis content parce que ça a eu l'air de marcher ! » m'étais-je tout de même senti obligé de préciser, au cas où.
Il s'était mis à éclater de rire et je le rejoignit. Puis, histoire de trouver un autre sujet de conversation, je lui demandai s'il regardait Doctor who. Les séries pouvaient être une réelle solution à tous les problèmes de sujet de discussion.
« Je connais seulement de nom » avoua-t-il toujours en riant. « J'ai tendance à m'amuser d'un rien mais alors là... » Il riait tellement qu'il en pleurait. J'affichai un sourire amusé. J'étais réellement fier de moi pour le coup, et encore plus quand je savais que ça n'était pas la première fois que ça arrivait.
« Heureusement qu'on est dans un bus finalement...Et...Ça t'arrive de sortir ce genre de phrase en plein dîné ou ailleurs ? Ou c'était juste pour moi ? »
« De quoi ? Si on connait Doctor Who ? » demandai-je naïvement. « Ça a dû m'arriver. Oh oui, tu parles de... du fait que je me torche les fesses par l'avant. Oh bah... là c'était une première ! »
Un jour ou l'autre, j'allais finir par me convaincre que je passais à côté d'une carrière de comique.
« En tout cas, c'est sympa de rencontrer quelqu'un qui ne se prends pas au sérieux comme ça. Tiens raconte moi dont un peu ta vie ».
Ah, pour le coup, il avait fait une erreur. Ce fut pour autant d'un naturel déconcertant que je lui répondis.
« Tu veux vraiment savoir ? Bon, d'accord. Je suis né à Oslo, en Norvège, mais comme mes parents sont morts, c'est ma grand mère qui m'a ramené ici, à Londres quand j'étais tout petit. J'ai été éduqué par elle et ce, jusqu'à ce qu'elle décède, il y a cinq ans. Comme je n'avais plus de maison, j'ai vécu dehors, dans la rue, j'ai failli mourir par deux ou trois fois de faim mais au mois d'août dernier, y'a un pote, Nate, qui m'a recueilli. Grâce à lui, j'ai pu me relever doucement et à présent, j'assiste un archéologue à la fac et je travaille dans un Starbucks, le soir. J'ai même une copine, elle s'appelle Ivana et c'est la plus jolie fille de la planète ! On s'aime tellement qu'à présent... elle est enceinte. »
Bon, la dernière chose était encore un sujet épineux. Je soupirais.
« Pas la vie rêvée, pas vrai ? »
Un coup d’œil en sa direction.  

Alors que mon compagnon de transport était tout apeuré et tout inquiet à cause du bus, voilà qu'à présent, j'avais réussi à le faire rire au larmes. Je sentais des regards sur nous, mais j'avais l'habitude. Il s'était mis à cesser de rire, puis à repartir aussitôt, ce qui me donnait envie de rire à moi aussi. Je pensais pas l'avoir surpris à ce point, ni même à le faire rigoler d'une telle intensité, mais je ne pouvais qu'être fier de mon coup.
"Non mais tu fais ce que tu veux. Chacun ses pratiques."
« Tu as raison. Et toi alors, comment tu fais ? Par l'arrière, comme tout le monde ? »
Autant jouer le jeu après tout ! Ça ne le dérangeait pas apparemment, donc bon, je comptais bien en profiter. Je lui avais aussi signalé qu'au moins, là, il ne pensait plus au trajet et pour le coup, trop élancé dans nos rires, on avait peut être raté le prochain arrêt où il voulait absolument descendre, à cause de son angoisse. Bah... maintenant qu'il n'y pensait plus trop... quant à moi, je devais attendre encore un peu. Je vérifiais à ne pas aller trop loin, histoire de ne pas être ENCORE PLUS EN RETARD que je ne l'étais déjà. Ce serait bête d'arriver et de constater que non, Fred n'avait pas eu la patience de m'attendre aussi longtemps.

"Je sais que c'est une série. Et qu'il y a possiblement une histoire de voyage dans le temps...mais c'est tout." dit Samaël, lorsque nous parlions de Doctor Who.
Le pro d'éclaira alors la gorge avant de commencer :
« En fait, c'est un alien de mille ans qui voyage partout dans l'univers et dans le temps... et il va souvent sur la Terre, où il rencontre au moins une fille qui devient sa compagne et qu'il emmène partout avec lui. Comme il est immortel et qu'il n'est pas 'toujours' en conflit, bin il veut l'amener un peu partout, sauf qu'à chaque fois, des conflits, il finit par y'en avoir. D'autre extraterrestres viennent aussi et veulent tuer l'humanité ou des trucs comme ça... ouais.... c'est vachement mal résumé, mais c'est super bien ! »
En plus, comme c'était une série familiale dans un premier temps, et qui datait des années soixante, il regardait avec sa grand mère, étant plus jeune.

Samaël m'avait ensuite demandé de raconter un peu ma vie et je lui fis un résumé de la catastrophe que c'était. Quand je la racontais comme ça, je prenais conscience d'à quel point c'était triste. Pourtant, je me sentais bien. Je n'étais pas dépressif et je n'avais pas non plus sombré dans l'alcool et la drogue à cause de tout ça. En même temps, j'avais reçu une bonne éducation de la part de grand mère. Elle m'avait toujours appris à voir les choses du bon côté, même si cela avait quand même ses limites. On ne pouvait pas supporter un poids trop lourd d'injustice de la vie. J'avais succédé à de nombreux décès dans ma vie, même avant que je naisse. A croire que j'étais maudis.

« Belle reconversion » me dit-il. Je levais les yeux vers lui, interrogé. Hein ?
« Au moins les choses se sont arrangées pour toi » poursuivit-il quand je lui fis signalée que ça n'était pas la vie rêvée. Arrangées pour moi ? J'aurais pas forcément vu les choses comme ça, mais c'était quand même mieux que lorsque j'étais un clochard dans la rue, c'était certain.
« Et ça te fait quoi de savoir que tu vas être papa ? »
Je baissai alors le regard. La question était encore difficile, parce que j'étais toujours en train de méditer là dessus, depuis qu'Ivana m'avait fait l'annonce.
« Je sais pas trop... c'est bizarre... » marmonnai-je doucement. « J'ai jamais eu de père, ni d'autorité paternelle... je sais pas trop comment je vais me débrouiller... mais je pense pas que ça soit insurmontable quand même... »
"Ça doit être vraiment bien de pouvoir construire une famille."
« Bah.. c'est p'tet un peu trop tôt en fait. Mais bon, c'est fait... et je ne veux pas avoir de remords. »
Sa décision était prise, concernant l'enfant. Il voulait l'élever, c'était comme ça et pas autrement. Tant pis s'il devait mettre de côté certains rêves, il avait fait son choix.
"Si tu as des questions, tu peux y aller. J'essayerai de répondre au mieux...Si ça m'arrange. Et...si ça peut te rassurer, je pense que la vie rêvée, ça n'existe pas"
« Ca ressemblait à quoi.. ta famille ? » demandai-je alors instantanément. Après tout, nous étions en train de parler de ça.

Finalement, le voyage en bus se passait mieux qu'il n'avait commencé pour mon voisin de siège. Lui qui avait voulu un sujet pour le distraire, j'y étais brillamment arrivé ! Comme quoi, même les conneries qu'on trouvait sur le net pouvait servir. Cela dit, le sujet cessa quand il ne me répondit pas. Bah, c'était son choix et tout le monde n'entrait pas forcément dans le délire. J'étais assez particulier comme garçon aussi, et si moi ça me gênait pas, pour d'autres oui.
Je lui expliquai ensuite ce qu'était l'une de mes séries préférées : Doctor Who, de façon très brève. Il fallait dire aussi que, vu le thème et le genre, c'était un peu compliqué de tout expliquer bien, surtout moi était de nature spontanée. Les voyages dans le temps, la science fiction... c'était un peu compliqué tout ça. Et quand on avait pas commencé à regarder  ou qu'on ne connaissait pas du tout, c'était encore plus difficile de décrire ça à quelqu'un. Samael avait quand même fait l'effort d'essayer d'imaginer la chose.

"Ca me parait un peu compliqué là mine de rien mais, pourquoi pas. Je jetterai un œil à l'occasion."
Je haussai les épaules.
« Si tu n'aimes pas, ce sera normal. Tu verras, c'est assez... particulier. Faut aimer le truc ! Mais c'est assez rigolo comme série, sauf quelques épisodes qui font plutôt peur. »
Je ne m'étais pas tout à fait remis des Anges Pleureurs dans la troisième saison ainsi que la cinquième. Ni l'épisode de la première apparition du capitaine Jack Harkness avec le gamin au masque à gaz qui demandait sans cesse si l'un des personnage était sa mère. Mais à mes yeux, c'étaient les meilleurs !

La conversation retomba un peu lorsqu'il m'avait demandé ce que ça faisait de savoir qu'on allait être père. Comme c'était une chose dont je n'étais pas fier, je ne parvenais pas à m'enthousiasmer encore. De plus, nous n'avions pas encore tout réglé avec Ivana, si bien que j'ignorais toujours si elle voulait le garder à la naissance ou non.

"Ca va le faire. Une fois que le bébé sera là, t'en sera complètement gaga j'en suis persuadé."
Le sourire qu'il me fit fut contagieux, puisque j'en fis tout autant. C'était vraiment sympa de me rassurer comme ça ! En fait, je me disais la même chose que lui. Une fois que l'enfant sera là, je serais confronté à la situation et j'étais certain de pouvoir gérer. Je me surestimai peut être, mais après tout, je n'étais pas le seul jeune père de tout Londres. Si d'autres pouvaient le faire, je le pouvais aussi. Et puis, j'étais bien entouré, je savais que je pouvais compter sur mes amis en cas de pépin. Ils avaient tous été compréhensif et m'avaient tous proposé leur aide, une chose que je n'oublierais jamais.

« Ouais, c'est ce que je me dis aussi ! En fait, j'ai à la fois hâte et à la fois peur... j'imagine que c'est normal. »

Comme je lui avais parlé de ma vie, je lui posais des questions sur la sienne, en commençant par lui demander à quoi ressemblait sa famille. Vu que nous avions abordés le sujet, je m'étais élancé.

"J'ai été adopté...Ce qui n'a rien de dramatique en soit..."
Non, c'était certain et je n'allais pas être le premier à trouver ça déplorable. Ma grand mère m'avait adopté, et même si elle avait fait parti de ma famille, il en demeurait pas moins qu'elle m'avait adopté. Je n'avais jamais connu mes parents moi non plus et nous étions tous les deux orphelins.

"J'ai eu beaucoup de problèmes de santé, ce qui a compliquée la vie de mes parents...Ma mère a toujours fait pour ça aille bien. Tandis que mon père...C'est..Il a toujours était là sans être là. Enfin bref, c'est plus simple avec ma mère on avait une relation assez fusionnelle. Mais j'ai...Il c'est passé tellement de choses, qu'on est toujours proche mais parfois c'est un peu tendue. Et puis..."

Je l'écoutai en silence, comme si on me racontait une histoire. Cmme tout le monde, il avait eu ses moments de hauts et de bas, c'était tout à fait normal. Rares étaient les gens pour qui la vie était toute rose, ou presque.  

"Voilà. Rien de bien passionnant comme tu vois. Ta vie est beaucoup plus, évolutive et intéressante que la mienne"

Je haussai les sourcils à l'entendre dire. Il était sérieux là ?

« Quoi ? Mais non, ne dis pas ça ! On mène tous une vie différente ! Aucune n'est plus importante qu'une autre et encore moins la mienne ! »

Même celle de la Reine. Nous étions unique, chacun d'entre nous. Certains avaient juste plus de chance que d'autre, et d'autres beaucoup beaucoup BEAUCOUP moins malheureusement.

« Et donc ? On descend bientôt, d'autres questions ? »

Je clignai des yeux et regardai l'extérieur. Nous n'allions pas tarder à arriver à Bloomsburry, lieu où je me rendais.

« Moi je vais pas trop tarder à descendre. Encore deux arrêts. » annonçai-je. [i]« Si j'ai d'autres questions ? Oh bah, je peux en avoir plein si je m'élance ! Genre... tu fais une activité en particulier ? T'as déjà voyagé ? Et plein d'autres dans le style ! »/i]

J'étais réputé pour être bavard. Même quand c'était pas intéressant, je le disais quand même.