"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici She will love you to ruins and you will love her back until your very last breathe. 2979874845 She will love you to ruins and you will love her back until your very last breathe. 1973890357
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She will love you to ruins and you will love her back until your very last breathe.

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() message posté Lun 13 Avr 2015 - 23:02 par Invité
“My feelings couldn't be denied anymore. Why do you think I come right here in my free will wasting my precious time ? The truth spills out. Not all lovers are true loves. No other woman is you.”   Il était déjà tard. Les voiles vespérales de la nuit enveloppaient la ville d’une aura romantique presque malsaine. Je fermai les yeux en longeant la rue d’un pas claudiquant. Ma démarche boiteuse ponctuait le fil de mes pensées alors que je venais de quitter ma première séance de dédicace ; Devais-je refréner mes pulsions amoureuses ou m’abandonner à la douce frayeur d’une confession ? Je forçais le destin à se plier à ma volonté en m’acharnant contre une histoire qui n’existait que dans mon imagination. La réalité c’est que je ne savais pas aborder Eugenia autrement. Je serrais mes poings sur les plis de ma veste avant de froncer les sourcils. Quel est le choix à faire par amour ? Je prononçais toujours ce mot avec beaucoup de pudeur et de retenue, comme s’il s’agissait du dernier baiser de la brume opaque qui annonce le lever du jour. Je secouai la tête d’un geste brusque. Je ne suis pas sûr. La hantise de l’avoir perdue mille fois ne me quittait jamais. Elle était ancrée sur ma peau comme une ancienne cicatrice à jamais indélébile. Personne ne pourra jamais t’aimer jusqu’à damnation – Personne ne songera à sa propre mise à mort en regardant ton corps basculer sur le sol froid d’une banque en plein Hold-up. Soudain, le vent se leva m’intimant une force étrange et immuable. « J’avais envie de la voire, de la toucher et de lui dire toutes ces choses bizarres qui me trottaient dans la tête depuis toujours, mais à chaque fois que je franchissais le pas de la porte, mon cœur refusait de me suivre à l’intérieur de la grande maison. J’étais seul, bouche-bé et complètement désemparé. Je crois que je n’avais pas assez de cran pour aller à la rencontre de mon destin. Je voyais cette vie comme une ligne droite ; derrière moi se trouvaient les démons du passé, et devant moi un chemin sinueux, obscur et inconnu – Il n’y avait rien de pire que la peur incommensurable de commencer une aventure lorsqu’on est lâche. Les pulsations fluctuantes de mon souffle se perdaient dans ma gorge sans que je ne sache réellement décrire mes sentiments. Mes yeux écarquillés fixaient la secrétaire du service funèbre qui ne broncha pas. Je suppose qu’après plusieurs mois, elle avait fini par comprendre que je n’étais ici que pour assouvir une sorte de besoin obsessionnel tordu.   Je venais tous les jeudis à midi, juste avant sa pause déjeuner, et à chaque fois, c’était la même chose. Nous ne parlions pas, moi trop absorbé par mes pensées et elle par la pile de feuilles sur le comptoir. Au bout de dix minutes, elle finissait par se lever lentement en laissant échapper un gémissement exaspéré, tandis que je disparaissais derrière la porte de l’oubli en trainant mes divagations ambigües et mon adoration pour la mort. L’oubli est une bénédiction, une façon de ménager ma mémoire et mes tourments. Je désirais secrètement effacer tous les souvenirs de ma mère et m’élever sans identité. Mes pas martelaient le long, très long, couloir tandis que je m’attardais sur les murs craquelés et la toile d’araignée au coin du plafond. Cet endroit morose et froid ou nous avions été abandonnés par milliers n’était rien d’autre qu’un tas de ruine perdu au fond de la ville de l’amour fraternel, Philadelphie. Quelle absurdité ! Je ne reconnaissais aucun espoir, aucune compassion entre ces cloisons sales. J’étais perdu parmi un peuple qui ne me reconnaissait plus. L’impression de suffoquer ne me quittait jamais mais j’avais appris à dompter mes doutes en me perchant dans des espaces en hauteur, comme le One Liberty Place, siège de la compagnie d’assurance la plus imposante et la plus influente de l’Etat de Pennsylvanie.  Je respirais l’air ambiant à plein poumons. Les cendres et les poussières de la ville polluée remontaient jusqu’à moi, et pour la première fois depuis des années, j’étais complètement détaché de mon passé. Je regardais les lumières de Philadelphie s’illuminer comme une flopée de lucioles qui se mourraient dans le ciel. Les filets d’électricité valsaient gracieusement dans les nuages de brume avant d’emporter mes souvenirs au loin. Le cœur nostalgique est malade, mais le mien se languissait de la présence d’une moitié imaginaire avec allégresse. Je pensais à Berenice ; d’un seul baiser elle m’avait insufflé la vie. Je n’avais fait qu’effleurer les échos d’un rêve et pourtant, ma passion crépitait suavement à la simple évocation de son parfum. Je tendis les bras avec lenteur avant de m’écrier :

Eloigne-toi ! Pars et ne reviens jamais ! Avais-je crié
La traitrise, le dépit, très certainement la folie
Les variances de ma voix transcendaient, impolies
La colère est mon unique conscience
Je suis éternellement perdu dans le ressentiment
Noir, rougeoyant, amoureux  
Voilà l’ode à la confession, à la passion, à toi
Berenice, je voulais te dire que je t’attends
Mes sentiments d’amour resteront là
Parce que je me suis arrêté
L’affection ravageuse est un mal
Et j’ai mal sans rien demander
Je me suis élevé jusqu’au ciel
J’ai laissé ma dignité et la mort dans l’âme
Mon imagination se fane parmi les miens
Mon cœur court parmi les galeries
Au milieu des ruines et tes sorcelleries
Je me ploie dans l’obscurité sans échapper
Mon cœur court parmi les brisures
Tant de masques, d’obstacles et de murs
Mais jusqu’à bout de force, de toi,
Je me suis arrêté.  
»

Les dernières pages de mon roman défilaient sous mon regard abyssal. Mon cœur se débattait contre une force mystérieuse qui l’avait retenu captif pendant des années. Les éclats de la lune semblaient suivre les chorégraphies de ma silhouette gémissante au sein du bâtiment. Je m’engouffrai dans la cage de l’ascenseur en triturant le bout de mes ongles.   Je t’en supplie, quitte le pour moi ! Les mots restaient bloqués au fond de ma gorge, mais mon esprit voguait au loin, emporté par les promesses d’une éternité en sa compagnie. Les portes coulissantes s’ouvrirent sur l’étage sombre et j’eus un instant de doute, Ai-je le droit de dire que je t’aime alors que je ne supporte toujours pas les injustices de ton quotidien ? Les murmures du vent me poussèrent vers l’apparemment d’Eugenia comme si je n’étais qu’un vulgaire pantin. Je frappai à la porte, l’estomac noué par une forme de douleur lancinante. Elle ne répondit pas. Mes poings se crispèrent avant de cogner à nouveau contre la porte. Toujours rien. Je m’affolai en envisageant le pire. Je mis quelques secondes avant de percuter : Nous étions le 13 Avril. Je ne gardais aucun souvenir joyeux de cette date. Elle avait disparu dans le crépuscule d’une soirée de printemps identique à cella. Le décor se brouilla devant moi - Tu ne peux pas encore me quitter. « Ginny, tu es là ? » Scandai-je peu rassuré. « Je vais défoncer la porte ! » La rage grondait dans mes veines comme un grand tonnerre. Je me jetai contre la serrure sans aucun élan avant de constater que je n’avais plus d’énergie. Les étranges fantômes du passé tournoyaient autour de ma tête ; les murs étaient immobiles, la déception me toisait d’un air cruel avant de m’abandonner à l’angoisse fulgurante de perdre Ginny une nouvelle fois. Je me relevai, confus avant de m’élancer à l’extérieur. Je courrais derrière la mort volontaire de mon âme, contournant les immeubles d’Hammersmith jusqu’à atteindre une issue de secours. Je sautai à pieds joints afin d’atteindre l’échelle qui pendouillait quelques mètres au-dessus des poubelles. J’aurais voulu me hisser avec plus d’adresse mais les séquelles de mes nombreuses chirurgies me rendaient fébriles face à l’effort. Je m’agrippai avec difficulté aux escaliers rouillés avant de monter comme un voleur à travers le mur. Je comptais les fenêtres en résistant aux appels de mes démons. Il y avait un combat bouleversant au creux de ma raison, où la vision noire et les lueurs lointaines de mes espoirs se disputaient pour atteindre une forme quel conque de salut. Je retins mon souffle en me stoppant devant le pot de fleurs de la cuisine. J’essuyai la vitre du revers de la main avant de scruter la pièce vide. Je tambourinai comme un enragé contre les parois en aciers mais personne ne répondit à mes supplications. Je m’éloignai avec lenteur avant de briser le verre à coups de coudes. Je basculai avec douleur sur le levier avant de me retrouver sur le parquet. « Ginny ? » Hasardai-je en me trainant à travers les pièces. Je finis par la retrouver assise sur le canapé, ses écouteurs visés dans les oreilles. Son fauteuil rabattu à proximité troublait la quiétude de son apparition fragile et fugitive. Un frisson parcouru mon échine avant de se verser dans mon ventre. Mes yeux dépeignaient les traits de l’amour malheureux que je portais en moi. Je me rapprochai vers elle, les cheveux en broussailles, le front suintant et les vêtements maculés de sang. Je m’assis en silence à ses côtés avant de sourire d’un air triste. Elle se tourna avec délicatesse, surprise par ma présence mais toujours aussi belle et délicate. Je frôlai son bras avec tendresse. « Tu es … handicapée moteur. » Articulai-je pour la première fois à haute voix. Elle savait ce que ses mots me coutaient. Elle savait que je tentais de venir vers elle malgré mes lacunes et mes rancœurs mal placées. « Je peux m’occuper de toi. Tu as dis une fois que la bonne personne n’était jamais là … mais je suis là. Oublis Lior. Oublis ta famille et les gens. Tu n’as pas besoin d’un amour paisible. Je suis la passion dévorante et le feu brûlant qui peut te détruire. » Les poèmes soulevaient les maques et écartaient l’obscurité car sous l’image émouvante et les rimes mélodiques se cache une seule vérité ; « Tu es mon grand amour, Eugenia Lancaster. J’ai écrit 287 pages où je n’ai fait que te chercher. J’ai aimé un million de fois sans retrouver ne serait-ce qu’une seconde de bonheur. » Je baissai la tête. Toi, rouge ardent, jusqu’à la mort, mon amour te ressemblera, et par le mal de la nuit je tomberais pour que l’ombre soupirante  sur l’ombre se penche.
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() message posté Mar 14 Avr 2015 - 18:34 par Invité

some souls are bound together, so the poets say, but you and he are more than destined, more than merely bound—your love is not just written in the stars, it is woven into the fabric of the heavens, the essence of the cosmos. the two of you are, in truth, but one: one heart, one spirit, one intrinsic soul—it is not that you are fated to be with him, but rather fate has not the audacity to keep you apart. ✻✻✻ Je me demandai s’il voyait tous les regards que je pouvais lui lancer lorsque ses yeux s’attardaient ailleurs. S’il se rendait compte que mes joues rosissaient légèrement, malgré moi, à chaque fois qu’il faisait preuve d’un geste affectif envers moi. S’il l’avait lu dans mon regard que je n’étais plus avec Lior depuis qu’il était parti au Mexique, s'il savait que je l'attendais, d'une certaine façon, s'il savait que j'avais compris qu'il n'y avait eu que lui et qu'il n'y aurait que lui. Toutes ses questions se pressaient dans mon esprit mais je n’avais jamais trouvé le courage de les lui poser ; je les avais tues, les avais gardées pour moi, comme si je n’avais plus le droit de lui faire part de tout ce que je pouvais ressentir.
A vrai dire, je ne savais même plus si j’en avais eu le droit un jour. Mais peu importait, je savais que j'étais plus heureuse de cette façon ; je me retrouvais dans la même position qu'auparavant, lorsque je n'avais été qu'une adolescente éprise de son meilleur ami, qui n'avait jamais voulu dire ses sentiments à voix haute de peur de le perdre. De peur de réduire en poussière cette relation incomplète mais toujours mieux que l'absence de l'autre.
Je poussai un profond soupir en refermant l’écran de mon ordinateur portable. Je frottai mes yeux avec plus d’insistance que nécessaire, me sentant légèrement déphasée après avoir enchaîné les trois épisodes de Game of Thrones ayant filtré sur internet. Il faisait sombre mais je n'éprouvais pas le besoin de me déranger pour aller allumer la lumière, me contentant de fixer l’heure et la dates digitales qu’affichait le lecteur DVD. J’étais seule et, d’une certaine manière, j’avais l’impression que j’en avais besoin, comme si je prenais un instant de répit pour me retrouver avec moi-même.  Ma sœur avait que très rarement accepté de me laisser seule à l’appartement ; généralement, Bartholomew et elle se partageaient ma garde, comme si j’étais une petite fille. Puis, le reste du temps lors de ces dernières semaines, j’avais été avec Julian, vivant hors du temps, profitant de ces instants si singuliers qu’il acceptait de m’offrir après tout ce temps à nous déchirer. Mais je ne l’avais pas encore vu, aujourd’hui. Je n’avais pas eu de nouvelle, pas de message, et je respectai son silence.
Pour lui, comme pour moi, la date du treize avril représentait sans doute bien trop de choses.
Je me penchai pour poser mon ordinateur portable sur la table basse, attrapant du bout des doigts mon téléphone et mes écouteurs. Je les mis avant de lancer de la musique, montant le volume au maximum comme pour étouffer le murmure de mes pensées. Mais cela ne changeait rien. Les paroles des chansons qui se succédaient ne changeaient rien. Mon esprit continuait de se rappeler que cela faisait deux ans, deux ans jour pour jour, que j’avais pris la voiture pour aller chercher ma sœur à une soirée étudiante trop alcoolisée. Deux ans, deux ans jour pour jour, qu’elle m’avait déconcentré, que j’avais paniqué. Deux ans, deux ans jour pour jour, que j’avais perdu le contrôle de ma voiture.
Deux ans, deux ans jour pour jour, que la police nous avait retrouvé dans le ravin. Ma voiture avait été irrécupérable. Pendant un moment, j’avais cru que j’étais dans le même état et que j’aurais mieux fait être jetée avec elle.
Le temps avait passé, oui. Il s’était passé avec l’absence de Julian à mes côtés. J’avais cru fait le meilleur des choix et le plus grand sacrifice de mon existence en refusant de l’appeler ou de répondre à ses messages mais j’avais fini par me rendre à l’évidence. Je nous avais détruits. J’avais balayé notre relation d’un revers de la main. En croyant bien faire, en croyant prendre la bonne décision, j’avais tout simplement craqué l’allumette pour incendier nos cœurs et ravager nos âmes.
Je fermai les paupières, serrant un coussin contre ma poitrine, absorbée par le recueillement de mes pensées. Les vingt-quatre mois qui s’étaient écoulé avaient été difficiles, ponctués d’échec, de douleurs, de déceptions. Pourtant, si je venais à faire un bilan de l’état actuel des choses, je me surprenais à penser que, finalement, cela n’était pas si mal. Je pouvais me lever, certes à l’aide de prothèses et de nombreux efforts, mais je pouvais me tenir sur mes deux jambes. Je m’étais faite à mes différences ; si je détestais toujours autant le regard des autres, j’avais fini par accepter de sortir, accepter de les regarder à mon tour. J’avais Julian. Je l’avais même si cela n’était pas de la manière dont je voulais ; je l’avais et je savais qu’il était là, qu’il était là à sa manière, malgré ses défauts et ses façons d’être, malgré les barrières qui pouvaient encore nous séparer. Il était là et cela me suffisait malgré les imperfections de notre relation, malgré les imperfections de nos propres êtres. Il était là et je l’aimais en silence comme je l’avais toujours fait. Il était là. Il était là et je ne cessais de me le répéter comme pour me convaincre que cela valait le monde entier.
Si des bruits se firent entendre dans l’appartement, je ne les perçus pas, et je restai là, à faire le bilan de mon existence, concentrée sur les basses des musiques aléatoires qui faisaient écho dans mes oreilles. J’étais seule en ce treize avril et, pourtant, même si cela signait l’anniversaire du jour qui avait changé le cours de mon existence, j’étais sereine.
J’avais cessé de refuser. Cessé de me battre contre les évidences. Cessé de vouloir changer le cours du monde. Je ne les approuvais pas mais j’acceptais les choses telles qu’elles étaient. Et, au fond de moi, j’avais l’impression que cela était grâce à Julian, grâce à lui même s’il ne s’en rendait même pas compte.
J’ouvris les yeux quand un bruit étouffé me surprit, et je fronçai les sourcils en regardant vaguement autour de moi. Puis, une ombre se projeta dans la pièce et j’eus un sursaut quand je vis le visage de Julian se dessiner sous mes yeux. Je retirai mes écouteurs, la tête levée vers lui, et je détaillai sa dégaine et le sang qui tachait ses vêtements. Il s’installa à mes côtés et je levai un sourcil dans sa direction. « Qu’est-ce que t… » Mais il ne me laissa pas finir ma phrase. Son bras effleura doucement le mien et il prit la parole. « Tu es… Handicapée moteur. » me lança-t-il en insistant sur ses mots. Un frisson me traversa et je restai muette. C’était la première fois. La première fois qu’il le disait, la première fois qu’il acceptait de prononcer ces mots qu’il avait toujours semblé refuser d’admettre.
J’étais surprise, oui. Si surprise qu’aucun mot ne me vint. Si surprise que je restai là à l’observer, me demandant si cela était une invention de mon esprit ou s’il était réellement devant moi. Pourquoi, Julian. Pourquo maintenant. Pourquoi après tout ce temps. « Je peux m’occuper de toi. Tu as dit une fois que la bonne personne n’était jamais là… Mais je suis là. Oublie Lior. Oublie ta famille et les gens. Tu n’as pas besoin d’un amour paisible. Je suis la passion dévorante et le feu brûlant qui peut te détruire. » reprit-il. « Tu es mon grand amour, Eugenia Lancaster. J’ai écrit deux cent quatre-vingt-sept pages où je n’ai fait que te chercher. J’ai aimé un million de fois sans retrouver ne serait-ce qu’une seconde de bonheur. » Mon cœur battait. Mon cœur battait de plus en plus fort, à mesure que les mots s’échappaient de sa bouche. Il avait l’air d’une personne qui avait retenu ses paroles trop longtemps. L’air d’une personne qui n’en pouvait plus d’attendre. L’air d’une personne qui acceptait enfin de laisser échapper la vérité.
Et, pour une fois dans mon existence, la vérité me convenait.
Mes pensées allaient trop vite dans mon esprit. J’étais perdue par leur déferlement, perdue par toutes les informations qui s’accumulaient. « Je sais que tu es là. Et je pense que ça fait un moment que je m’en suis rendu compte. » lui répondis-je avec douceur. Julian, est-ce que tu sais quel jour on est ? Le treize avril. Tu sais, ce même treize avril où j’ai signé notre mort à tous les deux. Tu sais, ce même treize avril où nos deux mondes sont partis en fumée, se sont réduits en cendre. Mais, tu sais, Julian, j’ai toujours cru en la légende du phénix. Tout renait de ses cendres. Les fins, en elles-mêmes, ne sont que des commencements. Le treize avril n’était pas qu’une conclusion, mais le début d’autre chose. « Je… » Tu es mon grand amour à moi aussi. Les mots semblaient si évidents dans mon esprit. Si légitimes. « Il faut que je te confesse quelque chose à mon tour. » Je me tournai vers lui de sorte à lui faire à moitié face. Je cherchai son regard, attendant quelques secondes avant de finalement rouvrir la bouche. Je n’étais pas comme lui. Je n’avais pas la fibre littéraire, les mots ne me venaient pas avec la même facilité déconcertante. Je n’étais qu’Eugenia Lancaster. Je n’étais qu’Eugenia Lancaster mais je refusais d’avoir honte d’être la personne que j’étais. « Pendant que tu étais au Mexique avec Rhys, tu m’as manqué. Tu m’as sans doute beaucoup trop manqué. » repris-je. « Lior s’en est rendu compte. Et quand il m’a demandé si je t’aimais, j’ai été incapable de lui répondre non. » Je passai une mèche de cheveux derrière mes oreilles, sentant mes joues rosir. Mon cœur battait trop vite, trop fort. J’avais l’impression d’être aussi confuse que lorsque j’avais une commotion, lors du braquage de la banque ; j’avais l’impression de ne pas être à la hauteur. De ne pas être à sa hauteur à lui. « On s’est séparé, Julian. Je… Je ne savais pas comment te le dire, parce que la seule raison pour laquelle on n’est plus ensemble est que je suis incapable d’aimer quelqu’un d’autre que toi. » On est pareil, Julian. Comme toi, je suis incapable de trouver le bonheur ailleurs. Il avait beau me faire du mal. Il avait beau me faire souffrir. Cela ne changeait rien ; j’étais incapable de lutter contre les lois de la gravité. Nous étions deux astres. Deux astres qui s’attiraient chaque jours, chaque minute, depuis le début et ce jusqu’à la toute fin.
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() message posté Jeu 16 Avr 2015 - 15:09 par Invité
“My feelings couldn't be denied anymore. Why do you think I come right here in my free will wasting my precious time ? The truth spills out. Not all lovers are true loves. No other woman is you.” Mon cœur était malade, mon esprit se fendait en deux avant de s’écraser contre ma dignité, le sang maculait l’éclat de mes vêtements et Eugenia me dévisageait comme un étranger. Je ne pouvais pas clairement distinguer ses mots ni ses regards. Elle semblait si hors de portée. L’écho de mes propres confessions raisonnait en boucle de ma tête, dressant un mur entre ma conscience et ma volonté. Je baissai les yeux sur ses cuisses immobiles, incapable de cacher la panique qui filtrait à travers mes yeux troublés. Ginny, tu es si pleine de résolution, d’énergie et d’envie de te battre. Alors que moi, je ne fais qu’utiliser les rancunes à ma portée pour mieux me délecter des petits chaos de mon existence. Je ne veux pas quitter mon perchoir et tomber dans la routine biaisée d’un jeune couple. Je posai mes doigts sur mes tempes sans un mot. J’avais vécu plusieurs années dans le noir sans y descendre pour de bon. Cela était-il trop grave de l’entrainer dans ma chute finale ? L’espoir était un grand mal de l’humanité, il avait prolongé ma souffrance tel que l’avait dépeint Nietzche, mais l’espoir m’avait aussi maintenu en vie en se déguisant sous les traits déclinants de son inverse. Je me lovai contre les coussins du canapé afin d’apaiser mes désirs, mais je n’oubliais pas la fulgurance de mes sentiments. Elle m’enveloppait cruellement afin de me dénuder de toute liberté. Je ne pouvais pas parler, je ne pouvais pas la blâmer ou me réjouir. Je stagnais dans mon apathie – les choses avaient l’air tellement irréelles. Etait-ce la concrétisation de l’une de mes pensées ? Je finirais par ouvrir les yeux pour réaliser que les seuls éclats qui illuminent mon visage sont ceux de ma lampe de chevet. Eugenia disparaitra à nouveau dans le voile de la nuit et j’enroberais mes blessures sous ma colère sourde. Les débris de verres que s’accrochaient au tissu usé de ma chemise n’avaient aucune importance. Je les avais longtemps portés sur mon cœur. Seulement pour ce soir, je ne pouvais pas aller au-delà de ma consécration. Je suis là – garde moi précieusement sous ton sein où laisse-moi partir à tout jamais. La brume qui règne sur Londres est déjà prééminente, qu’est-ce qu’un fantôme de plus ou de moins ? Si tu me rejettes je galoperais vers l’avenir sans me retourner. J’étais maintenu en haleine par les bouts de vérités qu’elle me crachait avec cette douceur effrayante qui ceignait sa bouche à merveille. Elle avait quitté Lior pour moi bien avant que je ne me présente. Etait-ce un signe divin ou la nouvelle preuve de ma lâcheté ? J’avais attendu une éternité – j’avais subi une éternité. Je ployai sous les flottements de sa voix de velours. Elle était aussi claire que l’éclat désarmant du jour. Je glissai pudiquement vers elle. Les volutes citronnées de son parfum auréolaient les boucles molles de ma chevelure blonde avant de se verser dans mes narines frétillantes. « Pendant que tu étais au Mexique avec Rhys, tu m’as manqué. Tu m’as sans doute beaucoup trop manqué. Lior s’en est rendu compte. Et quand il m’a demandé si je t’aimais, j’ai été incapable de lui répondre non. » Ses révélations tournaient dans le vide avant de me percuter de plein fouet. Rhys était l’un de mes meilleurs amis, je le savais irresponsable, éparpillé et mon Dieu, il manquait atrocement de discernement par moments mais, je ne pouvais songer aux belles valeurs de l’amitié sans que ses petits yeux sournois n’envahissent mes paupières. Je pouvais le suivre partout, aux tréfonds des déserts d’Arabie ou sur les plages exotiques du Mexique sans jamais le perdre, car je savais que dans la foule agitée, un seul éclat de rire raisonnerait toujours plus fort que tous les autres. Le sien. Je lui devais certainement mes plus longues cuites et une part de ma confession aujourd’hui. Je souris d’un air crispé. « On s’est séparé, Julian. Je… Je ne savais pas comment te le dire, parce que la seule raison pour laquelle on n’est plus ensemble est que je suis incapable d’aimer quelqu’un d’autre que toi. » Je pris une grande inspiration. Je me concentrais encore sur le faste illusoire qui émanait de ses lèvres, plusieurs minutes après qu’elle se soit tu. Je l’imaginais scintiller et répéter sans cesse les mêmes paroles. « On s’est séparé, Julian… je suis incapable d’aimer quelqu’un d’autre que toi… » Je papillonnai des yeux sans quitter ma transe passagère. Merde ! Je venais de lui avouer que je l’aimais. L’angoisse gronda dans mes veines. Je ne l’avais jamais dit avec autant de ferveur auparavant. Je suffoquais comme si un double maléfique de moi-même, venait subitement de mourir. De quel côté se trouve ma dévotion ? Le feu prenait peu à peu possession de mon œsophage, avant de s’étendre dans ma bouche. La pièce était trop silencieuse. Je me raclai la gorge avant de tordre mes mains sur mes cuisses. J’étais instable – ce n’était pas exactement le genre d’acte romantique que j’avais envisagé. Je relevai mon visage placide où les reflets de l’appréhension traçaient de longs sillons vers le plafond. L’obscurité illustrait les dernières lamentations de mon esprit avant que je ne tende mon cou frémissant vers Eugenia. « Tu es idiote. Tu m’aurais épargné de longues nuits de haine mal placée. Il est trop tard pour que je pardonne à Lior, je le détesterais toujours en secret. » Il t’a touché. Il t’a embrassé. Il a pensé que tu lui appartenais. J’effleurai sa joue avec détresse, même en étant aussi proche, je ne pouvais refreiner mon immense douleur. Tout ce temps perdu à conquérir les titres futiles d’un monde futile ! Les battements de mon cœur raisonnaient plus fort dans ma tête. J’espérais que ma conscience se détacherait de ma prise pour me laisser rejoindre l’unité de l’être aimé. Mon souffle haletant s’éleva afin de faire écho à mes pensées. Toujours plus fort. J’étais aveuglé par une puissance invisible. Je m’avançai encore vers sa silhouette brumeuse. Elle était aussi fascinante que les courants salés de la mer morte. Aucune espèce vivante ne pouvait exister dans ses conditions pénibles, sauf moi. Je plissai le front en la fixant avec insistance. « Ne me parle plus lui. Il n’existe pas. » Sifflai-je d’un air torturé. Je m’embrasais dans ma passion et les caprices orgueilleux de mon cœur, avant de poser mon front contre le sien. Je fermai les yeux, à la fois timide et impérieux, avant de sceller mes promesses par un léger baiser. Ma main tremblante remonta contre son bras avec une rage mal contenue. Je la serrai avec acharnement, refusant de me séparer de son étreinte. « Tu es à moi. » J’étais en pleine fermentation, je l’embrassai à nouveau et quelque chose d’extraordinaire se produisit. Comme si mon âme avait traversé les limites de l’immatériel, je voyais le monde à travers les yeux de Ginny. Je reconnaissais mon visage et l’expression de bonheur un peu fou qui perlait au fond de mes yeux. A cet instant précis, plus rien ne m’aurait étonné, même pas ma propre fin.
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() message posté Ven 17 Avr 2015 - 11:23 par Invité

some souls are bound together, so the poets say, but you and he are more than destined, more than merely bound—your love is not just written in the stars, it is woven into the fabric of the heavens, the essence of the cosmos. the two of you are, in truth, but one: one heart, one spirit, one intrinsic soul—it is not that you are fated to be with him, but rather fate has not the audacity to keep you apart. ✻✻✻ C’était apparu comme une évidence, quelque part. Je ne parvenais qu’à penser à lui. Je ne parvenais qu’à l’aimer lui, l’aimer lui malgré tout ce que nous avions pu vivre, l’aimer lui surtout après tout ce qu’il m’avait fait subir. Ce que nous nous étions fait subir mutuellement. Quelque part, cela avait été comme admettre que nous étions deux chaos, deux chaos qui évoluaient ensemble, pris par la gravité, capturés par la beauté du malheur de l’autre. Il n’existait pas de remède pour nous. Il n’existait pas de remède pour nos âmes en perdition. Nous étions nés malades, tous les deux, et nous n’avions faits de nos existences que nos enfers personnels.
Je l’observai, les joues teintées de rose, les paroles s’étant échappées de mes lèvres avec douceur. Quelque part, j’avais l’impression de ne plus avoir peur ; j’avais passé beaucoup trop de temps à être effrayée pour encore perdre mon temps à être effrayée. Je voulais admettre que notre relation était imparfaite mais que cela valait la peine. Je voulais admettre que notre relation était imparfaite mais qu’elle n’aurait jamais pu être mieux. Je voulais admettre que notre relation était imparfaite et que cela n’était pas quelque chose à craindre ; au contraire, dans le prisme d’incertitudes et de douleurs que nous avions connu, cela n’était que la preuve que l’autre comptait. Que la preuve que nous nous aimions. Parce que, Julian, je crois que c’est ça le problème. Nous ne savons pas nous aimer correctement. La pièce était silencieuse autour de nous mais je ne repris pas la parole, attendant simplement qu’il me réponde, attendant simplement qu’il me dise quelque chose. Je m’en voulais d’avoir tant attendu pour lui admettre que je n’étais plus avec Lior mais j’avais cru que cela briserait les instants éphémères de bonheur que nous avions partagé ces dernières semaines ; j’y avais cru jusqu’à ce qu’il arrive, jusqu’à ce qu’il m’admette qu’il m’aimait, jusqu’à ce qu’il m’affirme qu’il était la bonne personne et que, pour une fois, il était là.
Il se racla la gorge avant de se tordre les mains, mais je demeurai immobile. Je l’observai en silence, priant corps et âme que cela n’était pas trop tard, priant corps et âme pour que cela ne change rien. J’ai beau ne plus vouloir avoir peur de nous, Julian, parfois, je faiblis. La simple pensée que tu ne m’aimes uniquement parce que j’étais intouchable me brise le cœur. Puis, finalement, il s’approcha doucement de moi. « Tu es idiote. Tu m’aurais épargné de longues nuits de haine mal placée. Il est trop tard pour que je pardonne à Lior, je le détesterais toujours en secret. » Ses doigts effleurèrent ma jue et je tentais de voir, au fond de ses prunelles, le véritable sens de ses paroles. Je ne savais pas si je devais être flattée ou en colère. Je ne savais pas si cette haine démesurée était rationnelle ou si elle n’avait aucune raison d’être. Je secouai la tête. « Ce n’est pas de sa faute, Julian. » dis-je doucement. Non, ce n’était pas de sa faute. C’était moi, uniquement moi, qui étais allée voir ailleurs, qui s’était laissé prendre par son cœur. Tu m’avais fait trop mal, Julian. Tu m’avais fait si mal que j’ai cru pouvoir m’enfuir loin de toi. Cela n’avait été qu’un échec, quelque part. Lior avait été le premier à se rendre compte que je ne l’aimais pas, pas autant que je pouvais bien aimer Julian.
Je m’en étais voulu, au départ. Je m’en étais voulu de ne pas être à sa hauteur à lui. Puis, seulement après, j’avais compris que cela n’était pas de ma faute non plus. C’était ainsi ; j’avais presque l’impression que mes sentiments étaient écrits quelque part dans le cosmos, parmi les astres et les poussières  stellaires.
Je portais le nom d’une tragédie, après tout. Berenice. Parfois, j’aimais croire que je ne pouvais réellement échapper à ma destinée, que la fin de mon existence était écrite à l’encre indélébile dans le livre de la fatalité. « Ne me parle plus lui. Il n’existe pas. » me dit-il avant de s’approcher doucement de moi. Ses lèvres effleurèrent pudiquement les miennes. Cela aurait pu être notre premier baiser, oui. Cela aurait sans doute dû l’être.
Mais nous avions sans cesse été régis par l’impatience. Nous n’avions fait que nous croiser, nous chercher ; mais, au final, malgré les apparences, malgré les sentiments, tout n’avait été qu’éphémère. Une rature sur une page blanche. Une fausse note dans une symphonie. Les prémices d’une existence peut-être plus tranquille.
Il se serra contre lui avec insistance, comme s’il avait peur que je disparaisse, que je m’évapore. Il me serra contre lui avec le même désespoir qui avait pu m’animer quelques mois plus tôt, avant qu’il ne me lâche dans la mer du Pays de Galles. « Tu es à moi. » marmonna-t-il avant de m’embrasser de nouveau. Je passais mes bras autour de son cou, emportée ailleurs, emportée par mes émotions. Cela n’était pas la première fois mais pourtant, pour une fois, nous avions le droit. Le droit de nous aimer, le droit de nous embrasser, le droit de nous laisser aller.
Il y avait toujours eu quelque chose entre nous, après tout. Quelque chose pour nous séparer, quelque chose pour nous dévier de l’orbite dans laquelle la gravité nous avait fait entrer. Mon accident. Sa rancune. Ma douleur. Les autres filles. Lior. Nos coups bas. Nos disputes. Nous avions perdu tant de temps à nous déchirer. A nous rendre malheureux. A être des tragédies. « Pourquoi maintenant ? » demandai-je finalement en m’écartant légèrement de lui. Oui, pourquoi, Julian. J’ai toujours été là. Je t’ai toujours attendu, d’une certaine manière, même quand je prétendais te détester et ne plus vouloir te voir. «  Et qu’est-ce que… Qu’est-ce qui t’as fait admettre que j’étais… Que j’étais handicapée moteur ? » J’avais peur de mes paroles mais je refusais d’être effrayée. J’avais peur d’aller trop vite, de trop le pousser, mais je refusais de craindre ses réactions. Cela faisait deux ans. Deux ans que j’avais eu mon accident. Deux ans que je passais tous les jours de mon existence à avoir peur. Cela faisait presque un an. Presque un an que nous nous étions revus par hasard. Un an qu’il savait. Un an que j’avais peur pour nous.
C’était terminé. Je refusais d’avoir peur plus longtemps.
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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 13:45 par Invité
“My feelings couldn't be denied anymore. Why do you think I come right here in my free will wasting my precious time ? The truth spills out. Not all lovers are true loves. No other woman is you.”   Je gravitais inlassablement autour d’elle. Ginny, était la concrétisation de mon rêve le plus ancien. Je la regardais se mouvoir dans toute sa splendeur, mais j’étais incapable de déverser toute ma ferveur sur elle. Il était trop tôt ou peut-être avais-je peur de me dévoiler complètement. Je ressentais toute la jouissance et la gratitude du monde d’être à ses côtés, cependant mes sentiments était ponctués par une sensation de douleur étrange. L’accomplissement de cet acte romantique me coutait encore. Ce n’est pas un amour paisible. Tu sais que je n’abandonnerais jamais mes convictions et mes défauts professionnels. On m’a appris à être fourbe et manipulateur. Je promets de ne jamais pointer mon arme acérée contre toi, mais qui suis-je pour faire de tels compromis ? Je n’ai aucun contrôle lorsque la colère déferle sur ma conscience. Mes yeux perçants clignèrent lentement. Son apparition me semblait toujours irréelle. Hélas, elle avait trop souvent disparu de manière subite. Je gardais encore les séquelles de son départ, mais j’étais prêt à prendre le risque de la perdre à nouveau. Sa bouche si justement dessinée, si allègrement recourbée, me sifflait les incantations magiques de l’amoureux malheureux. Je vacillais comme un serpent face à son fakir, obnubilé par la tendresse de sa présence dans la pénombre. Le silence semblait presque légitime entre nous. Je pouvais lui parler avec les gestes. Je pouvais remarquer les étincelles des étoiles scintiller au fond de ses iris et les lueurs du divins se tracer sur son visage.   J’ai trop souvent pensé à toi, qu’il me semble parfois que tu n’es que le fruit de mon imagination. Je me demande si tu existes vraiment. Derrière tant de perfection et de tendresse, est-il possible qu’une créature aussi désespérée cohabite dans le corps éclopé d’une vénale ?   Je touchai sa joue avec une lenteur extrême, laissant toute ma détresse s’imprimer sur sa peau brûlante. Je ne détestais pas Lior parce qu’il m’avait trahi. Je comprenais parfaitement qu’il puisse succomber pour les charmes d’une fille comme Eugenia, mais depuis quand la jalousie était-elle un sentiment rationnel ? J’avais le droit de me sentir lésé car je détenais au fond de moi cette force sublime et destructrice qu’est la passion fulgurante d’un adolescent orphelin battu par son père. Ma flamme refusait de s’éteindre. Elle perdait sa magnificence au fil du temps, mais elle demeurait intacte face au vent.«  Ce n’est pas de sa faute, Julian.   » Je secouai la tête afin de lui intimer le silence. Je n’avais pas besoin d’en entendre plus. Je n’avais pas besoin de savoir, jusqu’où s’étaient étendues ses caresses sur son corps. Je déglutis avec difficulté en caressant ses cheveux soyeux. «  C’est ma faute. » Lançai-je dans un murmure. Ces mots m’écorchaient les lèvres. C’était comme lever la beauté sur la mort, et réaliser que le plus grand mystère de la vie n’était en fin de compte qu’une façon tragique de s’éteindre. Je pris une grande inspiration afin de recentrer mes émotions. Je n’étais pas complètement stupide. Je reconnaissais l’avoir poussé à bout, mais j’avais songé que si je l’éloignais avec violence, elle finirait par retrouver un semblant de liberté. Je voulais lui offrir une chance de bonheur loin du chaos que je lui infligeais, mais c’était une erreur de souffrir impunément pour les autres. Mon égoïsme reprenait toujours le dessus, même lorsqu’il s’agissait de mon plus grand amour. «  Je sais que je t’ai lâché dans la mer. J’étais si en colère, mais j’avais si peur de te perdre – C’est ma façon de t’aimer. Toujours. » Mes lèvres effleuraient à peine sa bouche, pourtant mon cœur me sommait d’approfondir notre étreinte. Je me retenais afin de partager cet instant de pur bonheur de la manière la plus saine et la plus innocente qui soit. Je voulais être à son image et atteindre les hautes sphères où elle régnait telle la princesse soleil.   Est-il possible d’être triste et heureux à la fois ? Je lui souris timidement en m’éloignant légèrement. Mon souffle était fiévreux, il s’enflammait dans ma gorge avant de s’engouffrer dans ma poitrine. Je m’étais promis de ne plus jamais connaitre l’amour, mais je ne pouvais pas fuir la fatalité de succomber pour la petite galloise. Je me penchai gracieusement afin de lui consacrer toute ma dévotion. «  Pourquoi maintenant ?   » Elle s’éloigna après m’avoir touché. Mon expression affolée rencontra la douceur de ses traits. Je revins vers elle, toujours insistant à garder contact avec son corps. Je ris doucement, sans me décaler. « Ce n’est pas la bonne question. Pourquoi, pas avant ? » J’haussai les épaules en faisant la moue, avant de ressentir un léger tiraillement dans mon bras droit. J’avais complètement oublié que j’avais cassé sa vitre. Je me tortillai lentement avant de me laisser bercer par le son de sa voix à nouveau ; «  Et qu’est-ce que… Qu’est-ce qui t’as fait admettre que j’étais… Que j’étais handicapée moteur ? »  Je n’étais pas sûr d’avoir la bonne réponse à ses interrogations. Je devais certainement assimiler toutes les évènements qui troublaient ma routine avant de pouvoir accepter la réalité. Je venais de débarquer à Londres – elle avait lu mon nom dans le journal et au lieu de me contacter, il avait fallu que nos retrouvailles soient réduits à un deux cafés dans un Starbucks miteux. Je m’étais languis pendant une année, sans à dieu et sans première rencontre. Ses jambes étaient immobiles sur son fauteuil roulant et sa colonne vertébrale pulvérisée par le choc d’un accident dont je n’avais jamais eu la connaissance. Je m’étais habitué à la solitude. Je l’avais haï avant d’espérer qu’elle disparaisse dans d’atroces douleurs. Puis, soudain, je voulais être à ses côtés. Je voulais la protéger et la chérir, mais je me sentais dans l’incapacité de l’aider à retrouver sa vie d’avant. Je culpabilisais d’avoir réussi, d’avoir oublié et d’avoir embrassé bien plus de filles que je ne pouvais me rappeler. « J’ai dû réaliser que vivre sans toi était pire que ton … Handicap …   » Soufflai-je. « J’étais perdu dans ma haine. Il est très difficile de faire la part des chances dans ce genre de situation. Qu’elle est ton excuse ? Pourquoi tu n’es jamais venu à moi ?   » Tu n’as jamais réagis quand je t’ai donné la bague. Tu ne l’as jamais porté une seule fois, même en sachant que je voulais t’épouser. J’étais à toi la première fois que je t’ai emmené au Hyde Park, mais tu m’as laissé sombrer.
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() message posté Lun 20 Avr 2015 - 16:20 par Invité

some souls are bound together, so the poets say, but you and he are more than destined, more than merely bound—your love is not just written in the stars, it is woven into the fabric of the heavens, the essence of the cosmos. the two of you are, in truth, but one: one heart, one spirit, one intrinsic soul—it is not that you are fated to be with him, but rather fate has not the audacity to keep you apart. ✻✻✻ Notre relation avait eu plus de bas que de hauts, si l’on faisait le compte de tout ce que nous avions bien pu vivre ces derniers mois. Il y avait eu trop de larmes versées pour quelques ombres de sourires ; nous avions passé plus de temps à nous déchirer qu’à nous réconcilier, plus de temps à nous disputer qu'à profiter, profiter simplement, de la présence de l'autre. Du moins, j’avais l’impression que c’était le cas. Du moins, j’étais persuadée que mes peines avaient été plus grandes que mes joies, que mon bonheur avait peu à peu disparu sous la pression de la tristesse, cette tristesse infinie qui se décomposait dans mon coeur en un million de poussières sombres. Dis-moi, Julian, est-ce que cela était nécessaire que nous en arrivions là ? Cela était comme si la douleur était un état acceptable. Comme si se faire du mal était normal. Je refusais de croire que nous n’ayons pas eu d’autres choix que ceux que nous avions fait, mais le caractère obligatoire de notre chaos personnel s’imposait peu à peu à moi. Il s'imposait pour que je l'accepte. Il s'imposait parce qu'il était devenu notre réalité, cette réalité que nous ne pouvions plus combattre, cette réalité qui faisait partie de nous, désormais. Oui, nous avions fait les mauvais choix. Oui, nous nous étions blessés, encore et encore, sans connaître de temps de répit. Oui, nous étions des tragédies. Mais, non, nous n'aurions pas pu agir différemment. Nous étions comme cela, après tout. Cela faisait partie de nous. Julian, tu trouves ça normal, toi ? Tu trouves ça normal de s’aimer mais de se déchirer ? Tu trouves ça normal de ne pouvoir vivre sans l’autre mais de lui faire du mal quand même ? Dis-moi, Julian. Dis-moi que cette douleur est normale. Dis-moi que nous sommes normaux. Dis-moi que les autres sont comme nous. Qu’ils ne savent pas s’aimer non plus. Que, parfois, la gravité est trop forte pour eux et qu'elle les contraint aussi à agir sans raison. Je l’observai dans les yeux, tentant de détailler son expression, tentant de voir ce qu’il pouvait bien ressentir, lui. Nous étions marqués par les imperfections d’une vie trop difficile. Nous n’étions que l’esquisse de personnes meilleures, les brouillons d’êtres dotés de sens et d'esprit logique.
Nous étions des marionnettes sans fils, des poupées brisées, des astres sans galaxie ni système solaire. Il n’y avait plus d’espoir pour nous, mais cela importait peu ; dans les profondeurs sombres de notre marginalité, dans les profondeurs sombres de notre solitude, nous étions deux. Et, à deux, nous étions notre propre univers, notre propre monde. « C’est ma faute. » me répondit-il par rapport à Lior. Je fronçai les sourcils, étonnée d’entendre ces mots venant de lui. Julian n’était pas une personne qui admettait facilement ses erreurs ou ses faux pas ; il s’enfonçait bien souvent dans sa rancune, dans sa fierté, il s’enfonçait sans connaître aucune limite. « Je sais que je t’ai lâché dans la mer. J’étais si en colère, mais j’avais si peur de te perdre. C’est ma façon de t’aimer. Toujours. » Ses lèvres effleurèrent les miennes pour ponctuer ses paroles et je me mordis l’intérieur de la joue. Je te l’avais dit, Julian. Je te l’avais dit que nous ne savions pas nous aimer correctement. Que nous étions des personnes étranges et marginales qui refusaient de croire que le bonheur pouvait réellement exister. J’aimais croire que cela était parce que nous étions incapables de contrôler ces forces supérieures. J’aimais croire que c’était plus fort que nous. Et, je savais qu’au fond ça l’était. « Tu es idiot. Tu avais peur de te perdre, et c’est précisément ça qui m’a poussé à m’éloigner. » Je faisais écho à ses propres paroles, quand il m’avait lui-même traité d’idiote. Un sourire avait pris place sur mes lèvres, un sourire amusé, un sourire légèrement confiant, également, parfois que j'avais moins peur.
Je finis par reprendre la parole en évoquant les mots qu’il m’avait de but en blanc. Il fut parcouru d’un rire et je l’observai, attendant une réponse, une réaction, n’importe quoi, de sa part. « Ce n’est pas la bonne question. Pourquoi, pas avant ? » dit-il, ne répondant pas à son interrogation. Ses mots raisonnèrent dans mon esprit. Ils vinrent même se glisser dans mes veines, parcourant mon sang jusqu’à mon cœur, dont les pulsations traduisaient l’impatience que je pouvais bien ressentir. « J’ai dû réaliser que vivre sans toi était pire que ton… Handicap… » J’hochai la tête comme pour l’encourager. Comme pour lui dire que ce n’était pas grave de dire ce mot, comme pour lui faire comprendre que cela irait, même si c’était difficile, même s’il avait encore du mal. « J’étais perdu dans ma haine. Il est très difficile de faire la part des choses dans ce genre de situation. Qu’elle est ton excuse ? Pourquoi tu n’es jamais venu à moi ? » Je retins ma respiration. Mes mains glissèrent le long de ses bras, et j’attrapai doucement celui où il s’était blessé. Je demeurai silencieuse, oui. Silencieuse pour faire le tri dans mes pensées, pour trouver la meilleure formulation. J’aimerais tellement que tu sois dans mon esprit, en cet instant, Julian. Parce que, malgré tous les mots qu’il y a dans le dictionnaire, il n’y en a pas un seul pour décrire ce que j’aimerais te dire. « La première fois où on s’est revu, tu te souviens ? » demandai-je doucement. « Tu t’es planté un couteau dans la cuisse. Quand je t’ai fait part de mes sentiments à plusieurs reprises, tu t’emportais. J’ai tenté de venir à toi plusieurs fois, Julian. Mais à chaque fois je ne m’y prenais pas suffisamment bien. A chaque fois… J’avais peur d’en dire trop ou pas assez. » Je lui adressai un sourire. Je ne lui rejetai pas la faute ; mes mots étaient doux, résolus, comme si, avec le temps, j’avais fini par accepter ces faits. C’était le cas, quelque part. J’avais appris à gérer mes déceptions. J’avais appris à être blessée. J’avais appris à mal m’y prendre. « Et puis, tu me connais. J’aime les autres en silence. » Parce que, Julian, malgré tout ce que j’ai pu dire, malgré tout ce qui a pu se passer, malgré le temps et nos erreurs, j’ai toujours eu mon cœur qui battait pour toi. Malgré mon combat acharné pour t’oublier, malgré toute ma colère et toutes mes peines, je pensais encore à toi. Je pris une profonde inspiration, m’approchant doucement de lui. Je ne suis jamais venue à toi. J’étais silencieuse. Mais, mon cœur, lui, criait toujours ses sentiments après toi.
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() message posté Mar 21 Avr 2015 - 2:15 par Invité
“My feelings couldn't be denied anymore. Why do you think I come right here in my free will wasting my precious time ? The truth spills out. Not all lovers are true loves. No other woman is you.” Je retins mon souffle en comptant jusqu’à dix. Je sentais mon esprit chavirer au loin avant d’exploser dans ma poitrine. J’avais l’impression de mourir une million de fois avant de renaitre de mes cendres – mais chaque nouvelle vie me rendait différent. Ce qui était étrange, c’est que malgré toutes mes transformations, je ne retenais qu’une seule faiblesse : Eugenia. Son teint doré, le dessin de ses joues creuses, l’éclat tantôt timide, tantôt colérique de son regard olive … J’étais hanté par chaque petit détail de son visage. Tu es mon point de repère. Je ne peux pas renoncer à ta présence, malgré mes efforts acharnés pour t’oublier. Tu fais partie de moi sans que je ne puisse me dérober de ton emprise. Je suis la légère couche de brume qui voile les lueurs de la lune, tandis que tu brilles comme une poussière d’étoiles au loin. Tu es hors d’atteinte. Mais je ne rime à rien sans toi. Ginny, si tu pars, je pars. Je restai stoïque contre son front. Ma bouche tremblait au contact de sa peau délicate. Je reconnaissais mes fautes en faisant abstraction de mon sale caractère. C’était à la fois étrange, et exaltant d’effleurer la paix de soi après plusieurs mois de déception vindicative. Cependant, une sensation de lourdeur planait au-dessus ma tête. Pourquoi n’étais-je pas complètement libéré ? Je l’embrassais, mais j’étais encore rongé par la peur de faillir à mon amour bienveillant. Nous n’étions certainement pas comme ces couples qui s’adonnaient aux jouissances simples d’une rencontre. Nous avions embrasé une forêt toute entière, avant de planter les germes de notre espérance. Je m’accrochai à ses muscles tendus, comme pour retrouver le chemin du retour vers ma maison perdue. Je suis le plus méprisable des hommes, celui qui ne sait plus se mépriser lui-même. Je posai mes mains sur ses épaules afin de retenir toute son attention. Je suis là – ne regarde que moi. « Tu es idiot. Tu avais peur de me perdre, et c’est précisément ça qui m’a poussé à m’éloigner. » Elle sourit d’un air malicieux, et je pus enfin retrouver, après une année d’abandon, et une long combat de vanités, l’étincelle de ma meilleure amie de jeunesse. Je fis la moue d’un air boudeur. « C’est parce que je suis toujours sûr de te retrouver … » Feignais-je d’une petite voix. Mes pensées faisaient écho à mes paroles, quelque part, malgré mon désespoir chronique, j’avais gardé la conviction de lui appartenir pour l’éternité ; depuis le jour où je l’avais croisé à la cafétéria du lycée à Cardiff, jusqu’au moment où les coups de feux avaient surgit dans la banque.

Elle attrapa mon bras blessé. Je réprimai un gémissement de douleur en me détachant légèrement de sa prise. Le sang ne coulait plus, mais mes vêtements déchiquetés par le verre portaient les séquelles de mon choc contre la vitre de la cuisine. Eugenia resta silencieuse face à mes interrogations. Je fronçai les sourcils, suspendu à ses lèvres. Je voulais entendre ce qu’elle avait à dire. Je voulais me laisser emporter par ses confessions et comprendre le fonctionnement de son esprit. « La première fois où on s’est revu, tu te souviens ? Tu t’es planté un couteau dans la cuisse. Quand je t’ai fait part de mes sentiments à plusieurs reprises, tu t’emportais. J’ai tenté de venir à toi plusieurs fois, Julian. Mais à chaque fois je ne m’y prenais pas suffisamment bien. A chaque fois… J’avais peur d’en dire trop ou pas assez. Et puis, tu me connais. J’aime les autres en silence. » J’acquiesçai de la tête afin de suivre le cours des événements tels qu’elle les citait. J’avais oublié ce geste plein d’héroïsme et de noblesse ! Je baissai les yeux, gêné par mon manque de discernement avant de fixer ma cuisse guérie. J’avais enfoncé la pointe de mon couteau suisse, exactement au centre de mon muscle – Juste pour défendre une idée. Je déglutis en caressant sa joue du bout des doigts. Shhh … N’en dis pas plus. Je sais. J’ai compris. Je suis un monstre d’égoïsme auquel tu n’as jamais su tenir tête. Elle aimait les autres en silence, tandis que je préférais les chérir dans la souffrance. Quelle belle paire ! Je ris nerveusement avant de la pousser délicatement au fond du canapé. Mon torse se colla lentement contre son corps. « Tu as peur de moi, maintenant ? » M’enquis-je en la fixant sans ciller. Je la redécouvrais sous l’éclat furtif de la lampe du salon. Avais-je droit à une seconde chance après tous les tords que je lui avais causés ? Après toutes les blessures qu’elle m’avait infligées ? Je bisoutai son arcade sourcilière avec tendresse. « Je ne suis, hélas, pas bien différent de l’homme que t’as laissé grelotter sur le sable. Je ne sais pas me tenir ni me contenir quand il s’agit de toi. » Déclarai-je en surplombant son expression innocente. « Ginny, un jour tu me tueras. Je le sais. » Confiai-je d’un air torturé. Je n’étais pas le premier homme à la toucher de façon indécente, et cette sensation de l’avoir souillé à cause de ma colère, perturbait la quiétude de notre intimité. J’étais comme un imposteur, incapable de me pardonner de l’avoir laisser me filer entre les doigts. Je me mordis la lèvre inférieure en fermant les yeux. Mes paupières étaient lourdes et mon âme engourdie par les efforts. Je nichai ma tête dans ses cheveux parfumés. Berenice, fais de moi le dernier.

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() message posté Mar 21 Avr 2015 - 22:50 par Invité

some souls are bound together, so the poets say, but you and he are more than destined, more than merely bound—your love is not just written in the stars, it is woven into the fabric of the heavens, the essence of the cosmos. the two of you are, in truth, but one: one heart, one spirit, one intrinsic soul—it is not that you are fated to be with him, but rather fate has not the audacity to keep you apart. ✻✻✻ Le plus difficile, dans tout cela, était sans doute d’admettre qu’il m’aimait. Qu’il m’aimait réellement, sans artifices, qu’il m’aimait moi malgré notre histoire et malgré nos rancœurs. Qu’il m’aimait après tout ce temps, qu’il m’aimait plus fort que les autres.
Qu’il m’aimait autant que je pouvais bien l’aimer.
J’aurais aimé pouvoir m’adresser à l’ancienne Eugenia, à celle qui était plus jeune et plus innocente. J’aurais aimé lui dire que ses sentiments insatisfaits valaient la peine d’être ressentis, que les peines de son cœur ne seraient pas éternels ; j’aurais aimé pouvoir lui faire comprendre que la vie pouvait être due, que l’existence elle-même pouvait donner envie de rencontrer une fin, mais qu’au final, elle était suffisamment naïve pour croire que la finalité de son parcours valait la peine.
Parce que c’était ce que je croyais, au fond de moi. J’avais l’intime conviction que cet instant valait tous les combats, toutes les douleurs et toutes les tristesses ; une part de moi me murmurait que cela était sans doute parce que j’étais bien trop candide mais je l’acceptais. Je m’acceptais, moi, dans la douceur de mon innocence et dans mes illusions réalistes. Je trouvais un certain réconfort à me répéter que les sentiments de Julian à mon égard excusaient tous les comportements, tous les gestes, tous les mots. Je trouvais un certain réconfort à admettre que je me sentais chez moi dans ses bras, même s’ils avaient été ceux à me jeter à la mer quelques mois plus tôt.
J’entendais presque Scarlet me dire que j’étais idiote, bête, simplette, de lui pardonner de cette manière. Je savais, également, que les autres autour de moi pourraient partager son avis ; ils avaient peut-être raison, d’une certaine manière, mais aucun d’entre eux ne pouvaient réellement comprendre ce lien qui nous unissait. Ce lien qui nous reliait. Ce lien qui s’était construit entre nous, qui avait pris place entre nos deux êtres, nos deux corps, nos deux cœurs. Ce lien singulier, ce lien qui ne nous concernait que nous.
Alors, oui, j’étais peut-être idiote, bête, simplette de lui faire confiance de nouveau, de tomber sous le charme de ses belles paroles. Mais, au fond de moi, je savais que personne ne pouvait comprendre. Que personne ne voyait dans ses yeux ce que je pouvais bien y voir. Que personne ne ressentait ce que je ressentais en sa présence. « C’est parce que je suis toujours sûr de te retrouver… » Je clignai plusieurs fois des paupières, alors que la vérité de ses paroles raisonnaient presque dans ma cage thoracique. Je savais qu’il avait raison. Je savais qu’il disait vrai. Cependant, qu’il le sache et qu’il l’envisage ainsi me blessait, quelque part, comme si cela me révélait qu’il s’amusait avec moi en sachant pertinemment que j’étais suffisamment idiote, bête, simplette pour revenir. Je déglutis avec difficulté, ma mâchoire se serrant. « Ne dis pas ça comme si j’étais ton jouet… » lançai-je dans un murmure. C’était l’impression que cela me donnait, même s’il ne l’avait sans doute pas dit pour ça. Julian, j’aimerais croire qu’au fond je suis plus qu’une marionnette, une poupée de porcelaine. Julian, j’aimerais croire qu’au fond si je reviens ce n’est pas parce que je suis idiote mais parce que j’ai le droit de croire que je peux te retrouver.
Il eut un mouvement quand j’attrapai doucement son bras, mais je ne cherchai pas à insister ; au lieu de quoi, mes doigts retombèrent sur mes genoux, et je passai une mèche de cheveux derrière mes oreilles. Julian s’approcha de moi et je sentis la chaleur de son corps se presser sous mes vêtements. Je pouvais presque sentir son odeur ; il portait sur lui l’aura de son parfum et du tabac froid. Mes yeux s’attardèrent sur ses lèvres avant de ne s’accrocher à son regard quand il reprit la parole. « Tu as peur de moi, maintenant ? » me demanda-t-il. Ses lèvres vinrent embrasser mon arcade sourcilière, et mon cœur eut un raté dans ma poitrine. « Je ne suis, hélas, pas bien différent de l’homme que t’as laissé grelotter sur le sable. Je ne sais pas me tenir ni me contenir quand il s’agit de toi. Ginny, un jour tu me tueras. Je le sais. » Je l’observai se mordiller la lèvre avant que son visage ne se réfugie dans le creux de mon cou ; je passais mes bras autour de lui et je le serrai contre moi, contre mon cœur. Je sentais l’odeur de sa peau et je sentais la chaleur de son corps ; dans le silence troublé par nos respirations, j’avais enfin l’impression de comprendre l’expression de faire un avec une personne. J’esquissai un sourire contre lui, sachant parfaitement qu’il ne pourrait même pas le voir. « J’aime croire que je n’ai plus peur. » murmurai-je doucement. « Et toi aussi, tu me tueras. Ca fait très Roméo et Juliette. » Je fus secouée d’un petit rire, même si, au fond de moi, je savais que cela était sans doute vrai. Il m’avait déjà jeté à l’eau, après tout. Il m’avait déjà abandonné sur le sable, trempée, alors que l’hiver commençait déjà à déferler des vents glacés. J’avais attrapé une pneumonie par sa faute. Julian, tu dis que je finirais par te tuer un jour, mais crois-moi, je pense que c’est sans doute l’inverse qui arrivera. Notre relation avait développé un lien étroit avec le chaos, avec le mal être. « Mais, tu sais quoi ? » finis-je par reprendre. Je me redressai, m’éloignant doucement de lui pour prendre son visage entre mes mains. « Je suis prête à prendre le risque. Tu l’as toi-même dit… Tu es un feu brûlant qui peut me détruire, qui a déjà failli me détruire, d’ailleurs. Mais je n’ai plus peur. » Je ne veux plus avoir peur, Julian. Je m’approchai doucement de son visage, capturant son regard. Mon corps tremblait sous toutes mes craintes mais je me plaisais à croire que, pour une fois, cela n’était peut-être pas une mauvaise chose. « Je te choisis, toi. Avec toutes tes ratures. » Je m’approchai doucement pour poser mes lèvres sur les siennes, et finis par passer mes bras autour de son cou. Je te choisis toi, oui. Je te choisis toi même si tu ne m’as pas choisi en retour quelques mois auparavant. Je te choisis toi parce que, de toutes manières, je n’ai jamais songé à d’autres options. Tu as toujours été mon seul et unique choix.
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() message posté Sam 25 Avr 2015 - 21:09 par Invité
“My feelings couldn't be denied anymore. Why do you think I come right here in my free will wasting my precious time ? The truth spills out. Not all lovers are true loves. No other woman is you.” Elle vacillait comme les mélodies d’un rêve noble que j’avais gardé secret pendant des années. Je regardais Eugenia mais je n’arrivais toujours pas à réaliser la gravité de ses confessions. L’amour était facile à apprécier mais j’avais si peur d’exposer mes faiblesses. J’avais sombré un million de fois avant de me relever. Mon cœur sera-t-il prisonnier éternellement ? Un léger frisson traversa mes muscles avant de vibrer dans ma gorge. Ma raison criait pour stopper cette infamie, mais je me découvrais seul au bord du précipice. Je vais sauter – Je vais prendre mon courage à deux mains et te rejoindre. Je l’observai avec un mélange de détresse et d’affection ; je me battais encore contre mes démons. Je n’avais jamais songé que la vie puisse me donner une seconde chance de lui avouer mes sentiments, mais la lumière revenait toujours avec la longue nuit. Je me mordis la lèvre inférieure. J’avais perdu tout attrait pour les femmes depuis le nouvel an. Certes, je m’amusais à affuter mes réflexes de séduction mais mon corps refusait de suivre les pulsions bestiales de ma conscience. Je vivais toujours plus loin, vers le tombeau du jeune orphelin qu’elle avait abandonné par dépit. Je me penchai encore vers son visage, les traits inquiets et lourds. Je suis fatigué de déambuler autour de la brume humide. Je suis lassé de la solitude et de la grandeur de mon ambition. Je veux conquérir ton âme et l’embraser jusqu’à ce que tes cendres s’agglutinent pour créer une nouvelle histoire ; toujours plus belle, plus romantique et plus dévastatrice. Mes bras bougèrent lentement avant de danser autour de sa silhouette fragile. Je ne savais pas la toucher correctement. Elle m’avait dit une fois que ses jambes avaient gardé tous leurs réflexes sensitifs ; elle ressentait la douleur, les caresses et le vent, mais j’avais l’impression que ce n’était pas suffisant. Je voulais qu’elle se laisse emporter par les effleurements fiévreux de mes doigts sur ses articulations abimées. Je voulais qu’elle s’emmêle entre mes souffles et mes pressions de façon à ce que sa mémoire imprime la vision de moi faiblissant entre les délices de son corps. Je bombai le torse avant de prendre une profonde inspiration. Puis il suffit que je regarde tes yeux, et tous mes doutes s’évanouissent. Il suffit que j’observe les plissements involontaires de tes paupières pour retrouver toute la beauté du monde. Ginny se tendit sous mon étreinte. Je sentis sa mâchoire se serrer contre ma joue brûlante. « Ne dis pas ça comme si j’étais ton jouet… » Sa voix n’était qu’un murmure. Je souris avec légèreté avant d’émettre un petit rire. « Tu es adorable. » Je m’attardai sur les coins de sa bouche avant de lui secouer lentement la tête. « Tu n’es pas un jouet. Tu es un elfe ; ils sont libres, légers et sans soucis. Ils couinent et se faufilent parmi les meubles. Ils sont tout le temps joyeux et excentriques – mais parfois ils tombent. Ils se cassent. Puis ils se lèvent pour retrouver l’allègre insouciance de leur monde féerique. » J’haussai les épaules en pressant ma paume ouverte contre sa tempe. « Tu es mon elfe cassé et lorsque tu te relèveras tu seras à nouveau libre, légère et sans soucis. » C’était une promesse. Je voulais extraire toute la magie des contes pour enfants et lui offrir une seconde fraîcheur de vivre.

Elle sentait comme une confiserie ; sa peau était à la fois douce et sucrée. Je déglutis en déposant un léger baiser au creux de son cou tandis qu’elle riait avec insouciance. « J’aime croire que je n’ai plus peur. Et toi aussi, tu me tueras. Ca fait très Roméo et Juliette. » Je poussai un long soupir de lassitude ; il faisait si bon contre son corps. J’avais subitement envie de dormir entre ses bras frêles pour retrouver la force de l’aimer encore plus fort à mon réveil. Si tu meurs, je meurs. Quel importance cela fait-il de savoir qui part en premier ? Je fis la moue en me redressant. « C’est peut-être magique, on marche sur la trace des plus belles œuvres romantiques de la littérature. » Mes lèvres se pincèrent malicieusement. Mes souvenirs joyeux à Cardiff semblaient ressuscitaient parmi les morts afin d’éveiller en moi une passion dévorante. Je m’enflammais au contact de son souffle délicat avant de jouir de la lumière qui enlaçait ses sourires. Je plissai le front prêt à la taquiner, mais le son sa voix interrompue mon élan de plaisanterie. « Mais, tu sais quoi ? Je suis prête à prendre le risque. Tu l’as toi-même dit… Tu es un feu brûlant qui peut me détruire, qui a déjà failli me détruire, d’ailleurs. Mais je n’ai plus peur. » Je restai stoïque, comme si la foudre venait de me tomber dessus. « Je te choisis, toi. Avec toutes tes ratures. » Elle venait de percer un trou dans ma poitrine. Mon cœur descendait de ma cage thoracique afin de se recueillir entre les arabesques de sa bouche voluptueuse. Elle était envoutante, mais je ne savais plus quoi faire de mon corps. Mes yeux s’embuèrent sous l’emprise de son ensorcellement avant que je ne ploie face à sa magnificence. Ginny, je partage ma vie avec mes désillusions mais tu es le pouvoir de la divinité qui déchire l’obscurité. Si tu me choisis, tu ne prends pas mes ratures, car tu es mon unique erreur. Je suis condamné puisque je t’ai laissé partir. Mais maintenant que tu es là, tous mes pêchers sont évangélisés. Elle s’approcha doucement afin de déposer ses lèvres sur les miennes, scellant ainsi nos deux souffles dans le vide incommensurable qui envahissait la pièce. Je crispai ma prise sur son dos avec désespoir avant d’approfondir notre baiser. « Tu es à la fois la pire et la meilleure chose qui me soit jamais arrivé. Si j’ai été assez chanceux pour te survivre, c’est que je mérite une fin heureuse avec toi. » Sans larmes et sans chagrin.

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() message posté Sam 2 Mai 2015 - 17:42 par Invité

Some souls are bound together, so the poets say, but you and he are more than destined, more than merely bound—your love is not just written in the stars, it is woven into the fabric of the heavens, the essence of the cosmos. the two of you are, in truth, but one: one heart, one spirit, one intrinsic soul—it is not that you are fated to be with him, but rather fate has not the audacity to keep you apart. ✻✻✻ Mes souvenirs se mélangeaient. Je nous revoyais à Cardiff, plus jeunes, plus insouciants, sans doute. Je nous revoyais dans ce Starbucks, ce Starbucks où nos deux chemins s’étaient recroisés. Je nous revoyais sans cesse, au cinéma, ensemble, à tenter de réparer l’irréparable, à tenter de surmonter l’insurmontable. Nous avions essayé, oui. Nous avions essayé à notre manière, à notre façon, accumulant les erreurs, nous blessant plus que nécessaire. Nous avions essayé sans y croire, essayé avec nos rancœurs, essayé avec toutes nos faiblesses. Mais la vérité était que nous n’avions sans doute pas été prêts. Pas prêts pour nous retrouver. Pas prêts pour nous pardonner. Nous avions essayé mais, au fond de nous, nous n’avions pas voulu que cela se produise. Nos tentatives avaient été des coups dans le vide. Des essais dénués d’âme. Parce que c’est ça, notre problème, Julian. Nous sommes trop entiers dans ce que nous ressentons. Nous détestons de tout notre cœur, nous aimons avec toute notre âme, nous faisons du mal avec toute notre volonté, nous en voulons avec toutes nos ratures. Nous ne connaissons pas la demi-mesure, Julian. Nous ne savons pas nuancer nos paroles, nous ne savons pas nuancer nos gestes. Nous sommes trop entiers dans ce que nous ressentons, oui. Et c’est probablement pour cela que j’ai conscience de t’aimer à en mourir. Parce que je suis incapable de t’aimer moins que ça. La situation me paraissait étrange, oui, décalée avec ce que mon cœur acceptait de réaliser. Cela était comme si ça allait trop vite pour moi. Comme si mon esprit ne comprenait pas comment cela pouvait être vrai, être réel, après avoir passé des mois à souffrir. Comme si une trêve, un répit, n’était pas envisageable après avoir passé toute une période en guerre.
Tout me paraissait naturel, pourtant. Naturel comme si nous étions destinés. Naturel comme si mon corps savait déjà se calquer sur ses gestes. Naturel comme si nous savions déjà évoluer dans la même dimension. C’était facile d’aimer une personne que j’avais connue toute mon existence. C’était facile de la laisser me toucher, facile de sentir ses doigts contre moi. C’était facile et, pourtant, j’avais l’impression que c’était un rêve.
Un rêve, une illusion, un monde irréel. Mais cela me convenait. J’acceptais les délires de mon esprit s’ils étaient si apaisants pour ma conscience et pour mes sentiments.
J’avais toujours été faible en sa présence. Je n’avais jamais su lui tenir tête, d’une certaine manière ; je m’étais bien souvent dressée contre lui pour finalement exécuter ses envies sans même y réfléchir à deux fois. Je m’étais bien souvent opposée à lui pour finalement faire comme il en avait envie, à la fin. J’étais son jouet, oui. Même si cette réalité me blessait, même si le fait qu’il soit au courant me touchait, j’étais son pantin, sa poupée, donnée entre ses mains. « Tu es adorable, » me dit-il avant de secouer la tête. « Tu n’es pas un jouet. Tu es un elfe ; ils sont libres, légers et sans soucis. Ils couinent et se faufilent parmi les meubles. Ils sont tout le temps joyeux et excentriques – mais parfois ils tombent. Ils se cassent. Puis ils se lèvent pour retrouver l’allègre insouciance de leur monde féerique. » Je fronçai les sourcils en l’entendant exposer ses théories, ses thèses. Sa main vint se poser sur ma tempe, à l’endroit même où je m’étais cognée dans la banque, et mes yeux se plantèrent dans son regard. Je ne savais pas où il désirait en venir. Je ne comprenais pas ce qu’il souhaitait me démontrer. Pourtant, je l’écoutais avec une attention non feinte. « Tu es mon elfe cassé et lorsque tu te relèveras tu seras à nouveau libre, légère et sans soucis. » Je secouai la tête en esquissant un sourire, laissant échapper un rire ; ma main attrapa la sienne et je pressai ses doigts avec douceur. « Qu’est-ce que tu racontes, » murmurai-je en observant son expression. Il avait toujours été un littéraire. Il avait toujours laissé ses paroles l’emporter lui même. Il décrivait la réalité comme il la voyait ; les situations tragiques prenaient des allures de chaos dans son esprit torturé, alors que les instants de micro-bonheur devenaient magiques et féériques.
Cependant, je ne tentais pas de le contredire. Je savais que, pour que cela marche, pour que l’on connaisse enfin le calme, il fallait que je fasse des efforts. Qu’il en fasse également de son côté. Et cela commençait dès maintenant. « C’est peut-être magique, on marche sur la trace des plus belles œuvres romantiques de la littérature. » J’esquissai un sourire amusé. Je ne savais pas si cela était magique, ou beau. Shakespeare, à travers certaines de ses œuvres, avait fini par faire croire que l’amour faisait essentiellement mal. Que l’amour terminait mal. Je ne voulais pas d’une tragédie. Je ne voulais pas d’une fin malheureuse, pas après avoir passé des mois à nous détruire. « C’est pas trop mal, pour un écrivain, » répondis-je doucement avec entrain. « Par contre, je n’irais pas jusqu’à dire que c’est magique. Je ne sais pas pour toi, mais je ne suis pas très branchée je-bois-du-poison-pour-me-suicider, ce genre de choses. » J’étais espiègle, presque, ayant finalement l’impression que j’avais le droit d’être moi-même en sa présence. Ayant finalement l’impression que je pouvais exprimer tout ce que j’avais sur le cœur. Parce que, oui, Julian, il y a tant de choses que j’aimerais te dire. Tant de choses que j’ai gardé pour moi parce que j’avais peur de tes colères. Mais, au delà de tout ça, bien au dessus de mes ressentis, je veux que tu saches que c’est toi, Julian. C’est toi que je choisis. Il était le seul. Il n’y avait que lui. Je ne savais pas s’il se rendait compte de la profonde fidélité que je lui accordais, mais elle était réelle, juste là, dans ma poitrine. J’observai ses yeux embués qui brillaient dans la pénombre, sa main raffermit sa prise dans mon dos quand je posai mes lèvres sur les siennes. « Tu es à la fois la pire et la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Si j’ai été assez chanceux pour te survivre, c’est que je mérite une fin heureuse avec toi. » Je remis correctement quelques unes de ses mèches de cheveux, avant de doucement caresser sa joue. « Ne pense pas à la fin, » lui lançai-je doucement avant de me redresser et l’observer avec une mine taquine. J’avais le droit de l’embrasser, je le savais, je l’avais déjà fait. Cependant, j’éprouvais une certaine satisfaction à contempler ses lèvres en me disant que j’avais finalement l’autorisation de le faire. Cependant, j’éprouvais un certain contentement en me rendant compte que, oui, c’était finalement à notre tour. A notre tour de nous trouver. « Après tout ce temps à nous louper, je ne songerais qu’à une éventuelle fin dans approximativement trois cent cinquante-quatre ans, sept mois, vingt-deux jours et trois heures. » J’haussai les épaules. « Mais avant ça, je vais informer le destin pour lui dire que tu es exclusivement à moi. » J’haussai les sourcils avant de me mettre à sourire, posant mes lèvres dans son cou avant de passer mes bras autour de lui pour le serrer contre mon cœur. Et encore, Julian, je ne suis même pas sûre que trois cent cinquante-quatre ans, sept mois, vingt-deux jours et trois heures me suffiraient. Je ne suis même pas sûre qu’une éternité me suffirait. Parce que c’est ça, le problème avec nous, Julian. Nous sommes entiers dans ce que nous ressentons. Et je t’aime de toute mon âme, si fort que je ne disposerais jamais de suffisamment de jour pour épuiser mon cœur.
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