"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici She will love you to ruins and you will love her back until your very last breathe. - Page 2 2979874845 She will love you to ruins and you will love her back until your very last breathe. - Page 2 1973890357
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She will love you to ruins and you will love her back until your very last breathe.

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Lun 4 Mai 2015 - 2:23 par Invité
“My feelings couldn't be denied anymore. Why do you think I come right here in my free will wasting my precious time ? The truth spills out. Not all lovers are true loves. No other woman is you.” Comme deux étoiles filantes perdues dans l’immensité du ciel, nous brûlions en milles poussières avant de nous fondre dans un univers sobre et noir. Les voiles vespérales que j’avais un jour redouté, enveloppait à présent nos blessures afin de cacher toutes nos erreurs passées. J’observais Eugenia avec tendresse, avant que mon visage ne prenne l’expression profonde de la souffrance. C’était une mauvaise habitude chez moi, un vice que je ne pouvais surmonter. J’avais le bonheur triste même lorsqu’il s’agissait de mes retrouvailles tant espérées avec ma meilleure moitié. Mes yeux se perdaient sur ses pommettes saillantes alors qu’elle souriait à mes paroles avec insouciance. Je ne pouvais ignorer la puissance de mes sentiments à son égard. Mon engouement devenait plus fort, toujours et encore. Transi, par la chaleur de son étreinte, je ployais comme une feuille d’automne face au vent. Mon rêve d’enfant prenait des allures de passion ravageuse. Je vivais le fantasme perpétuel d’un adolescent effarouché et solitaire. L’amour, ce traitre à la patrie, ce terrible sentiment de désespoir et de mélancolie parsemé d’éclats de joies et de délices – comment me situer au juste milieu ? Je t’ai aimé toute ma vie avec le doute et l’espoir. Maintenant que je n’ai plus à douter ou à espérer, j’ai peur de te perdre. Je ne suis pas défaitiste par nature. C’est toi qui me rends fragile. Mon cœur bats trop fort. Je n’arrive pas à tenir le rythme. Tu es comme une image qui s’efface si brusquement qu’elle en devient introuvable. Mes bras s’agitèrent autour de son visage, mais ce simple geste revêtait malgré une certaine retenue toute l’ampleur de ma dévotion. Je ne l’avais peut-être pas choisi d’une manière très romantique, mais je me plaisais à croire que Ginny Lancaster avait envahi mon espace vital. Elle s’était imposée dans mon existence avant de s’infiltrer sous ma peau et dans mes veines. J’avais mis du temps à réaliser que cette douce douleur qu’elle m’infligeait, faisait partie de moi. Je me refusais de renoncer au scintillement des feux ravageurs de sa ferveur, même lorsque ces derniers menaçaient de me brûler vif. Puis, je lève les yeux vers le ciel et j’aperçois le soleil. Le plus grand astre de la galaxie, et je ne peux songer une seule seconde, qu’il puisse égaler la magnificence de ma bienaimée. Je me penchai délicatement pour l’embrasser. Cependant, mes lèvres vacillantes restèrent en suspens au-dessus de son menton aigu, incapables de combler la distance qui nous séparait. Mon corps se languit de toi depuis le début. Laisses-moi tranquille, Eugenia. Je sais qu’il est trop tôt pour toucher le St Graal mais je le convoite avec tellement d’ardeur. Pourquoi ne puis-je pas te caresser avec véhémence et renverser la balance ? Un fragment de mes réflexions me revint tout à coup à l’esprit ; Lior – ses jambes – son innocence. Nous étions sans doute trop brisés pour nous extirper de la réalité aussi rapidement. Je fis la moue en m’éloignant.

J’avais remarqué son petit air ronchon lorsque je l’avais comparé à un objet de convoitise. Je comprenais que mes notions soient parfois peu glorifiantes, mais je désirais la possédais au-delà des limites matérielles. « Qu’est-ce que tu racontes, » Murmura-t-elle avec douceur. Je m’égarais dans ma fibre littéraire car il était plus simple de me cacher derrière des sous-entendus, plutôt que d’énoncer à haute voix mes révélations secrètes. J’étais un animal égaré, incapable de comprendre les exigences du monde qui m’entourait. « Je dis que je t’aime – et que tu es toujours ma Ginny insouciante qui court à perte d’haleine sur la plage. » Récitai-je sur un ton solennel, les paupières grands ouvertes. Je la contemplais longuement en silence. Il y avait si peu d’espaces paisibles, accueillants et harmonieux dans cette ville. Je ne me sentais chez moi, nulle part. Cependant, je retrouvais un semblant de plénitude sur ce canapé par le simple fait d’être avachi aux côtés d’Eugenia. Peu importait que ce fût étrange, ce sentiment était réconfortant. Il faisait revenir ma bonne humeur et ma joie de vivre. « C’est pas trop mal, pour un écrivain, Par contre, je n’irais pas jusqu’à dire que c’est magique. Je ne sais pas pour toi, mais je ne suis pas très branchée je-bois-du-poison-pour-me-suicider, ce genre de choses. » Je la rejoignis dans son entrain en laissant échapper un rire libérateur et cristallin. Et c’est alors, en déployant mes ailes abîmées, que la douce mélodie de la mer raisonna dans mon esprit. Mes souvenirs m’emportaient de nouveau à Cardiff, comme si j’étais captif d’un espace-temps différent. C’était mes plus belles années. Toi. Moi. Et le soleil couchant. Je fis la moue en me redressant. « C’est pas trop mal, pour une muse. » Lui répondis-je en effleurant à peine sa tempe. Elle était encore irritée suite à sa chute, mais Ginny semblait bien se porter. C’était un réel soulagement. L’allégresse montait en moi comme une petite bulle de savon étincelante qui disparaissait au loin. J’avais réellement cru la perdre lorsque l’un des braqueurs l’avait menacé sous mes yeux. Je crispai la mâchoire par reflexe, avant de secouer lentement la tête pour chasser mes frayeurs infondées. « Alors tu ne te suiciderais pas pour moi ? Je suis outré ! » Feignais-je d’un air dramatique. « Certes rien ne t’y oblige mais quand même, un peu de courtoisie. Je serais mort, je ne m’en rendrais même pas compte. Tu aurais pu faire semblant pour mon égo. » La taquinai-je avant de replacer une mèche derrière son oreille. Je veux être ton meilleur ami encore. Confie-moi tes secrets les plus inadmissibles. Je veux tout savoir de toi ; comment as-tu vécu tout ce temps loin de moi ? Tu me dois une année d’aventures fantastiques et de larmes de tristesse. Ta disparition était atrocement cruelle au début, mais j’essaie de comprendre maintenant. Je peux parfaitement comprendre. N’aie pas peur, dis-moi tout. Je relâchai la pression sur son dos en la regardant avec application. Je ressentais un certain contentement dans le simple fait de la sentir, juste là, à mes côtés. Les battements de mon cœur effréné s’élevaient afin de suivre le rythme de sa respiration calme et pesée. Peut-être avions nous souffert le martyr pour mieux apprécier les plaisirs simples du paradis. « Ne pense pas à la fin, » Sa bouche rouge s’approcha amoureusement de moi, me créant ainsi l’illusion d’un baiser. Je déglutis, attendant avec impatience une caresse ou une étreinte, mais seul le souffle forale se ses vêtements se versa sur mon visage. Je tressaillis à la fois amusé, et semi-absent, alors qu’elle plongeait ses longs doigts dans ma chevelure rebelle. « Après tout ce temps à nous louper, je ne songerais qu’à une éventuelle fin dans approximativement trois cent cinquante-quatre ans, sept mois, vingt-deux jours et trois heures. Mais avant ça, je vais informer le destin pour lui dire que tu es exclusivement à moi. » Elle sourit au rythme de ses paroles. Elle était incroyablement adorable. Comment avais-je pu me passer de sa présence ? Je sentis ses lèvres se presser sur mon cou avant que ses bras ne s’enroulent autour de ma poitrine. Son étreinte purifiait mon âme. Je sentais la magie qui emplissait l’air, bercée par la chaleur, emportée par les mélodies d’une musique muette et charmeuse. « Tu es très précise. Tu penses qu’on se chamaillera encore après tout ce temps ensemble ? » M’amusai-je en humant les parfums sucrés qui s’échappaient de sa chevelure soyeuse. Tu penses que mes cicatrices auront enfin disparu ? J’espère que je ne souviendrais plus de mon père, de ma mère et de mes oncles. Après, trois cent cinquante-quatre ans, sept mois, vingt-deux jours et trois heures, tu seras mon unique famille. Et je t'aimerais encore et toujours. Les notions du temps ne peuvent pas rendre justice à l'ardeur passionnée de mon amour, parce que de toute évidence, cet abysse qui me regarde en retour n'a aucun fond.

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() message posté Sam 9 Mai 2015 - 17:33 par Invité

Some souls are bound together, so the poets say, but you and he are more than destined, more than merely bound—your love is not just written in the stars, it is woven into the fabric of the heavens, the essence of the cosmos. the two of you are, in truth, but one: one heart, one spirit, one intrinsic soul—it is not that you are fated to be with him, but rather fate has not the audacity to keep you apart. ✻✻✻ J’avais la sensation de pouvoir respirer de nouveau, comme si la gêne qui s’était logée dans mes poumons avait fini par disparaître. Comme si la douleur qui s’était propagée dans mes bronches depuis des semaines avait fini par me laisser tranquille, me laisser tranquille et m’oublier, me laisser tranquille et s’évaporer. C’était presque agréable de me sentir de nouveau normale, entière, saine. C’était presque agréable de réaliser que, finalement, survivre n’était peut-être pas la seule option. De réaliser que, finalement, j’avais peut-être le droit au bonheur moi aussi, à ce bonheur presque indécent qu’on trouvait dans les séries télévisées et les films à l’eau de rose. Depuis mon accident, depuis deux ans, jour pour jour, je n’avais fait qu’être le fantôme de moi même ; j’avais cru, dans les semaines qui avaient suivies, que cela était parce que je n’avais plus la possibilité de me lever, de marcher, de courir. Je m’étais faite à l’idée que mon handicap me définissait. Que l’ancienne Eugenia Lancaster était morte, morte dans son accident de voiture, morte avec ses espoirs, morte avec sa candeur. Cela avait été plus simple de croire ça. Plus simple de rendre les armes et de cesser de lutter.
Mais je m’étais trompée. Et j’avais mis deux ans à le réaliser.
J’existais encore ; l’adolescente puérile et innocente que j’avais été était toujours enfouie, enfouie au plus profond de mon être. Ce n’était pas ses jambes immobiles qui l’avaient maintenue prisonnière dans mon cœur ; cela n’avait pas été, non plus, la dépression nerveuse, la profonde tristesse ou la résignation. Non. Cela avait été l’absence. L’absence du pilier qui aurait pu maintenir son existence debout. L’absence d’une partie essentielle de sa vie. L’absence des murs fondateurs de son quotidien qui avait amené à la ruine de son univers. Je levai les yeux vers Julian, mon cœur tambourinant dans ma poitrine, plus vivant que jamais. Je te l’ai déjà dit une fois. Je te l’ai déjà dit deux fois. Je te l’ai déjà dix mille fois. Mais je n’ai jamais eu l’impression que tu te rendais compte de la sincérité de mes paroles. Je regrette, Julian. Je regrette de t’avoir éloigné. Je regrette d’avoir tenté de t’épargner. Pas seulement pour toi, pas seulement pour le mal que j’ai pu t’infliger. Je regrette aussi pour moi. J’ai perdu deux années de ma vie que je ne pourrais jamais réellement remplacer. « Je dis que je t’aime – et que tu es toujours ma Ginny insouciante qui court à perte d’haleine sur la plage, » me dit-il et j’esquissai un sourire en baissant les yeux, presque gênée par ses paroles. Je voulais le croire, oui. Je voulais croire que j’étais de nouveau la même. Je voulais croire que le monde continuait encore de me sourire, que cette gamine n’était plus perdue à tout jamais maintenant qu’il était là, à mes côtés. Maintenant qu’il était là pour m’aider à reconstruire le désastre de mon cœur. « Et je t’aime aussi. Peu importe celui que tu es. » Ma voix était douce, mes mots avaient presque été prononcés dans un murmure ; je relevai la tête pour plonger mon regard dans le sien, un sourire au bout des lèvres.
Je savais qu’il était différent de l’image que j’avais de lui ; je savais que sa personnalité était confuse et bouillonne, que les pensées s’entremêlaient dans son esprit torturé. Je savais également qu’il pouvait être l’être le plus adorable qui soit tout comme l’être le plus mesquin qui existe ; je savais qu’il n’existait pas de juste milieu pour notre relation, à l’image de ses façons d’être. Nous ne pouvions pas trouver un équilibre entre le malheur et le bonheur. Nous ne pouvions pas nous canaliser, apaiser nos feux ardents. Nous étions tels que nous étions. Et, pour une fois, j’entrapercevais la lueur d’un avenir meilleur. D’un avenir qui faisait moins mal, puisque nous nous étions déjà épuisés à nous tuer. « C’est pas trop mal, pour une muse, » me lança-t-il et je me mis à rire doucement. « Alors tu ne te suiciderais pas pour moi ? Je suis outré ! Certes rien ne t’y oblige mais quand même, un peu de courtoisie. Je serais mort, je ne m’en rendrais même pas compte. Tu aurais pu faire semblant pour mon ego. » Je levai les yeux au ciel. Ses doigts vinrent placer une mèche de cheveux derrière mon oreille, tandis que mes bras resserraient leur prise autour de son cou. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas laissée aller à l’insouciance de cette manière ; cela faisait longtemps que je n’avais pas eu suffisamment de courage pour être telle que j’étais, pour me sortir des douleurs de mon cœur. « J’ai trop peur de la mort pour ça, » lui répliquai-je en haussant les épaules. « Mais, si tu veux, je pourrais arrêter de manger du sucré pour toi. Plus de gâteau, plus de glace, plus de bonbon. C’est une magnifique preuve d’amour, venant de ma part. » J’hochai la tête avec conviction avant de me mettre à rire.
Parce que oui, je pouvais rire. Je pouvais sourire à en avoir mal à la mâchoire. Je pouvais me permettre d’être innocente, d’être vive, parce que mon existence en elle-même n’était peut-être pas tout à fait perdue. Je te l’ai dit une fois, je te l’ai dit deux fois, je te l’ai dit mille fois. Cependant, ce n’était pas assez. Cependant, ça ne reflétait en rien ce qu’il m’arrivait. J’avais l’impression de vivre une existence en noir et blanc, sans toi. J’avais l’impression que le monde était fade. Que le monde était sans couleur. Que l’espoir était peint de noir. « Tu es très précise. Tu penses qu’on se chamaillera encore après tout ce temps ensemble ? » J’eus une moue espiègle. Cet instant soulageait mes peines, presque. Comme si je savais qu’il s’agissait du début d’une ère plus calme, plus reposante. « Sans doute, » finis-je par répondre. « A moins que tu décides miraculeusement d’être toujours d’accord avec moi, bien entendu. Mais pour être tout à fait honnête, je pense que ça serait moins drôle. » En parler avec légèreté donnait une dimension moins dramatique à nos conflits antérieurs. En parler avec confiance donnait une dimension plus rassurante à nos disputes récurrentes. Je ne suis pas sûre de vouloir être comme ces couples toujours en accord, Julian. J’ai l’impression que ça ne fait pas partie de notre réalité. J’ai l’impression qu’on est plus profonds que ça, qu’on a plus de relief. Parce que, tu vois, Julian, même si je n’aime pas me disputer avec toi, j’ai l’impression que c’est essentiel. J’ai l’impression que ça ne me fait que t’aimer encore plus fort.
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() message posté Dim 10 Mai 2015 - 0:24 par Invité
“My feelings couldn't be denied anymore. Why do you think I come right here in my free will wasting my precious time ? The truth spills out. Not all lovers are true loves. No other woman is you.”   Mon amour te ressemblera.  Je touchais Eugenia avec une certaine retenue. J’essayais de dissimuler mon enthousiasme derrière une tendresse un peu mensongère, cependant mes envies inassouvies me hantaient toujours. Je soupirai en résistant aux cris de guerre qui s’élevaient dans ma poitrine tremblante. Telle l’aube qui s’arrachait au sein de la nuit, les dessins de mon faible cœur se dissolvaient dans la lumière du jour. Je lui souris en plissant les yeux. J’avais l’impression d’être malheureux en sa présence également. A croire que je portais en moi les germes de ma propre destruction, car malgré tous mes efforts et mes bonnes intentions, je demeurais prisonnier de ma réalité tragique. Les nuages grisonnants du passé cheminaient autour de ma tête avant de se fixer devant mon regard perdu. Il y avait un tambourinement bruyant qui battait dans mes oreilles, plus fort que les appels de ma raison, plus doux que les chants mélodieux de sa voix. Je courbai la bouche avant de me mordre la lèvre inférieure. La peur me tétanisait totalement. Tu es là. Je bouge mes doigts vers ta silhouette. Je m’avance à contre-courant, Ginny. Je déglutis en me redressant avec lenteur. Je ne voulais pas qu’elle remarque ma posture anormale et mon expression quelque peu paniquée. Serais-je éternellement emprisonné dans ce désir tourmenté de la contempler ? Je rêvais éveillé d’un rencontre charnel au bout de quelques minutes de déclaration à peine. Quel obsédé ! Quel goujat !  Ma respiration sifflante grondait dans mes bronches avant d’embraser mon système tout entier. Peux-tu entendre ce rythme saccadé battant avec puissance, encore et encore ? Je murmurais mes pensées au-dessus de ses lèvres avec douceur comme si les mots que je prononçais pouvaient briser notre trêve affectueuse. Elle esquissa un léger sourire. « Et je t’aime aussi. Peu importe celui que tu es. » Je plongeais dans son monde fantaisiste ; Parle-moi encore. Berce-moi, jusqu’à ce que le mal qui me ronge s’évanouisse. J’étais seul au bord du précipice. Je vacillais les yeux clos avant de retrouver la terre ferme. Je pense que je retombe amoureux de toi, et ça fait mal à chaque fois. J’effleurai sa joue du bout des doigts, comme si ma caresse pouvait laisser une trace indélébile sur sa peau claire. Je croyais connaitre Eugenia parfaitement, intimement, mais je réalisais avec effroi qu’en dehors d’un cadre amical tumultueux et quelques baisers volés à la dérobé, notre relation n’était battit que sur une illusion de bonheur parfait. Et les illusions n’existent pas. Je m’éloignai en ébouriffant ma frange bouclée. Peu importe ce que je suis Ma conscience répétait ses mots en boucle. Elle m’aimait peu importe ce que j’étais, tandis que je l’aimais en me basant sur une chimère. Elle n’avait pas plusieurs facettes, c’était toujours la même personne, seulement avec des blessures et des cicatrices en plus. Je me raclai la gorge avant de rire sans raison. «  Je suis pas encore bipolaire, tu peux m’aimer tout court. Ce n’est pas un problème. » M’amusai-je en grimaçant comme un enfant.

Son étreinte chaleureuse embrasait mon âme. Je soufflai dans son cou avant de la presser contre mon cœur. Ses cheveux parfumés voilaient la moitié de mon visage, comme pour m’offrir un masque d’insolence et d’insouciance. «  J’ai trop peur de la mort pour ça, mais, si tu veux, je pourrais arrêter de manger du sucré pour toi. Plus de gâteau, plus de glace, plus de bonbon. C’est une magnifique preuve d’amour, venant de ma part.   » Je la suivis dans son hilarité avant de me taire subitement. Elle avait raison d’avoir peur de la mort, tout comme j’avais raison d’avoir peur de me laisser aller au délires de mon esprit vicieux qui me sommait de l’embrasser. Je n’étais pas encore habitué à ce genre de gestes, je suppose. « C’est un grand sacrifice en effet. » Lui répondis-je avec allégresse. « Je me demande si je pourrais me priver de cigarettes par contre, j’ai essayé une fois mais je ne veux pas vraiment arrêter. » J’étais persuadé que j’étais trop dépendant et raide pour être initié à une vie saine et ennuyeuse. Je souris alors que ma langue s’enroulait dans ma bouche, à la recherche des effluves goudronneux du tabac. « Rhys fume, c’est trop impossible que j’arrête sans lui ! » Feignais-je d’un air dramatique. « Genre c’est lui qu’il faudrait obliger en premier si jamais cette idée cruelle te traverse l’esprit. Promet-moi que c’est lui qui plonge en premier … » Raillai-je en la secouant gentiment. Je fis une moue craquante en clignant des yeux à plusieurs reprises. Soudain, je me stoppai net, captivé par son aura bienveillante. Je te retrouve enfin mais … J’ai la conviction de pas être à la hauteur. Ginny, nous avons évolué séparément. Ta disparition m’a profondément blessé, mais je me suis habitué à mon destin de martyre. Je … Et si je ne pouvais plus écrire ?  Je me penchai lentement de côté. Cela n’avait aucun sens de penser, de dire, ou d’écrire si elle ne faisait plus partie de mon monde. Je n’avais ni patrie, ni idéal. J’avais seulement Eugenia. « Sans doute. A moins que tu décides miraculeusement d’être toujours d’accord avec moi, bien entendu. Mais pour être tout à fait honnête, je pense que ça serait moins drôle. » Je levai les yeux, amusé par sa remarque. « C’est vrai mais ce serait plus facile si tu étais toujours d’accord avec moi. Soyons pratiques, j’ai tout le temps raison. » Je posai ma tête sur son épaule afin d’éviter son regard pétillant. Je voulais mesurer mes erreurs et mes négligences à son égard – je ne me pardonnais pas mes propos. Evidemment, je prétendais que mes mauvaises habitudes étaient passagères, mais elles m’empêchaient de vivre ma quiétude jusqu’au bout. Je me souviens de tout ; de la gare de Liverpool, de l’internat de John Moore, de la plage, du cimetière, du Times ... Je crispai mes doits autour de son épaule. « Je ... A dire vrai, ça m’angoisse d’être en couple avec toi. » Susurrai-je. Je fixais ses mains avec beaucoup de mélancolie, de tristesse et de gravité insondable. Ton combat ne sera pas victorieux. Ton existence n’est pas banale et absurde pour autant, Julian. Relève-toi. Les idéaux sont faits pour être atteint. Tu es lové tout contre le tien.
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() message posté Lun 11 Mai 2015 - 21:03 par Invité

Some souls are bound together, so the poets say, but you and he are more than destined, more than merely bound—your love is not just written in the stars, it is woven into the fabric of the heavens, the essence of the cosmos. the two of you are, in truth, but one: one heart, one spirit, one intrinsic soul—it is not that you are fated to be with him, but rather fate has not the audacity to keep you apart. ✻✻✻ « Je suis pas encore bipolaire, tu peux m’aimer tout court. Ce n’est pas un problème. » J’esquissai un sourire en posant mon regard dans le sien, tentant de décrypter ce qu’il pouvait bien penser en cet instant précis. Evidemment qu’il n’était pas bipolaire ; cependant, malgré moi, j’avais l’impression qu’il existait plusieurs lui, que sa personnalité connaissait plusieurs facettes que je n’avais peut-être pas encore eu le temps de toutes rencontrer.
D’abord, il y avait le Julian que j’avais rencontré à Cardiff. Ce grand gamin effrayé par son père mais animé par une profonde affection pour ce bourreau qui avait failli lui ôter la vie à plusieurs reprises. Ensuite, il y avait eu le Julian qui était devenu mon meilleur ami, ce même Julian dont j’étais tombée amoureuse, ce même Julian que j’avais observé avec admiration, ce même Julian qui avait constitué mon univers tout entier. Après, il y avait eu le Julian que j’avais retrouvé après une année d’absence, cet individu vicieux et tourmenté que je n’avais pas reconnu, cet individu qui m’avait fait du mal à plusieurs reprises sous l’impulsion de ses colères. Enfin, il y avait le Julian que j’avais actuellement en face de moi. Ce Julian doux mais triste, ce Julian attentionné mais qui semblait garder pour lui de nombreuses pensées. Je savais qu’il n’était pas bipolaire. Je savais qu’il était une seule et unique personne. Cependant, je me perdais dans tous les personnages qu’il pouvait incarner au fil des jours, selon les situations. Je n’avais pas su m’adapter à ses changements d’humeur et ses réactions antithétiques.
J’avais eu peur de lui. Je l’avais détesté. Il m’avait manqué. Je lui en avais voulu. J’avais désiré ne plus le voir. J’avais l’impression d’avoir connu toutes les étapes, d’être passée par toutes les émotions. Cela avait été de la haine à la crainte. De la crainte à la colère. Mais tout n’avait fait que nourrir, d’une certaine manière, la profonde affection que j’avais toujours ressenti à son égard. Tu ne trouves pas ça étrange, toi ? Je t’ai aimé même dans les pires instants que tu m’as fait subir, comme si tu avais mis mes sentiments à l’épreuve, comme si tu t’étais lu à voir jusqu’où je pouvais te suivre par amour. Peut-être ai-je un problème, Julian. Peut-être ai-je accepté trop de choses venant de toi. Peut-être t’ai-je laissé me faire du mal trop longtemps. Mais, au final, je ne parviens même pas à m’en inquiéter, m’en inquiéter et t’en vouloir. Parce que j’ai l’impression que ça en valait la peine. Je glissai doucement mes doigts dans son cou, sentant sa peau vibrer sous mon contact, tandis qu’il s’esclaffait à mes paroles. « C’est un grand sacrifice en effet. Je me demande si je pourrais me priver de cigarettes par contre, j’ai essayé une fois mais je ne veux pas vraiment arrêter, » me répondit-il. Je fronçai le nez en songeant à sa dépendance. L’odeur me dérangeait, en elle-même ; je ne disais rien mais j’avais l’impression de ressentir une gêne dans mes poumons à chaque fois qu’une personne pouvait allumer une cigarette non loin de moi. J’étais habituée à ce que Julian sente ainsi. J’étais habituée à ce ça se mélange à sa propre odeur. Pourtant, cela ne voulait pas dire que je l’acceptais forcément. « Rhys fume, c’est trop impossible que j’arrête sans lui ! Genre c’est lui qu’il faudrait obliger en premier si jamais cette idée cruelle te traverse l’esprit. Promets-moi que c’est lui qui plonge en premier… » J’esquissai un sourire en haussant les épaules. « Si vous arrêtiez tous les deux en même temps, vous seriez intenables et je serais obligée de vous enfermer quelque part le temps de votre sevrage, » lui répondis-je, le nez en l’air tandis que je réfléchissais à mes propres paroles. J’avais essayé. Plusieurs fois. Puis, après m’être étouffé à en cracher mes poumons, j’avais décidé d’arrêter d’essayer. D’arrêter de comprendre pouvoir fumer était si cool. Je n’avais pas eu l’occasion de me dévergonder, d’ailleurs ; je n’avais jamais été invité à des fêtes en petit comité, encore moins à des soirées étudiantes. Je n’avais jamais bu en excès, hormis quelques fois fois, en compagnie de Julian la plupart du temps. Mes seuls écarts pouvaient se résumer à ma consommation de bière quand je piratais les réseaux de la police municipale. En soi, c’était presque affligeant. « Mais c’est pas dans mes plans pour l’instant. Un jour, peut-être. » J’haussai les épaules. Je savais que cela n’arriverait probablement jamais. J’étais peut-être bornée. J’étais peut-être impatiente. J’étais peut-être têtue. Cependant, j’avais conscience qu’il s’agissait de leur vie et de leurs choix. J’avais fini par respecter ça. Par les laisser faire. « C’est vrai mais ce serait plus facile si tu étais toujours d’accord avec moi. Soyons pratiques, j’ai tout le temps raison. » reprit-il. Sa tête se posa sur mon épaule, et je donnai un léger coup en guise de maigre protestation. J’étais bien loin de partager son avis, mais je me gardais bien de lui dire, de peur qu’il saisisse l’occasion de me faire un grand discours savant que je peinerai à suivre. « Je... A dire vrai, ça m’angoisse d’être en couple avec toi. » Sa voix me tira de mes rêveries. Je fronçai les sourcils, mon cœur loupant un battement dans ma cage thoracique.
J’avais peur de comprendre ce qu’il voulait réellement dire.
Je me redressai légèrement, confuse. Il y avait tant d’hypothèses qui s’accumulaient dans mon esprit. Je n’avais pas suffisamment confiance en moi pour observer la situation d’un point de vue pragmatique. Je n’avais pas suffisamment confiance en moi pour élaborer des théories qui ne me remettaient pas moi-même en cause. Puis, finalement, je m’éclaircis doucement la gorge. « Pourquoi ? » lui demandai-je avec une précaution infinie, la gorge serrée. « C’est parce que… Parce que je ne peux pas marcher ? » Parce que je ne suis pas comme les autres ? J’avais envie de lui dire que ça irait, qu’il finirait par s’y faire, mais je ne pouvais pas lui offrir de tels mensonges. Parce que ce n’était pas vrai. J’étais handicapée, oui. Mais j’avais également une vie d’handicapée. Il y avait les médicaments. Les brûlures fantômes. Les hauts et les bas. Les spasmes musculaires. La  vie de recluse. Les meubles conçus à hauteur. Toutes ces choses qui rendaient l’existence différente. Tu peux me le dire, Julian. Tu peux me dire que tu as peur parce que je ne suis pas comme les autres. Tu peux me dire que ce n’était pas ce à quoi tu t’attendais pour toi, tu peux me dire que tu imaginais mériter mieux que ça. Mais c’est ma vie, Julian. Je vais de paire avec toutes ces différences-là. C’est sans doute le problème. Parce que tous ces sacrifices, tu es contraint de les faire. Ou alors, si tu ne veux pas, tu es contraint de m’abandonner. M’abandonner moi.
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() message posté Ven 5 Juin 2015 - 21:44 par Invité
“My feelings couldn't be denied anymore. Why do you think I come right here in my free will wasting my precious time ? The truth spills out. Not all lovers are true loves. No other woman is you.” La soirée tenait ses promesses. C’était merveilleux d’être enfin seul avec Eugenia, d’être moi-même à nouveau. Je m’arrêtai un instant avant de me blottir contre les plis de ses vêtements. J’avais l’impression qu’elle me complétait. Tout ce temps, je n’avais fait qu’errer dans le vide à la recherche d’un bonheur perdu alors qu’il était là, sous mon nez. Notre premier baiser échangé me semblait être différent de tout ce que j’avais pu connaitre auparavant. J’avais embrassé tellement de femmes mais lorsque mes lèvres avaient rencontré le dessin voluptueux de sa bouche, je m’étais laissé emporter par une vague d’appréhension étrange. Mes frissons s’étendaient de ma poitrine jusqu’au bout de mes doigts, et j’en oubliais mon intrusion par la fenêtre. J’en oubliais les lois de la gravité, la douleur et l’odeur du sang qui coagulait sur le col de ma chemise. J’avais nourri cette passion indicible, année après année. Je l’avais laissé germer en secret au creux de ma conscience. Son prénom était marqué au fer rouge sur ma peau. Je croyais aux valeurs du savoir simple, de l’accumulation des connaissances par le travail acharné et les efforts continuels mais en cet instant, je succombais avec une facilité déconcertante, sans la moindre restriction – sans la moindre préparation. Mon cœur battait à contre sens, bafouant toutes mes anciennes certitudes, me mettant au pied du mur comme si je n’avais qu’une seule mission : Aimer jusqu’à la déraison. Aimer encore et encore jusqu’à ne plus en pouvoir. Je passai ma main sur son bras maigre avant d’entremêler nos doigts. Je ne me rendais pas compte qu’autour de moi, la pièce était en mouvement constant. Eugenia réfléchissait sans partager le fil de ses pensées. Je fermais les yeux et les étoiles brillaient sous mes paupières rosées. Son expression concernée disparaissait dès que je m’approchais. Peut-être n’était-ce que le fantôme de son insouciance. Peut-être finirait-il par s’éclipser avec le temps. Je serrais sa prise comme possédé par un sentiment d’angoisse. Je voyais la façon qu’elle avait de pencher la tête et ses manies à chaque fois que j’allumais une cigarette. Je n’étais pas dépendant, il me semblait que mon besoin de nicotine était plus intense. Mon corps s’unissait aux écrans de fumées afin d’endosser le rôle d’un grand héros de la littérature. Je pouvais être le prince des poète, le savant fou où l’homme qui avait découvert le nouveau monde. Sérieux, que serait l’éloquence d’un écrivain sans une clope clouée au bec ? C’était presque une obligation – un partie indissociable de mes bras et de mes poumons. « Si vous arrêtiez tous les deux en même temps, vous seriez intenables et je serais obligée de vous enfermer quelque part le temps de votre sevrage, mais c’est pas dans mes plans pour l’instant. Un jour, peut-être. » J’haussai les épaules en souriant. Je savais que Ginny n’était pas une fêtarde. Elle préférait la quiétude de la solitude et les clapotements de son clavier, aux agitations de la foule en délire. Elle ne m’avait jamais accompagné en soirée, même pendant ses visites à Liverpool. Je comprenais son état d’esprit, mais j’avais besoin de narcotiques et d’alcool afin de me redonner de l’entrain et provoquer une explosion d’émotions dans ma tête après une longue semaine de travail. « Je n’ai pas fumé depuis ... » Je jetai un regard furtif à ma montre. « ... une heure ? » Hasardai-je en rigolant. Je posais ma tête sur son épaule, convoitant secrètement son attention. J’affleurais sous mon aspect vaniteux et orgueilleux, un univers plein de sentimentalisme et de romantisme. Je courbai la bouche avant de lui confier, avec la plus grande sincérité, mon terrible secret. J’étais paralysé par la peur, comme si mon visage était giflé par les bourrasques du vent glacé et que mes muscles ne pouvaient plus bouger. Elle marqua une longue pause lors de laquelle je pu compter les battements de son cœur contre mes tempes. Elle semblait préoccupée par quelque chose. Cette pensée produisait un effet déplorable sur moi et le fossé qui nous séparait s’agrandissait progressivement. Je retins ma respiration. « Pourquoi ? » J’arquai un sourcil en me redressant ; avais-je réellement besoin de m’étaler sur les raisons inexplicables qui me poussaient vers elle ? C’est parce que… Parce que je ne peux pas marcher ? » Je ne savais pas quoi penser. Je ne savais pas si j’étais blessé par sa question où si je trouvais ses craintes justifiées. Après tout, je l’avais blâmé pour son handicap. J’avais refusé de la prendre en pitié ou de lui accorder le moindre crédit lorsque j’avais découvert ses mensonges. J’avais souffert de son incommodité et des difficultés qu’elle devait surmonter au quotidien alors que je n’avais pas la moindre idée de ce qu’était sa vie. Je secouais la tête en déglutissant, mi-réprobateur, mi-gêné. Je ne pouvais plus reculer. Je ne voulais pas la froisser en agissant de travers, alors je prenais une expression pensive afin de trier mes mots sur le volet. Je me détachai de sa prise puis je lui fis face d’un air sérieux. « A vrai dire ... J’ai toujours eu peur d’être avec toi … Je ne sais pas, tu es différente des autres filles mais tu l’as été même avant ton accident. Tu vas te moquer de moi, mais tu es apparu au moment où j’avais le plus besoin de quelqu’un alors je me disais que tu étais un cadeau d’Aïda … » Je passai une main tremblante dans ma chevelure suintante avant de lui adresser un sourire pâle. Quitte à plonger, autant aller jusqu’au bout de la folie. « Tu es en quelque sorte trop importante. Ton … Handicap est certainement un obstacle en plus, mais ce ne serait pas drôle si c’était facile… » Susurrai-je en caressant sa joue. Je me battais encore contre les effets de ma colère, mais si notre amour était la source de tout mes malaises, alors pourquoi avais-je la sensation d’être en sécurité en cet instant ? Je me penchai afin de l’embrasser – comme pour ponctuer mes pensées. Comme pour me prouver qu’elle pouvait m’apaiser.

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() message posté Dim 7 Juin 2015 - 15:19 par Invité

Some souls are bound together, so the poets say, but you and he are more than destined, more than merely bound—your love is not just written in the stars, it is woven into the fabric of the heavens, the essence of the cosmos. the two of you are, in truth, but one: one heart, one spirit, one intrinsic soul—it is not that you are fated to be with him, but rather fate has not the audacity to keep you apart. ✻✻✻ Il y avait cette peur. Cette peur constante qui habitait mon être. Cette peur qui ponctuait mes journées, cette peur qui faisait de moi ce que j’étais. Il y avait cette peur. Cette peur constante qui ne partirait jamais. Qui ne partirait jamais parce que je ne pourrais jamais être comme les autres. Qui ne partirait jamais parce que j’étais condamnée à continuer de cette manière.
J’avais peur de moi. Peur de tous ces petits détails qui constituaient mon être. Peur de toutes ces choses dont les autres ne se rendaient pas compte.
J’étais habituée à vivre ainsi. Habituée à me lever, habituée à m’habiller, habituée à aller et venir. Je me battais avec mon propre corps, ce corps qui m’empêchait d’être rapide dans certaines situations, ce corps qui m’interdisait d’accomplir certains gestes. Cela paraissait facile, de loin. Les autres me voyaient m’installer dans le canapé en quelques gestes précis sans même se douter qu’il m’avait fallu des heures et des heures pour perfectionner ma technique. Cela paraissait facile, tant que l’on ne s’intéressait pas de près à mon quotidien. Certaines personnes se rendaient compte de mes combats constants. Ma soeur était aux premières loges. Elle m’avait vu chuter une centaine de fois et me relever tout autant ; elle avait assisté à ces changements dans ma vie et avait assimilé ces nouvelles vérités au fur et à mesure. Mes parents aussi, d’une certaine manière, savait ce que j’affrontais chaque jour ; mais, à leur manière, ils me couvaient trop pour réellement se rendre compte de tous les efforts que je devais faire dans certaines situations. Puis, il y avait Bartholomew. Ce demi-frère sans doute trop insouciant, sans doute trop inconscient, pour se rendre compte des épreuves qui s’accumulaient.
Les autres personnes, elles, ne savaient pas. Les autres personnes, elles, se limitaient à la simple connaissance de mon handicap. Je me doutais que leur imagination devait faire le reste ; elles étaient suffisamment lucides pour se rendre compte que mon quotidien était différent de celui des autres. Alors, je vivais avec la peur. Cette peur qu’elles se rendent réellement compte que j’étais différente. Cette peur que Julian, lui, n’accepte pas tous ces changements que j’étais contrainte de lui imposer. Nous n’avions jamais eu de réelle conversation à propos de ça, après tout. Il avait toujours rejeté, d’une certaine manière, ce morceau de mon existence. Il ne savait pas dans quoi il s’engageait. Il ne savait pas dans quoi il s’aventurait. Et j’étais constamment animée par la crainte qu’il se rende compte que tout cela était trop pour lui. « Je n’ai pas fumé depuis... Une heure ? » dit-il en observant sa montre et j’esquissai un sourire, secouant la tête par dépit. Je ne pouvais pas me battre contre son addiction et je n’avais pas envie de le faire. Il s’agissait de ses choix. Je n’avais absolument aucune légitimité à lui imposer mes idéaux vis-à-vis du tabac, même si cela venait directement entraver mon propre quotidien.
J’étais confuse, oui. Confuse quand il admit à voix haute qu’il avait peur. Presque aussitôt, je laissais mes angoisses me submerger, et je vis dans son regard qu’il n’était pas d’accord avec tout ce que je pouvais bien penser. Je demeurai interdite, gardant le reste pour moi, ne désirant plus m’étaler sur tout ce qui pouvait habiter mes pensées en cet instant, la gorge serrée par l’émotion. Doucement, il se détacha de moi pour mieux m’observer, et je relevai les yeux vers lui, presque gênée, les joues colorées par le malaise. « A vrai dire... J’ai toujours eu peur d’être avec toi… Je ne sais pas, tu es différente des autres filles mais tu l’as été même avant ton accident. Tu vas te moquer de moi, mais tu es apparu au moment où j’avais le plus besoin de quelqu’un alors je me disais que tu étais un cadeau d’Aïda… » me répondit-il finalement. Je me mordis anxieusement l’intérieur de la joue en passant une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Tu es en quelque sorte trop importante. Ton… Handicap est certainement un obstacle en plus, mais ce ne serait pas drôle si c’était facile… » Sa main vint caresser ma joue alors que sa bouche retrouvait la mienne ; les pulsations douloureuses de mon coeur rythmait la danse de nos lèvres et je fermai les paupières. Cela ne faisait que me rassurer à moitié mais je savais au fond de moi qu’absolument aucune parole n’aurait été suffisante ; seul le temps pourrait me persuader du contraire, seul le temps pourrait me prouver qu’il ne s’enfuirait pas en courant à la première épreuve difficile. Après tout, je n’avais absolument aucune confiance en moi. Je n’avais pas réussi à corriger ce point-là. « Désolée, mais je n’ai absolument rien d’un ange tombé du ciel, » lui dis-je doucement, après m’être doucement écarté de lui. Je passai ma main dans ses cheveux, remettant en place quelques mèches qui lui tombaient sur le front, tout cela avec application. « Je pense qu’on a peur tous les deux, alors. » J’esquissai un sourire avant d’hausser les épaules. La fatalité voulait qu’après avoir passé des années à nous manquer et nous rater, nous finissions tétanisés par la crainte. Peut-être était-ce la preuve même que nous attachions trop d’importance à notre histoire. Peut-être était-ce la preuve que tout cela n’était pas vain, parce que tout nous importait vraiment. « Il va falloir qu’on travaille là-dessus… Mais je pense que le temps va nous aider aussi, » repris-je finalement avant d’hausser les épaules. « Donc tu n’as pas peur à cause de mes jambes, hein ? Tu n’as pas peur de toutes ces choses que je ne peux pas faire ? De toutes ces choses qui seront différentes ? » Je l’observai avec espoir, je l’observai avec attention. J’avais envie qu’il m’affirme qu’il s’en fichait de toutes ces choses même s’il n’avait pas la moindre idée à quoi cela pouvait bien l’engager ; je voulais qu’il me jure que cela ne le retenait pas, parce que c’était moi qu’il choisissait. Moi, avec toutes mes ratures. Moi, avec toutes mes cicatrices.
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() message posté Dim 7 Juin 2015 - 17:25 par Invité
“My feelings couldn't be denied anymore. Why do you think I come right here in my free will wasting my precious time ? The truth spills out. Not all lovers are true loves. No other woman is you.”  Je n’avais pas uniquement peur de son handicap. C’était l’avenir qui me tétanisait. Un effroyable sentiment d’incertitude me rongeait jusqu’à la moelle afin de briser toutes mes défenses. J’avais aimé Eugenia pendant des années sans jamais envisager qu’elle puisse réellement m’accepter dans sa vie. J’en avais rêvé mais plus je m’approchais de l’accomplissement de ce mirage et plus elle s’éloignait de ma portée. Si elle m’avait simplement laissé seul ce soir, j’aurais immédiatement abandonné ces vaines tentatives de la conquérir. Je me serais levé dignement afin de l’oublier à tout jamais. J’aurais considéré tout le reste de notre  relation, tout ce chaos de forces, d’injustices perpétuelles, de désirs cachés et d’échecs répétitifs comme un fardeau. Cependant, cet abandon de mes illusions m’aurait couté ma personnalité. Lever les voiles pourpres sur mes sentiments n’était pas une simple aventure agréable et libératrice. Je me sentais encore fébrile, même après l’avoir embrassé à pleine bouche - comme si elle pouvait encore se rétracter. Comme si mes excès de colère et de zèle pouvaient faire la différence. Ginny pensait qu’elle était la seule à troubler mon mode de vie ou mes routines quotidiennes, mais en réalité, j’étais tout aussi instable qu’elle pouvait l’être. Il m’arrivait de me réveiller le matin avec une sensation d’oppression étrange. Une lame acérée pointée sur ma poitrine et mon cœur, qui ne partait jamais. Les effluves de la nicotine et mes longues rédactions ne pouvaient pas toujours m’apaiser, il fallait que je libère mon courroux parfois. Il fallait que j’exprime mon mal être en cognant contre les murs jusqu’à ce que mes phalanges s’ouvrent sous la pression de mes coups. Il fallait que je réponde aux exigences tourmentées de ma colère parce que le contraire me semblait insupportable. Je soupirai en fermant les yeux. Jusque-là, je faisais preuve d’une certaine maitrise. Je contrôlais les fluctuations arythmiques de ma respiration à chaque fois qu’elle prononçait un mot susceptible de me contrarier ou d’éveiller en moi une rage fulgurante.   Je dissimule mes cicatrices derrière un masque imperturbable et hautain. Je me fais passer pour un homme que je ne suis pas, Ginny. A force de prétendre, j’ai fini par vivre dans la dissolution de ma véritable identité. Je pense parfois à George, au jour où il t’a frappé aussi – et malgré toutes ses erreurs, je me sens contraint de l’aimer et de m’occuper de lui. Il est mon père. Il est ma famille et je n’abandonne pas la famille. Comment peux-tu penser que je puisse partir aussi facilement maintenant que tu es avec moi ? Malgré mon immense désespoir et les louages que je pouvais chanter pour le nihilisme et le monde de l’obscur, j’éprouvais encore une crainte épouvantable de l’abandon. Très souvent, cette insécurité se révélait amèrement douloureuse, tellement douloureuse que j’éprouvais le besoin de la combattre par la violence. J’étais confus. Mon visage se crispa alors que je caressais délicatement son menton. Je voulais tellement comprendre la profondeur de son malaise. Je voulais m’accommoder à chacune de ses faiblesses de la même manière qu’elle s’accommodait aux miennes, mais il m’était tout bonnement impossible d’imaginer la vie sur un fauteuil. J’avais expérimenté l’immobilité pendant quelques temps suite à mes nombreuses opérations du genou, mais j’avais toujours réussi à me déplacer sur une jambe. Je pouvais me hisser sur mes béquilles, ramper sur le parquet et sautiller sur les escaliers. A quel point son handicap pouvait-il être encombrant ? Mes pensées avaient des résonnances diaboliques au creux de ma tête. Handicapée. J’avais le sentiment de trahir mes valeurs. Handicapée. Pourquoi était-il si difficile d’envisager la chose à haute voix ? Certainement, parce que je tenais son accident pour responsable de son départ. Je nourrissais aussi une vraie aversion pour Scarlett, pour sa soirée étudiante à la con et pour la chaussée de la route. Je me mordis la lèvre inférieure en soupirant. Notre baiser était fugace et teinté de mélancolie. Notre baiser s’était fini trop vite. « Désolée, mais je n’ai absolument rien d’un ange tombé du ciel, » Murmura-t-elle en s’éloignant. Elle tendit ses mains vers mon visage afin de replacer quelques mèches qui tombaient sur mon front lisse. Ses gestes étaient lents, calculés et agréables. Je me laissais aller à ses caresses sans bouger, comme si le moindre mouvement de ma part pouvait briser la quiétude de nos échanges. « Je pense qu’on a peur tous les deux, alors.   » Je souris en faisant la moue. Nous avions tous les deux peurs – cette pensée revenait sans cesse dans ma tête. Tout les deux. Nous étions enfin unis, et même si c’était dans l’angoisse, la déraison et l’incertitude, cette sensation de fusion m’apparaissait comme une prière sacrée. « Il va falloir qu’on travaille là-dessus… Mais je pense que le temps va nous aider aussi, donc tu n’as pas peur à cause de mes jambes, hein ? Tu n’as pas peur de toutes ces choses que je ne peux pas faire ? De toutes ces choses qui seront différentes ? » J’observais ses épaules vibrer avant de soulever les sourcils. Je n’étais pas sûr qu’elle soit prête à entendre la vérité telle que je la visionnais mais il le fallait. Je déglutis en sentant un frisson secouer mes émotions. Mes yeux bleus rayonnants de majesté, d’intelligence et d’humanité se posèrent sur sa bouche et je tressailli avant de lui répondre. « Je ne connais pas encore toutes les choses que tu peux faire ou non. J’imagine qu’il y en a beaucoup, mais je n’y prête pas d’attention particulière, puisque je pourrais les faire à ta place en général. » Je croisai mes mains sur mes cuisses tremblantes. « Mais je n’oserais pas confirmer que je n’ai pas peur à cause de tes jambes. Je ne veux pas te mentir. C’est différent tant que tu te sens différente. Moi je te regarde, et je vois une jolie fille assise sur un fauteuil. Mes réflexions s’arrêtent là. Mais si tu n’as pas confiance en toi, tu me renvoies tes frustrations et je commence à remarquer des choses ; tes doigts courbés, tes cuisses immobiles, ton expression gênée …   » Affirmai-je avec éloquence. Je lui adressai un regard chaleureux, et ne manquai pas de m’approcher de nous de son cou. Je sentais probablement le tabac froid, mais j’espérais qu’elle fasse abstraction le temps d’une étreinte. Je la retenais conre mon torse pendant quelques minutes. Mes lèvres frémissantes touchèrent son oreille.  « Tu verras, ça ira …   » Promis-je d’un air solennel.
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() message posté Dim 7 Juin 2015 - 21:25 par Invité

Some souls are bound together, so the poets say, but you and he are more than destined, more than merely bound—your love is not just written in the stars, it is woven into the fabric of the heavens, the essence of the cosmos. the two of you are, in truth, but one: one heart, one spirit, one intrinsic soul—it is not that you are fated to be with him, but rather fate has not the audacity to keep you apart. ✻✻✻ Mes jambes immobiles. Mes mouvements limités. Mon corps endommagé. Je ne voyais que cela, lorsque je me regardais dans le miroir. Il n’y avait que cette fille brisée, cette poupée de porcelaine cassée. Je notai mes grands yeux fatigués, les cernes marqués qui me mangeaient les joues. Je ne mettais pas de poudre ni de fond de teint pour masquer les ravages des épreuves sur mes traits. Je ne tentais pas de paraître, je ne tentais pas d’avoir l’air d’une personne que je n’étais pas. J’avais une vision dépréciative de ma personne et je me rendais compte que, la plupart du temps, les autres se rendaient compte de toutes ces pensées négatives que je nourrissais à mon égard. Cela était comme si j’avais une aura de tristesse autour de moi, une aura de manque de confiance en moi. Une aura qui repoussait les autres, une aura qui n’incitait pas à les garder auprès de moi.
Mais je n’y pouvais rien. J’étais ainsi. Je me plaisais à croire que je ne pourrais jamais changer ; j’étais née comme ça et je n’avais fait qu’évoluer dans la même optique au cours de ces dernières années.
Peut-être même étais-je devenue pire. Je n’en savais rien.
Mon regard glissa sur Julian alors que j’essayais de décrypter ses émotions, de comprendre le cheminement de ses pensées. J’aurais aimé savoir ce qu’il avait dans le crâne, en cet instant précis. J’aurais aimé connaître la situation de son point de vue, parce que j’étais persuadée qu’elle devait être opposée à ce que je pouvais moi-même avoir dans le crâne. Il n’avait jamais envisagé les choses de la même manière que moi, après tout ; je m’étais plu à croire qu’il était un artiste, que son esprit était bien plus libre que le mien. Il envisageait les choses selon des schémas différents. Les équations n’étaient pas pareilles dans son esprit. Les réalités étaient différentes.
Peut-être sa réalité était-elle plus agréable. Plus douce. Plus apaisante.
Mes jambes immobiles. Mes mouvements limités. Mon corps endommagé. Je ne voyais que cela, lorsque je me regardais dans le miroir, mais Julian m’avait toujours observé avec plus de douceur. Je me demandais si cela était le cas, aussi, maintenant que j’étais coincée dans un fauteuil roulant. Je me demandais si j’étais toujours aussi belle pour lui, s’il ne voyait pas mes traits tirés, si mes cicatrices n’avaient aucune importance à ses yeux. « Je ne connais pas encore toutes les choses que tu peux faire ou non. J’imagine qu’il y en a beaucoup, mais je n’y prête pas d’attention particulière, puisque je pourrais les faire à ta place en général, » dit-il après avoir dégluti, et je levai les yeux vers lui. « Mais je n’oserais pas confirmer que je n’ai pas peur à cause de tes jambes. Je ne veux pas te mentir. C’est différent tant que tu te sens différente. Moi je te regarde, et je vois une jolie fille assise sur un fauteuil. Mes réflexions s’arrêtent là. Mais si tu n’as pas confiance en toi, tu me renvoies tes frustrations et je commence à remarquer des choses ; tes doigts courbés, tes cuisses immobiles, ton expression gênée… » Je sentis mes joues se colorer. Il ne faisait qu’énoncer des vérités dont j’avais déjà la connaissance. Je savais que la vision que j’avais de ma propre personne se reflétait sur ce que voyait les autres ; cependant, je ne parvenais plus à ignorer ce que je voyais. Cependant, je ne parvenais pas à me dire que tout cela n’était pas grave. Je détestais la simple idée d’être handicapée, pourtant, j’étais moi-même devenue l’handicap. « Je suis désolée, » murmurai-je en baissant la tête. Et je l’étais. Je l’étais réellement.
Mes jambes immobiles. Mes mouvements limités. Mon corps endommagé. Je ne voyais que cela, lorsque je me regardais dans le miroir. Et, de cette façon, je contraignais les autres à voir la même chose. Pourtant, je me souvenais encore de toutes les paroles que Julian avait eu à propos de mon handicap. Peut-être avais-je été celle à le forcer à dire de pareilles méchancetés. « Je ferais des efforts, » lui affirmai-je doucement. Je ne pouvais pas lui promettre de tourner le dos à la personne que j’étais, mais j’aimais croire que je pouvais au moins essayer de m’améliorer. M’améliorer pour lui.
Doucement, son visage glissa dans mon cou et je fermai les paupières pour apprécier cet instant. Ses gestes ne me paraissaient pas encore naturel ; j’étais encore surprise qu’il s’approche de moi de cette manière mais, pourtant, cette proximité me faisait un bien fou. Cette proximité me donnait l’impression que j’étais entière. Je me blottis contre son torse, appréciant la chaleur de qui émanait de son corps. « Tu verras, ça ira… » me promit-il et j’esquissai un sourire. « Je te crois. » Et je ne mentais pas. Je le croyais réellement. Je le croyais de tout mon coeur parce que, désormais, j’avais le droit de le faire.
Mes jambes immobiles. Mes mouvements limités. Mon corps endommagé. Je ne voyais que cela, lorsque je me regardais dans le miroir. Mais, désormais, au lieu de me focaliser sur mes cernes, au lieu de ne voir que mon teint pale, je remarquerai le sourire qui décore mes lèvres. Je verrais les étincelles qui brillent au fond de mon regard. Je noterais ce coeur, ce coeur qui bat dans ma poitrine, ce coeur qui tambourine à chaque fois un peu plus fort pour Julian. Pour lui et uniquement lui.
Toujours.


(sujet terminé)
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