(✰) message posté Ven 13 Fév 2015 - 18:41 par Invité
Trente-trois ans ce n'est pas si vieux, n'est-ce pas? Je suppose que pour certains c'est déjà être vieux, mais je ne vois pas ça de cette façon. Ce n'est rien du tout trente-trois ans, c'est le début de la vie adulte, de la vraie vie adulte, parce qu'à vingt ans on est adulte, mais on agit parfois un peu comme un adolescent, on n'est pas toujours préparés à grandir si vite. J'ai grandis sans doute plus vite que les autres avec mon passé et mon arrivé ici mais je n'aime pas qu'on me dise que je sois vieux. Je sais bien qu'elle ne le pensais pas alors je ne lui en veux pas vraiment. « Je m'en doute, ne vous en fait pas. L'âge au fond ce n'est qu'un chiffre. C'est ce qu'il y a dans notre tête qui compte, comment on se sent. Et très franchement avoir la trentaine c'est plutôt agréable. Je changerais sans doute de discours quand je passerais à la quarantaine.»
Je lui souris espérant détendre un peu l'atmosphère. Je n'ai pas envie que cela devienne gênant, loin de là. J'aime mieux quand tout est plus léger, c'est plus sympa pour tout le monde et j'espère que justement ça ne la gênera pas encore plus parce que je sens qu'elle n'est pas forcément des plus à l'aise en ma présence, quelque chose doit la déranger. Peut-être mon côté BCBG ou le fait que je sois justement plus âgé qu'elle, pourtant je ne veux absolument pas la mettre dans l'embarras. Je suis juste un client comme les autres. Elle m'avoue être plus à l'aise avec les langues latines, ça peut se comprendre. On a chacun notre culture c'est intéressant de voir à quel point il peut y avoir des mondes différents au même endroit. Je me contente de lui sourire ne sachent pas quoi ajouter à ce propos. Elle m'avoue alors qu'elle est ici depuis deux moi et demi. Je suis assez surpris car je ne m'attendais pas à ce que ça soit si récent. On dirait qu'elle est ici depuis bien plus longtemps. « C'est vraiment très récent, vous avez l'air de vous êtres habitué. Je peux parfaitement comprendre que vous n'ayez pas envie de repartir, quand je suis arrivé je me suis dis la même chose. Je n'étais pas vraiment en règle avec les papiers … en fait j'étais carrément entré illégalement. J'ai eu la chance de croiser les bonnes personnes pour avoir mes papiers.»
J'ai eu beaucoup de chance en effet. Sans Avery et sans le père de Nate je serais sans doute encore à la rue. J'aurais peut-être du retourner dans mon pays. Je suis donc plus qu'heureux d'avoir la possibilité de rester et j'espère qu'elle s'en sortira. Elle me demande alors ce que je fais comme travail. Je souris et lui réponds:
« Je suis avocat et d'ailleurs peut-être que je peux vous aider à obtenir des papiers, j'ai quelques connaissances qui pourraient peut-être vous aider. »
Je connais quelques personnes qui travaillent dans différentes ambassades et peut-être qu'ils accepterons de m'aider, ils me doivent bien ça après tout et si ça peut l'aider aussi alors comme ça on ferait une pair de coup et puis surtout ça nous permettra de nous revoir si jamais elle accepte.
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
(✰) message posté Lun 23 Fév 2015 - 23:34 par Sharona K. García-Brown
Une petite faim
ft. Nikolaï A. Ledosvkoï && Sharona K. Garcia-Brown
Mardi 06.01.2014 • Hampstead • Tinseltown's Diner
Bien sûr que non, trente-trois ans, c'est pas vieux, et de toute façon, c'est surtout ce qu'on a dans la tête qui compte. C'est pas du tout ce que je voulais dire, même si ça en a sans doute l'air, je constatais juste, vu que je suis beaucoup plus jeune que lui. Et je tente de me justifier, de façon sans doute assez ridicule.
« Je m'en doute, ne vous en faites pas. L'âge au fond ce n'est qu'un chiffre. C'est ce qu'il y a dans notre tête qui compte, comment on se sent. Et très franchement avoir la trentaine c'est plutôt agréable. Je changerais sans doute de discours quand je passerais à la quarantaine. - Ou peut-être que vous trouverez que c'est encore plus génial que la trentaine. »
Je lui rends son sourire, amusée qu'on ait, finalement, pensé un peu la même chose. Je suis toujours sur la réserve quand je me retrouve proche de quelqu'un, particulièrement s'il s'agit de quelqu'un que je ne vais pas vraiment pouvoir maîtriser si ça dérape. Je pense toujours au pire, c'est... triste. Pourtant, depuis cette connasse du camp, on m'a pas vraiment emmerdée plus que ça. Des petits cons dans la rue, malheureusement, toutes les filles en ont eu sur le dos. Le harcèlement de rue, ça marche partout, à Houston comme ici, et je serais pas surprise que ça soit le cas dans n'importe quelle ville censément civilisée du monde. Mais je suis assez farouche et je fais facilement fuir les petits mecs qui croient que je vais me laisser emmerder ou répondre gentiment à leurs politesses qui n'en sont absolument pas.
Pourtant autant ce type est beaucoup trop costaud pour que je m'en sorte aisément, autant il a franchement l'air beaucoup trop calme et droit pour que je me sente en danger. A l'aise, non, mais faut pas trop en demander non plus. Mais contrairement à la plupart des gens que je rencontre, je me sens pas agressée face à lui, et c'est suffisamment rare pour être noté. La preuve, c'est que je réponds à ses questions et parle de moi, ce qui n'arrive vraiment pas si souvent.
« C'est vraiment très récent, vous avez l'air de vous être habituée. Je peux parfaitement comprendre que vous n'ayez pas envie de repartir, quand je suis arrivé je me suis dit la même chose. Je n'étais pas vraiment en règle avec les papiers… en fait j'étais carrément entré illégalement. J'ai eu la chance de croiser les bonnes personnes pour avoir mes papiers. - On va dire que je m'adapte assez facilement. Et puis c'est surtout que j'ai jamais vraiment eu des attentes très élevées... »
Enfin à part pour la danse, mais vu que ça, c'est juste complètement mort.
« Vous avez eu de la chance dites donc... Y a sans doute plein de gens qui se font gentiment ramener à la frontière... »
Genre moi quand mon visa expirera ? Mmmh... Ne pensons pas au pire tout de suite, hein. J'ai pas envie de partir, surtout pas de retourner aux States, j'ai ma vie ici maintenant, mais en théorie, avant Halloween, faudra que je sois partie, à nouveau. Et ça, ça m'enchante pas le moins du monde.
Est-ce qu'il voit sur ma tête que ce sujet me préoccupe ? Je sais pas, mais alors que je regardais mes frites, jusque-là, je redresse la tête et croise son regard à nouveau quand il reprend la parole.
« Je suis avocat et d'ailleurs peut-être que je peux vous aider à obtenir des papiers, j'ai quelques connaissances qui pourraient peut-être vous aider. - Pourquoi vous feriez ça ? »
Cri du coeur. Pourquoi un parfait inconnu viendrait en aide à une petite latino débarquée d'outre-atlantique, absolument inconnue au bataillon et insignifiante ? Je comprends pas, et la surprise se lit très certainement clairement sur mon visage. C'est pas comme si on était souvent gentil avec moi comme ça, juste pour le plaisir...
Invité
Invité
(✰) message posté Sam 28 Fév 2015 - 0:27 par Invité
Je ris lorsqu'elle me dit que je trouverais peut-être ça aussi bien que la trentaine. Ça reste à voir, mais elle a sans doute raison. Vieillir ne me fait pas peur, contrairement à beaucoup d'autre j'accepte volontiers de vieillir, non ce qui me fait le plus peur dans cette vie c'est de ne pas réussir à fonder une famille. Je crois que je serais triste et que j'aurais tout perdu si je n'y arrive pas.
« Peut-être bien, vous serez la première informé.»
Je lui souris, me doutant que j'aurais du mal à la contacter parce que je la connais à peine et que peut-être que dans dix ans elle ne sera pas là, elle ne travaillera plus ici ou sera rentrer chez elle. Peut-être qu'elle sera mariée, qu'elle aura des enfants. Et moi dans dix ans qu'est-ce que je serais ? Toujours avocat? Père d'une grande famille? Je n'en sais absolument rien, ce que je sais c'est que je veux au moins deux enfants voir plus, parce qu'ils rempliront ma vie de joie comme celle que j'aimerais. Je sais pourtant qu'on ne peut pas tout planifier d'avance. Tout peux s'arrêter d'un coup, c'est ce qui fait que la vie est précieuse, parce qu'elle n'est pas éternelle.
Oui j'ai eu beaucoup de chance sur mon chemin. Si je n'avais pas croisé ces personnes je serais sans doute encre un délinquant, je me demande ce que je serais devenu, peut-être que j'aurais du retourner chez moi aussi et qui sait ce que je serais devenu? Sans doute quelqu'un de peu respectable. Je n'ai pas à me plaindre aujourd'hui c'est à eux que je dois tout ça. C'est pourquoi je lui ai proposé de l'aider pour ses papiers et elle a l'air tellement surprise. Je me dis qu'elle a du avoir beaucoup de déception depuis qu'elle est ici pour être aussi sur la défensive.
« Parce que je peux vous aider. On m'a tendu la main quand j'en avais besoin et puis vous m'avez bien aider ce soir, vous faite des heures supplémentaires pour moi. Je vous dois bien ça. »
Je suis très sérieux et je n'ai pas l'habitude de ne pas tenir mes engagements alors si elle accepte nous serons forcé de nous revoir et je ne suis pas contre cette idée.
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
(✰) message posté Sam 28 Fév 2015 - 9:17 par Sharona K. García-Brown
Une petite faim
ft. Nikolaï A. Ledosvkoï && Sharona K. Garcia-Brown
Mardi 06.01.2014 • Hampstead • Tinseltown's Diner
Je sais pas si je suis très crédible quand j'affirme qu'il appréciera peut-être davantage la quarantaine que la trentaine. Pour ce qui me concerne, je vis juste au jour le jour, y a un moment que j'ai plus vraiment de grandes attentes dans la vie. J'ai pas forcément de très mauvais souvenir de mon enfance, même si nos parents ont brillé par leur absence, mais mon adolescence n'est qu'un interminable calvaire dont je suis ravie d'être sortie. La vingtaine, c'est loin d'être le paradis, mais c'est toujours mieux que ce que j'ai connu pendant un paquet d'années. Alors peut-être que je veux y croire aussi. Qu'il me faut bien ça pour continuer, parce que si j'ai pas d'espoir que la trentaine soit meilleure encore, je vais où, hein ? Nulle part, vraiment...
« Peut-être bien, vous serez la première informée. - Ca me semble difficile, je serais peut-être plus ici dans dix ans - qui sait - et vous avez aucun moyen de me contacter. »
Est-ce que je suis en train de sous-entendre qu'il prenne mon numéro de téléphone ? En réalité, je m'en rends compte qu'après que j'aie parlé - comme souvent - et je me retrouve à pas trop savoir quoi redire à ça, à part me récrier de sous-entendre quoi que ce soit de plus parce que je veux pas qu'il se fasse des idées.
« Enfin je dis pas que vous devez absolument avoir un moyen de me contacter à l'avenir, même si ça y ressemble, hein ! Je suis pas en train d'essayer de vous brancher ou quoi, je fais pas ce genre de choses... Puis je veux pas que vous vous fassiez des idées non plus et... »
Et je m'enfonce, grave, je voudrais être une petite souris pour aller me cacher dans un mur là... Je baisse la tête sur mon burger, puis la secoue, dépitée.
« Un jour j'arriverai à tourner des phrases normalement sans que ça porte à confusion. Pardon... »
Peut-être. Ou pas. J'ai jamais trop bien réussi à exprimer les choses, ça finit souvent en incompréhension totale. Et quand il me propose son aide, l'incompréhension, c'est sur mon visage qu'elle se lit.
« Parce que je peux vous aider. On m'a tendu la main quand j'en avais besoin et puis vous m'avez bien aider ce soir, vous faite des heures supplémentaires pour moi. Je vous dois bien ça. - Vous me devez rien du tout, j'ai fait que vous encaisser, et je devais bien dîner de toute façon. C'est Marlon qu'a fait tourner la cuisine, c'est lui surtout qui doit être remercié, et encore, on a juste fait notre boulot. Et puis si on avait pas voulu le faire, on vous aurait juste dit que c'était fermé, et basta... »
Je le dévisage, incrédule.
« Je sais pas envers qui vous pensez avoir une dette ou quoi, mais c'est pas moi... Et je suis pas sûre de vouloir en avoir envers qui que ce soit. Les gens sont pas gentils juste pour le plaisir de l'être, même parmi les proches, c'est souvent dans le but d'obtenir quelque chose en retour, et je suis pas sûre de vouloir être redevable envers vous ou n'importe qui d'autre... »
Je détourne le regard, parce que je sens bien qu'il va me contredire, que ce que je dis va lui sembler complètement... pessimiste mais... Je suis pourtant parfaitement sincère, et je parle d'expérience. Ca serait beau, bien sûr, l'altruisme, tout ça. Mais ça n'existe pas vraiment, j'en reste convaincu. Après tout, la seule personne qui m'a vraiment jamais tendu la main, c'est Tyler, même ma famille m'a complètement abandonnée alors...
Invité
Invité
(✰) message posté Sam 28 Fév 2015 - 14:28 par Invité
J'aurais sans doute du y réfléchir deux fois avant de l'ouvrir et de lui dire qu'elle serait la première informée … On se connaît à peine, elle doit bien avoir dix ans de moins que moi aussi. Il y a des tas de raisons pour lesquelles je devrais m'enfuir à toute jambe. La première parce que je n'ai jamais supporté d'avoir le cœur brisé et que quelque chose me dit que c'est pareil de son côté, la deuxième parce que je suis un adulte et qu'elle à l'air d'être encore une enfant par bien des aspects, même si je parie qu'elle à la majorité, ça n'empêche qu'elle est quand même très jeune et que mes propos sont déplacés vis à vis d'elle alors ce n'est sûrement pas à elle de s'excuser.
« Il n'y a pas de mal, c'est plutôt à moi de m'excuser et je suis désolé, je ne voulais pas vous paraître grossier. »
Je vois bien qu'elle est gênée. Je ne suis pas plus doué qu'elle pour montrer mes sentiments. Je la trouve jolie, ça oui, mais de là à me voir dans ses bras … il y a des étapes à franchir avant. Je ne suis pas ce genre d'homme qui saute sur tout ce qui bouge. Loin de là, ma dernière relation le montre clairement d'ailleurs. Je suis toujours en quête d'amour bien sûr, mais je me méfie à présent et je ne sauterais pas dans les bras de la première venue. Elle semble presque outrée par ma proposition. Pourtant je ne cherche qu'à l'aider rien de plus, je ne sais pas ce qu'elle imagine mais ce n'est vraiment pas clair et il vaut mieux que je la laisse réfléchir calmement. Je me lève et règle ma consommation et lui tend ma carte de visite, avec mon numéro de téléphone et lui dit :
« Si jamais vous changez d'avis. Vous savez tout le monde ne cherche pas à obtenir quelque chose. Certaines personne voudront juste vous aidez parce que ça leur fait plaisir. Vous avez des droits et je suis bien placé pour le savoir alors n'hésitez pas si vous changez d'avis. Appelez-moi.»
Il est temps pour moi de m’éclipser, j'ai encore des dossier à finir, au moins elle a mon numéro de téléphone à présent. Je ne sais pas si elle appellera, son destin est entre ses mains désormais. On doit toujours faire des choix, ça fait parti de la vie, j'espère juste qu'elle fera les bons. Je reprends ma mallette et sort, ma voiture est garée pas très loin d'ici. Il sera tard quand j'irai me coucher, mais j'aurais le sentiment d'avoir fait quelque chose de bien.
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
(✰) message posté Mer 11 Mar 2015 - 20:54 par Sharona K. García-Brown
Une petite faim
ft. Nikolaï A. Ledosvkoï && Sharona K. Garcia-Brown
Mardi 06.01.2014 • Hampstead • Tinseltown's Diner
Je sais bien qu'on a des surprises, dans la vie, et que les choses se passent pas toujours comme on l'imaginait. Je sais bien aussi qu'en théorie, c'est pas toujours que des trucs négatifs, même si franchement, j'ai pas eu beaucoup l'occasion d'en voir des positifs. Mais j'avoue que celle-là, je m'y attendais vraiment, mais alors absolument pas. Pourquoi il a dit ça d'abord ? Je pige pas en vrai... Je vois pas pourquoi on s'intéresserait à mon avis d'ailleurs, j'y apporte déjà pas beaucoup de crédit moi-même, alors... A quoi ça lui servirait de dire à une inconnue où il en est dans dix ans ? Pourquoi il en parle, même, seulement ? Non vraiment, je m'y attendais pas, et je m'attendais pas non plus à ce qu'il me présente des excuses devant mon incompréhension.
« Il n'y a pas de mal, c'est plutôt à moi de m'excuser et je suis désolé, je ne voulais pas vous paraître grossier. - Ben c'est pas ça, mais... Je comprends pas... »
Non parce que grossier, c'est pas vraiment le terme. Au contraire. Ce type, il est plus poli que quatre-vingt pour cents de mes clients ici... C'est clairement pas ça qui me perturbe, c'est juste que... Non, vraiment, je pige pas. Et oui, je suis embarrassée, parce que c'est pas vraiment le genre de choses dont j'ai l'habitude. Ni qu'on s'intéresse à mon avis, donc, ni qu'on se soucie de mon cas. Les personnes qui le font - ou l'ont fait par le passé - se comptent sur les doigts d'une main - j'exagère à peine - et la plupart sont déjà sortis de ma vie, alors un inconnu ? Non vraiment, je pige pas. Et quand il se lève et me tend sa carte de visite, je regarde le morceau de carton comme si c'était un truc extra-terrestre un moment avant de me décider à la prendre sans l'observer différemment pour autant.
« Si jamais vous changez d'avis. Vous savez tout le monde ne cherche pas à obtenir quelque chose. - Je... Euh... - Certaines personnes voudront juste vous aider parce que ça leur fait plaisir. Vous avez des droits et je suis bien placé pour le savoir alors n'hésitez pas si vous changez d'avis. Appelez-moi. »
Il est déjà parti quand je finis par sortir de ma contemplation abasourdie de sa carte et lui dire merci, ce qu'il n'aura sans doute pas entendu, donc. Et je l'ai à peine regardé faire, pourtant je vois presque encore sa silhouette passer la porte. Je sais même pas pourquoi elle m'a marquée, d'ailleurs, je suis pas vraiment la fille la plus physionomiste du monde non plus. Sans doute que c'est juste que celle-là, franchement, je l'ai vraiment pas vue venir. Et il me faut encore un moment avant de m'activer, débarrasser mon plateau et fermer le diner avant de rentrer chez moi, particulièrement songeuse. Je sais pas si j'utiliserai sa carte un jour. Mais je crois pas que je la jetterai. Et quand j'arrive chez moi, elle est bien sagement rangée dans mon portefeuille, pour une durée indéterminée.