(✰) message posté Jeu 19 Fév 2015 - 1:29 par Theodore A. Rottenford
“ So many details came into focus. The shape of her lips, the line of her neck, the dark blue of her eyes. She was dangerous to me. She showed me my own face, my mask, the flawlessly pure image of my corpse. This resemblance was strikingly evident. Life only marred a double.” ✻ Les souffles du vent caressaient les courbures de mon visage avant de rejoindre les voussures du ciel – était-ce un message des divinités ? Un appel à la suprématie ? Ou un signe du destin ? Le soleil brillait au loin, à travers les grands nuages et les façades des buildings, mais mon cœur demeurait tapi dans le noir. Je ne reconnaissais plus la beauté de la ville. Sans doute étais-je comme ces âmes qui refusent la réconciliation et qui s’endeuillent à tout jamais. Je pensais à Anabeth avec beaucoup trop de ferveur, et même si je ne lui avais jamais accordé toute l’affection qu’elle méritait de son vivant – j’espérais sincèrement qu’elle reposait en paix. Ses grands yeux terriblement bleus me faisaient penser à ces sonnets poétiques que l’on ne prend jamais la peine d’apprécier parce que les louanges romantiques sont souvent trop pompeuses, et qu’il est plus facile de feindre l’indolence lorsqu’on est un homme au pouvoir. Mais c’était faux, les sonnets poétiques détenait le secret de la littérature noble et profonde. Mes émotions n’existaient pas. Je les gardais recluses pour me protéger des souffrances qu’engendrait la perte inévitable des plus chers. J’aimerais éviter le mal du sinistré, de l’incompris, et de l’amoureux transi et même lorsque je marcherais par la vallée de l'ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal; car ma solitude me console toujours. Je clignai des yeux à la recherche de la miséricorde mais malgré ma dévotion désespérée et ma foi inébranlable, je ne parvenais plus à exister en harmonie avec le monde. C’était une sensation douce et étrange à la fois. Ma peine était indicible. Plus rien ne pouvait troubler mon profond recueillement, même pas le visage de cette étrangère dont je ne comprenais ni l’allure ni les regards.
Je rasai le sol sans douleur, ni émotion. Je portais en moi le fardeau de la puissance obscure. Mes instincts me sommaient de résister à l’appel de la faiblesse, mais je ne pouvais songer que cette femme existe sans m’être destinée. Elle était le double parfait d’Anabeth. Un nuage de poussière se forma devant mon regard tandis que je fendais l’air en direction de Bond Street. Scarlett Hill es-tu réellement humaine ou n’es-tu que le mirage de mon esprit fourbe et malade? La réalité se confondait avec mes souvenirs. Je suivais les cheminements trompeurs de la vie au-delà de l’acte de la mort. Cette silhouette n’était pas le produit de ma conscience ou des manifestations douteuses de mon deuil. Jasmine ne connaissait pas sa mère, et pourtant j’étais hanté par l’absence de cette dernière car je savais que plus tard ma petite fille chercherait le réconfort ailleurs que dans mes mensonges. Ma gorge se serra, et il me sembla pendant un instant que l’envie de faire le mal ne me quitterait jamais. J’avais longtemps pensé, et encore aujourd’hui je savais que mon esprit ne m’appartenait pas. Je faisais partie de la pègre irlandaise. J’étais né pour me délecter du crime et m’élever au sein de la famille. Je ne connaissais ni la tendresse, ni la fascination. Les palimpsestes des grands ouvrages vendaient les promesses utopiques de ces valeurs justicières que j’exécrais tant. J’étais pourri jusqu’à la moelle ! Je poussai la porte du magasin de chaussures en soupirant. Ma poitrine était lourde d’émotions mal contenues – Je n’étais pas venu pendant deux semaines à cause de ma blessure par balle mais je n’avais pas oublié cet endroit. Je ne pouvais pas oublier la douceur de son visage, la saveur de ses lèvres, ou la délicatesse de son cou glissant entre mes doigts. J’acquiesçai d’un signe de la tête en direction de la gérante avant de me faufiler parmi les clientes. L’odeur du cuir neuf animait mon obsession pour la perfection et je souris d’un air absent en me dirigeant vers Scarlett.
« Bonjour. » Soufflai-je d’une voix neutre. « Je voudrais des chaussures. » Mes yeux gris sombres, presque noirs, se fixèrent sur sa bouche voluptueuse. Elle était à l’image de l’inatteignable salut. Elle lui ressemblait tellement.
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(✰) message posté Jeu 19 Fév 2015 - 17:12 par Invité
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Il fait froid, tellement que mes lèvres me piquent. Je n'aime pas ce froid glacial mais je suis obligée de le vaincre. Ce matin je travaille à la boutique, comme tous les mardis, mercredis, et jeudis matin car je n'ai pas cours. Je suis contente d'avoir trouvé ce boulot à mi-temps mais dès que je sors de la bouche de métro je dois circuler entre la foule et marcher pendant cinq bonnes minutes. Qui aurait cru qu'un jour je serais ici, dans la capitale de mon pays, à gambader dans les rues, pour aller jusqu'à mon université ou même dans la grande boutique de luxe où je travaille, d'ailleurs je ne sais même pas ce qui les a poussé à m'engager dans leur équipe, je n'ai pas vraiment d'expérience en chaussures de luxe, et encore moins dans le luxe enfin très peu dirais-je, je ne suis pas experte. Certes je tiens actuellement un blog mode mais est-ce la seule raison ? Suffit-il de s'y connaître en mode pour être engagé dans une des plus grandes boutique de luxe londonienne ? Je n'ai pas à me poser tant de questions, maintenant que c'est fait.
J'entre dans la boutique. Je me dirige vers le vestiaire où je vais changer ma garde robe, la franchise impose une tenue, une tenue que j'aime, une robe moulante sombre tombant pile sur le genou, c'est une robe simple mais de la dernière collection de la marque qui créée également des vêtements. Aux pieds, nous portons une paire d'escarpins à talons aiguilles de couleur argentée, simple aussi mais tout de même magnifique. Je jette un coup d'oeil à mon iPhone 5s qui affiche neuf heures cinquante cinq, le magasin ouvre ses portes dans cinq minutes, je me dirige alors à la caisse du magasin, je fais les dernières vérifications. Ce matin, nous sommes que trois à travailler en plus de la gérante. Quelques clients haut de gamme débarquent dans le magasin, mais ce n'est pas à moi de m'en occuper, alors j'attends, j'écoute, puis je fait mine de ranger.
J'entends la porte qui s'ouvre, je suis de dos, j'entends une voix d'homme au loin, une voix qui me semble légèrement familière. Je me tourne, puis je le vois, ce fameux Theodore Rottenford, que je vois si souvent à la télévision. Il vient chaque semaine dans le magasin acheter des chaussures mais de pointures différentes. Pourquoi fait-il cela ? A-t-il autant d'argent que ça pour acheter une paire de chaussures par semaine ? Et à qui les offre-t-il ? A-t-il pleins de femmes ? Ou a-t-il une femme tout simplement ? Il me semble avoir vu une alliance à son doigt, mais rien de certain. Cet homme est mystérieux, il m'attire, nos regards m'attirent, il me fixe souvent sans que je sache ce qu'il pense. Il est beau, il est intelligent, il m'intimide. Il a disparu deux semaines, et le fait de le revoir me fait du bien, je me suis habituée à ses venues, et ne le voyant pas venir ces dernières semaines je perdais espoir, puis finalement il est là, il s'est surement absenté pour une quelconque raison et puis il a une vie après tout. Je le regarde, il me regarde et je le vois s'approcher de moi. Mon coeur bat à cent milles à l'heure. Il me salut. Je suis déstabilisée. « Bonjour » dis-je en me mordant la lèvre, gênée. Je vois qu'il regarde ma bouche, je suis encore plus déstabilisée, j'ai l'impression qu'il fait tout pour, et pourtant, il a l'air si naturel. Puis il me dit qu'il veut des chaussures, alors je souris jusqu'à laisser échapper un rire amusé. Malgré son sérieux, il a une pointe d'humour. « Suivez-moi » dis-je en lui faisant signe de réellement me suivre. Je suis devant lui, alors je ferme les yeux et souffle un bon coup pour faire évacuer mon stress, il m'intimide tellement que je peux en perdre mes mots. Il est si puissant et moi je ne suis qu'une étudiante et vendeuse. Je m'arrête vers les magnifiques escarpins de femmes reçus récemment, nous sommes loin des autres clients et employés. Je lui montre une paire que je trouve superbe, peut-être qu'il l'aimera aussi « Elles vous plaisent ? » dis-je toujours autant souriante. Je le regarde, je le fixe même, je ne peux plus détacher mon regard du sien.
(✰) message posté Sam 21 Fév 2015 - 4:11 par Theodore A. Rottenford
“ So many details came into focus. The shape of her lips, the line of her neck, the dark blue of her eyes. She was dangerous to me. She showed me my own face, my mask, the flawlessly pure image of my corpse. This resemblance was strikingly evident. Life only marred a double.” ✻ Je scrutais les lieux en crispant mes doigts autour des pans de ma veste ; les charmes innocents de Scarlett agissaient comme une incantation magique sur mon esprit. Je n’étais jamais confus mais cette femme me plongeait dans un état de semi conscience étrange. Je vacillais entre songe et réalité comme un naufrager volontaire. Je pouvais imaginer les courbures de son visage haletant se confondre dans l’obscurité d’une pièce recluse et chargée de tension sexuelle, son corps se mouvant en parfaite harmonie avec la forme de mes mains, ma langue s’enroulant autour de sa gorge parfumée tandis qu’avec une poigne hargneuse je la transportais au-delà de les limites du convenable. Mon cœur pouvait s’égarer au gré de sa respiration et je vivrais enfin la concrétisation d’un fantasme retenu depuis trop longtemps. Parce que Scarlett tel que je la voyais, avait été créée pour connaitre le plaisir sous mes caresses vicieuses. Parce que j’étais là prêt à assouvir tous ses désirs immoraux. Je penchai lentement la tête en la fixant avec insistance, comme si elle risquait de se dérober à mon œil à tout instant. « Bonjour » Commença-t-elle d’une voix fluette. Je déglutis lorsqu’elle se mordit la lèvre inférieure avec maladresse. Ce n’était pas très prudent de sa part de me tenter de la sorte. Je détournai le regard avec noblesse en la gratifiant d’un faible rictus malgré son hilarité apparente. Je n’étais pas doué pour les débordements affectueux. « Suivez-moi » J’acquiesçai en longeant l’allée de l’immense magasin à sa suite jusqu’à rejoindre une rangée d’escarpins. Les couleurs flamboyantes et les strass luxueux ne correspondaient pas réellement à mes gouts habituels mais je pouvais faire l’effort d’admirer l’éclat de quelques paillettes argentées pour le plaisir de sa compagnie. « Elles vous plaisent ? » S’enquit-elle avec amabilité. Son sourire lumineux était une invitation à la joie et à la bonne humeur mais j’étais un homme crispé par les épreuves de la vie. Je ne savais pas me laisser aller avec aisance et insouciance. On m’avait toujours appris que le bonheur simple était une entité fragile et intenable, alors je ne m’étais jamais réellement lancé à sa quête. Je me redressai avec impudence avant de lui adresser un regard complice. « Elles vous plaisent ? » Répétai-je avec lenteur. J’écrasai mes doigts contre ma barbe naissante d’un air pensif ; pouvais-je me permettre de l’aborder avec autant de familiarité alors qu’il s’agissait de notre premier échange réel ? D’habitude je me contentais de prendre des chaussures féminines au hasard en changeant à chaque fois de pointure. Je soupirai en m’inclinant avec recueillement vers la paire qu’elle me désignait. Pour moi elles se ressemblaient toutes au fond. « Puis-je vous demander de choisir pour moi ? » Lançai-je en frôlant la semelle en cuir. J’humai subtilement le parfum boisé qui s’échappait de sa poitrine discrète avant de m’approcher de quelques pas. Sa robe moulante la ceignait parfaitement dévoilant des formes que je connaissais déjà par cœur. Chacun de ses mouvements m’apparaissait comme un comble de la provocation. Etais-ce un amalgame crée par les vestiges de ma mémoire ou l’effet réel de la jeune brune ? Je crispai la mâchoire en sortant de ma torpeur. « Je suis curieux de savoir comment vous envisagez les chaussures de la femme qui m’accompagne. » Je m’écartai lentement afin de lui céder le passage vers la nouvelle collection.
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(✰) message posté Sam 21 Fév 2015 - 15:01 par Invité
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Je lui présente donc la magnifique paire d'escarpins reçue récemment. Va-t-il les apprécier ? Et est-ce qu'il les choisi par rapport à ses goûts ? Je n'en sais rien, et je ne le saurais peut-être jamais. Theodore est si mystérieux, en le regardant j'ai l'impression qu'il cache beaucoup de choses. Il me regarde, il me fixe, j'ai l'impression qu'il va me manger tellement son regard est insistant. Alors forcément je suis intimidée, je souris, gênée. Mes joues deviennent légèrement rosées. Je veux tellement savoir ce qu'il pense de moi et pourquoi il se comporte ainsi avec moi. J'attends alors sa réponse concernant les escarpins que je viens de lui présenter. Mon coeur bat fort. Et là, il répète ce que je dis, je le regarde surprise. Qu'importe mon avis, bien sur que je les trouve fabuleuses sinon je ne lui aurais pas présenté, depuis qu'il est venu au magasin je ne lui ai fais acheté que des paires que je trouve sublime. Mais je ne connais malheureusement pas les goûts de la personne à qui il offre les escarpins. Je lui réponds alors, un peu hésitante « Euh, oui oui .. Moi je les trouve très belles, mais je ne connais pas les goûts de la femme à qui vous allez les offrir, donc mon avis ne compte pas vraiment » je le regarde avec insistance, que veut-il de moi ? pensais-je. Il est vrai que le fait de me demander mon avis me flatte beaucoup, mais j'ai peur que la paire ne soit pas au goût de toutes les femmes. Il me demandait ensuite de choisir pour lui. Je lui souris alors baissant les yeux, encore une fois intimidée. Pourquoi avait-il se pouvoir sur moi ? D'habitude je m'en fou du regard que les hommes me portent, je ne m'y intéresse pas et ça m'importe peu. Mais là c'est différent. Peut-être parce que Theodore me plaît physiquement et mentalement, ou peut-être parce qu'il est célèbre et que du coup je me sens inférieur.
Je me dirige alors vers une autre paire d'escarpins, presque similaire à la précédente, puis je joue le jeu « Alors si vous voulez que je choisisse pour vous, je vous conseille celle-ci » dis-je en lui présentant la chaussure sur la paume de ma main. « Dès qu'elles sont arrivées en magasin j'ai tout de suite flashé, j'ai voulu les essayer mais ça nous est interdit » dis-je en chuchotant puis en riant mettant ma main devant ma bouche, comme une gamine qui venait de faire une bêtise. Je me reprends ensuite affichant toujours le même sourire. En ce qui concerne le sien c'est plus difficile, il n'a pas le sourire facile, et depuis notre rencontre il n'a du sourire que deux petites fois, ou alors trois. Je veux tellement connaître ce qui se cache derrière cette homme que ça en devient obsédant. « Je suis curieux de savoir comment vous envisagez les chaussures de la femme qui m’accompagne. » me dit-il. Je suis alors légèrement déçu quand il me dit ça, car cela veut forcément dire qu'il est accompagné, mon sourire s'efface alors peu à peu. En même temps à quoi voulais-je m'attendre ? Il a une alliance, il est beau, il est intelligent, et il est tout de même distant, le fait de vouloir mon avis est juste purement professionnel, je me suis emballée trop vite. Je racle alors ma gorge, en mettant ma main devant ma bouche ce qui montre mon côté poli. Je croise ensuite mes bras « Et bien j'imagine une grande femme, mince, taille mannequin, brune avec le teint mate, une femme qui irait bien avec vous quoi » dis-je à nouveau souriante. Tout en l'écoutant je me dirige vers la nouvelle et toute dernière collection, celle où les prix sont les plus élevés du magasin.
(✰) message posté Dim 22 Fév 2015 - 20:09 par Theodore A. Rottenford
“ So many details came into focus. The shape of her lips, the line of her neck, the dark blue of her eyes. She was dangerous to me. She showed me my own face, my mask, the flawlessly pure image of my corpse. This resemblance was strikingly evident. Life only marred a double.” ✻ Mon cœur s’affolait dans ma poitrine au gré des fluctuations de ses longs cheveux bruns. Je dévisageais Scarlett avec plus d’application que je ne le devais, j’étais probablement grossier et trop insistant, mais je ne parvenais pas à me détacher des courbures fines de son visage. Sa bouche pulpeuse vibrait en prononçait les mots que j’espérais en vain être nuancés de séduction. Je me tenais droit devant les chaussures multicolores sans m’intéresser au large choix d’escarpins qui s’exposait devant moi. Je ne voyais qu’elle. Je ne voulais qu’elle. La jeune vendeuse me créait l’illusion d’une rédemption que je croyais impossible. Je pouvais enfin me prouver que Jazz n’était pas qu’une simple erreur. Je pouvais apprendre à apprécier le sosie d’Anabeth et transmettre à ma fille le souvenir d’une mère aimante, adorable et chaleureuse. Je souris en me penchant lentement vers elle. « Euh, oui oui .. Moi je les trouve très belles, mais je ne connais pas les goûts de la femme à qui vous allez les offrir, donc mon avis ne compte pas vraiment » Elle semblait hésitante. Je me mordis la lèvre inférieure d’un air aguicheur, comme un prédateur prêt à bondir sur sa victime paralysée par la peur. Elle n’avait pas besoin d’une grande force de caractère ou de feindre la désinvolture pour m’impressionner. J’étais d’ores et déjà attiré par la magnificence de son regard bleu pailleté. « Puisque je vous le demande, c’est que votre avis compte. » Soufflai-je avec douceur. « N’êtes-vous pas censé répondre à mes exigences car je suis votre client et que je demande conseil. » Je m’éloignai en esquissant l’ébauche d’un sourire malsain. Ma respiration se versait dans l’immensité de la pièce et je peinais à reprendre mon souffle. Ma main se crispa dans ma poche afin de retenir mes pulsions, pouvais-je caresser les plis de sa mâchoire délicate ? Pouvait-elle m’accorder une trêve et me transporter quelque part entre la réalité et le souvenir ? Scarlett Hill – Retrouves-moi à la croisée des chemins.
Je lui adressai un regard songeur ; comment faisait-elle pour me troubler de la sorte ? Je secouai la tête afin de me concentrer sur la situation : je devais acheter des escarpins ! « Alors si vous voulez que je choisisse pour vous, je vous conseille celle-ci.» Commença-t-elle d’une petite voix en me tendant un modèle différent de chaussure au creux de la main. Je ne voyais que les veinules violettes qui battaient sur son poignet pale. Je ne voyais que l’allure gracieuse de ses avant-bras et sa façon malicieuse de rire comme une enfant. « Dès qu'elles sont arrivées en magasin j'ai tout de suite flashé, j'ai voulu les essayer mais ça nous est interdit.» Je dû masquer mon attendrissement derrière un léger froncement de sourcils. Je courbai la bouche afin de ne pas céder à la tentation de la rejoindre dans son hilarité, car elle avait le bonheur contagieux – et j’étais un homme qui savait se tenir. « Dans ce cas, voudriez-vous, s’il vous plait, les essayer pour moi. Je veux la même pointure que la vôtre. » Soufflai-je sur le ton de la conspiration. « Je voudrais vraiment m’assurer que c’est confortable de marcher avec. » J’haussai les épaules avant de me tourner vers le petit salon du magasin. « J’aimerais faire quelques tours à vos côtés, Mlle Scarlett. » Elle semblait déçue par ma question à propos de ma compagne hypothétique. Je pouvais lire les oscillations de ses émotions sur son visage comme s’il s’agissait d’un livre ouvert. Elle avait la passion au bout des yeux, alors que la mienne s’était consumée il y a bien longtemps. « Et bien j'imagine une grande femme, mince, taille mannequin, brune avec le teint mate, une femme qui irait bien avec vous quoi.» Enonça-t-elle avant de se diriger vers une autre collection. Je la rejoignis en quelques enjambées afin de la retenir par la taille. « Ou allez-vous comme ça ? » Murmurai-je à quelques centimètres de son visage. La tension était à son comble, ma langue vicieuse claqua contre mon palais. Je me retenais de céder à la tentation. Je me retenais au nom des règles de bienséances et des codes de l’éthique. Je clignai des yeux avant de me détacher de sa prise. « Je m’excuse. Je n’aime pas qu’on me tourne le dos en pleine conversation. » Je mis de l’ordre dans mes vêtements avant de lui désigner la paire d’escarpins qu’elle disait adorer. « Mettez ces chaussures. » Sifflai-je avec une once d’autorité dans la voix.
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(✰) message posté Dim 22 Fév 2015 - 23:19 par Invité
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Une tension palpable règne dans le magasin. Theodore me regarde, et cela me perturbe, je ne sais plus vraiment où me mettre, je suis gênée, et l'expression " déshabiller du regard " colle bien à la situation, j'ai l'impression d'être nue et que les moindres recoins de mon corps sont explorés par ce jeune richissime. A la moindre de mes paroles j'ai peur de ne pas être à la hauteur, je veux être parfaite pour lui alors qu'il ne représente rien, ce n'est qu'un simple client, comme les autres que je reçois chaque jour. Mais lui est différent, quand je le vois mon coeur se met à battre comme il n'a jamais battu, mes joues deviennent roses lorsqu'il me dit quelque chose qui me touche, et je deviens timide et maladroite. Il m'attire, il a ce pouvoir sur moi qui me déstabilise. « N’êtes-vous pas censé répondre à mes exigences car je suis votre client et que je demande conseil. » Je baisse les yeux, il a raison et pour le coup je fais très mal mon travail, il me rend différente de ce que je suis. Je prends mon inspiration, je ne dois pas me laisser emporter par mes émotions. « En effet mon devoir est de vous conseiller mais comme je vous l'ai dis à l'instant je les trouve très belle, et elles pourront bien évidemment convenir à votre compagne. » il est temps pour moi de faire place à la soumission si je ne veux pas être mal vu et d'exercer mes bons talents de vendeuse, après tout, si sa compagne est comme je l'imagine tous les escarpins du magasin peuvent lui aller.
Par la suite je lui montre une autre paire d'escarpins que je trouve radieuse, je me reprends et essaye même de rigoler avec lui en lui confiant une petite chose qui me fait sourire mais lui n'est pas du même bord et fronce même ses sourcils, je me sens mal à l'aise, j'ai honte. Je souris alors gênée en baissant les yeux. Je sais au moins pour la prochaine fois que les "petites blagues" ça ne marche pas. Il me demande alors d'essayer la paire d'escarpins que je lui présente et que j'aime tant. Je suis alors une nouvelle fois surprise, je le regarde, la bouche entre-ouverte comme si je voulais dire quelque chose qui n'arrive pas à sortir, puis je fronce à mon tour les sourcils, je le regarde d'un air interrogateur. Pourquoi n'emmène-t-il pas sa compagne, pour qu'elle les essaye directement ? Puis ma pointure ne correspond peut-être pas à celle à qui il veut les offrir, je ne comprends plus rien, Theodore me perturbe au plus au point. « Pourquoi ne pas emmener votre compagne les essayer directement ? Nous n'avons surement pas le même avis sur l'escarpin, peut-être que je me sentirais bien à marcher avec et peut-être qu'elle non. » je chipote, je veux savoir ce qu'il a derrière la tête et je sais qu'il ne va surement pas apprécier. Il me dit ensuite qu'il aimerait faire quelques tours à mes côtés. Je ne le comprends pas, s'il a une femme pourquoi se comporte-t-il ainsi avec moi ? Un autre bourreau des coeurs ? Surement. A quoi pensais-je m'attendre venant d'un beau richissime de la police. Je ne sais plus quoi penser de ses réactions, ni comment je dois me comporter à son égard, il m'attire tellement. Il me demande par la suite de lui décrire comment j'imagine sa compagne. Je n'hésite pas un instant et lui fais part de mon imagination, je suis surement à côté de la plaque ou pas. Je n'ai aucune réponse de sa part, il préfère l'ignorer. Alors je repose la paire d'escarpins que je viens de lui présenter pour me faufiler vers un autre recoin. Et là, près d'une seconde plus tard, je sens sa main sur ma hanche se posée, nous nous retrouvons alors très proche l'un de l'autre. Il me pose une question dont je n'ai pas la force, ni le courage de répondre. Je suis troublée, mon coeur s'emballe, j'ai chaud, je le regarde, il me regarde, je ne pense pas résister encore longtemps et pourtant il le faut, je ne sais pas qui il est, il est trop mystérieux. Puis, il finit par s'excuser et me relâcher d'entre ses griffes. Je suis émotionnellement bouleversée. Je laisse échapper ma langue sur mes lèvres pour les réhydrater puis je passe une main dans mes cheveux comme si j'avais été décoiffée. Son côté autoritaire me plaît mais me fait peur en même temps. Il m'ordonne alors d'enfiler les escarpins que j'adorais précédemment. Je fais quelques pas pour revenir en arrière, dos à lui, j'incline légèrement la tête pour voir s'il me suit ou s'il va me plaquer à nouveau contre lui, une tension sexuelle envahit toute la pièce, heureusement, aucuns clients ni employés se trouvent à proximité, nous sommes seuls dans cette surface. Je prends alors la taille 38 de la magnifique paire, je m'assois sur le sofa capitonné beige qui se trouve derrière nous, je retire mes talons Jimmy Choo, pour enfiler les autres. Ils sont magnifiques et me font un pied superbe. Je me lève face à Theodore. Je contemple les escarpins, puis je relève mes yeux jusqu'à capter son regard profondément. « Alors, qu'en dites-vous ? » dis-je en me mordant la lèvre.
(✰) message posté Mar 24 Fév 2015 - 22:50 par Theodore A. Rottenford
“ So many details came into focus. The shape of her lips, the line of her neck, the dark blue of her eyes. She was dangerous to me. She showed me my own face, my mask, the flawlessly pure image of my corpse. This resemblance was strikingly evident. Life only marred a double.” ✻ Je ne supportais pas cette proximité malsaine. Le tissu de sa robe moulante enlaçait sa silhouette aguicheuse et je rêvais d’explorer les tréfonds de son âme avec ma fibre bestiale et sulfureuse. Mon cœur s’acharnait contre ma poitrine, malmené par les cris déchirants de mon instinct prédateurs. Je me sentais comme pris au piège de la dualité de mon esprit ; je voulais rester digne face à la tentation. Je voulais m’en tenir aux règles de bienséance et aux codes éthiques mais en même temps, il y avait toutes ces frustrations mal placées qui me taraudaient. Ma voix raisonnait en écho dans l’immensité du magasin et pendant un court instant nous étions seuls dans mon imagination. Je frémis avant de pencher la tête avec recueillement vers mon oreille sourde. Ma conscience sombrait entièrement dans la folie. Je me jetais du haut de mon perchoir afin de gouter aux vices interdits d’une jeune femme prude et délicate. Anabeth était morte, elle cheminait vers le pays oublié des ombres. Les lueurs du soleil ne brillaient plus pour elle. Plus aucun jour ne pouvait l’éclairer, mais notre lien était immuable. Elle continuait de me hanter à travers les gazouillements mélodieux de Jasmine. Mes sentiments étaient vains. Je soupirai sans me détacher de mon expression profonde, sans réaliser que j’avais été trop strict avec Scarlett. « En effet mon devoir est de vous conseiller mais comme je vous l'ai dis à l'instant je les trouve très belle, et elles pourront bien évidemment convenir à votre compagne. » Murmura-t-elle visiblement gênée. Je clignai des yeux avant d’acquiescer de la tête avec un silence religieux. Je n’avais pas besoin de ponctuer mes pensées. Les paroles étaient si dérisoires lorsque les peines du cœur étaient trop profondes.
Elle me désigna une nouvelle collection de chaussures mais malgré son entrain et ses gestes enjoués, je ne parvenais pas à partager son enthousiasme. La brise fraîche du diffuseur d’air caressait sa poitrine dévêtue et je me perdis à nouveau dans la contemplation de son visage angélique. L’apparence illusoire qu’elle miroitait me donnait envie d’invoquer son âme, d’entendre sa voix et de croire en son étincelle. Je méritais de savoir la vérité. Je méritais de l’avoir pour moi tout seul. Je me mordis la lèvre inférieure, pensif. « Pourquoi ne pas emmener votre compagne les essayer directement ? Nous n'avons surement pas le même avis sur l'escarpin, peut-être que je me sentirais bien à marcher avec et peut-être qu'elle non. » Je courbai le visage d’un air boudeur. Elle me contrariait en chipotant sur les détails de ma requête. Ma compagne n’était pas là parce qu’elle n’existait pas. Sa pointure ne correspondait pas parce que je l’avais inventé de toute pièce. Ces maudits escarpins ne la ceignaient pas car ses pieds étaient au fond de son tombeau. Je fronçai légèrement les sourcils avant de joindre les mains sous mon menton. « Peut-être que vous pensez un peu trop … Peut-être même devrais-je changer de vendeuse … » Récitai-je en suivant l’harmonie de ses paroles. Un sourire mesquin étira les coins de ma bouche et j’haussai les épaules avec désinvolture. « Vous n’êtes pas facile à convaincre. » Je m’égarais dans les mouvements gracieux de ses hanches avant de poser ma main sur le creux de ses reins afin de retenir son attention. Mes yeux étaient vides d’émotions mais au fond je m’embrasais dans les braisiers de ma propre passion. Je voulais débarrasser ses membres légers et découvrir les fragments de sa peau en déchiquetant violement ses vêtements. Je voulais m’abandonner à l’incivilité et renier mon rang social afin d’effleurer les lisières du dernier fantasme. Je retins ma respiration avant de m’éloigner avec dignité. Scarlett s’exécuta enfin, elle rebroussa chemin en direction de la paire d’escarpins qu’elle avait choisi en premier. Je notais les oscillations de ses jambes élancées et l’élégance de ses gestes lorsqu’elle s’assit sur le sofa. Sans prononcer un mot je m’accoudai au mur derrière moi afin de maintenir une certaine distance entre nous. « Alors, qu'en dites-vous ? » S’enquit-elle avec une expression légèrement séductrice. Ce n’était pas la première fois qu’elle emprisonnait ses lèvres de la sorte – J’aurais tant voulu capturer sa bouche moi aussi. Je crispai la mâchoire en lui signifiant de se lever. Je voulais que ces chaussures la menaient jusqu’à moi. « Venez, Scarlett Hill. » Je lui tendis le bras comme un gentleman avant de me tourner vers le petit salon aux décorations victoriennes de Jimmy Choo.
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(✰) message posté Mer 25 Fév 2015 - 10:57 par Invité
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Theodore & Scarlett
You're a dream. You're a phantom. Like everything else
Je n’ai jamais vraiment connu le grand amour, au lycée je suis sortie avec mon professeur d’éducation sportive pendant un long temps mais je n’avais jamais rien osé faire avec lui de peur que les gens le sachent et qu’il lui arrive quelque chose, qu’on le mène en justice. Je n’avais pas spécialement un grand écart d’âge avec lui, j’avais dix-sept ans et lui vingt-trois, moins d’écart que ce que j’ai actuellement avec Theodore, il me semble qu’il a trente-deux ans à ce qu’on en dit à la télévision, j’en ai que vingt-quatre. Donc malgré ce professeur avec qui j’avais eu une « fausse » longue relation, je ne connaissais rien d’autre. Je n’avais eu que de simples petites relations de plusieurs mois, et ma dernière longue relation concernait Blake, avec qui j’étais restée près d’un an, mais ce fut une relation qui s’est mal passée. A vrai dire, à l’heure d’aujourd’hui j’aimerais me poser avec quelqu’un, j’ai bientôt l’âge d’être maman, j’ai plusieurs copines à Liverpool qui ont au moins un enfant, et moi en attendant je n’ai même pas de petit ami fixe.
Je suis alors dans mes pensées, je regarde Theodore, le regard vide, lui serait un bon père, un bon mari surement, il a le physique mais aussi le tempérament mais certainement pas l’envie, c’est un commissaire, les commissaires n’ont pas le temps pour mener une vie de famille. Je le regarde alors avec mes yeux bleus perçants, il me plaît et je ne vois que lui. Il m’attire, j’ai envie de lui, de découvrir ses bras chaleureux. Puis, son côté autoritaire n’arrange rien, il le rend encore plus irrésistible que quand il n’ouvre pas la bouche. Je ne sais pas ce qu’il ressent, je ne sais pas ce qu’il pense, mais je vois dans ses yeux une sorte de domination, je me rabaisse, il m’intimide et je ne le répèterais jamais assez. Mes « reproches » ne lui plaisent pas et je le sens, je suis chiante oui, mais je ne comprends pas ses réactions et ses actions. Tout le monde aurait réagi comme je le fais. Quand tu vois un homme entrer dans le magasin où tu travailles, chaque semaine il vient te voir, il achète une paire d’escarpins d’une pointure différente à chaque fois tel un serial-killer et puis il débarque à nouveau après deux semaines d’absences et là il engage la conversation, puis il te regarde avec envie, et toi tu fais de même parce qu’il t’attire comme une malade, et que s’il te proposait d’avoir des plaisirs charnelles là maintenant tout de suite tu dirais oui, tu te laisserais aller dans ses bras alors que d’habitude tu n’agis pas comme ça et tu trouves que les filles qu’ils le font sont faciles, et bien tout le monde aurait réagi comme moi, d’une façon interrogative, hésitant à chaque réponse que je dois lui fournir, il a un impact sur moi à chacune de ses paroles.
Face à ce que je dis, je vois que ça ne lui plait pas, car il fronce les sourcils, je suis chiante et je le sais, du moins, je suis tellement perturbée que je le deviens, je suis limite méfiante. Il me dit alors qu’il peut aussi changer de vendeuse, mais je sais qu’il n’en a pas envie, le regard qu’il me porte le trahit, le fait qu’il morde sa lèvre le trahit également. Je ne sais alors pas trop quoi répondre sur le coup, je suis surprise. Je plisse alors légèrement les yeux tout en croisant les bras « Mais en avez-vous envie au moins ? De changer de vendeuse … » je lui souris fièrement, je n’ai pas envie de me rabaisser pour le coup. Puis je souris et baisse la tête ainsi que les yeux suite à sa prochaine parole, en effet je ne suis pas facile à convaincre, je suis très méfiante, surtout avec les personnes mystérieuses dans son genre, ils peuvent nous faire croire des choses puis au final on apprend que ça n’a finalement rien à voir avec ce que l’on pensait, alors je préfère garder mes distances et voir par la suite, ça se trouve quand il aura acheté ces escarpins il ne reviendra plus jamais et il m’oubliera, pendant que moi je lèverai la tête à chaque fois que la porte du magasin s’ouvrira en espérant que ce soit lui, cette idée me fait frémir, je ne veux pas que ça se produise. Il met alors sa main sur mes reins, je frissonne, mon cœur bat vite, j’ai chaud. Pourquoi fait-il ça ? Je vais finir par craquer, et lui sauter dessus, faut qu’il arrête ça vite, je prends alors sa main pour la retirer légèrement, je la tiens un instant, c’est comme si je n’avais pas envie de la lâcher puis je la laisse. Alors je le regarde encore intensément, et je me laisse bercer par sa voix et ses exigences, je suis donc perchée sur les hauts talons que j’adore, ils me vont bien, ils sont tellement beaux, je m’approche près de Theodore, il me tend alors son bras et me dit de venir, il cite mon nom ainsi que mon prénom, ils les as vu sur mon « badge » accroché au-dessus de ma poitrine. Je me tiens alors à son bras comme une arrivée à l’église de la mariée à son mariage, puis nous marchons dans le salon, nous sommes face à un grand miroir, nous sommes beaux, oui nous sommes beaux et très élégants, je me sens à l’aise et en même temps sous tension, c’est bizarre. « Elles sont vraiment très belles, vous m’aimez avec ? » dis-je en le regardant dans le miroir. Je me sens bien à ses côtés, il me rend bien. J’ai envie de lui comme je n’ai jamais eu envie de quelqu’un. Nous marchons alors encore et encore. « La femme qui les portera à vos côtés aura beaucoup de chance, je vous assure. » je suis sincère, j’aimerais que la femme se soit moi, mais ce moment n’est qu’éphémère.
(✰) message posté Lun 2 Mar 2015 - 4:45 par Theodore A. Rottenford
“ So many details came into focus. The shape of her lips, the line of her neck, the dark blue of her eyes. She was dangerous to me. She showed me my own face, my mask, the flawlessly pure image of my corpse. This resemblance was strikingly evident. Life only marred a double.” ✻ J’avais rencontré Anabeth pour la première fois dans un bar folklorique aux couleurs de l’Irlande. Elle venait fêter son 24ème anniversaire en compagnie de ses camardes de l’école des beaux-arts et j’avais tout de suite été conquis par sa bonne humeur et le timbre particulier de sa voix. Elle avait chancelé en direction de ma table avant de s’effondrer sur mes genoux. Je songeais parfois au moment où je l’avais trainé à l’extérieur du bâtiment. Elle m’avait regardé de façon sulfureuse avant de m’embrasser avec passion. Elle avait la manie bizarre de s’esclaffer ou de parler dans ma bouche pendant les préliminaires. Je me souvenais de chaque détail de nos rencontres vespérales ou de la sensation de sa peau fluctuant sous la prise de mes griffes acérées. Ce n’était qu’une passade parmi tant d’autres, je n’avais jamais pris la peine de m’attacher à notre relation, mais elle faisait à présent partie de ma vie à travers Jasmine. Je roulai des yeux en observant les rangements de chaussures de luxe. Il y avait trop de couleurs et de fantaisies pour que je puisse réellement apprécier la décoration du magasin, et pourtant je revenais à chaque fois pour la même raison. Je voyais Scarlett comme la concrétisation de ma destinée. Son visage angélique et ses grands yeux terriblement bleus m’avaient jetés un sort ; et je ne pouvais plus me dérober à mes émotions. Je me redressai avec nonchalance avant de lui adresser un regard aguicheur. Ma bouche se courba à mi-chemin entre le sourire et la grimace. « Mais en avez-vous envie au moins ? De changer de vendeuse … » Répliqua-t-elle avec une pointe d’insolence que j’avais du mal à supporter. Cette conversation échappait outrageusement à mon contrôle. Je déglutis avant de me crisper. Je sentais mon sang bouillonner à l’intérieure de mon système – Son insubordination animait envie de la faire ployer face à mes désirs. Plus elle cédait et plus je m’acharnais. « Savez-vous lire dans les pensées Mlle Hill ? » Tranchai-je en joignant mes deux mains sur ma poitrine d’un air religieux. Je pouvais certainement me diriger vers une hôtesse différente mais je la choisissais toujours – par habitude, et pour assouvir un certain besoin obsessionnel de lui parler. Elle bougea sur le fauteuil et les senteurs boisées de son parfum se versèrent dans la pièce. J’étais submergé par son aura sexuelle. Le faisait-elle exprès ? Chacun de ses mouvements me semblait être une incitation au vice. Je ne savais pas résister aux cris déchirants de mon âme tourmentée. Elle se redressa avec lenteur, les magnifiques escarpins ornant ses petits pieds mais je ne voyais que la chute gracieuse de ses reins. Elle se dirigea vers moi avant de s’arrêter devant le miroir. « Elles sont vraiment très belles, vous m’aimez avec ? » Je plissai les yeux en la prenant par le bras. Sa question resta en suspens pendant de longues minutes dans le vide avant que je ne me retourne vers elle. « Est-ce que je vous aime avec ? » Je souris d’un air interloqué. « C’est une façon étrange de poser la question. » Je fis quelques pas en sa compagnie avant de glisser mes doigts sur son avant-bras nu. Mes doigts traçaient de longs sillons sur sa peau pâle ; était-elle aussi innocente qu’elle le paraissait ? Je retins mon souffle en regardant droit devant moi. « Oui je pense que je vous aime. » Je marquai un silence. « Je vous aime avec. » Sifflai-je d’un air contentieux. Le séjour du magasin me semblait minuscule. Je n’avais pas le temps de profiter de sa présence que notre petit tour prenait déjà fin. Je la tirai lentement vers ma poitrine afin de raffermir ma prise sur elle. « La femme qui les portera à vos côtés aura beaucoup de chance, je vous assure. » Déclara-t-elle d’une petite voix. « Vous êtes la femme qui les porte à mes côtés. » Glissai-je en me penchant légèrement. Mes lèvres effleurèrent volontairement le lobe de son oreille. « Vous en voyez une autre, Scarlett ? » M’enquis-je en prenant soin de prononcer chaque syllabe de son prénom avec application.
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(✰) message posté Mer 4 Mar 2015 - 15:51 par Invité
I see you and I want you everytime
Theodore & Scarlett
You're a dream. You're a phantom. Like everything else
Parfois nous rencontrons des personnes que nous ne pensions jamais que l’on rencontre, on ne pense pas qu’on va leur adresser une fois la parole et on pense encore moins qu’on sera attiré par eux et pourtant … Tout peut arriver. J’ai rencontré Theodore dans le lieu où je travaille à mi-temps chez Jimmy Choo, j’y rencontre tous les jours des grandes célébrités venues des quatre coins du monde, j’ai déjà servi Beyoncé, Lady Gaga ou encore Angelina Jolie. Mais la seule personne qui m’aura réellement impressionnée c’est bien Theodore Rottenford, ce commissaire plein de charme, plein de mystère, plein de beauté, plein d’intelligence, plein d’attirance. Il a tout fait pour que je craque, des regards, des attentions, mais aujourd’hui c’était pire. Des touchés, des caresses, des approches, et tout ça dans mon lieu de travail. Heureusement le magasin est grand et personne ne peut apercevoir notre petit jeu. Nous sommes dans un coin face à un grand miroir, une grande vitre. Il m’intimide encore et encore, il me met hors de moi mais dans le bon sens. Puis, je pense à Jonas, à la façon dont je l’ai quitté, je ne lui ai donné aucune explication, je suis partie comme ça, à cause de Blake. Ce-dernier m’a gâchée un an de ma vie et je ne veux pas qu’il en gâche plus, mais je n’arrivais pas à faire confiance à Jonas, alors que c’est un homme bien, il ne m’a jamais déçue et je sais qu’aujourd’hui je ressens encore des choses pour lui, mais quand je vois Theodore tout s’efface, je ne pense plus à Jonas, du moins, il est loin dans mes pensées et pourtant il reste présent, quelque part … Theodore m’ensorcèle, j’ai l’impression qu’il me manipule, m’hypnose, c’est comme si c’était lui qui maniait mes gestes et pourtant non, c’est moi, je veux être parfaite face à lui, je ne veux pas le décevoir alors que ça se trouve il ne me calculera plus jamais. Mais, son attitude me dit le contraire.
Je suis là, un instant, posée, je réponds à sa provocation et il n’attend pas une seconde pour répondre à la mienne, il a les mots, les mots justes. Je sais qu’à chacune de mes paroles il saura répondre en bien ou en mal. J’ai l’impression qu’il réfléchit vite, pour un commissaire c’est mieux. Il me demande alors si je lis dans les pensées. Je souris à peine, j’ai du mal à le regarder dans les yeux, je fuis légèrement son regard, puis je laisse passer, je ne réponds pas, la réponse il l’a connaît. Les escarpins aux pieds je me lève et m’accroche à son bras, nous défilons le long de l’allée face au miroir puis je lui pose une fameuse question, je ne sais pas pourquoi je l’ai posé d’une telle manière, peut-être en avais-je besoin inconsciemment, suis-je en train d’entrer dans son jeu ? Oui, c’est sûr. Il ne répond pas à ma question, du moins pas pour le moment. Je me sens mal à l’aise, j’ai vite honte, surtout face à lui. Je me fixe alors dans le miroir, je n’ai pas envie de croiser son regard, je regarde mes pieds dans la grande vitre, c’est vrai qu’elles sont magnifiques ses chaussures, j’en suis presque amoureuse, surement parce que je les porte aux côtés de Theodore. Je reste sans voix, je ne sais plus quoi dire, il ne répond pas, je cherche un sujet dans ma tête puis il finit par ouvrir la bouche, je suis soulagée, du moins presque. Ma question le fait sourire, ouf ! C’est vrai que c’est une façon étrange de le demander. Pourquoi est-ce que je l’ai dit de cette manière ? Qu’attendais-je venant de lui ? Ma bouche s’ouvre à peine, je veux dire quelque chose mais rien ne sort. Je le regarde dans le miroir, mes yeux bleus scintillent. J’avale ma salive avec prononciation. J’attends un regard compatissant de sa part. Puis il enchaîne. Nous faisons encore quelques pas, puis il caresse mon avant-bras avec le bout de ses doigts. Je frissonne et ça se voit, mon cœur bat vite, très vite, il me rend dingue. Theodore Rottenford arrête ça ! Que veux-tu de moi ? Je perds presque mes moyens. Ses mains sont douces, je les imagine se balader sur mon corps nu, je sais qu’il sait s’y prendre, ça se voit, ça se sent. Nous stoppons nos pas, et il intervient. « Oui je pense que je vous aime, je vous aime avec. » Dit-il. Je respire fort, je me mords la lèvre, s’il continue je ne pourrais pas tenir plus longtemps. Je souris, je baisse la tête, le regard, et je passe ma main dans mes cheveux pour les mettre derrière mon oreille. Je ne sais encore que dire, cela fait déjà cinq bonnes minutes que je suis muette. Nous terminons alors notre petit tour. Il me tire alors par surprise contre sa poitrine, son parfum me fouette le visage, il sent tellement bon, je fonds. Ma respiration s’accélère. J’avale ma salive, puis je le regarde droit dans les yeux. Malgré mes talons je me sens toute petite face à lui, il est si grand, si protecteur et si musclé. Je ne fais plus attention à ce qu’il y a autour de nous, je ne vois plus que lui. Il entame la parole, je rétorque « J’aimerais beaucoup les porter à vos côtés mais en dehors de ce magasin » je n’en reviens pas que j’ai pu dire ça. Mais je l’ai dit, j’ose. Ses lèvres effleurent mon lobe, je ferme les yeux, je frissonne et me mord à nouveau la lèvre. Ne craque pas Scarlett, allé retiens-toi. « Vous en voyez une autre Scarlett ? » Il prononce mon prénom lentement avec insistance. Je joue alors le jeu et m’approche de son oreille à mon tour « Non, il n’y a que moi, que nous … » Je sens son parfum à nouveau, je sens cette bonne odeur pour la première fois et j’espère la sentir à nouveau. Je me replace alors face à lui, nous sommes toujours très proches. Je le regarde dans les yeux « Que voulez-vous de moi Theodore ? » Dis-je d’une petite voix avec innocence.