"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (sam + lior) no silver lining. 2979874845 (sam + lior) no silver lining. 1973890357
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() message posté Mar 2 Déc 2014 - 15:06 par Invité

. HUMANITY IS JUST NASTY AND THERE’S NO SILVER LINING . Cela faisait trois jours que Lexie était plongée dans un coma artificiel dont Sam ne connaissait pas le quart des effets. Les médecins continuaient de lui expliquer, osaient une main chaleureuse sur ses frêles épaules, et lui souriaient comme si sa soeur était déjà morte, comme si ce sourire pouvait l'aider à comprendre que ses jours ne tenaient maintenant qu'à un fil. Elle ne prenait même pas la peine de leur rendre leur sourire ; ce serait leur prouver qu'ils ont raison. Or, ils ont tord. Lexie était bien là, sous ses yeux. Sa peau était chaude, son souffle régulier et les battements de son coeur résonnaient dans la pièce au rythme d'une étrange machine. C'était comme si elle était endormie, plongée dans un profond sommeil dont elle n'était pas certaine de sortir. C'était irréel comme la vie pouvait changer en un quart de seconde. Avant que Lexie ne tombe dans la nuit, avant que les ambulanciers ne lui posent un masque sur le nez, avant que le chirurgien ne lui explique exactement ce que signifiait l'étendue d'un coma artificiel, Sam avait cru à un instant de bonheur, une étincelle de vie. Sa soeur était là, près d'elle, dans ce lit qu'elles n'avaient pas partagé depuis des siècles. Elles étaient réunies, et la brunette savait que d'un seul geste elle pouvait réveiller Lexie. Aujourd'hui, rien ne la réveillait. Ni sa voix, ni la pression de sa main dans la sienne, ni même les larmes silencieuses qui glissaient sur les joues de Samantha. Il n'était plus question que de la volonté de Lexie, un coup de poker, un espoir auquel la jeune femme se raccrochait pour ne pas perdre pieds. Elle ne pouvait pas abandonner, pas maintenant. Elle était d’un extrême égoïsme, mais c’était dans ces moments sombres que la nature de l’homme prenait le dessus sur la sagesse. Elle l’avait tant de fois repoussé, l’avait éloigné, toujours plus, dans l’espoir de ne pas souffrir. La maladie était un fléau qu’elles partageaient depuis trop longtemps. Des années qu’elle regardait sa soeur branchée à une machine trois fois par semaine, des années qu’elle la regardait mourir sans pouvoir rien faire. Elle était impuissante face au ravage qu’elle n’avait pas à subir. Lexie le subissait seule. L’infirmière la somma de quitter la chambre et d’aller prendre l’air quelques temps. Cela faisait deux jours que l’air frais n’avait pas balayer son visage tiré par la fatigue. Les médecins devaient s’occuper des soins apportés à Lexie, et voir leurs mains sur son corps inerte mais bien vivant était un supplice que la jeune femme ne voulait pas revivre. Elle enfila simplement son pull avant de sortir de la pièce, sortir de cet endroit sordide. L’hôpital était un quotidien dont elle ne s’était jamais accommodée. À l’ouverture des grandes portes de glace qui la séparait du monde réel, le vent frais qui annonçait l’hiver vint balayer ses cheveux bruns et un instant, un court instant, le poids du monde s’envola de ses épaules. Avant que tout ne revienne. La chute n’était que plus douloureuse. Elle voulait ressentir cet oubli incroyable, cette liberté perdue qu’elle aimait tant. Ses pieds se mirent à fouler le sol dans un rythme saccadé, et elle eut l’impression de voler. Elle était légère, ailleurs, détachée de ce qui la retenait constamment au sol. Un sourire barrait son visage alors qu’elle ne remarquait pas les regards  des passants. Elle ne se sentait plus ni coupable, ni responsable. Tout était bien loin, l’hôpital, la maladie, les tubes, les examens, la vie. Elle se contentait de courir, courir le temps d’oublier quelques minutes. Courir comme si tout allait bien.
 
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() message posté Jeu 4 Déc 2014 - 13:51 par Invité
i will catch you anywhere
“doesn’t matter where you are, i see you watching me. listen to me my pretty. hey, follow me. whatever, when you are away. whatever, when you are away. i will catch you anywhere.”



À la naissance, on nous distribue nos années de vie comme on distribuerait un jeu de cartes. Au hasard. Et à l’intérieur de ce jeu de cartes, on a remplacé les jokers par des maladies. Cancer, alzheimer, mucoviscidose (pour n’en citer que trois). Puis faut se démerder avec ça. Faut provoquer les batailles, même si nos cartes sont plus faibles que celles de l’adversaire. Et faut bluffer. Faire comme si tout allait bien. Comme si nous allions vivre encore une cinquantaine d’années. Alors qu’en vérité, il nous reste peut-être qu’une cinquantaine de jours. J’ai remarqué quelque chose d’étrange. Celui qui a pioché la maladie est toujours plein d’espoir, jamais accablé. Alors que ses proches pleurent à l’avance. Comme s’ils savaient qu’il n’y avait rien à faire. Que si le hasard vous a donné une mauvaise carte, c’est que vous êtes fichu. Moi, je refuse de me laisser abattre. Alors oui, dans l’histoire je suis le piocheur de la mauvaise carte. Et peut-être que mon espoir m’aveugle. Peut-être qu’au fond, ma partie est perdue d’avance. Mais je ne baisserai pas les bras. J’irai chercher les batailles, et je donnerai tout. Tout jusqu’à ma vie. Mais je refuse de me laisser mourir. « Vous devriez vous préserver davantage monsieur Ashworth, arrêter de bosser quelques jours… » Le médecin parle mais je ne l’écoute pas. Je connais son discours par coeur. Un discours qui implicitement m’incite à mourir avant l’heure. C’est hors de question. Alors j’acquiesce, machinalement. Mais lui comme moi, nous savons bien que je ne changerai rien à ma façon de vivre. Alors je lui serre la main en souriant, et quitte l’hôpital. Mains dans les poches, je marche tranquillement en direction de je ne sais où. Tant que je m’éloigne d’ici. Des ces murs blancs, de cette odeur dérangeante. Les hôpitaux devraient être différents. Je suis sûr qu’avec plus de couleurs, qu’avec plus de vie, les gens tiendraient plus longtemps. Sauf que c’est déprimant, et qu’on a envie de se tirer à chaque fois qu’on est là dedans. De se tirer n’importe comment. En marchant les mains dans les poches, en rendant son dernier souffle. Ou alors en courant. Comme Sam, qui me passe à côté sans me remarquer. J’écarquille les yeux, en la regardant s’éloigner. Je n’ai pas l’impression qu’elle fasse son footing, étant donné que sa tenue est loin d’être appropriée. Alors je décide de me mettre à courir pour la rejoindre. Et tant pis pour les pronostics, tant pis si ça pourrait me tuer. J’arrive finalement à hauteur de Sam. Elle est belle. Sans doute bien trop belle. « Laisse moi deviner… » Courir et parler en même temps n’est pas simple. Alors j’essaie de gérer mon souffle. « On t’a mis chez les fous… » Inspiration, expiration. « … et tu t’en échappes, c’est ça ? » Inspiration, expiration. Je regarde Sam en souriant légèrement. « Je t’accompagne… » Inspiration… Expiration. Courir me fait du bien, malgré tout. Un instant, j’oublie la maladie. Mais elle finit par me rattraper. Elle court plus vite que moi, la garce. Alors je ralentis le pas, le souffle commençant à me manquer. Je peine à inspirer, comme si mes poumons avaient décidé de m’abandonner. Je donne un léger coup contre ma poitrine, avant de me plier en deux en posant mes mains sur mes cuisses. La panique aurait tendance à prendre le dessus dans des cas comme celui-ci. Mais j’ai appris à la maitriser. Alors je reste calme. Je ferme les yeux, et je me concentre sur mon souffle. Je voudrais dire à Sam que tout va bien, mais je ne sais pas où elle est. Je suis dans le flou. Et je n’ai pas assez de force pour articuler le moindre mot de toute façon.
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() message posté Ven 5 Déc 2014 - 0:01 par Invité

. HUMANITY IS JUST NASTY AND THERE’S NO SILVER LINING . Elle courrait, encore, toujours. Plus loin, plus vite. Elle fuyait ce monde qui la terrorisait, cette vie qu'elle n'avait pas le temps de vivre. Elle voulait s'évanouir dans un doux rêve qui l'éloignerait des atrocités dont l'humanité était faite. Mais elle pouvait toujours courir, courir encore, courir toujours, elle revenait sans cesse au même point. Elle revenait sans cesse en arrière. Elle était attachée à ce passé dont les liens serraient sa poitrine et la maintenait en apnée sous l'eau. Le souffle lui manquait chaque jour, la poitrine serrée à l'idée qu'une nouvelle journée allait s'écouler. Chaque jour elle écoutait ce coeur battre dans sa poitrine, mais battre sans aucun sens. Aucune lumière ne parvenait à réveiller ses prunelles, aucun miracle ne parcourait sa peau. Elle était cette coquille vide, ce robot qui n'était plus secoué d'aucune émotion. Elle connaissait la peine, la douleur, la joie, et même un jour, elle avait cru connaitre l'amour. Elle connaissait ces sentiments qui pouvaient simplement vous faire dire : oui, je suis en vie. Mais si la vie était si dure, alors elle préférait ne rien ressentir. C'était plus simple de vivre sans émotions, sans but. C'était un bon remède contre la souffrance. Seulement, elle commençait à comprendre que le retour n'était que plus douloureux. C'était épuisant de tout enfouir, de construire des remparts, toujours plus de remparts. Elle avait mis tant d'années à construire le mur qui barricadait son coeur qu'elle en avait finis par s'oublier elle-même, oublier qui elle était vraiment. Il était simple de la caractérisée : l'orpheline, la petite fille perdue, le coeur de glace. Son passé avait finit par la caractérisée, et par prendre une place si grande dans son âme qu'elle en avait oublié d'exister à travers la personne qui grandissait en elle chaque jour. Alors elle courrait pour rattraper son retard, même si il lui semblait bien qu'elle courrait à reculons. Elle n'arrivait pas à avancer, comme si les murs qu'elle avait bâtie se dressaient maintenant devant elle pour l'empêcher d'avancer. Et elle était effrayée d'avancer. « Laisse moi deviner… » Dans un sursaut, elle se retourne pour trouver l'origine de cette voix. A vrai dire, elle n'en avait pas vraiment besoin, mais la surprise l'incita à le voir de ses propres yeux. Liam courrait à ses côtés, un fin sourire aux lèvres, et tout comme elle, une tenue totalement inadaptée pour courir. Ils avaient l'air ridicule. Mais le ridicule pouvait être beau parfois. Elle ancra son regard bleu dans le sien un instant avant de tourner la tête pour regarder au loin. « On t’a mis chez les fous… et tu t’en échappes, c’est ça ? » Il avait le souffle court de celui qui se dépensait peu. Un sourire en coin naquit sur les lèvres de la jeune femme alors qu'elle accélère le pas pour le distancer. « C’est exactement ça Ashworth, je m’échappe… » Il ne savait pas à quel point elle pensait ses mots. A quel point elle aurait aimé que ce soit vrai. Elle aurait aimé disparaitre, être à l’autre bout du monde, respiré un air qu’elle n’avait pas déjà rejeté mille fois. Mais elle était coincée ici. « Je t’accompagne… » Elle augmenta la cadence, le voyant toujours à sa hauteur, et se dit que ça ne la gênait pas qu’il l’accompagne. Lior ne la gênait pas. Il était là, il était lui, et à cet instant, il était la seule bouffée d’air frais à proximité. Il ne la regardait pas comme l’orpheline, comme la petite fille perdue, comme le coeur de glace. Il la regardait elle. « Eh Lior, jusqu’où tu irais comme ça avec moi ? » Un vague sourire se baladait sur ses lèvres alors qu’elle tendait l’oreille pour l’entendre tenter d’articuler deux mots à la suite. Elle doutait qu’il y arrive vu sa respiration saccadée. Et puis, elle n’entendit plus rien. Pas de réponse, pas de respiration. Elle ralentit l’allure pour se retourner et le vit une dizaine de mètres derrière elle, plié en deux, le souffle visiblement court. Il n’avait pas beaucoup d’endurance. Elle le rejoignit en petites foulées avant de se poster devant lui, les mains posées sur ses hanches. « Tu sais, je pensais être la moins sportive sur cette terre, mais je crois que j’ai trouvé un adversaire de taille. » Un doux rire s’échappa de ses lèvres alors qu’elle regardait autour d’elle. Les passants regardaient la scène, intrigués, et imaginaient sûrement des centaines de scénarios qui pouvaient expliquer qu’un homme courre après une femme. Elle souffla un bon coup, prenant le temps de retrouver une respiration normale, et constata que Lior, lui, ne se relevait pas. Elle le voyait souffler, souffler fort. Elle posa une main incertaine sur son épaule alors qu'elle tentait de capter son regard. « Tout va bien ? » Tout allait bien. Tout devait aller bien. Il devait aller bien.  
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() message posté Ven 12 Déc 2014 - 11:58 par Invité
i will catch you anywhere
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« C’est exactement ça Ashworth, je m’échappe… » S’échapper, un parfait euphémisme pour beaucoup. C’est vrai, s’échapper pour aller où ? À la rue d’à côté ? Au pays voisin ? S’échapper pour combien de temps ? Deux mois ? Deux ans ? S’échapper de quoi ? De qui ? Tout finit toujours pas nous rattraper au bout du compte. Et même si nous parvenons à nous échapper, ce que nous fuyons ne disparait jamais. J’ai déjà pensé à m’échapper. À fuir ma maladie. Mais elle est là. Elle le sera toujours. Et même si Sam plaisante, sa façon de courir est pourtant claire. Je ne sais pas ce qu’elle essaie de fuir. Je ne sais pas de quoi elle voudrait s’échapper. Mais cela finira toujours pas la rattraper. « Eh Lior, jusqu’où tu irais comme ça avec moi ? » Je voudrais pouvoir lui répondre. Lui dire que je serais prêt à aller au bout du monde avec elle, à enlacer l’horizon. Mais c’est impossible. Mon souffle me permet tout juste de respirer. Mes poumons sont en train de me lâcher. Alors je m’arrête. Je crois que je pourrais presque en rire. C’est vrai, ma vie est tellement fragile que cela en deviendrait presque drôle. Je n’ai fait que quelques pas de course. Même pas une vingtaine. Et me voilà en train de me battre pour respirer. Je connais les risques de ma maladie. Je les connais par coeur. Mais ils ne me freineront jamais. Je veux vivre. Vivre comme n’importe qui. « Tu sais, je pensais être la moins sportive sur cette terre, mais je crois que j’ai trouvé un adversaire de taille. » Un léger rire s’échappe d’entre ses lèvres. Alors j’essaie de rire avec elle. Mais je ne fais que toussoter. Ma tête commence à tourner, mes jambes à trembler. Une main se pose sur mon épaule. « Tout va bien ? » Je voudrais acquiescer, relever la tête et pouvoir la regarder. La rassurer. J’ai toujours pensé que j’étais plus fort que tout ça. Plus fort que ma maladie. Mais elle est en train de me prouver que j’ai tort. Car je ne parviens à rien. Je ne suis plus maitre de mon corps, de mes gestes. Je ne fais que subir. Et mes jambes finissent par lâcher. Je me retrouve assis sur le sol, la tête tournante. Le monde autour de moi n’existe plus vraiment. Mes yeux sont ouverts mais je ne vois rien. Alors je me concentre. Je pense à mon souffle. À la façon de me sortir de là. Ma ventoline. Elle devrait être dans la poche intérieure de ma veste. Le peu de force qu’il me reste permet à mon bras de s’en saisir. Et après une lutte non négligeable, je réussis à en aspirer plusieurs bouffées. Je finis par lâcher ma ventoline qui retombe alors sur le sol. Et j’attends. J’ai mal. Mal partout. À la tête, au coeur, à la gorge. Mais mon souffle revient. Petit à petit. Bien trop lentement. Toujours assis par terre, je pose mes mains derrière mon dos pour pouvoir m’appuyer dessus. Et j’inspire. Profondément. Calmement. J’expire ensuite, au maximum. Ça y’est. Ça va mieux. Je commence à reprendre mes esprits. Alors je lève les yeux vers Sam. « Je suis le pire sportif du monde… » J’esquisse un léger sourire, mon souffle encore léger. J’attrape finalement ma ventoline, la range dans ma veste, et me lève doucement. Je regarde les gens autour de nous, visiblement inquiets. Je lève mon pouce en l’air, comme pour leur dire que tout va bien. Et je repose mon attention sur Sam. « Toi qui devais penser que j’étais un homme costaud et endurant… Je crois que je viens de me décrédibiliser. » J’essaie de faire mine de rien. Je voudrais éviter d’évoquer ma maladie. Je ne veux pas qu’elle ait pitié de moi. Même si après ce qui vient de se passer, c’est certainement le cas. La mucoviscidose a changé beaucoup de choses dans ma vie. Mon quotidien. Le regard de ma famille. Et même si j’essaie de ne pas y penser, elle a également changé ma manière de vivre. Alors je ne voudrais qu’elle change ma relation avec Sam. « Si ça te dérange pas, je préfèrerais marcher. Sauf si t’es pressée. » Un nouveau sourire. S’il te plait Sam, restons-en là. Ne pose aucune question.
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() message posté Lun 15 Déc 2014 - 22:39 par Invité

. HUMANITY IS JUST NASTY AND THERE’S NO SILVER LINING . Courir pour aller où ? La question restait sans réponse. Elle n'avait aucune échappatoire, courait dans le vide, reprenant toujours le même chemin sans pouvoir changer de direction. C'était comme tourner en rond, sans même s'en rendre compte. Elle courrait en avant pour mieux retourner en arrière, et se heurtait à de hautes remparts qui l'empêchaient de voir plus loin. Voir ce qu'il y avait au delà de cette vie sans intérêt, cette vie sans lumière, sans joie. Elle vivait pour d'autres, sans penser à vivre pour elle-même. Elle ne vivait pas vraiment au fond, elle survivait. Mais même en se faisant la réflexion, elle savait que cela ne changerait jamais. Elle ne pourrait jamais abandonner Lexie, n'y pensait même pas. Cette vie était loin d'être parfaite, mais ce serait la sienne jusqu'au bout de l'allée sur laquelle elle courrait. Il n'y avait pas d'intersection, pas de sortie cachée. Il n'y avait qu'une seule voie, déjà toute tracée, dans laquelle elle continuerait de courir sur place. Elle avait fait du surplace toute sa vie, pourquoi changer. Le changement était terrifiant. Elle ne se plaignait pas, mais si elle avait pu prononcer un voeu silencieux, elle aurait sûrement voulu évacuer la maladie. Elle aurait barricader des portes contre la maladie, si elle avait pu. Mais le mal était sournois, rapide, furtif, et dans le cas de Lexie, incurable. Même elle n'avait pas pu la sauver. À cette pensée, la cicatrice qui barrait son ventre depuis maintenant deux ans se mit à chauffer, comme pour lui rappeler son échec. Elle avait failli à sa tache, n'avait pas réussi à aider sa propre soeur. Qui pourrait la sauver ? Elle s'éveillait chaque matin avec cette question qui lui glaçait le sang. Elle aurait voulu vivre pour autre chose que la maladie. Elle aurait voulu vivre pour le plaisir de vivre, vivre pour aimer, et pour être aimée. Mais elle vivait maladie, elle vivait paperasse, elle vivait dettes. Mais elle vivait. Elle avait tendance à l'oublier. Et courir le lui rappelait. Elle se sentait libre, elle qui était emprisonnée dans une vie sans espoir. Son regard embrasse l'horizon qui lui tend les bras, mais il finit par revenir en arrière. Elle tourne la tête et ne voit plus Lior à ses côtés. Il avait disparu plus loin, plié en deux, tentant de reprendre son souffle. Elle s'approche doucement de lui en petites foulées, alors que son instinct lui crie de faire demi-tour. Son instinct lui disait de saisir sa chance. Mais elle posa une main sur l'épaule de Lior et son destin sembla comme scellé. Elle aurait voulu vivre pour autre chose que la maladie. Il tombe à terre alors qu'elle esquisse un geste inutile pour le retenir. Il se retrouve assis, perdu, ailleurs. Il n'avait plus le même regard, ce n'était pas celui qu'il posait sur elle à chaque fois que leurs yeux se croisaient. Elle recule d'un pas, alors que son sang se glace d'effroi. Ç'aurait pu être un banal malaise, peut-être qu'il n'avait pas assez manger, ou qu'il n'était pas très physique. Mais elle savait que ce n'était pas ça. Elle le sentait. Elle fit un second pas en arrière lorsqu'il sortit de sa poche une ventoline. Elle aurait du l'aider, c'était ce qu'elle lisait dans le regard des passants. Ils avaient formé un cercle autour d'eux, mettant de côté un instant leur vie sans relief pour ressentir un soupçon d'adrénaline. Déchirée, elle regarde la scène sans pouvoir bouger. Ses membres ne répondaient plus d'aucun geste alors qu'il retrouvait une respiration normale. Elle se repassait la scène dans sa tête, une fois, deux fois, trois fois. Non. Elle aurait voulu vivre pour autre chose que la maladie. Il pose son regard sur elle, ce regard qu'elle connaissait. « Je suis le pire sportif du monde… » Il lui adressa un sourire qu'elle aurait voulu lui arracher. Elle aurait voulu le planter là, si seulement ses jambes voulaient bien lui répondre. Elle ne répondit rien, et il se leva avant de faire signe aux passants que tout allait bien. Tout n'allait pas bien. Les gens chuchotèrent un instant, pensant sûrement qu'au moins ils auraient quelque chose à raconter le soir-même au diner. « Toi qui devais penser que j’étais un homme costaud et endurant… Je crois que je viens de me décrédibiliser. » Il fait dans l'humour, dans le comme si de rien n'était. Ses yeux papillonnèrent un instant alors que ses muscles finissaient par se détendre. Des dizaines de questions traversaient son esprit, mais l'incompréhension était son guide. « Si ça te dérange pas, je préfèrerais marcher. Sauf si t’es pressée. » Il lui souriait encore, mais sans parvenir à calmer le coeur affolé de Sam. Il avait tord de penser qu’elle était comme lui. Qu’elle pouvait tout balayer d’un sourire. Il y avait bien longtemps qu’elle avait abandonné cette méthode, et cela faisait bien longtemps qu’elle ne faisait plus dans les faux semblants. Elle était sûre qu’à cet instant, son regard aurait pu le glacer sur place. « C’était quoi ça ? » Elle avait du mal à articuler ses mots. La colère faisait trembler ses poings fermés. Les passants s’étaient dispersés alors que certains admiraient encore la scène de loin. Elle voulait faire de même, admirer cette scène de loin, ne pas être si près du soleil. Car elle savait déjà qu’elle se brûlerait. Elle brûlait déjà peut-être. « Je ne ferais pas un pas de plus, Lior. Dis-moi… » Ses mots se perdaient dans l’atmosphère bruyante, mais elle était sûre qu’il l’entendait. Il entendait son appel. « Dis-moi ce que tu as. » Elle ne laissait pas de place au mensonge. Elle ne lui laissait aucune porte de sortie. Pourtant, elle aurait tant aimé en avoir une. Elle aurait voulu ouvrir cette porte, et disparaitre. Être loin, et vivre pour autre chose que la maladie.
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() message posté Mar 23 Déc 2014 - 13:03 par Invité
i will catch you anywhere
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Sam ne bronche pas. Elle reste sérieuse, glaciale. Je n’ai pas l’impression que c’est parce qu’elle s’inquiète pour moi. J’ai plutôt l’impression qu’elle est en colère, prête à exploser. J’essaie de garder le sourire malgré tout, de rester positif. Comme à mon habitude. Mais comment rester de marbre face à un tel regard ? Elle me ferait presque peur. À mon avis, ce regard là est l’un de ses regards fétiches quand elle bosse. « C’était quoi ça ? » Ses poings sont serrés, j’ai même l’impression qu’elle est en train de trembler. Je ne sais pas pourquoi elle réagit comme ça. C’est disproportionné, et surtout incohérent. J’ai envie de lui répondre que c’était rien. Je voudrais éviter le sujet. Mais elle ne lâchera pas l’affaire. Elle semble déterminée. C’est la première fois que je ressens ça. C’est comme si ma maladie était un crime. Et que Sam, en bonne flic, était prête à m’exterminer pour ça. Mes sourcils se froncent alors, et mon sourire disparait. « Je ne ferais pas un pas de plus, Lior. Dis-moi… » Je regarde un instant les gens autour de nous, comme s’ils pouvaient m’aider. M’aider à la comprendre, m’aider à m’en sortir. Mais je suis seul. Seul face à elle. Et si d’ordinaire la situation m’aurait plu, aujourd’hui je la trouve particulièrement déstabilisante. Je croise mes bras contre mon torse, tout en gardant le silence. Je n’ai pas envie de lui répondre. Je n’ai surtout pas envie de découvrir sa réaction une fois qu’elle saura la vérité. J’ai l’impression que tout est sur le point de changer. Que notre relation est à un tournant décisif. « Dis-moi ce que tu as. » Et son insistance ne fait que renforcer mon sentiment. Alors je plonge mon regard dans le sien, toujours en restant silencieux. J’essaie de lire à travers ses pupilles, de trouver une explication. Mais il n’y a rien. Rien d’autre que ce regard glacial. C’est la première fois que je vois Sam comme ça. Je finis par lâcher un soupir. « Pourquoi tu réagis comme ça Sam ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » Mon regard se fait interrogateur, et aussi insistant que le sien. Je n’ai pas l’habitude d’être comme ça. Je préfère la légèreté, la bonne humeur et les sourires. Pourtant, j’ai l’impression que tout ça est derrière nous maintenant. Que nous nous sommes plongés dans un gouffre interminable. J’aurais aimé ne jamais connaitre la maladie. Pouvoir vivre librement, courir et ne jamais m’arrêter. Et surtout, j’aurais aimé éviter les moments comme celui-ci. Même si généralement, c’est de la pitié que je lis dans le regard des autres. De la pitié, et non de la colère. « Je vais te dire ce que j’ai, et après ça sera à toi de me dire ce que t’as. De me dire pourquoi soudainement, tu te transformes en reine des glaces prête à exploser. » Mon regard est neutre. Ni froid, ni chaleureux. Neutre. Elle veut la vérité, très bien. Elle l’aura. Mais je veux qu’elle m’explique pourquoi elle se met dans de tels états. Je ne lui ai jamais menti. J’ai seulement évité de parler de ma maladie. Parce que je déteste n’être plus que ce pauvre type au bord du précipice. Je veux vivre comme les autres. Qu’on me regarde comme les autres. Qu’on me traite comme les autres. Et je pense que c’est légitime. La preuve. Avec Sam, tout est déjà en train de changer. Alors si c’est pour mon silence qu’elle m’en veut, j’ai la ferme intention de lui faire comprendre ma position. Mais j’ai l’impression que ce n’est pas ça. Que c’est plus que ça. Je fais finalement un pas en avant, avant d’avouer. « J’ai la mucoviscidose Sam. »
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() message posté Dim 28 Déc 2014 - 0:22 par Invité

. HUMANITY IS JUST NASTY AND THERE’S NO SILVER LINING . Il ne pouvait pas la comprendre. Il ne pouvait pas comprendre la peur qui la paralysait, la crainte qui se lisait constamment dans ses yeux. Elle avait constamment peur. Peur pour sa soeur, peur pour Maura, pour Theodore, peur pour tous les gens qu'elle aimait. Avec le temps, elle s'était persuadée que tout ce qu'elle touchait finissait par filer entre ses doigts. Et à la fin de la journée, il ne lui restait rien. Juste la peur. Tout était source de terreur ; la solitude, l'abandon, la maladie. Elle était paralysée par la peur de perdre encore quelqu'un. Elle passait des nuits repliée sur elle-même, à attendre que le jour revienne, sans parvenir à fermer l'oeil. Et elle priait pour que rien de pire n'arrive. Alors oui, en voyant Lior perdre le souffle, elle avait peur. La scène lui glaçait l'échine alors que ses membres ne répondaient plus de rien. Elle le regardait attraper sa ventoline, retrouver le souffle peu à peu, se relever, sourire. L'air de rien. N'importe qui aurait poser une vague question, et, face aux demandes de Lior, aurait tourner la page sans chercher plus. Mais Sam en était simplement incapable. Elle devait savoir. Elle voulait savoir si, encore une fois, elle s'attachait à un rêve qui lui filerait entre les doigts. « Pourquoi tu réagis comme ça Sam ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » Il était en droit de se poser des questions. Il pouvait ne pas comprendre. Comment le pourrait-il ? Elle était devenue d'un instant à l'autre cette reine des glaces terrifiée par la vie, par la mort. Elle savait qu'en agissant ainsi, elle brisait cette promesse silencieuse qui leur permettait d'avoir une relation légère et spontané. Mais elle ne pouvait simplement pas endurer plus que ce qu'elle vivait à cet instant. Elle avait atteint un terrible maximum, et elle s'en voulait d'agir ainsi avec lui. Elle ne savait quoi lui répondre, ni même si une réponse était attendue. Que pouvait-elle lui dire ? Il n’y avait rien à dire. Il n’avait pas à savoir, et elle doutait qu’il le souhaite réellement. « Je vais te dire ce que j’ai, et après ça sera à toi de me dire ce que t’as. De me dire pourquoi soudainement, tu te transformes en reine des glaces prête à exploser. » Elle a du mal à soutenir son regard mais ne ploie pas. Il veut connaitre la vérité, mais elle n’est pas certaine de vouloir lui la donner. Il la méritait sûrement, mais elle préférait garder ça en elle. Elle préférait étouffer ses sentiments. Il fit un pas vers elle, elle ne chercha pas à fuir cette fois. Et soudain, la sentence se fit claire, tranchante. Et quelque chose céda en elle. « J’ai la mucoviscidose Sam. » Elle ne saurait dire quelle expression barrait son visage. L’étonnement, , l’incompréhension, la peine. Sûrement tout en même temps. Sous ses yeux se dessinait le tableau d’un Lior malade, un Lior qu’elle ne connaissait pas. Elle voyait les rendez-vous médicaux, les prises de sang, les traitements… Elle voyait une partie de sa vie défiler sous ses yeux, cette vie qu’ils partageaient. Et soudain, elle n’avait plus sa bouffée d’air frais. Elle ne voyait plus l’horizon devant eux, seulement le néant. Un rêve qui filait doucement entre ses doigts. Le monde tournait autour d’elle, et elle se fit violence pour revenir à la réalité. Elle cligna des yeux plusieurs ; maintenant c’était elle qui manquait de souffle. Ses yeux bleus se posèrent de nouveau sur lui. Elle avait mal. « Non… » Elle recula d’un pas en agitant la tête. Elle avait de nouveau envie de courir. Loin, très loin. Et ce qu’il lui faisait le plus mal, c’était que c’était de lui dont elle voulait être loin. Et elle se détestait pour ça. « Je ne peux pas. » Elle avait articulé les mots sans vraiment les entendre, et ses yeux fuirent les siens. Elle se détestait pour ce qu’elle faisait, sans même se rendre compte qu’elle réalisait d’elle même sa peur : elle le laissait filer entre ses doigts.
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() message posté Lun 2 Fév 2015 - 15:36 par Invité
i will catch you anywhere
“doesn’t matter where you are, i see you watching me. listen to me my pretty. hey, follow me. whatever, when you are away. whatever, when you are away. i will catch you anywhere.”



Tout change. Quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise. C’est trop tard. Tout change. Là, sous nos yeux. Nous sommes de simples spectateurs, impuissants. Je vois le visage de Sam se décomposer. Elle semble étonnée, triste, confuse. Et déjà, nous sommes réduits à néant. Je le sens. Elle doit le sentir aussi. Nous ne ressemblons plus qu’à un tas de poussière. C’est la fin. « Non… » Mes sourcils se froncent. J’ai du mal à comprendre. À comprendre pourquoi j’ai l’impression que c’est à elle que je viens de diagnostiquer une maladie. Elle recule d’un pas, et c’est comme si elle venait de mettre l’infini entre nous. « Je ne peux pas. » Ce n’est pas elle qui doit vivre avec la maladie. C’est moi. Pourtant, elle ne peut pas. Je ne peux m’empêcher de penser à Leïla. À la manière dont elle m’a abandonné. Et c’est Leïla que je vois à travers Sam. Je baisse la tête. Le plus douloureux, ce n’est pas la mucoviscidose. Ce n’est pas le fait de manquer d’air, de ne plus pouvoir courir, de ne plus pouvoir vivre librement. Le plus douloureux, c’est ça. L’abandon. Sam m’abandonne. Nous roulions à vivre allure, tous les deux. Comme si nous étions invincibles. Mais je viens de trébucher, et Sam a l’intention de me laisser sur le bord de la route pour continuer la sienne. Il y a tellement de douleur à l’intérieur de moi. Je maudis mes poumons. Je maudis ma maladie. Je maudis ma vie, pour la première fois. J’ai toujours fait face à tout ça. J’ai toujours tenu bon. Mais je suis en train de tomber. Je suis en train de chuter. Une boule se forme au creux de ma gorge. Mes poings se serrent. Je suis triste, et en colère. Je finis par relever mon visage, et par poser mon regard sur Sam. « Tu ne peux pas ? Tu ne peux pas fréquenter un mec qui risquerait de mourir, c’est ça Sam ? » Je secoue la tête, en lâchant un soupir. « C’est tellement plus facile de me laisser crever seul, t’as raison. » Je suis en train de perdre le contrôle. Le contrôle de mes paroles, de mes pensées. Elle est en train de me bouleverser. Ma mâchoire se serre instinctivement, et je finis par lui tourner le dos. J’essaie de me concentrer sur l’horizon. D’oublier Sam. D’oublier Leïla. Et de m’oublier aussi. Je voudrais qu’il soit possible de penser à rien. À strictement rien. Je voudrais être une enveloppe vide. Un coquillage façonné par le va et vient de la mer. Mais je suis humain. Et les sentiments sont ma damnation. Il m’est impossible d’éviter la peine, la colère et la douleur. Elles sont là, toutes les trois. À remuer mes entrailles. À mes planter des aiguilles au coeur. « Tu devrais reprendre ta course. » Je me retourne, pour lui faire face à nouveau. « Puisque tu n’es bonne qu’à fuir. »
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() message posté Mer 11 Mar 2015 - 22:52 par Invité

. HUMANITY IS JUST NASTY AND THERE’S NO SILVER LINING . C'était ce qu'elle faisait toujours, ce qu'elle avait toujours fait. Il avait été si simple pour elle d'apprendre, si aisé de construire ce mur qui barricadait son coeur. Elle avait posé les pierres une par une, avec le temps, avec la peine. C'était sa façon de se protéger, son ultime chance de ne plus rien ressentir pour ne plus souffrir. Elle avait épuisé son stock de larmes, son stock d'amour, pour devenir ce qu'elle était aujourd'hui ; froide, insensible, glacée. Mais c'était tellement plus facile de ne rien ressentir, elle ne pouvait se résoudre à abandonner. C'était peut-être là que résidait le problème. C'était si simple. C'était si simple de repousser les gens qu'on aime, si simple de faire paraitre ce que l'on n'est pas. Elle n'était ni froide, ni insensible, ni glacée. Mais montrer qu'elle l'était était son remède, sa seule chance d'avancer sans autre embuche. C'était lâche. Mais ce mur était la seule chose qui lui permettait encore de se lever le matin, de vivre, ou plutôt de survivre. Mais comment pourrait-il le comprendre ? « Tu ne peux pas ? Tu ne peux pas fréquenter un mec qui risquerait de mourir, c’est ça Sam ? » Non il ne comprend pas, et elle ne peut pas lui en vouloir. C'était à elle qu'elle en voulait. Elle s'en voulait de lui faire ça à lui, alors que c'était si simple avec les autres. Il ne pouvait pas comprendre qu'elle avait déjà perdu tant de gens qu'elle aimait. Sa vie se résumait à une succession d'amours perdus, de joies brisées, de moments essoufflés. Elle avait déjà perdu tant, et elle ne pouvait pas se permettre de le perdre lui. Mais elle ne réalisait pas que c'était ainsi qu'elle le perdait pour de bon. « C’est tellement plus facile de me laisser crever seul, t’as raison. » La brune restait silencieuse, attachée à son rôle, alors que son coeur se serrait dans sa poitrine. Ses mots sonnaient comme un coup de poignard, ce même poignard qui planait au dessus de leurs têtes depuis déjà si longtemps. Mais elle ne voulait pas le perdre. Elle ne voulait pas qu’il soit seul, et elle ne voulait qu’il la laisse seule. Parce que c’était elle qui crevait, là, sous ses yeux, seule. Ils crevaient ensemble, séparément. Il lui tourne le dos et elle esquisse un geste, un dernier espoir, avant de finalement laisser son bras retomber dans le vide. A quoi bon. Elle devait finir ce qu’elle avait commencé. « Je suis désolée. » Elle prononçait ses mots sans aucune émotion, alors que son coeur lui criait des sentiments contradictoire. Elle détournait les yeux de ce dos qu’elle ne pouvait supporter de regarder. « Tu devrais reprendre ta course. » Il la regarde à nouveau et ses paroles pèsent un peu plus sur ses épaules. Son visage ne trahit rien, son corps non plus, mais il lui est impossible de contrôler ses yeux. Ses yeux océans plongés dans les siens. Cette peine qui traverse son iris, juste un instant, un court instant qu’il capterait peut-être. « Puisque tu n’es bonne qu’à fuir. » Son coeur se retourne alors qu’il découvrait sa terrible vérité, son véritable visage. Il avait raison, il savait. Elle n’était bonne qu’à fuir. Elle fuyait l’amour, la vie, pour son propre bien. Et elle ne pouvait se détourner de cet objectif. Elle ne pouvait pas renoncer à ça, même si cela signifiait renoncer à lui. Elle acquiesce finalement, sonnant un dernier échange. « Je suis désolée. » Elle l’était, vraiment. Elle était désolée d’être ainsi, et désolée de lire toute cette déception dans ses yeux. Elle se détournait et ses yeux lui manquaient déjà. Pas les yeux qu’il avait à cet instant, ceux qu’ils posaient sur elle avant de savoir. Avant de la voir, elle, Sam. Elle fait un pas, puis un autre, mais ne court pas. Elle s’éloigne doucement, mais elle prend son temps. Elle mémorise chaque pas qui l’éloigne un peu plus de son rêve, de sa chance. De toutes ces choses que son mur l’empêche d’apercevoir.

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