"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Une petite faim- Sharona 2979874845 Une petite faim- Sharona 1973890357
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Une petite faim- Sharona

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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 14:33 par Invité
Janvier-

Il est encore une fois très tard lorsque je sors du cabinet d'avocat ou je travail. La dernière cliente que je viens de recevoir été vraiment très remontée contre son époux, enfin ex époux et ce n'était pas facile de la calmer. Je me dis souvent que j'aurais pu faire de la politique avec ma diplomatie. J'ai réussis à la calmer au bout d'une bonne heure et elle est restée à expliquer sont cas un temps indéfini. Ah les histoires de couples, au moins en étant seul je n'ai pas ce genre de problème. Ce n'est pas marrant tous les jours non plus. Quand je rentre à la maison la solitude m'est pesante mais, faire confiance aux gens, c'est compliqué pour moi.
Je traverse la rue et me souviens que je n'ai encore une fois rien dans mon frigo pour ce soir. Je soupire heureusement que mon compte en banque me permet de pouvoir manger souvent à l'extérieur et de ne pas faire la cuisine même si j'aime bien la faire. J'ai souvent la flemme et préfère ne pas me casser la tête. J'aperçois devant moi un fats food qui me semble raisonnable et de bonne qualité. J'entre en saluant la seule personne qui semble encore présente. Je dois sans doute mal tomber. Shit, j'aurais du me douter que le peu de monde signifiait qu'il l'établissement est sous le point de fermer. Tant pis je vais quand même tanter, qui sait peut-être que la serveuse voudra bien faire une exception.
Je m'approche du comptoir. Elle est vraiment jolie cette demoiselle. Je lui fais un petit sourire et lui dit.

« Bonsoir mademoiselle. Je m'excuse d'arriver si tard, est-ce que vous servez encore?»


Je sais bien que non mais qui ne tente rien n'a rien et puis peut-être qu'avec mon accent Russe elle acceptera de faire une exception. Je l'espère parce que je meurs de faim et d'ailleurs mon ventre le confirme et se manifeste. Il faut dire aussi que je n'ai pas mangé grand chose ce midi. J'étais bien trop occupé avec un dossier important. Des dossiers il n'y a que ça sur mon bureau et dans mon cartable que je n'arrive même plus à fermer, autant dire qu'il me faut une bonne collation parce que je ne risque pas de me coucher tôt. C'est fou le nombre de divorce qu'il peut y avoir en ce moment. En même tant c'est une aubaine pour moi, je serais au chômage sans quoi.
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Sharona K. García-Brown
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 20:00 par Sharona K. García-Brown
Une petite faim

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Mardi 06.01.2014 • Hampstead • Tinseltown's Diner
« Ca va aller pour la close, Sha ?
- Ca va je gère. Puis y a Marlon qui ferme la cuisine. T'inquiète. »


Ca fait pas très longtemps que je fais ce boulot, et je suis pas la fille la plus sociable du monde, mais ces deux-là, c'est devenu mes potes. Théoriquement, les postes et les horaires devraient tourner, mais tous les trois, on s'est rendus compte qu'on se retrouvait toujours à faire les mêmes horaires - particulièrement les close - et quand on a émis la question, on s'est fait envoyer bouler, genre c'est complètement faux - « Regarde, hier tu finissais à 17h » - et si on n'était pas content, on pouvait aussi partir. Mouais, non, j'ai besoin de ce taff moi, et à vrai dire, on est tous les trois un peu dans la même situation. Et quitte à être toujours tous les trois fourrés ensemble, on s'est aussi arrangé sur les postes. Moi, la cuisine, si je peux éviter... Du coup, quelle que soit la théorie imposée par nos plannings, c'est toujours pareil. Marlon file en cuisine, Betty à la caisse, et moi en salle. En rush, je reviens parfois l'aider en caisse et quand elle doit partir cinq minutes plus tôt pour récupérer son fils, je ferme la caisse pour elle. Comme ce soir, donc.

« Allez, file, à demain. »

Betty, c'est pas tout à fait son prénom, mais Elżbieta, c'est trop compliqué pour moi, et difficilement prononçable. Alors "Betty", ça s'est vite imposé, et puisque ça semble pas la déranger. Elle nous a souhaité une bonne nuit et s'est éclipsée, et j'ai commencé à compter sa caisse, quand la porte s'est à nouveau ouverte. Un grand type super bien sapé, droit comme un i, genre qui en impose est entré, et j'allais lui annoncer qu'on était fermé quand il m'a devancé et a pris la parole.

« Bonsoir mademoiselle. Je m'excuse d'arriver si tard, est-ce que vous servez encore ? »

Je suis prête à lui dire que non, malheureusement c'est trop tard quand son estomac se manifeste avec virulence. Ah ouais quand même... Des mecs qui viennent ici affamés, y en a plein, mais à ce point-là... Et je change de discours du coup, parce que je suis morte de rire devant ce type et que je compatis un peu, quand même...

« Ca va surtout dépendre du cuistot... Vous me laissez une minute ?... Marlon ? »

J'ai appelé mon collègue en tournant déjà les talons, et le dos surtout, au dernier client, et on a échangé quelques mots en espagnol. Evidemment, il s'est un peu moqué de moi - « Depuis quand tu fais des exceptions toi ? » - mais je crois qu'il a entendu le ventre du client même de derrière les fourneaux et j'ai pu revenir vers l'inconnu avec une bonne nouvelle.

« Z'avez de la chance, il est de bonne humeur. Qu'est-ce qu'on vous sert ? »

Je suis pas super à l'aise dans le rôle de la vendeuse aimable, mais l'avantage, là, c'est qu'il y a le comptoir entre nous. Ca m'est déjà arrivé de repousser violemment un client aux mains baladeuses et je me suis sévèrement fait réprimander pour ça - « Non, il avait pas à te peloter, mais t'avais pas non plus le droit de lui coller ton poing dans la figure » - et je suis quand même plus sereine d'avoir une certaine distance. En plus, je sais me défendre - maintenant - mais ce type est quand même sacrément baraqué, et je suis pas sûre de pas me faire étaler quand même s'il en venait aux mains. Il a pas l'air, comme ça, mais on sait jamais trop ce qui passe dans la tête des gens après tout. Et dès qu'il passe sa commande, Marlon se met à préparer ça, en deux temps, trois mouvements, prêt à fermer la cuisine. Tout comme moi j'attends plus que son départ pour fermer la caisse de Betty.
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() message posté Lun 12 Jan 2015 - 20:42 par Invité
On dirait que mon ventre à décidé de lui faire changer d'avis. Si j'avais mangé ce midi sans doute qu'elle m'aurait renvoyé d’où je viens. En tout cas le cuisiner à l'air aussi de bonne humeur puisqu'il a accepté de rester aussi. J'ai de la chance, vraiment de la chance. J'aurais pu tomber sur des cons mais non. Je passe commande du coup pour un hamburger assez classique au final, surtout parce que je n'ai pas envie qu'ils pensent que je fais mon chiant à leur demander pleins de choses parce que je meurs de faim. Une fois la commande passé je n'ai plus qu'à attendre. Attendre. Qu'est-ce que je suis sensé dire à cette fille gentille qui à sans doute eu pitié de moi? Merci, souris et dit merci Nik.

« Merci.»

Je continue de lui sourire comme un crétin. Je vous jure, je dois avoir l'air d'un coup et elle va sans doute penser que je ne suis qu'un gros bourgeois qui à la flemme de se faire à bouffer et qui n'hésite pas à la reluquer. Non ce n'est pas vrai, je ne l'ai pas reluquer. Oh mon dieu, si j'avoue j'ai regardé un peu par curiosité mais, c'est tout je ne pensais pas à mal. Je me pince la lèvre et sens que je vais avoir une attaque si quelqu'un ne rompt pas se silence tout de suite. Je ne supporte pas le silence. C'est pesant et déconcertant.

« Je suis vraiment désolé de vous embêter. Ma journée n'est pas encore vraiment finie et je n'ai pas eu le temps d'aller faire quelques courses.»


Je me mets à raconter ma vie, c'est nouveau ça. Je ferme les yeux et tourne la tête, ce que je peux être crétin. Elle va croire que je suis intéressé. Je ne la connais même pas comment je pourrais l'être ? Évidement qu'elle est jolie, évidement qu'elle jeune mais, non, non je ne suis pas un pervers. Vous pouvez penser tout ce que vous voudrez. Je ne suis pas ce genre d'homme. J'ai besoin de beaucoup d'amour et d'attention avant de me donner à quelqu'un et les rares fois ou je l'ai fait j'ai été déçu. C'est sans doute pour ça qu'aujourd'hui je suis seul, que je fais signé des tas de contrat de divorce à des hommes et des femmes. Je crois que j'ai perdu espoir. Alors non, si je la regarde c'est simplement parce qu'elle est là et que je ne peux pas faire autrement, je ne peux pas l'éviter et même si je le pouvais, ce ne serait pas vraiment sympathique. C'est plus simple pour elle si les clients sont sympas, surtout les clients chiant qui débarquent à pas d'heures.
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Sharona K. García-Brown
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() message posté Mar 13 Jan 2015 - 8:08 par Sharona K. García-Brown
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Mardi 06.01.2014 • Hampstead • Tinseltown's Diner
Le pauvre... Il a vraiment l'air affamé - son ventre qui gronde en atteste. Et du coup ça m'intrigue. A c't'heure-ci ? Vous avez pas mangé depuis combien de temps, là, au juste ? Non parce qu'à vous voir, on suppose quand même que vous avez plutôt les moyens... Pas le temps alors ? Comment ça se fait ? Je suis curieuse, j'avoue, je pourrais le harceler de questions, mais il paraît que ça se fait pas. Puis une grande carcasse comme ça, faut la nourrir, hein... Déjà quand je vois ce que j'ingurgite moi... Hum... Je garde tout ça pour moi, ça vaut sans doute mieux, mais je me mords un peu la lèvre parce que clairement, je brûle de l'ouvrir, là... Mon Boss est pas là pour m'engueuler si je deviens trop indiscrète en prime...

« Merci.
- Ben... De rien, c'est juste mon travail, hein... On fait ce qu'on peut hein... 'Fin je veux dire... Vous bossez clairement pas dans le même genre d'endroit... Et je vais me taire... »


Grand moment de silence, sourires embarrassés comme on patiente tous les deux le temps que sa commande soit prête. Je commence déjà à me taper l'affiche, c'est parfait. Non parce que dans le genre évidences... Je porte un uniforme pourri d'un pauvre diner de quartier, et lui, c'est costard-cravate et attaché-case. On se doute bien qu'on est pas du même monde, hein... Par contre euh... Vous pouvez arrêter de me regarder comme ça par contre ? Parce que je vais vraiment regretter d'avoir accepté, en fait... Déjà parce que y a franchement pas grand chose à regarder. Ensuite parce que cet uniforme noir et rose est franchement nul, et puis... Et puis parce que ça me gêne, terriblement, même. Cela dit, au moins, je me sens pas aussi désagréablement déshabillée des yeux que comme ça arrive parfois - et où ça finit avec ma main en travers de la gueule du type ou de la nana d'ailleurs. Je me suis retrouvée à détourner le regard, un chouïa embarrassée, et je ferais bien une remarque, mais il vient de reprendre la parole, rompant donc le silence, et j'avoue, c'est un soulagement pour moi aussi.

« Je suis vraiment désolé de vous embêter. Ma journée n'est pas encore vraiment finie et je n'ai pas eu le temps d'aller faire quelques courses.
- Oh mais vous avez pas à vous justifier, hein ! Je veux dire... Je suis personne, j'ai pas vraiment quoi que ce soit à dire sur vos habitudes... Ou pas d'ailleurs, c'est peut-être complètement exceptionnel, qu'est-ce que j'en sais moi ?... »


Et je vais vraiment me taire, genre maintenant. Tu t'enfonces grave, Sha. Il a fermé les yeux et tourné la tête et moi j'ai les doigts qui tapotent le comptoir, le regard baissé, super embarrassée. J'aime pas me sentir con comme ça... Mais j'aime toujours pas les longs silence, alors...

« Ok... C'est vraiment bizarre comme face à face... Vous voulez pas, je sais pas... Vous asseoir quelque part ? Je vous amène votre commande dès que c'est prêt... »

Et y a un grand éclat de rire dans mon dos, qui vaut que je tourne la tête et lui lance un « Idiota... » nerveux qui ne vaut qu'un rire de plus de sa part. Oh ça va, hein ! Je me tape déjà bien assez l'affiche toute seule, en rajoute pas, s'il te plaît. Je sais bien que le dernier client comme ça, on a plutôt tendance à le pousser à emporter et pas à rester dîner sur place, c'est franchement pas difficile de voir que je suis pas à l'aise et que je fais n'importe quoi, à tel point que ça en devient parfaitement ridicule, là, ça va, je suis au courant...

« Je vous rassure, c'est de ma tronche qu'il est en train de se fiche grave là... »

Je sais pas si c'est vraiment rassurant, mais enfin... Fallait que je dise quelque chose... N'importe quoi, visiblement.
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() message posté Dim 18 Jan 2015 - 15:16 par Invité
Je souris quand elle me fait remarquer qu'on ne bosse pas dans le même genre d'endroits. Ah les préjugés, ils vont me collés à la peau. Je ne suis pourtant pas Crésus, loin de là. Je gagne convenablement ma vie certes mais ça ne me permet pas d'habiter Kensighton et pourtant j'adorerais. Non j'habite dans un appartement modeste au milieu de tas d'autres et les voisins ne sont pas toujours très compatissants mais j'aime tout de même cet endroit même si ce n'est pas un manoir. Je me suis quand même senti forcé de m'excuser, elle doit être bien fatigué par cette longue journée et peut-être qu'elle n'est pas finie comme la mienne. Je sais que certaines personnes travaillent dur et deux fois plus que les autres pour y arriver et elle a l'air d'être ce genre de fille. Je soupire et fini par lui dire :

« Ah les préjugés, il ne faut pas croire tout ce que l'on voit, je vous assure.»


Qu'est-ce que je pouvais dire d'autre de toute manière? Elle semble mal à l'aise par ce face à face et j'avoue que je ne suis pas vraiment fan non plus de me retrouver tout seul avec une si jeune personne, enfin si jeune, elle doit avoir un peu plus de la vingtaine, j'en ai dix de plus qu'elle. Ce n'est clairement pas le genre de fille fait pour moi, du moins je pense que ça ne l'est pas. Elle fini par me demander si je ne veux pas aller m’asseoir ailleurs et bien voilà, c'est pile ce que je pensais, pas pour moi. Je n'avais pas d'illusion de toute façon, je n'ai même pas commencer à espérer. Peu importe j'ai acquiescer et je me suis lever avant d'entendre un idiota et un rire qui semble venir des cuisines. Je fais comme si j'ai rien entendu et la laisse se justifier avec un petit sourire et je vais m’asseoir à une table pile au moment ou mon téléphone sonne. Je reconnais tout de suite le numéro qui indique celui de ma mère. Je soupire mais décroche et commence une conversation en Russe. Elle m'appelle tout le temps. Je sais qu'elle doit m'en vouloir de l'avoir laissé là-bas et d'avoir fugué si tôt mais je ne pouvais pas resté et de l'eau à coulé sous les ponts il n'empêche qu'elle ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter constamment alors je l'ai pratiquement tous les jours au téléphone et même ces heures là parce que le décalage horaire fait que là ba il est très tôt et elle se lève toujours très tôt, ça a toujours été comme ça. Je crois qu'elle n'a jamais fait de grâce matinée.

Je raccroche pile au moment ou la serveur revient avec ma commande, mon estomac se manifeste à nouveau comme s'il comprenait qu'il allait être enfin rassasié. Je la remercie en Russe sans vraiment y faire attention, j'ai souvent du mal à reparler anglais après une conversation avec ma mère. Mon pays me manque parfois mais je ne regrette pas d'être là, ça non. C'est ce qui m'est arrivé de mieux.

« Vous ne voulez rien?»


Je ne sais pas pourquoi je lui ai demandé, sans doute parce que je culpabilise de manger tout seul et qu'elle à du être là à voir des clients manger toute la soirée sans en faire autant. Ça doit être frustrant.
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() message posté Lun 19 Jan 2015 - 8:03 par Sharona K. García-Brown
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Mardi 06.01.2014 • Hampstead • Tinseltown's Diner
L'habit ne fait pas le moine, je sais bien, mais n'empêche que là, bon... C'est pas en costard cravate qu'on bosse chez Tinseltown quoi... Après je sais rien de sa vie, et il galère peut-être aussi, hein, mais enfin... Je sais pas, il dégage un truc, une certaine prestance peut-être.  

« Ah les préjugés, il ne faut pas croire tout ce que l'on voit, je vous assure.
- Ah bah ça, vous préchez une convaincue... »


Non parce que je sais bien que quand on me voit, en mode garçon manqué pas apprêtée, on imagine difficilement que je sois si à l'aise sur une piste de danse. Et quand on voit pas ma carrure, on se doute assez rarement que je peux étaler pas mal de monde. Bon, peut-être que j'aurais plus de mal sur un gars comme lui, il a l'air d'avoir un sacré gabarit quand même, mais enfin... Enfin j'ai aucune raison de chercher à me battre maintenant, et j'en ai pas l'intention, pas envie de me faire virer pour ça non plus. Et après que je lui ai proposé d'aller s'installer à une table, le temps que sa commande soit prête - et sous les rires de Marlon - son téléphone a sonné et il a conversé un moment avec quelqu'un dans une langue qui m'est parfaitement inconnue. Mais que je positionnerai vers l'est, sans être capable de distinguer le polonais, du russe ou je ne sais quel autre idiome du genre. Ah bah je suis pas la seule transfuge d'un autre pays, donc.

« Tiens, la commande de ton russkof... Et ton dîner, t'as encore enchaîné, hein ?...
- Tu sais être mignon quand tu veux... »


Une petite tape sur la joue de mon collègue qui lève les yeux au ciel, défait son tablier, manifestement prêt à partir, et je prends le plateau de mon client, laisse le mien de l'autre côté du comptoir, et apporte la commande au type d'Europe de l'Est, donc.

« Cпасибо.
- Si vous le dîtes, j'ai aucune idée de ce que vous venez de baragouiner... »


J'ai posé son plateau, et je lui ai souhaité bon appétit, prête à retourner à mon comptoir, faire ma caisse en grignotant ce que mon petit camarade hispanique m'a laissé, mais il a repris la parole.

« Vous ne voulez rien ?
- Non... Enfin si, Marlon m'a laissé un plateau, mais... Je suis pas trop censée dîner avec les clients, vous voyez... ? »


Ok, je suis en train de l'envoyer paître là, hein ? C'est pas très sympa. Bon et puis, y a plus personne ce soir...

« M'enfin je suppose que vous appellerez pas mon Boss pour le lui cafter... »

Un petit sourire et je suis partie chercher mon dîner - hautement diététique, mais une fois de temps en temps bon... - et je suis venue m'installer face à lui, assez peu à l'aise en réalité. C'est pas comme si j'avais trop l'habitude du contact avec beaucoup de gens. Autrement que dans le cadre du boulot, je veux dire.

« Dîtes... » commencé-je après une première bouchée salvatrice de mon burger. « Vous venez d'où ? Enfin c'était quoi cette langue que vous utilisiez au téléphone tout à l'heure ?... Enfin si c'est pas trop indiscret... »

Je me suis fait basher par Dmitri quand je suis arrivée et que j'ai dit que son prénom faisait Russkof, alors je vais pas trop me mouiller ce soir, moi... Mais ça faisait Russkof quand même.
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() message posté Lun 19 Jan 2015 - 21:47 par Invité
Elle doit sans doute doit sans doute me prendre pour un bourgeois, je suis loin de l'être. Je me suis installé à une table un peu plus loin quand mon téléphone à sonné. J'ai conversé un instant avant qu'elle me ramène ma commande et que je la remercie à nouveau. Je n'avais pas fait attention à la langue que j'avais utilisé et j'ai compris que j'avais parlé en Russe quand elle m'a dit qu'elle n'avait pas compris un mot de ce que je venais de dire. J'ai tendance à ne plus savoir quel langue choisir quand je viens tout juste de finir une conversation avec ma mère, ou avec une tout autre personne Russe.

« Oh désolé, je vous ai simplement dit merci. J'ai tendance à oublier que c'est l'anglais que je dois utiliser ici même si ça fait des années que je vis en Angleterre.»


Je ne sais même pas pourquoi je lui raconte tout ça et je suppose qu'elle ça doit lui être égal de savoir que je ne suis pas né ici. L’ Angleterre est mon pays d'adoption, c'est une évidence pour moi, mais j'oublie souvent que ça ne l'est pas pour les autres. Elle a eu l'air surprise quand je lui ai demandé si elle ne prenait voulait rien et m'a finalement répondu qu'elle avait quelque chose de prévu. Il est vrai que dîner avec un client ça ne rentre pas dans ses tâches de travail et j'ai été également surpris qu'elle décide de m'accompagner quand même. J'ai souris et lui ai répondu:

« Même si je connaissais votre patron je n'en aurais rien dit.»


J'ai commencé à manger voyant qu'elle faisait de même. C'est étrange de me retrouver là entrain de dîner avec une parfaite inconnue. Ça fait des mois et des mois que je n'ai pas dîner avec une fille alors forcément je me retrouve un peu sans savoir quoi lui dire et c'est donc elle qui me pose les questions, ce qui me va très bien. J'ai souris quand elle m'a demandé d'où je venais et plus précisément quelle langue j'avais parlé.

« Je suis Russe. Je me suis expatrié il y a maintenant dix-sept ans. J'ai l'impression que c'était hier bien que j'avais tout juste seize ans.»


Je ne sais même pas pourquoi je lui raconte ça, comme si ça l'intéressait de connaître mon histoire. Je ne parle pas souvent de mon passé, du moins on ne me pose jamais vraiment la question, mais lorsqu'on le fait je réponds, je n'ai rien a cacher après tout, même si tous les souvenirs reviennent forcément. Les nuits passées à l'internat dans ce lycée que je détestais, les punitions exécrables des professeurs et tout le reste, tout ça est bien loin et pourtant encore si présent dans mes souvenirs, c'est assez étrange.

« Et vous d'où venez vous?»


Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit qu'elle n'est pas non plus tout à fait Anglaise, elle doit avoir des origines étrangères mais je n'arrive pas à décerner lesquels, c'est peut-être pour ça que le feeling semble passer entre nous.
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() message posté Sam 24 Jan 2015 - 13:05 par Sharona K. García-Brown
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Mardi 06.01.2014 • Hampstead • Tinseltown's Diner
La langue russe, à part ce qu'on en voit dans les séries télé, j'y connais strictement rien. Et donc, j'ai qu'une vague idée de ce à quoi ça peut ressembler, mais ça pourrait être n'importe quelle autre langue slave, ça me ferait sans doute le même effet. Je parle deux langues, parce que ce sont celles de mes parents, que j'ai passé toute ma vie à les entendre, mais le reste, c'est... du chinois pour moi, sans mauvais jeu de mots. Puis faut dire ce qui est, j'ai jamais trop vu l'intérêt d'en apprendre plus.

« Oh désolé, je vous ai simplement dit merci. J'ai tendance à oublier que c'est l'anglais que je dois utiliser ici même si ça fait des années que je vis en Angleterre.
- Ah bah de rien alors. »


J'ai souri, et laissé de côté l'information de son expatriation. Il parle très bien anglais, mais le fait qu'il vive ici depuis des années doit jouer. Je vais pas non plus lui jeter la pierre concernant l'usage de sa langue natale, c'est souvent que je reprends l'espagnol - avec Marlon ou pour jurer, hum... - donc je serais assez mal placée pour lui faire la pige à ce sujet.

J'ai hésité un peu, avant de m'installer à sa table, et je crains un peu de le regretter - genre s'il estime qu'il y a une ouverture ou quoi, parce qu'au premier contact, y a moyen qu'il prenne mon poing dans la tronche, même si ça resterait dommage d'abîmer sa belle gueule - mais je me dis que j'aurais pas l'air plus tarte que si je refuse et vais manger toute seule derrière mon comptoir et lui là tout seul à sa table quoi... Même si c'est pas trop dans les règles de la boîte, bon.

« Même si je connaissais votre patron je n'en aurais rien dit. »

J'ai souri et on a commencé à dîner. C'est trop bizarre, mais j'avoue, j'ai faim, et mon ventre est bien content de pas attendre plus pour être rempli. Et comme j'ai pas trop suivi d'où il venait - à part manifestement de l'est - je me suis retrouvé à lui poser la question, peut-être un peu trop naturellement. Heureusement, il y répond tout aussi naturellement, ça aurait été assez gênant que mes questions tombent à plat et qu'on se retrouve à manger sans rien dire tout du long...

« Je suis Russe. Je me suis expatrié il y a maintenant dix-sept ans. J'ai l'impression que c'était hier bien que j'avais tout juste seize ans.
- Ah oui ça fait un bail que vous êtes là. Dix-sept ans... J'étais encore en maternelle moi ! »


Je vois bien qu'il se perd un instant dans ses pensées et je le laisse faire, de toute façon, je vois pas trop bien pourquoi je l'en empêcherais. Ca doit pas toujours être évident, après tout ce temps, de repenser à son pays. Même si on l'a quitté pour une bonne raison, et parce qu'on était pas bien là-bas, on a toujours le souvenir de nos racines, n'est-ce pas ? Je regrette pas d'avoir quitté Houston. Y a pas grand chose qui me retenait là-bas, et je suis ravie du peu que j'ai ici - c'est toujours mieux que ce que j'avais là-bas, aussi peu glorieuse soit ma situation - mais ça n'empêche que mes souvenirs, ils restent liés au Texas. Alors je comprends bien qu'on puisse être nostalgique, parfois.

« Et vous d'où venez vous ?
- Du Texas. Mon accent doit sans doute vendre ma nationalité américaine, je crois qu'on peut pas trop le louper... »


C'est pas que ça s'entend, mais si, un peu beaucoup, même. Par contre, je suis là que depuis deux mois et demi. Mais vu mon âge, on se doute bien que je suis pas arrivée toute seule y a dix-sept ans, évidemment... Et j'ai pas trop envie non plus d'expliquer pourquoi je suis venue m'installer ici...
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() message posté Dim 1 Fév 2015 - 11:54 par Invité
Elle a un joli sourire, le genre de sourire qui ferait craqué n'importe qui. Elle dois sûrement avoir un copain à qui elle sort ce souris là, ce type dois être le plus chanceux du monde. Depuis quand je m'intéresse à ça moi? Il faut que j'arrête de me faire des films, ça devient inquiétant. Je mange un morceau de mon burger, ça me changera les idées. Je souris quand elle me dit qu'elle était encore en maternelle :

« Merci je me sens carrément vieux maintenant.»


J'ai ris parce qu'au fond je sais que je ne suis pas un vieux croulant non plus, trente trois ans ce n'est rien du tout, j'ai encore pleins de choses à vivre j'en suis persuadé. J'ai encore le temps de me construire une famille, il faut juste que je me dépêche de trouver l'épouse parfaite et avec mon travail ce n'est pas vraiment l'idéal. Elle aussi n'est pas d'Angleterre, oh le Texas. C'est étonnant. Je ne suis jamais allé en Amérique, peut-être qu'un jour j'irais, pour le travail ou pour changer de vie mais j'aime trop l'Angleterre pour prévoir ça pour le moment alors je crois que si je pars là-bas se serait juste pour les vacances.

« Je ne suis pas très doué pour déterminer les accents à part les accents comme le miens parce que j'ai forcément plus l'habitude mais je ne connais que l'Angleterre et la Russie même si ça a du bien changé depuis mon départ. »


Je ne suis pas retourné là-bas. J'ai ma mère au téléphone tous les jours mais je n'ai jamais pris la peine d'aller la voir. Je n'aime pas l'idée même de retrouver sur les lieux qui ont marqués mon enfance. Je n'aime pas parler de ces moments parce qu'ils ravivent des souvenirs douloureux. J'ai perdu mon père à dix ans. J'étais dans la voiture quand il s'est fait tué et je ne supporte pas l'idée de devoir retourner là-bas pour que tout me revienne en tête parce que je sais que je vais culpabiliser d'avoir laisser ma mère toute seule, d'avoir quitté ce lycée qui pour moi ressemblait plus à une prison. Ils m'en ont fait baver dans cette école
et rien que d'y songer ça me rend malade alors je crois que je ne retournerais jamais là-bas.

« Et vous alors ça fait longtemps que vous êtes en Angleterre?»


Autant parler d'elle plutôt que de moi et de mon passé, je serais plus à l'aise parce que dès qu'on parle de la Russie c'est … compliqué pour moi. Du moins ce n'est pas le pays en lui-même qui me dérange, juste mon histoire qui n'est pas très joyeuse et je n'ai pas envie de parler de ça maintenant.
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Sharona K. García-Brown
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() message posté Dim 8 Fév 2015 - 23:27 par Sharona K. García-Brown
Une petite faim

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Mardi 06.01.2014 • Hampstead • Tinseltown's Diner
'Tain si je lisais dans les pensées, la vache... Un sourire qui ferait craquer n'importe qui... Moi ? Y a erreur. Je te présente ma soeur éventuellement - enfin faudrait déjà que je la retrouve pour ça - mais moi, même pas en rêve quoi... Je suis clairement pas la plus jolie fille du monde, brindille toute sèche à la crinière de lionne là, rien de très glamour. Je serais super gênée si je savais qu'il a ce genre de pensée, d'autant plus que c'est pas comme si y avait la moindre chance qu'il se passe quoi que ce soit entre n'importe qui et moi. Ce type il est beau, mature, il a l'air d'avoir une certaine situation - même si l'habit ne fait pas le moine, donc - je vois pas très bien ce qu'il fait à causer avec moi, là, en fait, mais bon, j'ai faim, lui aussi, alors je crois bien qu'on est pas partis pour se priver de manger là... Et moi, j'ai encore loupé une occasion de me taire.

« Merci je me sens carrément vieux maintenant.
- Ah mais non ! Vous êtes pas vieux arrêtez ! »


Il rit, mais moi, je dois être en train de devenir cramoisie, par que je voulais clairement pas lui manquer de respect ni l'insulter. Même s'il le prend à la rigolade - et heureusement d'ailleurs, j'aurais franchement été embêtée que ça l'ait vraiment vexé - je sais plus trop où me mettre là...

« Je ne suis pas très doué pour déterminer les accents à part les accents comme le mien parce que j'ai forcément plus l'habitude mais je ne connais que l'Angleterre et la Russie même si ça a dû bien changé depuis mon départ.
- Je suis plus à l'aise avec les langues latines aussi. Normal, je suppose. »
 

Son oreille est habituée aux langues slaves, la mienne aux sonorités latines. Les autres sont nous sont étrangers et plus difficiles à appréhender. C'est assez logique, je crois. Je suis évidemment loin d'imaginer ce qu'il a vécu dans son pays, comme il se doute sans doute pas de mon passif non plus et en même temps, j'ai pas vraiment envie d'en parler. Ca tombe bien, il a aucune raison de me poser de question à ce sujet. Pour l'instant en tout cas.

« Et vous alors ça fait longtemps que vous êtes en Angleterre ?
- Deux mois et demi seulement. Pour l'instant, j'ai qu'un visa d'un an, je verrai comment je peux faire à terme... J'ai pas vraiment envie de repartir. »


Faudra sans doute que je trouve de l'aide, quand l'échéance approchera, parce que légalement parlant, en l'état, je devrais pas avoir de choix, je devrais pas pouvoir rester. Mais je veux pas. Et rien que de penser que, peut-être, j'y arriverai pas et que je devrai reprendre l'avion dans l'autre sens, ça amène un voile terne sur mon visage. Un instant, seulement, avant que je morde à nouveau dans mon burger, comme si ça pouvait me faire oublier tout ça.

« Dites... Vous faites quoi dans la vie, qui implique le costard, vous retienne si tard au bureau et vous donne encore du boulot à faire à la maison en prime ?... »

Ok... Je suis un peu trop curieuse, sans doute, mais c'est plus fort que moi. En même temps, un type comme lui, ça attire forcément l'attention, hein...
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