"Fermeture" de London Calling
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[HoT] All I want for christmas is you - Tynael

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Nathanael E. Keynes
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() message posté Ven 9 Jan 2015 - 1:53 par Nathanael E. Keynes
All I want for Christmas is you

ft. Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes
Mercredi 24 et jeudi 25.12.2014 • West London • Hammersmith • Tyler's
Je suis prêt à partir, à quelques pas de la porte, prêt à l'ouvrir et à faire ce que j'avais dit que je ferais à l'origine : sortir de sa vie. C'était peut-être pas l'idée du siècle de venir ici hier soir, de passer ce réveillon de Noël en sa compagnie. Ca a été terriblement agréable de le revoir, et je suis pas près d'oublier cette nuit torride mais... justement, je suis pas près de l'oublier. Il y a des fois où je pourrais bien maudire ma mémoire d'éléphant. Je vais ressasser tout ça, encore et encore, et ça va juste être une torture. Pourtant, je sais pas si je serais vraiment prêt à tout effacer. Je l'ai eu dans mes bras, encore une fois, j'ai pu le toucher, l'embrasser. Faire l'amour avec lui. Et j'ai dormi contre lui, une dernière fois, senti la chaleur de son corps contre le mien. Ca m'aura fait du bien, une soirée - et je parle pas juste du soulagement dû à la dissipation de ma frustration sexuelle - j'aurais aimé que ça dure davantage, c'est une évidence mais... C'était l'exception de Noël, je suppose.

Je vais retrouver mon appart', donc, et ma solitude. Franchir le seuil de cet appartement, et sans doute plus jamais y pénétrer à nouveau. Je crois pas que je serais capable de supporter de devoir sortir de sa vie une fois de plus, celle-ci est sans doute déjà de trop. Et peut-être que ça serait plus facile si je me retournais pas, si je marchais directement jusqu'à la porte et la refermais derrière moi sans lui adresser le moindre regard. J'en suis pourtant pas capable. Je crois que j'ai envie, aussi, de poser les yeux sur lui, une dernière fois. Et peut-être aussi, un peu, un secret espoir qu'il me retienne. La façon dont j'annonce que je m'en vais en est sans doute un indice. Je suis trop hésitant, et je reste définitivement planté là trop longtemps, fixant ses épaules puisqu'il me tourne le dos. Dis quelque chose Tyler, s'il te plaît...

« Ok. Salut ! »

Ou dis rien, en fait. Le ton de voix habituel, la même façon de manifester qu'il se fiche éperdument de tout ça. Je crois que j'aurais préféré qu'il ne réponde pas. Il s'est simplement retourné, son café à la main qu'il sirote tranquillement. Je sais pas ce que j'espérais, au fond, c'était idiot, ça ne pouvait pas se passer autrement, n'est-ce pas ? J'ai ouvert un instant la bouche, mais aucun mot ne se forme dans mon esprit, encore moins sur mes lèvres. Et puis je ferme les yeux une seconde, avant de tourner les talons en silence. Il n'y a plus rien à dire, à présent, c'est définitif. La main sur la poignée, je commence juste à ouvrir le battant, prêt à regagner la cage d'escalier quand sa main vient se plaquer sur la porte, la refermant aussitôt, et je reste comme un con - encore - une seconde à fixer le panneau de bois avant de me tourner doucement vers lui, qui garde le regard baissé. Sans doute pour la première fois depuis qu'on se connaît, je vois l'assurance qu'il affiche toujours s'effriter réellement.

« Tu prends quoi au petit-déj’ ?... »

Tout juste un murmure, mais je suis bien assez près pour l'entendre. Et s'il me faut un instant pour réaliser complètement ce qui est en train de se passer, je ne laisse pas le silence s'éterniser davantage. Je vois sa gêne, j'entends bien comme ces mots ont eu toutes les peines du monde à sortir. J'ai le droit de faire partie de ta vie, alors ? Je me suis rapproché de lui, laissant ma sacoche glisser à terre, une main cherchant son menton pour relever son visage et pouvoir plonger mes prunelles olive dans ses grands yeux clairs.

« Je te répondrais bien "toi", mais je crains de ne plus être assez en forme pour ça... »

C'est pas que tu m'as épuisé, cette nuit, ni que ladite nuit a été plutôt courte mais... si en fait. Un petit sourire étire mes lèvres, mais je suis clairement pas encore complètement rassuré. Doucement, hésitant, je viens poser mes lèvres sur les siennes, me demandant s'il va changer d'avis, me refuser ce baiser et me demander de m'en aller. Ma bouche goûte cependant la sienne, un court instant seulement, sans que je sois accueilli par aucun mouvement de recul. Je pose finalement les mains sur ses hanches, hésite un peu à l'enlacer davantage et me contente seulement de répondre davantage à sa question.

« La fin de ton café, ça m'ira très bien... »

Le ton de ma voix montre clairement que je suis pas vraiment sérieux, en faisant allusion à cette autre nuit, où je suis venu tambouriner à sa porte vers 3h pour assouvir une autre pulsion. Ce matin-là, je lui avais répondu que c'était tout autant lui que son café qui me faisaient envie. Ce matin-là, je n'ai eu droit qu'à une demi-gorgée de liquide amer. Près de cinq mois se sont écoulés, depuis lors. J'aurais jamais parié que les choses évolueraient ainsi, mais je suis ravi qu'elle l'aient fait.
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() message posté Lun 12 Jan 2015 - 19:37 par Invité
La paume de ma main toujours posée à plat sur ma porte d’entrée à présent close, j’avais encore beaucoup de mal à réaliser ce que je venais de faire à l’instant. J’avais l’impression d’être devenu la caricature même du type amoureux – que l’on voyait beaucoup trop souvent à mon goût dans de nombreux films – qui tentait de rattraper sa dulcinée au dernier moment dans le but de lui avouer ses sentiments cachés avant que celle-ci ne sorte définitivement de sa vie. Caricature que j’abhorrai, bien évidemment, du plus profond de mon être. Et si je n’étais clairement pas amoureux de Nate, il savait à présent que je tenais assez à lui pour lui demander indirectement de rester – chose que je n’avais jamais fait pour qui que ce soit.

- Je te répondrais bien "toi", mais je crains de ne plus être assez en forme pour ça... répondit-il alors à ma question pourtant très sérieuse concernant ce qu’il souhaitait prendre pour le petit-déjeuner. Et tout en disant cela, il se rapprocha lentement de moi afin de venir m’enlacer et, avec une hésitation qui était totalement palpable –comme s’il avait toujours aussi peur d’un potentiel rejet de ma part malgré ce geste que je venais de faire et qui trahissait pourtant mon envie d’être en sa compagnie –, il approcha son visage du mien pour venir y déposer doucement ses lèvres sur les miennes. Et contrairement à ce qu’il semblait redouter, je le laissai faire, sans pour autant y répondre. La fin de ton café, ça m'ira très bien... dit-il finalement sur un ton plutôt léger qui trahissait le fait qu’il était loin d’être sérieux. D’ailleurs, j’avais parfaitement compris la référence à ce fameux matin durant lequel j’avais machiavéliquement décidé de le réveiller en lui jetant en seau d’eau en plein visage – ce dont j’étais toujours particulièrement fier – et où je ne lui avais offert que pour seul et unique petit-déjeuner le fond de ma tasse de café – ça lui avait appris à me réveiller à plus de trois heures du matin en plein milieu de la semaine simplement pour s’envoyer en l’air…

- J’ai quand même autre chose à te proposer que mes restes… Mais si ça te fait autant plaisir… répliquai-je donc, ne sachant au final toujours pas ce qu’il souhaitait prendre pour le petit-déjeuner. Je retournai alors dans la cuisine et sortis de mes placards toutes sortes de choses que je déposai ensuite sur la table, telles que du pain pour faire des toasts, de la confiture ou encore des gâteaux. Par contre, j’ai pas de thé, ajoutai-je, en finissant par mettre aussi diverses boissons couramment consommer lors des petits déjeuners comme le lait ou encore les jus de fruits. Je m’installai ensuite sur l’une des quatre chaises légèrement hésitant – sans oublier de prendre ma tasse de café qui m’attendait toujours, mais devait à présent être presque froide – et me mis à observer du coin de l’œil ce que faisait Nate.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Lun 12 Jan 2015 - 22:58 par Nathanael E. Keynes
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ft. Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes
Mercredi 24 et jeudi 25.12.2014 • West London • Hammersmith • Tyler's
Rien que ce geste, ça devrait suffire à me rassurer, pourtant c'est clair que je suis encore légèrement hésitant. Peut-être que c'est dû à sa propre hésitation, peut-être que c'est parce que j'ai pas encore complètement intégré ce qu'il vient de se passer. N'empêche que je suis toujours dans son appartement, qu'il vient de m'empêcher de partir et que, de façon plus ou moins détournée, sa question est une proposition à rester. Dans quelle mesure ? J'en sais trop rien, et pour l'instant, je crois que ça n'a pas vraiment d'importance. Ce qui en a, c'est que je suis quand même pas parfaitement serein, ne serait-ce que parce qu'il ne répond pas à mon baiser. Il ne me repousse pas non plus, mais je ne sais quand même pas quoi penser de cette absence de réaction. Et comme assez souvent dans ce genre de cas où je ne sais pas trop bien sur quel pied danser, j'ai tendance à tourner les choses en dérisions. L'allusion à cette nuit en est la preuve, mais je sens bien qu'elle tombe assez à plat aussi.

« J’ai quand même autre chose à te proposer que mes restes… Mais si ça te fait autant plaisir… »

Ca je m'en doutais mon grand, tout de même... Bon, je m'attendais peut-être pas à tout ça. Je l'ai vu sortir à peu près toute sa cuisine - j'exagère à peine - et je suis resté planté dans l'entrée de la pièce à observer la table jonchée de victuailles, en me frottant le menton.

« Par contre, j’ai pas de thé.
- Ah mais c'est pas important, j'en bois surtout à cinq heures... Je suis plutôt accroc au café le matin... Et le reste de la journée, d'ailleurs... Et puis je fais pas faire mon difficile alors que tu m'offres le petit déj'... »


Ca se fait pas et une fois encore, j'ai été mieux élevé que ça. Et puis c'est pas comme si je l'étais, en plus, difficile. Enfin pas au petit déj, on va dire. Après je mange pas de viande, d'accord, je suis sans doute relou là-dessus. Mais je demande rien à ce sujet, juste qu'on me laisse ne pas me servir de ce genre de protéine animale, et pour le reste, je mange de tout alors bon... Enfin ça n'empêche pas certains de râler, mon père le premier, mais tant pis. Bref. J'ai retiré le manteau que je viens juste de remettre, et je me suis rapproché de lui, sans pour autant m'asseoir tout d'abord. Je crois qu'on sait juste tous les deux pas trop bien comment on gère ça.

« Je peux... ? »

J'ai désigné la machine à café, et entrepris de m'en faire couler un, et en attendant que la tasse se remplisse, je me suis retrouvé à me demander depuis combien de temps c'était le cas de la sienne. Parce que je l'ai pas vu faire, ni trop entendu et... il est pas un peu froid là ? C'est ce que je suppose, alors au final, je dépose la tasse que je viens de préparer devant lui.

« C'est meilleur chaud... »

Je suis navrant de mièvrerie, hein ? Mouais... Tant pis. N'empêche que je me voyais pas lui laisser ce café au mieux tiédasse alors que je m'en tape un tout juste sorti de sa machine sous son nez. Et j'ai donc renouvelé l'opération pour moi l'instant d'après, avant de revenir m'installer face à lui, finalement. Et je me retrouve à nouveau un peu con devant tout ce qu'il a sorti à me demander ce que je vais faire de tout ça... et à pas trop oser entamer quoi que ce soit.

« Je fais quand même toujours pas partie de la famille royale, tu sais... »

J'en demandais franchement pas tant... A vrai dire, je demandais même rien du tout, juste... lui. Le café me convient très bien cela dit parce que je sais pas commencer la journée sans. Mais être assis là, c'est clairement ce qui m'importe le plus. Et tout en me traitant de tous les noms parce que sincèrement, je deviens ridicule, là, je finis quand même par attraper le lait et en verser un peu dans ma tasse - parce que oui, j'ai plutôt tendance à opter pour des latte que des expressos. Et après avoir commencé à en boire une gorgée, en quittant difficilement Tyler des yeux parce que je crois que j'ai un peu de mal à réaliser que je suis vraiment encore là, je finis par lui demander.

« Et donc euh... C'est quoi ton programme aujourd'hui ?... »

Faudra sans doute que je passe voir mon autre grand-père, et que j'aille remercier ceux que j'ai abandonnés hier soir, mais... autant j'ai aucun problème avec le fait d'aller voir les parents des miens, d'un côté comme de l'autre, autant refaire face à mon père, là, ça me motive pas vraiment, étrangement. J'aurais bien tout le temps de me prendre la gueule avec lui plus tard...
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() message posté Mar 13 Jan 2015 - 16:22 par Invité
Je venais de déposer sur la table à peu près de tous les produits alimentaires généralement destinés au petit-déjeuner que j’avais en ma possession dans mes placards et mon frigo, et si cela se résumait au final à pas grand-chose, la variété des produits que j’étais en train de lui proposer et la petite taille de la table de la cuisine semblaient augmenter l’importance et le nombre de victuailles. Etant donné que j’ignorais totalement ce qu’il avait l’habitude de prendre pour ce repas très souvent considéré comme le plus important de la journée puisqu’il n’avait pas répondu à ma question, j’étais à présent au moins sûr qu’un produit parmi tous ceux que je venais de sortir allait forcément lui plaire. Excepté peut-être le thé, grand absent de mes placards puisque je n’en consommais pas.

- Ah mais c'est pas important, j'en bois surtout à cinq heures... s’empressa-t-il alors de me rassurer concernant ce produit manquant – bien que je n’étais absolument pas inquiet puisque c’était seulement une perte pour lui. Je suis plutôt accroc au café le matin... Et le reste de la journée, d'ailleurs... Et puis je fais pas faire mon difficile alors que tu m'offres le petit déj'... précisa-t-il ensuite, tandis que je m’empêchais de faire le moindre commentaire pouvant être perçu comme « méchant » alors que nous avions pour le moment réussi à bien nous entendre… Mais il était vrai que cela aurait été très culotté de sa part s’il s’était mis à se plaindre de l’absence de thé, alors que c’était tout de même la toute première fois dans ma vie de débauche londonienne – voire même, dans ma vie tout court – que j’offrais le petit-déjeuner à l’une de mes conquêtes. Quoique… Pouvais-je réellement continuer à considérer Nate comme une conquête à présent ?... Cela semblait être un débat que je devrais très certainement avoir avec moi-même plus tard… Je peux... ? me demanda-t-il donc la permission de se servir une tasse de café en désignant la cafetière à dosettes qui attendait patiemment qu’on s’en serve sur le comptoir de ma cuisine.

- J’t’ai déjà dit hier de faire comme chez toi, alors vas-y, répondis-je alors, en me rappelant vaguement de mes propos d’hier. Je pouvais parfaitement comprendre qu’il ne se sente pas totalement à l’aise chez moi et en ma présence étant donné les liens qui nous unissaient et les événements de la nuit passée, mais je n’avais pas non plus changé d’avis après quelques heures de sommeil et tout ce que je lui avais dit hier tenait toujours.

- C'est meilleur chaud... annonça-t-il tout en déposant la tasse de café qu’il venait de préparer devant moi – un geste qui m’étonna passablement. Puis, comme si tout cela était parfaitement normal, il retourna à la cafetière afin de mettre en route son propre café cette fois. Il vint ensuite s’asseoir sur la chaise située juste en face de moi et sembla quelque peu dépassé par le choix d’aliments qui s’offrait à lui. Je fais quand même toujours pas partie de la famille royale, tu sais... décida-t-il de rectifier encore une fois ma remarque d’hier et je ne fis que hausser les épaules pour seule réponse, tandis que Nate prenait le lait que j’avais déposé peu avant sur la table pour en mettre dans sa tasse. Et donc euh... C'est quoi ton programme aujourd'hui ?... lança-t-il soudain, et j’avais l’intime conviction qu’il me demandait cela plus pour combler le silence qui venait de s’installer entre nous que par réel intérêt.

- Nate… commençai-je alors, les yeux baissés sur le liquide noir qui reposait dans ma tasse et dont j’avais déjà bu plusieurs gorgées, après avoir pris une profonde inspiration dans le but de me donner du courage pour les propos qui allaient suivre. Je sais que t’es amoureux de moi… Et je sais que t’aimerais qu’on soit ensemble, mais… je peux pas… avouai-je finalement de manière très honnête, bien que les mots avaient tout de même du mal à sortir de ma bouche. J’ai jamais été doué pour ça, les relations et tout le reste… La seule chose pour laquelle je suis doué, c’est le sexe. C’est tout ce que je peux t’offrir… Mais je sais que c’est pas suffisant, alors… tu devrais partir avant que je te fasse réellement souffrir. Parce que je vais forcément te faire souffrir, crois-moi, l’assurai-je sur un ton on-ne-peut-plus sérieux. Je sais faire que ça… Et… tu mérites mieux qu’un connard sans cœur comme moi…

Oui, il méritait largement mieux… Et si j’avais pu, je lui aurais offert tout ce qu’il souhaitait… Mais je préférais arrêter de jouer les autruches en faisant comme si ses sentiments envers moi n’existaient pas et lui avouer d’emblée ce qu’il risquait en continuant d’espérer quelque chose de moi. Parce qu’il fallait également qu’il arrête de se voiler la face et qu’il se rende compte une bonne fois pour toute que je n’étais pas un type bien.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Mar 13 Jan 2015 - 19:29 par Nathanael E. Keynes
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Mercredi 24 et jeudi 25.12.2014 • West London • Hammersmith • Tyler's
Je sais pas trop bien ce que je dois faire, ou dire. Je navigue complètement à l'aveugle, et c'est très perturbant. Et en même temps, j'ai pas vraiment envie de fuir. C'est même plutôt tout le contraire. Je crois que je suis parti pour rester là, face à lui, tant qu'il me demandera pas expressément de me barrer. Je crois, surtout, que j'ai le sentiment que si je passe la porte à nouveau, je pourrai plus jamais faire le chemin inverse. Je suis pourtant pas super à l'aise et ça se voit - et je passe presque mon temps à m'excuser de ma présence, ce qui est parfaitement ridicule.

« J’t’ai déjà dit hier de faire comme chez toi, alors vas-y... »

Oui enfin je reste pas chez moi donc je pose quand même la question. Puis c'était hier, et ce matin, on peut pas dire qu'on soit vraiment serein l'un ou l'autre alors... Je dois faire comme chez moi, cela dit, alors... c'est ce que je fais. Et je le sers lui, donc. S'en suis un moment de flottement et quelques tentatives encore plus ridicules que le reste de ma part pour rompre le silence. Je sais pas si je suis content qu'il se décide à son tour à le faire, cependant.

« Nate… »

Son regard rivé sur sa tasse, refusant de croiser le mien et le ton de sa voix me glacent le sang. Et je pige pas. Je m'attends un peu à me faire virer, mais en ce cas, pourquoi m'avoir retenu ? La suite ne vient qu'après une profonde inspiration. Qu'est-ce qui t'impose de te donner du courage, Ty ? Je garde le silence, le regard rivé sur lui, mon souffle suspendu, dans l'attente de ce qu'il peut bien vouloir dire, et désireux de ne pas le brusquer non plus.

« Je sais que t’es amoureux de moi… Et je sais que t’aimerais qu’on soit ensemble, mais… je peux pas… »

T'aurais pas dû me retenir, tu sais ? Mes doigts sont restés bloqués sur ma tasse et je cherche en vain ce que je peux répondre à ça. En réalité, il n'y a rien à dire. Et peut-être que je devrais juste m'en aller, donc. Peut-être que je n'aurais pas dû rester. Il a repris la parole, cependant, et le temps qui semblait s'être suspendu me donne finalement l'impression de reprendre son cours.

« J’ai jamais été doué pour ça, les relations et tout le reste… La seule chose pour laquelle je suis doué, c’est le sexe. C’est tout ce que je peux t’offrir… Mais je sais que c’est pas suffisant, alors… tu devrais partir avant que je te fasse réellement souffrir. Parce que je vais forcément te faire souffrir, crois-moi. Je sais faire que ça… Et… tu mérites mieux qu’un connard sans cœur comme moi… »

J'ai esquissé un sourire attendri, malgré tout, et reposé doucement ma tasse avant de me relever pour venir attraper sa main...

« T'as un coeur, Tyler, comme tout le monde... »

...et la poser sur sa poitrine, donc.

« Il bat peut-être pas de la même manière que les autres mais il me semble bien assez vigoureux, là, tu vois ? »

Je laisse pas plus d'une seconde de silence.

« Je vais pas revenir sur ce pourquoi t'es doué, relations sexuelles mises à part, je me suis assez étendu sur le sujet hier je crois. Tu sais... Je suis pas vraiment un expert en ce qui concerne les relations amoureuses non plus. Je veux bien que je suis assez sociable mais... J'ai jamais été en couple. Je suppose que c'était plus facile comme ça, de profiter de ce que je pouvais prendre une nuit et de pas me poser de question. De pas vraiment prendre de risque non plus, parce que... »

Inspire Nate... Expire... Je ferme les yeux, une seconde avant de reprendre.

« Je suis terrifié à l'idée de souffrir, et peut-être que c'est effectivement ce qui arrivera et que t'auras eu raison de vouloir m'éviter... »

J'ai baissé le regard à mon tour, déposé un baiser sur sa main avant de la relâcher.

« Mais pour être tout à fait honnête, là maintenant tout de suite, je suis encore plus terrorisé à l'idée de plus jamais te revoir. De passer cette porte et plus jamais pouvoir être près de toi. »

Je m'écarte pourtant, lui laissant de l'espace. Après ce que je viens de sortir, je suppose qu'il en a besoin un minimum.

« Et puis... Si tu n'avais vraiment pas de coeur, pourquoi tu me mettrais en garde ? Pourquoi tu prendrais le parti de me prévenir, de me conseiller de partir, alors que tu pourrais juste profiter des prouesses sexuelles du type qui t'est complètement offert ? »

J'ai hésité à reprendre mon café en main. Je suis bien beau avec mes grands discours, mais "étrangement", mes doigts tremblent et j'ai du mal à les refermer sur ma tasse.

« Je sais pas exactement ce que j'attends en réalité. Tout ce que je sais, c'est que je suis plus malheureux quand je suis loin de toi. Ou quand je t'imagine dans les bras d'un autre. Je crois qu'aujourd'hui, c'est tout ce que je veux éviter. »

C'est peut-être bien la seule chose que j'ai envie de te demander, là et qui ressemble vraiment à un truc de couple. De pas aller voir ailleurs, si jamais tu veux vraiment de moi - mais encore une fois, pourquoi m'avoir retenu, sinon ? - parce que je supporterais pas de te voir embrasser, enlacer, toucher un autre gars. Ca serait quand même dommage de se contenter de second choix, après tout, non ? Je voudrais bien faire le malin et sortir ce genre de fanfaronnade, mais à cet instant, j'y arrive malheureusement pas. Je meurs d'envie de prendre ses lèvres, mais après ce qu'il vient de dire, j'ai aucune idée de la façon dont je vais être accueilli et je m'abstiens, en attendant sa réaction... Je suppose que ça va un peu être quitte ou double, si bien que je retiens à nouveau mon souffle, sans vraiment trop m'en rendre compte.
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() message posté Mer 14 Jan 2015 - 18:33 par Invité
Je vis l’angoisse dans les yeux de Nate juste après l’avoir interpellé par son prénom et mon attitude quelque peu hésitante à cause de tout ce courage que j’avais eu besoin de réunir afin de lui dévoiler les mots qui allait suivre ne le rassurera pas le moins du monde. Et après lui avoir avoué qu’il m’était émotionnellement impossible de m’engager dans une relation amoureuse telle qu’il devait très certainement l’imaginer, son angoisse se transforma alors en déception mêlée à une sorte d’incompréhension puisqu’il devait très certainement se demander pourquoi j’avais pris la peine de le retenir si c’était pour lui annoncer ensuite qu’il valait mieux qu’il parte. Mais ce fut finalement un léger sourire qu’il esquissa à la fin de mon petit monologue de mise en garde, et cela me perturba tout autant que ça me rassura car il venait de me prouver une fois de plus qu’il n’était pas encore prêt à lâcher l’affaire.

- T'as un cœur, Tyler, comme tout le monde... commença-t-il à me répondre, tout en se mettant debout dans le but d’aller chercher ma main gauche qui reposait sur la table près de ma tasse de café à moitié consommée. Et je me mis alors à observer ses gestes d’un naturel presque désarmant avec une certaine appréhension car je craignais sincèrement qu’il s’emporte dans de grandes déclarations qui me mettraient franchement beaucoup plus mal à l’aise qu’autre chose… Il bat peut-être pas de la même manière que les autres mais il me semble bien assez vigoureux, là, tu vois ? Afin d’illustrer ses propos, il posa ma main qu’il tenait toujours dans les siennes sur ma propre poitrine à l’endroit même où le cœur devait se situer. Et s’il semblait à tel point concentré dans ses paroles et dans ses gestes que j’étais presque sûr que si le monde s’écroulait en cet instant il ne s’en rendrait même pas compte, je n’avais pour ma part qu’une seule et unique envie : qu’il lâche ma main et retourne tranquillement s’asseoir face à moi. Je vais pas revenir sur ce pourquoi t'es doué, relations sexuelles mises à part, je me suis assez étendu sur le sujet hier je crois. Tu sais... Je suis pas vraiment un expert en ce qui concerne les relations amoureuses non plus. Je veux bien que je suis assez sociable mais... J'ai jamais été en couple, me confia-t-il alors, ce qui m’étonna sincèrement parce que j’avais toujours imaginé que c’était le genre de type à avoir déjà eu quelques relations sérieuses auparavant – même si cela ne l’empêchait pas de passer de bras en bras en tant que célibataire. Je suppose que c'était plus facile comme ça, de profiter de ce que je pouvais prendre une nuit et de pas me poser de question. De pas vraiment prendre de risque non plus, parce que... Il s’arrêta quelques secondes afin de prendre le temps de prendre une bonne gorgée d’air et de fermer les yeux, comme si ce qu’il s’apprêtait à me révéler était un lourd secret. Je suis terrifié à l'idée de souffrir, et peut-être que c'est effectivement ce qui arrivera et que t'auras eu raison de vouloir m'éviter... lâcha-t-il finalement, quelque peu déçu par cet aveu qui ne m’impressionnait nullement. Mais d’un autre côté, j’avais un peu l’impression que cette information nous rapprochait en quelque sorte puisque, si je n’avais jamais réussi à m’engager dans une relation de quelque nature que ce soit avec qui que ce soit, c’était justement pour les mêmes raisons. Le fait que mes parents – qui étaient justement censés aimer leur enfant de manière inconditionnelle malgré ce qu’il pouvait être ou faire – m’avaient complètement rejeté de leur vie pour la simple et bonne raison que j’étais homosexuel m’avait peu à peu conforté dans l’idée que l’amour – et peu importait sa nature – faisait toujours souffrir. C’était donc la raison pour laquelle je ne m’attachais jamais. Nate déposa alors un léger baiser sur ma main qu’il tenait toujours entre les siennes et je l’avais laissé faire non pas parce que j’en avais envie, mais simplement parce que j’étais tellement scotché par cet aplomb avec lequel il agissait qu’il m’était tout simplement impossible de réagir. Mais je redoutais tout de même ce qu’il allait faire ensuite. Allait-il poser un genou à terre et me demander en mariage ? Heureusement pour moi et mon cœur qui n’aurait probablement pas tenu le choc, Nate lâcha enfin ma main et retourna tranquillement s’asseoir sur la chaise qu’il occupait peu avant son petit numéro que j’avais du mal à ne pas trouver pathétique, mais dont je me retenais de faire tout commentaire, ne souhaitant pas le voir partir une bonne fois pour toute. Mais pour être tout à fait honnête, là maintenant tout de suite, je suis encore plus terrorisé à l'idée de plus jamais te revoir. De passer cette porte et plus jamais pouvoir être près de toi, continua-t-il, ne semblant plus pouvoir s’arrêter de parler. Et puis... Si tu n'avais vraiment pas de cœur, pourquoi tu me mettrais en garde ? Pourquoi tu prendrais le parti de me prévenir, de me conseiller de partir, alors que tu pourrais juste profiter des prouesses sexuelles du type qui t'est complètement offert ?

- Parce que malgré tout ce qu’on peut dire sur moi, je suis quelqu’un d’honnête, pris-je le temps de répondre à ses nombreuses questions. Et aussi parce qu’une partie de moi se refuse à te faire souffrir. Mais ça… ce n’était évidemment pas quelque chose que j’allais avouer à voix haute…

- Je sais pas exactement ce que j'attends en réalité, reprit-il après ma petite intervention. Tout ce que je sais, c'est que je suis plus malheureux quand je suis loin de toi. Ou quand je t'imagine dans les bras d'un autre. Je crois qu'aujourd'hui, c'est tout ce que je veux éviter.

Un silence gêné s’installa de nouveau entre nous, marquant ainsi la fin du (très) long monologue que Nate venait de déballer. Et je pris tout de même le temps de finir mon café devenu à présent un peu tiédasse, avant que je ne reprenne ensuite la parole.

- Bon, eh bien… Je crois que tout est clair, à présent… conclus-je donc cette discussion très honnête avec un embarras quand même tout relatif, ne sachant pas quoi ajouter à cela. Sinon, pour répondre à ta question, je ne fais rien de particulier aujourd’hui donc si tu veux rester… lui proposai-je de manière indirecte. Sauf si tu as des choses à faire bien sûr. Je me levai ensuite de ma chaise afin de déposer ma tasse maintenant entièrement vide dans mon évier. Oh ! Et… Le coup de la main là… m’exclamai-je soudain en me tournant vers lui au souvenir de ce moment quelque peu gênant auquel il m’avait un peu confronté. Plus jamais. J’étais sérieux, mais je n’étais pas méchant. Je voulais juste qu’il comprenne que je n’étais pas non plus le genre romantique qui s’amuse à prendre la main de son aimé tout en lui déclarant sa flamme. Il était d’ailleurs normalement censé le savoir puisqu’il me connaissait plutôt bien à présent, mais cela ne l’avait tout de même pas empêché de s’emporter quelque peu… Tu manges quelque chose ou je peux commencer à ranger ? lui demandai-je finalement, déjà prêt à tout remettre à sa place – mais cela ne voulait pas non plus dire que je souhaitais le presser pour qu’il finisse son petit déj’ et j’espérais qu’il ne le prendrait pas ainsi.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Jeu 15 Jan 2015 - 1:28 par Nathanael E. Keynes
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Je dois bien avouer que la façon dont il attire mon attention me rassure pas du tout. Ses premiers propos non plus, d'ailleurs. Mais finalement, tout ce qui en ressort, ça n'est pas grand chose de plus que ce que je sais déjà. Ca relève même d'un certain soulagement, finalement, pour moi, parce que je me fais pas virer directement. Je me retrouve à lui expliquer où j'en suis, moi, en quelque sorte, et ce que je crois, mais je me rends vite compte que ma main sur la sienne, et, pire, le baiser que j'y dépose avant de rejoindre ma chaise, c'était sans doute pas l'idée du siècle. Un instant, j'espère vaguement qu'il ne relèvera pas et que ça en restera là. Je me sens pas forcément très à l'aise de parler de mon ressenti, là, mais j'ai le sentiment que si je le fais pas, je peux aussi bien prendre la porte direct parce qu'il y aura plus rien à dire ou faire. Et comme il ne réagit pas vraiment, je sais pas si je dois en être soulagé ou... tout le contraire. Alors non, clairement, j'irai pas au-delà de ça, ne serait-ce que parce que j'ai aucune certitude de comment ce genre de petite démonstration d'affection est pris, quoi que j'en aie une petite idée et ça m'arrange pas tellement, et puis parce que je suis franchement pas si fleur bleue et tout quoi... Le genou en terre, le mariage, euh... très peu pour moi. Je changerai peut-être d'avis un jour - paraît qu'il y a que les abrutis qui le font pas, n'est-ce pas ? -, mais c'est pas franchement d'actualité. A vrai dire, j'ai pas besoin de ça pour savoir et montrer que je tiens à quelqu'un. Bref. Je suis retourné m'asseoir en me conspuant mentalement, parce que je suis presque sûr que je suis en train de le faire fuir là. Et j'ai pas complètement tort, je crois, même s'il me demande pas de prendre la porte pour autant.

« Parce que malgré tout ce qu’on peut dire sur moi, je suis quelqu’un d’honnête. »

J'ai juste hoché la tête, parce que je crois pas qu'il y ait grand chose à rajouter, les doigts noués sur ma tasse. Ca pour être franc... Comme un coup de poing dans la gueule, même, je dirais. Et parfois, c'est un peu trop, mais... Clairement, je préfère ça. Au moins, on sait à quoi s'en tenir. Mais ça aussi, je le garde pour moi, je me suis assez donné en spectacle, là, je crois. Pour le reste, pour ce qu'il ne dit pas... Je crois que mon discours précédent en dit bien assez long sur ce que j'en pense.

« Bon, eh bien… Je crois que tout est clair, à présent… »

Mmmmh... Je sais pas si c'est si clair que ça, mais... Je crois que ça me va, là. Je veux pas partir, sauf s'il manifeste clairement que j'ai pas ma place, là, mais il m'a clairement pas foutu dehors, alors... Oui ça me va. J'ai bien compris qu'il fallait pas que je m'attende à de grands débordements de sentiments, mais... En même temps, j'ai rien demandé de ce genre. Juste de pouvoir être là, près de lui. Je suis pas vraiment à l'aise dans le rôle de l'amoureux transi, mais on va dire qu'on finit par s'habituer, je m'y suis retrouvé il y a quelques mois, déjà, et j'ai plus vraiment envie d'en sortir maintenant.

« Sinon, pour répondre à ta question, je ne fais rien de particulier aujourd’hui donc si tu veux rester… »

Nouveau petit sourire comme j'avale une gorgée de café. Tu vois comme je bouge pas de ta chaise, là ? Je vais peut-être éviter de le souligner avec trop d'empressement, cela dit...

« Sauf si tu as des choses à faire bien sûr.
- Rien de très urgent, ou qui ne peut pas attendre demain. »


Mon grand-père maternel comprendra bien si je le préviens que je passerai sans doute que demain, n'est-ce pas ? De toute façon, ma décision est prise...

« Oh ! Et… Le coup de la main là… »

Je grimace. Bon, on le passe pas sous silence, donc...

« Plus jamais.
- Ouais... J'me suis peut-être un peu laissé emporter... »


Je vais éviter de me justifier pendant trois plombes, je crois que ça sera plus ridicule qu'autre chose, et j'ai déjà assez donné, là, non ? N'empêche pourtant que... Disons que c'était un peu dans le feu de l'action, en quelque sorte, et pour illustrer mes propos... Enfin le baiser sur ses doigts, je sais pas trop bien d'où il est sorti non plus, mais...

« Tu manges quelque chose ou je peux commencer à ranger ? »

J'ai laissé mon regard errer sur la table, toujours un peu perdu par autant de choix - si si - et j'ai fini par attraper un ou deux biscuits, histoire de mettre quelque chose de solide dans mon estomac, avant de lui faire signe que c'était bon pour moi. Et puis j'ai fini mon café, et si j'ai pas trop eu l'occasion de trop l'aider à ranger le petit déj, c'est vers la table basse et les vestiges de la soirée d'hier que je me suis dirigé, pour commencer à remettre de l'ordre dans son salon. C'est pas qu'on a un peu tout laissé en plan, mais... un peu quand même. Et peut-être que j'ai un peu trop poussé les choses en ce sens - même si j'ai, étonnamment pas remis la main sur ma cravate, mais à vrai dire, elle me traverse même pas l'esprit - et je me retrouve à commencer à faire sa vaisselle... Oui, bon, je suis peut-être un peu maniaque, d'accord.

« Tu m'as dit de faire comme chez moi. »

C'est pas une remarque hésitante, bien loin de là. Non, ça tient plus de l'affirmation catégorique pour éviter qu'il y redise trop - même si je serais pas très surpris qu'il le fasse quand même. Et puis la nourriture et les boissons encore comestibles ayant regagné le frigo et sa cuisine à présent en ordre, à l'image de son salon, je me suis rapproché de lui, déboutonnant le peu de ma veste et ma chemise qui tient encore debout.

« Bon. C'est en ordre, maintenant... »

Un sourire absolument pas innocent étire mes lèvres comme je traverse la pièce pour le rejoindre, avec l'idée évidente d'en profiter encore un peu avant de regagner le mien, de canapé.

« Je peux refoutre un peu de bordel ?... »

Moui, non c'est pas vraiment une question sérieuse, mais on n'en doutait pas, n'est-ce pas ?
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() message posté Dim 18 Jan 2015 - 15:36 par Invité
J’avais toujours été quelqu’un de très honnête qui n’hésitait pas à dire à haute et intelligible voix des vérités qui pouvaient parfois fâcher en face même de la personne concernée, et cela, sans vraiment me soucier des conséquences qui aboutissaient bien trop souvent à la haine de ces personnes à mon égard. Il m’avait donc été impossible de jouer les hypocrites en ne mettant pas les choses au clair avec Nate – malgré le risque de ne plus jamais le revoir –, alors que j’étais parfaitement au courant des sentiments qu’il me portait, et par conséquent, de ce qu’il attendait finalement de moi – même s’il ne semblait pas réellement vouloir l’expliciter clairement, sûrement par peur que je ne prenne mes jambes à mon cou. En tout cas, de mon côté, tout était à présent très clair entre nous et j’espérais sincèrement que cela le serait aussi pour lui… Je l’invitai donc à rester plus longtemps – si son emploi du temps le permettait, bien entendu –, n’ayant de toute façon rien de prévu pour aujourd’hui.

- Rien de très urgent, ou qui ne peut pas attendre demain, répondit alors Nate qui semblait ne désirer que cela. Mais il suffit que je fasse allusion à ce long moment d’égarement durant lequel il s’était totalement laissé aller au début de son « petit » discours pour que le sourire bêtement heureux qu’il n’hésitait pas à afficher ne se transforme tout à coup en un grimace gênée. Ouais... J'me suis peut-être un peu laissé emporter... me fit-il simplement remarquer – et je me retins de justesse de répliquer que ce n’était pas « qu’un peu » et que le baiser sur ma main était même de trop… Mais je ne voulais pas l’embarrasser plus qu’il ne semblait déjà l’être et lui demandai à la place s’il souhaitait autre chose pour le petit-déjeuner ou si je pouvais déjà commencer à ranger. Et sur les nombreuses choses que j’avais sorties afin de satisfaire son appétit, il ne prit au final que deux-trois biscuits dans un paquet déjà ouvert – je savais à présent que je n’avais pas besoin de me donner autant de mal la prochaine fois qu’il restera petit-déjeuner… Je me mis donc à tout ranger, piochant au passage moi-même quelques gâteaux dans le but d’avoir tout de même autre chose dans l’estomac que du café. Et une fois que Nate eut lui-même fini de petit-déjeuner, il se dirigea vers le salon afin de remettre un peu d’ordre dans le bazar que nous avions laissé hier soir et revint ensuite dans la cuisine pour se mettre à faire le peu de vaisselle qu’il y avait – il ne devait sans doute pas avoir vu le lave-vaisselle qui se situait juste à côté de l’évier… Tu m'as dit de faire comme chez moi, fit-il simplement remarquer après s’être rendu compte que je l’observais.

- Mais vas-y, fait ! m’exclamai-je, sincèrement ravi qu’il ait prit mes paroles au pied de la lettre. Tu peux même faire le ménage si tu veux, ajoutai-je ensuite sur un ton léger qui trahissait mon amusement – même si cela ne me dérangerait pas du tout qu’il le fasse réellement. Par contre, tu vois cette machine ? finis-je par lui présenter le lave-vaisselle placé juste à côté de ses jambes. Eh bien, ça s’appelle un lave-vaisselle et, comme son nom l’indique, ça lave automatiquement la vaisselle à ta place ! Magique, n’est-ce pas ?

Tout ceci était bien entendu de l’humour puisque je savais pertinemment qu’il n’était pas aussi idiot. Un humour qui me fit d’ailleurs légèrement rire avant que la tension sexuelle ne se réanime tout à coup entre nous lorsque Nate s’approcha lentement de moi tout en déboutonnant sa veste – les boutons de sa chemise ayant valdingués aux quatre coins de mon salon hier soir.

- Bon. C'est en ordre, maintenant... Je peux refoutre un peu de bordel ?... demanda-t-il de manière évidemment rhétorique, tout en affichant un petit sourire lubrique auquel je répondis sans la moindre hésitation.

- Eh bien… J’avais pensé prendre une douche et… je crois que j’aurais besoin de quelqu’un pour me laver le dos, insinuai-je alors, tout en plongeant un regard qui ne cachait pas mon envie de lui dans le sien. Je me dirigeai ensuite vers ma salle de bain, enlevant mon T-shirt sur le chemin sans évidemment oublier de jeter un petit coup d’œil derrière moi afin de vérifier que Nate suivait bien.

Oui, c’était définitivement un très bon Noël !…
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Dim 18 Jan 2015 - 21:07 par Nathanael E. Keynes
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J'ai pas vraiment envie de revenir sur le détail de tout ça, clairement pas la moindre intention de continuer à réfléchir aux conséquences de cette soirée - et de la journée qui s'annonce. Pour la première fois depuis des mois, je suis en face du mec qui me rend complètement fou, avec l'espoir non-vain de pouvoir rester en sa compagnie, de notre plein gré à tous les deux. Bon, j'avoue que me mettre à tout ramasser peut sembler quelque peu étrange, mais ça m'ennuie de lui laisser tout le bordel d'hier, et... Bon bah c'est pas comme si j'étais pas un peu maniaque sur les bords, d'accord. Je le vois m'observer et me défends donc avant qu'il prenne la parole, et je serais pas surpris qu'il se foute un peu de ma gueule, mais soyons francs, y a sans doute de quoi.

« Mais vas-y, fais ! Tu peux même faire le ménage si tu veux.
- Oui enfin rêve pas trop quand même...
- Par contre, tu vois cette machine ? Eh bien, ça s’appelle un lave-vaisselle et, comme son nom l’indique, ça lave automatiquement la vaisselle à ta place ! Magique, n’est-ce pas ? »


J'ai éclaté de rire, non seulement parce que bon, faut dire ce qui est, c'est un peu con de l'avoir pas vu, et j'ai encore un peu d'auto-dérision, il semblerait, mais aussi parce que la façon dont il dit ça m'amuse beaucoup.

« Buoh on va pas faire tourner une machine pour si peu... »

Oui bon, j'ai peut-être aussi un certain sens de l'économie énergétique, hum...

« Tu vois, c'est déjà fini ? Mais je note, sait-on jamais... »

Ca m'évitera de me taper l'affiche à chaque fois quoi. Je réalise d'aillleurs que je suis déjà venu dans sa cuisine, j'ai déjà vu cette porte et si j'avais su dessiner - ce qui n'est pas le cas, on ne peut pas tout avoir - la porte en question aurait été représentée, mais étrangement, je n'avais jamais vraiment percuté sur l'appareil en question - sans doute parce que la mienne, de cuisine, en est exempte, mais passons... Et comme le ménage succinct auquel je venais de m'atteler touchait à sa fin, je me suis rapproché de lui et... Bon bah je suis parfaitement réveillé, maintenant, dans tous les sens du terme. Et au vu de sa réaction à mes avances pas du tout discrètes, je ne suis pas le seul, ce qui m'arrange bien.

« Eh bien… J’avais pensé prendre une douche et… je crois que j’aurais besoin de quelqu’un pour me laver le dos.
- I can do that... »


Comme si on en doutait... Et je me suis pas fait prier pour le suivre jusqu'à sa salle de bains, achevant de retirer la chemise et la veste que j'avais commencé à déboutonner comme lui se délestait de son t-shirt, et détaillant avec envie son torse musclé. Faudra bien que je rentre chez moi, à un moment, mais puisque pour le moment, il me laisse profiter encore un peu de son corps, je compte clairement pas bouder mon plaisir, ni le sien... Je m'éclipse un peu plus tard, avant que Rika débarque histoire de les laisser entre eux - c'est pas comme si je visualisais pas ce que ça pouvait être de vouloir passer un moment en tête-à-tête avec son best.

« Joyeux Noël, Tyler... »

C'est les derniers mots qui passent mes lèvres, après un dernier baiser un peu volé sur le pas de sa porte. Et je suis déjà quelques marches plus bas, quand l'appart' de Mr. Morrisson s'ouvre.

« Nathanael ! Il me semblait bien que c'était vous que j'avais aperçu hier soir...
- Mr Morrisson... Puis-je réellement croire que c'est un hasard que vous sortiez de chez vous juste à cet instant ? Pour un peu, je vous soupçonnerais légèrement de jouer les commères... »


Un sourire comme je remonte quelques marches pour venir lui serrer la main.

« On ne vous a pas dérangé au moins ?... »

C'est pas que je visualise ce que ça donne une insonorisation pourrie, mais un peu quand même, et bon, ils ont beau dire que tout va bien, l'un comme l'autre, je suis quand même pas parfaitement sûr qu'on soit pas... trop bruyants, même pour des murs moins "papier de riz" que les miens.

« Pas le moins du monde. Vous avez passé un bon réveillon, je suppose ?... »

Je n'ai répondu que par un sourire, et on a discuté quelques minutes, du sien de réveillon, principalement, somme toute assez classique, auprès des siens. Et je sais pas trop bien pourquoi, mais je me suis vu lui proposer de se servir - éventuellement - dans le frigo de Tyler - après tout, il doit bien rester encore assez des victuailles de mes grands-parents pour nourrir un régiment dans son frigo alors...

Je suis resté quelques instants avec le vieil homme, et puis je lui ai à nouveau serré la main, prêt à partir pour de bon.

« Joyeux Noël Mr Morrisson, prenez soin de vous... »

Je me suis éclipsé, finalement assez peu de temps avant qu'une moto connue s'arrête devant la porte de l'immeuble, mais suffisamment pour qu'il n'ait pas l'occasion de me voir - même si les vestiges de ma venue ici ne passeront sans doute pas inaperçus... Et moi, je me rendrai compte demain qu'il me manque légèrement, outre les boutons décédés de ma chemise, la cravate que j'avais en arrivant et qui doit traîner quelque part, sous un meuble peut-être... Il faudra que je revienne la récupérer un de ces quatre... Quel dommage...

Une chose est sûre en tous les cas : je suis pas prêt d'oublier ce Noël, et je crois pas trop me planter en avançant que je suis pas le seul.
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