"Fermeture" de London Calling
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 23:43 par Nathanael E. Keynes
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Samedi 28.03.2015 • West London • Hammersmith • Tyler's home
C'est pas souvent que je bosse pas un samedi soir. En réalité, à l'origine, j'aurais dû être au Barfly à la base. Mais un de mes collègues a besoin de son lundi soir, et j'ai accepté de changer quand il m'a proposé que ça soit contre mon samedi. Je vais sans doute être un peu décalqué mardi matin, faut admettre, mais l'idée de passer un week-end tranquille n'est clairement pas pour me déplaire.

Ca fait trois mois et demi, maintenant, que je suis au Times, réellement. Mon CDD initial s'est mué en CDI, mais je vais changer de référent et ça me fait profondément chier. J'ai beau râler beaucoup sur Julian, je serais pas là où j'en suis sans lui, et je saurais pas tout ce que je sais de ce boulot sans lui non plus. Putain, il va me manquer ce con... J'arrive pas à me dire que c'est là, dans quelques jours, que le nouveau prend sa place. Que je me pointerai plus dans son bureau avec mon petit air arrogant pour qu'on s'en foute plein la tronche cinq minutes avant de bosser sur un sujet comme des malades jusqu'à pas d'heure... Et ça me bouffe bien plus que je veux bien l'admettre.

Et puis ça fait trois mois. Trois mois que je suis avec Tyler. Trois mois que si c'est pas tous les soirs, c'est tout comme, que je retrouve ses bras, je m'endors contre son corps. Ca devrait me suffire, c'est tout ce qu'on s'est jamais promis, finalement, pourtant... Je me rends bien compte que, souvent, j'espère autre chose. Et qu'à chaque fois, j'essuie une nouvelle déception. Qu'on efface dans les bras l'un de l'autre, certes, et je me plains pas de cette tournure des choses non plus, loin de là, mais... Mais je peux pas m'empêcher de me poser des questions, de plus en plus souvent.

Peut-être que c'est la Norvège qui a lancé le truc, allez savoir. Une semaine loin de lui, j'ai juste eu envie de le harceler de messages débiles chaque jour, chaque heure, chaque minute, pour partager une photo que j'ai trouvée magnifique, lui compter une blague pourrie ou l'anecdote de tel ou tel monument que j'ai trouvée sympa. Je me suis restreint, par moments, histoire de pas devenir trop relou, non plus, mais j'ai pas pu complètement m'empêcher de le contacter non plus. Et je me doutais bien que j'aurais pas de réponse à chaque coup, voire même qu'à un moment, il m'expliquerait clairement que ça allait bien cinq minutes mais si je pouvais oublier son téléphone un peu, ça serait cool aussi... Ce qu'il a d'ailleurs fait, sans surprise, donc. Mais je crois que quelque part, j'espérais que je lui manquerais un peu... Et pas juste au lit quoi. Alors je dis pas que les retrouvailles à notre retour se sont pas bien passées, loin de là, mais... Disons que je me pose des questions, un peu trop tout le temps. Est-ce que ça me suffit, finalement, de ne faire que partager ses nuits ? J'en suis pas si sûr...

La saint-valentin a été un exemple parmi tant d'autres, finalement. J'ai jamais fêté cette occasion commerciale, et j'avais pas l'intention d'en faire tout un plat, mais... C'est la première fois que j'ai quelqu'un dans ma vie ce soir-là, et j'avais envie, je crois, de faire un peu comme les autres. Je bossais au bar, si bien que la question d'un resto se posait pas le moins du monde, mais... je me suis planqué derrière le "partage" d'une bonne bouteille que ça aurait été un crime de boire tout seul, pour justifier le vin hors de prix que j'ai amené chez lui ce soir-là. Alors qu'en réalité, je voulais seulement marquer le coup. J'ai rien dit, il a pas tilté, ou pas relevé et ça en est resté là. Et je peux pas m'empêcher de me demander où je me situe. Regardez-moi, c'est pathétique. Un mois après le retour d'Oslo, je me rends compte que je suis plus que jamais accroc à ce mec, et je me traite de tous les noms parce que j'attends manifestement quelque chose qu'il ne pourra jamais me donner.

Pourtant sans parler de grands dîners romantiques ou quoi, j'essaie parfois, de proposer autre chose que de gagner sa chambre à coucher. Un resto sans prétention, un ciné, une expo, même parfois... J'en propose des occasions de sortir un peu tous les deux. Mais si je fais le compte, quand est-ce qu'il a accepté ? Quand est-ce qu'il m'a accompagné où que ce soit ? A la marche pour Charlie, sur Trafalgar, et puis ensuite ? C'est occasions-là, donc, se comptent sur les doigts d'une main. Et oui, c'est frustrant, terriblement. Pourtant j'essaie encore, désespérément, sans doute. Et ce soir, donc, je propose un énième cinéma. Après tout, on a toute la soirée, pour une fois. Un petit resto rapide, un film, et peut-être un dernier verre, peut-être qu'une partie de tout ça, même, en soi, je pensais pas que ce serait si difficile à accepter, si ? Faut croire que je me plante à nouveau sur tout la ligne, mais ça serait pas la première fois, n'est-ce pas ?
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() message posté Jeu 5 Mar 2015 - 17:00 par Invité
Cela faisait un peu plus de trois mois que Nate et moi couchions régulièrement ensemble. Un peu plus de trois mois que je n’avais ramené personne d’autres que lui dans mon appartement – et en particulier, dans ma chambre. Un peu plus de trois mois que je n’embrassais et ne touchais plus qu’un seul homme – bien que je restais malgré tout fidèle à moi-même, n’hésitant pas à flirter avec tous les beaux mecs qui avaient la chance de croiser mon chemin. Et si j’avais l’habitude de dénigrer à qui voulait bien l’entendre ce genre de comportement il n’y avait pas si longtemps que cela (un peu plus de trois mois pour être précis), je devais bien avouer – au moins à moi-même – que ce type de vie ne me déplaisait pas tant que cela… Après tout, il fallait bien admettre que coucher constamment avec la même personne n’était pas aussi ennuyeux que j’aurais pu l’imaginé puisqu’il existait un avantage non négligeable qui résidait dans le fait que, plus on en apprenait sur les parties érogènes de notre partenaire sexuelle (et vice versa), mieux cela devenait.

Cependant, ce n’était pas parce que j’avais quelque peu changé ma façon de voir les choses en ce qui concernait mes pratiques sexuelles que c’était le cas pour tout, bien au contraire. J’estimais toujours que le sentiment amoureux n’était qu’une connerie enfantine inventée par les auteurs de contes de fée dans le seul et unique but de faire rêver les petites filles. Quant à la vie de couple, ce n’était de mon point de vue qu’une façon pour les gens de ne pas passer le reste de leur misérable vie seuls. Ma relation avec Nate n’était donc basée que sur le sexe et les gens qui croyaient le contraire n’avaient très certainement cette illusion uniquement parce que l’on donnait peut-être l’impression d’être un véritable couple. Et malgré le fait qu’il était vrai que nous passions la majorité de nos nuits ensemble – même lorsqu’il travaillait au bar jusqu’à pas d’heure ; j’en profitais alors généralement pour sortir boire un verre avec mes potes comme j’en avais l’habitude avant même que l’on ne commence à se fréquenter –, nous n’avions jamais fait autre chose que coucher ensemble. Oh, il y avait bien eu une ou deux exceptions telles que le réveillon du Jour de l’An – mais cela n’avait absolument pas été prévue – et le rassemblement à Trafalgar Square après les attentats qui avaient frappé Paris début janvier – qui n’avait été qu’une faveur que je lui avais faite (et parce que mon boulot se situait à côté). A part ces deux occasions, nous n’étions jamais sortis de mon appartement. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait à Nate qui proposait régulièrement des sorties auxquelles je répondais encore et toujours la même chose « Non. », et aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle. Donc lorsqu’il me suggéra d’aller manger un morceau dans un restaurant avant de se faire un film au cinéma et de finir peut-être la soirée dans un bar afin de boire un dernier verre, je répondis presque automatiquement :

- J’ai une meilleure idée…

Puis, j’approchai mon corps du sien dans le but que nos bassins se collent l’un contre l’autre et je commençai à picorer son cou de baisers. Le sexe était une activité tellement plus agréable qu’un restaurant ou un cinéma… Et ça coûtait moins cher !
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Jeu 5 Mar 2015 - 21:06 par Nathanael E. Keynes
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Samedi 28.03.2015 • West London • Hammersmith • Tyler's home
Je dirais pas que tout est morose, loin de là. Mais c'est indéniable, il me manque quelque chose. Quelque chose dont je pensais franchement pas avoir besoin un jour, et certainement pas si tôt, si vite, dans une relation, dont à la base je ne voulais même pas. Trois mois, c'est rien, après tout. Mais c'est pitoyable comme je suis déjà tellement accroché à lui. En réalité, je suis accroc depuis bien plus longtemps, mais c'est un détail... Ce qui en est moins un, c'est que je suis manifestement le seul à être aussi fasciné par l'autre, et à vouloir tout partager avec lui. Plus ça va, plus le déséquilibre se fait sentir. J'aime passer mes nuits avec lui, mais je voudrais aussi qu'on passe du temps ensemble pour autre chose. J'ai même commencé à m'intéresser à ses jeux vidéos, c'est dire - après tout, je lui en ai bien offert un à Noël, déjà - et c'est loin de me déplaire, autant pour le jeu en lui-même que parce que ça me permet de partager quelque chose avec lui.

Mais ça suffit pas. Peut-être que ça suffit plus, plus exactement. Après tout, au début, tout ça m'allait très bien. Et même si j'y trouve toujours mon compte, en parti, je peux pas m'empêcher de rester frustré, souvent. Ce soir ne fait pas exception, pour la peine. J'ai proposé trop de trucs, peut-être, j'aurais peut-être dû sélectionner juste le ciné, ou juste le resto, ou juste boire un verre, et garder le reste pour moi, peut-être que l'ensemble des propositions était de trop... ou peut-être juste qu'il en a rien à foutre. Sans grande surprise, il a décliné l'offre, proposant au contraire une activité à laquelle on s'est toujours adonnés, et sur laquelle on s'est toujours bien entendus.

« J’ai une meilleure idée…
- Evidemment... »


J'aurais pu laisser couler, savourer juste la proximité de son corps, et profiter de ses baisers dans mon cou qui ont le don de me rendre fou, mais...

« Tu sais que mon corps te nourrira pas vraiment, n'est-ce pas ?... »

Le genre de phrase qui aurait pu être parfaitement anodine, un peu sarcastique, légèrement moqueuse, avant que je vienne à mon tour prendre ses lèvres et dévorer sa peau. J'aurais pu, et une part de moi a évidemment terriblement envie de céder à la luxure, une fois de plus ; Tyler le ressent d'ailleurs très certainement, son bassin plaqué contre le mien laissant peu de doute quant à l'effet qu'il me fait. Pourtant cette fois, pour la première fois, je ne lui rends pas la pareille. Mes mains ne viennent pas parcourir son corps ni l'enlacer ni retirer les vêtements superflus qui le couvrent encore. Non. Elles restent inertes, de part et d'autre de mon corps, tandis que je suis encore partagé entre le désir qu'il fait toujours naître en moi, et la frustration accumulé ces dernières semaines quant à notre relation.

« C'est vrai qu'il y a bien que mon cul qui t'intéresse, après tout... »

Cette phrase sort un peu de nulle part, et elle est sans le moindre beaucoup plus amère qu'elle ne devrait. C'est la vérité, mais c'est bien ce qui était prévu après tout, dès l'origine. J'en veux plus, pourtant, ou plus exactement, je voudrais autre chose. Et le pire, c'est que je sais même pas exactement dire quoi, parce que j'ai jamais connu ça. Tout ce que je sais, c'est que là, j'ai l'homme dont je suis complètement fou contre moi, et mes mains le repoussent, éloignant aussi ses lèvres de mon cou. Je suis déjà presque sûr que je vais le regretter, mais je suis tout autant incapable de laisser couler une fois de plus.
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() message posté Lun 9 Mar 2015 - 15:54 par Invité
Cela faisait donc un peu plus de trois mois que je ne faisais majoritairement que coucher avec Nate et que ce dernier tentait tant bien que mal de nous faire sortir de ma chambre en proposant désespérément d’autres activités que le sexe – lesquelles je me faisais un devoir de refuser à chaque fois, au grand désarrois du jeune homme. Et s’il avait indéniablement commencé à me fatiguer avec ses mille et une suggestions quelques semaines à peine après le début de notre fréquentation, j’avais l’étrange impression qu’il avait redoublé d’effort afin que j’accepte enfin de me montrer en public à ses côtés depuis son voyage d’une semaine en Norvège avec ses potes. J’ignorais ce qu’il s’était réellement passé là-bas pour qu’il se comporte de la sorte à son retour – peut-être un effet secondaire de la dépressurisation de l’intérieur de l’avion lorsque l’appareil a pris de l’altitude… –, mais c’était comme s’il avait soudain eu envie de passer à l’étape supérieure… Et autant je n’étais absolument pas surpris par la tournure que les choses étaient en train de prendre – pressentant depuis le début que cela arriverait un jour ou l’autre –, autant je ne m’attendais tout de même pas à ce que cela se produise aussi vite.

- Evidemment... commenta-t-il simplement sur un ton qui semblait presque découragé. Tu sais que mon corps te nourrira pas vraiment, n'est-ce pas ?... lança-t-il ensuite avec une ironie qui aurait quasiment pu rivaliser avec la mienne – bien que j’étais encore le seul et unique maître dans l’art du sarcasme.

En tout cas, si cette remarque quelque peu cynique de sa part ne me faisait franchement ni chaud ni froid, le fait qu’il ne daigne même pas réagir à mon corps collé tout contre le sien et à mes lèvres qui étaient en train d’embrasser son cou m’étonna, mais aussi et surtout me vexa beaucoup plus. Après tout, d’habitude, même s’il n’en perdait pas sa langue de vipère, il réagissait toujours très positivement à mes caresses. Je me demandais donc franchement ce qui avait bien pu se passer ses derniers jours, voire ses dernières semaines, pour qu’il réagisse de la sorte aujourd’hui…

- C'est vrai qu'il y a bien que mon cul qui t'intéresse, après tout... balança-t-il soudain avec une voix on-ne-peut-plus glaciale, et je me stoppai tout aussi abruptement dans mes baisers, totalement stupéfait par ce retournement de situation.

- Je peux savoir ce qu’il te prend tout à coup ? lui demandai-je tandis qu’il se faisait un devoir de me repousser – ce qui ne servait pas à grand-chose puisque j’avais bien compris qu’il n’était pas d’humeur et je m’étais donc écarté de lui de moi-même. Tu n’es jamais contre une bonne partie de jambes en l’air d’habitude…
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() message posté Lun 9 Mar 2015 - 23:29 par Nathanael E. Keynes
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Samedi 28.03.2015 • West London • Hammersmith • Tyler's home
Trois mois, c'est pas grand chose finalement. Dans une vie, c'est vraiment rien, insignifiant. Trois mois à n'être l'un pour l'autre qu'un jouet sexuel, on a connu pire. Un très bon jouet sexuel, cela dit. Ce qui ne gâche rien. Pourtant, n'être que ça ne me convient manifestement plus. On couche ensemble, on dort dans les bras l'un de l'autre, et puis...

Et puis, ça ne change absolument rien à la solitude, au fond. Encore moins à ce sentiment d'abandon qui m'entoure constamment. Spencer s'en va, pour trois mois en stage en Inde, mais on est tous les deux conscients, je crois, qu'il finira par émigrer là-bas. Et au vu de leur relation fusionnelle, je serais pas surpris qu'il emmène Adri avec lui. Je ne sais pas dans combien de temps, je ne sais pas comment ça se passera mais... Mais c'était plus ou moins sous-entendu. Et le groupe ne sera plus jamais le même sans lui. Ca tourne dans ma tête, en boucle. J'arrive pas à m'imaginer loin de mon meilleur ami, loin de celui avec qui j'ai tout partagé depuis que je suis môme. J'arrive pas non plus à imaginer le Times sans Julian. Et j'ai l'impression diffuse sans trop encore le réaliser que tous ceux qui ont un jour eu de l'affection pour moi disparaissent, les uns après les autres.

C'est faux pourtant. On a renoué le contact, avec 'Stan, et il y a toujours Nikolaï, comme une présence rassurante, peut-être un peu paternaliste aussi... Mais Katee s'éloigne, c'est indéniable, et les autres autour de moi ne sont pas aussi proches que ceux que j'ai déjà cités. Et mon environnement familial fluctuant - entre une fiancée commise d'office et des cousins inconnus jusqu'à peu, on aura vu plus stable -  n'aide pas vraiment à retrouver un équilibre. Alors il y a les autres membres du groupe, certes, et je ne minimise pas non plus l'affection de notre cher batteur mais... Il a sa vie, et sa relation assez fusionnelle avec sa copine, où je n'ai pas vraiment de place. Je suppose qu'assez inconsciemment, je cherche à me raccrocher à Tyler pour ça. De partager autre chose que le sexe avec lui... Sans grand succès. Au début, ça m'allait bien, et j'étais parfaitement sincère quand j'affirmais que j'aimais être dans ses bras et que le reste n'avait pas d'importance, et puis... et puis, le reste de ma vie s'est effrité, et je crois que j'essaie de sauver les meubles, comme je peux, alors que je suis pourtant juste entre de foutre au feu en réalité.

Ca aurait pu être une très bonne soirée, on aurait pu profiter du corps de l'autre, exulter dans les bras l'un de l'autre et s'endormir épuisés, mais extatiques au milieu de la nuit. On aurait pu mais... Mais son corps contre le mien et ses lèvres dans mon cou ne parviennent pas à anéantir l'aigreur qui m'habite de plus en plus depuis un mois à présent. Pourtant, Bon Dieu ce que j'aime ses caresses ! Mais je suis de trop mauvaise humeur, à cet instant, et sans doute que je contiens beaucoup trop mes sentiments, que j'ai gardé tout ce maelström d'émotions, de déceptions surtout, trop longtemps.

« Je peux savoir ce qu’il te prend tout à coup ? Tu n’es jamais contre une bonne partie de jambes en l’air d’habitude…
- Ben faut croire qu'aujourd'hui, c'est pas comme d'habitude… »


J'ai à peine commencé à le repousser qu'il s'est détaché de lui-même, et si j'ai croisé son regard un instant - et putain ce que je vais me détester de ces oeillades assassines dans quelques dizaines de minutes ! - j'ai fini par me détourner de lui, les doigts noués nerveusement, un sourire amer pas du tout sympathique sur le visage.

« Je suis que ton putain de sex toy, hein ?... »

Est-ce que j'ai vraiment besoin d'une réponse à cette question ? Evidemment que non. A vrai dire, je crois que je préférerais ne rien entendre. Une part de moi aurait même bien envie de revenir quelques instants en arrière et faire comme d'habitude, me laisser aller dans ses bras, et oublier, le temps de nos ébats, que tout ça n'est que physique. Mais j'ai manifestement envie de plus. D'autre chose. Et une autre part de moi en a clairement ras-le-bol de fermer sa gueule...
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() message posté Lun 16 Mar 2015 - 2:52 par Invité
- Ben faut croire qu'aujourd'hui, c'est pas comme d'habitude… fut sa seule et unique réponse à mes interrogations concernant son attitude quelque peu inhabituel.

Et il ne suffisait pas d’être un expert en comportement humain (à défaut d’être animal…) pour sentir que quelque chose n’allait pas. Même un aveugle aurait pu le deviner pour la simple et bonne raison que le sarcasme dans sa voix était on-en-peut-plus perceptible à l’oreille… Un sarcasme qui ne me plaisait d’ailleurs pas beaucoup lorsqu’il était dirigé de la sorte contre moi. Et je continuai encore et toujours à réfléchir à différentes raisons possibles qui auraient pu le faire réagir de la sorte, sans grand succès… Il fallait dire aussi qu’à part le fait de coucher ensemble, on ne partageait pas grand-chose d’autre, lui et moi – voire même rien du tout. On n’avait que très rarement des discussions outre le fait de demander ce que l’on prenait pour le petit-déjeuner – bien qu’à force, on finissait par connaître nos habitudes alimentaires qui ne changeaient pas beaucoup à cette période de la journée – ou de se renseigner sur notre emploi du temps respectif dans le simple but de savoir justement la prochaine fois que l’on pourra se voir pour baiser. Et si cette routine qui s’était peu à peu installée entre nous avait, pour moi, déjà pris beaucoup plus d’importance qu’elle n’aurait dû le faire à la base, il était tout simplement hors de question qu’elle évolue encore un peu plus seulement parce que Monsieur n’était pas satisfait de ce que je voulais déjà bien lui donner. Il devrait d’ailleurs s’estimer heureux de ce qu’il pouvait obtenir de moi parce que d’autres sacrifieraient père et mère pour avoir ce qu’il vivait presque tous les jours de la semaine en ma compagnie – même si cela n’était que purement sexuel !

- Je suis que ton putain de sex toy, hein ?... se mit-il tout à coup à se plaindre, un sourire amer flottant sur ses lèvres et une lueur partagée entre la colère et la tristesse dans son regard.

- Un sex toy vivant, oui, ajoutai-je cette précision qui avait son importance. Parce qu’il avait quand même cet avantage de pouvoir agir et réagir à mes caresses, là où un objet – à piles ou sans – ne procurait qu’un plaisir brut et non partagé. Mais je vois pas en quoi ça te dérange tout d’un coup. Je croyais que t’étais d’accord pour que ça reste que sexuel ? lui rappelai-je alors la conversation – une vraie, cette fois – que l’on avait eu juste avant que tout cela ne commence. Parce que je l’avais clairement mis en garde sur le fait que je ne pouvais pas me mettre officiellement en couple avec lui, n’étant sincèrement pas doué pour ça, et il avait compris – du moins, c’était ce qu’il m’avait répondu –, ne semblant rien attendre de moi à part une fidélité que j’avais respecté jusque-là. J’avais donc rempli ma part du marché, mais il en avait apparemment marre de remplir la sienne… C’est pas toi qui disais que tu serais plus malheureux d’être loin de moi que de servir de sex toys justement ? Il faudrait savoir ce que tu veux… finis-je d’un air agacé par cette discussion qui prenait un tournant qui ne me plaisait franchement pas…Qu’est-ce que t’attends de moi au juste ?
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Ven 20 Mar 2015 - 23:54 par Nathanael E. Keynes
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C'est pas une réponse, je sais bien. Et à vrai dire, je sais pas vraiment si j'ai une meilleure réponse à apporter. Peut-être que je me voile la face depuis le début. Peut-être que c'est juste pas le bon jour. Peut-être qu'il se retrouve une fois de plus à subir mes sautes d'humeur quand c'est contre tout le reste que j'ai envie de râler. J'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, j'ai pas envie de ça. De juste prendre du bon temps dans ses bras et de m'y endormir sans qu'on ait réellement pris le temps de quoi que ce soit d'autre. D'échanger seulement autre chose que des manifestations de plaisir pour interroger l'autre sur ce qu'il prendra au déjeuner. Aujourd'hui, ça ne passe pas. J'ai pas envie de ça, et l'amertume qui se lit sur mon visage, s'entend dans mon ton de voix, est sans équivoque.

« Un sex toy vivant, oui... »

Je grimace, à la confirmation de ce que je viens de relever, et qui, donc, ne me convient pas. Ou plus. En tout cas pas ce soir.

« Mais je vois pas en quoi ça te dérange tout d’un coup. Je croyais que t’étais d’accord pour que ça reste que sexuel ? »

Je l'étais, c'est vrai. Ou en tout cas, je crois que je l'étais. Et je sais donc absolument pas quoi répondre à ça, parce que c'était bien ça, le deal, après tout, à la base. Rien d'autre que du sexe, mais l'assurance, au moins, qu'il n'y aurait que moi dans son lit.

« C’est pas toi qui disais que tu serais plus malheureux d’être loin de moi que de servir de sex toys justement ? Il faudrait savoir ce que tu veux… Qu’est-ce que t’attends de moi au juste ? »

Mes mains sont passées derrière ma nuque, ébouriffant un peu ma tignasse au passage, et j'ai levé la tête au plafond, pas très certain de ce que je pouvais répondre à cette question.

« J'en sais rien. J'en sais foutrement rien... »

Et peut-être que c'est ce qui m'énerve le plus dans l'histoire. Je sais pas où j'en suis moi-même. Je sais pas ce que j'attends précisément, ni ce qui me dérange vraiment. Je sais juste qu'à cet instant, tenter d'avoir une relation si ce n'est normale, au moins un minimum amicale avec lui et me faire rembarrer à chaque fois me sort par les yeux. Mes nerfs en pelote ces derniers temps n'y sont sans doute pas pour rien, et c'est lui qui trinque en quelque sorte. Mon amertume, elle est pas due qu'à ça, finalement, qu'au caractère frustrant sur le plan sentimental de notre relation - si on peut toutefois utiliser ce terme - pourtant c'est le seul point sur lequel je me focalise à ce moment-là. Peut-être que c'est surtout sur ça, que je me voile la face. Certes, je voudrais plus, mais jusque-là, j'avais jamais pensé autrement que 'ça viendra plus tard, avec le temps'. Le hic, c'est que tout le reste, outre notre non-couple, ne va pas vraiment dans mon sens non plus, et je suis doucement en train de péter mon câble... à l'encontre de la personne à laquelle je tiens plus que tout, donc. Crétin.

« C'est quoi le truc finis-je par m'entendre dire, presque sans réaliser que je prononçais moi-même ces mots, t'as honte de coucher qu'avec moi ?... »

Je me rendrai sans doute compte de l'absurdité de ces propos plus tard. Du caractère complètement déplacé de cette scène aussi, parce qu'en réalité, cette sensation-là, c'est pas lui qui me la fous en pleine face en permanence. Et le sentiment d'abandon, c'est pas de sa part qu'il m'est infligé. Je m'en rendrai compte, donc, plus tard. A cet instant, mes prunelles claires lancent presque littéralement des éclairs, et ma voix a pris plus d'ampleur que précédemment. Trop d'ampleur. J'avais vraiment pas de raison de hausser le ton à ce point, à la base. Mais c'est trop tard, et c'est sans doute pas près de s'arranger...
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() message posté Mar 24 Mar 2015 - 3:32 par Invité
J’observai attentivement la moindre de ses réactions tandis que je lui rappelais certains points importants des termes sur lesquels nous nous étions mis d’accord avant même que ce semblant de relation ne débute, et l’une des choses qu’il m’était possible d’affirmer avec une totale certitude était que mes propos, quels qu’ils soient, ne lui plaisaient guère… Pourtant, je ne faisais que reprendre les mots que j’avais prononcé il y avait déjà trois mois de cela, seulement, il ne semblait plus vraiment dans le même état d’esprit que ce matin du jour de Noël durant lequel nous avions eu cette conversation on-ne-peut-plus claire et honnête. A présent, le simple fait d’être associé à un objet sexuel le faisait grimacer, alors que cela n’avait pourtant pas eu l’air de le déranger ces douze dernières semaines pendant lesquelles il avait profité de mon corps presque tous les jours à volonté – quelle hypocrisie, franchement !... Voilà la raison pour laquelle j’avais fini par lui demander ce qu’il attendait réellement de moi étant donné qu’il ne semblait plus du tout satisfait avec notre arrangement actuel, posant alors une question que je n’aurais jamais imaginé demander un jour – pas tout de suite, en tout cas…

- J'en sais rien, répondit-il alors, après s’être passé les deux mains dans les cheveux – ébouriffant ainsi un peu plus sa tignasse courte et brune – dans un geste qui trahissait sa nervosité. J'en sais foutrement rien...

Je préférai alors me taire face à cette réponse qui n’en apportait aucunes plutôt que d’envenimer les choses qui étaient déjà bien assez compliquées pour que je ne me mette en plus à rebondir sur chacun des propos qu’il tenait et qui ne me convenait pas… J’aurais néanmoins eu largement le droit de râler après m’être rendu compte que Nate n’était en fait qu’un éternel insatisfait. Après tout, je pouvais comprendre que notre relation – si on pouvait réellement appeler ce que nous partagions « une relation » – telle qu’elle l’était en ce moment-même ne lui convienne plus – bien que nous nous étions mis d’accord sur les termes il n’y avait pourtant pas si longtemps que cela –, mais le fait qu’il ne sache pas lui-même ce qu’il attendait réellement de moi m’exaspérait au plus haut point ! Pourquoi se mettre dans des états pareils alors, si c’était pour ignorer ce que l’on désirait vraiment ?...

- C'est quoi le truc. T'as honte de coucher qu'avec moi ?... s’exclama-t-il soudain presque plaintif, et je levai les sourcils d’étonnement, ne m’attendant pas vraiment à ce qu’il me pose ce genre de questions – et à en croire l’expression que je pouvais lire sur son visage, lui non plus ne s’y attendait pas…

Surtout que cela n’avait absolument rien à voir avec la honte que ce soit de coucher avec lui – il était l’un des meilleurs coups que j’avais pu avoir jusque-là, je n’avais donc pas à ressentir de gêne particulière – ou même d’être vu en sa compagnie. Mon problème résidait plutôt dans le fait que je n’avais jamais fait autre chose que baiser avec mes précédentes conquêtes et que, même si Nate n’était définitivement pas une conquête comme les autres, je ne saurais ni me comporter, ni quoi dire lors de ces sorties auxquelles il tenait tant. Et je devais également bien admettre que le dragueur et briseur de cœur invétéré qui faisait toujours partie de moi n’aimait pas l’idée que ma réputation de meilleur coup des quartiers gays de Londres au cœur de glace ne s’effrite tout à coup simplement à cause d’une sortie avec Nate… C’était sans le moindre doute égoïste de ma part, mais je tenais un peu trop à cette réputation que j’avais mis des années à me forger pour la voir disparaître après un simple cinéma…

- Ça n’a rien à voir avec de la honte… commençai-je donc à vouloir m’expliquer, bien que je ne devrais même pas m’abaisser à ce genre de conneries… Seulement, je t’ai déjà donné mon avis sur les relations de couple, et à partir du moment où on commence à sortir tous les deux pour faire autre chose que baiser, c’est qu’on a déjà passé ce stade et ce n’est pas ce que je veux, lui répétai-je encore une fois puisqu’il ne semblait toujours pas avoir compris. Tu savais depuis le début qu’on ne pourrait pas être officiellement ensemble, qu’il n’y aurait que du sexe entre nous. Je ne t’ai jamais rien caché, j’ai toujours été honnête avec toi. Maintenant, si ça ne te convient plus, je ne te retiens pas, la porte est grande ouverte, annonçai-je en lui montrant la porte d’entrée d’un geste de la main.
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Nathanael E. Keynes
Nathanael E. Keynes
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() message posté Mer 25 Mar 2015 - 1:38 par Nathanael E. Keynes
I wish I was special

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Samedi 28.03.2015 • West London • Hammersmith • Tyler's home
Je sais même pas pourquoi je suis autant en colère, là. C'est pas la première fois qu'il refuse de sortir, que ça me gave un peu, mais c'est la première fois que ses mains et ses baisers sont pas suffisants. Comment ça se fait ? Rien à voir avec le fait de plus le désirer, parce que je pense à son corps chaque jour, encore et encore. Mais ça me suffit plus, il faut croire. Ou alors il y a quelque chose de plus profond que ça. J'en sais réellement rien, je me l'explique réellement pas. Tout ce que je sais, c'est qu'à cet instant, j'ai pas envie de juste coucher avec lui et de juste m'endormir contre lui. J'en ai envie, mais pas que. Sauf que je sais pas dire précisément ce que je veux de plus, en réalité. Plus, d'accord. Autre chose, d'accord. Mais quoi ? J'ai jamais été en couple, je sais pas ce que c'est en réalité, je sais juste qu'être avec Tyler, même si c'était censé être ce qu'on a aujourd'hui, je voudrais que ça ne soit pas que ça. Mais, donc, je suis bien incapable de préciser ce que voudrais exactement. Et je crois que ça me rend tout aussi fou que... tout le reste.

Et cette phrase qui passe mes lèvres me ferait presque peur, en fait, parce que... parce qu'elle renvoie à un peu trop de choses auxquelles j'ai pas vraiment envie de penser, sur lesquelles j'ai pas du tout envie de m'attarder. Trop de choses que je garde enfoui et que je feins de ne pas ressentir, en réalité.

« Ça n’a rien à voir avec de la honte… »

Je sais pas s'il voit le soulagement sur mon visage à ce moment-là, mais je me surprends moi-même de l'ampleur qu'il prend, celui-là.

« Seulement, je t’ai déjà donné mon avis sur les relations de couple, et à partir du moment où on commence à sortir tous les deux pour faire autre chose que baiser, c’est qu’on a déjà passé ce stade et ce n’est pas ce que je veux.
- And what about what I want ?... »


On s'en fout, n'est-ce pas ?

« Tu savais depuis le début qu’on ne pourrait pas être officiellement ensemble, qu’il n’y aurait que du sexe entre nous. Je ne t’ai jamais rien caché, j’ai toujours été honnête avec toi. »

C'est sans doute ça le pire, je crois. Il a raison, au fond, je sais qu'il a raison. Mais je suis pas prêt à l'admettre, bien loin de là. Je suis trop en colère - mais contre qui au juste ? - pour voir les choses de façon rationnelle.

« Maintenant, si ça ne te convient plus, je ne te retiens pas, la porte est grande ouverte. »

Une seconde de silence, le temps que j'accuse le coup en fait. Le temps que mes poings se serrent et que mon souffle se bloque avant de relâcher la pression.

« T'en as vraiment rien à foutre, hein ? »

Est-ce que je veux vraiment entendre une réponse à cette question ? Non. Pas maintenant. Je crois que j'en ai surtout très peur. Que je veux pas qu'il me réponde non, je suis pas prêt à accepter cette réponse, et ce qu'elle implique. C'est sans doute pour ça que je laisse pas le silence s'éterniser, que je réponds à sa place aussi, pour éviter qu'il ne le fasse lui-même.

« T'en as vraiment rien à foutre, évidemment. »

Je sais pas ce qui est censé être si évident dans l'histoire, je sais juste que cette affirmation un peu trop violente est censée couper court à toute discussion - et surtout, surtout, ne pas chercher à avoir de nouvelle réponse. J'ai pris la porte, sans plus le regarder - je suis pas sûr d'en être encore trop capable en réalité - et avec l'image du jour de Noël où il a arrêté mon geste quand j'ai déverrouillé le battant pour que je reste, ce matin-là. Ca n'arrivera pas, là, pourtant j'espère jusqu'à ce que la porte claque derrière moi, et si j'ai déjà un pied sur la première marche des escaliers, prêt à regagner la rue, je m'arrête, la main sur la rambarde, l'autre sur le visage.

Je viens de claquer la porte au nez de la personne qui compte plus que j'importe qui d'autre à mes yeux. Je viens de ruiner le truc qui m'apportait le plus de bonheur ces derniers temps. Et si l'envie de faire demi-tour me prend un instant, je sais tellement pas ce que je ferais, ensuite, si je frappais à nouveau à cette porte, que je poursuis mon chemin, marche après marche, de plus en plus rapidement. Je suis jamais rentré chez moi aussi vite, courant la moitié du temps, marchant le reste du chemin. Et je me suis effondré une fois la porte refermée derrière moi, comme je me rendais enfin compte d'une partie de tout ce que ça signifiait. Et de ce que je venais de bousiller, surtout...
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() message posté Lun 30 Mar 2015 - 22:31 par Invité
J’avais la très désagréable impression que la conversation allait finir par s’éterniser, tournant ainsi inévitablement en rond étant donné que chacun de nous venait déjà d’exprimer tout ce qu’il avait à dire sur le sujet. Voilà donc la raison pour laquelle j’avais judicieusement décidé d’écouter cet échange sans réel but en soi – à part le fait de me faire chier… – en lui proposant tout simplement de partir si cette situation dont il semblait se plaindre ne lui convenait plus – après tout, je ne le retenais pas. Parce qu’il était extrêmement difficile, voire même carrément impossible, que la nature de la relation que nous entretenions actuellement – encore une fois, si l’on pouvait appeler cela ainsi – puisse évoluer de quelque manière que ce soit dans le sens que Nate semblait le vouloir. Enfin, s’il arrivait un jour à se mettre d’accord avec lui-même sur ce qu’il souhaitait réellement obtenir de cette relation étant donné que tout ce dont il était sûr pour le moment, c’était de vouloir visiter autre chose que les draps de mon lit. Ce qui rendait d’ailleurs sa réponse à mes explications on-ne-peut-plus claires sur la situation quelque peu ironique…

- And what about what I want ?... me coupa-t-il en plein monologue pour se plaindre de manière très désagréable. Surtout qu’il me reprochait clairement d’être égoïste – ne pensant qu’à mon petit plaisir personnel sans jamais penser à celui des autres (ce qui était très honnêtement le cas, je ne m’en étais jamais caché) –, alors qu’il n’était franchement pas mieux. Après tout, si j’en croyais ses dires, il aurait fallu que je me plie aux bonnes volontés de Monsieur en acceptant ses très nombreuses propositions de sortie malgré le fait que je préférais rester tranquillement chez moi à profiter de son corps dans toutes les pièces de mon appartement plutôt que d’aller me pavaner en sa compagnie dans les rues de Londres… T'en as vraiment rien à foutre, hein ? continua-t-il ensuite dans son délire de petite victime persécutée par l’immonde ordure que j’étais, avant d’en arriver à une seule et unique conclusion – puisque je ne me donnais pas la peine de répondre : T'en as vraiment rien à foutre, évidemment.

Ceci à peine dit, il prit ses clics et ses clacs et sortit de chez moi sans ajouter un mot de plus – ce qui était en soi un véritable miracle… –, claquant ainsi la porte de mon appartement derrière lui. Et la seule chose que je pus faire à cet instant fut de pousser un long et profond soupir. Puis, je me dirigeai vers la cuisine dans le but de me préparer une bonne tasse de café, pensant trouver un peu de réconfort dans la caféine. Mais la tasse finit finalement explosée contre le mur.
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