"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Surviving disasters ♦ Elrikael 2979874845 Surviving disasters ♦ Elrikael 1973890357
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Surviving disasters ♦ Elrikael

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Nathanael E. Keynes
Nathanael E. Keynes
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Surviving disasters ♦ Elrikael Giphy
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() message posté Mer 25 Mar 2015 - 23:31 par Nathanael E. Keynes
Surviving disasters

ft. Elijah S. Winchester && Rika Alvarez && Nathanael E. Keynes
Lundi 30.03.2015 • Central London • Westminster • Hyde Park
Je crois que j'ai fait la pire connerie de ma vie. J'aurais jamais dû partir, ou j'aurais dû revenir en arrière... Ou j'aurais dû... Je sais pas, dire quelque chose, essayer de m'expliquer, et de comprendre moi-même, aussi, avant de m'enflammer. Et de regretter. Parce que je regrette, c'est évident. Et je m'en veux terriblement. Je pourrais dire que je sais pas ce qui m'a pris, mais c'est un mensonge, et à part à moi-même, je vois pas trop à qui je le débiterai. Aucun intérêt. J'ai eu tout le temps de ressasser tout ça, samedi soir et dimanche, cloîtré, seul, dans mon appart, tenant compagnie à ma bouteille de whisky. Ou l'inverse plutôt. Et ce qu'il en ressort, c'est sans doute que je suis un des plus grands crétins de l'univers. J'exagère à peine. Mais le répétez ni au principal concerné, ni à mon Boss, ils en seraient sans doute bien trop contents.

Je suis rentré chez moi, et je me suis effondré. Dans ma tête, y avait qu'une phrase qui tournait en boucle : il en a rien à faire de ma gueule. Exactement ce que je craignais, ce que je ne voulais pas voir arriver, ce qui m'a toujours incité à privilégier les histoires sans lendemain, en réalité. Psychologique de comptoir, peut-être, mais il n'empêche : je refusais catégoriquement d'être abandonné, rejeté, je voulais pas prendre ce risque. Se faire jeter quand on drague un soir dans l'optique de passer un peu de bon temps avec un inconnu, c'est pas vraiment impliquant. Bien sûr, il y a toujours une petite blessure narcissique à panser, mais ça n'est vraiment pas grand chose, et j'ai assez eu de situations inverses pour ne pas m'en formaliser. Mais quand c'est pas juste de ma belle gueule dont on parle, c'est tout à fait autre chose.

Et si même mon père, le type pourtant génétiquement programmé pour m'aimer, en a rien à battre de ma gueule, si même lui juge que je n'en vaux pas la peine, à moins de satisfaire les desseins qu'il a déjà tout tracés, pourquoi ça serait différent chez les autres, hein ? Je suis que ça au final ? Un pion dans leurs échiquiers ? Un pantin dont on se sert tant qu'on en a besoin, avant de l'oublier dans un coin quand on n'en a plus aucune nécessité ? C'est ça, je crois, qui a tout envenimé. Cette sensation-là, émanant de mon père, j'ai l'habitude. Je dis pas que je l'accepte bien, bien loin de là, mais ça n'est pas une nouveauté. L'avoir à nouveau, quand je regarde mon meilleur ami, ou mon supérieur au taff, c'est déjà trop. Et le supporter de l'homme que j'aime... j'en suis incapable.

Je me doute que c'est pas le but de Tiger, et il a bien le droit de faire ses propres expériences, j'ai aucunement l'intention de l'empêcher de vivre son rêve, et d'ailleurs, je le soutiens comme je peux. Mais il s'en va. Plus de 'valet' à Londres, d'ici quelques mois, et plus de co-fondateur du groupe non plus. C'était bien sympa le temps que ça a duré, mais allez, on se serre la main et on passe à autre chose. C'est ce que je ressens, aussi disproportionné et peu réaliste cela soit-il. Je sais qu'il n'est pas comme ça. Je sais qu'il a aimé ce qu'on a fait au sein des Lucky Strikes, mais... nos chemins s'écartent, je crois. Pour lui, c'est déjà en passe d'appartenir au passé. Pour moi, ça fait plus que jamais partie de mon présent.

Quant à Boss, je sais que je peux rien y faire, je sais que ça sert à rien que j'essaie de lui faire dire qu'il va tenter de rester, parce qu'on va juste se prendre le bec pendant des heures et camper sur nos positions, malgré nos échanges. Je sais en revanche, que je vais continuer à harceler la RH et la direction pour qu'ils acceptent de revenir sur son départ orchestré, et plus ou moins volontaire. Que ça fonctionne ou non. Je sais aussi que quand il l'apprendra - parce qu'il l'apprendra forcément - quoi qu'il en pense réellement, il se paiera ma tronche. Du genre que je peux pas me passer de lui, ce qui n'est pas complètement faux, cela dit.

Et puis... Et puis y a Tyler. Au milieu de tout ça, c'est sans doute celui qui a été le plus clair, droit et honnête depuis le départ. Il ne voulait pas d'une relation de couple, ça a jamais été censé devenir autre chose que ce que ça a toujours été, quoi que j'aie espéré. Et si je nie pas avoir voulu et réclamé plus que juste des nuits torrides dans ses bras, je me suis menti à moi-même quand je me suis persuadé qu'il n'y avait que du sexe entre nous. Parce que si tel était le cas, il se serait pas 'frustré' avant Noël et nos retrouvailles plutôt mouvementées. Si tel était le cas, il ne m'aurait pas laissé entrer, quand il est tombé malade. J'avais pas à être en colère contre, lui, clairement pas à lui gueuler dessus sans explication, d'autant moins qu'en réalité, c'était pas vraiment à lui que j'en voulais. Et d'autant moins, donc, que je me suis tiré une balle dans le pied en claquant cette porte, parce que c'est moi qui ai mis fin à notre relation, quelles qu'elle soit.

En quarante-huit heures, j'ai imaginé douze mille scenarii pour revenir le voir, mais à chaque fois, je me suis vu prendre son poing dans la gueule tout d'abord, et je me sens vraiment pas en état de l'encaisser - déjà que, de base... Et si j'ai été bosser ce matin, force est d'admettre que le coeur n'y est pas. Boss s'en va. Tiger s'en va. Tyler n'est déjà plus là. Autant dire que je broie du noir, et que j'ai fini par lâcher l'affaire et sortir du Times à l'heure minimale, histoire de pas imposer ma mauvaise humeur à tout le monde.

Ce à quoi je m'attendais pas, en traînant ma carcasse jusqu'à Hyde Park en espérant que l'air frais me ferait du bien, c'était à tomber sur son meilleur ami. Et un autre visage connu.

« Rika ?
- Nate, hey ! Qu'est-ce que tu fais par ici ?
- Ben... Je fais un tour mais... Vous vous connaissez ? »


L'artiste m'a regardé avec des yeux ronds, puis Elijah près de lui - parce que ça a beau faire un certain nombre d'années qu'on ne s'est pas vus, je ne peux pas ne pas le reconnaître - et puis moi, et encore Eli.

« Mais... Vous vous connaissez d'où, en fait ? »

Il en revient pas, et moi non plus. Mais j'ai un peu décroché mon attention du peintre, focalisé sur ce visage qui faisait jusque-là clairement partie de mon enfance.

« Salut Eli... Ca fait un bail... »

Une main nerveuse dans mes cheveux, je ne sais pas vraiment quoi dire de plus. Et puis faut croire que les bonnes manières reviennent un peu, et je tends la main à chacun des deux gars face à moi. Je crois que je veux même pas tenter d'imaginer les liens qu'il existe entre nous tous, de toute façon, je bugue un peu trop pour faire le point précisément à cet instant.
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() message posté Sam 28 Mar 2015 - 19:18 par Invité
Surviving disasters ♦ Elrikael Original
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« Et tu promets que tu vas bien? », Elijah pousse un bref soupir à cette question posée pour la centième fois en dix minutes. « Oui, Peter… » « Tu me dis ça pour me fermer la gueule ou parce que c’est vrai? » « Oui, Peter », répète Elijah avant que les deux frères pouffent de rire. « Je t’assure que je vais bien, Pete. » Elijah marque une pause. Soudainement, un certain constat qu’il appréhendait effleure sa conscience. Ses sourcils se froncent légèrement et son sourire, tantôt franc et rassurant, se dissipe jusqu’à ne plus être. « Attends.. » « Eli’… » « Putain, Peter… », finit-il par prononcer en un murmure mêlé à un bref soupir. Ses yeux se closent alors qu’il tente, tant bien que mal, de préserver son calme. Ses respirations se font de plus en plus profondes, mais ses mains tremblantes réfutent toute impression d’accalmie. « On s’inquiète pour toi. On ne te voit plus, tu ne nous appelles plus… Les vieux t’invitent toujours pour dîner les dimanches et tu ne te pointes pas… », ses perles azures s’ouvrent pour se poser sur le mur immaculé en face de lui. Son silence significatif incite son frère à poursuivre d’un ton plus émotif « Tu ne manques… À nous tous. »

Ces trois derniers mots prononcés avec une articulation particulière… Ainsi, derrière ses paroles, qui semblent si anodines au premier abord, se cache un sens qu’Elijah ne tarde à comprendre. Par contre, lorsqu’un être est brisé, peu importe combien on s’efforce de recoller ses morceaux, il y aura toujours des parties perdues à jamais. Ainsi, les liens crées ne sont plus comme ils l’étaient jadis et les relations s’effritent. Pardonner n’est qu’un mot balancé sans fondement, sans réelle vérité pour appuyer le propos. On pardonne pour tourner la page, mais une partie de cette page demeure pliée et nous rappelle la précédente. Et même si nous pardonnons, l’oubli est l’une des actions, conjuguée avec l’acceptation, les plus difficiles qu’on puisse effectuer. On oubli, mais il y a toujours un mot, une action, une odeur qui font renaître les souvenirs. On accepte, mais il y a toujours cette voix qui, lors de nos moments de faiblesses, nous fait douter. Elijah n’a pas pardonné. Elijah n’a pas oublié. Mais Elijah s’éloigne jusqu’à ce que les cri du cœur de sa fratrie le ramènent, pour lui faire regretter, douter et le repousser encore plus loin. Les mains tendues ne sont pas prises, ni même effleurées.

« Tu es encore là? » demande son frère nerveusement. « Je dois y aller Pete… » « Ah… D-D’accord. Prend soin de toi, hein. » « Au revoir Peter. » « Eli? » Le jeune homme serre la mâchoire alors qu’il ferme les yeux à l’ouïe de son prénom. « Je ne veux plus que ça prenne un mois avant que tu me rappelles. Les enfants s’ennuient de Tonton… Et le frère s’ennuie aussi. » « Promis. »
Il met fin à l’appel.

Elijah balance son portable à sa droite, ce dernier atterrissant sur l’un des coussins du divan sur lequel il est assis. Il ne peut s’empêcher de se sentir coupable. Coupable de l’inquiétude qu’il fait endurer sa famille, du silence qu’il leur impose et, surtout, des nombreux scénarios qu’ils doivent s’inventer sur son cas. Malgré les nombreuses rectifications (les éternels « Je n’ai pas tenté le suicide… »), il est néanmoins responsable de la noirceur opaque qui englobe sa famille. Les scénarios s’empilent les uns par-dessus les autres - « Si j’avais été en médecine… » « Si j’arrêtais la création » « Si je me force à passer du temps avec eux » « Si je n’étais pas attiré par les hommes » - tous pointant un seul être du doigt.. Et ces scénarios laissent parfois place à ceux où il est celui qui pointe d’un doigt accusateur.
Et il en a marre.

Impulsivement, il empoigne son cellulaire et laisse ses pouces pianoter sur l’écran tactile. « Je suis chez toi dans quinze minutes. Sois prêt » envoie-t-il à Rafael, sans ajouter de détails pertinents. Se levant d’un bond du canapé sur lequel il était assis, Elijah enfile une chemise, son manteau et quitte son appartement afin de se diriger vers celui de Rafael.

[…]

Son index pèse à plusieurs reprises sur la petite sonnette qui retentit dans l’appartement. Au moment où il voit Rafael, un fin sourire étire les lèvres d’Elijah. « Il fait bien ce soir. J’ai pensé qu’on pouvait aller se prendre quelques bières et s’installer dans un coin de Hyde Park. Comme tu n’as pas le droit de refuser, on serait mieux de quitter.. » formule le jeune homme avant d’entamer le pas vers le magasin de spiritueux. La boisson achetée, ils se dirigent enfin vers Hyde Park. En traversant celui-ci, à la recherche d’un endroit assez bien pour accueillir deux hommes bientôt en état d’ébriété, une voix plutôt familière met une fin à leurs recherches. « Rika ? » « Nate, hey ! Qu’est-ce que tu fais par ici ? », Attend..Nate? … Nathanel Kaynes? … Il ne sait même pas pourquoi il se questionne sur son identité! C’est bel et bien lui!
Shit.

Le regard d’Elijah oscille entre Nate et Rika, pour se poser enfin sur Nate. Les années ont passées depuis qu’ils se sont revus, mais il n’a pas changé. Pas du tout. « Ben… Je fais un tour, mais… Vous vous connaissez? », soudainement mal à l’aise, Elijah se mordille la lèvre inférieure, ne détournant son regard de Nate. « Mais… vous vous connaissez d’où, en fait? » demande Rika, visiblement épris d’incompréhension. Elijah également, il faut avouer. « Salut Eli… Ça fait un bail… » « Ouais… » répond enfin Elijah, ne sachant pas du tout quoi ajouter à ces propos. Entre vous et moi, il n’a peut-être pas envie de raconter l’entièreté de l’histoire à Rika… Alors il se contente de prononcer, après avoir serré la main de Nate et préserver le silence pendant quelques secondes, « Nos parents sont de très bons amis… On passait parfois des weekend ensemble quand nous étions petits… » Paroles précipités, volonté de changer de sujet s’ensuit « Tu.. Tu te joint à nous, Nate? À moins que tu sois occupé à… » Elijah marque une pause, ne sachant réellement ce qu’il fait autre que prendre de l’air… « Prendre de l’air? »
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() message posté Mar 31 Mar 2015 - 12:34 par Edwin Turner
Surviving disasters

ft. Elijah S. Winchester && Rika Alvarez && Nathanael E. Keynes
Lundi 30.03.2015 • Central London • Westminster • Hyde Park
Quand j'ai reçu le sms d'Eli, j'ai pas cherché plus d'une seconde. J'ai arrêté de peindre, aussitôt, pris le temps de me détacher les doigts - semblerait que je m'en mette un peu partout à chaque fois, hum - avant de prévenir Math' que je serais sans doute pas là ce soir, et quand la sonnette a retenti, j'ai pas mis plus de quelques secondes à aller ouvrir, déjà prêt à partir.

« Il fait bien ce soir. J’ai pensé qu’on pouvait aller se prendre quelques bières et s’installer dans un coin de Hyde Park. Comme tu n’as pas le droit de refuser, on serait mieux de quitter... »

J'ai souri à mon pote, blouson déjà sur le dos, et après un arrêt rapide pour acheter lesdites bières au petit magasin du coin, on a pris la direction de Hyde Park. L'avantage de vivre dans Soho, c'est qu'on est franchement pas loin de beaucoup de choses, et que le trajet se fait facilement à pieds. Et pour le reste, j'ai ma bécane.

Je m'attendais pas à croiser la route de Nate - pas non plus à lui trouver une tête aussi déprimée - et je m'attendais certainement encore moins à ce que son arrivée génère cette tête chez Eli. Euh... Vous vous connaissez d'où les gars ?

« Ben… Je fais un tour, mais… Vous vous connaissez ? »

Ca, c'était ma question... Et donc la réponse est oui, mais encore ? Je leur ai demandé d'où ils se connaissaient, parce que c'est un petit peut perturbant, j'avoue. Et je crois bien qu'il y en a un autre que ça va perturber. J'ai bien vu que le fait que moi, je connaisse déjà Nate à la base, ça le rendait pas particulièrement serein. Je sais pas ce qu'il y a - ou y a eu - entre Nate et Eli, mais je serais pas surpris que ça plaise pas à Rox'...

« Salut Eli… Ça fait un bail…
- Ouais… »


Et si je vous dérange, vous me le dîtes, hein... Je me sens un peu de trop, et ça m'inquiète pour plusieurs raisons. Déjà parce que j'apprécie les deux gars autour de moi, et que donc, le malaise ne me plaît pas beaucoup, et puis parce qu'il y a Tyler dans l'histoire, et je suis un peu inquiet, j'avoue, de la façon dont ça se passe, là, et de ce que ça peut signifier.

« Nos parents sont de très bons amis… On passait parfois des week-ends ensemble quand nous étions petits… Tu.. Tu te joins à nous, Nate ? À moins que tu sois occupé à… prendre de l'air ?
- On a bien assez de bière pour trois, va... »


Je souris au barman, confirmant plus ou moins implicitement la proposition de mon pote. J'ai comme le sentiment qu'on va tous avoir besoin de boire un coup, là, je me trompe ? Puis je me dis surtout que c'est le meilleur moyen pour que j'en sache un peu plus, sur leur lien. Et sur ce qui génère sa tête de déterré aussi.
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Mar 31 Mar 2015 - 12:50 par Nathanael E. Keynes
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Lundi 30.03.2015 • Central London • Westminster • Hyde Park
Pardonner... C'est pas forcément quelque chose qu'on fait facilement, j'en sais  quelque chose. Déjà parce que j'ai du mal à le faire moi-même, d'une part, mais surtout parce que j'ai pas vraiment eu l'habitude qu'on me pardonne facilement mes propres écarts. Alors est-ce que lui y parviendra ? J'en doute, j'avoue. Mon propre père me pardonne jamais rien, pourquoi lui le ferait, hein ?

Je pète un câble tout seul quand je suis chez moi, je tourne en rond, et j'arrête pas de penser à lui. Qu'est-ce qui m'a pris ? Bordel, qu'est-ce qui m'a pris ? Je vois pas comment je peux réparer ça, je crois que quelle que soit la manière dont je tente de revenir vers lui, de lui présenter des excuses, je vais juste m'en prendre une... Et c'est déjà bien assez difficile d'imaginer comme il doit me mépriser maintenant, j'ai pas vraiment le courage de voir ça sur son visage. Lâche, oui... Je dois bien admettre que je le suis clairement sur ce coup-là, et c'est pas très facile à accepter non plus.

Je m'attendais pas à tomber sur Rika, juste maintenant. Et à vrai dire, je sais pas quoi lui dire. Et je m'attendais encore moins à ce qu'il connaisse Elijah. Les souvenirs qui affluent sur l'instant sont pour le coup légèrement perturbants et... Bordel, dites-moi pas qu'ils se connaissent avec Ty' aussi, par pitié... Eli a l'air embarrassé, et je peux pas vraiment lui jeter la pierre. C'est pas tous les jours qu'on retombe par hasard sur son premier mec, n'est-ce pas ? Et puis... faut dire qu'on s'est perdus de vue direct après et c'est sans doute pas mal de ma faute... Est-ce qu'il m'en veut ? A l'époque, j'y ai pas vraiment pensé, on était une nouvelle expérience pour l'autre, et je crois bien qu'on en attendait pas plus ni l'un ni l'autre. Mais je suis plus revenu, ensuite, et ça doit faire genre je voulais pas le revoir. Alors que ça n'avait rien à voir avec lui, en réalité. J'attends sa réponse avec un peu d'angoisse, pour le coup...

« Nos parents sont de très bons amis… On passait parfois des week-ends ensemble quand nous étions petits… Tu.. Tu te joins à nous, Nate ? À moins que tu sois occupé à… prendre de l'air ?
- On a bien assez de bière pour trois, va... »


Je les regarde un petit instant, dubitatif. Je sais pas si je dois accepter, j'ai un peu peur de ce que la conversation risque de donner, mais...

« J'avoue qu'une bière sera pas vraiment de trop... Mais je vous dérange pas ?...
- Si on te propose... »


Ok, je vais pas trop me battre pour refuser, tu m'as eu au moment où t'as prononcé le mot bière, de toute façon.

« Une bière sera pas de refus, ouais... »

On a cherché un coin où s'installer tous les trois, et puis on a pas attendu une seconde avant d'ouvrir lesdites bières. Et j'avoue que je vais pas vraiment me laisser abattre sur l'alcool. Pas ce soir... Et sans doute pas la plupart des soirs tant que j'aurais pas recollé les morceaux, j'imagine... Sauf que j'ai aucune idée de comment le faire. Alors en attendant, je tourne plutôt la conversation sur eux.

« Alors... Qu'est-ce que vous racontez de beau tous les deux ?... »

Me retournez pas trop la question par contre, je suis pas sûr de trouver quoi que ce soit à répondre...
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