"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici maybe we'll find a brand new ending /eugenia. - Page 2 2979874845 maybe we'll find a brand new ending /eugenia. - Page 2 1973890357
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 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Lun 23 Fév 2015 - 23:19 par Invité
Rhys reconnaissait aisément la Ginny qu’il avait connue à Cardiff. En fait, il ne l’avait jamais aussi bien reconnue qu’en ce moment : fière, exigeante, conquérante. Si à une certaine période, cette facette de sa personnalité avait pu l’amuser, aujourd’hui, force était de constater qu’il n’arrivait pas à en discerner le bon côté. Il se surprenait même à se remettre lui-même en question, se rendant alors compte que les défauts qu’il pouvait reprocher à Eugenia étaient exactement les mêmes qu’il possédait depuis des années. Etait-ce seulement possible d’être à ce point buté et renfermé ? Avaient-ils toujours été comme cela, ou bien était-ce que le fossé progressivement creusé entre eux qui avait fini par donner raison aux facettes les plus sombres de leurs personnalités ? Même dans ce genre de situation où il puisait avec douleur dans ses ressources pour conserver son sang-froid, Rhys arrivait à se poser un tas de questions pour le moins tout, sauf existentielles. La seule question qui devait surgir dans son esprit n’était pas ‘pourquoi ?’ mais plutôt ‘et maintenant ?’. Et maintenant, que leur restait-il ? Et maintenant, où en étaient-ils ? Et maintenant ? « Parce que tu me proposes une autre alternative, face à l’échec ? » osa-t-il ajouter dans un léger ricanement, retrouvant son légendaire sourire au coin tant bien même qu’il n’était pas d’humeur à sourire. Il perdait peu à peu son calme, il le savait. Il le sentait. Eugenia avait le don de mettre ses nerfs à rude épreuve, et parfois, il se demandait si elle ne faisait pas exprès. Elle dansait sur un pied puis l’autre, pouvait montrer des signes d’amitié tout comme de rejet. S’il n’avait jamais été réellement doué pour ce qui était confrontations et tout ce qui en suivait, le jeune homme admettait volontiers qu’aujourd’hui était la preuve réelle qu’il était vraiment nul dans les relations humaines. Se faire des potes, des copines, il ne s’en sortait pas trop mal. Mais dans l’autre sens, c'est-à-dire les récupérer : zéro pointé. Rhys ne comprenait pas comment aborder correctement Ginny. Il avait beau tenter d’employer la difficile psychologie inversée et  penser à ce qu’il aurait voulu qu’on fasse pour lui à sa place, la réponse était tellement délirante qu’il en restait assommé : il réalisait qu’à cause de sa rancune et de sa fierté, il n’avait que rarement pardonné. Peut-être que justement, c’était ce qui allait se passer avec son amie d’enfance. Après tout ce qui s’était passé, après tout ce temps, qu’y avait-il à pardonner, finalement ? Un mensonge devenu le nœud de la vie de l’un ? Un accident devenu l’enjeu de la vie de l’autre ? A présent, tout paraissait futile aux yeux du jeune homme. Ils semblaient en être arrivés à un point où leur amitié était tellement brisée que rien ne pourrait la sauver. Rien, sauf peut-être les bons mots qu’ils se refusaient tous deux à franchir la barrière de leurs lèvres. « Alors dis-moi. Si j’interprète de la mauvaise façon, ne me laisse pas dans mon bordel et explique-moi. » Sans même s’en rendre compte, il avait prononcé cette phrase sur un ton de défi, de détermination. Comme lorsqu’ils se lançaient des paris stupides allongés dans l’herbe lorsqu’ils étaient adolescents, à Cardiff. Rhys se détestait pour autant s’accrocher. Il aurait du tourner définitivement les talons et l’ignorer pendant encore des mois avant de finalement se faire une raison, mais il ne pouvait se résoudre à se la fermer. Il n’y arrivait pas. Il restait là comme un idiot, à déblatérer des phrases qui faisaient l’effet d’un pétard mouillé. Le journaliste avait simplement l’impression de ne pas avancer. C’était un pas en avant, trois pas en arrière, et il n’y avait pas de frustration plus grande que celle de faire des efforts pour rien. Etrangement, il se radoucit légèrement quand elle évoqua leur enfance. D’une certaine façon, ça le confortait dans la mesure où elle se rappelait de leur amitié d’antan. S’ils ne pouvaient pas réparer le présent, ils avaient toujours en leur possession les souvenirs du passé. « Je me souviens d’un été à Cardiff. Il y avait des feux d’artifices le soir, et avec Julian, on en avait volés pour les faire éclater dans ton jardin. On voulait te faire un spectacle. » Un fin rire s’échappant de sa bouche, Rhys attendit un peu et continua, se frottant avec énergie la nuque d’une main. « Tu avais découvert le pot aux roses et parce que tu disais que c’était dangereux et qu’on était complètement givrés, tu as fini par nous bouder pendant une journée entière. » Maintenant que c’était sorti, il ce rendait compte à quel point ce discours semblait inopportun. Ressasser le passé ou la prendre par les sentiments en ramenant de vieux souvenirs n’était pas son but, loin de là. Ce qu’il voulait, c’était juste qu’elle réalise que finalement, ils n’avaient pas tant que cela changé, contrairement à ce qu’elle avait pu dire juste avant. Ils étaient toujours les mêmes. « Tu vois, c’est ça qu’on a fait. Appelle-le comme tu veux, une quarantaine, un froid, on a simplement boudé pendant beaucoup plus longtemps qu’une journée. » Ca paraissait ridicule dit comme cela. Pendant une fraction de secondes, Rhys se redemanda ce qui l’avait poussé à débiter ce flot de paroles qui semblait plus meubler la conversation plutôt qu’avoir un réel intérêt à leur situation. Il eut d’ailleurs envie de rire, lui-même surpris de ce qu’il pouvait dire quand il s’y mettait. Ca changeait des blagues vaseuses qu’il avait l’habitude de faire avec… D’accord, avec environ quatre-vingt-dix-neuf pourcent de son entourage (voir un peu plus). Mais ses prunelles retrouvèrent celles de la brunette durant l’espace de quelques secondes et en y lisant sa confusion, le jeune homme reprit instantanément. « Sauf que j’en ai marre de bouder. J’en ai marre de ce blanc, de devoir faire semblant de ne pas te connaître quand on se croise, ou de me retenir de t’envoyer un MMS débile d’une vidéo de chat stupide qui me fait marrer. » Quelque part, ils n’avaient pas grandi tant que ça. Hormis l’apparence physique – qui l’avait embelli au fur et à mesure des années, hallelujah –, Rhys était toujours été resté ce gosse, cet éternel cancre de quatorze ans. Ce Peter Pan. « On était potes, Ginny, et tu sais à quel point je t’apprécie. Alors si on ne peut plus retrouver ne serait-ce qu’un semblant de notre amitié, je préfère qu’on se le dise cash. Au moins ça m’évitera de passer pour le taré qui ennuie la nana en fauteuil roulant. » Plus qu’une tentative d’humour (un peu foireuse, certes), il lança un regard noir aux infirmières qui les observait depuis cinq bonnes minutes, cherchant sûrement la prochaine histoire comique à raconter à la pause café.
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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 15:36 par Invité
everyone is going to hurt you. you just got to find the ones worth suffering for. ;; the fault is not in our stars but in ourselves. ✻✻✻   « Parce que tu me proposes une autre alternative, face à l’échec ? » Ses paroles résonnèrent dans mon esprit. Elles résonnèrent sans trouver de solution, ayant pour simple réponse l’écho de leur détresse. Ma gorge était serrée, je peinais à déglutir sans ressentir une certaine douleur prendre possession de mon œsophage. Je papillonnai des yeux jusqu’à croiser son regard. Je n’en sais rien, Rhys. Je n’en sais rien du tout. J’aurais aimé énoncé ces paroles à voix haute. J’aurais aimé avoir suffisamment de courage pour assumer ce simple fait qui me rongeait presque. Je n’avais pas la science infuse. Je ne connaissais pas tous les secrets de l’univers. J’étais simplement Eugenia Lancaster, grande gamine paumée, grande gamine oubliée, grande gamine brisée. Je ne pouvais pas lui expliquer que je n’y connaissais rien aux relations humaines. Je ne pouvais pas lui admettre qu’il m’était plus facile de me relever après avoir chuté lorsque cela ne concernait que moi et non pas les autres. Je ne rendais pas facilement les armes et, pourtant, cette perspective me séduisait. « Alors dis-moi. Si j’interprète de la mauvaise façon, ne me laisse pas dans mon bordel et explique-moi. » Son ton était empreint de défi. Je pouvais l’entendre jusqu’au fond de mon âme. Je secouai la tête, désemparée, ne sachant même pas par où commencer pour qu’il puisse comprendre ce qui pouvait se passer dans mon esprit.
Parce que c’était le problème. Je n’étais même pas sûre de parvenir à me comprendre moi-même. Je n’étais même pas persuader de comprendre les mille facettes de ma personnalité, dissociée par un prisme de douleur dans les tréfonds de mon esprit. « Je ne tourne pas le dos au passé… Je ne te tourne pas le dos, malgré toutes les apparences. » marmonnai-je doucement, le regard perdu sur un point fixe au loin. Je finis par tourner la tête vers lui, guère persuadée que mes idées soient claires. Précises. Compréhensibles. « Je t’en veux. C’est tout. Tu me connais, je suis cette putain de fille incapable d’aller de l’avant, cette putain de fille qui a une obsession presque maladive pour la vérité… » Mes paroles s’arrêtèrent au fond de ma gorge, et je poussai un soupir. « Je n’arrive même pas à comprendre pourquoi j’éprouve encore toute cette rancune… Après tout, c’est bien connu, j’adore foutre en l’air ma vie sur pas grand-chose. Et je suis beaucoup plus douée pour faire fuir les autres plutôt que pour les retenir. » Je fus incapable de recroiser son regard. Incapable d’observer dans sa direction. Gênée, je me raclai la gorge, m’attendant presque à ce qu’il s’emporte de nouveau.
Je n’aimais pas les conflits. Pourtant, j’avais un tel caractère que je me dirigeai sans cesse vers les disputes, sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit.
Au fond, je me rappelais de tellement de choses. De tellement de souvenirs. Il n’y avait jamais été de romance, entre lui et moi ; quelque part, cela avait été comme s’il avait été un grand frère, un grand pote avec qui j’avais eu l’occasion de rire de tout et de n’importe quoi. Tous ces épisodes avaient appartenu à mon ancienne vie. A cette existence que j’avais mené avant de finalement tomber de mon nuage, d’une certaine manière. « Je me souviens d’un été à Cardiff. Il y avait des feux d’artifices le soir, et avec Julian, on en avait volés pour les faire éclater dans ton jardin. On voulait te faire un spectacle. Tu avais découvert le pot aux roses et parce que tu disais que c’était dangereux et qu’on était complètement givrés, tu as fini par nous bouder pendant une journée entière. » finit par me raconter Rhys. Je ne dis rien, n’intervins pas dans son discours ; un sourire, cependant, vint décorer mes lèvres lorsque je me rappelais de cet épisode. J’avais été en colère contre eux, oui. En colère qu’ils m’aient laissée de côté pendant toute la durée de leur plan. Je n’avais pas supporté d’avoir été mise à l’écart. Plus que tout, j’avais eu peur qu’ils se blessent dans les excès de leurs idées complètement décalées. « Tu vois, c’est ça qu’on a fait. Appelle-le comme tu veux, une quarantaine, un froid, on a simplement boudé pendant beaucoup plus longtemps qu’une journée. » ajouta-t-il. Il me perdait presque avec ses mots, ses paroles. Mais je l’écoutais avec attention, comme si mon esprit en réclamait plus, comme si je ne désirais qu’en savoir d’avantage alors que j’avais moi-même participé à cette histoire. Présente dans cette réalité. « Sauf que j’en ai marre de bouder. J’en ai marre de ce blanc, de devoir faire semblant de ne pas te connaître quand on se croise, ou de me retenir de t’envoyer un MMS débile d’une vidéo de chat stupide qui me fait marrer. »  Ce fut comme la conclusion de ses paroles. Je relevai les yeux vers lui comme pour en deviner l’expression qui l’habitait. Cela m’amusa mais je tentais de ne pas laisser paraître ; j’étais avide de connaître la suite de ses digressions orales comme si elles m’apaisaient. Comme si elles avaient un sens pour mon cœur, pour mon esprit, pour mon corps. « On était potes, Ginny, et tu sais à quel point je t’apprécie. Alors si on ne peut plus retrouver ne serait-ce qu’un semblant de notre amitié, je préfère qu’on se le dise cash. Au moins ça m’évitera de passer pour le taré qui ennuie la nana en fauteuil roulant. » Je vis son regard se porter sur les infirmières présentes non loin d’eux, et un rictus amusé de peint sur mes lèvres. J’aurais pu rire à sa réflexion, oui. J’aurais pu en rire si fort que toutes les personnes présentes dans ce couloir se seraient retournées pour me dévisager. Cependant, je mettais tant d’énergie à tenter de me contrôler que je parvins à contenir mon hilarité.
Je savais que je me devais d’être sérieuse. Pire encore, je savais que je devais lui répondre, et j’avais peur de ne pas choisir les bons mots, les bonnes paroles.
Je laissais le silence s’installer. Je me laissais du temps pour réfléchir, du temps pour classer toutes les idées qui émergeaient dans mon esprit de manière importune. Je frottai mes mains avec mes propres doigts, les tordant distraitement, le cœur battant. « Dans tous les cas, je crois que tu passeras quand même pour un taré qui ennuie la nana en fauteuil roulant. » lui murmurai-je, d’un air presque conspirateur. Je n’en sais rien, Rhys. Je n’en sais rien du tout. Les mêmes pensées revenaient dans mon esprit mais j’avais la sensation de ne plus être d’accord avec elle ; je ne décelai presque pas de sens dans les divagations de mes pensées. « J’en ai marre également. Je veux dire, j’en ai marre de ne plus avoir ce qu’on avait avant. » Je me rappelais des deux gamins que nous avions été, puis je me souvenais de la fille que j’étais devenue, désabusée dans son fauteuil, et du gars qu’il était devenu, père refusant sa paternité. Nous n’étions plus blancs comme neige. Nous n’étions plus insouciants. Cela était sans doute l’aspect le plus difficile à gérer. « Je ne peux pas te dire qu’on peut reprendre les choses comme avant mais… Je peux essayer de ne pas avoir envie de t’envoyer directement à Cardiff pour tu-sais-quoi. » poursuivis-je avec prudence. « Maintenant tu vas me dire ce que tu fiches ici. » Mon regard olive se posa sur lui et je joignis mes mains sur mes cuisses, comme pour lui faire comprendre que j’attendais sa réponse.
Je l’attendais réellement, en soi. Mais je n’étais pas sûre qu’il comprenne que cela m’importait vraiment.
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() message posté Mer 1 Avr 2015 - 17:01 par Invité
Aussi fougueux et impétueux qu’il était, Rhys n’avait jamais particulièrement apprécié les conflits. Il était souvent le premier à les engendrer à cause de son caractère impulsif, de sa désinvolture ou à des multiples erreurs qu’il avait tendance à récemment accumuler dans sa vie (enfin dans ce cas précis, les trois facteurs étaient sûrement tous trois en jeu, en l’occurrence), mais jamais il n’avait prétendu aimer ces situations. Après tout, qui aurait voulu se retrouver à sa place ? A leur place ? Sans l’interrompre, bien que l’envie de répliquer lui brûlait la gorge, Rhys l’écouta se confesser, les bras croisés. Il voyait bien dans sa façon de parler qu’Eugenia était un peu plus touchée que ce qu’elle n’aurait voulu laisser paraître. Il le voyait, parce qu’ils étaient similaires, et que cette manière de se construire une protection légitime de l’individu était ce qu’il faisait constamment, sans même s’en rendre compte à présent. Mais l’entendre parler de cette façon lui serra le cœur. Avait-elle une si mauvaise estime d’elle-même ? Il aurait voulu la rassurer. Lui dire que non, elle n’avait pas foutu en l’air sa vie et que non, elle ne faisait pas fuir les gens. La preuve, il était le premier à être revenu vers elle. Il aurait voulu le lui dire. Faire naître l’ombre d’un sourire sur son visage. Lui raconter une blague nulle sur les médecins et échanger les derniers potins pour la faire rire, comme il avait l’habitude de procéder à chaque fois que quelqu’un de son entourage allait mal. Rhys entrouvrit la bouche, prêt à répliquer, mais aucun son ne sortit. Les mots restaient bloqués, confinés, pas en accord avec sa voix. La vérité était qu’il était incapable de trouver la réaction et le comportement approprié à adopter dans cette situation. Il avait toujours été du genre cinglant, le premier à attaquer lors des confrontations. Attaquer pour mieux se protéger, c’était pitoyable mais ça avait au moins le mérite de marcher. Il avait eu plus d’une occasion pour s’apercevoir que ce n’était pas forcément la bonne technique à suivre, pourtant, bizarrement, c’était toujours dans cette optique qu’il se confortait. Cette fois-ci, il fit le choix judicieux de ne pas céder à son impulsivité, ne voulant pas torturer un peu plus Eugenia – et lui-même, par la même occasion – qui en avait déjà dit tellement plus que ce à quoi il s’était attendu. Je ne te tourne pas le dos. C’était tout ce qu’il avait besoin de savoir. « Est-ce que tu as l’impression que je te fuis ? »  demanda-t-il d’un ton qui se voulait expressément calme, du moins, un peu plus que tout à l’heure. Tenace, il l’observait fixement, se moquant bien du fait qu’elle évite son regard. Ce n’était pas une énième façon de la provoquer ou de l’énerver pour arriver à lui tirer les vers du nez. C’était une simple question, pour essayer de la comprendre. Pour une fois qu’elle se confiait, Rhys sautait sur l’occasion pour aller jusqu’au bout de la chose. Pas qu’il allait se la jouer psychanalyste et essayer d’analyser son comportement – ses observations étaient toujours extrêmement mauvaises quand il tentait de s’y adonner – mais il voulait juste comprendre. « Parce que moi, j’ai plutôt l’impression de faire le contraire, depuis tout à l’heure. »  lâcha-t-il dans un ricanement étouffé, cachant alors sa gêne avec une légère moue qu’il ne put réprimer. D’une façon un peu maladroite, il lui disait que non, elle ne faisait pas fuir les gens. En dépit de tout ce qu’il s’était passé, de leurs caractères à la con et leurs multiples erreurs mutuelles, Rhys était toujours là, lui. Il serait toujours là. Il l’espérait sincèrement, voulait y croire et s’y tenir. S’il y avait bien une chose qui le définissait malgré son apparence de golden boy narcissique, c’était sa loyauté insubmersible, et ça, aucun de ces proches ne pouvait le contredire. « Tu sais, j’ai jamais voulu te blesser. Je t’ai caché la vérité parce que j’avais pas envie que tu me voies comme-- ce genre de mec, alors que clairement, c’est ce que je suis. Je le sais. Je crois que--  j’assumais pas, à l’époque. »  Et il ne l’assumait toujours pas, même aujourd’hui. Le brunet priait intérieurement pour qu’Eugenia comprenne son langage codé et ne le pousse pas à répéter avec des mots plus explicites. C’était plus qu’une évidence pour lui, quand il désignait ‘ce genre’, il parlait bien évidemment des pères qui refusaient de reconnaître leur enfant. Ca le mettait fichtrement mal à l’aise de le dire, pourtant, il ne fallait pas le nier, Rhys était ce qu’il était. Un type qui avait pris peur en se voyant avec un gosse sous sa responsabilité. Un type qui avait préféré priver un enfant de son père, pour des raisons égoïstes. Le pire dans tout cela était qu’il n’avait encore jamais regretté sa décision, mais ça, il tentait de l’enfouir au fin fond de son esprit. Ou plutôt, il essayait carrément d’enfouir cet ‘épisode’ de sa vie, en vain. Le silence qui suivit ne fit que contribuer à son malaise. Lui qui pensait avoir joliment choisi ses mots (au moins, son métier de journaliste lui apportait cette habilité), le voilà qui se demandait si finalement, il n’aurait pas mieux fait de se taire. Se pinçant les lèvres, son regard dévia des infirmières à Eugenia. « Pfft, ces infirmières se permettent n’importe quoi. »  grommela-t-il, sérieusement et un peu trop préoccupé par la question en rivant de nouveau son attention vers elles. Il avait réellement envie d’aller les voir pour leur passer un savon, et leur dire de se mêler de leurs propres affaires. Autant d’habitude, le fantasme des infirmières sexy lui venait immédiatement en tête rien qu’en entendant le mot, mais quand il songeait à celles du Great Ormond Street Hospital, Rhys avait plus envie de se frapper la tête contre un frigo que d’aller les draguer. Eugenia mit rapidement fin à ses projets de dispute en public lorsqu’elle avoua son ressenti sur la situation, similaire au sien. Il la laissa poursuivre, ne pouvait cependant retenir une petite grimace quand elle évoqua Cardiff. C’était tellement étrange, il avait l’impression d’être dans le monde d’Harry Potter et qu’un sortilège de tabou avait été lancé sur ce qu’il cachait à la plupart de ses proches. « Je suppose que c’est un bon début. »  De toute façon, il n’avait jamais espéré plus. Leur amitié semblait avoir été si torturée, brisée, semblable à une épave qu’un seul geste de la part de Ginny était déjà un pas de géant. Le brunet eut une légère mine de surprise, ne s’attendant pas à ce qu’elle lui demande la raison de sa venue à l’hôpital. Après la conversation sinueuse sur laquelle ils s’étaient engagés dès leur rencontre, il ne pensait pas qu’elle se préoccuperait de ce qu’il estimait n’être qu’un détail. « Je me suis— brûlé, l’été dernier. C’est qu’un contrôle de routine, rien de grave. »  Bien évidemment, il lui épargnait les précisions du contexte dans laquelle cette brûlure était venue, l’émeute au Brésil, le fait qu’il avait échappé de peu à la brûlure de troisième degré, bref, il n’aimait pas s’étendre sur cela. Et puis, Rhys ne voulait pas se plaindre compte rendu de sa blessure relativement ridicule comparée à ce qu’elle avait vécu, elle. «  Je ne vais pas tarder, je dois aller passer des radios. Tu as besoin de quelque chose, que je t’accompagne quelque part ? » Elle s’en sortait sûrement très bien toute seule, c’était surtout pour le geste qu’il demandait. Il s’était toujours senti coupable de n’avoir pas pu être là pour elle au moment de son accident et même si c’était peut être trop tard, le journaliste se promettait de faire de son mieux pour se rattraper.
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() message posté Lun 13 Avr 2015 - 13:26 par Invité
everyone is going to hurt you. you just got to find the ones worth suffering for. ;; the fault is not in our stars but in ourselves. ✻✻✻   « Est-ce que tu as l’impression que je te fuis ? » Sa question sembla émerger de nulle part, faisant écho à mes propres paroles. Je levai les yeux sur lui en silence, refusant de répliquer quoi que ce soit, refusant de lui donner des excuses pour me contredire. Non. Mais tu pourrais le faire. Julian le fait bien, lui. Ma réponse ne franchit pas la barrière de mes lèvres. Sans doute parce que j’étais trop têtue. Sans doute parce que j’étais trop bornée. Sans doute parce que cela me faisait trop mal, peut-être, de l’admettre à voix haute. « Parce que moi, j’ai plutôt l’impression de faire le contraire, depuis tout à l’heure. » continua-t-il. Je mesurai mes inspirations mais rien n’y faisait. Mon cœur continuait de s’emballer dans ma poitrine. Mon cœur continuait de tambouriner, encore et encore, tambouriner pour me faire entendre toute cette peine qui pouvait m’agiter. Il ne m’avait pas fui, non. Mais nous venions de passer des mois à nous éviter. Il ne m’avait pas fui, non. Mais, pourtant, Julian, lui, le faisait. Je n’avais plus de nouvelle. Je m’étais faite opérée et il ne m’avait pas envoyé un seul message. Il avait disparu. Disparu dans la nature. « Tu sais, j’ai jamais voulu te blesser. Je t’ai caché la vérité parce que j’avais pas envie que tu me voies comme-- ce genre de mec, alors que clairement, c’est ce que je suis. Je le sais. Je crois que--  j’assumais pas, à l’époque. » J’eus un pincement au cœur. C’était la première fois qu’il me disait de pareilles choses ; c’était la première fois qu’il m’expliquait réellement pourquoi il avait agi ainsi, pourquoi il m’avait menti, pourquoi il avait menti aux autres, aussi.
Et quelque part, cela me faisait culpabiliser. Culpabiliser parce qu’il ne faisait qu’admettre une chose que je savais déjà au fond de moi. Culpabiliser parce qu’il me disait ce que j’avais été trop têtue pour prendre en compte. Je m’en étais doutée, oui. Je m’étais doutée que s’il n’avait rien dit cela avait été parce qu’il n’assumait pas. Mais cela ne m’avait pas retenu.
Je n’avais sans doute pas été dans mes meilleurs jours, quelque part. Je n’avais été clémente envers personne. J’avais détesté le monde et ses injustices, je n’avais pas cherché à comprendre quoi que ce soit. Je n’avais pas été tolérante non plus. Rhys n’avait fait que me donner de bonnes raisons pour lui en vouloir comme j’avais pu en vouloir au reste de l’univers. « J’imagine que j’ai dû m’en douter, au fond de moi. » lui répondis-je doucement avant de laisser le silence s’installer.
Je tournai la tête vers les infirmières non loin de nous, me rappelant que le monde devait sans doute continuer de tourner. J’avais l’impression d’appartenir à une autre dimension. D’appartenir à une autre réalité. Le temps s’était arrêté autour de nous et je me perdais dans le désastre de notre amitié, dans les désastres que nous étions devenus nous-même. « Pfft, ces infirmières se permettent n’importe quoi. » Je suppose que c’est un bon début. » finit par dire Rhys, faisant écho à mes propres pensées. J’esquissai un léger sourire avant de finalement reprendre la parole, pleine de retenue. C’était dur, quelque part. Dur de tasser toute cette fierté que je pouvais avoir pour admettre, à moi-même, que j’avais des erreurs. Je ne m’excusai pas à voix haute, non. Je ne m’excusai pas parce que je savais au plus profond de mon être que je ne parviendrais pas à faire ce pas-là aujourd’hui. Cependant, je promis une chose. Je promis de faire des efforts.
Et, au fond de moi, j’espérai que cela lui suffise. Que cela lui suffise pour le moment. Je n’étais pas parfaite. Je n’étais pas innocente. J’avais probablement autant de torts que lui, si ce n’était plus ; cependant, il me connaissait. Du moins, il avait su, à un certain moment de sa vie, à quel point j’avais pu être emmerdeuse. S’il te plait, Rhys. S’il te plait, souviens-toi que je ne suis qu’une abrutie. S’il te plait, prends ce que je te donne. Je te promets de devenir meilleure. Je te promets de m’excuser un jour. Quand je serais prête. Quand j’accepterai enfin mon existence. Mes paroles étaient muettes mais j’espérais que mon regard parle pour moi. Mes paroles étaient muettes mais j’espérais qu’il se rappelle que nous étions singulièrement les mêmes. « Je me suis— brûlé, l’été dernier. C’est qu’un contrôle de routine, rien de grave. » m’expliqua-t-il finalement à propos de son bras. Je fronçai les sourcils en observant son membre, que la manche de son haut cachait jusqu’au poignet. Cela aurait dû me rassurer, quelque part ; il n’avait pas de maladie incurable, ses jours n’étaient pas comptés. Cependant, après avoir passé des mois à vivre dans un hôpital, j’étais suffisamment bien placée pour savoir que seules les blessures graves nécessitaient de tels contrôles. « Ne me dis pas que tu as encore fait mumuse avec des feux d’artifice, autrement je serais obligée de te dire que je te l’avais bien dit. » répliquai-je alors, préférant opter pour la légèreté plutôt qu’adopter un ton convalescent. Dans un coin de ma tête, je notai de faire des recherches. Des recherches pour savoir.
Je le connaissais. Je n’avais probablement qu’une demi-vérité. J’ai promis, Rhys. J’ai promis d’être meilleure. Je ne t’en voudrais pas pour cette fois. J’essaye de grandir, Rhys. J’essaye réellement. «  Je ne vais pas tarder, je dois aller passer des radios. Tu as besoin de quelque chose, que je t’accompagne quelque part ? » C’était le signal. Le signal pour m’annoncer que nos chemins devaient se séparer. Je secouai doucement la tête pour décliner sa proposition. « Non, ne t’inquiète pas, je suis une grande fille. » lui répondis-je d’un ton léger. Mon cœur battait vite, si vite. J’avais l’impression de jouer mon existence en cet instant, tant cela m’importait ; je papillonnai des yeux avant de finalement reporter mon intention sur lui. « Bon courage avec les radios. Ne drague pas les infirmières, elles sont plutôt casse-couille celles en radiologie. » J’esquissai un sourire avant de poser mes mains sur mes roues et reculer pour m’écarter de lui. Je fis quelques mètres avant de tourner une nouvelle fois la tête dans sa direction. « Au fait, Rhys. » l’interpelai-je. « J’attends tes vidéos de chats stupides avec impatience. » Je lui adressai un sourire avant de continuer ma route sans me retourner, comme si je désirais rester sur cette note pleine d’espoir.
Comme si je voulais bien admettre, pour une fois, que tout n’était pas absolument perdu.


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