"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Turn the page maybe we'll find a brand new ending - (Ft. Julian) 2979874845 Turn the page maybe we'll find a brand new ending - (Ft. Julian) 1973890357
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Robin T. Lawford
Robin T. Lawford
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() message posté Lun 26 Jan 2015 - 0:41 par Robin T. Lawford


❝Turn the page maybe we'll find a brand new ending❞
Julian & Robin

Les portes du métro s’ouvrirent devant moi et je sentis l’air froid du mois de janvier me gifler le visage alors que je descendais pour me retrouver dans la rue. Un frisson me parcourus et j’enfouis mes mains dans mes poches. J’avais hâte que l’hiver se termine, dernièrement j’avais l’impression que le temps passait au ralentit et les journées semblaient durer une éternité. Le fait que je me taire chez moi une fois le boulot terminé y était surement pour quelque chose, je n’avais jamais été du genre casanier, je ne supportais pas de rester enfermer à ne rien faire et pourtant depuis trois semaine je fuyais le monde extérieur et me réfugiais dans le calme de mon appartement. Je ne faisais que croiser Delilah et ça me convenais très bien ainsi, pas que a compagnie soit désagréable non, c’était plutôt moi qui était d’une humeur massacrante et je considérais que plus je restais éloigné des autres, mieux ça valait pour eux. J’avais l’impression que l’expression métro-boulot-dodo avait été inventée pour moi, elle me collait à la peau comme une étiquette et résumait parfaitement ce à quoi ressemblait ma vie en ce moment. Je commençai à marcher et emprunta une rue à l’opposée de l’endroit où se trouvait mon appartement. Je n’avais pas envie de rentrer, pas tout de suite, il était presque quinze heure et je savais que si je mettais un pied dans mon appartement je n’en sortirais plus avant de devoir retourner travailler le lendemain. J’avais besoin de prendre un peu l’air et de ne pas être enfermé entre quatre murs si je ne voulais pas finir par devenir cinglé. En route je m’arrêta à un petit café et en commanda un à emporter avant de reprendre ma route. Mes pas me conduisirent jusque devant un immeuble que je connaissais bien. The Times. Derrière les murs de cette grande bâtisse se trouvait mon meilleur ami que je prenais le soin d’évitais depuis le soir du nouvel an. Je restais planté là en pleine rue me demandant si je devais ou non entrer. Quelques semaines plus tôt je n’aurais pas hésité une seconde à aller le déranger ou le faire sortir de son bureau pour une pause café. Mais aujourd’hui c’était différent, je ne l’avais pas revu depuis ce fameux soir où il m’avait annoncé qu’Annabelle était mariée et depuis ce jour j’avais mis une barrière entre nous, il avait plusieurs fois essayé de m’appeler mais je refusais de décrocher, acceptant tout de même de répondre à certains de ses messages. Je n’avais jamais été en conflit avec lui, Julian était bien plus qu’un simple ami, d’une certaine manière il faisait partie de moi et je me sentais vide sans lui à mes côtés. Nous avions déjà été séparés plusieurs fois mais je ne m’étais jamais senti aussi éloigné de lui qu’à présent alors qu’il se trouvait si proche de moi. Je tournais la tête et vu un banc se libérer près de moi, je m’avança pour venir y prendre place. Je m’assis, perdu dans mes pensées et bu une longue gorgée de mon café. Mon meilleur ami me manquait mais je n’arrivais pas à passer au dessus de cette histoire, mon esprit avait eu la mauvaise idée d’associer Elliana et Julian à Annabelle et son mensonge alors que je faisais tout pour pouvoir l’oublier. Chaque fois que je pensais à eux, que je lisais leurs messages ou que je voyais leurs noms s’afficher sur l’écran de mon téléphone je ne pouvais m’empêcher de penser à elle et comment l’oublier si chaque fois que je pensais faire un pas en avant, elle revenait sur le devant de la scène et semblait me repousser trois pas en arrière ? Penser à elle me briser un peu plus le cœur chaque jour. Je l’aimais et c’est ce qui rendait la chose encore plus difficile à accepter. Je ne savais plus où je devais placer mes sentiments. Je continuais de l’aimer tout en la détestant et je n’arrivais pas à savoir lequel de ses sentiments primait sur l’autre.
Je bu la dernière gorgée de mon café avant de me levai pour aller jeter le gobelet dans une poubelle. Je n’étais pas sur de vouloir voir Julian mais il me manquait et ce manque commençait à peser. Je devais lui pardonner. Plus le temps passait et plus je comprenais pourquoi il ne m’avait rien dit sur le coup, il avait préféré s’éloigner pour ne pas avoir à me mentir, jusqu’à ce que ce secret devienne trop lourd à porter. Il avait eut le courage de me le dire et même si je n’étais pas encore totalement près à oublier qu’il m’est caché la vérité, je ne pouvais que le remercier de m’avoir ouvert les yeux sur la situation. J’avança jusqu’à l’entrée du Times et poussa les portes de l’immeuble. Je connaissais un peu les lieux pour y être déjà venu à quelques reprises après le boulot pour venir chercher Jules et aller boire un verre avec lui. Je m’adressai à une réceptionniste et demanda à voir Julian Fitzgerald. Elle me fit attendre quelques instants avant de m’indiquer le bureau de mon ami. Je vins frapper timidement à la porte et n’attendis pas la réponse pour l’ouvrir. « Salut. » lançai-je doucement en apercevant mon ami assis à son bureau.  




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() message posté Mar 27 Jan 2015 - 14:43 par Invité
“It was nice growing up with someone like you — someone to lean on, someone to count on... someone to tell on! A brother is a friend given by Nature. We are family.” Je me cramponnais aux rebords en bois de mon bureau sans trouver la force ou le courage de respirer. L’air me manquait depuis des semaines déjà, et chaque jour ne faisait que me rappeler ma terrible fatalité ; j’étais seul. Pour la première fois depuis des années, j’étais complètement livré à moi-même. Je me redressai avec nonchalance avant de faire plusieurs enjambées dans la pièce silencieuse. La baie vitrée laissait transparaitre les rayons d’un soleil magnifique, mais au fond, dans mon cœur, il faisait sombre. Robin me manquait plus que tout, peut-être même plus qu’Eugenia. Ma langue claqua, avide de nicotine, mais je n’avais même pas l’énergie de puiser dans mes poches l’objet de mes convoitises. Je dormais peu, j’évitais de manger, et les longs sillons qui creusaient mes joues trahissaient ma fatigue. Je perdais mon éclat resplendissant, mais je ne m’étais jamais senti aussi libre et spirituel. J’écrivais jusqu’à la damnation, espérant, aspirant, atteindre une absolution qui n’existait probablement que dans mon imaginaire. Mes doigts se crispèrent autour de mon crayon et je fixais la feuille de brouillon que j’avais passé la matinée à griffonner avec frénésie. J’avais beau choisir mes mots avec application, je ne parvenais jamais à retranscrire la profondeur de mes sentiments. Il y’ avait tellement d’émotions en moi, que j’en avais la gorge nouée. Ma voix se brisait dans mes songes secrets ; j’aimais toujours Ginny. Je me demandais même s’il y avait eu un moment dans ma vie où j’avais réussi à l’évincer de ma mémoire. Aussi peu probable que cela puisse paraitre, je l’avais aimé dans l’oubli, dans la douleur, et même maintenant lorsque je sombrais vers la folie. Je m’embrouillais dans mes propres pensées avant d’interpeller ma secrétaire ; Miss Jones. Elle me servit une tasse de café fumante, et je profitais d’un instant d’égarement pour ajouter un doigt de bourbon dans ma boisson. Il était encore tôt, et ce n’était pas un choix très judicieux, mais depuis quand mes actions étaient-elle réfléchies ? Je m’en voulais encore d’avoir caché la vérité à Robin, mais en même temps, je regrettais d’avoir exposé la vérité sur Anabelle de manière aussi brutale. Peut-être aurais-je dû attendre une meilleure occasion, mais y’en avait-il réellement une ? Je poussai une longue plainte en me lovant dans mon siège.

On frappa à la porte, et je me redressai surpris par cette visite fortuite. Le visage de Robin m’apparut comme un enchantement, et je me relevai d’un coup, un sourire sincère tatoué sur le visage.« Salut. » Commença-t-il d’une petite voix. Je fis le tour des meubles avant de me diriger vers lui les bras tendus, mais dans un regain de lucidité je m’arrêtai à bonne distance – Il m’en voulait encore et il avait bien raison. Je me rappelais encore de son regard meurtri, et de la façon qu’il avait eu de se détourner de nous, pendant le bal de fin d’année. Sa silhouette avait disparu dans la foule, et j’avais réalisé à cet instant que j’avais blessé mon meilleur ami par dépit, pour soulager ma putain de conscience. « Salut.» Commençai-je en écrasant mes doigts sur ma barbe naissante. « Mais ça fait trop longtemps ! Je savais que tu reviendrais …» Déclarai-je avec une jovialité non feinte. Je voulais demander de ses nouvelles, m’enquérir de sa santé ou de son humeur, mais je redoutais sa réponse. « Viens, assis-toi.» Proposai-je à la place, en désignant le coin salon. « Tu veux boire quelque chose ? Ou mieux ? Fumer quelque chose ?» Proposai-je avec douceur. J’avais toujours quelques joints à portée de main, au cas où, et même si je n’étais pas certain de la raison de sa visite, je m’évertuais à penser que sa présence était de bonne augure.

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Robin T. Lawford
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() message posté Sam 7 Fév 2015 - 2:28 par Robin T. Lawford


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Julian & Robin

Julian me manquait, le repousser ainsi me brisais littéralement. Au fond je savais qu’il n’y été pour rien dans toute cette histoire. Je rejetais la faute sur lui, le blâmant pour m’avoir caché la vérité alors qu’il était celui qui me l’avait révélée. Mes pas m’avaient conduit ici comme si inconsciemment je n’avais qu’une envie, retrouver mon meilleur ami alors que je ne cessais de l’éviter. Il était peut-être temps pour moi de lui pardonner et de tourner la page. J’avais l’impression d’être le pire des connards à lui en vouloir ainsi alors que je savais que tout ce qu’il cherchait à faire était de me protéger et je n’osais imaginer comment il devait se sentir face à la situation. Il s’était plusieurs fois excusé et avait tenté de me réconforter malgré que je sois resté de marbre. Nous n’avions jamais eu besoin de faire de grands discours pour se prouver que nous tenions l’un à l’autre, souvent un geste suffisait. Notre amitié ne datait pas d’hier, elle s’était construite au fil des années et n’avait fait qu’accroitre. Je ne voulais pas détruire ça. Pas comme ça, pas pour cette stupide histoire. Julian avait toujours fait partie de ma vie et je n’étais pas prêt à le laisser partir. Sans lui j’avais l’impression de perdre pied. Je taquinais souvent Julian en lui disant qu’il serait perdu sans moi mais la vérité était que je l’étais tout autant, si ce n’est plus, sans lui à mes côtés.

Après que la réceptionniste m’ait laissée, j’étais venu frapper timidement à la porte du bureau de mon ami, n’attendant pas sa réponse pour ouvrir la porte, sans doute pour m’éviter de faire demi tour par peur de ne pas avoir le courage d’affronter le regard de mon meilleur ami après ces trois semaines passées loin de lui. Julian ne cacha pas sa joie en me voyant, il s’était avancé les bras tendu vers moi avant de se rétracter. « Salut.»  Je m’avançai un peu plus dans la pièce et referma la porte derrière moi avant de me retourner vers Julian. « Mais ça fait trop longtemps ! Je savais que tu reviendrais …»   j’acquiesçai avec un petit sourire. Il avait raison ça faisait trop longtemps, ces dernières semaines m’avaient semblait être une éternité mais je n’étais pas encore prêt à li sauter dans les bras, pas parce qu’il m’avait caché la vérité mais parce que cette histoire avait foutu la merde dans notre relation et avait creusée un faussé entre nous. Il y avait une certaine distance, une sorte de mur invisible qui nous séparait. J’étais celui qui avait construit ce mur et j’étais probablement le seul qui pourrait le faire disparaitre mais j’ignorais encore comment faire. « Viens, assis-toi.» Je le suivis en silence dans le coin salon de son bureau et m’installa sur un fauteuil. « Tu veux boire quelque chose ? Ou mieux ? Fumer quelque chose ?» Je relevai les yeux vers mon ami et un sourire se dessina sur mes lèvres. Même si la proposition était alléchante, je n’étais pas d’humeur à fumer quoi que ce soit. « Non, ça va aller merci mais je vois que la bouteille de whisky est sortie, alors va pour un petit verre. » Je le laissais nous servir pendant que je retirais ma veste. Je ne savais pas par quoi commencer. Devais-je m’excuser d’avoir été aussi froid envers lui ? Lui dire que je comprenais qu’il n’ait rien pu me dire plus tôt ? Je n’étais pas sur de pouvoir trouver les mots pour résumer mon état d’esprit en ce moment. « Je ne t’en veux pas Julian, enfin je ne t’en veux plus… » commençai-je doucement. « Je sais que vu ma réaction ces derniers temps ce n’est pas l’impression que ça donne, mais je tenais simplement à ce que tu le sache… »  



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() message posté Dim 22 Fév 2015 - 16:40 par Invité
  “It was nice growing up with someone like you — someone to lean on, someone to count on... someone to tell on! A brother is a friend given by Nature. We are family.” Je sombrais dans les divagations de mon esprit esseulé ; je ne m’étais jamais senti aussi étranger à mon existence. Les senteurs artificielles du diffuseur d’air me parvenaient de loin, comme un mirage trompeur ou un rêve insaisissable. Je n’arrivais pas à croire que l’absence de Robin soit aussi pénible. Certes nous avions déjà surmonté de longs mois de séparation mais c’était la première fois qu’il me tournait le dos avec autant de froideur. Je n’aurais probablement jamais dû lui cacher la vérité ou le laisser se faire manipuler par les sentiments qu’il croyait ressentir pour Annabelle – J’aurais dû me redresser et défendre ce garçon chaleureux et généreux qui m’avait arraché de ma sombre crypte un million de fois durant mon enfance. Ce n’était pas une amitié ordinaire, je m’étais attaché à Robin comme à une lueur d’espoir. Je l’avais considéré non pas comme un grand frère mais comme un modèle de vie.  J’avais été stupide en l’abandonnant mais les choses étaient bien plus compliquées. Au-delà de ma dévotion inébranlable se trouvait mon amitié avec Elliana et sa promesse de tout arranger. Je m’étais fatalement retrouvé entre l’enclume et le marteau, recevant les coups acérés du métal en pleine face avant de m’écraser comme un objet inanimé. Je soupirai en me mordant la lèvre inférieure. Je n’arrivais pas à soulager ma conscience malgré mes monologues internes ou mes excuses voilées de honte. Je savais qu’il ne suffisait pas de pardonner pour effacer les tords. Il fallait beaucoup de temps et de patience.

Robin entra dans le bureau avec une petite mine. Mon cœur s’exaltait face à son faible rictus ; il m’en fallait si peu pour être heureux. Je retenais mon euphorie en me cachant derrière une poignée de main ferme et courtoise mais au fond je ne voulais que l’étreindre avec force et affection. Je n’étais pas le genre d’homme dégoulinant d’habitude mais mes réactions étaient toujours différentes en présence de mon ami d’enfance. Il était le seul à me voir tel que j’étais réellement ; brisé par le deuil mais amusant en soirée. Il savait que l’arrogance n’était que le voile qui drapait les versants délurés et excentriques de ma personnalité. Il s’assit sur le fauteuil que je lui avais désigné et je le rejoignis en souriant. Je ressentais le malaise qui s’était immiscé entre nous mais je refusais de lui accorder trop d’importance. « Non, ça va aller merci mais je vois que la bouteille de whisky est sortie, alors va pour un petit verre. »  J’acquiesçai d’un signe de la tête en lui servant un fond d’alcool. Je n’avais pas de glaçons mais il faisait assez froid dans la pièce pour que la boisson reste fraîche en toutes circonstances. Il se débarrassa de sa veste et je bus une gorgée de whisky pour recentrer mes pensées. Devais-je m’incliner à nouveau face à sa rancœur ? Ou au contraire fallait-il que je feigne l’ignorance ? J’humectai le bout de mes lèvres avant de lui adresser un long regard. « Je ne t’en veux pas Julian, enfin je ne t’en veux plus… Je sais que vu ma réaction ces derniers temps ce n’est pas l’impression que ça donne, mais je tenais simplement à ce que tu le sache… »  Je déglutis avant de me pencher vers l’accoudoir du fauteuil. Je comprenais qu’il ait besoin de temps pour assimiler ses blessures, et même si je regrettais ses blagues étranges et ses taquineries incessantes j’avais décidé de me montrer à la hauteur de ses attentes. Je tournai lentement la tête. « Je le sais déjà. » Je marquai un silence en courbant la bouche.  «  C’est juste que tu me manques parfois et que … Si j’insiste autant c’est que j’ai peur que les choses ne soient plus pareils. » Confessai-je sans trop m’attarder dans les détails de mes frustrations. « Mais je sais que tu as besoin de temps, Robin. » J’haussai les épaules avec désinvoltures avant d’agiter mon verre entre mes mains.

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() message posté Dim 22 Fév 2015 - 23:16 par Robin T. Lawford


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Julian & Robin

Voir la mine enjouée de Julian lorsque j’étais entré dans son bureau me réchauffa un peu le cœur. Il m’avait manqué et je ne le répéterais jamais assez, mais même si ça avait été dur, le temps passait loin de lui avait été nécessaire. J’étais en colère et blessé, et la seule solution que j’avais trouvée pour ne pas blesser à mon tour mes meilleurs amis était de m’éloigner d’eux. Il y a quelques jours j’étais encore près à leur jeter tout les tords, à les blâmer pour tout ce qui n’allait pas dans ma vie. J’avais du mal à contenir ma colère et les personnes qui avaient croisées ma route pouvaient en témoigner. J’étais devenu aigri et solitaire. Je m’étais réfugié dans le travail et caché du reste du monde, mais il été temps que je tourne la page et pour cela je devais pardonner à mon meilleur ami. J’avais besoin de ça pour aller de l’avant. Au fond il y avait déjà quelques jours que je lui avais pardonné, je n’avais simplement pas eu le courage de le lui dire en personne. C’était tellement plus simple de rester cacher et de ne pas avoir à affronter le monde.

Il m’invita à m’assoir, ce que je fis en silence. L’air n’avait jamais été aussi pesant lorsqu’il était là. Je ne savais pas trop par où commencer, je n’y avais pas vraiment réfléchis en venant ici. Je voulais le voir, c’était tout ce qui m’importait, le reste était superflu, mais il fallait cependant qu’on parle. Julian avait le droit de savoir ce que j’avais sur le cœur, je le lui devais bien après l’avoir ainsi rejeté. Je le laissai nous servir un fond de whisky et attrapa le verre qu’il me tendit. Mon regard se perdit dans le liquide ambré qui tournoyait dans mon verre alors que je cherchais mes mots. Je pris une longue inspiration avant de commencer. Je ne lui en voulais plus et il devait le savoir, je ne pouvais rester assis face à lui et le laisser croire le contraire. « Je le sais déjà. »  Je relevai subitement la tête vers lui. Bien sur qu’il le savait. Il était celui qui me connaissait le mieux et il savait que je ne serais pas ici si je n’étais pas près à lui pardonner. «  C’est juste que tu me manques parfois et que … Si j’insiste autant c’est que j’ai peur que les choses ne soient plus pareils. »  Que les choses ne soient plus pareilles. C’était également ce qui me faisait peur et une part de moi pensait que c’était déjà trop tard, que notre amitié avait changée. Quelque chose avait changé en tout cas. Je ne m’étais jamais senti aussi démuni, comme si j’avais perdu une partie de mon être.  « Mais je sais que tu as besoin de temps, Robin. »

Mon regard retourna se poser sur mon verre. Il avait raison, j’avais besoin de temps, c’était ce que je n’avais cessé de répéter ces dernières semaines. Du temps j’en avais eu durant mes périodes de solitude et même si tout n'était pas encore clair j'avais eu le temps de réfléchir, mais mon esprit continuait vagabonder et semblait perdu entre toutes ces questions que je ne cessais de me poser. Je bu une gorgée de whisky et me redressa sur le fauteuil. Mon regard se perdit sur les différents meubles du bureau de mon ami. « Tu me manques aussi Julian…  Je n’ai pas envie qu’on perde ce qu’on avait. » Notre amitié été tellement précieuse à mes yeux que je refusais de la voir se briser en milles morceaux. Mes doigts dessinaient lentement le contour de mon verre. « Je l’aimais, tu sais… » Dis-je avec un léger tremblement dans la voix. C’était la première fois que je reparlais d’elle depuis le nouvel an et ça me paraissait être plus dur que je ne le pensais.



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() message posté Jeu 26 Mar 2015 - 15:29 par Invité
“It was nice growing up with someone like you — someone to lean on, someone to count on... someone to tell on! A brother is a friend given by Nature. We are family.” Robin avait besoin d’espace et de temps pour digérer les tromperies de sa petite amie– je le savais, mais tout le long de ses silences et de son absence, je n’avais fait que rabâcher ma misère. C’était impossible que les choses se finissent ainsi entre nous. Je me sentais démuni sans ses taquineries et ses confidences. Peut-être que perdre cet ami si cher à mon cœur me donnait l’impression d’être orphelin à nouveau. Je pris une grande inspiration avant de lui sourire avec sincérité. J’essayais de me contenir afin de ne pas sombrer dans l’excès, mais mon expression ne pouvait pas cacher mon ravissement. J’étais tout simplement trop content qu’il soit revenu vers moi malgré mes fautes. Une part de moi, certainement la plus égoïste, blâmait encore Annabelle, mais je savais au fond de moi que je n’étais pas en reste. J’avais participé à la mascarade. Lui mentir avait été une vraie torture pour mon esprit ; j’avais toujours été fidèle à nos serments d’enfant et nos promesses d’amitié. Je soupirais en crispant discrètement la mâchoire. Je ne voulais pas qu’il remarque mon malaise. Les choses devaient reprendre leur cours. Nos vies devaient redevenir exactement telles qu’elles étaient, il en allait de ma santé mentale.

Mes paroles se voulaient rassurantes mais je tremblais intérieurement. Et s’il me rejetait à nouveau ? Je ne l’avais jamais contrarié auparavant j’ignorais si sa rancune était tenace ou s’il pouvait fermer les yeux sur cette effroyable soirée du nouvel an. Je bu une gorgée d’alcool avant de loucher sur mon paquet de cigarette. Bonne tenue Fitzgerald ! Tiens-toi bien ! Je me redressai sur le fauteuil, le dos droit et les épaules larges. Mes yeux très vifs se posèrent sur le visage de mon meilleur ami. Je pouvais percevoir toute sa détresse et me mettre à sa place. Je pouvais comprendre et assimiler chacun de ses gestes, et c’était précisément ce qui me poussait à ressentir un profond dégout de soi. J’avais été entraîné par les mensonges et les manipulations affectives d’Elliana, et c’était une belle erreur. Je n’avais pas protégé Robin ! « Tu me manques aussi Julian… Je n’ai pas envie qu’on perde ce qu’on avait. » Je sentais l’espoir envahir mes poumons avides de nicotine. Il avait le don de me réconforter, toujours. Robin était mon héros. J’haussai les épaules avec une désinvolture feinte avant d’esquisser un faible sourire. « Je l’aimais, tu sais… » Les fluctuations de sa voix tremblante me parvenaient de loin. C’était la première fois qu’il en parlait – j’avais secrètement espéré qu’il me confie son chagrin, j’avais envisagé la situation sous tous les angles, mais je me retrouvais soudainement dans l’incapacité d’aborder cette situation. Je me cachai derrière la bouteille de whisky. Mon verre n’était pas encore vide et pourtant je me servais pour la forme. « Je ... ça aussi je sais … » Balbutiai-je en encrant mon regard dans le sien dans un élan de courage. Je suivais les bruits de sa respiration sifflante, captivé par le vide qui émanait de son âme blessée. Je me sentais si désolé, et pourtant aucun dépit vindicatif, aucun sentiment aussi fort et poignant soit-il ne pouvait effacer ses blessures. Pourtant je l’aurais voulu. Je me mordis la lèvre inférieure avant de glisser lentement vers lui. Cette distance entre nous devenait de plus en plus oppressante. Il fallait que je le touche, que je pose mes doigts suintants sur son épaule en signe de compassion. « Je pense qu’elle t’aimais aussi. » Déclarai-je en effleurant timidement les plis de sa chemise. Ces mots me coutaient énormément, il savait à quel point je pouvais être opposé à l’existence même de la jeune femme. Je la détestais tellement ! Je déglutis avec difficulté avant de le secouer gentiment. « C’est un malheureux concours de circonstances. » Je penchai mon verre vers lui. « A l’amour ; ce sentiment précieux qui nous déçois toujours ! » Je levai les yeux au ciel avant de faire la moue. Je devais avouer que je ne savais pas réellement comment agir en sa présence, pouvais-je être égal à moi-même ou devais-je m’abandonner à la colère d’avoir failli à tous mes devoirs envers lui ? Je souris avant crisper mes mains autour de mon verre. Bordel, je détestais ce sentiment.

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() message posté Dim 29 Mar 2015 - 22:59 par Robin T. Lawford


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Julian & Robin
Son sourire eut pour effet d’étirer les traits tendus de mon visage. L’avoir enfin face à moi me rappelais à quel point il avait pu me manquer, à quel point je me sentais démuni sans sa présence près de moi. Je me rendais compte à quel point notre bonheur était dépendant de la présence de l’autre et réaliser que tout pourrait partir en éclat en une fraction de seconde m’horripilais. Je secouai la tête pour chasser ses pensées de mon esprit. Non, je ne pouvais pas laisser notre amitié être détruite comme ça. C’était d’ailleurs pour ça que je me trouvais là, je devais faire comprendre à mon ami que je ne souhaitais pas le voir s’éloigner de moi. Que j’étais enfin prêt à lui pardonner, à mettre cette histoire de côté et à sauver ce qu’il restait de notre si belle amitié.

Julian me fit part de ses craintes concernant l’évolution de notre amitié. Je ne voulais pas plus que lui que quelque chose change entre nous et une part de moi tentait de le réconforter par mes paroles, comme je l’avais toujours fait. Le voir se torturer ainsi à cause de mon silence et de la froideur que j’avais eue à son égard me mettait mal à l’aise. Je ne voulais pas le faire souffrir en le repoussant ainsi.

Le regard vide je me laissais à dire à mon meilleur ami que j’aimais Annabelle et il savait très bien que ces mots signifiaient beaucoup de ma part. Julian connaissait chacune des filles avec qui j’étais sorti, il avait toujours eut un rapport détaillé de chacune de mes relations et il savait sans doute que jamais je n’avais ressentie un sentiment aussi fort pour aucune d’entre elles. « Je ... ça aussi je sais … » Un long soupir émanait de mes poumons alors que je haussai les épaules. Il y avait toujours ce malaise qui régnait dans la pièce et qui nous empêchait d’être naturel l’un envers l’autre. Cependant Julian osa rompre cette distance qui nous séparait encore et vint poser sa main sur mon épaule. Ce simple geste avait le don de me réconforter. Sentir le contact de ses doigts sur mon épaule mettait fin à ces semaines passaient loin l’un de l’autre et j’avais l’impression que ce mur invisible qui nous séparait venait de commencer à s’effondrer doucement. « Je pense qu’elle t’aimais aussi. » J’eue un rire amère et un mouvement de recul en l’entendant prononcer ces derniers mots. Elle m’aimait ? Mon regard perçant vins chercher le siens. Je ne pensais pas l’entendre dire ça, je savais à quel point il ne pouvait la supporter et je n’étais certainement pas prêts à entendre de la bouche de qui que ce soit qu’elle était amoureuse de moi. Mais il avait raison, elle m’aimait. Je le savais et je ne n’avais jamais douté de ses sentiments pour moi. Mais c’était justement ce qui me révoltais et rendais la chose difficile à encaisser. Comment pouvait-on agir ainsi avec la personne que l’on était censé aimer ? Ça me dépassait. « C’est un malheureux concours de circonstances. » Mon regard se tournait vers lui et je me mordis la lèvre inférieure avant d’avaler ce qu’il restait de whisky dans mon verre. « A l’amour ; ce sentiment précieux qui nous déçois toujours ! »  L’amour était une belle connerie que j’avais pendant longtemps évité, ne préférant pas m’engager dans quoi que ce soit. J’aurais probablement dû continuer ainsi, ça m’aurait évité de foutre une partie de ma vie en l’air et de me retrouver aujourd’hui dans cette situation. « Ouais… a ce sentiment qui détruit tout sur son passage ! » lançai-je sur un ton plus froid que je ne l’aurais souhaité. Prenant mon inspiration je fermai les yeux quelques secondes avant de me retourner vers mon ami. Julian était égal à lui-même. Il essayait de détendre l’atmosphère comme il le pouvait et je n’étais pas très reconnaissant envers lui pour ça. Je me ressaisis et lui adressa un petit sourire. Je n’avais plus de raison de lui en vouloir et de me montrer froid envers lui. J’étais venu ici pour enterrer la hache de guerre, pas pour remuer le couteau dans la plaie et envenimer la situation. Je pointais mon verre vers lui. « Je crois qu’un deuxième ne me ferait pas de mal… Et puis, je t’ai vu te resservir tout à l’heure, t’en as déjà un d’avance sur moi. »



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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 3:32 par Invité
“It was nice growing up with someone like you — someone to lean on, someone to count on... someone to tell on! A brother is a friend given by Nature. We are family.” Robin était le grand frère que j’avais toujours rêvé d’avoir- Il m’avait accompagné dans mes meilleurs et pires moments. Aussi loin que remontent mes souvenirs, il avait toujours été là. Je me rappelais clairement de notre première rencontre dans l’aire de jeu à la croisée de nos deux maisons. Il y avait eu des chamailleries, des disputes et des bagarres mais je n’avais jamais cessé de l’admirer. Pas une seule seconde. Il me connaissait depuis une éternité et je n’avais pas peur de me dévoiler entièrement à lui. Son absence était impensable. Je lui avais accordé quelques jours de répit par respect pour sa douleur, mais je ne supportais pas de le savoir seul. Il n’était pas du genre très expressif lorsqu’il s’agissait de ses blessures, mais je restais persuadé qu’il avait besoin de ma présence, même muette, à ses côtés. Je me penchai lentement vers lui en esquissant un sourire franc. Son teint blafard contrastait avec l’image du jeune homme jovial et amusant que j’avais toujours connu. Mon cœur se serra subitement ; parfois j’avais tellement la haine contre moi-même. Annabelle l’avait trompé, mais je lui avais caché la vérité en toute impunité. Au final, ce n’était qu’une inconnue pour qui il avait développé une affection démesurée - L’amour était un jeu dangereux, auquel on pouvait facilement perdre - alors que j’étais son meilleur ami. Il était de mon devoir de le soutenir et de le protéger en toute circonstance. Je n’avais vraiment aucune excuse. Je baissai la tête en me triturant les ongles dans des gestes frénétiques. Comment passer outre ma déception et le regarder en face ? Je crispai mes mains autour de mon verre de whisky sans en boire une seule goutte. Ma gorge était tout à coup sèche. Je roulai les yeux avant de lui adresser un nouveau sourire, cela dit, mon expression restait figée par le désarroi. Je peinais à maintenir un équilibre entre mes émotions et les règles de bonne conduite. Au bout de quelques secondes d’hésitation, je finis par me redresser afin de lui avouer le fond de ma pensée. Sa petite amie, malgré ses défauts et la douleur qu’elle lui avait causée, l’avait aimé à sa façon. Il pouvait toujours trouver un peu de réconfort dans cette confession. « Ouais… a ce sentiment qui détruit tout sur son passage ! » Sa voix claqua avec une froideur insoupçonnée dans l’immensité de la pièce. Je ne le blâmais pas le moins du monde. Il avait le droit d’être septique et pessimiste, mais ce n’était pas un comportement qui lui ressemblait. Il pointa son verre vers moi, et je perçu toute la mélancolie qui se cachait dans ses gestes. « Je crois qu’un deuxième ne me ferait pas de mal… Et puis, je t’ai vu te resservir tout à l’heure, t’en as déjà un d’avance sur moi. » Je ris avec légèreté, à la fois amusé et touché qu’il fasse un effort pour moi, mais je ne voulais pas qu’il s’oblige à aller mieux pour satisfaire mes exigences. Je respectais sa tristesse car elle faisait partie intégrante de lui à présent. Je remplis son verre en faisant la moue. « Tu sais très bien que tu ne peux pas m’arriver à la cheville. Je chancèle en premier, mais je suis le moins ridicule des deux quand je suis bourré. » Je me lovai dans le fauteuil en lui adressant un regard complice. Il n’y avait aucune gêne entre nous, mais j’étais troublé par une sensation de pesanteur étrange. Je regardais le silence fluctuer autour de nous. Aucun son ne s’échappait de sa bouche, seulement les glissements du verre contre ses lèvres. Je joignis mes mains d’un air solennel. « Robin, qu’est-ce que tu fais ? » Je lui fis face d’un air grave. Je ne voulais pas le pousser à me confier toute l’ampleur de son injustice, mais j’avais besoin de connaitre ses intentions maintenant qu’il retrouvait un semblant de vie sociale. Je devais être rassuré sur son état une bonne fois pour toute.

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Robin T. Lawford
Robin T. Lawford
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() message posté Mer 29 Avr 2015 - 2:31 par Robin T. Lawford


❝Turn the page maybe we'll find a brand new ending❞
Julian & Robin
Les semaines s’étaient écoulées et pourtant je ne cessai de penser à elle. J’avais usé de tous les moyens pour l’oublier, je m’étais éloigné de mes meilleurs amis que j’associais à Annabelle, je m’étais réfugié dans le travail et renfermé sur moi-même, mais rien n’y faisait. Je ne cessai de penser à elle et de torturer mon esprit. J’avais refusé tout contact avec elle, me disant qu’en coupant définitivement les ponts j’arriverais à passer à autre chose, mais la vérité était que je n’étais pas sûr de vouloir l’écarter entièrement de ma vie. La confusion de mes sentiments à son égard me rendait perplexe et me donnait le tournis. Je l’aimais, mais elle était celle qui avait réussi à nous séparer alors que nous pensions que rien au monde n’en serait capable. Elle était celle qui m’avait donnée les pelles pour creuser le fossé qui me séparait de mon meilleur ami, alors que des kilomètres n’avaient jamais réussi à nous éloigner totalement l’un de l’autre. Je la détestais pour ça. J’avais le sentiment d’avoir perdu bien plus que quelques mois de ma vie dans une relation qui était vouée à l’échec. En m’éloignant de Julian j’avais perdu une part de moi-même que je peinais à retrouver. J’avais eu le courage de franchir les portes du Times pour retrouver mon ami d’enfance, mon petit frère, mais malgré les efforts que je m’efforçais à faire je n’arrivais pas à retrouver le naturel de notre relation. Une atmosphère pesante régnait encore dans son bureau. On ne pouvait pas effacer les dernières semaines, j’en avais conscience et à présent que j’avais fait le premier pas je ne doutais pas que notre amitié survivrait à ça. Il en fallait plus pour nous séparer, on ne pouvait pas tirer un trait sur plus de vingt ans d’amitié comme ça. Il nous faudrait probablement encore un peu de temps, mais maintenant que j’avais réussi à passer outre ma rancune à son égard, j’étais persuadé que ça allait s’arranger. Il le fallait.

Le contact de la main de Julian sur mon épaule me rassura, mais les mots qu’il prononça firent écho dans mon esprit. Je ne voulais pas entendre qu’elle m’avait aimé. Je ne voulais pas me raccrocher à ça. Je voulais simplement oublier. Oublier. Parce que c’était tellement plus simple ainsi. Je fermai les yeux un instant comme pour me ressaisir. Je n’étais pas là pour me disputer avec mon meilleur ami, mais pour arranger les choses entre nous et ma froideur envers lui n’allait surement pas m’aider à tourner la page. Il essayait de m’aider à sa manière et j’étais touché des efforts qu’il faisait alors que je n’avais cessé de le repousser. Beaucoup auraient abandonnés à sa place, mais je n’étais pas étonné il avait toujours été là, même dans les moments difficiles. La seule différence qu’il y avait aujourd’hui était que ma rancune avait mis en danger notre belle amitié. Je lui adressa un sourire en pointant mon verre vers lui, prétextant qu’il avait déjà un verre d’avance sur moi et qu’il devait me resservir. « Tu sais très bien que tu ne peux pas m’arriver à la cheville. Je chancèle en premier, mais je suis le moins ridicule des deux quand je suis bourré. » Je fronçai les sourcils et un petit sourire vint trouver place sur le coin de mes lèvres. « Ça c’est simplement parce que tu ne te souviens pas de ce que tu fais quand t’es bourré » Je fis tourner le liquide ambré dans mon verre avant de porter celui-ci à mes lèvres. Je m’enfonçai un peu plus dans le fauteuil et un nouveau silence s’installa dans la pièce alors que je me perdais à nouveau dans mes pensées. « Robin, qu’est-ce que tu fais ? » Je tournai la tête vers lui et resta un moment silencieux. J’étais incapable de lui répondre dans la mesure où je me posais sans cesse cette question à laquelle je n’arrivais pas à trouver de réponse. Je voulais tourner la page une bonne fois pour toute, mais j’avais l’impression d’être au point mort et de faire du surplace. J’haussai simplement les épaules dans une moue dubitative en me redressant dans mon fauteuil. « Je ne sais pas… » lançai-je dans un soupire. « Pourquoi j’ai l’impression que tout s’écroule autour de moi ? C’est pas comme si c’était la fin du monde, ça ne devrait pas être aussi douloureux… » Je secouai la tête, essayant de me convaincre de mes propres paroles. Mes doigts glissèrent sur mon verre et je bu une autre gorgée. « Je crois que je suis toujours amoureux d’elle… » commençai-je doucement avant de poursuivre avec un rire amer. « C’est lamentable. Je n’arrive pas à comprendre comment je peux encore l’aimer malgré ça alors que je sais que je ne pourrais plus lui faire confiance. » Ma voix tremblait sous l’effet de la colère. J’étais en colère contre moi-même, contre les sentiments que j’éprouvais pour Annabelle et que je ne parvenais pas à effacer. Je continuais de l’aimer malgré tout et j’ignorais comment changer ça.



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() message posté Lun 11 Mai 2015 - 20:06 par Invité
“It was nice growing up with someone like you — someone to lean on, someone to count on... someone to tell on! A brother is a friend given by Nature. We are family.” J’aurais tant voulu effacer ses tourments d’un revers de la main, mais j’étais dans l’incapacité de le sauver de ses démons s’il ne faisait aucun effort. Robin semblait rongé par une forme de tristesse infinie. Je le regardais discrètement, détaillant les inflexions de son visage troublé. Comment Annabelle avait-elle pu le blesser à ce point ? Je ne pouvais pas songer qu’on puisse délibérément mentir à quelqu’un d’aussi noble et loyal que mon meilleur ami. Je le connaissais depuis une éternité, et malgré quelques défauts, je n’avais jamais décelé en lui le vice ou le mal. Il était doté d’une bonté presque écœurante. Les valeurs justes et précieuses de la vie étaient ancrées dans son regard pétillant. Je pouvais encore les voir choir au fond de ses pupilles. Je pouvais encore le voir tel qu’il était réellement. Je soupirai en sirotant ma boisson d’un air absent. Mes yeux balayèrent furtivement la pièce avant de fixer le sol. J’étais tiraillé entre ma culpabilité et l’envie irrépressible de fuir cette ambiance morose. Je ne voulais pas me dérober, bien au contraire, je désirais qu’on en finisse rapidement. Je voulais me repentir et retrouver notre relation habituelle, avec ses piques taquins et nos virées dans les bars de Londres. « Ça c’est simplement parce que tu ne te souviens pas de ce que tu fais quand t’es bourré ;» Me taquina-t-il. J’arquai un sourcil faussement blessé par sa remarque. Je levai lentement mon verre avant de le boire d’une traite. « Tu n’as aucune preuve de ce que tu avances, contrairement à moi. » M’amusai-je en faisant référence à ma collection de photos de lui. Robin était complètement déchiré pendant les soirées étudiantes de la faculté de médecine. Je souris en laissant mes souvenirs m’emporter au loin, vers une jeunesse insouciante et détachée de la réalité. Le silence enveloppa mon esprit alors que je voguais dans le passé. Si seulement les choses pouvaient-être aussi faciles. Parfois, j’espérais n’avoir jamais croisé le chemin d’Eugenia, mais je réalisais bien assez vite que je ne serais que la moitié d’un homme sans toutes les souffrances qu’elle m’avait infligé. L’amour était une malédiction, mais il m’avait forgé à l’image d’une ombre qui ceindrait la magnificence du soleil. Je me penchai avec recueillement vers la bouteille. « Je ne sais pas… Pourquoi j’ai l’impression que tout s’écroule autour de moi ? C’est pas comme si c’était la fin du monde, ça ne devrait pas être aussi douloureux… » Je sentais son désespoir prendre le contrôle de ses paroles. Sa voix semblait chevrotante, mais je le comprenais mieux que personne. Ce n’était qu’une trahison, une mauvaise expérience. Ce n’était pas l’apocalypse, et pourtant, les cicatrices du cœur restaient indélébiles. « Je crois que je suis toujours amoureux d’elle… C’est lamentable. Je n’arrive pas à comprendre comment je peux encore l’aimer malgré ça alors que je sais que je ne pourrais plus lui faire confiance. » Il tremblait indigné par ses sentiments vicieux qui refusaient de lâcher prise. Je le rejoins dans son désarroi en crispant les doigts autour de la bouteille d’alcool. Son récit me rappelait les trahisons et les abandons répétitifs d’Eugenia. J’avais cru lui échapper un million de fois, mais à chaque fois que je retrouvais le réconfort entre de nouveaux draps, ma passion ravageuse revenait au galop. Je fis la moue avant de relever mon expression allongée vers lui. Un sourire à la fois timide et attendrissant se traça sur mon visage. « Ce n’est pas lamentable … Si c’est la bonne, c’est la bonne. » Marmonnai-je à demi-mots. « Elle aura toujours une place spéciale – je pense qu’on peut détester une personne et l’aimer en même temps. Et je pense que la douleur fini par se dissiper avec le temps. On oublie, puis on est rattrapé par les souvenirs mais ça passera … » Je déglutis d’un air abattu. « Il a été prouvé scientifiquement qu’il y avait plus de filles que de mecs ; il y a pénurie de beaux mâles et je ne compte même pas ceux qui ont retourné leur veste. C’est elle qui a perdu au change moi je dis ! » Récitai-je solennellement en me servant. J’acquiesçai de la tête afin de l’inviter à me suivre dans mon délire, sans trop se cacher au fond de son gouffre de désespoir.

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