Johnathan était assis à un bar, dans le centre de Londres. Cela faisait tout pile poils neuf mois qu'il s'était prit ce camion en pleine face. Neuf mois que sa vie avait complètement basculée et qu'il ne vivait plus comme avant. Neuf mois à ne vivre que pour tenter de marcher, pour tenter de surmonter la douleur, tout en essayant de satisfaire sa femme du mieux qu'il pouvait. Neuf mois de pur cauchemar, malgré un ou deux mois où il avait cru remonter la pente. Et pendant tout ce temps, son esprit était tiraillé entre le fait de plonger complètement dans l'obscurité parce que ce qu'il vivait était réellement cauchemardesque, et tenter par tout les moyens de se raccrocher à ce que'il pouvait afin de ne pas sombrer justement. C'était une bataille perpétuelle qui animait ses pensées, et ce jour-là, il avait décidé de craquer.
Il était sorti en ville, dans ce bar donc, commandant une tequila, puis une deuxième, et un verre de whisky, puis un petit digestif après avoir vidé la coupelle de cacahuète présente sur le bar. Puis il avait rencontré ces deux gars qui étaient là pour regarder le match de foot. Il avait commencé à discuter avec eux, découvrant qu'ils étaient fans de la même équipe, puis ils avaient commencé à faire un tour dehors. Johnathan se sentait enfin bien. Les deux gars ne le jugeaient pas. Ils étaient là, avec lui, ne faisant aucune remarque à propos de son fauteuil, ni n'insistant sur son état de santé. Ils étaient là à faire les cons gentiment. Et John fit alors l'erreur d'allumer son téléphone. Après avoir galéré à composé son code PIN, il trouva les dernières discussions qu'il avait eut. Maisy reçut donc un message en premier. Elle lui répondit assez rapidement, lui demandant s'il était nécessaire qu'elle vienne le chercher ou bien s'il parviendrait à se ramener seul à la maison. Puis Alfie reçu la demande de ne pas venir faire sa rééducation la semaine d'après, pour une raison assez absurde. Puis John trouva assez drôle de taper un numéro au hasard -dans Londres quand même- et de souhaiter la bonne année. Il finit la soirée tranquillement, se roulant jusqu'à la maison avec quand même beaucoup de difficulté.
Le lendemain, après avoir prit une aspirine, il regarda à nouveau dans son téléphone et se rendit compte de ce qu'il avait fait la veille. Il avait cependant une réponse de l'inconnu à qui il avait souhaité la bonne année. Mais cela ne s'arrêta pas à un "alors, soirée arrosée ?". Non, ils commencèrent à discuter, et John se confia même sur sa vie. Jamais il n'avait pensé qu'un jour il raconterai les détails de sa vie à un complet étranger. Mais cela lui avait fait tellement de bien ! Et une semaine après, ils avaient décidé de se voir en vrai. Pour discuter plus facilement.
present day
Et voilà que John se rend au point de rendez-vous. Le Portobello Star, un bar-restaurant qu'il avait fréquenté une ou deux fois. Antoine -parce que c'était comme ça que son correspondant s'appelait- avait réservé la table et John était le premier à arriver. Il précisa donc le nom de la réservation et on le conduisit à une table dans le fond de la salle. C'était un peu la galère avec le fauteuil, mais John avait l'habitude. Il ne voulait cependant pas rester dans son fauteuil toute la soirée et demanda à ce qu'on l'aide à s'installer sur la chaise. C'était bien moins confortable, et il ne tiendrait certainement pas toute la soirée, mais il avait envie d'essayer au moins.
Et il attendit. Au bout de 10 petites minutes, il vit une blonde s'approcher. Et se planter devant lui. « Je peux vous aider ? » dit-il.
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(✰) message posté Lun 10 Nov 2014 - 18:34 par Invité
« Have you ever wished your life would change ? Woke up and you lived your dreams. Baby I could help you make that change, I could show you how to do this thing. »
La soirée avait été longue, plus que prévue d’ailleurs. La célébration d’un nouveau-né lui avait pris toute son énergie, les heureux parents avaient rassemblé tous les grands noms possible du milieu pour montrer à quel point ils étaient fiers. Entre les tables garnies de mets somptueux aux quatre coins de la salle et les invités, impossible de se déplacer ou de reprendre son souffle. L’ambiance battait de son plein mais devenait de plus en plus étouffante, des enfants s’amusaient à bousculer tout le monde, en jouant à loup, comportement qui l’avait oh combien agacée mais qu’elle avait su ignorer, ils allaient bien finir par se calmer. Malheureusement, quelques instants plus tard, l’un d’eux heurta une serveuse, renversant l’intégralité de son plateau à flûtes de champagne. Ce type d’incident arrivait et aurait pu passer presque inaperçu s’il n’avait pas commencé à brailler en accusant la pauvre jeune femme. Cette fois-ci, c’en était trop, elle l’avait attrapé et forcé à présenter ses excuses. Puis tout en l’aidant à ramasser les bouts de verre, elles avaient commencé à discuter. Voilà comment elle avait rencontré Adriel.
Exténuée, elle était rentrée pour dormir. Mais à son plus grand effroi, elle avait retrouvé Julian dans la chambre, les poings ensanglantés et complètement à cran. Il s’était battu, on l’avait accusé d’avoir publié un certain article, chose qu’il n’avait pas faite puisqu’il était à Paris avec elle ! Le voir dans cet état était alarmant, il avait du mal à gérer sa colère. Trop occupée à le calmer, elle n’avait pas consulté son portable. Le lendemain, on lui avait souhaité une bonne année, le numéro ne lui disait rien, elle le mettait sur le compte d’une soirée trop arrosée et effectivement, c’était bien ça. Sans exactement savoir comment, elle s’était mise à discuter avec un parfait inconnu. Ce qu’elle savait à son sujet, il s’appelait Johnathan, était marié, apparemment très amoureux de sa femme mais qu’ils traversaient une dure période puisqu’il avait fait un accident de moto et se retrouvait en fauteuil roulant, de son côté, elle avait fait une fausse couche. Rien de très joyeux, elle comprenait pourquoi il trainait dans les bars. En ce qui le concernait, il y avait possibilité de guérison mais le moral ne suivait pas. C’était exactement le genre de chose qu’il fallait dire pour attiser son attention, elle était incapable de passer son chemin lorsqu’elle croisait une âme en peine comme avec Alfie ou Julian. Ce dernier lui répétait sans cesse que son altruisme la perdrait un jour, peut-être mais pas pour l’instant.
Une semaine plus tard, ils avaient décidé de se donner rendez-vous, c’était plus simple pour discuter, et en réfléchissant bien, elle le connaissait pas mal, enfin les gros points de sa vie en tout cas mais, lui, ne savait rien d’elle. Il avait choisi le Portobello Star, un bar-restaurant, mais elle avait fait la réservation. Voilà, c’était peut-être la seule chose qu’elle lui avait dit, son nom de famille sinon, néant. Après être descendue du taxi, elle demanda à être amenée à leur table. De loin, elle pouvait repérer une silhouette au fond de la salle, était-ce son correspondant ? D’un signe de la main, le serveur lui indiqua la place en face du jeune homme. Arborant un sourire, elle vint à sa rencontre.
« Je peux vous aider ? »
Son sourire s’élargit, elle avait oublié un détail, elle s’était fait passer pour un homme, Antoine.
“C’est plutôt moi qui vais vous aider.” répondit-elle en lui faisant la bise. Il semblait déconcerté. Après avoir pris place, elle le regarda et lâcha : “Surprise ! C’est moi Antoine ! Enfin, Athénaïs plutôt, je préfère.”
Quand on disait qu’elle était surprenante, elle l’était vraiment.
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(✰) message posté Mar 11 Nov 2014 - 13:28 par Invité
John avait sa tête des bons jours actuellement. Et pourtant, il n'était toujours pas habillé comme pour un vrai rendez-vous dans un restau, il ne s'été pas rasé depuis la nuit des temps et malgré le fait que sa barbe ne poussait jamais bien loin, il avait tout de même une touffe de cheveux bruns épais qui lui recouvrait une partie des joues ainsi que le menton. Il avait passé la journée à traîner dans le salon, dormant à moitié devant la télé. Il devait donc avoir un air de fatigue collé au visage, les cernes se mariant à merveille avec le noir de la barbe. En bref, il n'était absolument pas élégant, et encore moins face à cette jolie jeune femme. il se demandait bien pourquoi elle était venue le voir d'ailleurs. John était un véritable séducteur de nature. Il avait eu pas mal de petites copines au lycée et les filles l'aimaient bien en général, la tête de beau gosse aidant tout de même pas mal ! Et depuis qu'il était marié à Maisy, il n'avait pas arrêté de regarder d'autres femmes. Rien de bien méchant, il ne faisait que regarder quand il trouvait quelque chose de joli. C'était assez naturel pour un homme. Bon, il faisait le plus discrètement possible évidemment...
Bref, cette jolie blonde était donc vraiment très jolie, et à ce moment-là, il s'en voulait d'être dans l'état dans lequel il se trouvait. Sans arrière pensée bien évidemment. La jeune femme lui offrit tout de même un large sourire. Visiblement elle n'était pas là pour rien. Elle avait quelque chose en tête et John commençait à être intrigué. Elle lui annonça que c'était elle qui allait l'aider, et elle se pencha pour lui faire la bise. Alors là, il était complètement perdu. Il se mit alors à chercher dans sa mémoire. Peut-être qu'il la connaissait après tout ! Peut-être qu'il l'avait déjà croisée quelque part, ou bien même avait-il pu avoir une réelle discussion dans le passé avec elle ? Il s'en serait tout de même souvenu si ça avait été le cas ! Une jeune femme avec autant de prestance. Et ce sourire. C'est quand il entendu le prénom Antoine qu'il compris.
Alors Antoine n'était pas un garçon en fait. C'était une nana, qui s'appelait en réalité Athénaïs. Un si joli prénom. Sur le cul, John ne réagit pas tout de suite, la bouche ouverte bloquée. C'était lui qui avait envoyé un message à cette fille en étant bourré, sans avoir de mauvaises pensées en tête, mais c'était elle qui lui avait menti sur son sexe et son prénom. John n'en revenait pas. Combien de film avait-il vu sur des jeunes femmes qui font des rencontres en ligne et qui se font avoir une fois qu'elles voyaient la personne en vrai. Il avait d'ailleurs vu le film Trust de David Schwimmer récemment, et il lui revint en tête immédiatement. Il espérait juste qu'Ahénaïs n'avait pas l'intention de le violer..
« Alors ça, pour une surprise, s'en est une ! » John ne savait pas vraiment quoi dire. Comment réagir. Il avait raconté les gros détails de sa vie à cette jeune femme, pensant parler avec un futur pote. Et elle lui avait menti. Cette histoire avait commencé de la plus étrange des façons, et il se demandait si elle n'était pas une psychopathe échappée de l'asile après tout. « Je suis désolé, je ne sais pas quoi dire, mais franchement... je m'attendais pas à ça ! » Il était en plein doutes et ne voulait pas aller trop loin avant de savoir si elle était réellement de confiance.
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