(✰) message posté Mar 20 Jan 2015 - 21:25 par Invité
Début Janvier
Je ne sais pas quel heure il est, sans doute très tard dans la nuit quand mes angoisses reviennent. C'est à peine si je dors ces derniers temps. Je me lève et hurle, c'est directement vers la porte de ma chambre que je vais et je me mets à frapper de toute mes forces suppliant qu'on m'ouvre. Je sais qu'ils sont là derrière, qu'ils attendent que je me calme, qu'ils attendent que tout ça passe. Ils attendent. Ma mère qui bizarrement est présente depuis quelques semaines, depuis mon arrestation en fait. J'ai appris certaines choses sur elle, certaines choses que j'aurais préféré ne pas savoir. Elle était comme moi, alcoolique est droguée et c'est visiblement pour ça qu'elle s'est éloigné de moi mais, ça n'a pas vraiment eu l'effet qu'elle voulait. Mon père lui vient de temps en temps mais je refuse de le voir.
Je frappe contre la porte tellement fort que j'entends un craque dans mon poignet et qu'une douleur intense me fait arrêter mon geste. Je sers les dents et glisse contre la porte. Il n'y a qu'une chose qui pourrait me faire oublier la douleur et la honte mais ils refusent de m'en donner, ils refusent de me laisser boire en m'enfermant ici. Je les déteste. Je ne me rends pas encore compte que c'est pour mon bien, non je ne vois pour l'instant que leur côté maléfique. Un jour peut-être je me rendrais compte. Je serre les dents et entends des pas derrière la porte qui s'ouvre. Ma mère … elle a du se demander pourquoi je m'arrêtais tout un coup. Je ne suis plus habitué à sa présence et j'aimerais finalement qu'elle s'en aille et qu'elle me laisse choir, qu'elle me laisse tranquille. Elle s'approche et me prend dans ses bras. Je la laisse faire sans trop la repousser mais je ne suis clairement pas habituer à ce genre de rapprochement. C'est étrange pour moi. J'entends Wally lui dire quelque chose et puis plus rien. Je sombre à nouveau dans le sommeil.
Le jour s'est levé lorsque j'ouvre de nouveau les yeux. Je suis allongé dans mon lit sans me rappeler comment je suis arrivé là. La douleur elle refait vite surface et je grimace ramenant mon poignet vers moi et constatant qu'il a une forme bizarre, légèrement angulaire et gonflé. Ma mère était encore là à mon réveil et elle s'est rendue compte aussi que quelque chose n'était pas normal. Elle m'a demandé de m'habiller, j'ai souris, enfin je pourrais sortir de cette chambre. Je n'aurais pas du sourire trop vite … ma mère m'accompagnait encore, comme si j'avais cinq ans. J'ai grincé des dents tandis qu'on prenait un taxi pour aller aux urgences. Dans la voiture j'ai ouvert la fenêtre respirant pleinement l'air frais du petit matin. Je ne me rappel plus depuis combien de temps je suis enfermé chez moi, sans doute depuis noël, au moins un bon mois si j'en crois le présentateur de la radio qui vient d'annoncer la date d'aujourd'hui. Un mois … je lance un regard noir à ma mère, comme peut-elle me faire ça?
On arrive à l’hôpital ou je croiserais peut-être Owen ou Julia, je ne sais pas si j'ai vraiment envie de voir du monde en fin de compte. J'ai honte de moi, de mon comportement et de mes addictions. Je commence tout juste à me désintoxiquer et c'est vraiment compliqué j'ai toujours envie de recommencer, j'ai toujours besoin de recommencer alors c'est douleur de ne pas pouvoir boire un verre, de ne pas pouvoir prendre les pilules que je prenais, c'est sans doute de là que vienne mes crises d'angoisses. Du manque, je le supporte difficilement. Il me faudra plus de temps et je n'ai pas envie vraiment de faire sans. Je cherche toujours un moyen d'échapper à leur surveillance mais c'est tout aussi compliqué. Il y a toujours quelqu'un maintenant chez moi. Je ne peux plus sortir sans être fliqué.
L'accueil est bondé et l'attente semble longue. Il n'y a même plus de siège pour patienter. Je ne supporte plus de voir autant de monde. Je n'aime pas leur regards vers moi. Je dois ressembler à un zombie avec mes cernes et mon teint blafard, comme si je n'avais pas dormi durant plusieurs jour et que j'étais malade. Ma mère à l'air nerveuse et ça m'agace. Je soupire et m'en vais suivi de très près par ma mère. Je fais les cents pas dans un couloir, en attendant qu'on s'occupe de moi. Je ne sais même si j'ai vraiment envie qu'on s'occupe de moi. Je ne sens même plus mon bras en fin de compte. Et puis on peut enfin s’asseoir au bout d'une bonne heure. Je reste siliceux n'adressant pas un mot à ma mère qui pourtant fait des efforts pour engager la conversation mais je crois que je n'arriverais pas à lui pardonner son propre silence qui jusqu'ici m'a fait beaucoup de mal.
Je lève la tête en voyant la nouvelle venue. J'ai du mal à y croire. Athénaïs. Merde, je me ratatine sur ma chaise, je n'ai pas vraiment envie qu'elle me reconnaisse. Je ne lui ai pas reparlé depuis octobre, cette fameuse discutions ou je lui ai un peu parlé de moi et ou elle a compris que c'était moi qui avait frappé Julian. Je me sens ridicule et j'aimerais pouvoir disparaître. Disparaître de la vue de tous, entre dans un trou de souris et ne jamais en ressortir. Elle n'a pas l'air en forme et je ne l'avais jamais vu comme ça avant. Ça me fait tout drôle et je me demande ce qui l'amène ici. Il n'y a plus de places assises alors en gentleman je me lève pour lui céder ma place : « Salut princesse, ne reste pas debout, ça serait dommage que tu ais mal aux pieds.»
Je lui souris même s'il sonne faux. Je sais toujours très bien jouer la comédie et nier, nier que j'ai mal, nier que je suis en manque et que je crèverais qu'on m'aide. Je n'ai pas envie de leur pitié, alors je mens et me mens à moi-même.
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(✰) message posté Mer 21 Jan 2015 - 1:10 par Invité
“I know my head isn't screwed on straight. I want to leave, transfer, warp myself to another galaxy. I want to confess everything, hand over the guilt and mistake and anger to someone else. There is a beast in my gut, I can hear it scraping away at the inside of my ribs. Even if I dump the memory, it will stay with me, staining me. ― Laurie Halse Anderson, Speak
Au coucher du soleil, ses angoisses réapparaissaient et prenaient possession de son corps. L’obscurité nourrissait ses pensées les plus sombres, toute sa bonne volonté pour aller de l’avant s’évanouissait au fil de la journée. Elle n’était plus qu’un enfant sans défense, terrifié par les souvenirs du passé car après tout ce temps, il continuait de la hanter, sans relâche. Le bonheur qu’ils avaient partagé semblait la narguer encore et toujours, comme pour lui rappeler ce qu’elle avait perdu. L’hiver la menaçait par sa froideur, ses journées de pluie et de brouillard. La nature s’était liguée contre elle, alors elle se morfondait à l’intérieur, ne sortant que très peu même si ces derniers jours, elle avait connu une nette amélioration encouragée par les rares personnes à qui elle avait daigné donner des nouvelles. Enfin de vraies nouvelles. Les autres ne comptaient pas, il lui suffisait de répondre qu’elle allait bien mais qu’elle était occupée avec des affaires et on la croyait, parce que c’était possible. Elle n’était pas encore assez au fond du gouffre pour crier sur tous les toits à quel point elle se sentait affaiblie psychologiquement et à grand regret, physiquement. Lorsqu’il le fallait, elle revêtait son sourire rassurant et continuait à remplir son rôle de princesse, tout le monde n’y voyait que du feu, et c’était tant mieux.
Celui qui avait le plus conscience de son mal-être n’était autre que son sauveur et bienfaiteur, Austin. Depuis le soir du bal où il l’avait retrouvée évanouie dans les escaliers du palais royal, pleine de larmes et la poitrine ensanglantée, il n’avait cessé de veiller sur elle. Il la gardait en vie par ses répliques tordues et sa gentillesse, elle n’avait d’ailleurs pas réussi à se séparer de lui. En fait, elle n’était pas encore retournée à Hammersmith, elle était trop effrayée à l’idée de revenir sur les lieux de son idylle avec… lui. Rosa lui avait apportée des vêtements et Sparkle, le jeune bébé labrador qu’il lui avait offert. Malgré les événements, elle était restée adorable avec elle, d’ailleurs, leurs liens s’étaient incroyablement renforcés. Son amitié lui était désormais indispensable. Elles se voyaient tous les jours, sans exception. Et même si Austin travaillait, chaque soir, il était présent pour la réconforter. Elle n’était jamais seule, c’était juste son image qui avait laissé un trou béant dans son coeur mais elle s’était promis de ne plus se laisser aller davantage, pour eux, pour qu’ils n’aient plus à s’inquiéter. Et même réellement, leurs efforts payaient, de nature optimiste, elle ne restait jamais longtemps bloquée sur ses échecs. Elle aurait voulu dire que sa douleur était insurmontable mais c’était faux, elle s’en remettait petit à petit. Son rire résonnait de plus en plus avec sa fougue habituelle.
Il y avait quelques jours, elle s’était autorisée une soirée légèrement arrosée en compagnie de l’un de ses meilleurs amis, Elijah. Leurs retrouvailles avaient été à la hauteur de leurs espérances comme d’habitude, son sourire avait réchauffé son coeur meurtri. C’était comme si elle venait de se réveiller d’un long sommeil telle la belle au bois dormant. Elle avait oublié à quel point c’était agréable de sortir et discuter, Austin l’avait déjà bien traînée dans un bar pour lui faire prendre l’air mais leur sortie ne s’était pas complètement bien déroulée à cause d’une vieille connaissance. Enfin bon, elle s’était décidée à agir et de soigner sa mauvaise habitude… Dans son sommeil, inconsciemment, pour stopper la souffrance que provoquaient ses cauchemars, elle se griffait la poitrine pour se réveiller le lendemain, la main en sang et la peau recouverte de plaies. Celles-ci ne parvenaient pas à cicatriser car tous les soirs, c’était la même chose, elles se réouvraient et devenaient de plus en plus profondes. Elle avait pris rendez-vous avec un docteur de confiance, qui saurait garder son secret car si cela venait à s’ébruiter…
Elle continuait à prendre soin d’elle mais son visage continuait à refléter de la fatigue, particulièrement apprêtée pour rattraper cette lacune, elle s’était rendue à l’hôpital dans l’espoir de trouver une solution à cette auto-mutilation. Le docteur était encore occupé avec son patient, elle se devait d’attendre. Prenant son mal en patience, elle se dirigea vers la salle d’attente qui se révéla être bondée. Cependant, un visage attira son attention parmi les autres, il avait beau se terrer dans son siège, il n’allait pas devenir invisible. S’il ne s’était pas levé pour lui proposer sa place, elle aurait sûrement fait semblant de ne pas l’avoir aperçu car son état restait à désirer. Elle n’était pas aussi parfaite que d’habitude et elle était sûre que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Cependant, sa proposition lui fit chaud au coeur. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle avait tenté de connaître la raison de sa rancoeur envers son père et il lui avait répondu par des cris colériques, preuve que le souci était profond. Malgré son comportement, il lui avait montré des côtés de sa personnalité qui lui avait plu. Son énervement semblait légitime, elle ne lui en avait pas tenu rigueur, loin de là. Elle avait préféré respecter son silence après quelques subtiles révélations qu’il avait décidé d’avouer. Elle s’était d’ailleurs promis de percer sa barrière mais aucune occasion ne s’était présentée, comme par hasard, il fallait qu’elle tombe maintenant. Son attention la fit sourire sincèrement, elle avait raison, il n’était pas si méchant que ça.
“Salut Tristan, c’est gentil de ta part.” Puis elle se tourna vers la personne à ses côtés en inclinant légèrement la tête, un air de respect sur le visage. “Bonjour Madame Newmann. Veuillez m’excuser pour ma dernière absence à votre dîner, une affaire importante m’a retenue en France mais vous pouvez compter sur ma présence à votre prochaine réception.” Elle mentait, depuis qu’elle était partie de son pays natal en Novembre après des semaines parfaites avec lui, elle n’y était pas retournée. Son attention se reporta sur Tristan. “Cela faisait longtemps, que dirais-tu d’aller prendre un café ?”
La présence de sa mère n’était pas passée inaperçue, elle regretta amèrement d’être venue à l’hôpital ce jour-là. Son secret n’allait plus en rester un pour longtemps.
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(✰) message posté Mer 21 Jan 2015 - 11:05 par Invité
Athénaïs même avec cette petite mine dégageait une beauté sans pareil. Je me demande bien ce qui a pu la rendre si triste. Elle qui était si rayonnante la dernière fois que je l'avais vu. Il a du se produire quelque chose de grave pour qu'elle soit si … si fade. Nous ne sommes pas assez proche pour se parler de nos problèmes, même si je l'ai ai dis beaucoup de choses lors de la dernière soirée, peut-être qu'elle comprendrait mais, j'ai déjà tellement honte et je suis déjà bien trop rongé pour pouvoir lui en parler. Elle risquerait de me remonter les bretelles, de me faire la morale et je n'ai pas besoin de ça. Je ne suis pas surpris qu'elle s'excuse auprès de ma mère de ne pas être venu à la dernière soirée Newmann organisé par mon père et cette dernière lui fait un joli sourire avant de lui répondre: « Ne vous en fait pas, il y aura d'autres occasions. Je n'étais pas présente non plus, nous nous serions à peine vu, Jack mon mari que vous connaissez sans doute avait organisé cela dans la précipitation et vous n'êtes ainsi pas la seule à ne pas avoir pu vous libérez. Ce n'était pas si important.»
Je n'arrive pas à dire si elle mens ou non, c'est une trop bonne comédienne pour ça. Je n'aime pas que mon père fasse parti de la conversation même quand il n'est pas là alors qu'il devrait l'être. Je crois qu'il a plus de rancœur envers qu'envers n'importe qui d'autres. Je ne cherche pas à ce qu'il m'aime non plus, je n'ai rien à me faire pardonner. C'est plutôt lui qui doit se faire pardonner, pour toutes ses heures d'absences, ses années d'indifférence. C'est sans doute ça qui me fait le plus de mal l'indifférence, le manque d'attention. J'ai bien tenté de lui montrer que j'existais mais, en vain. Sa proposition d'aller discuter avec elle avec un verre me tentait beaucoup et pourtant je savais déjà que je n'y aurais pas le droit. D'ailleurs le regard que me lança ma mère me fit comprendre que ce n'était pas la peine d'y songer. Un regard tout en délicatesse que je suis le seul a avoir compris. Je sais qu'elle ne veut pas me mettre dans l'embarras et qu'elle sait que je n'ai pas parlé de tous mes soucis d'alcool et de drogue alors elle finit par dire : « Ne voudriez-vous pas venir plutôt prendre un thé à la maison?»
Je lève les yeux au ciel, un thé à la maison, c'est sur que ça va tout arranger. C'est encore pire que ce que je croyais. Je n'ai pas le temps de dire quoi que se soit qu'on m'appelle pour arranger mon poignet qui me fait toujours très mal. Si elle vient chez moi elle risque vite de comprendre que quelque chose ne va pas. Elle l'a sans doute déjà compris d'ailleurs. Je pars avec le médecin laissant ma mère et Athénaïs discuter, je ressors de là un long moment après avec un plâtre, encore un … le deuxième en un an. Athénaïs est toujours en grande discussion avec ma mère, c'est bien la première fois que je vois ça. « Ont peut s'en aller?»
Je n'ai jamais aimé les hôpitaux, surtout depuis que j'ai du passer un séjour ici après mon agression, cela fait remonter des souvenirs toujours douloureux. Je crois qu'elle peuvent le comprendre toute les deux. Je suppose qu'Athénaïs à dit oui pour le thé, je la vois mal refuser la demande à ma mère qui à l'air si angélique, c'est bien là le charme des femmes anglaises. Je me tourne vers la princesse en me demandant ce réellement ce qu'elle fait ici et la question sort de nul part : « Pourquoi est-ce que tu es là? Julian n'est pas avec toi?C'est peut-être mieux comme ça au moins il n'aura pas l'occasion d'écrire un scoop. »
Je ne suis pas au courant qu'ils ne sont plus ensemble et je suis légèrement acerbe envers lui sans savoir que cette remarque risque de la mettre mal à l'aise. Je suis encore étonné que la presse n'ai pas encore été au courant des mes addictions, ils se feraient une joie de balancer mes soucis dans les tabloïds. C'est la dernière chose que je veux évidement et c'est bien pour ça que tout ça reste très secret.
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(✰) message posté Jeu 29 Jan 2015 - 15:13 par Invité
Tristan n’avait pas l’air d’aller aussi bien que la dernière fois non plus, elle se sentait moins seule et presque rassurée, oh pas à cause de son malheur, elle ne lui souhaiterait jamais une telle chose mais plutôt du fait, que tous les deux avaient quelque chose dont ils ne désiraient pas parler. Elle était certaine qu’il en était conscient, il ne poserait pas de question comme elle ne le ferait pas. Un pacte secret et silencieux. C’était soulageant de rencontrer une personne capable de respecter ça même si évidemment, le voir dans cet état lui fendait le coeur. Si elle devait comparer celui qui était dans le pire état, c’était bien lui. La présence de sa mère confirmait cet aspect grave de la situation, il fallait que ce soit assez important pour qu’elle l’accompagne. A ses dires, elle n’avait pas non plus été présente à la dernière réception de son mari, encore un point étrange. La jeune princesse était une habituée de leurs soirées, et pas un soir, elle ne l’avait pas vue auprès de son cher et tendre. Les problèmes de Tristan se seraient-ils aggravés ? Son père n’était pas un ange à ce qu’il avait laissé entendre et il avait eu des problèmes à cause d’un article posté à son sujet. Elle avait juste désiré s’isoler seule avec lui, pour lui demander comment il allait depuis et pour éviter que sa mère ne pose encore son regard sur elle. Au fond d’elle, elle était sérieusement en train de se décomposer, elle était sûre que sa vie était finie. Dans ce monde plein de préjugés, basé sur les apparences, elle ne pouvait se permettre qu’on dise quoi que ce soit sur elle. C’était juste inacceptable. Sa classe sociale lui demandait un comportement irréprochable, et en ce moment, elle était loin de l’être. Ses parents savaient qu’elle se sentait mal depuis la rupture, elle n’avait pas pu leur cacher la nouvelle, trop proche d’eux mais ils ignoraient à quel point son mal-être était profond. Elle ne désirait pas les alarmer, gérer le casino à Vegas devait être si éprouvant, le premier mois était le plus dur, leur parler de sa mutilation allait les inquiéter et les détourner de leurs devoirs. Le bien-être de leur fille comptait avant tout, ils l’avaient déjà prouvé dans le passé, abandonner un rendez-vous d’affaire déterminant n’était rien. C’était une raison de plus pour se faire soigner.
Finalement, avant que Tristan ne puisse répondre, sa mère l’invita à prendre le thé chez eux. Une idée qui ne l’enchantait guère, elle voulait s’éloigner le plus d’elle ! Et pas s’en rapprocher mais que pouvait-elle faire à part accepter ? Elle était coincée ! Elle avait espéré que Tristan proteste comme il savait si bien le faire mais un docteur l’appela et pendant qu’il était pris en charge, elle était restée en compagnie de sa mère. Puisqu’elle était désormais coincée, il fallait faire avec, elle parla alors du casino, comment il était, l’effet qu’il avait produit sur elle lors de sa première visite et elle semblait tout à fait intéressée par le sujet. Elle n’avait pas remarqué qu’il s’était cassé quelque chose et resta dubitative lorsqu’il revint en plâtre. Au même moment, son propre docteur arriva dans la salle d’attente, la cherchant du regard mais d’un signe de tête, elle lui fit comprendre que ce n’était pas le moment. Les interrogations de Tristan la frappèrent, elle en eu le coeur serré mais afficha cependant un sourire. ”Nous ne sommes plus ensemble depuis quelques semaines déjà.” Son ton avait l’air de dire, que ainsi était la vie, que ce n’était rien de grave et qu’elle l’acceptait bien mais Julian lui manquait atrocement. ”J’étais censée pouvoir rendre visite à une amie mais apparemment, ce ne sera pas possible pour le moment.” Puis enchaîna, amusée. ”Aurais-je l’honneur de voir à quoi ressemble ta chambre ?” Elle suivit madame Newmann et ensemble, ils se rendirent à leur résidence.
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(✰) message posté Dim 1 Fév 2015 - 20:38 par Invité
Je n'arrive pas à croire que ma mère lui a proposer de venir à la maison. Sérieusement à mon appartement pas à chez elle mais carrément chez moi. Je n'ai même plus mon mot à dire. Mon père ne sera pas là heureusement, ça aurait été l'enfer sans quoi. Il sait que j'ai des problèmes mais je crois qu'il a abandonné l'idée de m'aider et que ma mère a pris le relais. Il faudra un jour que j'aille m'excuser même si pour l'instant ça va être très dur à faire. Je n'ai pas envie qu' Athénaïs me voit avec les mains qui tremble, ni qu'elle assiste à une de mes crises d'angoisse ou de violence. Comment je vais expliquer que la porte de la chambre qui donne en plus de ça directement sur le salon est défoncée? Comment je vais expliquer que tout ce que je fais est surveillé ? Merci maman vraiment. Je suis entrain de me rendre compte que c'est peut-être ça qu'elle veut, que j'en parle à une amie, qu'elle m'aide un peu aussi. Elle pense sans doute qu' Athénaïs peu avoir un effet positif sur moi. C'est injuste. Je n'ai pas besoin de lui dire tout, je n'ai pas envie qu'elle sache à quel point je suis devenu pathétique et accroc. Je reviens à la réalité lorsqu'elle me dis qu'elle n'est plus avec Julian, qu'il se sont séparés. Je reste sans voix. « Je suis désolé … je …»
Je ne sais plus ce que je dis, j'ai tendance à être violent quand je suis en manque. Ne reste pas avec moi, voilà ce que j'aurais du lui dire mais rien n'est sorti à part : « Oh tu ne pourras pas la louper.»
Evidement je fais référence à ma chambre et je me demande si Wally aura fait le ménage ou déjà tout réparer après tout avec tout le temps qu'on a mis ici c'est possible mais peu probable, je crois qu'il en a assez de tout réparer derrière moi. Je me sens idiot de lui avoir demandé si Julian n'était pas avec elle. Je ne me sens pas vraiment à l'aise avec l'idée de voir Athénaïs à la maison mais je n'ai pas le choix visiblement, tout le monde est déjà en route vers la sortie alors je suis. Je ne fais plus que ça, suivre les autres. Le taxi est là rapidement et nous n'avons pas vraiment le temps de parler, du moins je reste assez silencieux durant le trajet, ce n'est pas très loin de mon appartement de toute manière. Le taxi nous dépose et j'ouvre la marche jusqu'à chez moi, je sonne à la porte et je sais que Wally va venir ouvrir. Il arrive quelques secondes après comme s'il savait déjà qu'on arrivait. Il nous salue tous les trois et semble un peu surpris de voir Athénaïs et me regarde avec un air un peu inquiet. J'entre et je sais que les deux femmes sont derrière moi et qu'elles me suivent. J'arrive dans le salon bien éclairé et moderne, la télé est éteinte et le grand miroir au dessus de celle ci laisse aperçut la pièce du fond, ma chambre … c'est moins beau à voir. La porte est complètement déglinguée à force d'avoir taper dessus et j'ai balancé pas mal de choses ces derniers jours à l'intérieur, Wally ne pouvait pas rentrer alors c'est le bordel complet. Je me passe ma main valide sur le visage tandis que ma mère va fermer la porte de ma chambre mais je suis certain que c'est trop tard et qu'Athénaïs à vu l'état dans lequel elle était. Elle ne se doute sûrement pas que je reste enfermé là dedans toute la sainte journée jusqu'à ce que je me calme, non elle ne peut pas se douter. « Je n'ai plus l'habitude de recevoir des invités. Pardonne moi pour … pour le désordre.»
Je cherche mes mots et j'ai honte de ce qu'elle pourrait penser. Ma mère est partie dans la cuisine avec Wally pour je ne sais quelle raison, sans doute qu'elle veut qu'on soit tout seul pour se raconter les derniers détails de nos vies. Je me sens de plus en plus mal et je me rends compte que ma main commence à trembler. Ça fait des heures que je n'ai rien bu. Quelle idée vraiment de la faire venir ici. Elle va tout savoir, elle va tout savoir et je ne voulais pas qu'elle sache. Pourtant je crois que j'ai besoin d'aide.
La dernière fois qu’ils s’étaient vus, Tristan avait exprimé sa colère au sujet de l’article publié sur lui, il était convaincu que c’était Julian qui l’avait écrit alors qu’il ne s’occupait que de la rubrique finance. Quelques jours avant leur discussion, il était rentré, le poing ensanglanté, le regard haineux, installé dans l’obscurité de leur chambre, il l’avait atrocement effrayée, ces deux-là avaient partagé des rapports houleux. Il ne semblait pas que leur lien se soit amélioré au vu de sa précédente remarque, elle ne pouvait pas lui en vouloir, cet article avait eu un grand impact sur ses relations familiales, il lui avait dit. Se souvenir de la nuit où elle s’était occupée de Julian, à soigner ses plaies, à calmer ses démons, oppressait son coeur, elle manquait tout à coup d’air. A chaque fois qu’elle avait l’impression d’aller de l’avant, son image la rattrapait et soudain, elle était de retour à la case départ, comme si elle n’avait pas assez pleuré, et que les efforts de son entourage n’avaient jamais existé. Sa souffrance lui rappelait son humanité, elle était un être fragile doté de chair et de sang. La nouvelle de cette séparation semblait le prendre de court, il ne s’y attendait pas, elle non plus ne s’y était pas attendue le soir du bal. Elle ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir posé la question.
Bien qu’elle soit elle-même mal à l’aise de rester en compagnie de sa mère, Tristan semblait l’être encore plus. Ce thé ne l’enchantait pas, comme quoi, elle n’était pas la seule à se sentir piégée par cette charmante proposition. Peut-être aurait-elle du refuser pour lui éviter ce désagrément ? Elle n’était pas du genre à s’imposer lorsque sa présence dérangeait, mais si elle avait refusé, elle se serait tout bonnement contredite. Elle lui avait proposé de boire un café pour discuter, mais on l’invitait plutôt à la maison, ça revenait au même. Dans le taxi, le silence régnait, presque pesant, Tristan ne parlait pas, sa distance la rendait nerveuse. Elle aurait souhaité voir quelques signes de sa part lui indiquant que tout allait bien, qu’il tenait le coup et que le moment qu’ils allaient devoir passer ensemble n’allait pas se dérouler de la même manière que la dernière fois mais rien, il était perdu dans ses pensées. Sa petite mine semblait encore plus s'aggraver de cette façon, mettant encore plus en valeur ses cernes et sa pâleur. Sans s’en apercevoir, sa propre appréhension disparut, elle ne pensait plus réellement à ce que pouvait dire sa mère à son sujet, le cas de Tristan la préoccupait beaucoup plus. Et voilà la Athénaïs que tout le monde connaissait, celle qui ne pouvait pas continuer sa route alors qu’elle rencontrait une âme en peine. Elle se devait de l’aider mais il allait sûrement refuser, comme toutes les personnes à qui elle désirait offrir sa main. Néanmoins, elle y parvenait souvent, la persévérance était la clef. Une motivation soudaine la submergea, elle ne pensait plus à sa douleur.
Le trajet ne dura pas longtemps, elle ne connaissait pas les environs, elle comprit alors qu’ils se rendaient à l’appartement de Tristan et non à la résidence de ses parents où elle avait tant l’habitude d’y venir. La surprise fut encore plus grande, et les faits d’autant plus mystérieux, sa mère l’accompagnait jusqu’à chez lui ? Étrange, très étrange. Même l’homme qui leur ouvra la porte semblait suspect, les domestiques arboraient en général un sourire à toute épreuve lorsqu’ils recevaient des invités, c’était la règle mais apparemment, elle n’avait pas le droit à ça. A l’intérieur, le malaise de Tristan était palpable. Les lieux avaient une certaine classe, en tant qu’héritier d’une aussi grande famille, il fallait s’y attendre mais elle en fut cependant surprise, dans le sens agréable du terme. Le miroir au dessus de la télévision attira bien vite son attention, il était grand et renvoyait la lumière avec netteté. Ce qui s’y reflétait la laissa penaude pendant quelques instants, en tant que princesse, elle savait se tenir et cacher ses émotions lorsqu’il le fallait, ses yeux bleus n’exprimèrent aucune surprise, ni inquiétude comme si elle avait simplement regardé son image dans la glace. Elle lui sourit lorsqu’il s’excusa pour le désordre. ”Tu ne devrais pas, c’est plutôt à moi de m’excuser pour venir à l’improviste.” Ils étaient seuls, sa mère s’était éclipsée, elle se sentit moins oppressée mais Tristan de son côté, ne semblait pas se détendre, au contraire, son visage devenait encore plus pâle. Sa main libre commença même à trembler légèrement et n’échappa pas à l’observation de la jeune femme. D’un geste rapide, elle lui attrapa la main et la leva dans les airs puis, de sa propre initiative, comme si c’était lui qui menait la danse, tourna sur elle-même faisant virevolter sa chevelure dorée. Elle surprenait parfois par sa lumière. ”Nous n’avons jamais eu l’occasion de danser ensemble, quand tu n’auras plus ce plâtre, tu n’y échapperas pas !” Son ton était léger, plein d’optimisme puis elle se calma un peu, plus sérieuse. ”Honnêtement Tristan, comment est-ce que tu vas ?” Elle s’attendait déjà à un “bien” et tous les mensonges avec mais qui sait, peut-être allait-il lui ouvrir des brèches ?
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(✰) message posté Ven 20 Fév 2015 - 18:40 par Invité
La présence d'Athènaïs me dérange et m'angoisse. J'ai surtout peur d'avoir une crise de violence et qu'elle y assiste. Je ne suis pas sortable en ce moment, pas du tout même. Le fait de devoir me contraindre à ne plus boire et à ne plus rien consommer me rend presque fou. Quand je suis enfermé dans ma chambre je les supplie, je réclame mais rien ne viens, du moins quand ça vient ce n'est que des toutes petites doses. Ils ne peuvent pas tout m'enlever d'un coup, ils le savent. Ils le font progressivement, mais je ne me sens pas encore près à abandonner. J'ai besoin de tout ce qu'ils me privent, j'en ai besoin pour survivre. C'est ce que je me dis alors que ce n'est pas forcément vrai. C'est simplement mon échappatoire. Échapper à ma vie, c'est tout ce que je cherche. Je ne demande pas grand chose, juste qu'on me laisse faire ce que veux et même ça je n'y arrive pas.
Elle avait le don d'être diplomate et ainsi je n'eus pas le droit aux questions dérangeante, du moins pour le moment et j'en fus quelques peut soulagé. Je ne me sens pas vraiment près à tout lui avouer, lui avouer que j'ai péter les plombs et que je perds le contrôle de moi même trop souvent, cette porte défoncée parle pour moi de toute manière et avec mes mains qui tremblent, je sais qu'elle va vite comprendre. Elle a encore su maîtriser la situation et dans d'autres circonstances j'aurais souris mais, je me sens honteux. Honteux qu'elle assiste à ça, honteux qu'elle me voit comme ça. Je ne peux pas lui dire que je ne sais pas danser, c'est faux et elle le sait puisque je lui ai avoué que j'ai travaillé dans un bar gay et être stripteaser, elle doit se douter que je sais danser. Ce qu'elle ne sait peut-être pas c'est que je ne travail plus, que j'ai été viré et que j'ai plongé trois pieds sous terre, que je me noies dans mes déboire. Je ne lui réponds rien encore une fois. Je ne sais pas quoi dire. Je me contente de baisser la tête. Et puis vient la question fatidique. Comment je vais? Je lève la tête et me demande ce que je suis censé lui dire. La vérité ? Ou mentir encore ? Je suis un peu pris au piège. Elle voit très bien que ça ne va pas. Je détourne mes yeux de son regard parce que je ne pourrais pas lui avouer dans les yeux que je ne suis plus rien. Au bout d'un silence qui me sembla interminable je soupire et lui réponds : « Ce n'est pas la grande forme comme tu peux le voir … Je … J'ai … quelques … problèmes de … d'addiction … Il semblerait. »
Je n'ai pas besoin de lui faire un dessin elle va tout de suite comprendre et mon hésitation aussi lui fera sans doute comprendre que je n'en suis pas très fier.
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(✰) message posté Ven 20 Fév 2015 - 20:36 par Invité
Son regard bleu se posa sur son plâtre, les événements devenaient plus clairs. Pour une fois, elle aurait voulu avoir tord. Il ne s’était pas cassé le poignet par un innocent accident. Le sourire qu’elle affichait précédemment s’effaça pour laisser apparaître un air sérieux mais doux à la fois. Ils ne s’étaient pas vus depuis quelques mois, elle n’aurait jamais pensé que pendant tout ce temps, les choses s’étaient autant aggravées de son côté. Elle s’en voulait presque de ne pas avoir cherché à le contacter par quelques moyens qui soient, rien ne les reliait mais elle se sentait responsable. C’était comme si elle lui avait tourné le dos lors de leur dernière rencontre et qu’elle était passée à côté d’une occasion pour l’aider. Elle se rendit compte que l’existence humaine était insignifiante, une personne pouvait être oh combien heureuse, comblée, croire qu’elle ressentait le monde à chacun de ses pas, ça ne l’empêchait pas d’ignorer - voulu ou non - la douleur de son prochain. Chaque vie différait. Et bien que penser à Julian faisait mal, ce n’était plus rien comparé à la souffrance que devait vivre Tristan.
Sa main pressa la sienne tandis qu’elle cherchait son regard. ”Je suis désolée d’apprendre ce qu’il t’arrive Tristan. N’ai pas peur, je sais que nous nous connaissons à peine mais ça restera entre nous, tu peux me faire confiance. Personne ne saura rien.” Elle n’avait qu’une parole, surtout lorsqu’il s’agissait d’une chose aussi grave. Elle était consciente que son aveu lui avait énormément coûté et que sans doute, si sa main n’avait pas tremblée, il n’aurait rien dit. Dans cette situation, qui aurait eu envie d’en parler après tout ? Elle comprenait la présence de sa mère, et la raison de cette invitation à prendre le thé à l’intérieur. Elle devait sans doute veiller sur lui et lui permettre de s’éloigner ne devait sans doute pas être dans ses plans. Mais alors pourquoi l’avoir invitée ici en sachant qu’il y avait des chances qu’elle découvre le problème ? Etait-ce possible qu’elle ai assez confiance en elle pour prendre le risque ? Personne ne pouvait ignorer la bonté de la jeune princesse. L’avait-elle choisie pour aider Tristan ? Des questions se bousculaient dans sa tête, elle cherchait des réponses claires, concises qui la guideraient sur la bonne attitude à adopter mais ces interrogations semblaient anodines face au visage tiré par la fatigue de Tristan. ”J’ignore qui est au courant, mais saches que tu peux te confier à moi. Je ne te jugerai pas. Cette épreuve doit être horrible à vivre, tu n’as pas à traverser ça tout seul. Tout le monde peut un jour avoir besoin d’aide, c’est humain alors ne refuse pas s’il te plaît. Je veux t’aider.” Elle s’était exprimée avec sincérité, et elle était sûr qu’il le savait mais ses réactions pouvaient être si imprévues qu’elle ignorait à quoi s’attendre. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il le veuille ou non, elle serait présente pour lui.
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(✰) message posté Dim 22 Fév 2015 - 21:09 par Invité
Je ne sais plus très bien comment j'en suis arrivé là. Tout est flou en moi et je n'ai plus qu'une envie celle de disparaître à tout jamais. Ce serait plus simple. Je n'arrive juste pas à m'y résoudre. Je me complet dans ma souffrance quelque part. Ma mère a fait confiance à Athénaïs, peut-être parce que c'est une princesse et qu'elle sait ce qu'on peut dire ou pas, ce qui doit rester secret. C'est sans doute pour ça qu'elle l'a fait venir. Pour moi, pour m'aider. Je me dis que je devrais peut-être abandonner et écouter mon père, faire des efforts pour lui, des efforts pour qu'il finisse par m'accepter et par me voir. Abandonner tout ce que je suis. Je ne sais pas si j'en suis capable. Ça me touche beaucoup qu'elle veuille m'aider et qu'elle me jure de garder le silence. Je crois que je peux aussi lui faire confiance. Je me sens juste honteux qu'elle ait vu ça. Qu'elle m'ait vu moi. Je me pince la lèvre sans savoir quoi répondre. Il n'y a pas grand chose à dire en fin de compte. Je me sens vide, je me sens … mal. Ma voix se serre et ma main se remet à trembler. « Je … Je ne sais pas si c'était une bonne idée que tu vienne. Je …»
Je tourne la tête vers la cuisine ou ma mère se trouve toujours sans doute entrain de me préparer mes doses. Je ne peux pas encore m'en passer totalement. J'en veux toujours plus et c'est souvent ça qui provoque ma violence. Je n'ai pas envie qu'on sache, je n'ai pas envie que les autres soient au courant. Ce serait un très bon prétexte et pour m'enfoncer encore et encore. Je n'ai jamais rien écouter. Ce n'est pas aujourd'hui que ça changera. La présence d'Athènaïs me rend vraiment nerveux. Et si jamais elle en parle à Julian? Si jamais il raconte ça à quelqu'un d'autre qui trouverais ça très bien pour article? Elle me dit que je peux lui faire confiance, mais je ne sais pas si j'en ai la force, je ne sais pas si ce n'est pas trop risqué. Je doute sans cesse, tout est un peu amplifié dans mon esprit et pas clair du tout. « Ne dit rien à personne … à personne c'est clair?!»
Le ton de ma voix est plus ferme et plus forte aussi. Ça risque de la surprendre, je change d'humeur très rapidment ces derniers temps un rien peu me faire sortir de mes gonds. C'est bien pour ça que je ne voulais pas qu'elle vienne mais, elle est là maintenant. C'est la face sombre de moi-même qu'elle va découvrir. « Et surtout pas à Julian … »
J'ai toujours un peu de rancœur à son égard, même si ce n'était pas lui. Je crois que je cherche surtout à en vouloir à quelqu'un et qu'il tombe à pique, qu'il est même une très bonne raison de me mettre en colère. Je n'ai jamais été très fan des journalistes, sauf Nate … Nate … Je n'ai plus vraiment envie de repenser à ça, pas maintenant en tout cas. J'ai d'autres choses à penser et c'est déjà beaucoup trop.