(✰) message posté Dim 7 Sep 2014 - 1:20 par Invité
Hammersmith;the corner of the street Because, if you could love someone, and keep loving them, without being loved back . . . then that love had to be real. It hurt too much to be anything else. Les rues obscures d’Hammersmith me procuraient un sentiment de solitude immense. Il y ‘avait dans la grande allée des petits magasins rustiques et sombres que je ne pouvais m’empêcher de fixer. L’ambiance mélancolique, presque austère, s’immisçait en moi telle une maladie incurable, me rappelant à chaque coin de rue que je n’étais que le pantin du destin. Je déglutis lentement en levant les yeux au ciel. Je me languissais de fumée et de nicotine. Je me languissais de cigarettes et d’arômes d’alcool. Je soupirai en mettant mes mains dans mes poches. Mes doigts se crispaient autour du tissu souple de mon jeans à la recherche de soutien. En vain. J’étais livré à moi-même dans la froideur de Londres. Tous mes amis étaient occupés à vivre leur propre vie, et je ne pouvais m’empêcher de me sentir rejeté. Je sentais le sol se dérober peu à peu sous mes pieds. Chaque pas me semblait être un nouveau défi, une nouvelle divagation dans une éternité d’injures et d’injustices. Chaque pas me rapprochait d’une humanité qu’on m’avait arraché de force. Le vent froid qui giflait mon visage placide était porteur de souvenirs que je m’étais évertué à balayer de ma mémoire. J’avais mis toute mon énergie et tout mon cœur à accomplir cette unique tâche; ma seule salvation. Mais j’avais failli à mon devoir. Je ne pouvais tout simplement pas laisser mon premier amour derrière moi. Je clignai des yeux pendant une fraction de secondes. Les vapeurs de voitures et de diverses pollutions mélangées, me revenaient en pleine face, faisant écran sur le monde réel qui m’entourait, et aspergeant mon âme éplorée de courage. Je n’étais qu’à moitié l’homme suffisant et ambitieux que j’espérais. Je n’étais qu’une moitié d’homme. Ma main tremblante frôla ma cuisse douloureuse. Je grinçai des dents en sentant mon genou claquer sous la pression de mes mouvements. Cette douleur était une sonnette d’alarme. Un énième rappel : Je devais soigné cette putain de rupture de ligament. J’arquai un sourcil, la perspective de retourner en salle de chirurgie m’hérissait le poil. Je me lançais dans ma quête vouée à l’échec avec plus d’ardeur. Mes pas claudiquants se voulaient plus téméraires mais ma démarche particulière me faisait obstacle. Je me surpris à ramper dans la foule effrénée. J’émis un gémissement en m’adossant à un mur avant de rentrer dans le premier commerce venu : Une brasserie. Je trainai ma jambe gauche jusqu’au comptoir.
« Une pression medium, s’il vous plait. » Soufflai-je en me hissant sur le tabouret.
Quelques gouttes de sueurs perlaient sur mon front. Le poids que je trainais était exténuant. Ma main tremblante frôla ma tempe avant de s’engouffrer dans ma chevelure rebelle. Je pris une grande inspiration avant de boire une gorgée de ma boisson fraiche. Je marquai une pause de quelques minutes avant de me retrouver pour scruter les lieux où j’avais atterri. J’avais vécu pendant 6 mois dans la rue parallèle, et pourtant je ne m’étais jamais aventuré dans ce coin-là du quartier ouest. Je suppose que c’était un peu trop onéreux pour moi. Mes yeux traversèrent rapidement la pièce, avant de se figer sur un fauteuil en face de la porte : Athénaïs ! Je me levai d’un bond, manquant de me perdre l’équilibre afin de me diriger vers la jeune femme.
« Salut toi! » Annonçai-je en souriant. Je me laissai tomber à ses côtés, plus par nécessité qu’autre chose. Je fléchis lentement le genou. « Tu ne réponds jamais à mes appels. » Commençai-je d’un ton neutre. « Je voulais te parler de vive voix. Il y ‘a des choses que je ne peux pas dire à un intermédiaire, peu importe le degré de confiance que tu lui fais. » Mon regard bleu était plongé dans le sien. « Des choses comme ; tu m’as manqué, ou on devrait se revoir pour parler de France et de nous. »
Une ombre malsaine se dessina sur mon visage, faisant courber les coins de ma bouche serrés.
« Tu ne peux pas me fuir indéfiniment, Athénais. »
Je m’accoudai à la table afin de soulager la pression sur mon membre engourdi. La douleur était presque supportable.
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(✰) message posté Dim 7 Sep 2014 - 18:58 par Invité
La raison pour laquelle elle avait jeté son dévolu sur cette brasserie venait d’une envie de tranquillité, toutes ses connaissances allaient à celle qui se trouvait au coin de la rue, impossible de boire un verre sans être interrompue alors qu’ici, elle n’avait pas à supporter tous ces regards. Peu importe le style ancien des lieux, siroter un cocktail au calme lui permettait de se détendre, de profiter d’une courte pause. La vie de riche héritière ne lui avait jamais dérangé, mais ces derniers temps, certaines de ses relations devenaient difficile à gérer. Celles avec les femmes étaient d’une facilité déconcertante, soit elles s’appréciaient, soit elles se détestaient, point. Mais du côté de la gent masculine, rien ne semblait vouloir se dérouler normalement. C’était à en avoir le tournis.
Alors que la belle profitait de sa solitude, la porte s’ouvrit et qui voyait-elle ? Julian Fitzgerald. Le sort s’acharnait sur elle, c’était sûr. L’une des rares fois où elle souhaitait un peu de calme, il fallait qu’elle tombe sur lui.
“Oh mon Dieu, pourquoi ?” s’apitoya-t-elle intérieurement, en se cachant le visage.
Heureusement, il ne semblait pas l’avoir vue. Sa démarche clopinante indiquait sans aucun doute, une blessure à la jambe, il n’avait pas l’air en très grande forme. Il était loin de ressembler à celui pour lequel elle était tombée auparavant, en France. La curiosité l’emporta sur son envie de fuir les lieux. Elle pensait pourtant qu’il profitait de sa vie après qu’elle l’ai aidé à monter tous les échelons en un temps record. A vrai dire, ce n’était que des déductions car elle n’avait aucun lien direct avec lui, elle ne le voulait pas, se souvenant que trop bien de la façon dont il l’avait séduite. N’étant plus très sûre de lui parler, elle attendit tranquillement et recommanda un cocktail lorsqu’il se décida à jeter un oeil autour de lui, comme sorti d’un monde parallèle. Il ne tarda pas à la repérer et s’affala presque sur le fauteuil voisin, visiblement épuisé.
« Tu ne réponds jamais à mes appels. » Elle ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire. “Je n’ai jamais reçu aucun de tes appels, est-ce que tu es sûr d’avoir le bon numéro ?”
Evidemment qu’il n’avait pas le bon numéro, il en était hors de question.
« Des choses comme ; tu m’as manqué, ou on devrait se revoir pour parler de France et de nous. » Et laissa échapper un léger rire. “Je vois que tu sais toujours aussi bien parler aux femmes, Julian mais tu n’as pas besoin de faire ça avec moi.” dit-elle en sirotant son verre. “Tu es doué alors je te pardonne d’être un menteur pareil.” poursuivit-elle en l’observant.
« Tu ne peux pas me fuir indéfiniment, Athénais. »
Il touchait un point sensible mais réel. Elle l’évitait, le fuyait. Feintant l’indifférence, elle se contenta de répondre :
“C’est toi qui a fui et m’a abandonnée à Paris, sans aucune pitié.”
La jeune femme n'aimait pas revenir sur ce sujet où elle ne se sentait pas maitresse d'elle-même. De toute manière, autre chose l'intriguait. L’état physique de Julian l’alarmait, il semblait être dans cette situation depuis un petit moment. Elle s’offusqua, irritée de voir que ses proches le laissaient ainsi.
“Tu as mauvaise mine, ta jambe te fait mal on dirait. Pourquoi tu ne te soignes pas ?” demanda-t-elle, agacée. “Et n’essayes pas de me berner.” l’avertit-elle.
Hammersmith;the corner of the street Because, if you could love someone, and keep loving them, without being loved back . . . then that love had to be real. It hurt too much to be anything else. Quelque part, j’étais content d’être tombé sur elle : Athénaïs Hermès-Deschanel, la conquête amoureuse dont j’étais le plus fier. Elle était d’un sex-appeal incroyable. Je plongeai mon regard dans le sien afin de détailler ses traits légers. Rien n’avait réellement changé, sauf peut-être le fait qu’elle était mieux maquillée. Un trait noir comme les jais surlignait chacun de ses yeux azur afin d’intensifier le regard qu’elle posait sur moi. Je lui souris, amusé. Nous nous étions connu en France, il y’ a quelques années de cela, lorsque j’effectuais l’un de mes stages en entreprises exigés par mon cursus universitaire. Je ne me rappelais pas des détails pertinents de cette rencontre, mais je savais avec certitude que cette jeune femme était unique. Les flashs de nos balades le long de la Seine, ou des petits déjeuners chez Pierre Hermé défilaient derrière mes paupières. Il n’y avait qu’elle pour me faire avaler des macarons hors de prix de si bon matin, sans que je n’aie envie de faire une overdose au sucre. Mon visage s’illumina au souvenir même, de son parfum boisé et de son eau de Cologne inabordable. Je me redressai sur mon fauteuil. Je n’étais pas spécialement fier de mon allure du jour. Mon genou me terrassait à chaque pas, m’inspirant des douleurs que mon visage ne pouvait plus cacher. Je pris une grande inspiration.
“Je n’ai jamais reçu aucun de tes appels, est-ce que tu es sûr d’avoir le bon numéro ?”
J’haussai les épaules, hilare. Bien sûr qu’elle m’avait donné un faux numéro, comment avais-je pu tomber dans une combine aussi vieille que le monde ? Je plissai les yeux, d’un air suspicieux.
« Je me doute que tu ne l’as pas fait exprès. » Lançai-je sans changer d’expression. Je finis quand même, au bout de quelques secondes par relâcher la pression sur mes sourcils pour tendre un bras vers elle.
« Je veux le vrai. » Je marquai un silence. « En fait non, je n’insisterais pas ! » Me repris-je dans un élan d’arrogance. Je crispai mes doigts sur le vide. Puis, je baissai les yeux vers ma jambe, avant de me reprendre.
“Je vois que tu sais toujours aussi bien parler aux femmes, Julian mais tu n’as pas besoin de faire ça avec moi.Tu es doué alors je te pardonne d’être un menteur pareil.”
« Je vois que tu as toujours du mal à faire confiance au genre masculin. » Raillai-je en sous-entendant subtilement ses anciennes peines de cœur. Je savais que c’était imprudent de ma part de jouer avec le feu de la sorte, mais elle m’avait blessé en m’ignorant. Je le réalisais enfin, lorsque mon regard se posait sur elle, et que mon cœur se serrait. Je pense qu’elle m’avait tout simplement manqué. Et que le rejet et l’abandon, étaient les seules formes d’humanités que j’avais encore du mal à dépasser.
« Mais je ne te mens pas. » Finis-je par souffler dans ma barbe.
Elle prenait sa boisson afin de la siroter avec classe. J’avais la gorge sèche, et j’avais laissé ma bière au comptoir dans la précipitation. Je fis signe au serveur afin de commander un nouveau breuvage. Mon regard balaya la pièce avant de se reporter sur mon ancienne amoureuse.
“C’est toi qui a fui et m’a abandonnée à Paris, sans aucune pitié.”
Elle était tout à coup devenue amère. J’avais omis ce détail. Je me cambrai afin de lui faire face.
« Tu sais pertinemment que je n’aurais jamais fait le poids face à Weasley. » Répondis-je d’un ton sec. « Puis je devais rentrer à Londres. Je pense que notre petit à dieu était plein de passion. Je suis parti le cœur gros, ou presque. »
Nous avions eu une petite idylle, mais je me plaisais à croire qu’elle avait une position particulière dans mon cœur. Après tout, elle avait été une amie, et une associée tout le long de mes moments de solitude, que ce soit en France ou après mon retour à l’université de Liverpool. Athénaïs avait était une bouffée de fraicheur, une pause dans mon monde de désillusions et d’injustices.
“Tu as mauvaise mine, ta jambe te fait mal on dirait. Pourquoi tu ne te soignes pas ?” Son ton froid me tira violemment de mes pensées. Je la regardai médusé, avant de réaliser qu’elle ne faisait que s’inquiéter pour moi. Tout du moins, j’espérais. “Et n’essayes pas de me berner.”
« Tu ne l’avais sans doute pas remarqué à l’époque, mais j’ai un mauvais genou gauche. Quand je cours, je claque. J’ai eu une rupture / plusieurs ruptures de ligament au même endroit pendant mon enfance. »
Je marquai une pause.
« Mon père me battait. »
Avec le temps, j’avais pris de la hauteur par rapport à mon passé. J’avais toujours du mal à me dévoiler, mais avec elle, c’était si facile de m’ouvrir. Je lui faisais confiance.
« Je me suis pris une baie vitrée il y’ a quelques semaines. Je pense que c’est reparti pour un tour. » Je souris. « Je me soigne pas parce que tu es un terrible sponsor ! »
Je savais que je lui devais toutes mes réussites. C’était son argent qui avait propulsé ma carrière, et je ne pouvais m’empêcher de me sentir loyal envers elle. Comme si tout ce que j’avais acquis lui appartenait. Comme si je lui appartenait.
« Never break a sweat for the other guys, But when you come around, I get paralyzed »
Depuis qu’elle s’était installée à Londres, la belle avait saisi l’opportunité pour revoir des connaissances mais concernant Julian, le sujet restait délicat, pour elle en tout cas. Il était même plus qu’une simple connaissance d’ailleurs et il lui arrivait de se demander si c’était une bonne ou mauvaise chose. Dit comme ça, ça sonnait plutôt méchant mais en réalité, elle n’avait rien contre lui, il ne lui avait jamais fait de mal, c’était tout à son honneur. Seulement, il avait - et elle le constatait encore aujourd’hui - une capacité à lui faire accélérer ses pulsions cardiaques, à son plus grand désespoir. Si quelque chose pouvait venir à bout de son sang-froid, c’était bien de ne plus contrôler son corps et ses émotions et ça, le jeune homme savait très bien le faire, conscient ou pas. Cette faculté à la désarmer l’effrayait, elle avait déployé beaucoup trop d’efforts pour l’éviter pour que ce soit anodin. En apparence, la jeune femme semblait sereine, se délectant du goût citronné de sa boisson sans que personne ne se rende compte de la concentration dont elle faisait preuve pour ne pas faire des gestes trop brusques, des mouvements ou des paroles qui trahiraient sa gêne.
« Je me doute que tu ne l’as pas fait exprès. Je veux le vrai. En fait non, je n’insisterais pas !» “Julian.” commença-t-elle, sérieuse. “Tu travailles dans le monde de la presse, si tu avais vraiment voulu me contacter, tu aurais pu utiliser tes contacts. On dirait un enfant à qui il faut tout apprendre.” finit-elle par dire, taquine, posant un regard tendre sur lui. “Tiens tiens, tu me demandes mon numéro, je me sens flattée. Et finalement, tu changes d’avis, comment est-ce que je dois le prendre ?” demanda-t-elle en arquant un sourcil.
Il était difficile de mettre une définition sur les sentiments qui la traversaient, elle se sentait revenir plusieurs années en arrière, lorsqu’un garçon qui lui plaisait lui demandait son numéro et qu’elle feintait un léger sourire alors qu’au fond, elle sautait de joie. Vraiment ridicule. Elle avait vingt-trois ans et il lui faisait sentir comme une adolescente.
“J’ai envie de te tuer, Julian” marmonna-t-elle en poussant un soupir. “J’en ai marre de moi.” pensa-t-elle, se moquant de sa faiblesse d’esprit.
Leur liaison, car elle l’avait décidé, était restée secrète, de son côté du moins. Elle n’en avait jamais parlé à ses meilleurs amis et pourtant, elle revoyait clairement les moments qu’ils avaient passé ensemble comme si des vidéos tournaient dans sa tête, aussi nets que si ça s’était déroulé la semaine dernière. La mélancolie la gagna, elle se surprenait à regretter le passé même si dès le départ, elle savait qu’il n’était que de passage dans sa vie. Elle se souvenait des fois où elle lui lançait des regards, légèrement tristes, pendant qu’il s’émerveillait des paysages parisiens.
“Stage ou pas, je savais que ça ne durerait pas.” lui avoua-t-elle. “Sur toutes les fois où on a passé du temps ensemble, je n’ai jamais eu le sentiment que tu m’appartenais. Tu semblais comme… inaccessible.” finit-elle par lâcher, reposant son verre vide sur la table. “J’étais triste quand je pensais à ton départ qui approchait mais je ne te l’ai pas une seule fois montré, ça fait fuir les hommes ça, quand on pleure.”
Elle avait d’abord ignoré sa remarque sur les hommes, trop submergée par les souvenirs. Puis, adopta une position plus confortable au fond de son fauteuil, croisant ses jambes, les mains posées sur ses cuisses, tout à fait décontractée. Encore quelque chose qui n’avait pas changé, paniquée au début puis carrément à l’aise.
“J’ai raison de me méfier, mais de toi, je n’ai rien à craindre, n’est-ce pas ?” lui lança-t-elle, un sourire aux lèvres. « Tu sais pertinemment que je n’aurais jamais fait le poids face à Weasley. »
La sécheresse dans sa voix la surprenait, devait-elle prendre ce commentaire pour de la jalousie ou plutôt comme une excuse à la noix ? Elle pesa alors soigneusement ses mots.
“Ou bien… Je ne valais pas le coup pour que tu ai envie de me garder pour toi.” « Puis je devais rentrer à Londres. Je pense que notre petit à dieu était plein de passion. Je suis parti le cœur gros, ou presque. » Le coeur gros ! Un rire ironique lui échappa. “Tu mens encore. Je suis une grande fille, tu peux m’avouer que je n’étais qu’une petite distraction en France, ça fait bien longtemps que je le sais alors n’hésite pas à être franc.” dit-elle, son sourire disparu, le regard impassible.
Une pointe d’amertume sonnait dans sa voix, elle trouvait ça tellement frustrant ! Il était clair que Julian avait compté pour elle mais pour lui, elle ne pouvait pas en dire autant. Peu importait maintenant, du temps s’était écoulé depuis leurs adieux et les circonstances avaient changé, elle se promit de laisser cette histoire de côté, et de le voir comme il était, aujourd’hui.
« Mon père me battait. »
Cette nouvelle l'abasourdie, la frappant de plein fouet. Pas une seule fois elle ne s’en était douté, la culpabilité s’empara d’elle, regrettant le ton sur lequel elle lui avait fait des reproches. A cet instant, elle n’avait qu’une seule envie, le prendre dans ses bras et le chouchouter comme un enfant mais elle se contenta de se rapprocher, se mettant sur le bord de son fauteuil et lui attrapa une main.
“Je suis en colère de ne pas t’avoir connu avant, je t’aurai accueilli dans ma famille.” Elle était sincère et désolée. Ce genre d’injustice la mettait hors d’elle. “Un jour, je te présenterai à mes parents, vous allez vous adorer, j’en suis certaine.”
Plus que jamais, la jeune femme se sentait chanceuse d’avoir grandie auprès de parents aimant et disponibles malgré leurs emplois du temps chargés. Elle ne connaissait pas la douleur d’un divorce, des coups d’un père violent mais ne pouvait que compatir à ce genre de malheur. Elle découvrait en lui, une part vulnérable.
« Je me suis pris une baie vitrée il y’ a quelques semaines. » “Une baie vitrée ?!” répéta-t-elle. Il n’y avait que lui pour se mettre dans de telles situations ! “Et comment est-ce que tu as fait ça ? Tu habites seul ?”
Non, résolument, il n’y avait personne qui pouvait s’occuper de lui ? « Je me soigne pas parce que tu es un terrible sponsor ! » “Vraiment ? Retiens-bien ce que tu viens de dire !” répliqua-t-elle sur un ton de défi.
Et attrapa la bière que le serveur venait à peine de poser sur la table. Lorsqu’il essaya de récupérer son bien, elle tendit au maximum son bras pour la tenir loin de sa porté.
“Non non, c’est fini ça. D’ailleurs, tu vas m’accompagner à l’hôpital.” puis ajouta “Tu n’aurais jamais du dire ça, tu vas m’avoir sur le dos maintenant.”
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(✰) message posté Mar 9 Sep 2014 - 23:21 par Invité
Hammersmith; the corner of the street Because, if you could love someone, and keep loving them, without being loved back . . . then that love had to be real. It hurt too much to be anything else. La passion avait été dévorante tout le long. Athénaïs était une déesse de beauté et d’élégance, mais ce qui m’avait le plus touché chez elle, c’était sa dévotion pour les gens qui l’entouraient. Elle m’avait toute suite subjugué par sa grandeur d’âme et la hauteur qu’elle savait prendre vis-à-vis des situations. Un sourire nostalgique se traça sur mon visage, brouillant le fil de mes pensées. Aujourd’hui encore, j’étais subjugué. Je ne voulais pas trop m’attarder sur cette révélation de peur de succomber à nouveau. Je savais que tout nous opposait dans un monde superficiel et plein de préjugés. Je savais qu’il fallait que je m’évade, ailleurs, loin de son emprise et du passé. Le feu s’emparait peu à peu de mon âme. Je papillonnai des yeux : Quel était cette sensation qui me consumait ? Mes yeux se posèrent sur ses langues jambes et son corps svelte. Je déglutis au souvenir de son contact plein de luxure. Ma conscience ensorcelée, tanguait entre deux rives, partant et revenant au galop. Je me rappelais de la frénésie qui faisait chavirer mon cœur à chaque battement, du vent froid et pur de Paris qui ébouriffait mes cheveux rebelles, et de sa main chaleureuse et affectueuse qui me retenait pour que je ne m’égare pas. Mon ventre se tordait dans mon abdomen. Il m’avait fallu la douleur pour connaitre le réconfort et l’affection qu’elle m’avait offert. Je fermais les yeux afin de retrouver mes esprits. Il fallait que je reste alerte.
“Julian. Tu travailles dans le monde de la presse, si tu avais vraiment voulu me contacter, tu aurais pu utiliser tes contacts. On dirait un enfant à qui il faut tout apprendre.”
Je voulu rétorquer mais le regard tendre qu’elle posait sur moi me déstabilisait. Etait-ce un piège ? Elle me tendait la perche avant de la reprendre. Je la fixai sans un mot. Mon visage inexpressif était figé sur ses yeux envoutants.
“Tiens tiens, tu me demandes mon numéro, je me sens flattée. Et finalement, tu changes d’avis, comment est-ce que je dois le prendre ?”
« Je ne veux pas de ton numéro. Je compte te dire tout ce que j’ai en tête face à face. » Répondis-je charmeur. « Le téléphone n’est qu’un prétexte, mais restons professionnels. Je partage ta réticence. Je te traquerais, et j’arrangerais nos rencontres fortuites à chaque fois que j’en ressentirais le besoin.[ /color] » Je marquai un silence, hilare. « Comme tu as dis, je suis dans le monde de la presse. »
“J’ai envie de te tuer, Julian”
Je levais les yeux au ciel avant de lui tendre la main. Elle était crispée, tendue, peut-être même mal à l’aise. Je frôlai sa main d’un geste amical et réconfortant. Je voulais lui offrir un peu de plénitude, comme elle l’avait fait pour moi, il y’ a des années de cela. Je n’étais qu’un pauvre stagiaire en journalisme dans un magazine méconnu, et elle m’avait hissé au rang des Dieux, le sien. Je fermai les yeux en sentant sa peau vibrer sous la mienne.
« Arrête de faire comme si j’étais un étranger. » Susurrai-je à bonne distance. Je voyais bien qu’elle essayait de lutter contre le fantôme de notre passion. Je ne lui en voulais pas, mais je ne voulais pas qu’elle efface ce souvenir cher à ma mémoire. C’était impossible pour moi de songer à elle, autrement que comme une muse ou une fée magique parce derrière les apparences et les griffes acérées du destin, elle m’avait appris à respirer à nouveau. Lorsque nous nous étions rencontrés la première fois, Eugenia venait de me briser le cœur. Elle s’était évanouie dans la nature, me livrant aux démons ténébreux et aux monstres de mon enfance. Je croyais qu’aucune autre femme au monde n’était digne de confiance, que personne ne pouvait me retenir à jamais. Une ombre malsaine traversa mon regard brillant.
« Tu sais que tu n’es pas une simple conquête, ou un investisseur. »
Ma voix s’essouffla après cette révélation. Je baissai les yeux vers mon genou endolori, machinalement, par pur reflexe avant de ma regarder à nouveau.
“Stage ou pas, je savais que ça ne durerait pas.” Elle avait raison. Notre liaison avait été éphémère mais trop exaltante pour être oubliée . “Sur toutes les fois où on a passé du temps ensemble, je n’ai jamais eu le sentiment que tu m’appartenais. Tu semblais comme… inaccessible. J’étais triste quand je pensais à ton départ qui approchait mais je ne te l’ai pas une seule fois montré, ça fait fuir les hommes ça, quand on pleure.”
« Je ne suis n’importe quel homme. » Lançai-je en redressant mes épaules. Mon ton était arrogant, mais sincère. Je ne lui avais jamais montré mon attachement, mais je ne voyais pas l’intérêt de m’attarder dans des tirades sirupeuses lorsque le temps était compté. Je préférais profiter de sa présence, et de son influence tant que je le pouvais. J’avais toujours était clair sur ce point. Athénaïs était une femme magnifique, mais elle n’en demeurait pas moins puissante. « Je ne savais pas que les fantaisies c’était ton truc. » Raillai-je. « Je me rattraperais la prochaine fois qu’on sortira ensemble ! » Je ris en empoignant légèrement son bras. C’était peut-être un geste déplacé. Je la relâchai subitement.
Ma réplique sur les hommes était passée sans trop dégât. Ma déesse intérieure se réjouissait de l’avoir échappé belle. Je soupirai en me positionnant à quelques millimètres d’elle. Elle avait adopté une pose décontractée, pourquoi pas moi ? Ma jambe gauche était fléchie dans un position anormale, mais je tentai de la tendre sans trop de dégâts.
“J’ai raison de me méfier, mais de toi, je n’ai rien à craindre, n’est-ce pas ?”
« Tu devrais te méfier de moi plus que de tous les autres ! » Ma langue claqua contre mon palais. Je fis la moue, avant de reprendre mes grands airs d’écrivain. « Je connais plusieurs de tes faiblesses. Je pense même être l’une d’elle. »
Wesley revenait sur le tapis. Je ne connaissais le jeune homme que de vue, mais je me sentais obligé de ressentir une certaine animosité vis-à-vis de lui. Après tout, il avait réussi à avoir quelque chose que je n’avais pas : La dévotion éternelle d’Athénaïs.
“Ou bien… Je ne valais pas le coup pour que tu ai envie de me garder pour toi.”
« Tu étais déjà amoureuse de lui à l’époque. C’est fou, mais tu étais la seule à l’ignorer. Tout le monde le savait. Je le savais. » Je lui souris. . « Ce n’est pas un reproche. Je ne valais pas mieux, j’avais débarqué en France le cœur brisé par ma meilleure amie, et des idées perverses plein la tête. Les françaises ont une si bonne réputation … » Blaguai-je en m’humectant les lèvres.
“Tu mens encore. Je suis une grande fille, tu peux m’avouer que je n’étais qu’une petite distraction en France, ça fait bien longtemps que je le sais alors n’hésite pas à être franc.”
J’arquai un sourcil face à sa mauvaise foi. Elle n’avait pas changé d’une semelle.
« Je ne te l’ai jamais caché. Tu étais une distraction au début. » Je marquai un léger silence, lors du quel mon regard bleu se plongea dans le sien. Mon cœur frémit sous l’effet de ce lien invisible. « Mais tu étais une si bonne distraction, que tu m’as détourné de toutes les autres. Il n’y a eu que toi en France. » Promis-je d’un air solennel.
Ma petite confession sur mon enfance brutale avait placé un froid entre nous. Je me sentais tout à coup catapulté dans une dimension parallèle dans laquelle je n’étais qu’un enfant désabusé et pitoyable. Son visage trahissait la pitié qu’elle ressentait à mon égard, mais je ne lui en voulais pas vraiment. Athénaïs avait toujours était une fille émotionnelle, même si elle s’évertuait à montrer le contraire.
“Je suis en colère de ne pas t’avoir connu avant, je t’aurai accueilli dans ma famille. Un jour, je te présenterai à mes parents, vous allez vous adorer, j’en suis certaine.”
Sa sollicitude s’immisça en moi comme une douce mélodie. Je plissai les yeux, avant de lui sourire d’un air idiot. Je ne voulais pas qu’elle en fasse trop. En fait, elle en avait déjà tellement fait pour moi. Ma carrière était la seule chose qui me maintenait hors de l’eau.
Elle se rebuta tout à coup. Notre petit échange sentimental s’évapora comme par magie. Elle me regarda de travers avant de s’offusquer :“Une baie vitrée ?! Et comment est-ce que tu as fait ça ? Tu habites seul ?”
« J’avais le genou pété depuis longtemps déjà. C’est une récidive ! » Essayais-je de me défendre tant bien que mal, mais je savais que c’était peine perdue. Elle ne lâcherait pas l’affaire : « Je passais mes vacances à Brighton, et une tempête a sévi. Je me suis retrouvé coincé dans une brasserie avec plein de monde et pour sortir j’ai traversé la vitre. Je sais que c’est impulsif et immature mais j’avais mes raisons. Je devais retrouver quelqu’un d’urgence. »
“Vraiment ? Retiens-bien ce que tu viens de dire !”
Elle me défiait du regard et je n’aimais pas beaucoup ça. Je fronçai les sourcils. Le serveur passa avec ma bière et elle la saisit à la volée.
“Non non, c’est fini ça. D’ailleurs, tu vas m’accompagner à l’hôpital.Tu n’aurais jamais du dire ça, tu vas m’avoir sur le dos maintenant.”
« Mais c’était une blague ! » Je me lamentai tant bien que mal, mais cette bicth était tenace. « Si je te dis que je suis déjà allé à l’hôpital, tu me croirais pas hein ? » Je soupirai. « J’ai déjà pris rendez-vous pour une consultation ortho. Je sais déjà ce qu’on va me dire. On est pas obligé de se déplacer pour ça. »
Ma rupture du ligament était inopérable au stade où elle en était. J’avais déjà subi plusieurs réparations durant les années qui avaient précédés mes études universitaires. Je soupirai. Je n’avais vraiment pas envie d’y retourner.
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(✰) message posté Mer 10 Sep 2014 - 2:31 par Invité
En se levant ce matin, elle ne s’était pas doutée une seconde qu’elle allait discuter du passé avec Julian, dans une brasserie choisie au hasard. La belle avait beau voir la cruauté de ce monde, elle n’en restait pas rêveuse, à certains moments. Elle était du genre à croire au destin quand elle se trouvait de bonne humeur. Peut-être qu’au final, cette relation l’avait laissée perplexe et que maintenant, elle devait saisir l’occasion pour enterrer ces souvenirs et passer à autre chose mais il ne lui facilitait pas la tâche, surtout en employant ce ton charmeur.
« Je ne veux pas de ton numéro. » lui répondit-il, le plus simplement du monde en la vexant. « Je compte te dire tout ce que j’ai en tête face à face. Le téléphone n’est qu’un prétexte, mais restons professionnels. Je partage ta réticence. Je te traquerais, et j’arrangerais nos rencontres fortuites à chaque fois que j’en ressentirais le besoin. Comme tu as dis, je suis dans le monde de la presse. » “Me traquer ?” répéta-t-elle, vraiment amusée. “Tu ne pourras pas me trouver si je n’en ai pas envie.” déclara-t-elle, un sourire satisfait sur les lèvres. “Et je ne vois pas pourquoi tu aurais besoin de me voir en personne, nos intermédiaires se débrouillent très bien pour me transmettre tes petits désagréments professionnels.”
Lorsqu’il avait besoin de son aide, il l’avait toujours obtenu. Certes, elle ne voulait pas le rencontrer, ni préserver des contacts avec mais elle s’était portée garante pour lui couvrir ses arrières. Aussitôt demandé, aussitôt exécuté. Il arrivait même qu’elle agisse sans qu’il ne le demande, elle suivait son parcours avec dévotion mais elle s’était relâchée avec son récent emménagement à Londres ce qui expliquait pourquoi elle ignorait la cause de son état. Décidément, elle ne pouvait pas le lâcher du regard sans que finalement, il arrive un désastre. Et apparemment, il n’avait pas vraiment l’air de vouloir remonter la pente. Ce genre de comportement la sidérait, il pouvait avoir le monde à ses pieds mais il se fourvoyait. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait rencontré énormément de personnes et elle se souvenait avec clarté de ceux qui lui avaient fait une bonne impression, Julian en faisait parti. Jamais elle ne l’aurait embarqué au milieu de ces gens hypocrites et superficiels si elle n’avait pas vu en lui la capacité à se maintenir au dessus de tout ça, elle lui avait offert sa confiance en ayant conscience qu’elle jouait la crédibilité de sa famille. Les Hermès-Deschanel n’accordait leurs privilèges qu’à une petite poignée d’individus et à chaque fois, combien même on pouvait les détester, il était irréfutable qu’ils misaient toujours sur les bonnes personnes.
Elle ne lui en voulait pas, tout le monde avait ses moments de faiblesse et de détresse. Il lui fallait trouver un moyen de l’aider, mais là, ce n’était pas son argent ou ses contacts qui allaient se mettre à contribution. Elle allait devoir s’impliquer personnellement en sachant que ça allait sûrement prendre du temps, sa douleur semblait profonde et il en émanait presque autour de lui. Cependant, l’espoir de le guérir seule était mince, elle ne se considérait pas comme l’un de ses proches, c’était peut-être trop ambitieux de sa part de vouloir atteindre cet objectif. Mais son hésitation s’envola au contact de leur peau, d’une certaine manière, elle s’était attachée à lui et s’était habituée à prendre soin de lui à distance alors ça ne devait pas être plus difficile surtout que les possibilités s’étalaient devant elle. L’héritière avait du mal à rester pessimiste longtemps, elle-même trop ambitieuse pour rester bloquée. Sa première mésaventure amoureuse l’avait laissée désarmée, sans confiance en elle mais les années s’étaient écoulées et grâce à son entourage, elle commençait à se retrouver. Même si il lui arrivait encore de se mettre des barrières, elle les dépassait pratiquement à chaque fois, finalement fidèle à elle-même.
Se concentrant sur la stratégie à adopter, elle ne recula pas devant son geste.
« Arrête de faire comme si j’étais un étranger. » “Un étranger ne connaîtrait pas mon corps dans ses moindres détails j’imagine” répondit-elle sur un ton décontracté. « Tu sais que tu n’es pas une simple conquête, ou un investisseur. » “On ne peut pas me qualifier autrement pourtant, du moins pour l’instant.”
Ses mots étaient plein de sous-entendus mais elle préférait avoir toutes les pièces pour exposer son petit plan. Elle avait horreur des choses bâclées et se posait toujours trop de questions pour pouvoir sortir une réponse cohérente si jamais on essayait d’y trouver une faille. Et même si Julian n’avait pas l’air d’être en état de répliquer, elle se devait de ne pas le sous-estimer, il avait un autre don, en plus de lui faire de l’effet, c’était de la surprendre.
« Je ne suis n’importe quel homme. » “Tu le prendrais mal si je te disais que tu es comme les autres ?” le questionna-t-elle, curieuse. Je ne pense pas que pleurer t'aurait fait rester. Effectivement, tu n’es pas n’importe quel homme.” confirma-t-elle, tout à fait sérieuse. “Je fuis peu de personne.” ajouta-t-elle en riant. « Je me rattraperais la prochaine fois qu’on sortira ensemble ! » “Il faudra que tu fasses beaucoup de choses pour moi si tu veux te rattraper” susurra-t-elle, visiblement enchantée par cette idée. “Je suis capricieuse, tu le sais. Mais si tu veux te montrer en public avec moi, il faudra que tu te reprennes en main, pas que tu sois horrible en ce moment mais si tu n’as pas envie de trop en baver, ton visage d’Apollon pourra peut-être t’aider.” lui murmura-t-elle en réduisant un peu plus la distance qui les séparait puis elle s’éloigna soudainement. “C’est toi qui fait comme si j’étais une inconnue, tu n’arrives pas à me toucher pendant plus de trois secondes !” lui fit-elle remarquer en levant les yeux au ciel. « Tu devrais te méfier de moi plus que de tous les autres ! » “Tout ce que je vois là, c’est que tu es hésitant, tu ne supportes visiblement pas la distance entre nous mais quand on est trop proche, tu recules.” constata-t-elle. “Est-ce que tu as peur que je te croque ?” demanda-t-elle avec une voix d’enfant. « Je connais plusieurs de tes faiblesses. Je pense même être l’une d’elle. » “De quelles faiblesses parles-tu ?” Elle préféra chasser celles qui lui venaient en tête. “Oh, vraiment ? Alors ce sera facile pour toi de me séduire à nouveau, non ? J’attends d’en avoir la preuve.” se risqua-t-elle à déclarer, peu intimidée.
Julian possédait des dispositions pour la charmer, mais elle n’était pas si sûre qu’il était capable de les utiliser pour la faire craquer. C’était elle qui se mettait dans tous ses états, toute seule, il n’avait rien à faire mais elle était décidée à ne plus flancher. La remarque sur les françaises la fit sourire - il arrivait souvent à la faire sourire dites donc - elle avait plusieurs fois entendu ce genre de discours.
« Tu étais déjà amoureuse de lui à l’époque. C’est fou, mais tu étais la seule à l’ignorer. Tout le monde le savait. Je le savais. » “J’aurai pu être amoureuse de toi, qui sait ? Tu t’en sortais bien si mes souvenirs sont bons.” « Ce n’est pas un reproche. Je ne valais pas mieux, j’avais débarqué en France le cœur brisé par ma meilleure amie, et des idées perverses plein la tête. Les françaises ont une si bonne réputation … » “Et est-ce que j’étais à la hauteur de cette réputation ?” l’interrogea-t-elle, choisissant de rentrer dans son jeu. « Je ne te l’ai jamais caché. Tu étais une distraction au début. Mais tu étais une si bonne distraction, que tu m’as détourné de toutes les autres. Il n’y a eu que toi en France. » “Tu n’avais pas le choix, je t’accaparais dès que tu avais du temps libre, je reconnais avoir été particulièrement collante !” se confessa-t-elle. “Mais je ne le regrette pas, j’aimais être à ton bras.” finit-elle par avouer.
C’était étrange la façon dont ils se parlaient avec tant de facilité, allant des évènements du passé jusqu’à l’enfance de Julian. Tout glissait si facilement. La gêne qu’elle avait ressenti au début avait disparu, elle passait même un bon moment. Il la faisait rire, et c’était bien tout ce dont elle avait besoin.
« Je passais mes vacances à Brighton, et une tempête a sévi. Je me suis retrouvé coincé dans une brasserie avec plein de monde et pour sortir j’ai traversé la vitre. Je sais que c’est impulsif et immature mais j’avais mes raisons. Je devais retrouver quelqu’un d’urgence. » “La chance te sourit à ce que je vois.” dit-elle pour l’embêter puis ajouta : “Cette personne avait de la chance que tu fasses ça pour elle, c’est honorable. J’espère que s’il m’arrivait quelque chose, tu viendras me sauver.” lança-t-elle, faussement menaçante. Elle n’avait besoin de personne pour se défendre !
Cette fois-ci, elle rigola pour de bon. “Pauvre petit bébé. Tu vas me faire le plaisir d’arrêter de boire, et dans mon élan de gentillesse, je t’offrirai ce que tu voudras lorsqu’envie d’alcool te viendra.” Ce n’était pas une proposition, il n’avait pas le choix. “Est-ce que tu as contacté les meilleurs médecins que tu pouvais trouver ? Te connaissant, non ! Alors viens, je veux que tu vois un vrai pro, et peut-être que des séances de massages pourraient te soulager.” se dit-elle plus à elle-même qu’à lui.
Elle reposa la bière et se leva. Déterminée, elle attrapa l’une de ses mains et le tira vers elle, en essayant de le forcer à se lever mais malgré tous ses efforts, il restait assis comme si elle ne faisait que lui tenir la main. Il semblait s’amuser de la situation, il ne lui avait suffit qu’une légère pression du bras pour lui faire perdre l’équilibre. Elle manqua de tomber complètement sur lui mais se rattrapa de justice sur les bords de son fauteuil. Cependant, la scène devenait dangereuse. Son genou avait réussi à prendre appui sur le siège, tout juste entre ses jambes. Son visage était presque dans son cou.
“J’ai failli t’écraser, j’aurai pu te faire mal !” lui reprocha-t-elle, en lui lançant un regard noir. “Je mange encore plus que lorsqu’on s’est connu.” précisa-t-elle. “Viens s’il te plait.” demanda-t-elle, sérieuse cette fois et songeuse de son état. “Je suis sûre qu’il y a quelque chose à faire pour que tu ai moins mal.” Elle ne pouvait accepter le contraire. “Je resterai avec toi.” ajouta-t-elle plus bas, se voulant rassurante mais peu certaine que ces mots pouvaient lui faire changer d’avis. “J’appelle un taxi, rejoins-moi dehors.” lui dit-elle, en exerçant une pression sur sa main avant de sortir.
Elle avait l’impression d’avoir déjà vu cette scène, quand elle lui demandait de la rejoindre quelque part. Finalement, elle composa le numéro de son chauffeur. C’était plus pratique. Dehors, le temps avait refroidi et un léger vent s’était levé. Un frisson la parcouru, une véritable frileuse. Elle espérait que Julian allait la rejoindre, et qu’une fois qu’il aurait vu un médecin faisant parti de ses connaissances, ils trouveraient une solution pour son genou. D’ailleurs, elle avait fini de mettre en place son stratagème. Elle le lui proposerait après la consultation.
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(✰) message posté Mer 10 Sep 2014 - 18:11 par Invité
Hammersmith; the corner of the street Because, if you could love someone, and keep loving them, without being loved back . . . then that love had to be real. It hurt too much to be anything else. Mon regard se perdait dans le brouillard et les tourbillons de mes sentiments. Sous l’ombre des ténèbres, je rampais pour traverser le trou noir mais j’étais si faible et impuissant. Mon rythme cardiaque oscillait à chaque fois que je sentais sa proximité, son souffle ou son odeur délicate. Le vide qui rongeait mon âme meurtri était froid et douloureux. Je déglutis en me redressant. Mon genou claqua, mais je refusais de partager cette énième lamentation. J’avais grandi dans la violence de toute façon. Mutilé, éclopé, mais jamais usé, tel était le destin de l’enfant rejeté. Il n’y avait aucun mot pour décrire mes sentiments. Toutes ces années j’avais pleuré cette malédiction, mais à présent peu m'importait que je boite que j’aie mal, ou que je sois heureux, du moment que je réussissais à graver mon nom dans l’histoire. C’était un peu présomptueux de ma part, mais je suivais la même quête de l’absurde et de l'éternel qui avait bien pu pervertir ce bon vieux Dorian Grey.
Je lançai un regard en biais à Athénaïs, charmé, envoûté par sa prestance princière.
“ Me traquer Tu ne pourras pas me trouver si je n’en ai pas envie. Et je ne vois pas pourquoi tu aurais besoin de me voir en personne, nos intermédiaires se débrouillent très bien pour me transmettre tes petits désagréments professionnels. ”
Son ton amusé, peut-être aussi taquin, eut le don de me sortir de ma torpeur passagère. Je levai les yeux au ciel en faisant la moue. Ma bouche se courba pour laisser place à l’expression de ma mesquinerie subtile et délicate. Je ne voulais absolument pas la froisser plus que nécessaire.
« Comme tu veux. » Souris-je, désinvolte et hautain. « J’ai déjà affirmé que je n’insisterais pas. »
Je marquai une légère pause lors de laquelle mon regard sombre croisa le sien. Je pouvais déceler la pointe de malice qui pétillait au fond de ses yeux, et je ne pouvais que constater, à mon plus grand désarroi, l’intensité de la complicité qui nous reliait. Mon cœur se serra à cette pensée.
« Je partagerais avec tes intermédiaires les souvenirs de nos prouesses charnelles. » Ma voix était régulière et dégagé. Je la défiais sans aucune once d’amusement. Je savais à quel point la jeune femme voulait rester discrète quant à ses fréquentations personnelles, et je trouvais malin plaisir à jouer avec cet aspect-là de sa personnalité. « Je dirais à quel point tu es un mauvais coup ... A moins que tu veuilles me faire changer d’avis. » Je me mordis la lèvre inférieure en la dévisageant.
Je me perdais dans mes vices les plus étranges. Athénaïs était une femme splendide, il n’y avait aucun doute là-dessus, mais ce n’était pas son physique avantageux qui m’enchantait le plus. Il y’ avait cette lueur insalubre qui battait au gré de ses cils, cette aura majestueuse et effrayante qui contournait chacune de ses courbes. Je déglutis avec amertume. Le temps s’était écoulé à une vitesse vertigineuse, dressant une distance entre nous, mais je me sentais proche d’elle par des moyens obscurs et pervers dont elle ne se doutait pas. Ma poitrine se souleva, mon âme prisonnière des ténèbres ployait, criait, et tambourinait dans ma cage thoracique, avide de liberté à nouveau.
Je m’étais habitué à sa bienveillance, si bien que parfois, j’avais du mal à m’approprier les mérites de ma réussite fulgurante dans le monde du journalisme. Elle avait propulsé ma carrière en se portant garante pour moi auprès de la firme de communication la plus influence du pays, quelque part, je n’existais pas sans elle.
“ Un étranger ne connaîtrait pas mon corps dans ses moindres détails j’imagine. ”
Je lui souris : . « Les yeux de l’étranger voient parfois plus clair. » Soufflai-je plein de mystères. « Mais ce n’est pas mon cas, ma vision est complètement troublée. »
Je crispai les mains autour de mon pantalon. La douleur au niveau de mon ligament rupturé semblait s’être estompée maintenant que j’étais en position de repos. Ou étais-ce sa présence bienveillante qui me sauvait à nouveau de mes démons ? “ On ne peut pas me qualifier autrement pourtant, du moins pour l’instant. ”Je n’étais absolument pas d’accord. Mes sourcils se froncèrent.
« Vu de l’extérieur, oui, mais je me plais à penser que nous avons été assez intime pour tu songes à notre relation différemment. » Je me mordis les lèvres avant de les humecter d’un air absent. Je réfléchissais à la manière de présenter mes arguments de la manière la plus poétique possible. « De mon point de vue personnel, et comme je l’ai vécu, tu as été mon ange gardien. Tu m’as sauvé de mes démons, lorsque mon âme ne jurait que par les vices et l’obscurité des ténèbres. J’avais beaucoup perdu et plus rien à gagner, mais tu m’as prouvé le contraire. Ta passion m’a consumé, alors que je croyais que mon cœur avait déjà brûlé. Tu m’as appris que j’étais digne d’accomplir mes rêves, et tu m’as propulsé de manière à ce que je ne puisse jamais me dérober de ta surveillance. » Un rire sarcastique m’échappa. Elle était la seule à ne m'avoir jamais abandonné. « Les choses ont pris une tournure merveilleuse, et j’ai appris à manier les armes à mon tour. Je me suis élevé pour devenir le seigneur du diable. Je me suis oublié, mais je suis toujours là, fidèle et loyal, comme le serais un chien dressé à la perfection. »
Mon expression était malsaine, presque folle. Je sentais mon ambition dévorante me pervertir jusqu’à la moelle, mais je ne faisais aucune résistance. C’était une délectation particulière que de sombrer pour mieux vaincre.
“ Tu le prendrais mal si je te disais que tu es comme les autres ? ”
Je lui lançai un regard noir, sans trop m’en rendre compte. Faisait-elle exprès de blesser mon égo ? Ou étai-ce une manière pour elle de marquer sa supériorité ? Elle prenait de la hauteur encore une fois. Et j’adorais cet aspect particulier de son caractère. Mon visage s’adoucit.
“ Je ne pense pas que pleurer t'aurait fait rester. Effectivement, tu n’es pas n’importe quel homme. ”
« Je serais resté une nuit de plus, ou peut-être deux. Tout dépend de l’intensité de tes sanglots. » Déclarai-je avec nonchalance. Elle ne voulait pas que je lui mente, et je mettais un point d’honneur à respecter cette demande.
“ Je fuis peu de personne. ”
Elle rit légèrement. Devais-je me sentir privilégié ? Je courbai la bouche, en silence.
“ Il faudra que tu fasses beaucoup de choses pour moi si tu veux te rattraper. Je suis capricieuse, tu le sais. Mais si tu veux te montrer en public avec moi, il faudra que tu te reprennes en main, pas que tu sois horrible en ce moment mais si tu n’as pas envie de trop en baver, ton visage d’Apollon pourra peut-être t’aider. ”
Elle s’approcha sensuellement de moi. Je la regardai, l’haleine coupé, comme hypnotisé par ses mouvements de charmeuse. Athénaïs était une aguicheuse redoutable. Elle s’éloigna tout à coup.
“ C’est toi qui fait comme si j’étais une inconnue, tu n’arrives pas à me toucher pendant plus de trois secondes ! Tout ce que je vois là, c’est que tu es hésitant, tu ne supportes visiblement pas la distance entre nous mais quand on est trop proche, tu recules. Est-ce que tu as peur que je te croque ? ”
Elle ne se rendait visiblement pas compte du danger qui la guettait. Elle s’aventurait bien trop loin de sa zone de confort personnel, là-bas au fond, à quelques mètres se trouvaient les feux passionnés et les illustres ruines de mon cœur. Je me penchai vers elle, aux aguets, tel un prédateur vorace.
« J’aurais plutôt peur de te manger toute crue. » Claquai-je, plein de sous-entendus. « C’est un écart qui vaudrait cher. »
Samantha me tuerait. Athénaïs me foudroierait, et Eugenia … Je pense qu’elle s’en fouterait royalement, tout du moins en surface. Je maintenais ma position pendant quelques instants, avant de me raviser. Peut-être qu’elle avait raison après tout. J'avais du mal à supporter son souffle au dessus du mien.
“ De quelles faiblesses parles-tu ? ”
« Je faisais allusion au fait que tu sois chatouilleuse au niveau des cuisses. » Répondis-je plein de sarcasme.
“ Oh, vraiment ? Alors ce sera facile pour toi de me séduire à nouveau, non ? J’attends d’en avoir la preuve. ”
« Tu es un peu trop détendu à mes côtés. Tu devrais être plus alerte que ça. » Raillai-je. « Tu pourrais être séduite sans que je n’ai à bouger le petit doigt. »
Je souris. Nous évoquions le passé avec une telle facilité. C’était de loin ma rupture la plus saine et le plus agréable. Je feins la surprise lorsqu’elle m’annonça l’éventualité, de son attachement pour moi. Je ne voulais pas entré dans les détails. A vrai dire, j’avais peur de dépasser les limites. Je clignai des yeux.
“ Et est-ce que j’étais à la hauteur de cette réputation ?”
J’haussai les épaules.
« Je ne sais plus. Je t’ai dis, qu’il fallait me rafraîchir un peu la mémoire. » Je ris à gorge déployée avant de fendre vers elle. « Tu es peut-être mon meilleur coup. Qui sait? Maintenant que je m'en souviens plus ... » Laissai-je échapper en m’éloignant.
“ Tu n’avais pas le choix, je t’accaparais dès que tu avais du temps libre, je reconnais avoir été particulièrement collante ! Mais je ne le regrette pas, j’aimais être à ton bras. “
Cette petite confession eut le don de me remplir de joie. Réalisait-elle l’ampleur de son effet sur moi ? Mes yeux la fixaient encore une fois, pétillants et malicieux. Je n’en avais jamais assez : de son visage, de ses sourires au coin et de ses manies linguistiques.
« On a toujours le choix. Puis je n’ai pas de scrupules quand il s’agit de mon bien-être. Je crois que j’aimais t’avoir à mon bras. »
L’ambiance devint un peu plus lourde lorsqu’on revenait sur mon accident à Brighton. Je ne voulais pas me lancer dans une longue tirade expliquant comment j’avais paniqué, lorsqu’Eugenia m’avait texté pour me faire part de son état. Le toit lui était tombé dessus, elle était handicapé moteur, et ses jambes paralysées avaient une inflexion anormale. Elle était incapable de ressentir la douleur, ou d’évaluer la gravité de ses blessures. Je ne pouvais pas rester dans cette brasserie à siroter ma bière. C’était tout bonnement impossible ! J'avais été impulsif, inconscient même, mais c'était une décision que je ne regrettais pas. Je pris une grande inspiration.
“ La chance te sourit à ce que je vois. Cette personne avait de la chance que tu fasses ça pour elle, c’est honorable. J’espère que s’il m’arrivait quelque chose, tu viendras me sauver. “
« J’ai toujours le genou droit à péter. Je pense que oui, je prendrais ce genre de risques inutiles pour toi. » Ma révélation était sincère, elle partait d’un bon sentiment. Ça n’avait rien avoir avec le support matériel qu’elle m’apportait, je pense que quelque part, je tenais beaucoup à Athénaïs.
“ Pauvre petit bébé. Tu vas me faire le plaisir d’arrêter de boire, et dans mon élan de gentillesse, je t’offrirai ce que tu voudras lorsqu’envie d’alcool te viendra. Est-ce que tu as contacté les meilleurs médecins que tu pouvais trouver ? Te connaissant, non ! Alors viens, je veux que tu vois un vrai pro, et peut-être que des séances de massages pourraient te soulager. “
Son ton était autoritaire, plein de reproches et incroyablement sexy. Ma bêtise n’avait donc aucune limite ? Je l’observai s’activer toute seule. Elle semblait déterminée à m’emmener consulter, coûte que coûte. Et le pire, c’est que je n’étais pas en état de résister. Elle reposa ma bière et se leva afin de me tirer. Je lui souris. Ce n’était pas avec son petit gabarit, qu’elle réussirait à me faire bouger. Mes doigts se fermèrent sur son poignet, et je la tirai vers moi. La jeune blonde perdit l’équilibre afin de basculer vers moi. Elle s'accrocha aux rebords du fauteuil, mais fini tout de même par nicher la tête dans mon cou. Sa proximité dangereuse me rappelait des exaltations passées. Je sentais son odeur enivrante se propager tout autour de moi. Je fermais les yeux, transporté par cette vague de douceur. Athénaïs se redressa légèrement.
“ J’ai failli t’écraser, j’aurai pu te faire mal ! “
J’ouvris les yeux pour réaliser que mon genou était pris en sandwich entre ses deux jambes. Je fis une petite grimace en lâchant sa prise.
“ Je mange encore plus que lorsqu’on s’est connu.“
Je posai mes mains de part et d’autre sa taille, un sourire diabolique aux lèvres. Mes paumes exerçaient quelques petites pression sur le tissu moulant de sa robe.
« Pas assez, on dirait. Tu es encore toute effilochée. » Me moquai-je avec douceur.
“ Viens s’il te plait. Je suis sûre qu’il y a quelque chose à faire pour que tu ai moins mal. “
Elle me prenait de cours. Sa sollicitude, et son air songeur étaient poignants. Je ne pouvais résister plus longtemps à son regard affectueux.“ Je resterai avec toi. “ Promit-elle. Je la regardais sans un mot, incrédule. Pourquoi se sentait-elle obligé de voler à mon secours à chaque dois ? J’allais bien. Mon pronostic vital n’était absolument pas mit en jeu. Ce n’était qu’un foutu ligament !
“ J’appelle un taxi, rejoins-moi dehors. “
Elle se détacha de moi afin de disparaître dehors. Je n’aimais pas être mis au pied du mur de la sorte. Je restai assis au milieu des gens, le regard dans le vide, les poings serrés. Je sentais la colère s’immiscer en moi comme un poison mortel. Je serrais la mâchoire avec dédain. Je ne voulais pas consulter ! Je passai une main nerveuse dans ma chevelure rebelle afin de prendre la bière qu’elle avait laissée sur la table. Je bu ma pression d’une traite, mais j’avais beau engourdir mon esprit, le cri de rage qui raisonnait en moi était assourdissant.
Au bout de quelques 15 minutes, elle n’était toujours pas revenue. Je voulais croire qu’elle était partie, mais ce n’était pas son genre d’accepter aussi facilement une défaite. Athénaïs avait grandi dans un monde où elle était reine, personne n’allait jamais à l’encontre de ses désirs ou de ses décisions, aussi intrusives soient-ils. Je crachai un juron en me redressant tant bien que mal. Je m’avançai d’un pas claudiquant en essayant de garder un rythme correct. Ma jambe gauche était raide. Elle refuser de ployer malgré mes efforts et les adaptions de ma démarche. Je déglutis en poussant la porte d’entrée.
Le vent froid caressait sournoisement mon visage, comme pour me rappeler ma défaite. Elle était de dos, mais je pouvais deviner son expression impatiente et son air revêche. Je m’approchai d’elle avec une lenteur maladive.
« Tu ne peux pas m’obliger à me faire soigner. Il faut mon consentement pour une intervention chirurgicale. » Râlai-je. « A moins que tu me fasses passer pour inapte et que tu signes à place. Je sais que tu as assez d’influence pour te procurer un tel certificat. »
Quelle plaie !
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(✰) message posté Ven 12 Sep 2014 - 16:18 par Invité
C’était étrange de constater que le genre humain pouvait ressentir autant d’émotions à la fois dans un seul coeur, et qui lui, continuait de battre peu importe la douleur qui vous coupait le souffle ou l’envie que le temps s’arrête. Ce phénomène faisait rage en elle, mais elle ne luttait pas, accueillant cette tornade comme une ancienne amie. Le passé se faisait impatient, violent afin de submerger entièrement son corps mais elle en avait décidé autrement, elle les refoulait avec ardeur. Cette tendance à trop et vite s’attacher lui inspirait un profond mépris, une rancoeur qu’elle se portait à elle-même. Alors qu’elle s’apprêtait à faire une énième liste des personnes qu’elle aurait du laisser derrière elle, le ton désinvolte et hautain de Julian la sorti de ses pensées. Elle l’observa, intriguée. Si l’envie lui prenait, il était capable de jouer l’un de ces snob qu’elle avait pour l’habitude de rencontrer aux soirées mondaines.
« Comme tu veux. J’ai déjà affirmé que je n’insisterais pas. » “J’imagine que tu jubilerais si je te suppliais de prendre mon numéro.” remarqua-t-elle, n’imaginant que trop bien sa victoire. « Je partagerais avec tes intermédiaires les souvenirs de nos prouesses charnelles. Je dirais à quel point tu es un mauvais coup ... A moins que tu veuilles me faire changer d’avis. » “Ils ne te croiront pas.” répondit-elle, simplement. “Ils savent de quoi je suis capable.” poursuivit-elle, pleine de sous-entendus avant d’ajouter, complètement hilare : “Comment crois-tu qu’ils me sont si fidèles ?”
Elle devait le reconnaitre, elle s’amusait beaucoup en sa compagnie. Elle adorait lorsqu’il la menaçait, lorsqu’il essayait de l’atteindre.
“Non, vraiment, si j’étais si mauvaise que ça, il faudra que je m’améliore dans ce cas, je m’entrainerai !” lança-t-elle, le plus normalement du monde. “Evidemment, dans ton état, je ne pense pas que tu pourras me servir de cobaye. Il faudra que je trouve quelqu’un qui veuille de moi et qui ne refuse pas mon numéro…” continua-t-elle, malicieuse.
En le regardant, elle ne pu s’empêcher de rire, il n’y avait pas à dire, elle aimait le taquiner. Elle ne se lassait pas de ce visage et puis comment se lasser, ils ne s’étaient pas revus depuis un moment. D’un côté, elle craignait que cet entretien s’achève trop vite et qu’il lui manque mais de l’autre, plus elle restait avec lui et plus elle avait du mal à refouler ses souvenirs où elle tombait irréfutablement pour son sourire.
« Vu de l’extérieur, oui, mais je me plais à penser que nous avons été assez intime pour tu songes à notre relation différemment. De mon point de vue personnel, et comme je l’ai vécu, tu as été mon ange gardien. Tu m’as sauvé de mes démons, lorsque mon âme ne jurait que par les vices et l’obscurité des ténèbres. J’avais beaucoup perdu et plus rien à gagner, mais tu m’as prouvé le contraire. Ta passion m’a consumé, alors que je croyais que mon cœur avait déjà brûlé. Tu m’as appris que j’étais digne d’accomplir mes rêves, et tu m’as propulsé de manière à ce que je ne puisse jamais me dérober de ta surveillance. Les choses ont pris une tournure merveilleuse, et j’ai appris à manier les armes à mon tour. Je me suis élevé pour devenir le seigneur du diable. Je me suis oublié, mais je suis toujours là, fidèle et loyal, comme le serais un chien dressé à la perfection. »
Elle ne savait vraiment pas s’il était sincère ou s’il avait calculé ses mots pour la faire tomber dans ses filets une nouvelle fois, mais ce qui était sûr, c’était qu’elle était suspendue à ses lèvres. Sa poitrine en éprouvait des difficultés à se soulever. Il lui coupait le souffle comme il savait si bien le faire, il lui faisait se sentir vulnérable face à lui. Elle voyait son coeur se disposer de lui-même sur un coussin de velours sur lequel il n’aurait qu’à tendre la main pour s’en emparer. Cependant, sa référence au diable l’avait frappée. Il était incorrigible.
“Tu me fais donc des infidélités en t’alliant avec le diable alors.” préféra-t-elle par dire. “Je suis vexée. Alors à moi de tout faire pour te récupérer et te ramener vers la lumière.” conclut-elle, un sourire légèrement triste sur le visage. “Tu as peut-être l’impression qu’il n’y a personne autour de toi mais c’est faux. Je suis là et je ne partirai plus. Je regrette d’avoir coupé contact avec toi, je me sens responsable.” Puis après avoir marqué une légère pause. “J’espère que tu accepteras que je m’occupe de toi.”
Même si elle lui demandait, en quelques sortes, son autorisation, il n’avait aucun choix sauf d’accepter. Combien même il résisterait, la belle savait se montrer persuasive surtout lorsque l’objet lui tenait à coeur. Julian comptait. Bienveillante, elle avait toujours veillé sur lui, de loin et maintenant que ça ne suffisait plus, elle se devait de l’aider. Le voir dans cet état l’insupportait. En le laissant rentrer en Angleterre, elle pensait avoir fait un bon choix puisqu’une nouvelle vie l’attendait, elle ne pouvait pas se montrer égoïste et le retenir. Même si il aimait à penser qu’il ne serait resté qu’un ou deux jours selon l’intensité de ses larmes, l’héritière savait qu’elle aurait déployé des forces dont il ne se doutait même pas. Elle l’avait laissé partir, en parfait état et maintenant, que voyait-elle ? Comment l’avait-on transformé ainsi ?
« J’aurais plutôt peur de te manger toute crue. C’est un écart qui vaudrait cher. »
Il s’était penché, tel un prédateur se penchant sur sa proie. Plus la distance entre eux se raccourcissait, plus son coeur semblait vouloir sortir de sa cage thoracique. Elle priait intérieurement pour qu’il ne ressente pas l’effet qu’il lui faisait. Devant lui, elle faiblissait à vu d’oeil, après tout, elle n’avait jamais su lui résister.
“Tu te plais à croire que tu es dangereux mais que feras-tu si l’envie me prenait de te sauter dessus ?” demanda-t-elle, le regard audacieux. “Je pense, que tu fuirais ou me repousserais.” « Tu es un peu trop détendu à mes côtés. Tu devrais être plus alerte que ça. Tu pourrais être séduite sans que je n’ai à bouger le petit doigt. » “Je suis déjà séduite.” lui susurra-t-elle d’une telle manière qu’il était impossible de savoir si elle mentait ou non. “Tu m’as toujours séduite.” précisa-t-elle. “Alors c’est plutôt toi qui devrais être sur tes gardes, je pourrai avoir l’envie irrépressible de me souvenir si tu es un bon amant ou pas.” continua-t-elle en parcourant son bras, du bout des doigts. « Je ne sais plus. Je t’ai dis, qu’il fallait me rafraîchir un peu la mémoire. Tu es peut-être mon meilleur coup. Qui sait? Maintenant que je m'en souviens plus … » “Tu as de la chance que l’on soit dans un endroit public. Tu me provoques trop, tu mériterais une bonne leçon !” s’exclama-t-elle en fronçant des sourcils avant de reculer.
De toute façon, étant donné son plan, elle aurait bien assez tôt une occasion pour lui faire regretter. “On verra alors qui est le prédateur” pensa-t-elle, malsaine mais elle se promit de revoir la question lorsqu’il avoua être prêt à venir à son secours. Elle était touchée et réconfortée même si elle préférait éviter d’être en position de faiblesse. Déjà qu’elle était presque sous son emprise lorsqu’il adoptait son ton charmeur. Il avait raison, il pouvait la faire tomber sans qu’il n’ai rien à faire. Athénaïs tombait d’elle-même. Elle cru défaillir lorsqu’il la pris par la taille, son coeur stoppa net, il lui était impossible de bouger. Elle maudissait le ciel pour être paralysée de la sorte aussi facilement et se jura bien fort, de lui rendre la pareil. Heureusement, la fraîcheur de l’extérieur lui fit tomber la température.
Il ne semblait pas se décider à sortir. Patiente, elle attendit. Il ne pouvait pas s’échapper. Finalement, lorsque la porte de la brasserie s’ouvrit, elle se tourna, le dévisageant. Il était énervé. Peu habituée à cette facette, elle resta silencieuse pendant quelques secondes et s’approcha doucement vers lui. Sa voix se voulait affectueuse et reposante.
“Je ne voulais pas t’énerver.” dit-elle sur un ton de pardon. “Se faire opérer n’est sans doute pas l’une de tes activités favorites mais je suis égoïste, je te veux en un seul morceau et pas délabré. Je m’inquiète beaucoup trop pour toi et ça n’arrêtera pas tant que tu ne seras pas soigné. Alors ne m’en veux pas.”
Abandonnant toute idée de garder certaines distances avec lui, elle le pris dans ses bras, enfouissant son visage dans son cou. De son corps émanait une chaleur qui lui mit du temps à lâcher prise. Elle espérait de tout son coeur qu’il ne poserait plus jamais ce regard sur elle. Dans ses bras, elle pouvait sentir son odeur corporelle qu’elle avait connu si bien pendant une courte période de sa vie. Reprenant peu à peu ses esprits, elle s’écarta légèrement et plongea ses yeux bleus dans son regard.
“A partir de maintenant, je ne te lâche plus, navrée pour toi.” dit-elle en souriant avant de s’éloigner pour de bon. "Sauf si tu me regardes dans les yeux et me demande de partir, alors peut-être que je le ferai. Peut-être j'ai bien dit." « Tu ne peux pas m’obliger à me faire soigner. Il faut mon consentement pour une intervention chirurgicale. A moins que tu me fasses passer pour inapte et que tu signes à place. Je sais que tu as assez d’influence pour te procurer un tel certificat. » “Oh, je n’aurai rien à signer, ni toi d’ailleurs.” lança-t-elle avant de s’engouffrer dans la voiture.
Lorsqu’il monta à son tour, elle lui expliqua :
“Nous allons rendre visite à un ami, autant que tu le saches maintenant, ce n’est pas un médecin.” Ayant conscience de la gravité de sa phrase, elle s’empressa de poursuivre. “Il est informaticien officiellement mais à ses heures perdues, il opère des cas inespérés. Il est extrêmement doué.” ajouta-t-elle pour le rassurer. “S’il peut t’opérer, il n’attendra que mon feu vert, peu importe ce que tu diras. Alors essaye d’être coopératif. Je l’ai déjà vu planté des gens avec une seringue pour qu’ils arrêtent de se débattre.”
C’était particulièrement drôle de lui raconter tout ça, il n’avait pas l’air rassuré du tout. Bientôt, ils arrivèrent dans un quartier résidentiel, assez calme et bien bâti. La maison de son ami en question, était protégée par un immense grillage noir, où par-dessus, une allée de graviers serpentait jusqu’à la porte d’entrée. Une haute silhouette les attendait et leur pria de le suivre à l’intérieur. Contrairement à dehors, la maison était incroyablement éclairée. Les murs blancs renforçaient cet éclat de lumière. Une porte s’ouvrit sur un jeune homme, à peine plus âgé qu’elle. Il se précipita vers elle, l’enlaçant.
« Athénaïs ! On s’est déjà vu la semaine dernière, mais c’est toujours un plaisir de te revoir ! » “Je suis contente aussi de te revoir, Alex. Il faut croire que je n’arrive pas à me passer de toi.” dit-elle en lui rendant son étreinte. “Je te présente Julian, je t’ai tout expliqué au téléphone.” « Venez dans mon bureau. »
Julian ne semblait pas à l’aise. Sans ménagement, elle lui pris la main et l’attira dans la pièce en question. Plus vite ils en finissaient, plus vite elle pourrait lui apprendre la surprise.
"Si tu veux, je peux attendre dehors." lui proposa-t-elle.
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(✰) message posté Sam 13 Sep 2014 - 4:19 par Invité
Hammersmith; the corner of the street Because, if you could love someone, and keep loving them, without being loved back . . . then that love had to be real. It hurt too much to be anything else. Ma bouche était sèche de sensations que je m’interdisais de ressentir. Je pris une grande inspiration en tenant entres mes doigts les méandres de mon âme corrompue. Mon cœur brisé battait entre mes paumes, frémissant, seul et abandonné. Pour une raison que j’ignorais encore, Athénaïs m’offrait des promesses de gloire et d’absolution que je ne pouvais ignorer. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, était une œuvre de poésie enivrante qui transportait littéralement mon esprit comme si chaque moment passé à ses côtés était un enchantement. Je fermais les yeux pendant quelques instants. J’étais bien conscient de jouer avec le feu, mais la chaleur était vitale pour mon cœur de glace. Je tendais les bras dans le vide comme un idiot, à la rencontre de la lumière ardente qu’elle voulait bien m’offrir. Mes doigts frôlèrent son visage avec maladresse. J’étais si perdu.
“ J’imagine que tu jubilerais si je te suppliais de prendre mon numéro. ”
J’arquai un sourcil, presque amusé. En effet, la perspective de gagner ce bras de fer ridicule m’emplissait de joie. Je m’étais toujours incliné face à l’autorité de la jeune femme. Jamais, Oh grand jamais je n’avais su me dérober de ses demandes, même les plus extravagantes et les plus improbables. Alors cette une illusion de pouvoir m’exaltait à un certain point.
“ Ils ne te croiront pas. Ils savent de quoi je suis capable. Comment crois-tu qu’ils me sont si fidèles ? ”
Le ton de sa voix était musique. J’étais bercé par chacune intonation de ses lèvres charnues. Mes yeux se posèrent sur sa bouche, incapable de se dérober de la vue rosée et alléchante de sa chair. J’avais gouté à ses baisers un million de fois, mais j’avais la sensation d’avoir besoin d’un dernier effleurement pour faire mon deuil. Les ténèbres envahissaient mes pensées, m’insufflant des idées perverses et dangereuses. Je déglutis.
Il me semble que mon absence dura quelques minutes. Je plissai les yeux afin de concentrer mes efforts sur ses paroles. Elle s’était tapé tout son staff professionnel ? Ma langue claqua contre mon palais, pleine de rage et de mauvais ressentiments.
« Je suppose que c’est ce que tu as tenté de faire avec moi aussi : M’apprivoiser. » Lançai-je, impénétrable. « Tu as réussi ton coup. Je suis loyal. »
Il n’y avait aucun sarcasme dans mes mots. Je savais au fond de moi, que j’étais incapable d’avancer en oubliant tout ce qu’Athénaïs avait bien pu faire pour moi. Ma carrière florissante, mais surtout mon corps pervers. Je me rappelais de chacune de nos fusions charnelles, de ses sourires au coin quand je caressais la chute de ses reins ou de ses faux airs innocents lorsque je lui promettais de lui procurer bien plus d’orgasmes qu’elle ne pouvait imaginer. Je suppose que trop de bonnes choses finissent par succomber au vice. Je me surpris à me languir de sa peau douce, et de ses jambes interminables. Mon sang bouillonnait dans mes oreilles avant de stagner quelque part entre mon abdomen et l’entrée de mon pelvis. Elle s’approchait suavement de moi avant de se dérober comme une chimère du passé. J’adorais ses petits jeux de séduction interminables, mais j’étais paniqué à l’idée de perdre mon self contrôle. Et je le ferais sûrement, si ses charmes n’arrêtaient pas de m’assaillir de la sorte.
“ Non, vraiment, si j’étais si mauvaise que ça, il faudra que je m’améliore dans ce cas, je m’entrainerai ! Evidemment, dans ton état, je ne pense pas que tu pourras me servir de cobaye. Il faudra que je trouve quelqu’un qui veuille de moi et qui ne refuse pas mon numéro…”
J’éclatai de rire. Elle était dotée d’un sens de la répartie incroyable. Elle se défendait bec et ongles pour son honneur. Athénaïs était une créature merveilleuse, étrangère au monde des humains. Une sorte de trophée majestueux que je voulais précieusement garder dans une chambre secrète. Je la voulais. Je l’avais toujours voulu. Mais mes raisons étaient sombres et mesquines. J’enviais son statut, son argent et sa personnalité pétillante. Elle était un tout ! Une femme complète et intimidante. Je me mordis la lèvre inférieure. La chaleur montait en moi comme un mal incurable. C’était mon désir qui me chargeait de pulsions inappropriées. Je soupirai avec discrétion. Elle n’avait surement aucune idée de l’effet qu’elle avait sur moi. J’entendais les vents du farwest américain, siffler dans mes oreilles, me sommant de tirer avant mon adversaire mais je ne pouvais pas me résigner à achever une si belle chose. Je me redressai sur mon fauteuil afin d’avoir une prestance plus imposante.
« Et je m’entrainerais beaucoup de mon côté afin de rester à la hauteur de tes exigences. » Je marquai un silence. « Sait-on jamais que tu sens nostalgique parfois. La mélancolie est une sensation vicieuse. » Je moquai légèrement d’elle. « Je me refuserais de te laisser prendre entre les feux de ton désir ardent pour moi. »
Je lui lançai un regard complice. Malgré nos petites chamailleries, je savais qu’il y ‘avait un fond de vérité de chacune de nos confrontations. La tension sexuelle était présente entre nous. Elle l’avait toujours été, dès le premier instant ou mon regard avait croisé le sien. J’avais eu la révélation en sentant son parfum Christian Dior. Elle était trop belle pour que je puisse simplement passer mon chemin.
Je n’étais pas le genre d’homme à me lancer dans des tirades sentimentales inutiles, mais quand je le faisais, je mettais un point d’honneur à demeurer sincère. Je vouais une adoration éternelle à la jeune femme, qui avait révélé mes talents de manipulateur. Elle avait réveillé tous mes sens en dormance, afin de me hisser parmi l’élite. Je touchai sa main avant de me mesurer à elle.
“ Tu me fais donc des infidélités en t’alliant avec le diable alorsJe suis vexée. Alors à moi de tout faire pour te récupérer et te ramener vers la lumière. ”
Je me léchai la lèvre inférieure, d’un air mystérieux. J’avais du mal à l’imaginer du bon côté de la force. Athénaïs était une femme fatale, son rang se trouvait parmi les ténèbres, là où elle pouvait exerçait tous ses charmes malsains.
« Mais vous êtes un visage parmi les diables, Mlle Hermès- Deschannel. » Lançai-je d’un ton machiavélique. « Il fait bon d’être à deux en enfers. N’est-ce pas ? »
“ Tu as peut-être l’impression qu’il n’y a personne autour de toi mais c’est faux. Je suis là et je ne partirai plus. Je regrette d’avoir coupé contact avec toi, je me sens responsable. J’espère que tu accepteras que je m’occupe de toi. ”
Elle me coupa cours dans mon arrogance. J’étais suspendu entre les lignes de mon destin. Je m’étais senti seul toute ma vie, mais elle avait été là pour moi lors de mes pires épreuves, et elle était restée. Je savais qu’elle voulait garder ses distances pour mieux se préserver, et je comprenais son point de vue. Mais sa sollicitude envers moi était déroutante. C’était sa plus grande emprise sur moi.
« Tu ne devrais pas regretter, Miss Dior Chéri. » Prononçai avec un terrible accent français en référence au parfum qu’elle portait la première fois qu’on s’était croisé. « Tu t’es toujours occupée de moi, plus que qui conque. Je crois que tu devrais laisser tomber. Je suis un cas désespéré. Et je suis désespérant ! »
Athénaïs changea subitement de comportement. Elle s’était tout à coup transformée en une redoutable séductrice. Elle se pencha vers moi et son souffle parfumé chatouilla le duvet au-dessus de ma bouche. Je lui lançai un regard intrigué. A quoi jouait-elle ? A la chasse tiens donc !
“ Tu te plais à croire que tu es dangereux mais que feras-tu si l’envie me prenait de te sauter dessus ? Je pense, que tu fuirais ou me repousserais. ”
« Ce serait délicat de te fuir sur une seule jambe, mais te repousser me semble tout à fait envisageable. » Répondis-je en inclinant lentement la tête. Nos lèvres étaient figées dans le temps, à quelques millimètres les unes des autres.
“ Je suis déjà séduite. Tu m’as toujours séduite. ”
Elle marqua un léger silence, lors duquel je me sentis défaillir.
“ Alors c’est plutôt toi qui devrais être sur tes gardes, je pourrai avoir l’envie irrépressible de me souvenir si tu es un bon amant ou pas. ”
Je souris d’un air suffisant : « Et d’après ce que j’ai compris, il t’arrive souvent d’avoir des envies impures envers tes collaborateurs. » J’effleurai ses lèvres pendant une fraction de secondes. « Histoire de les rendre loyaux … » Je me mordis sensuellement le coin de la bouche. « Ton professionnalisme aura raison de toi. »
Notre petit jeu devenait de plus en plus périlleux. Elle répondait à mes provocations par de nouvelles provocations plus excitantes. Tout ce que je percevais de sa part était ondes de choc et vibrations érotiques.
“ Tu as de la chance que l’on soit dans un endroit public. Tu me provoques trop, tu mériterais une bonne leçon ! “
« Tu t’es lancé dans le trip S-M depuis le temps ? Nous avions envisagés les chaines et les menottes une fois, mais nos plans sont restés à l’état d’ébauche. » Je m’éloignai délicatement. . « C’est dommage. »
Son expression était pleine de défi et de ruse. Je redoutais ses réactions. Avec Athénaïs tout était surprise et exaltation. Je lui souris de mon air le plus idiot.
« Je suis content d’être tombé sur toi. » Finis-je par avouer dans un élan de sentimentalité écœurant. Je fis la moue avant de me reprendre. Ce n’était pas le cas la jeune femme qui tombait littéralement dans mes bras. Cette chute fortuite n’était qu’un accident, mais je percevais la chose différemment. C’était l’opportunité de retrouver le contact de sa peau douce et translucide. Mais comme toujours, elle se défilait. Elle m’abandonna à mon triste sort pour quitter la brasserie. J’étais piégé entre mon sens du devoir et la colère cuisante qui grandissait en moi.
Lorsque je la rejoins, son visage doux et son expression affligée, calmèrent les ferveurs de mes démons. Mais je n’en demeurais pas moins mal à l’aise.
“ Je ne voulais pas t’énerver. Se faire opérer n’est sans doute pas l’une de tes activités favorites mais je suis égoïste, je te veux en un seul morceau et pas délabré. Je m’inquiète beaucoup trop pour toi et ça n’arrêtera pas tant que tu ne seras pas soigné. Alors ne m’en veux pas. “
Il y’avait quelque chose dans sa voix qui me rendait faible. Elle se jeta dans mes bras, je n’eus pas d’autre réflexe que de serrer sa prise avec toute la passion dont j’étais capable. Mon genou gauche ploya, incapable de supporter nos deux poids réunis, mais je m’efforçais à garder cette étreinte chaleureuse le plus longtemps possible.
« Je ne t’en veux pas. Je ne suis pas d’accord avec toi, c’est tout. » Marmonnai-je à son oreille, avant de poser un baiser furtif sur sa pommette. « Parce que tu es une idiote acharnée, et que je n’ai jamais le courage de te tenir tête. »
“ A partir de maintenant, je ne te lâche plus, navrée pour toi. Sauf si tu me regardes dans les yeux et me demande de partir, alors peut-être que je le ferai. Peut-être j'ai bien dit .“
Je ris, amusé par sa bêtise, avant de plonger mon regard trouble dans le sien d’une clarté incroyable. Mes lèvres tremblèrent lorsque le contact s’établit entre nos deux esprits.
Ne pars jamais. Même lorsque je serais assez fou pour te dire de le faire. »
L’amour était une légende dans les cœurs brisés, mais le mien avait choisi de battre pour cette amitié interdépendante et compliquée. Elle se décala en direction de la voiture. Je n’aurais pas à signer et toi non plus … Sa voix me percutait sans cesse. Mais que voulait-elle dire au juste ? Je la suivis d’un pas peu assuré et inconstant. J’avais de plus en plus de mal à maintenir l’appui sur ma jambe atteinte. Je m’engouffrais tant bien que mal dans le siège arrière. Elle m’expliqua que nous rendions visite à un ami. J’écarquillai les yeux. Elle voulait me confier à une sorte de fanatique ? Je n’étais pas du tout rassuré, mais malgré ma panique, je choisissais de lui faire confiance.
« Extrêmement doué ? » Répétai-je d’un ton las.
Je retins ma respiration en tournant la tête vers la fenêtre afin de détailler les rues qui défilaient. J’aurais espéré un élan de compassion, ou une caresse réconfortante de sa part. Mais elle ne bougea pas, et pour une raison inconnue, je ne bronchai pas non plus.
Nous arrivâmes dans un quartier résidentiel chic et très calme. Je clignai des yeux en scrutant les habitations luxueuses et les grands portails en fer forgés qui séparaient les différentes propriétés. Il y’ avait un long sentier de gravier qui conduisait jusqu’à une maison ridiculement grande. Un jeune homme, d’un peu prêt notre âge, s’approcha en arborant un sourire colgate loin d’être rassurant. Sa proximité avec Athénaïs me fit tiquer. J’esquissais d’un signe de la tête lorsqu’elle fit les présentations, toujours incapable de grands mots ou d’expressions de politesses sur jouées. Elle avait bien senti mon malaise. Elle me prit la main afin de me tirer vers un bureau décoré de façon particulière. Il y’ avait d’énormes machines sophistiquées, des fils qui jonchaient partout sur le sol, et quelques schéma d’anatomie disposés pèle mêle.
“Si tu veux, je peux attendre dehors.“
Je me tournai vers elle.
« Tu te doutes que je resterais dehors moi-même, si tu ne me dis pas qui est ce type. » Grinçai-je entre mes deux, en la tenant à l’écart. « Je te fais confiance, ne te méprend pas, mais l’ignorance ne me va pas bien. »
Mon ton était d’une froideur inhabituelle. Je serrais les poings afin de canaliser mes tourments.
« Je me ferais opéré dans un hôpital ! C’était ça ton message ? » Je soupirai, en l'empoignant par la taille. Je la trainai, tant bien que mal jusqu’au couloir.
« C’est un intermédiaire lui aussi ? » Crachai-je en la plaquant contre le mur. « Je devrais peut-être croire en sa loyauté. »
Ma respiration devint tout à coup saccadée. J’avais envie de cogner contre les murs jusqu’à faire craquer chaque phalange, chaque cartilage et chaque tendon de ma main. Je ne méritais pas d’être mené en bateau. Elle ne méritait pas un tel fardeau.
« Tu devrais peut-être garder tes distances. Je ne suis pas bon pour toi. »
C’était dure de voir enfin qu’elle avait eu raison tout ce temps, de m’évincer de sa petite vie tranquille. Parce que je n'étais qu'un monstre de colère et de violence, exactement comme mon père.
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(✰) message posté Dim 14 Sep 2014 - 1:59 par Invité
Leur conversation se résumait à un match de tennis, ils se lançaient la balle en espérant marquer un point mais l’adversaire possédait des ressources et la renvoyait avec une facilité déconcertante. Plus la partie s’éternisait, et plus leurs forces les abandonnaient, les laissant, haletant, suspendus aux faits et gestes de l’autre, attendant une erreur qui marquerait la fin du jeu. Il était rare pour Athénaïs de trouver un adversaire à sa taille, peu de personne lui tenait tête ou avait la capacité intellectuelle pour. Évidemment, elle aurait pu s’offusquer du tempérament de Julian mais elle le considérait d’un autre oeil, ils se provoquaient sans grande méchanceté. Devant une autre personne, la belle l’aurait pris comme un véritable affront !
Tiens, il semblait avoir mal pris sa petite blague sur son personnel. Un sourire satisfait et vainqueur se dessina sur son visage, incapable de cacher sa joie. C’était plus fort qu’elle.
« Je suppose que c’est ce que tu as tenté de faire avec moi aussi : M’apprivoiser. Tu as réussi ton coup. Je suis loyal. » “Je te vois plutôt comme un chat sauvage, venant et partant, selon son envie. Je suis loin de pouvoir faire ce que je veux de toi.” dit-elle, en levant les yeux au ciel.
En réalité, depuis qu’elle avait croisé son regard en France, elle avait même plutôt l’impression que c’était lui, qui faisait ce qu’il voulait d’elle. A son grand regret, elle n’avait jamais eu l’impression d’avoir une emprise quelconque sur sa personne, contrairement à d’autres hommes qui pouvaient bien lui chercher la pierre du titanic au fond de l’océan. Et après tout ce temps, sans se voir, elle s’apercevait qu’elle avait toujours cette envie dévorante de le soumettre, de le rendre irrémédiablement accroc à elle. C’était un plaisir dont elle envisageait des solutions pour y parvenir.
« Et je m’entrainerais beaucoup de mon côté afin de rester à la hauteur de tes exigences. Sait-on jamais que tu sens nostalgique parfois. La mélancolie est une sensation vicieuse. Je me refuserais de te laisser prendre entre les feux de ton désir ardent pour moi. »
Il la charmait littéralement, en ayant réponse à tout. Elle éclata une nouvelle fois de rire. Sa repartie était loin de la laisser de marbre, elle se plaisait à recevoir des réponses de ce genre, qui la surprenaient. Malgré son air fatigué et vitreux, il arrivait tout de même à lui sortir ce genre d’absurdités ! Pas mal. Cependant, il devait bien se douter qu’elle n’était pas du genre à faire ce genre de démonstration, il pouvait faire ce qu’il désirait, elle se refuserait de bouger d’un cil. La belle était beaucoup trop fière.
Elle avait pourtant en tête, quelques images d’eux, perdant tout contrôle à chaque fois qu’ils se retrouvaient seuls. A ces souvenirs, elle se mordit inconsciemment la lèvre. Il était inutile de jouer aux saintes ni touche devant lui, il connaissait cette part d’elle qui était tout l’opposé de son image d’héritière digne et bien élevée. De ce côté, elle aurait pu craindre qu’il ne laisse échapper certaines informations à cause de son métier de rédacteur mais le temps lui avait prouvé qu’il n’en ferait rien. Pourtant, si l’envie lui venait, il pouvait très bien ternir la réputation des Hermès-Deschanel. Quoi que, si elle le décidait, elle pouvait décimer le journal pour lequel il travaillait. Enfin, pour l’instant, ce n’était pas nécessaire et sa cruauté n’allait pas jusqu’à là.
« Mais vous êtes un visage parmi les diables, Mlle Hermès-Deschanel. Il fait bon d’être à deux en enfers. N’est-ce pas ? » “Je suis outrée !” s’exclama-t-elle, amusée. “Demande à qui tu voudras, tout le monde dira que mon visage est pur et innocent. C’est toi et ta voix séductrice qui me font pêcher !” l’accusa-t-elle. « Tu ne devrais pas regretter, Miss Dior Chéri. Tu t’es toujours occupée de moi, plus que qui conque. Je crois que tu devrais laisser tomber. Je suis un cas désespéré. Et je suis désespérant ! » “Oh je t’en pris ! Arrête. Je suis sûre que tu possèdes une liste bien pleine de femmes qui seraient prêtes à se plier à tes moindres désirs.” le coupa-t-elle, exaspérée. “Oui, tu es désespérant et un aimant à hormones !”
Sans le vouloir, il avait réveillé une animosité en elle. Elle lui en voulait de lui faire croire qu’elle pouvait être spéciale à ses yeux ! Humpf, non, elle n’était pas dupe. Certes, il la faisait rire, elle le provoquait mais restait vigilante. Son coeur avait une tendance à être trop facilement séduit pour être mieux piétiné par la suite. Mais il représentait une telle tentation, qu’elle se laissa prendre au jeu.
« Et d’après ce que j’ai compris, il t’arrive souvent d’avoir des envies impures envers tes collaborateurs. Histoire de les rendre loyaux … Ton professionnalisme aura raison de toi. »
Il lui avait frôlé les lèvres durant une fraction de seconde. La tension était à son comble, elle appela sa raison pour résister à la tentation.
« Tu t’es lancé dans le trip S-M depuis le temps ? Nous avions envisagés les chaines et les menottes une fois, mais nos plans sont restés à l’état d’ébauche. C’est dommage. » “Il se peut que j’ai testé ce genre de choses avec mes amants.” répondit-elle, en se remettant bien au fond de son fauteuil.
Sa provocation n’avait donc pas de limite ? Elle s’aventurait sûrement sur un terrain glissant, voir dangereux mais trop désireuse d’observer sa réaction, elle était prête à sortir ce genre de mensonges.
« Je suis content d’être tombé sur toi. »
Ces paroles l’étonnèrent. Elle ne le pensait pas capable de ce genre de confidence mais le sentiment était réciproque. Au début, elle avait appréhendé car après tout, elle l’avait fui pendant tellement longtemps. Alors lorsqu’il lui rendit son étreinte, dans le vent de Londres, il lui semblait que rien n’avait changé, que rien n’avait bougé, pas même le temps comme si ils étaient encore en couple, dévorés par une passion ardente. Elle ne voulait pas regretter cette époque, et se contenta de profiter de sa chaleur. Pourquoi ses bras la réconfortaient tant ? Elle le voyait comme un ami, il n’y avait pas de doute n’est-ce pas ? Mais ses mots eurent raison d’elle.
« Je ne t’en veux pas. Je ne suis pas d’accord avec toi, c’est tout. Parce que tu es une idiote acharnée, et que je n’ai jamais le courage de te tenir tête. »
Elle n’arriverait jamais à le voir ainsi ! Sa soudaine tendresse la prenait de court. Ses pensées s’embrouillaient malgré les efforts qu’elle faisait pour garder la tête froide. Mais il s’était apaisé et c’était tout ce qui comptait. Elle se demandait si c’était bien grâce à elle, et si du coup, elle possédait une emprise sur lui aussi minuscule était-elle.
« Ne pars jamais. Même lorsque je serais assez fou pour te dire de le faire. »
Cette phrase semblait destinée à sa dulcinée, pas pour elle. Et une fois encore, contre sa volonté, il faisait fondre les barrières qu’elle avait dressé entre eux. Et sans s’en apercevoir, elle avait carrément baissé sa vigilance. Un lien invisible semblait se consolider à nouveau entre eux.
« Tu te doutes que je resterais dehors moi-même, si tu ne me dis pas qui est ce type. Je te fais confiance, ne te méprend pas, mais l’ignorance ne me va pas bien. Je me ferais opéré dans un hôpital ! C’était ça ton message ? C’est un intermédiaire lui aussi ? Je devrais peut-être croire en sa loyauté. »
Son comportement venait encore de changer. Elle mit plusieurs secondes à comprendre ce qu’il venait de se produire. Il l’avait sortie du bureau par la taille et à présent, elle se retrouvait coincée contre le mur, face à son regard glacé. Elle ressentait sa colère, ses membres étaient tendus et ses poings serrés. Elle le regardait, incrédule, les yeux plissés, en essayant de mettre un doigt sur le problème.
“Ne me dis pas que tu m’as prise au sérieux tout à l’heure.” dit-elle dans un souffle.
Etait-ce de la jalousie ? Son cerveau, qui d’habitude, fonctionnait à cent à l’heure, semblait rouillé. Il était si imprévisible ! Et au lieu de s’inquiéter de son courroux, elle s’imaginait voir la scène d’un point de vue extérieur. Pas de doute, ils ressemblaient à un couple en pleine dispute. Si ça avait été le cas, elle se serait moquée gentiment de lui en lui caressant la joue mais ce n’était pas le cas. Sa respiration se faisait difficile, elle était sous son emprise, à sa merci. Pour une fois depuis qu’ils s’étaient retrouvés, il la dominait complètement et étrangement, elle aimait ça. Son regard s’alluma, pétillant.
“Tu es encore plus séduisant lorsque tu es énervé, Julian.” lui susurra-t-elle, en ayant conscience que ce n’était pas le moment. “En temps normal, je t’aurai laissé criser tout seul mais nous ne sommes pas seuls.” dit-elle à regret. “Tu crois vraiment que je suis du genre à coucher avec tout mon staff ?” demanda-t-elle, un petit sourire aux lèvres. “Ce n’est pas en leur donnant mon corps qu’ils vont me respecter et m’être fidèle tu sais.” poursuivit-elle, la voix douce, en posant délicatement ses mains sur ses poings serrés. “Alexandre est un ami, rien de plus.”
Elle se rapprocha de lui, en tentant de l’adoucir et le poussa à son tour, contre le mur d’en face, les mains sur son torse, les lèvres à quelques centimètres des siennes.
“Je vais finir par croire que tu es jaloux.” murmura-t-elle, le regard flamboyant. “Et tu sais qu’un homme jaloux, ça me fait carrément fondre…”
Même si elle le voyait très bien capable d’exploser, elle n’arrivait pas à avoir peur de lui. Il ne lui ferait pas de mal, il en était incapable, elle en était persuadée. Soudainement, elle se sentait spéciale et se retrouverait bien idiote si elle venait à se tromper.
« Tu devrais peut-être garder tes distances. Je ne suis pas bon pour toi. » “Je suis assez grande pour savoir ce qui est bon ou pas pour moi.” lui répondit-elle. “Tu ne me fais pas peur, tu ne me feras pas de mal. Si tu veux que je reste à tes côtés, tu n’as cas le formuler et je te promettrais de ne pas te quitter. Au cas contraire… Je ne partirai pas non plus !” finit-elle par dire, en riant. “J’ai envie de revoir cette expression de jalousie dans tes yeux.” lui lança-t-elle, taquine. “Est-ce que tu le frapperais si je l’embrassais maintenant ?”
Son audace n’avait pas de limite, elle serait bien embêtée s’il venait à casser la figure à celui qui allait sans doute l’opérer mais elle avait envie de ressentir sa possessivité envers elle.
“On ne devrait pas le faire attendre. On réglera ça plus tard, ton genou ne va pas attendre indéfiniment.”
Et elle s’écarta une nouvelle fois, et fit quelques pas en direction du bureau. Elle fuyait comme elle savait si bien le faire.