(✰) message posté Jeu 28 Aoû 2014 - 22:32 par Nathanael E. Keynes
Rock'n'roll without a drummer...
ft. Spencer M. Khan && Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes
Vendredi 08.08.2014 • Barfly
Je suis là depuis 16h. Pas au journal, pas chez moi, pas chez qui que ce soit, d'ailleurs, mais au Barfly. Pourtant je bosse pas, je suis pas en train de vérifier mes verres et shaker, ni l'état de mes bouteilles, non. Pas ce soir, et de toute façon pas à cette heure-ci. Enfin surtout, je suis pas là en tant que barman salarié, et je rattrapera la soirée en bossant lundi soir à la place. Mais clairement, je suis pas là pour me la couler douce non plus. Deux heures que je monte et descends de la scène, arpente les coulisses, installe les instruments, vérifie le sons, les raccordements, tout et n'importe quoi. Douze fois. Les guitares sont en place, la basse aussi, j'ai fait le tour de la batterie trois fois, les micros sont bien sagement posés sur leurs pieds... Tout est là, ou presque, je crois. Mais je suis pourtant pas rassuré.
Déjà en temps normal, je suis un peu du genre à checker quatre fois que tout est bien en place, que rien ne manque, mais... Ce soir, c'est pire. Et pour cause. Nouveau coup d'oeil à mon téléphone, dépité de l'absence de réponse, et je me sens plus nerveux que jamais.
« Putain mais tu fous quoi gars... »
Pas de nouvelle du batteur depuis ce matin. Enfin ce midi, ce matin, j'ai dormi déjà, puis écrit, pris mon temps, histoire d'être en forme maintenant. Un peu mon rituel quand on doit jouer. Mais s'il ne répond jamais, ça sert à rien, n'est-ce pas ?... Je ferme les yeux un instant, me pince l'arrête du nez. Ne pas penser au pire, surtout pas. Non, il a peut-être simplement oublié de recharger son téléphone. Ou il se l'est fait piquer. Et il peut pas nous joindre parce qu'il a pas enregistré dans sa petite tête nos numéros... Il va pas tarder, hein ?
On joue dans un tout petit peu plus de deux heures, et la pression monte de minute en minute. Je me retrouve à faire craquer mes phalanges, parfois, nerveusement, et je peste de pas retrouver mon étui à cigarettes dans lequel j'aurais bien été mettre des clopes après en avoir taxé à droite à gauche, peut-être, ces derniers jours. Je sais même pas exactement quand j'ai pu le perdre, je l'avais chez Tyler toute fin juillet, et j'ai pas trop fait gaffe depuis, alors en une dizaine de jours, il a pu se passer douze millions de trucs...
Le pire c'est qu'en soi, c'est pas que je sois pas confiant dans nos capacités, dans la prestation qu'on va pouvoir offrir, loin de là. On est bon, je le sais, et on en est tous conscients... Mais encore faudrait-il, donc, qu'on ait un batteur. Parce que s'il vient jamais... Comment imaginer une seconde jouer du rock sans rythmique ? Inenvisageable. Mais annuler 2h avant ? Tout autant. Et j'ai beau tourner tout ça dans tous les sens, je vois absolument aucune solution valable...
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(✰) message posté Ven 29 Aoû 2014 - 17:39 par Invité
Les coups de huit heures allaient bientôt sonner et je me trouvais actuellement dans le métro en direction du nord de Londres. Je venais de laisser mes amis devant le Subway dans lequel nous avions mangé en ne leur laissant que pour unique indication que je les rejoindrais plus tard et que, par conséquent, ils avaient intérêt à rester joignable au cas où je les contacterais. Et tandis que le weekend commençait officiellement pour eux, le mien se retrouvait malencontreusement retardé par la petite course que je me devais de faire avant. Cela ne devait normalement pas durer longtemps – le trajet en transport devant être le plus long – puisqu’il me fallait simplement rendre un objet à l’une de mes conquêtes. Un étui à cigarette pour être plus précis. Je l’avais trouvé par hasard sous l’un des meubles de ma chambre en y faisant le ménage comme j’en avais l’habitude tous les dimanches. Et si j’avais exceptionnellement eu de la visite le weekend dernier, je savais de source sûre que cet étui n’appartenait ni à ma conquête du vendredi soir, ni à celles du samedi soir. Comment pouvais-je en être aussi certain ? Eh bien, tout simplement parce que j’avais déjà entraperçu ce boîtier dans les mains d’une personne que je croisais régulièrement depuis que j’avais franchi les portes du bar où il travaillait il y avait de cela quatre semaines tout pile aujourd’hui – et qu’il était la seule personne que je savais fumer des Lucky Strikes, logo justement dessiné sur l’étui en question. Et me voilà de nouveau devant le Barfly, les souvenirs de cette première soirée me revenant soudain en mémoire.
Après être entré dans l’établissement déjà bondé en ce début de soirée, je m’amusai à jouer des coudes dans le but d’atteindre le bar où je m’attendais à y voir Nate, balançant bouteilles dans les airs et secouant shakers avec son petit sourire charmeur qu’il servait à tous ses clients en même temps que leur cocktail. Mais j’eus la mauvaise surprise de ne pas le trouver derrière le comptoir où deux autres barmans et barmaids jouaient le même petit jeu – à croire qu’ils étaient payés pour draguer… Je demandai alors à l’un des deux – le jeune homme, bien évidemment – où je pourrais trouver Nate et il m’indiqua les coulisses de la mini salle de concert vers lesquels je me dirigeai donc. En tout cas, si l’atmosphère de la salle était quelque peu étouffante à cause de tout ce monde qui attendait que le groupe se produisant ce soir sur scène commence à jouer, l’ambiance qui régnait dans les coulisses était pour le moins stressante. Des personnes dont je n’avais même pas le temps de discerner les traits du visage se ruaient d’un coin à l’autre de la scène et toute cette effervescence me donnait mal au crâne… Mais bon, j’étais là pour rendre un objet à son propriétaire et, maintenant que j’avais fait tout ce chemin jusqu’ici, je n’allais certainement pas reculer pour quelques types qui me bousculaient – quoique s’ils n’arrêtaient pas, ils allaient finir par se prendre mon poing dans la gueule…
- Tiens ! T’as oublié ça chez moi ! m’exclamai-je après m’être approché discrètement de lui, tout en lui mettant l’objet devant les yeux. Par contre, la prochaine fois que t’as désespérément envie de me revoir et que tu ne sais pas comment, appelle au lieu de laisser délibérément traîner tes affaires sous les meubles de chez moi, ajoutai-je avant de me faire de nouveau bousculer par un type quelconque. Putain… La prochaine fois qu’il y en a un qui me pousse, je lui fais rencontrer mon poing, c’est clair ? m’énervai-je tout haut en m’adressant à l’ensemble des personnes présentes autour. C’est quoi leur problème ?...
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(✰) message posté Jeu 11 Sep 2014 - 12:15 par Invité
Les concerts, c'était toujours un moment d'extase mais aussi de gros stress. J'étais le genre de garçon généralement organisé, se confectionnant des plans pour que tout soit parfait et je détestais par dessus tout les imprévus. Que ça soit des concerts, mes études, des voyages ou d'autres choses de la vie quotidienne. Il suffisait de rien pour que je sois de mauvaise humeur quand cela ne se passait pas comme prévu. J'étais impatient, angoissé, nerveux et en général, il était difficile de me calmer dans ces états là. Pourtant je tentais de rester zen, même si mes pressentiments se trompaient rarement.
Nate était aussi en stress et cela pouvait se comprendre. Néanmoins, sa nervosité ne faisait qu'augmenter la mienne et j'étais persuadé de dégager une aura chaotique qui le faisait comprendre. J'essayais de m'occuper en vérifiant de temps à autre si tout allait bien au niveau des instruments, s'ils étaient parfaitement accordés, si rien n'allait lâcher. C'était une façon de m'occuper, bien que le fait que le batteur ne soit toujours pas là me hantait l'esprit.
Pourtant, aussi bien Nate que moi, nous lui avions envoyé des tas de sms dans l'espoir d'une réponse que nous n'avions toujours pas. Cela m'agaça particulièrement, et j'avais limite envie de débarquer chez lui pour savoir ce qu'il se passait. D'autant plus que j'étais non pas seulement inquiet pour le concert, mais aussi pour lui même. S'il lui était arrivé quelque chose de grave?
"Bon... ça commence sérieusement à m'énerver cette histoire..." finis-je par dire sous un soupir d'agacement. "J'ai comme l'intuition qu'il va jamais venir... j'en suis même certain"
Sans vouloir être défaitiste d'ailleurs. Le batteur n'était pas connu pour être en retard, en général, il était même plutôt en avance. Et à y réfléchir, ces derniers jours, il n'était pas non plus très motivé et cette simple pensée me faisait penser au pire. Peu après, une voix que j'avais déjà entendu se fit entendre : " Tiens ! T’as oublié ça chez moi !" Je me retournai pour y voir le type de la Garden Party et qui avait été assez lourd et qui avait manqué de respect envers.. Adriel. Il s'était adressé à Nate et je savais qu'ils avaient eu une aventure, peut être même d'autres et qu’apparemment, ils se connaissaient plutôt bien désormais. Je ne fis aucun commentaire et les laissais parler tout en me faisant discret et faire en sorte que je n'existais pas. Je n'étais pas d'humeur à revivre ce qu'il s'était passé à la Garden, surtout que j'étais à peu près dans le même état d'esprit qu'à ce moment là.
(HJ : désolée pour l'énorme nullité de cette réponse, je tâcherais de faire mieux à la suite t_t)
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Jeu 11 Sep 2014 - 18:04 par Nathanael E. Keynes
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Vendredi 08.08.2014 • Barfly
Ne jamais sous-estimer une foule en délire... Non je déconne, on est tellement pas connus que c'est pas vraiment le terme approprié, mais y a quand même des habitués qui viennent régulièrement, et le bar a tendance à faire salle plus comble et plus tôt, dès que le groupe qui passe se démerde pas trop mal et commence un peu à tourner. C'est notre cas, donc forcément, y a un peu de monde, même avant qu'on joue. Cela étant, j'ai même pas voulu jeter un coup d'oeil à la salle depuis que je suis descendu de scène une fois les balances faites. Combien de fois j'ai fait le tour de la scène déjà ? Je sais pas, trop en tous les cas. Quelle est la façon de Tiger de se calmer les nerfs ? La même que d'habitude, je suppose, à peu près la même que moi d'ailleurs, mais à vrai dire, moi, quand je suis dans cet état, vaut mieux pas trop que j'adresse la parole à qui que ce soit et que je me focalise sur autre chose. Donc vérifier pour la énième fois que tout est correct aussi en coulisses, ouais. Et prier n'importe quel Dieu pour que notre batteur ramène ses fesses dans la minute qui suit, histoire qu'on doive pas annuler, aussi. Mais je crois que Spence comme moi, on n'a plus trop d'espoir, et d'ailleurs, mon pote le confirme...
« Bon... Ca commence sérieusement à m'énerver cette histoire... J'ai comme l'intuition qu'il va jamais venir... j'en suis même certain... »
Je crois que je préfère pas répondre, parce que je pense que je vais pas pouvoir faire ça calmement - non je vais juste insulter le batteur absent, et ça servirait pas à grand chose -, et vu qu'on va faire qu'envenimer l'état de stress de l'autre, je m'approche même pas trop de mon bro. Non, j'en suis plutôt encore à vérifier des branchements - ça fait juste douze fois sur cette prise-là - quand un truc apparaît dans mon champ de vision et qu'une voix connue mais que je m'attendais pas vraiment à entendre retentit à côté de moi.
« Tiens ! T’as oublié ça chez moi ! - Ah... C'était chez toi alors... Merci... »
Ca a pas l'air, mais je suis quand même content de le retrouver. Oui bon, c'est pas non plus le truc le plus précieux du monde et aux yeux du commun des mortels, un étui comme celui-là, ça a pas vraiment de valeur, peut y en avoir dans n'importe quel débit de tabac. Bon, le truc, c'est que je l'ai acheté juste après qu'on a fondé et nommé le groupe, et du coup, j'y tiens un peu quand même... Mais j'allais pas faire le tour de presque deux semaines de conquêtes pour savoir où il était, d'autant moins qu'il y en avait certaines que j'avais pas plus que ça envie de revoir...
« Par contre, la prochaine fois que t’as désespérément envie de me revoir et que tu ne sais pas comment, appelle au lieu de laisser délibérément traîner tes affaires sous les meubles de chez moi. »
J'ai esquissé un sourire, prêt à renchérir quand il s'est fait bousculer, et j'ai pas vraiment douté de sa réaction, quand bien même j'ignore que c'est pas vraiment la première fois que ça arrive depuis qu'il est entré dans le bar.
« Putain… La prochaine fois qu’il y en a un qui me pousse, je lui fais rencontrer mon poing, c’est clair ? - Ca a l'air de l'être ouais... Viens par là... »
Je nous guide juste un peu en arrière histoire d'être moins dans le passage, et échange en quelque sorte nos positions de sorte qu'il soit plutôt près du mur et que si quelqu'un doive se faire rentrer dedans, ce soit moi. J'ai beau être assez passablement énervé, je crois que c'est en train de laisser place à une profonde lassitude, et surtout beaucoup de dépit. Il est 20h, on jouera jamais dans une demi-heure, pas sans batteur, et ça me plaît pas. Outre la déception personnelle, parce que j'adore réellement être là-haut, je trouve pas ça correct pour les spectateurs, et de ce que j'ai vaguement entendu, y en a quand même "quelques-uns". Et j'espère que le batteur en question a une bonne raison pour être absent, parce que ça risque assez fort de mal se passer sinon.
« C’est quoi leur problème ?... »
Tiens ? Ca l'intéresse vraiment ou c'est le fait de se faire rentrer dans le tas ? A vrai dire j'en sais rien, et je vais tâcher de pas passer mes nerfs sur lui - c'était déjà un peu le cas l'autre fois à la Garden, faudrait pas que ça devienne une habitude. Un profond soupir m'échappe. Bah... Je peux bien lui répondre, après tout...
« On est tous sur les nerfs, là. On doit jouer dans une demi-heure, et ça a l'air que notre batteur pourra pas être là. T'as déjà vu du rock sans batterie ? Tu vas voir, c'est concept... »
Enfin en même temps, il a pas forcément envie de rester, je suppose. Et il verra sans doute rien du tout parce que je pense pas qu'on joue dans ces conditions, mais c'est façon de parler. Légèrement agacé, j'ai passé mes mains sur mon visage et dans mes cheveux. C'est mignon d'être fringué aux couleurs des Lucky Strikes - et faut admettre que ce fut noir, et ce t-shirt imprimé, je les porte assez rarement autrement, et je parle même pas des boots que je porte juste... jamais autrement -, mais ça servira pas à grand chose, et je joue machinalement avec les boucles du bracelet de force à mon poignet droit.
« Bref. C'est la merde, je vois pas comment on va pouvoir faire autrement qu'annuler et à la dernière minute, ça craint... »
J'ai quand même cherché mon portable au fond de ma poche, checké si par le plus grand des miracles, j'aurais eu un message entre temps, mais rien du tout. Et je me suis retourné un instant, à la recherche de Spencer. Un regard interrogateur, qui en dit sans doute assez long bien que je prononce pas un mot : pas de nouvelle de ton côté non plus ? Et puis j'ai arrêté un de mes collègues au passage, qui retournait vers le bar.
« Hé, tu lui sers une bière pour moi, tu veux bien ? »
Je me suis finalement tourné vers Tyler, et ai haussé les épaules.
« Histoire de te dédommager un minimum du déplacement, que tu sois pas venu pour rien. »
Et les doigts de ma main gauche jouent inlassablement avec l'étui. Ca vaut toujours mieux que de finir par aller cogner un truc après tout. Parce que j'ai beau faire genre, c'est pas vraiment l'envie qui manque, là, à force...
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(✰) message posté Ven 12 Sep 2014 - 19:42 par Invité
Tout le monde avait l’air très débordé de ce côté-ci de la scène, mais ce n’était pas non plus une raison pour pousser tous ceux qui se trouvaient sur leur route. Surtout que j’avais fait le chemin jusqu’ici – ce qui n’était tout de même pas la porte à côté – uniquement pour rapporter ce stupide étui à cigarettes qui avait très certainement autant de valeur que le papier toilette que j’achetais à Tesco. Mais bon, je n’avais pas le droit de mettre à la poubelle quelque chose qui ne m’appartenait pas sans l’autorisation du propriétaire avant – en tout cas, je n’apprécierais pas du tout que l’on fasse cela avec mes affaires… Cela était donc une raison suffisante qui justifiait ma présence au Barfly au lieu d’être déjà en train de boire dans un quelconque bar du centre de Londres avec ma petite bande d’amis.
- Ah... C'était chez toi alors... Merci... répondit alors Nate sans le moindre enthousiasme lorsque je lui présentai son bien sous les yeux… ce qui m’étonna passablement. Parce que j’avais non seulement fait l’effort de traverser toute la ville dans le seul but de lui rendre un objet (sans valeur pour moi) qui lui appartenait – j’avais donc fait preuve de gentillesse (une qualité rare chez moi) –, mais c’était également bien la première fois qu’il se montrait aussi peu emballé à l’idée de me voir – quoique ma présence à la Garden Party ne l’avait pas non plus excessivement enchanté, si je me souvenais bien…
- Cache ta joie, surtout, ne pus-je tout de même m’empêcher de répliquer, légèrement vexé par ce manque d’allégresse à mon égard. Même son « merci » sonnait faux… Ça m’apprendra à me montrer gentil avec autrui… La prochaine fois – si prochaine fois il y avait –, je mettrai tous les objets inconnus que je retrouvais chez moi directement à la poubelle. Et puis, cela correspondait mieux à l’idée que les gens se faisaient réellement de moi : une personne totalement sexy, mais complètement imbuvable, qui ne montrait jamais aucune empathie envers autrui.
En tout cas, l’ambiance plus qu’angoissante qui régnait sur cette scène encore cachée par le rideau n’arrangeait pas mon humeur qui était à présent quelque peu dégradée par toutes ses petites bousculades. Nate m’emmena alors un peu à l’écart afin de limiter les dégâts – à force de me côtoyer (même si ce n’était pas non plus tous les jours – et encore heureux !), il avait appris à gérer ma mauvaise humeur avec presque autant de dextérité que mes propres amis, ce qui était plutôt impressionnant, je devais bien avouer…
- On est tous sur les nerfs, là, me donna-t-il des explications sur les raisons de ses bousculades impolies – oui, parce qu’en plus de me pousser, ils ne s’excusaient même pas. On doit jouer dans une demi-heure, et ça a l'air que notre batteur pourra pas être là. T'as déjà vu du rock sans batterie ? Tu vas voir, c'est concept... Bref. C'est la merde, je vois pas comment on va pouvoir faire autrement qu'annuler et à la dernière minute, ça craint... se plaint-il ensuite, sans que ça ne m’affecte plus que cela. A dire vrai, cela m’importait peu qu’il ne puisse pas jouer ce soir à cause de l’absence d’un membre de leur groupe. Ce n’était pas comme si cela allait changer quoi que ce soit à ma vie. Et puis, cela me procurait une satisfaction malsaine de voir Spencer se ronger les sangs pour ce concert d’amateur. Hé, tu lui sers une bière pour moi, tu veux bien ? Histoire de te dédommager un minimum du déplacement, que tu sois pas venu pour rien, m’expliqua-t-il pour finir. Et si j’avais des choses plus importantes à faire que de boire une bière dans ce bar qui allait bientôt subir son plus beau fiasco – comme de me bourrer avec mes amis –, en bon Anglais qui se respecte, il m’était tout simplement impossible de refuser une bière gratuite.
- Et tu vas me dire que personne ici ne sait jouer de la batterie ?! m’étonnai-je sincèrement. Parce que l’on était tout de même dans un bar qui offrait régulièrement des concerts à ses clients et que la batterie était peut-être l’instrument le plus facile qui soit – n’allait pas me dire que vous pouviez jouer de la guitare ou du piano en autant de temps que de la batterie… Bref, cela me sidérait quelque peu. Après un petit coup d’œil à Spencer, une idée émergea alors dans mon esprit et j’allais voir jusqu’où ils étaient prêt à aller pour pouvoir jouer ce soir – je sentais aussi que j’allais profondément m’amuser… Je veux bien remplacer votre batteur en échange d’un baiser de Spencer, marchandai-je ensuite avec un petit sourire presque machiavélique.
Je détestais vivre ce genre de moment. Le fait qu'il y avait du monde n'arrangeait rien à la situation. J'étais tendu comme un fil de fer, comme une bombe prêt à exploser. J'avais la rage contre tout et surtout contre moi même. Je savais qu'il ne fallait faire confiance en personne en règle générale, ou presque, mais là, j'aurais pas cru que ça irait jusque là. Même les groupes qui passaient avant nous m'agaçaient, sans le vouloir évidement, mais la musique en elle même qui tambourinait dans ma tête augmentait de plus en plus ma nervosité. J'étais déjà sur que c'était tombé à l'eau. Il faudrait que le batteur arrive avec une bonne excuse pour que je me calme intérieurement parlant et que je l'excuse en comprenant, sinon, c'était cuit.
Mais rien. Rien ne se passait. Nate n'avait pas non plus de nouvelles et cela m'irritait J'étais désespéré, et j'avais enfoui ma tête dans mes bras, passant mes doigts dans mes cheveux pour me masser doucement la tête à la recherche de calme. Je me sentais l'âme d'un gros nul et me disait que ce serait peut être mieux d'annuler suite à un imprévu plutôt que de combler le déshonneur sur scène.
Pour couronner le tout, Tyler, le gars de la Garden party, était arrivé et cela n'allait en rien arranger ma colère et mon agacement. Le souvenir de son comportement, ce qu'Adriel m'avait dit à son sujet lorsqu'ils s'étaient rencontrés et le tout me montrait clairement qu'on était pas fait pour s'entendre. Il discuta avec Nate pendant que je m'exilais de mon côté en essayant de penser à autre chose, jusqu'à ce que Nate lui expliqua qu'on avait pas de batteur et que c'était la raison pour laquelle on était nerveux.
"Je veux bien remplacer votre batteur en échange d’un baiser de Spencer" entendis-je alors Tyler dire et, aux premières secondes, j'hésitais. Je prenais ça clairement pour une provocation, parce que si c'était une blague, je n'avais pas du tout envie de plaisanter, surtout vis à vis de lui. "Même pas en rêve." finis-je par répondre, déterminé à rester sur ma position.
De toute façon, comme à la Garden, j'avais qu'une envie : me tirer. Une fois de plus, je n'aurais pas du venir ici. Ça allait mal finir, je le sentais, parce que je me connaissais. Autant annuler directement, ça allait faire sans doute moins mal que si on continuait. Je me commandais à moi aussi une bière, histoire de pouvoir noyer ma nervosité et essayer d'être dans un autre état d'esprit. Cela pourrait ne rien arranger d'ailleurs, et peut être aurais-je du commander quelque chose d'encore plus fort. Mais si je ne buvais pas un coup je n'allais pas tenir longtemps, c'était certain.
Nathanael E. Keynes
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(✰) message posté Lun 15 Sep 2014 - 19:32 par Nathanael E. Keynes
Rock'n'roll without a drummer...
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Vendredi 08.08.2014 • Barfly
Cet étui, il a plus de valeur que ça, sentimentalement parlant. C'est sûr que pécuniairement parlant, il vaut pas grand choses, mais j'y tiens, réellement, même si effectivement, là maintenant tout de suite, ça se voit pas beaucoup.
« Cache ta joie, surtout. »
Je suis resté comme un con à le dévisager, sans trop comprendre sur l'instant parce que toujours obnubilé par l'absence de notre batteur. Et puis j'ai tilté, et...
« Ah non mais je suis content de le retrouver, c'est juste... le reste qui va pas... »
Et donc, comme à la Garden, ça se voit sur ma gueule que c'est pas la grande fête, oui bon. Et ça va pas s'arranger si Tyler se prend encore des coups et que ça part en vrille comme c'est bien parti pour être le cas, donc je nous ai écarté du passage, avant de lui donner un minimum d'explications. Techniquement, j'ai pas vraiment expliqué le truc pour qu'on se fasse plaindre ou quoi, juste pour... expliquer le truc, donc. Et les réactions de tout le monde.
Au milieu de tout ça, des va-et-vient nerveux de tout le monde et des jurons qui fusent, de l'impatience qui risque de monter d'une minute à l'autre de la salle, je fais offrir une bière à Playboy, parce que mine de rien, mon bar, il est pas vraiment juste à côté de chez lui. C'est un peu la moindre des choses, même s'il a sans doute pas grand chose à fiche de ma reconnaissance, mais enfin...
« Et tu vas me dire que personne ici ne sait jouer de la batterie ?! »
J'ai haussé les épaules.
« Spence et moi on est plutôt guitaristes. Et mes collègues sont là pour bosser, je suis pas sûr que même s'ils pouvaient réellement taper correctement, notre boss aurait super apprécié de perdre un effectif de plus sur scène. De tout façon c'est pas le cas. Le seul percussionniste, c'est lui... »
J'ai désigné d'un signe de tête mon collègue qui revenait avec la bière demandée, avant de déguerpir aussitôt, pas vraiment désireux de rester trop près de nous, manifestement, et je lui jette pas la pierre vu l'ambiance électrique du périmètre, qui n'a rien à voir avec les instruments et autres câbles.
« ...et c'est plutôt Djembéman, pas Neil Peart... Puis de toutes les manières, je pense qu'il faudrait un certain niveau pour remplacer à l'arrache notre batteur sur les compos. Sur les reprises je dis pas mais... »
Je suis blasé, et effectivement, là, assez défaitiste. Mais je crois que ça atteint des sommets quand le bouclé face à moi reprend la parole.
« Je veux bien remplacer votre batteur en échange d’un baiser de Spencer... - Même pas en rêve. »
J'ai roulé des yeux.
« Et bah là c'est sûr que c'est mort... Je sais pas ce que tu vaux derrière une batterie, mais c'est clair que t'auras pas gain de cause là... »
Nouveau coup d'oeil à mon téléphone désespérément inerte, nouveau soupir.
« Bon bah je crois que j'ai une super annonce à aller faire, hein... »
Pendant que Spence est parti se prendre une bière. Mouais... Va me falloir un peu plus que ça pour me détendre là... Quand la partie la plus sympathique de la soirée sera passée par contre. Je vais commencer par me débarrasser de la corvée, vu que je vois bien que c'est pas trop parti pour que Tiger fasse ça calmement. Je noierai ma frustration dans l'alcool après...
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(✰) message posté Mar 16 Sep 2014 - 23:00 par Invité
- Ah non mais je suis content de le retrouver, c'est juste... le reste qui va pas... m’assura-t-il afin de justifier son manque d’enthousiasme sur le fait que je lui avais ramené un objet qui lui appartenait alors que j’aurais très bien pu le jeter à la poubelle. Il m’expliqua ensuite la raison de sa déprime – parce que le pauvre gars semblait sérieusement au bord du gouffre – et, bien que je comprenais parfaitement sa détresse émotionnelle actuelle – je voulais bien croire que perdre un membre de son groupe de rock juste avant son passage sur scène était angoissant, voire même frustrant –, je m’en fichais tout de même royalement… D’ailleurs, cela m’étonnait sincèrement que personne ne puisse remplacer leur batteur au pied levé le temps de cette soirée ou qu’ils n’aient pas de remplaçant de prévu qu’ils pourraient appeler en urgence – ne savaient-ils pas qu’il fallait toujours prévoir un remplaçant pour justement éviter ce genre d’événements fâcheux ? Bref, encore une fois, ce n’était pas mon problème… Spence et moi on est plutôt guitaristes. Et mes collègues sont là pour bosser, je suis pas sûr que même s'ils pouvaient réellement taper correctement, notre boss aurait super apprécié de perdre un effectif de plus sur scène, m’expliqua-t-il les raisons de cette impossibilité de remplacement. De toute façon c'est pas le cas. Le seul percussionniste, c'est lui... me désigna-t-il ensuite le jeune homme à qui il avait demandé de me ramener une bière et qui revenait justement avec, et c'est plutôt Djembéman, pas Neil Peart... Puis de toutes les manières, je pense qu'il faudrait un certain niveau pour remplacer à l'arrache notre batteur sur les compos. Sur les reprises je dis pas mais...
Bien évidemment… D’où la nécessité d’avoir un remplaçant formé aux compositions personnelles du groupe en cas d’absence du musicien, mais il était trop tard pour ça à présent. J’eus alors dans l’idée de jouer les batteurs remplaçants pour leur groupe que je ne connaissais pas. Après tout, j’étais peut-être loin d’être Neil Peart, mais j’avais sans me vanter un certain niveau dans le domaine et je me sentais assez confiant pour pouvoir jouer devant un public – ça ne serait de toute façon pas la première fois – sur des compositions que j’ignorais complètement. Dans tous les cas, soit ils acceptaient que je remplace leur batteur le temps d’une soirée, soit ils annulaient leur petit concert, quitte à se faire huer par les gens venus les voir. Par contre, je voulais bien être gentil en me proposant de rester les aider alors que j’avais déjà une soirée de prévu avec mes amis qui m’attendaient sûrement toujours dans un bar, mais je ne faisais tout de même pas cela gratuitement – il ne fallait pas non plus abusé. L’échange était pourtant simple : je remplaçais leur batteur en échange d’un (vrai) baiser de Spencer. Mais la réponse de ce dernier se fit sans appel :
- Même pas en rêve.
- Et bah là c'est sûr que c'est mort... se plaignit de nouveau Nate, totalement désespéré. Je sais pas ce que tu vaux derrière une batterie, mais c'est clair que t'auras pas gain de cause là... Bon bah je crois que j'ai une super annonce à aller faire, hein...
- Attends, l’arrêtai-je tout à coup, avant de me tourner vers Spencer. T’es prêt à annuler un de vos concerts juste parce que tu veux pas m’embrasser ? m’étonnai-je sincèrement. Parce qu’il avait beau ne pas m’aimer, je ne lui demandais pas non plus la lune… A moins qu’il n’était qu’un simple homophobe qui préférait manger de la merde plutôt que de toucher un homosexuel. Il avait beau être ami avec Nate – qui était bisexuel –, il pouvait très bien cacher son jeu (ou n’accepter que sa partie hétéro). Je suis désolé de t’apprendre que ton pote tient pas plus que ça à votre groupe, annonçai-je alors à Nate. Mais bon, je vais quand même jouer, dis-je ensuite, légèrement excité à l’idée de rejouer de la batterie. Ça fait longtemps que j’ai pas touché à une batterie. Par contre, comme je connais pas vos chansons, je jouerai au feeling, mais je pense que vous ne m’en voudrez pas, appuyai-je mes propos avec un grand sourire faux directement dirigé vers Spencer. J’enlevai alors ma veste en cuir, la jetai dans les bras du premier type qui passait par là – tant pis si ce n’était pas son rôle de récupérer les manteaux – et je m’installai sur le siège de l’instrument, avant de prendre et de tournoyer les baguettes dans mes mains. Alors, on commence quand ? demandai-je aux deux guitaristes. Je profitai tout de même que le concert n’ait pas démarré pour prévenir Rafael et les deux autres que je risquais d’arriver plus tard que prévu…
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Invité
(✰) message posté Jeu 25 Sep 2014 - 8:58 par Invité
Parfois, j'aimerais posséder des pouvoirs de voyances afin de prédire quand les grosses merdes de ce genre allaient se produire. Évidement, ça n'était pas possible, ça ne serait pas drôle autrement. Mais je détestai me retrouver dans cette situation. Je détestais être au milieu de plein de gens, entendre le brouahaha perpétuel tout en étant stressé et nerveux comme pas possible. Si tout était dans l'ordre, je serais parfaitement bien. Je pourrais (presque) tout supporter sans que cela m'afflige. Mais ça n'était pas le cas, malheureusement. La seule chose que je voulais, c'était de me tirer, rentrer chez moi, fumer un joint et dormir un bon coup. Je donnerais cher pour que cela se fasse, sauf que, ça n'était pas possible non plus. Le batteur s'étant déjà tiré comme un voleur (et il allait devoir quelques explications si c'était réellement ça), je n'allais tout de même pas faire pareil même si ce n'était pas l'envie qui me manquait.
J'étais donc resté dans mon coin. Dans des moments comme ceux là, il valait mieux que je sois tout seul si on ne voulait pas que la bombe à retardement en moi n'explose. Il n'y avait que dans ce cas là où je pouvais retrouver à peu près mon calme. Retrouver la paix intérieure (je n'étais pas bouddhiste pourtant) et une zen attitude même si cela n’était pas prêt d'arriver.
J'entendis alors Nate et Tyler s'échanger quelques mots. Je ne savais pas de quoi il s'agissait et j'm'en foutais complètement. C'était leurs affaires et je ne voulais pas y fourrer mon nez. Jusqu'à ce que Tyler vienne m'adresser la parole. Evidement, il a fallu que tout dérape. Que les choses ne se passent pas comme prévue et qu'elles pouvaient empirer par la suite. Pour moi, c'était le cas. Ainsi, lorsque je l'entendu dire : "Attends... T’es prêt à annuler un de vos concerts juste parce que tu veux pas m’embrasser ?" Je sentis la main posé sur le verre que j'avais commandé se mettre à trembler. Je m'attendais déjà à ce qu'il pouvait penser et cela ne me plaisait guère. "Ouais, et après? C'est quoi le problème?" répondis-je sèchement. - Je suis désolé de t’apprendre que ton pote tient pas plus que ça à votre groupe, annonçai-je alors à Nate. Mais bon, je vais quand même jouer. Ça fait longtemps que j’ai pas touché à une batterie. Par contre, comme je connais pas vos chansons, je jouerai au feeling, mais je pense que vous ne m’en voudrez pas" Je me levais d'un coup et le rejoignit, me positionnant devant lui en lui montrant mon index devant les yeux. Je bouillonnais de rage et si j'avais eu la capacité de mettre le feu dans la salle comme dans le film Carrie, je l'aurais fait sans la moindre hésitation. "TOI, je t'interdis FORMELLEMENT de dire à nouveau ce que tu viens de dire! Y'a pas marqué PUTE sur mon front, OK? Quant au fait de jouer avec nous, ça n'est pas à toi d'en décider." Je ne l'avais même pas entendu demander quand est ce qu'on commençait, la colère ayant le don de me rendre et aveugle et sourd.
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Ven 26 Sep 2014 - 0:25 par Nathanael E. Keynes
Rock'n'roll without a drummer...
ft. Spencer M. Khan && Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes
Vendredi 08.08.2014 • Barfly
On dirait pas comme ça, mais trouver un batteur digne de ce nom, c'est vraiment pas si évident. Avant l'actuel, on a cherché un moment. On en a eu plusieurs qui convenaient pas. Alors on était déjà bien content d'en avoir trouvé un, y avait peu de chance pour qu'on ait facilement un remplaçant en prime. Mais tant qu'il était là, répondant présent, tout allait bien, non ? Et jusque-là, il semblait qu'on avait effectivement trouvé le membre manquant... Mais là, ce soir, je me demande si on s'est pas plantés.
Tout comme Tyler se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude s'il pense que sa proposition a la moindre chance d'obtenir l'adhésion du principal intéressé, et sans être "totalement désespéré", je suis passablement déçu et par notre batteur, donc, et par la tournure des choses parce qu'évidemment, je sens les embrouilles arriver. Même si je peux pas m'empêcher de m'interroger sur le niveau réel de Playboy derrière des fûts. Enfin j'en saurais rien, parce qu'il y a zéro chance pour que Spence accepte, et j'imagine pas ma conquête de l'autre jour accepter de jouer si la part du deal qu'il proposait n'est pas remplie. Je m'apprête donc à monter sur scène prendre le micro dans un cadre bien moins sympathique que d'habitude quand...
« Attends. T’es prêt à annuler un de vos concerts juste parce que tu veux pas m’embrasser ? - Ouais, et après ? C'est quoi le problème ? »
Le problème, c'est que t'es une boule de nerfs, et que lui, il peut pas s'empêcher d'en rajouter. Bordel, vous voulez pas m'aider trois secondes l'un comme l'autre là ? Parce que je suis pas plus serein que ça vous savez...
« Je suis désolé de t’apprendre que ton pote tient pas plus que ça à votre groupe. Mais bon, je vais quand même jouer. Ça fait longtemps que j’ai pas touché à une batterie. Par contre, comme je connais pas vos chansons, je jouerai au feeling, mais je pense que vous ne m’en voudrez pas. »
Euh... T'es sérieux là ? T'as l'air, mais moi, je sens bien que ça va pas passer comme une lettre à la poste. J'aimerais, parce que si tu sais vraiment jouer - et la façon dont tu joues avec tes baguettes est un indice assez intriguant d'ailleurs, t'es vraiment aussi batteur ? - tu nous ôterais une sacré épine du pied, mais je sais la tension de Tiger depuis le début de la soirée, et t'as fait qu'en rajouter et...
« Alors, on commence quand ? - TOI, je t'interdis FORMELLEMENT de dire à nouveau ce que tu viens de dire ! Y'a pas marqué PUTE sur mon front, OK ? Quant au fait de jouer avec nous, ça n'est pas à toi d'en décider. »
Si j'avais pas été juste à côté de Tyler, j'aurais pas entendu sa question, couverte par la rage de Tiger. Et je peux même pas complètement lui en vouloir parce que... Bah la proposition de Tyler équivaut à ça. Moi je serais prêt à jouer les putes, comme il dit, si ça permettait de sauver la soirée, mais je comprends tout à fait que mon best ait trop d'amour-propre pour ça. Et pas assez d'attirance pour le type en face aussi.
« O......kay.......... J'avoue là, Playboy, tu vas trop loin. 'Fin tout le monde est pas aussi prêt à n'importe que moi, ça a rien à voir avec le fait de tenir ou non au groupe. Cela étant, si t'es vraiment prêt à nous dépanner... »
Ca t'octroie un peu ma reconnaissance éternelle - et son 'rachat' d'ores et déjà sous-entendu, il me semble, ouais bon, tu t'es trompé de pute, donc... - et... je me suis tourné vers Spencer, avec dans l'idée qu'on pouvait pas vraiment se permettre de le virer de derrière la batterie maintenant. J'ai donc pris mon meilleur ami un peu à part pour lui dire, à voix basse...
« Spence... Je sais que ça te fait chier, mais... Je pense qu'on n'a pas le droit d'annuler un quart d'heure avant le concert alors qu'on a une solution pour pas le faire. C'est pas correct vis-à-vis du public, ni de mon patron. Je veux l'entendre frapper un peu au préalable, histoire d'être sûr, évidemment, mais... Sérieux, on peut pas lui dire de partir... »
J'arrive quand même difficilement à imaginer qu'il puisse jouer autant de la guitare que du piano que de la batterie donc - même si venant d'un type qui bidouille un peu n'importe qu'elle instrument mélodique à l'oreille, c'est assez mal venu - si bien qu'il faut que j'en aie le coeur net et je me tourne donc vers mon amant de la dernière fois.
« Hey Playboy, tu veux pas frapper un peu pour voir avant qu'on se décide... Histoire qu'on se décide, même... »
Je sens bien que ça va pas bien être pris par Spence, que ça lui met un peu une obligation d'accepter le truc à partir du moment où il aura fait un petit solo de batterie pour faire ses preuves mais... Je crois que j'ai pas trop le choix. L'annulation pure et dure, à mes yeux, c'est tellement pas une solution...